• Summer Night (The Tasty Florida : Hae Won & Eun Gyu)

    Summer Night

    La chaleur écrasante de la journée ne semble pas vouloir descendre malgré la nuit qui est tombée depuis plusieurs heures maintenant. J'interromps mon geste en m’essuyant le front tout en soupirant quand je sens une goutte de transpiration glisser le long de ma colonne vertébrale. Je regarde autour de moi, tout est calme sur le toit du Florida Banjeom maintenant qu’il n’y a plus un seul client. Les autres immeubles sont plongés dans la pénombre et j’aime cet instant où j’ai l’impression d’être seul au monde.

    Enfin, jusqu’à ce que les autres éclatent de rire faisant éclater la bulle de sérénité que je trouve rarement à Séoul. Je suis arrivé à la capitale, il y a cinq ans maintenant, avant j'habitais une petite ville en bord de mer. Les étés étaient chauds, mais il y avait toujours l’air marin qui rendait supportable même la plus chaude des journées. 

    Quand je suis arrivé ici pour rejoindre l’université, j’avais le profond désir de rentrer chez moi tout de suite après la fin de mes études. Je ne pensais pas trouver ici, des personnes qui me donneraient envie de rester. Pourtant, aujourd’hui, alors que j’ai fini mes études, même les demandes incessantes de mes parents ne me feraient repartir pour rien au monde. 

    La raison, ce n’est pas la ville, ce n’est pas le restaurant, mais plutôt l’homme dont je suis tombé amoureux, Baek Eun Kyu. Je ne pensais pas ça possible, mais ça a été un véritable coup de foudre. Il est mon évidence et je n'arrive pas à envisager ne serait-ce qu'un instant ma vie sans lui à mes côtés.

    C'est pour cette raison que je n'ai pas quitté le restaurant, que je suis resté ici et que, malgré la pénombre ambiante, je suis en train de frotter mon plan de travail dans la chaleur moite d’un soir d’été. 

    Je n'ai d'ailleurs qu'une hâte, c'est de finir, d’aller me glisser sous la douche et de savourer ensuite la fraîcheur de l'air conditionné de ma chambre. 

    — Bonne nuit Hae Won, à demain.

    La voix de Ha Jin, l’un de mes collègues, me ramène au moment présent. Je lève rapidement la tête, surpris de m’être ainsi perdu dans mes pensées. En face à moi, se trouve les deux hommes que je connais depuis cinq ans et qui au fil du temps sont devenus des amis précieux pour moi.

    Ils me font un signe de la main pour me saluer et je me rends compte que j’ai vraiment tardé. Enfin, ça ne les surprend pas outre mesure, ça m’arrive très régulièrement ces derniers temps.

    — Ne tarde pas trop. 

    Seo Hyeok, mon deuxième collègue, prend la parole d'une voix un peu inquiète. Ils n’aiment pas me laisser seul tard ici. Parfois, j'ai l'impression qu'ils me voient toujours comme l'enfant qui est arrivé ici un peu perdu et très naïf. 

    Pourtant je ne crains pas grand chose, ma chambre se trouve trois étages plus bas. J’apprécie vraiment ses deux hommes qui arrivent toujours à positiver peu importe la situation. Je leur fais un grand sourire avant de faire un signe de la main à mon tour.

    — Bonne nuit Hyung, j'ai presque fini de nettoyer, ne vous inquiétez pas.

    Je les rassure rapidement tout en m'activant, frottant mon espace de travail pour leur montrer que je ne resterais pas très longtemps.

    Ils éteignent les lumières qui entourent les tables, le toit est plongé dans la pénombre et je ne suis plus éclairé que par une guirlande qui entoure le toit de la petite cuisine ouverte. Je ne suis pas spécialement inquiet, mais soudain, son absence se fait plus pesante. 

    Eun Kyu est parti depuis presque trois semaines au Japon, où des investisseurs sont intéressés pour ouvrir un Florida Banjeom. Alors depuis six mois, ils enchaînent les voyages là-bas et même si nos sentiments sont forts, que je ne doute absolument pas de nous, la distance est difficile à gérer et à supporter. 

    Je ne lui ai pas vraiment parler de ce que je ressens à chaque fois que je l’accompagne à l’aéroport. Je ne veux pas l’empêcher de réaliser ses rêves. Lui a été d’un grand soutien pour moi, il m’a aidé du mieux qu’il pouvait pendant mes études. Il ne s’est jamais plaint de rien, alors maintenant, c’est à mon tour de supporter un peu les difficultés.

    Je l’aime profondément, inconditionnellement et je veux juste le voir obtenir ce qu’il désire le plus. Pour cela, je peux supporter le doute, le manque et la peur qui parfois m’étreignent, quand l’impression qu’il ne me reviendra jamais est trop forte.

    Cela fait plusieurs minutes que je suis immobile, plongé dans ma profonde réflexion. Je bondis presque au moment où je sens deux mains se poser sur ma taille avant qu'elles ne glissent pour se poser sur mon ventre. Un petit couinement de stupeur s'échappe de ma bouche quand elles tirent sur ma taille pour me ramener en arrière et coller mon corps à un autre. Je tourne nerveusement la tête et mon cœur s’allège aussitôt quand je croise ce regard sombre qui m’a tant manqué.

    — Hyung.

    Mon sourire qui s'était fait timide depuis quelques minutes réapparaît lumineux. J'essaie de me retourner pour lui faire face mais il m'en empêche. Je soupire un peu frustré car j’aurais aimé pouvoir le prendre moi aussi dans mes bras.

    — Laisse-moi te serrer contre moi comme ça un petit peu.

    Eun Kyu me le demande d'une voix fatiguée, sa tête se pose contre mon dos, ses bras me serrent un peu plus fort et j'arrête de bouger. Je pose mes mains sur les siennes, m'appuyant contre lui, et cette fois je savoure cette chaleur qui se dégage dans mon dos. 

    — Je veux arrêter. 

    Sa voix s'élève à nouveau et je me raidis aussitôt en ayant l’impression de me prendre une claque. Mon cerveau comprend difficilement la portée de ses mots et mon cœur fait un bond dans ma poitrine qui se serre douloureusement. J’essaie de prendre une profonde inspiration, mon corps se met à trembler et j’ai l’impression que mon monde s'écroule. 

    — Quoi ? 

