• Chapitre 8

    Chapitre 8
    Pardonner Le Passé

    J'entrouvre un œil et un grand sourire apparaît sur mon visage. Jimmy est en train de dormir derrière moi, son bras entoure ma taille et le deuxième me sert d'oreiller. 

    Depuis notre premier baiser, notre relation a de nouveau changé. Depuis trois semaines, il reste dormir à la maison après notre sortie. On ne fait rien d’autre que s’embrasser, puis on s’endort alors qu’il me serre contre lui et même si on bouge dans la nuit, nos corps restent en contact. 

    Je m’étire lentement avant de frissonner quand ses lèvres se posent sur mon épaule au moment où il se réveille et je ne peux pas m’empêcher de me tourner vers lui pour en demander plus. Ses lèvres sont toujours aussi douces et même si on s’est embrassé de nombreuses fois, j’ai du mal à croire que c’est réel. 

    — Bonjour. Tu as bien dormi ?

    Sa voix est grave, encore ensommeillée, et je paierais pour pouvoir l’entendre plus souvent qu’une fois par semaine. Je pose ma tête contre son torse et aussitôt, il joue avec les mèches de mes cheveux. 

    — Hmm et toi ?

    — Comme un bébé.

    Il faut dire qu’hier soir on était épuisé, il m’a emmené aux aurores à la sortie de Bangkok pour visiter un immense temple. On a marché toute la journée sous un soleil de plomb et heureusement qu’on y est allés en voiture, car si lui a eu le courage de conduire pour le retour, moi je me suis profondément endormi. 

    Je me rends compte de combien notre relation est déséquilibrée, il prend soin de moi, il me conduit partout, fait des efforts immenses pour que je sois en sécurité et que je réussisse à vivre malgré ma peur. Je sais qu’il y a un risque que sur le long terme, il se lasse, qu’il se rende compte que je ne lui apporte rien et qu’il décide de partir. 

    — Nong ? A quoi tu penses ?

    Un doigt glisse entre mes sourcils que j’ai froncé sans même m’en rendre compte. J’ouvre les yeux et lève la tête pour le regarder avant de soupirer. 

    — Tu en fais tellement pour moi… et moi.. je suis inutile.

    Ma voix meurt doucement alors que je dis à haute voix ce que je pense au plus profond de mon être. Il soupire, se tourne sur le côté pour que l’on soit face à face. Il frotte son nez contre le mien avant de me sourire. 

    — Ne dis pas n’importe quoi. Tu ne te rends même pas compte de l’énergie que tu utilises à chaque fois que l’on sort. Un jour, tu réussiras à surmonter ton traumatisme et à te défaire de ta peur. 

    Ses lèvres effleurent les miennes tout en m’encourageant, mais je sens un flot de culpabilité. Je sais qu’il veut m’aider, qu’il croit que le temps me guérira et moi je n’ai pas été capable de lui dire toute la vérité. 

    — En fait, je sais comment je pourrais guérir…

    Il me regarde, surpris, alors que je murmure sans oser le regarder en face. Il ne dit rien, il attend que je continue et que je lui explique le fond de ma pensée. 

    — J’ai vu plusieurs psychiatres pendant des années. Ma tante voulait absolument comprendre ce que j’avais et comment m’aider à aller mieux. J’ai raconté mon histoire encore et encore, j’ai suivi des thérapies à n’en plus finir, elle a même essayé de me faire hypnotiser. 

    J’ai un petit rire sans joie alors que je me souviens encore qu’à ce moment-là, mes journées se découpaient entre école à la maison le matin et rendez-vous pour mes thérapies l’après-midi. C’était fatiguant et j’avais l’impression de vivre encore enfermé dans la maison de ma mère.

    — J’avais dix-neuf ans quand j’ai vu mon dernier thérapeute. Comme les autres, il m’a fait raconter mon histoire, décrire ma peur et ses symptômes et tout ce que je pouvais ressentir par rapport à ça. Et puis, il m’a expliqué que le temps pourrait apaiser ma peur, je pourrais peut-être réussir à cohabiter avec et avoir une vie à peu près normale ou bien…

    Je m'interromps, nerveux, j’ai tellement peur qu’il se mette en colère, qu’il m’en veuille et décide de ne plus jamais venir me voir. D’un regard doux, il m’encourage à continuer et à lui expliquer enfin comment me guérir. 

    — Pour lui, le seul moyen de complètement guérir et de pouvoir mener une vie parfaitement normale, c’est d’affronter la personne qui a semé la peur… ma mère. 

    Ma voix tremble rien qu’à cette idée, je suis terrifié rien qu’en m’imaginant face à elle. Je l’imaginais en colère, mais au lieu de me repousser, il me serre contre lui et caresse lentement mon dos.

