• Chapitre 9

    Chapitre 9
    Penser Au Futur

    Je sors de la salle de bain avec juste une serviette autour de la taille. Une douche chaude m’a détendue après cette journée si difficile avec ma mère. Je ne sais pas encore vraiment comment je me sens avec ça, mais j’ai l’impression d’être plus serein. Je me demande aussi si cela suffira réellement pour que je puisse ne plus être malade à cause du toucher des autres. 

    Je cherche Jimmy qui m’a promis de rester et le trouve dans la cuisine en train de préparer le repas de ce soir. J’ai un petit sourire en coin, j’aime vraiment cet homme, il m’a sauvé, il m’a permis de me retrouver et maintenant je peux envisager mon avenir autrement qu’en restant cloîtré chez moi. 

    Je ne réfléchis pas, je le rejoins et me colle contre son dos, j’ai besoin de son contact, de sa chaleur et je ne me rends même pas compte que je frotte doucement mon front contre son omoplate. 

    — Tout va bien ?

    Je ne me suis jamais comporté de cette manière, mais je me laisse complètement aller à l’envie qui brûle à l’intérieur de moi. Je passe mes mains autour de sa taille, sous son t-shirt et je caresse la peau de son ventre du bout des doigts. 

    — Hmm

    On s’est beaucoup embrassés, mais on n'est jamais vraiment allés plus loin. Ce n’est pas que je n’en ressentais pas l’envie, mais l’idée que son corps frotte contre le mien, que l’on soit étroitement serrés l’un contre l’autre, je bloquais totalement et ce soir, c’est comme si le blocage avait disparu.

    Mes doigts remontent lentement, glissant légèrement sur sa peau et je remarque clairement le frisson quand je frotte un de ses tétons. J’ai un petit sourire en coin, parce que j’aime toucher Jimmy. 

    — Qu’est-ce que tu fais ?

    Sa main se pose sur la mienne à travers le t-shirt, voulant m’empêcher de continuer et quand il se retourne pour me faire face, il remarque alors que je ne porte qu’une serviette et que ses yeux s'agrandissent avant qu’il ne me détaille du regard. 

    — Embrasse-moi.

    Il n’hésite pas une seconde, ses mains saisissent mon visage et il saute sur mes lèvres. Son baiser est fougueux et me laisse pantelant, mais quand sa langue s'insinue dans ma bouche, la mienne vient à sa rencontre. 

    Jamais il ne m’avait embrassé comme ça, mais surtout, je me rends compte de combien il a pu se réfréner pour moi, pour ne pas m’effrayer, pour que je me sente à l’aise. 

    Ses mains bougent, descendent le long de mon cou et ma peau se couvre de frissons alors qu’elles continuent leur voyage sur mon corps. Je rejette la tête en arrière pour reprendre ma respiration, j’ai l’impression que je suis sur le point d’étouffer. 

    Aussi Jimmy pose ses lèvres sur mon cou et je pousse un soupir en le sentant aspirer ma peau. Lentement, on se met en mouvement tout en continuant à s’embrasser, à se caresser et à se découvrir. On se rend dans le salon et quand on arrive près du canapé, je le fais s’asseoir dessus avant de m’installer sur ses cuisses. 

    Ses mains se placent sur mes cuisses qu’il caresse lentement, on ne parle pas, on n’en a pas besoin. Nos regards parlent pour nous, on a envie de plus, on a envie de se découvrir. Sans le quitter du regard, je remonte son t-shirt et il finit par l’enlever, me laissant admirer son torse bien fait. 

    Mes mains se posent sur ses pectoraux et il suffit qu’il me sourit, laissant apparaître ses fossettes pour qu’un élan d’envie me contracte l’estomac. Nos lèvres se retrouvent, nos mains semblent vouloir découvrir chaque centimètre de ce qu’elles peuvent atteindre. 

    Quand Jimmy pose ses mains sous ma serviette, directement sur mes fesses, je laisse un petit son étrange et incontrôlable sortir de ma bouche. Mais ce n’est rien comparé au moment où, appuyant sur mes fesses, nos membres frottent l’un contre l’autre. Je me mords la lèvre et je continue de bouger, j’ai l’impression d’être ivre de son toucher et d’en vouloir toujours plus. 

    — Nong… on ne pourra pas aller jusqu’au bout ce soir.

    — Quoi ?

    Je me fige, soudain refroidi quand il murmure cette phrase. Je ne comprends pas, il ne veut pas de moi ? Finalement, je ne lui plais pas ? Il doit voir la détresse soudaine sur mon visage, car il me sourit tendrement en remettant une mèche de cheveux en place. 

    — On n’a pas ce qu’il faut pour le faire, Sea.

    Il m’explique patiemment les choses, sans se moquer et je me retrouve à rougir. Pas parce qu’il me parle de lubrifiant ou préservatif, mais parce que je n’y avais absolument pas pensé sur le moment. 