    Je voudrais m'exclamer pour montrer mon refus, mais c'est un simple souffle qui s'échappe de ma bouche et je ne suis pas certain qu’il m’ait entendu.

    Mon cœur subit une brusque accélération, j’ai l’impression d'être sur le point de paniquer. C'est vrai que nos vies ont pris des chemins un peu éloignés ces derniers mois. Seulement, je ne peux pas croire qu’à cause de ça, il veuille que l’on se sépare. 

    Je l’aime, je suis sûr qu'il m'aime aussi et je ne comprends pas ce qui est en train de se passer. Pourquoi rentrer en Corée et venir si tard si c'est juste pour me quitter ? Surtout que, pour ajouter à mon trouble et à mon incompréhension, il fait glisser son nez contre ma nuque. La nuque est une zone particulièrement érogène chez moi, mais cette fois, son geste ne m'excite pas vraiment.

    — Pourquoi ?

    Ma voix résonne enfin et je grimace quand je l’entends trop aiguë à mes oreilles. Je m'emballe peut-être pour rien, j'ai sûrement mal compris, je prie pour que se soit juste la fatigue qui m'ai fait mal comprendre.

    Je ne pensais pas vivre avec un tel sentiment d'insécurité, mais je me sens soudain à fleur de peau. Mon menton se met même à trembler, pendant que j'attends anxieusement sa réponse.

    — Hae Won ?

    Il prononce mon prénom près de mon oreille avec de la surprise dans la voix. Je n'ai même pas besoin de le voir pour savoir qu'il est en train de froncer les sourcils actuellement. 

    — Qu'est-ce qui se passe ?

    Il est vraiment inquiet et moi je me sens misérable. Il se redresse, son étreinte se desserre puis il tente de me faire tourner pour que l'on se fasse face. Cependant, mon corps se raidit et je l'en empêche, du moins jusqu'à ce qu'il pose ses mains sur mes épaules et me force à me retourner. 

    Je baisse rapidement les yeux, je ne veux pas voir l'expression de son visage, j'ai trop peur d'y lire de la pitié ou pire de l'ennui. Et puis, je ne veux pas non plus lui montrer combien ses mots me bouleversent. Je suis quelqu'un de fier et je ferais tout pour au moins sauver la face.

    — Je ne veux pas que l'on arrête…

    Je murmure, la gorge serrée et incapable de le dire réellement à haute voix.

    — De quoi tu… 

    Il s’exclame, surpris par mes propos, mais ne va pas au bout de sa question. A la place, ses mains se posent sur mes joues et avec douceur il m'oblige à relever la tête. Il m’observe un moment, lisant absolument tout ce que je ressens dans mes yeux. Il est capable de lire en moi comme dans un livre ouvert et il finit par pousser un long soupir.  Je m’attends à ce qu’il m’explique ce qu’il veut arrêter exactement, mais à la place, il fond sur mes lèvres. Un baiser fougueux, pressé et intense qui me laisse pantelant contre le plan de travail.

    — Arrête d'imaginer n’importe quoi. Je t'aime et je veux juste arrêter de voyager autant. Tu me manques trop.

    Il murmure contre mes lèvres, ma respiration est rapide autant à cause du baiser que du soulagement et du plaisir d'entendre ses mots. La tristesse et le désarroi qui m'ont traversé le corps ont été un tsunami et je me sens fébrile.

    Mes mains viennent agripper le col de son t-shirt dont je froisse le tissu. Lentement, je prends plusieurs inspirations dans le but de contrôler mes émotions afin de pouvoir parler sans que ma voix ne vacille.

    — Je t'aime aussi.

    Raté, ma voix tremble quand je lui réponds. Une de ses mains se pose sur ma nuque qu'il masse tendrement pour me détendre. Il pose son front contre le mien et on reste un moment là sans bouger. 

    Je savoure le câlin, je sens son énergie m'envelopper, me ressourcer et me détendre. Le silence est agréable et j'en oublierais presque que l'on se trouve sur le toit, dans la cuisine ouverte du restaurant.

    — J'ai discuté avec Ji Soo. Pour le moment je vais gérer le restaurant ici et lui s'occupera de celui au Japon.

    Sa voix douce brise le silence et la nouvelle me fait frissonner, de plaisir cette fois. Je soupire de contentement à l'idée que je n'aurai plus à l'accompagner à l'aéroport pour lui dire au revoir et le regarder partir pour de longues semaines. On va retrouver un équilibre dans notre vie de couple. Peut-être même que l'on pourra réaliser certains de nos projets ensemble. J'ouvre la bouche pour le lui dire, mais ma réponse est bloquée dans ma gorge et j'attrape soudain ma lèvre inférieure entre mes dents.

    Sa bouche a dérivé petit à petit pour me picorer le cou. Chaque baiser laisse un délicieux picotement et une sensation de chaleur toujours plus agréable. Je penche la tête sur le côté pour lui laisser un meilleur accès à ma peau. Mes mains s'accrochent à ses épaules alors que ses bras m'enserrent au niveau de la taille. Je suis prisonnier de son étreinte mais je ne m'en plains pas, bien au contraire. Il m'a tellement manqué que le sentir collé contre moi est un pur délice. Ma peau se couvre de frissons quand sa langue chaude et humide suit le tracé de ma jugulaire.

    — Eun Kyu... 

    Je souffle doucement son prénom, simplement pour qu'il sache que j'aime et qu'il continue. Les yeux fermés, je me focalise exclusivement sur ses gestes qui se font de plus en plus précis. Mes mains plongent dans ses cheveux soyeux et je serre des mèches entre mes doigts quand je sens ma peau se faire lentement aspirer. Il la suçote, la maltraite. Je suis perdu entre le plaisir et le léger tiraillement douloureux.

    J'ai toujours été timide, réservé et peut-être un peu introverti pour certain. Seulement quand il me prend dans ses bras, qu'il m'embrasse de cette manière, il réveille en moi une passion et un désir que je ne soupçonnais pas. En plus, maintenant qu'il connaît bien mon corps, ce qui me fait réagir et me donne envie de faire l'amour, il ne se prive pas. Un simple suçon placé à un endroit bien défini de mon cou et voilà que mon sexe se réveille.

    Je tire sur ses cheveux pour le forcer à se redresser et me regarder. On se fixe un instant, il a les lèvres rouges, humides et je reste un moment la bouche entrouverte à les observer. Je ne peux pas le cacher, ses lèvres sont attirantes, excitantes même. La tension monte petit à petit, pourtant malgré l'envie de nous embrasser et de nous toucher, aucun de nous deux ne bouge. Comme depuis le premier soir, on attend de voir qui cédera à l'attraction le premier.