    — Je ne peux pas imaginer combien ça doit être dur de lui faire face. 

    C’est incroyable la sensation d’apaisement qui me saisit quand je me sens compris. Je prends une profonde inspiration. Ce que je veux est tellement contradictoire, je veux guérir, je veux laisser le passé derrière moi, mais je ne veux surtout pas faire face. 

    — Phi… si je décidais d’y aller. Tu viendrais avec moi ?

    — Je t’ai fait une promesse Sea, je serai toujours là pour toi. 

    Mon cœur accélère, j’ai peur, mais en même temps, j’ai la conviction de faire la bonne chose. Je ne peux pas rester caché en espérant que les choses s'améliorent, je dois faire face à mon passé pour préserver l’avenir qui se dessine. 

    — Alors… je vais aller la voir. 

    Je tremble contre lui, mais je me sens aussi plus serein maintenant que ma décision est prise et j’accueille ses baisers avec apaisement. 


    Je suis figé devant le grand bâtiment, ma mère se trouve quelque part à l’intérieur et je m'apprête à la rencontrer. Il a fallu un certain temps pour que j’arrive à appeler son médecin pour organiser un rendez-vous, mais c’est maintenant et je ne me sens absolument pas prêt. 

    — Tu n’as rien à craindre Nong.

    Jimmy attrape ma main et entrelace nos doigts, je tourne la tête vers lui et il me sourit, laissant ses fossettes apparaître et le petit clin d'œil qu’il me fait finit par me faire sourire à mon tour. 

    — Allons-y.

    On se rend jusqu’à l’entrée main dans la main. Je sais qu’on nous regarde, parfois même étrangement, mais je serais incapable de le lâcher maintenant. Il est mon ancre, celui qui me donne la force d’avancer et de faire face à mon passé. 

    Un homme en blouse blanche s’approche de nous avec un sourire professionnel affiché sur le visage. Il est entre deux âges et semble assez sympathique, assez pour que la tension qui m’habite s’apaise un peu. 

    — Vous êtes le fils de Mme Anukoolprasert ?

    Je jette un regard presque paniqué à Jimmy, on y est, je n’ai plus moyen de faire demi-tour. Je me demande si je vais réussir à parler ou si je vais être pétrifié par la peur. 

    — C’est moi.

    J’y arrive, même si c’est un filet de voix tremblant qui sort de ma gorge et que j’ai l’impression que je suis sur le point de vomir. Le médecin me regarde, compatissant, il connaît sûrement l’histoire, il sait pourquoi j’ai peur. 

    — Elle n’est plus la même qu’à l’époque. Elle ne peut plus vous faire de mal et elle sait qu’elle a fait une erreur. 

    — Vr… vraiment ?

    Après tout, c’est logique, elle est enfermée ici depuis presque quinze ans, elle est suivie et soignée, elle a changé, tout comme moi. 

    — Oui et je pense très sincèrement que, comme vous, elle a besoin de cette rencontre pour vraiment réussir à se détacher du passé. Allons-y.

    Il finit de me rassurer et m’invite à le suivre, je respire profondément au fur et à mesure que l’on avance dans le couloir, je ne fais absolument pas attention à l’endroit où il nous mène. Je note surtout que les couloirs sont absolument vides, il a tenu compte de ma phobie et on ne croise absolument personne. 

    Il s’arrête finalement devant une porte fermée puis il toque légèrement avant de l’ouvrir et d'entrer avec un grand sourire. Moi, je reste sur le pas de la porte, incapable de la franchir et de faire face à ma mère, j’entends le médecin qui est en train de lui parler d’une voix calme et douce.

    — Sea, tu as déjà fait le plus dur, tu es en sécurité, tu n’es plus seul.

    Jimmy murmure à mon oreille et trouve les mots pour me permettre de rentrer dans la chambre de ma mère. Il s’agit d’une chambre d’hôpital, mais il y a beaucoup d’affaires personnelles, dont énormément de photos de nous ensemble, de moi enfant et de maman et papa quand ils étaient encore au lycée.

    Ma gorge se serre, je prends le temps de bien observer la décoration qui est un rappel constant du passé. Puis enfin, j’ose poser mes yeux sur la femme qui est assise sur une chaise, l’air nerveuse. 

    Elle n’a effectivement plus rien à voir avec le souvenir que j’avais d’elle. Elle me semble beaucoup plus petite et fragile. Ses cheveux laissent apparaitre de longues mèches grises et elle qui était incapable de sortir de sa chambre sans être impécablement coiffée a les cheveux tout emmêlés. Son visage est plissé par l’inquiétude et même si elle est au début de la quarantaine, elle fait au moins dix ans de plus. 