    — En fait… j’ai tout ce qu’il faut dans ma chambre…

    Il me regarde, intrigué, en fronçant légèrement les sourcils, attendant certainement que je m’explique. Je me mordille nerveusement la lèvre, le visage de plus en plus rouge. 

    — J’étais curieux… après que tu m’aies embrassé, alors je me suis renseigné et j’ai… acheté ce qu’il fallait. 

    J’ai l’impression d’être en train d’avouer un crime et je vois que Jimmy a du mal à se retenir de rire. Il me caresse la tête tendrement, m’embrasse en douceur et me regarde sérieusement. 

    — Et tu aurais envie de les utiliser ce soir ?

    Je ne connais pas grand-chose à l’amour, au sexe et à énormément de choses, mais j’ai décidé d’avoir confiance en ce que mon corps voulait et là tout de suite, il veut se sentir proche de lui, ne faire qu’un avec lui et se délécter de son toucher. 

    — Oui… mais si toi tu n’as pas envie… je comprendrais.

    Lui ne m’a jamais forcé à quoi que ce soit, alors je veux lui faire comprendre que lui non plus n’a pas à le faire. Même si j’en ai envie, j'attendrai le jour où lui sera prêt pour partager ce moment. 

    — Ne dis pas n’importe quoi !

    Je pousse un petit cri et j’ai tout juste le temps de m’accrocher à son cou qu’il me porte dans ses bras en se levant du canapé. J’éclate de rire et c’est à grand pas que l’on rejoint la chambre pour reprendre ce que l’on avait commencé dans le salon. 

    Jimmy est doux, tendre et on prend tout notre temps. Mon corps brûle de partout, mon petit-ami semble décidé à toucher absolument tout mon corps et celui-ci y répond en me laissant le souffle court sur le lit, avec la sensation que je ne contrôle plus rien. 

    Je me crispe quand il me prépare, ce n’est pas agréable de sentir ses doigts me pénétrer, mais encore une fois, il sait détourner mon attention avec sa bouche. Je me cambre, je gémis et me tortille en haletant, la montée du plaisir est incroyable et je ne sais pas comment gérer tout ça. 

    — Jimmy…

    Il se redresse aussitôt et s’allonge à côté de moi. Il m’embrasse le bout du nez en souriant et je me détends légèrement. Je caresse sa joue alors qu’il me laisse quelques instants de répit où j’essaie de reprendre ma respiration. Il me caresse légèrement, me faisant frissonner, mais n’attisant pas mon envie.

    — Je t’aime Sea. 

    Je plonge dans son regard, je peux y lire tout l’amour qu’il me porte, un amour sincère et fort. Il serait prêt à déplacer les montagnes pour moi et mon coeur s’emballe de me sentir aussi important aux yeux de quelqu’un. 

    — Je t’aime aussi Phi. 

    Je l’attire à moi et cette déclaration marque la suite de notre nuit, ce moment où on s’unit. Il entre en moi avec lenteur, à l’écoute de mon corps et je comprends que jamais je n’aurais été prêt à vivre ça quelques jours auparavant. 

    Il me recouvre complètement, alors que petit à petit il me remplit et me possède, c’est un abandon total et ce soir je le fais sans aucune crainte. Il me couvre de baisers et quand il commence à bouger, j’ai l’impression que je vais mourir tant l’excitation est saisissante, multipliée à chaque fois qu’il m’embrasse, qu’il me murmure son amour à l’oreille ou exprime le plaisir qu’il prend entre mes cuisses. 

    La chaleur augmente, je suis une boule incandescente de plaisir. Je ne contrôle plus mon corps qui se laisse complètement envahir par le délice à chaque fois qu’il pousse en moi, j’ai à peine conscience que mes doigts griffent sa peau alors que j’essaie de me retenir à lui pour ne pas me noyer dans la jouissance.

    Mon corps se contracte entièrement, c’est presque douloureux, jusqu’à ce que la pression explose et que je retombe haletant sur le matelas. J’ai l’impression de planer et de ne pas réussir à retrouver mon corps alors que chaque coup de reins me renvoie des décharges de plaisir. 

    Jimmy me serre soudain fort contre lui dans un dernier va-et-vient avant de s’effondrer contre moi. Il pèse sur mon corps et je savoure l’instant alors qu’il me recouvre complètement en déposant une myriade de baisers sur mon visage. 

    — C’était… wahou…

    J’ai un petit rire, j’ai du mal à réaliser ce qu’il vient de se passer et Jimmy me rejoint dans cette hilarité que je ne pourrais même pas expliquer. 

    — Tu as parfaitement raison.

    Il bascule sur le côté et je regrette de ne plus le sentir sur moi. Heureusement, il m’attire aussitôt contre lui et pendant un moment, on ne dit rien de plus, laissant le contentement qui nous a envahi se répandre en nous avant de s'effacer.

    —  Phi, je veux faire l’amour sur une plage.

    — Quoi ?