    Et comme souvent, c'est moi qui perds, prenant d'assaut sa bouche si savoureuse. Ce soir, il n'était pas loin de craquer, car à peine l'une contre l'autre, il ouvre la bouche et sa langue vient à la rencontre de la mienne. J'ai de nouveau trop chaud, mais cette fois ce n'est pas à cause de la météo. La chaleur est douce, connue et je l'accueille avec beaucoup de plaisir. Le baiser est intense et sensuel. Un peu bruyant et déclenchant des coups d'électricité dans tout mon corps. 

    Quand ses mains glissent sous mes cuisses et me soulèvent, mes bras s'enroulent autour de son cou. Il fait un pas, me pose sur le plan de travail en bois massif et une boule d'excitation me noue le ventre. Sans y penser j'écarte les cuisses et il vient aussitôt se coller à moi.

    Je caresse tendrement sa nuque et ses épaules, sa peau est bouillante sous mes doigts. Notre baiser se prolonge et si nos lèvres se séparent c'est juste le temps de prendre une profonde inspiration avant de se retrouver. 

    Ses mains remontent le long de mes cuisses, s'arrêtant sur mon bassin un instant avant de remonter le long de mon torse. Elles effleurent mon ventre, mes flancs et je me raidis légèrement en sentant une sensation de chatouille. Sensation qui disparaît rapidement quand ses pouces titillent l'air de rien mes tétons avant de continuer leur chemin pour venir entourer mon cou avec tendresse. 

    Je sens son sourire contre mes lèvres quand je soupire fortement au moment où il presse son bassin contre le mien. Mon sexe est à moitié dur tout comme le sien, je savoure le plaisir que le frottement déclenche et j'aime sentir que comme moi, il est excité par nos baisers.

    Mes mains glissent le long de son dos, le tissu de son t-shirt est tellement fin que je peux sans problème sentir chacun de ses muscles contre ma paume. Son corps est finement musclé et j'aime autant le regarder que le toucher.

    Ses doigts se posent sur le premier bouton de ma chemise, le faisant sauter sans le moindre problème. Je ne pense plus à rien d’autre qu'à lui et à l’instant présent, il n’y a que lui, tout mon être ne vibre que pour lui.

    Nos lèvres se séparent quand il s'apprête à faire subir le même traitement à mon deuxième bouton. Dans la pénombre, je peux voir son petit sourire, alors que son visage est marqué par la concentration et qu'il expose un peu plus mon torse.

    Enfin mes mains arrivent à destination et je savoure l'arrondi de ses fesses. Je les masse, les redécouvre avant de faire pression dessus pour que nos bassins se rencontrent à nouveau.

    — Je crois que je dois vraiment remercier Ji Soo d’avoir insisté à ce que l'on porte des chemises pour travailler. 

    Sa voix est presque rêveuse quand il brise le silence. Il défait un troisième bouton et écarte lentement ma chemise, effleurant ma peau visible du bout des doigts. Je ne le quitte pas des yeux alors que je frissonne sous sa caresse. 

    Il décide soudain que ce n'est pas assez à son goût car il se dépêche d'enlever les suivants pour qu'enfin elle soit complètement ouverte. Il écarte lentement les pans pour laisser apparaître mon torse fin et j'ai la sensation qu'il va me dévorer.

    Sa main légèrement calleuse se pose sur ma peau et je respire un peu plus vite.  Il fait des gestes lents et je rejette ma tête en arrière quand son pouce rejoint à nouveau mon téton pour le caresser avec insistance, sans barrière.

    — Tu es sexy et excitant avec la chemise ouverte. Tu ne vas pas la quitter ce soir. 

    Il chuchote à mon oreille d'une voix suave qui me fait fondre et m'électrise en même temps.  Je hoche vigoureusement la tête en rougissant, pour lui montrer mon accord mais je n'arrive pas à former un mot correct. Il me fait son éternel sourire sûr de lui avant de frotter plus fortement nos bassins. Cette fois, on peut sentir l’un et l’autre combien la situation nous excite. Nos sexes sont complètement durs et j'écarte un peu plus les cuisses pour mieux le sentir.

    Il se penche, embrasse ma clavicule avant de descendre et de mordiller mon pectoral. Un léger couinement, mélange d'excitation et de douleur, sort de ma gorge. Je savoure la manière dont il me déguste, je l'aide même à le faire quand mes mains le lâchent pour se poser sur la surface en bois derrière moi. Je me penche en arrière, lui laissant un accès total à mon corps. Je ferme les yeux, me cambrant et gigotant en réponse à chaque baiser, morsure et coup de langue qu’il dépose sur mon torse.

    — Hyung !

    Je murmure quand un éclair de plaisir frappe mon sexe dur alors qu’il s’amuse à mordiller mes tétons avant que sa langue ne les lèche. Il me répond d'un grognement rauque avant de brusquement descendre et de commencer à mordiller et suçoter mon ventre. Contrairement à lui, je n'ai aucun muscle vraiment dessiné, et même si autrefois j'étais complexé par mon manque de muscle, lui adore ce petit ventre. Il aime y poser sa tête et s’endormir en me serrant dans ses bras, alors au fil du temps, j’ai appris à l’aimer aussi.

    Mes pensées sont court-circuitées quand ses mains défont ma ceinture.  L'excitation monte d’un cran quand il le baisse légèrement en même temps que mon caleçon, libérant mon sexe de sa prison et l'exposant à sa vue.  Il s'humidifie les lèvres sans le quitter des yeux et je gémis quand il l'effleure avec son index. Joueur, il en dessine le contour sans jamais vraiment me caresser et je me retrouve rapidement à me tortiller sur place à la recherche de plus de contact.

    Lui reste immobile en m’observant, ses yeux sont assombris par le désir et mon cœur rate plusieurs battements quand nos regards se croisent avant que je ne baisse à nouveau les yeux sur sa main qui continue de me torturer. Un peu brutalement, sa main libre se pose sur mon visage avant de glisser dans mes cheveux, il en saisit fermement une poignée pour me faire lever le visage vers lui.

    — Je vais te dévorer. Tu es tellement excitant. 