    C’est difficile pour moi de superposer l’image que j’avais gardé d’elle, avec celle que j’ai sous les yeux. C’est troublant et je ne sais pas comment je dois réagir. Malgré tout, son regard est toujours le même et quand nos yeux se croisent, je frémis. Il n’y a plus la folie dans le fond de ses yeux, mais ils me font peur. 

    — Fils.

    Je n’arrive pas à parler, je n’arrive pas à réfléchir et je ne sais même plus ce que je fais là. Ce psychiatre s’est trompé, la voir ne me guérira pas, c’est juste me faire du mal et… Une main se pose sur ma nuque et la masse lentement, Jimmy. D’un seul geste il me ramène à la réalité et je prends une inspiration qui me remet les idées en place. 

    — Maman…

    Ses yeux se remplissent aussitôt de larmes et j’ai du mal à résister moi aussi. Je reste immobile au milieu de la pièce, me contentant de regarder pleurer celle qui m’a fait tant de mal. Je ne sais pas quoi lui dire, c’est comme si tous les mots de colère que je me suis répété toutes ces années avaient soudain disparu. 

    — Je suis tellement.. désolée, fils. Je t’ai fait… tellement de mal.

    Elle parle entrecoupé de sanglots, mais ses paroles font écho en moi. Le fait qu’elle reconnaisse ses erreurs et s’en excuse m’apaise. Je me rends compte que tout en moi voulait entendre ses mots, en avait besoin. 

    — Quand ton père est mort, je me suis complètement effondrée. Je n’ai pas réussi à te protéger, au contraire, je t’ai blessé. Je pensais que si je te perdais, alors j’allais devenir folle, je n’avais pas compris que je l’étais déjà. 

    Les larmes coulent lentement le long de mes joues, je ne cherche pas à les arrêter. Tout comme je ne cherche pas à faire taire ma mère alors que ses paroles me blessent en me ramenant à ce que l’on a vécu il y a si longtemps. 

    — Je t’ai enfermé dans cette maison, je pensais te protéger. Je pensais que si je t’avais en permanence sous les yeux, alors rien ne pourrait jamais t’arriver. J’ai passé des jours à te dire que les gens te feraient du mal, à te mettre en garde contre eux, sans imaginer les dégâts que j’étais en train de faire. Tu n’étais qu’un enfant, tu étais tout ce qu’il me restait de ton père et…

    Je réprime difficilement les sanglots qui me déchirent complètement la poitrine, elle avait tort, je n’ai pas à avoir peur, les gens ne me feront pas de mal. Mes yeux s’écarquillent soudain quand je la vois se lever et faire un pas vers moi. Instinctivement, je recule pour garder de la distance entre nous, mais au lieu de chercher à s’approcher, elle s’agenouille devant moi, mettant son front contre le sol. 

    — Je suis désolée Sea. J’ai tout gâché, pardonne-moi.

    Je reste la bouche entrouverte, je ne sais pas comment je dois réagir alors qu’elle me supplie encore et encore de lui pardonner. Je regarde Jimmy comme s’il allait pouvoir me donner la réponse, mais son visage reste neutre, même si ses yeux sont remplis d’eau et qu’il lutte pour me faire un sourire d’encouragement. 

    Lentement, je lâche sa main, elle tremble un peu et je la colle contre mon ventre alors que je m’avance lentement vers ma mère qui est toujours courbée contre le sol. C’est difficile de m'approcher délibérément d’une personne, tout mon corps me dit de fuir et de retourner en sécurité. 

    — Maman ?

    Elle se fige quand elle m’entend parler si près d’elle, elle se tait, mais ne bouge pas, comme si elle ne voulait pas prendre le risque de m’effrayer. Lentement, je m’accroupis et pose ma main sur son épaule ce qui la fait tressaillir. Je m’attends aux symptômes habituels, à la peur, la douleur, l’impression que mon coeur va exploser, mais rien. Je n’apprécie pas vraiment la sensation, je ne suis pas très à l’aise, mais c’est tout. 

    — Maman, relève-toi s’il te plait.

    Je parle d’une voix douce qui me semble étrange, à chaque fois que je me suis imaginé la rencontrer, je lui hurlais dessus, je vidais toute mes émotions négatives sur elle et la laissais là sans un regard pour elle. Aujourd’hui, c’est bien différent, je ressens de la peine, de la déception et une impression d’immense gâchis. Je sens aussi la griffe de la peur relâcher sa prise sur moi. 

    Je me redresse en hésitant, elle a du mal à croiser mon regard, mais elle se retrouve assise en face de moi et je sais que maintenant, c’est à moi de parler, d’accepter ou non, d’avancer ou non, de passer à autre chose ou non. 

    — Je ne veux plus être en colère contre toi maman. J’ai beaucoup souffert à cause de ça, mais je veux pouvoir avancer. Je veux retrouver la paix et que toi aussi tu puisses le faire, alors je te pardonne.