    Il éclate de rire et je ne peux pas m’empêcher de lui taper l’épaule pour lui montrer que je ne suis pas content qu’il se moque de moi. Au lieu de le calmer, cela le fait encore plus rire et j’aurais presque envie de bouder. Cependant, après ce qui vient de se passer, je n’ai pas envie, je veux juste lui montrer combien je me sens heureux. 

    — J’ai vu une scène comme ça dans un film et… je me suis dit que si un jour je pouvais être normal, alors… je voudrais le faire. 

    — Alors il va falloir que l’on parte à la mer pour nos premières vacances. 

    Je rougis quand il sous-entend qu’il pourra réaliser ce qui a toujours été de l’ordre du fantasme. J’aurais envie de lui dire que c’est n’importe quoi, mais l’idée de partir en vacances comme tout le monde est tellement tentant que je ne dis rien. 

    — Allons prendre une douche et après, je veux que tu me listes tout ce que tu rêves de faire. 

    Il m’aide à me relever, je n’en ai pas envie, je suis épuisé par la journée et je veux juste rester allongé dans ses bras. Je le suis sans grande motivation, mais une fois sous l’eau chaude avec lui qui me frotte le dos, finalement, j’ai bien du mal à quitter la douche. 

    Je découvre la joie d’avoir une personne près de moi, de pouvoir discuter, s’amuser, s’aimer et toutes ces choses qui me semblaient terrifiantes auparavant et qui font maintenant partie de mon quotidien. 

    Peu après, emmitouflé dans un pyjama, on se retrouve de nouveau dans le lit, Jimmy me rejoint rapidement et pose sa tête contre mon torse. Il écoute mon coeur un moment, me laissant le cajoler et prendre soin de lui. 

    — Sea… tu n’as pas mal ?

    — Euh, non. Je… tu as été très doux avec moi. 

    C’est gênant de devoir parler de l’état de mon corps après que l’on ait fait l’amour, mais en même temps, je le trouve mignon de s’inquiéter de mon bien-être de cette manière. 

    — Je serai toujours doux avec toi.

    Je rougis, mais je l’embrasse aussi sur le front. Même si je lui ai dit que tout allait bien, je sens que mon corps est un peu raide et je suis content qu’il n’envisage pas d’être moins doux avec moi, je ne suis pas sûr que je pourrais le supporter. 

    — Nong, qu’est-ce que tu aimerais faire maintenant ?

    Il n'a aucun doute sur le fait que je pourrai bientôt me retrouver dans des lieux bondés et même toucher des gens sans être malade. J’aimerais avoir son optimiste, moi j’ai encore quelques réserves, mais pour ce soir, je décide de jouer le jeu et de le croire. 

    — Hmm je voudrais aller voir un film, tu sais un gros blockbuster où la salle est complètement pleine. Je voudrais prendre le bus ou même le métro. Visiter le marché flottant. Aller à un concert. Me retrouver sur une plage bondée. Faire la queue pour aller manger dans un restaurant. Pique-niquer dans un parc un samedi midi…

    Je continue pendant très longtemps à lister des activités farfelues ou alors très terre à terre que je voudrais pouvoir faire. En fait, chacune d’elles implique simplement d’être entouré de monde, de vivre ma vie à fond et de ne plus jamais me cacher. 

    — Demain, on écrira tous dans un carnet et je te promets que l’on prendra toute notre vie pour les réaliser.

    Il somnole légèrement en disant ça et je note que la nuit est déjà bien avancée. J’embrasse son front et le laisse se lover contre moi. On n’a finalement pas pris notre repas, mais je me sens beaucoup trop fatigué pour pouvoir manger.

    — Maintenant que tu as fait cette promesse, tu ne vas plus pouvoir te débarrasser de moi. 

    — Tu crois qu’un chat et un furet, ça cohabite bien ?

    Sa question me fait rire mais en même temps, battre mon coeur un peu plus vite. Il est très sérieux, il envisage une vie où on habiterait ensemble et je dois dire que même si c’est encore tôt, ce n’est pas pour me déplaire, bien au contraire. 

    — Je suis sûr que pour leurs papas, elles feront des efforts. 

    Il embrasse ma main en souriant, avant de se réinstaller. C’est de cette manière tendre que s’est achevée la journée la plus longue de ma vie, mais c’est aussi avec cette journée que j’ai pu enfin envisager l’avenir. 



  • Commentaires

    3
    Vendredi 9 Décembre 2022 à 13:53

    oh c'est vraiment tout mignonsmile

    2
    Vendredi 9 Décembre 2022 à 13:27

    Tout se passe tellement bien pour eux et c'est tellement doux que j'ai peur que tout ça  ne puisse rester aussi beau plus longtemps... il reste combien de chapitre ? Non parce que si jamais y a un truc négatif qui arrive, je préfère stopper là XD

    Merci pour ce chapitre !

    1
    Vendredi 9 Décembre 2022 à 09:26

    La douceur est vraiment ce qui ressort de cette histoire cool

    Merci pour ce chapitre <3 

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