    Mon bas ventre se contracte au son rauque de sa voix. Je n’ai pas le temps de répondre, sa main relache mes cheveux, mais celle sur mon sexe le saisit et le serre legerement. J'ai le souffle court, c'est intense et je ne l'ai que rarement connu si dominant. Ce soir, il semble déterminé à me prouver qu'il ne compte pas me quitter et j'aime ça.

    Il dépose un baiser chaste sur mes lèvres puis va directement vers mon bas ventre. Je n'ai pas le temps de penser à quoi que ce soit autre que la sensation de chaleur humide entourant mon sexe quand il me prend en bouche. Il me prend autant qu'il peut, mon gland butant au fond de sa gorge, me faisant gémir. Je ferme les yeux en soufflant quand il commence de petits va-et-vient, mes doigts se posent sur mes lèvres et je ne peux pas m’empêcher de mordre le bout de l’index.

    Ses mains caressent mes cuisses, sa tête bouge lentement, faisant coulisser mon sexe avec nonchalence dans sa bouche et mettant ma patience à rude épreuve. Ma poitrine se soulève rapidement et je raidis mes muscles petit à petit pour m’empêcher de bouger mes hanches pour lui imposer un rythme bien plus rapide. 

    Il aime me pousser dans mes retranchements en jouant avec moi. Il ne m'a jamais forcé à faire quoi que ce soit, mais même après cinq ans il me surprend toujours. Avec lui, j'ai plus explorer ma sexualité,  que se soit avec sensualité, avec bestialité ou douceur, il m'a mené avec plaisir à des orgasmes de plus en plus puissants.

    J'ouvre les yeux et le regarde alors que sa langue glisse sur toute ma longueur. Je ne suis pas loin de le supplier d'arrêter de me torturer quand il me reprend soudain en bouche et accélère le rythme m'envoyant une décharge de plaisir puissante entre les reins. Je pousse un petit cri incontrôlable qui résonne entre les immeubles autour de nous. 

    Ce bruit me fait sursauter et gémir d'autant plus fort quand il me prend de nouveau le plus loin possible dans sa bouche. Je me rends compte de l’endroit où l’on se trouve et je rougis furieusement quand un chien se met à aboyer.

    Aussitôt Eun Kyu se redresse pour poser sa main sur ma bouche et éviter que je ne fasse trop de bruit. Il a un petit rire discret avant de m’embrasser le front en me serrant contre lui et je ferme les yeux espérant me calmer. 

    — Chuuut mon coeur. Tu ne voudrais pas que les voisins sortent pour vérifier qu’il n’y a pas de problème.

    Je me raidis à cette idée, un instant, il m'a fait oublier l'endroit où l’on se trouve. Autour de nous, il y a d'autres immeubles, on est en extérieur et tout le monde pourrait nous entendre et nous voir malgré la pénombre qui nous entoure. Pire encore, si Ha Jin ou Seo Hyeok avaient oublié quelque chose et revenaient soudainement, ils nous trouveraient alors que Hyung me… 

    Je me sens devenir timide à cette idée qui devrait suffir à calmer mon excitation. Seulement,  c'est tout le contraire qui se passe quand je pense au fait de nous faire surprendre pendant que Hyung me fait une fellation, mon sexe durcit davantage. 

    Qu’est-ce qui ne va pas chez moi ?

    — Hae Won, regarde-moi.

    Sa voix redevient douce et calme. Je prends une profonde inspiration avant d'ouvrir les yeux et de les lever vers lui pour l'affronter. Il n'est pas en colère, au contraire, il a un petit sourire amusé sur les lèvres.

    — Tu n’en as pas envie ?

    Mon cœur bondit dans ma poitrine, il retire lentement sa main de sur ma bouche pour que je puisse lui répondre. Il a décidé d'etre taquin ce soir car sa main se dirige aussitôt vers mon sexe délaissé et se pose dessus. Son pouce en caresse l'extrémité avant de reprendre des va-et-vient excessivement lents. 

    J’avale difficilement ma salive, m’humidifie les lèvres et tente de garder les idées claires, mais c’est difficile de ne pas penser à autre chose que la caresse que je voudrais plus appuyée sur moi.

    — Je… et si… on…

    Je prends une profonde inspiration à chaque mot que je dis car il accède à ma demande muette et il accélère son mouvement m'empêchant de réfléchir. 

    — Hyung et si on nous voit ahn… !

    J’arrive finalement à le dire, mais ma phrase s’achève sur un gémissement et je dois mordre l’intérieur de ma joue pour ne pas faire plus de bruit. Mes doutes reculent à chaque coup de poignet, qu’il imprime sur moi. 

    Ses lèvres se posent sur les miennes chastement avant qu’il ne recule en souriant. Quand nos regards se croisent, je vois combien la situation lui plait, combien il s'amuse. Sans même vraiment m’en rendre compte, je pose mes mains sur sa taille et le rapproche de moi alors qu'il me répond en chuchotant.

    — Personne ne nous verra si on reste silencieux…

    Son pouce passe sur mon extrémité et je pose ma main sur ma bouche pour ne pas faire de bruit alors que je me cambre brutalement pour venir à sa rencontre. 

    — Ou alors… on peut retourner dans la chambre.

    Ma poitrine se soulève rapidement, je suis pris entre le plaisir et la réflexion qui devient de plus en plus difficile. Mon esprit voudrait aller s’abriter dans ma chambre pour pouvoir m’abandonner totalement entre ses bras. Mon corps, lui, brûle d’en avoir plus, de ressentir encore du plaisir et il se fiche de l’endroit où il se trouve. 

    Les caresses et les baisers sur mon corps se font plus appuyés, même s'il me laisse le temps de décider sur ce que l’on va faire pour la suite. Faire l’amour ici sur ce plan de travail au risque de se faire surprendre ou bien tout arrêter pour descendre trois petits étages et reprendre nos activités à l'abri des regards.

    Le choix devrait être des plus faciles, pourtant, l'idée de le faire s’arrêter, de devoir me rhabiller, descendre toutes les marches, réussir à ouvrir ma porte qui peut se montrer capricieuse et enfin, seulement là, pouvoir sentir à nouveau ses mains sur moi…

    Non… c'est impossible, l'effort à fournir me semble insurmontable alors que mon cerveau est déjà embrumé par le plaisir. Je lui fais part de ma décision en posant mes mains sur sa ceinture et en commençant à la défaire. 

    — La chambre est beaucoup trop loin.