    Elle éclate en sanglot et quand elle prend ma main, je lutte pour ne pas la retirer alors qu’elle pose le dos de ma main sur son front. Les larmes que je maîtrisais difficilement coulent de nouveau et on reste un long moment comme ça. 

    — Merci mon fils. Merci mon garçon, je suis désolée… tellement désolée.

    Le médecin et Jimmy finissent par intervenir, par nous aider à nous relever et on se retrouve tous ensemble autour de la petite table, une tasse de café chaude à la main. C’est surréaliste.

    — Je travaille dans une entreprise de communication, je crée des applications et des sites web. 

    — Oh ça doit être intéressant.

    La conversation n’est pas facile, après tout, elle est enfermée ici depuis quinze, alors que moi je suis enfermé dans mon appartement. Je n’ai pas foule de choses à raconter, enfin, si, j’ai Jimmy, mais je ne me sens pas encore assez à l’aise pour lui parler de comment il me fait découvrir le monde petit à petit depuis quelques mois. 

    — Et Sea, qui est ce jeune homme ?

    Et justement, elle choisit cet instant pour me poser cette question, je triture mes doigts un peu nerveux. Jimmy et moi on n’a jamais parlé de ce qu'était notre relation, alors je ne sais pas comment je dois le présenter à ma mère. Je lui jette un petit coup d'œil, mais une fois de plus, il ne semble pas décidé à m’aider plus que par sa présence. 

    — Oh et bien. Jimmy c’est…

    — Son petit ami.

    Finalement, il m’aide, il dit les mots et je ne peux pas m’empêcher de rougir et sourire en coin en baissant la tête, légèrement gêné. La main de Jimmy se pose sur la mienne et j’apprécie bien plus la sensation. 

    — C’est une bonne chose que tu aies trouvé quelqu’un, que tu ne sois pas seul. 

    Ma mère me sourit tendrement et j’arrive à le lui rendre, même si le mien reste tendu. Notre relation s’est apaisée, j’ai décidé de lui pardonner, d’accepter sa faiblesse et de guérir les miennes. Cependant, jamais on ne pourra redevenir aussi proche qu’avant la mort de mon père, jamais je ne pourrai être totalement à l’aise avec elle.


    — Est-ce que tu pourras revenir me voir ?

    Je viens d’annoncer qu’il était temps de partir, ça commence à être difficile pour moi et ma mère ne cherche pas à me retenir plus longtemps. Elle me pose juste cette question qui me déconcerte un peu. Je lui ai pardonné, mais est-ce que j’ai envie de la revoir pour autant.

    — Hmm, je reviendrai bientôt. 

    Je ne peux pas lui dire quand, je ne peux pas lui assurer que ce sera souvent ou que je resterai longtemps avec elle, mais oui, je reviendrai parce que je sais que ce sera aussi bon pour elle que pour moi. 

    Jimmy reprend ma main et le médecin nous raccompagne, il ne fait aucun commentaire sur ce qui s’est passé, mais il m’assure que je peux l’appeler quand je veux pour avoir plus d'informations. 

    Quand on sort enfin de l'hôpital, j’ai l’impression d’être dans un état second et je me retrouve même à tituber, obligeant Jimmy à m’attraper par la taille et à me serrer contre lui pour me ramener jusqu’à la moto.

    — Ça va aller ?

    — Oui… je suis juste… c’est étrange.

    Il m’embrasse le haut de la joue, sous l'œil et je soupire avant de passer mes bras autour de son cou et de réclamer un instant de tendresse qu’il m’offre sans aucune hésitation. 

    — C’était bizarre de la toucher.

    — Tu as eu mal ?

    — Non, mais je n’ai pas aimé.

    Je ferme les yeux, dépose un baiser contre son cou et on reste un moment comme ça. J’ai besoin de ça pour me remettre de mes émotions. 

    — C’est fini maintenant, tu as été courageux Nong. Tout va s’arranger je te le promets. 

    — Phi, tu peux rester avec moi ce soir ?

    Je redresse la tête, ses yeux brillent et il m’embrasse tendrement.

    — Je ne pensais pas te laisser tout seul.

    Mon cœur s’emballe et je le laisse me mettre le casque afin de pouvoir prendre la route pour rentrer à la maison.



  • Commentaires

    3
    Jeudi 8 Décembre 2022 à 21:34

    Il a réussi à aller la voir, bravo à lui.....

    merci pour ce chapitre

    2
    Jeudi 8 Décembre 2022 à 13:18

    Encore un beau chapitre, les blessures morales sont bien souvent plus longues, beaucoup plus longues à guérir.

    Merci pour ce nouveau chapitre.

    1
    Jeudi 8 Décembre 2022 à 10:52

    Chapitre très émouvant et bien raconté cool

    Merci, bises <3

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