    Je réponds d’une voix un peu rêveuse. Ma main passe à l'intérieur de son pantalon et de son caleçon. C'est son tour de frémir quand ma main se referme sur son pénis dont je savoure la dureté, la grandeur et l’épaisseur. Il resserre sa prise sur mon corps, l'ambiance change et l’air se charge en électricité. 

    Nos bouches se retrouvent, nos mains s'activent sur le sexe de l'autre et il n'y a plus d’autres bruits que celui de nos baisers, de nos souffles mal maîtrisés et de légers gémissements qui échappent à notre contrôle. Je pourrais jouir s’il continuait, mais il a d’autres idées en tête et il stoppe nos mains bien trop vite à mon goût. 

    Il me fait lever le bassin et n’hésite pas une seconde à retirer mon pantalon et mon caleçon. Je rougis un peu quand je me retrouve juste vêtu de ma chemise de travail ouverte qui ne cache absolument rien de mon corps. Il y a quelques années, j’aurais cherché à me cacher, mais plus maintenant, pas quand il laisse ses yeux glisser sur moi de cette manière. 

    A peine mon pantalon au sol, il revient entre mes cuisses nues, ses lèvres retrouvent tout de suite ma peau et je sens de longs frissons courir dans tout mon corps. Son bassin encore couvert frotte contre le mien et la sensation est plus forte. Seulement, j’ai moi aussi envie de sentir sa peau contre la mienne, alors je décide qu’il est temps d’équilibrer les choses. Mes mains descendent le long de ses flancs avant de passer sous son t-shirt et de remonter mes mains en le caressant. Il se redresse pour m’aider à passer l’habit devenu inutile par-dessus sa tête.

    Nos poitrines se soulèvent au même rythme, il y a une sensation d’urgence, d’interdit qui me tord le ventre. Je veux qu’il me fasse l’amour sans attendre, il m’a trop manqué et la situation m’excite bien plus que je ne l’aurais imaginé. Je me penche et du bout de la langue je redécouvre son torse finement musclé et chaque grognement de sa part est une mélodie à mes oreilles.

    Je suçote l’un de ses tétons alors que mes mains finissent de le déshabiller, je descends son pantalon et son sous-vêtement autant que notre position me le permet. Libérant son sexe fièrement dressé que je reprend en main, faisant des va-et-vient plus rapide qu’avant. Une de ses mains s’accroche à ma nuque alors que l’autre caresse mon dos, il s'agrippe à ma peau plus fortement dès que je fais quelque chose qui lui plait beaucoup et que le plaisir l’assaille. 

    — Hae Won !

    Il prononce mon prénom dans un murmure mal contrôlé alors qu’il me force à arrêter à nouveau. Son regard est sombre et le désir brûle comme une flamme prête à me consumer. Sans me quitter des yeux, il porte ses doigts à sa bouche et j’avale difficilement ma salive en le regardant les humidifier avec soin. Le lubrifiant se trouve dans ma chambre, alors il faudra s’en passer, je le veux maintenant et je crois qu’il est exactement dans le même état d’impatience. 

    Je me penche légèrement en arrière, calant mes talons contre le bord du plan de travail. Les premières fois où l’on a fait l’amour, me retrouver dans ce genre de position, ainsi exposé, me mettait mal à l’aise. Aujourd’hui, quand son regard hanté par l’envie et le désir me détaille avec lenteur, je me sens juste plus excité.

    Il retire les doigts de sa bouche en s’approchant de moi et nos bouches se retrouvent sans attendre, nos langues se mêlent l’un à l’autre et mes doigts se crispent légèrement contre le bois du plan de travail quand je sens les siens humide de salive se pose sur mon entrée, il masse un instant la zone avant qu’un premier doigt n’entre en douceur en moi. 

    Je pousse un long soupir de contentement contre ses lèvres, j’aime quand il me touche, de toutes les manières possible et inimaginable. Dès que son doigt commence à bouger, je me retrouve dans une bulle où plus rien mis à part nous n’existe. Je savoure simplement les sensations qu’il fait naître en moi. Une de mes mains quitte le plan de travail et se crispe sur son épaule, je m'accroche à lui quand il entre un deuxième doigts et qu’il commence à  heurter ma prostate. 

    — Hyung !

    J'essaie de contrôler ma voix et les gémissements qui sortent de ma bouche, mais c'est difficile alors que tout mon corps est en feu et en réclame plus.

    — Qu'est ce qu'il y a mon cœur ?

    Il me questionne avec un petit rire dans la voix et je grogne un peu pour lui montrer mon mécontentement. Je décide de me venger en le mettant lui aussi dans un état second. Ma main quitte son épaule et se pose sur son sexe. Je n'attends pas et commence à le caresser au même rythme que ses doigts en moi. Si au début, il ne montre rien, un petit grognement finit par passer la barrière de ses lèvres et cette fois c'est moi qui souris. Sa tête tombe contre mon épaule et il pousse un long râle.

    — Je croyais… je croyais que l'on devait être discrets. 

    C'est à mon tour d'avoir un rire dans la voix quand je souligne la seule règle qu’il a énoncé quelques minutes plus tôt et qu’il est incapable de respecter. Il rit légèrement à son tour avant de me répondre d’une voix étouffée. 

    — Tu me rends dingue. 

    Je ressens une petite douleur quand il mord ma peau pour retenir un nouveau gémissement. Soudain, il se redresse, le souffle court et je sais qu’il ne pourra pas attendre plus longtemps. Ses doigts se retirent et il m’aide à descendre du plan de travail. Avec douceur il me fait me retourner, je me penche légèrement en posant mes mains bien à plat sur le comptoir, le cœur battant à tout rompre et impatient qu’il vienne en moi.  Il se recolle à moi et je bouge des hanches quand son sexe se colle contre mes fesses. Ses mains caressent mon ventre, mon torse avant de glisser sur mon dos. 

    — Dis-moi si je te fais mal.

    Cette demande, malgré le temps qui passe, il me la fait à chaque fois, c’est sa plus grande peur, qu’au lieu de me donner du plaisir, il me fasse mal sans s’en rendre compte. En plus ce soir, il n’y a que sa salive pour se glisser en moi, mais je suis tellement excité par la situation, que je sais que mon corps l’accueillera sans problème. Il est dans le même état, car même si je ne lui ai pas répondu, il vient poser l'extrémité de son pénis sur mon entrée et pousse légèrement.

    — Hmmm.

    C’est le seul bruit d’assentiment que je suis capable de faire pour le rassurer, car si j’ouvre la bouche, alors je ne suis pas sûr de pouvoir retenir les gémissements qui veulent sortir. Il est en train de me torturer, entrant juste quelques centimètres en moi avant de sortir et d’entrer à nouveau. Je finis d’ailleurs par craquer. Je passe mon bras derrière moi et pose ma main sur sa fesse. J’appuie dessus pour le faire avancer vers moi et je recule mon bassin pour venir à sa rencontre le forçant à me pénétrer plus rapidement et d’arrêter de jouer. 

    — Tu es drôlement pressé !

    Il se moque un peu de moi avant d'embrasser ma nuque, mais il ne montre aucune résistance et enfin il entre totalement en moi. Je ferme les yeux en mordant ma lèvre inférieure, sa présence m’étire et me tiraille, mais j’aime trop ça pour me plaindre. Sa main gauche se posant sur mon torse, me forçant à coller mon dos contre lui, nos lèvres se retrouvent et on échange un baiser brûlant.

    — Tu as été absent trop longtemps.

    Je murmure dans un souffle, incapable d'avouer qu'en plus la situation m'excite terriblement. Il a un petit sourire et il me relâche me permettant de reprendre appuie sur la planche en bois. Il baisse lentement le haut de ma chemise, dévoilant juste mes omoplates et mes épaules, il les dévore de baiser alors qu’il commence à bouger en moi.

    Il me prend fort, avec un rythme rapide et soutenu qui m’envoie des éclairs de plaisir dans tout le corps. J'ai l'impression que je vais mourir à devoir garder tous ces gémissements de plaisir qui se bousculent dans ma gorge. Je place de nouveau une main sur ma bouche espérant les étouffer, mais en vain. 

    Je sais que je ne tiendrais pas longtemps, tout en moi est bien trop exacerbé par la situation. Il bouge de plus en plus vite, j'ai du mal à respirer et à comprendre ce que je ressens. Ma main quitte ma bouche pour tenir sa cuisse, je sens ses muscles se contracter au rythme infernal de mes mouvements de bassin. 

    Quand il n'arrive pas à se contrôler, le bruit de nos corps claquant l'un contre l'autre se fait entendre et se répercute dans l'air. Pourtant, à aucun moment je ne m'inquiète du fait que l'on pourrait nous entendre ou nous surprendre. Je ne pense plus à rien d’autre que le plaisir qui grimpe encore et encore.

    Soudain sa main se pose sur ma bouche me forçant à me redresser contre lui. C'est seulement là que je me rends compte que je gémissais bruyamment. Je laisse ma tête tomber en arrière contre son épaule et je grogne contre sa main à chaque fois qu'il s'enfonce profondément en moi. Ma respiration est haletante, mon corps est tremblant et mes muscles se contractent de plus en plus jusqu'à l'explosion de plaisir qui me délivre enfin. 

    La sensation est étrange, puissante et j'ai une légère inquiétude car c'est la première fois de ma vie que je n'éjacule pas. Seulement je n’ai pas le temps d’y réfléchir, car il accélère recherchant sa propre libération et des secousses de plaisir résiduel me foudroient encore et encore. Il attrape mes hanches avec ses deux mains et le haut de mon corps s'affaisse contre le plan de travail.

    Eun Kyu s'enfonce une dernière fois profondément en moi en poussant un grognement et je sais qu'il vient de jouir. Tout son corps se relâche et vient se coller contre moi en déposant une myriade de baisers sur ma peau et qui me font gémir à chaque fois. Je frissonne, j'ai l'impression d'être totalement ailleurs.

    — Tu vas bien ?

    C’est après un long moment de silence où on laisse nos respiration se calmer qu’il me questionne en me serrant plus fort dans ses bras. Je n'arrive pas à parler, je suis complètement chamboulé par la force du plaisir que j'ai pris. Je me contente donc de hocher la tête à plusieurs reprises.

    Il dépose un baiser entre mes omoplates, je suis électrisé et pousse un gémissement qu’aucun de nous deux ne cherche à arrêter. Il se redresse et se retire avec douceur pour ne pas me faire mal et il recule de quelques pas. Moi je reste encore un peu le haut du corps appuyé sur le plan de travail, car je ne suis pas sûr que mes jambes vont réussir à me porter. 

    Je tourne la tête et je réussis à voir Eun Kyu en train de rassembler nos habits. J’ai un petit sourire en coin et je sens l’amour que je ressens pour lui me réchauffer. Lentement, je réussis à me redresser alors qu’il se tourne vers moi.

    — Laisse-moi te ramener dans la chambre. On prendra le temps de faire un câlin.

    Il sait combien j’aime quand on reste dans les bras l’un de l’autre après avoir fait l’amour, seulement, le lieu ne s’y prête pas. Soudain, je prends conscience de ce que l'on vient de faire et surtout où on vient de le faire et je me sens un peu gêné, voire timide. J’espère juste que personne ne nous a entendu ou pire ne nous a vu. 

    Il revient rapidement vers moi en me tendant mes vêtements. Je les prends et les colle contre mon torse, mais je ne bouge pas. Je voudrais pouvoir me rhabiller et cacher mon corps, car j’arrive très bien à imaginer la horde de voisins en train de se diriger vers nous, seulement, j’ai un petit problème.

    — Hyung, mes jambes tremblent trop. 

    — Oh !

    Il lève les yeux vers moi alors qu’il est en train de fermer son pantalon. Il est surpris dans un premier temps, mais quand il me regarde de haut en bas, un sourire fier vient ourler ses lèvres. Il est heureux de m’avoir mis dans cet état.

    — Je vais t'aider.

    Il met rapidement son t-shirt avant de s'agenouiller devant moi et de m'aider à passer mon sous-vêtement et mon pantalon. Quand sa main se pose sur ma cuisse et qu’il la sent trembler, il fronce un peu des sourcils avant de déposer un baiser dessus. Je l’observe sans rien dire, le laissant fermer mon pantalon avant qu’il ne s'attèle à la tâche de boutonner ma chemise, son petit sourire de nouveau présent sur ses lèvres.

    — Il n’y a pas de quoi être fier.

    Il pouffe quand il entend mes paroles, mais son sourire ne le quitte pas un instant, au contraire, il s’agrandit. Il finit de fermer le dernier bouton de ma chemise et fait mine de la lisser avec ses mains. 

    — Je suis toujours fier de te donner du plaisir, encore plus quand ça te met dans cet état.  

    Mes joues deviennent toutes rouges et je ne peux pas m’empêcher de le frapper sur l’épaule. Il attrape ma main sans aucun problème et il dépose un petit baiser sur ma paume.

    — Allons dans la chambre.

    — Attends, on devrait nettoyer avant… 

    Je réalise pleinement que l’on vient de faire l’amour pile là où on prépare à manger et je ressens un peu de honte et surtout le besoin de tout désinfecter. Je ne sais pas comment je vais pouvoir cuisiner demain à ce même endroit. Nerveusement je me mordille la lèvre inférieure.

    — Laisse moi te ramener dans la chambre, je viendrai m’en occuper après, promis.

    Il m’interrompt en me tirant vers lui et je me laisse faire. Il passe son bras autour de ma taille pour me soutenir car je suis encore un peu bancal sur mes jambes. Il éteint la guirlande et nous guide jusqu’à la porte et là je laisse échapper un soupir anxieux quand je vois la quantité de marches qu’il y a à descendre. Je ne sais pas si je vais y arriver sans que mes jambes ne me lâchent. 

    Cependant, je n’ai pas le temps de trop y penser, Eun Kyu me tourne le dos, se baisse légèrement et saisit mes cuisses. En quelques secondes je me retrouve perché sur son dos et il commence la descente. Je n’ai qu’à entourer son cou de mes bras et me laisser faire.

    — Hyung ? Est-ce que c’est normal de… de jouir sans… enfin sans… éjaculer ?

    Je murmure ma question en hésitant beaucoup au creux de son oreille. Je ne sais pas ce qui me prend de mettre ce sujet sur le tapis, mais la sensation de jouissance était tellement inédite et intense, que je me pose des questions. Il tourne la tête vers moi et je ne résiste pas à embrasser sa joue en soupirant. 

    — Et bien oui. Quand la prostate est vraiment beaucoup stimulée, ça peut arriver. Ce n’est pas anormal. 

    Il me répond calmement sans une once de moquerie dans la voix. On est presque arrivés à la chambre et ses paroles me rassurent et me détendent, j’étais peut-être plus inquiet que je ne voulais le croire. Je me cache contre son cou, me sentant un peu bête.

    Il ouvre la porte de la chambre sans me poser au sol avant de la fermer doucement derrière nous. Au lieu d’aller vers le lit, il m'entraîne rapidement vers la salle de bain et quelques minutes plus tard, on est de nouveau nus l’un contre l’autre sous la douche. L’eau tiède coule sur nos peaux marquées par nos ébats, ma tête repose contre son torse alors qu’il caresse lentement mon dos. 

    — Je suis content.

    Je somnole à moitié contre lui et n’articule pas vraiment, alors que mes doigts dessinent des lignes imaginaires sur son torse.

    — Pourquoi ?

    — Parce que tu ne repartiras plus aussi longtemps. 

    Je lève la tête vers lui en souriant et il m’embrasse tendrement avant de coller son front contre le mien.

    — C’est dommage, parce que nos retrouvailles étaient toujours très intenses.

    Nos lèvres se retrouvent et comme il le dit, l’intensité de nos retrouvailles reprends le dessus et je sens mon sexe durcir à nouveau. Dans le même état que moi, il coupe l’eau et je sais que je ne dormirais pas tout de suite. Dans un baiser à en perdre haleine, je le fais reculer encore dégoulinant d’eau vers le lit.

    Il se retrouve assis au bord du lit et je rejoins rapidement ses cuisses. C’est assez rare quand je prends les commandes, mais il me laisse toujours faire avec joie. Je passe ma main entre nos corps et saisit nos sexes et je prends le temps de les faire durcir d’un mouvement ample du poignet. 

    Si le faire dehors était excitant, pouvoir gémir autant que je le veux entre les murs de la chambre est libérateur. J’ai l’impression d’être pris de frénésie, car dès que Eun Kyu est assez dur, je me soulève, saisit son sexe et le laisse glisser en moi en fermant les yeux.

    — Mon cœur…

    — Je t’aime.

    On parle en même temps avant de pouffer tous les deux. Ses bras m’entourent et m’aident à bouger contre lui, je me soulève forçant sur mes cuisses avant de me laisser retomber sur sa longueur et je m’étouffe presque de plaisir. Je ferme les yeux, prenant un rythme plus régulier, plus fort et je me laisse entraîner par nos ébats qui n’ont jamais été aussi bruyants autant pour lui que pour moi.

    Je suis allongé sur le ventre, épuisé, je ne sens plus mon corps, on s’est rarement montré aussi demandeur et j’ai été plus qu’heureux de répondre à chacune de ses demandes. On a refait l’amour deux fois dans la chambre, la dernière fois était calme, tendre et mon orgasme était beaucoup plus léger, mais tout aussi plaisant. 

    Eun Kyu revient de la salle de bain après être aller ranger la serviette qu’il a utilisé pour me rafraîchir. Il s’allonge à côté de moi, sa main se pose sur mes reins et il me masse doucement. Je ferme les yeux en soupirant quand je sens mes muscles crispés se délasser. Il se penche vers moi et dépose plusieurs baisers sur ma nuque et mon épaule qui me font couiner.

    — Tu vas bien ? Tu n’as pas trop mal ?

    Je n’arrive pas vraiment à répondre plus qu’un grognement inarticulé, je n’ai plus aucune énergie et je ne suis pas loin de m’endormir. Il remonte le drap sur mon corps et je me détends complètement, du moins, jusqu’à ce que je le sente bouger et quitter le lit.

    Je ne bouge pas d’un pouce, incapable de faire le moindre mouvement, mais je finis par réussir à ouvrir les yeux. Mon regard glisse sur son corps alors qu’il s’habille et si j’ai un petit sourire, je ne peux pas m’empêcher de me questionner. 

    — Où tu vas ?

    Il sursaute surpris de m’entendre parler, puis il vient me rejoindre et s'assoie au bord du lit. Il glisse sa main dans mes cheveux, caressant mon cuir chevelu, ce qui me fait grogner de satisfaction et me détend à nouveau.

    — Je ne voulais pas te réveiller. Je vais nettoyer la cuisine et je reviens.

    Il me répond en chuchotant avant de se pencher pour embrasser ma tempe. Je me contente de hocher la tête en fermant les yeux, alors qu’il continue ses caresses. 

    — Je t’aime Hae Won.

    — Je t’aime aussi Hyung.

    Je souris en coin en répondant doucement. Il se lève rapidement, je me place un peu plus confortablement et je m'endors avant même qu’il ne soit sorti.

     

    — Eun Kyu Oppa ! Ça fait plaisir de te revoir ici.

    Une cliente apostrophe mon petit ami. Ce dernier lui fait un sourire poli avant de s’approcher de la table. Je suis occupé à cuisiner, en essayant de ne pas penser encore et encore à la nuit que l’on a passée ici quatre jours plus tôt. 

    Le lendemain avait été difficile, j’avais eu du mal à me lever, à bouger et encore plus à ne pas rougir à chaque fois que je regardais Eun Kyu Hyung. Heureusement, la timidité s'est estompée et je ne garde plus qu’en mémoire comment la situation était enivrante et excitante. 

    — Oui je suis heureux d’être rentré.

     Il répond avec politesse et une certaine distance. Je ne suis pas vraiment jaloux, je sais qu’il m’aime et qu’il ne ferait rien pour me faire souffrir. Il me jette un petit coup d'œil, pour s’assurer que tout va bien et je me contente de lui faire un petit sourire.

    — C’est bien que tu sois rentré Oppa. C’est rassurant de t’avoir dans le coin.

    La jeune femme le dévore des yeux et bat des cils pour tenter de le draguer. Je ne peux pas m’empêcher de rire sous cape, seuls nos amis et collègues sont au courant de notre relation. On n’a pas envie d’en parler pour le moment, on est bien comme on est, mais je ne peux pas m’empêcher d’imaginer sa déception si elle venait à apprendre que c’est moi qu’il aime.

    Ha Jin et Seo Hyeok viennent me rejoindre en attendant qu’un client ait besoin d’eux. Ils me regardent attentivement, un peu inquiet pour moi, tellement que je finis par me sentir gêné et Ha Jin finit par prendre la parole.

    — Tu as l’air d’aller mieux aujourd’hui.

    — Pourquoi tu dis ça ? J’ai toujours été très bien. 

    Je réponds en me concentrant sur le plat que je suis en train de préparer. Je rate donc le regard qu’ils échangent et sursaute quand Seo Hyeok pose sa main sur mon front en répondant.

    — Il a raison, tu avais l’air malade en début de semaine.

    Un moment, je reste interdit en les regardant l’un après l’autre. Je sais exactement à quoi ils font allusion, mais je ne me vois pas leur dire que j’étais raide et fatigué, car j’avais fait l’amour presque toute la nuit. J’ouvre la bouche pour leur répondre, pour trouver une excuse qui les calmera, mais la voix de la cliente me coupe dans mon élan.

    — Je suis sûre qu’il y a des bêtes sauvages dans le quartier, il faut faire attention.

    Elle parle fort, tellement fort que toutes les autres tables peuvent l’entendre et soudain tout le monde l’écoute attentivement.

    — En début de semaine, j’ai entendu des grognements et des cris pendant un moment. Je ne sais pas d’où ça venait, mais maintenant j’ai peur de me faire attaquer, surtout la nuit.

    Je reste figé, la bouche entrouverte alors que plusieurs clients affirment aussi avoir entendu ces bruits mystérieux. S’ensuit un long débat animé pour savoir s’il s’agissait d’une bête ou de personne qui se sont battus. Je suis paralysé derrière mes fourneaux, alors que Hyung vient rapidement me rejoindre avec une commande.

    On se regarde tous les deux, un peu gênés car nous, on sait très bien à quoi correspondent les bruits. Un éclat de rire me fait relever la tête et je tombe sur nos deux amis qui nous regardent avec les yeux brillant et en se tenant par les épaules. 

    — Effectivement Hae Won, tu n’étais pas malade. 

    Même s’il est décidé à me taquiner, Seo Hyeok ne parle pas trop fort pour ne pas attirer l’attention sur nous. Ils ont compris ce qui s’était passé et mes joues rougissantes rendent toute justification impossible. La main de Eun Kyu se place sur mes reins et il se redresse.

    — Allez travailler les gars.

    Il a un ton strict, mais cela n’empêche pas les deux serveurs d’éclater de rire en se dirigeant vers les tables. Je sais qu’ils ne diront rien tant qu’il y aura des clients, mais qu’ils s’en donneront à cœur joie une fois que l’on sera seuls. Je soupire avant de regarder Hyung qui reste raide à côté de moi, il semble en colère et je me sens soudainement mal. 

    — Je suis désolé Hyung, je n’ai pas été assez discret.

    Je parle à voix basse pour que la conversation reste privée. Il tourne la tête vers moi surpris et il hausse les sourcils.

    — Pourquoi ?

    — Et bien tu dois être fâché… si les gens comprennent que… 

    Il m’interrompt en m’ébouriffant les cheveux et en éclatant de rire avant de se pencher pour me parler à l’oreille.

    — Je pensais juste que la prochaine fois, je m’assurerai que l’on aille faire l’amour à un endroit où on ne connaît personne.

    Il embrasse rapidement ma joue avant de partir rejoindre les clients, me laissant seul stupéfait, la bouche entrouverte en train de tenir une spatule à la main. Il me faut quelques secondes pour comprendre ce qui vient de se passer, premièrement, il m’a embrassé devant tous les clients, même si c’est sur la joue, c’est bien la première fois qu’il se laisse aller à ce genre de choses. Et deuxièmement il veut recommencer ce genre d’expérience, je devrais me sentir gêné, ne pas le vouloir et pourtant mon bas ventre se contracte délicieusement à cette idée. 

    Non vraiment, jamais je ne pourrais quitter Séoul, j’aime la vie que je mène actuellement, j’aime mon travail et surtout j’aime Eun Kyu Hyung qui chaque jour me force à me dépasser et à faire des expériences que je n’aurais jamais envisagées sans lui.

     



  • Commentaires

    2
    Jeudi 2 Février 2023 à 14:20
    Merci pour cette histoire
    1
    Mardi 15 Mars 2022 à 09:23

    Coucou ! Olala que c'est chaud ! Avec le coter très soft des séries Coréennes, j'ai trouvé cette fiction merveilleuse, cela complète l'histoire super bien ! Merci beaucoup ! 

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