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32ème Chaos
32ème Chaos...
En fait, il était bien plus de 22 heures lorsque nous avons terminé. J'ai cru que j'allais devenir fou. Le garde de sécurité de l'école n'arrêtait pas de venir et nous dire de partir. Sérieusement, ce n'est pas comme si nous voulions rester. On serait rentrés chez nous si on n'avait pas eu tous ces groupes ! Plus ça durait, plus on dormait. Ohm et moi avons continué à nous relayer en hochant la tête tout le temps.
Je baisse les yeux pour vérifier ma montre Diesel. Elle me dit qu'il est un peu plus de 22h30 maintenant et nous sommes encore en train de nettoyer la salle de club. Golf et quelques élèves de seconde, qui ont été le dernier groupe à se produire, restent sur place pour aider. Les autres groupes sont partis après avoir joué leurs morceaux. Je veux dire, qui serait assez fou pour rester jusqu'à la fin (à part nous, les juges) ?
Oh, mais il y a un fou qui est resté derrière, et c'est Earn. Il aide Ohm à nettoyer un autre coin de la salle. Il a choisi de rester parce qu'il veut aider, du moins c'est ce qu'il dit. Ce n'est pas comme si j'avais un problème avec ça. C'est une bonne chose. Cela signifie que nous pourrons finir plus vite et rentrer chez nous plus tôt.
Vous êtes curieux de savoir où se trouve Phun ? Eh bien, il s'est déjà enfui chez lui après que son groupe ait fini de jouer. ( Je vois ce que c'est. ) Il a cependant demandé à un élève de 9ème qui était dans le coin de me faire savoir qu'il reviendrait me chercher. Je suppose qu'il est parti pour ramener Aim chez elle. Hé hé, je voulais vraiment lui dire qu'il n'a pas besoin de revenir (je suis attentionné) mais je n'en ai pas eu l'occasion puisqu'il est parti avant que je puisse dire quoi que ce soit.
— Hey, Noh ! Ce canapé juste là est un peu déchiré ! Tu veux le réparer maintenant ou attendre demain matin ?! me crie Ohm de l'autre bout de la pièce.
Nous avions déplacé le long canapé plus tôt car nous avions peur qu'il soit abîmé, mais il l'a apparemment été de toute façon. Ça craint vraiment.
— Ouais, je vais le faire maintenant. Donne-moi une seconde !
Pendant que je crie ma réponse à Ohm, je sens que quelqu'un tire sur ma manche avec force. Oh ! C'est juste Golf ! Putain, je croyais que c'était un fantôme. (Bien que ce ne soit pas si différent.) Il me donne une bonne tape sur le bras et rapproche sa tête.
— Hé, je dois filer ou mon père va me hurler dessus. Tu devrais prendre ça avant que je parte.
C'est vrai, j'ai presque oublié la raison pour laquelle il est venu. Ce n'était pas juste une visite ordinaire comme on le disait à tout le monde.
Golf et moi quittons la salle du club et descendons. Tout est noir comme du charbon. Heureusement, le gentil gardien de sécurité a laissé une lumière allumée pour nous, alors lui et moi discutons en dessous.
— Je comprends parfaitement maintenant. C'est vraiment difficile de lui en parler, dit Golf.
Je pousse un soupir avec le cœur lourd car je me sens aussi mal que lui.
— Exactement. Je ne sais même pas quoi dire. Je ne veux même pas en parler parce qu'on aura l'impression que j'essaie délibérément de les faire rompre.
— Je parie que Aim est venu ici aujourd'hui pour que tu ne puisses pas parler à Phun. J'ai vu qu'il venait vers toi, mais Aim n'arrêtait pas de détourner son attention.
Je ne l'ai pas remarqué car j'étais occupé avec le concours. (Enfin, je faisais une sieste en douce ici et là.) Mais je pense que tout le monde ferait la même chose. Toutefois, elle ne se rend pas compte que je suis à l'école avec Phun toute la journée ? Je peux aller le voir quand je veux. Est-ce qu'il n'est pas évident pour elle que puisque Phun n'est toujours pas au courant, cela signifie que je ne suis pas une commère ?
— Je ne peux pas lui dire. Honnêtement, je ne sais pas comment je peux lui dire.
— Oui, mais tu vas faire quoi ? Tu vas juste laisser tomber ? me demande Golf avec une expression de fatigue sur son visage.
Je peux dire qu'il est inquiet pour Phun, tout comme moi. C'est une des raisons pour lesquelles je respecte beaucoup Golf. Pour les professeurs, il est peut-être un mauvais élève à leurs yeux. Pour nous, c'est toujours un grand ami. Lui et Phun ne sont même pas proches, mais il se soucie toujours autant de lui.
— Je ne veux pas laisser passer ça. J'essaierai d'en parler au bon moment.
Je rassure Golf en lui tapotant le dos. Il me fait un signe de tête avant de sortir un CD de la poche de son pantalon.
— Tiens, prends ça. Au cas où il faudrait des preuves. J'ai demandé à mes potes et j'ai mis la main sur quatre fichiers.
— Putain de merde, quatre fichiers ?!
J'étais tellement énervé de n'en regarder qu'un, mais il y en a trois autres ? J'ai l'impression que je dois m'attacher un moment, sinon je pourrais blesser physiquement Aim.
— Ouais, quatre vidéos. Tu peux croire ça ? En fait, il y en a d'autres, mais je ne veux pas que Phun soit en état de choc. Alors prends ça pour l'instant.
— Il va certainement avoir un choc. Je pense que je vais lui en montrer une seule, marmonné-je doucement en acceptant le CD de Golf.
Golf laisse échapper un long soupir.
— Ça dépend de toi. Prends ça pour l'instant, dit-il en me regardant avant de me taper dans le dos plusieurs fois pour me donner un soutien moral. Courage. Mais je dois vraiment y aller. Je parie que mon père se plaint déjà.
— Tu veux que je te raccompagne ?
— C'est bon. Va réparer le canapé. Tu ne vas probablement pas pouvoir rentrer chez toi ce soir, hé hé.
Ce salaud. Merci pour tes encouragements. Je lui fais un doigt d'honneur quand il quitte l'immeuble. Je mets le CD dans la poche de mon pantalon pendant que je retourne à la salle du club.
Maintenant, c'est Ohm et les juniors qui se préparent à partir.
— Quoi ? Vous avez déjà fini ?! protesté-je rapidement.
— Ouais, on se magne le cul. Si on reste ici plus tard, on va finir par passer la nuit ici. se plaint Ohm, les mains sur la taille, en regardant les juniors comme s'il voulait les presser pour finir encore plus vite.
Je leur lance un regard triste.
— Tu pars vraiment ? Bon sang, tu ne peux pas au moins rester et me tenir compagnie ?
— Ouais. Désolé, mec. Ma mère va me gronder jusqu'à ce que mes oreilles s'engourdissent. Je dois ramener Mum à la maison aussi. Je ne veux pas que sa grand-mère me crie encore dessus en chinois. Non pas que je puisse comprendre ce qu'elle dit de toute façon, me dit Ohm, puis il se retourne pour tapoter la tête d'un garçon potelé qui se trouve être son voisin.
Mum me fait un grand sourire. Et bien, je suppose qu'on ne peut rien y faire.
— D'accord, d'accord. Assure-toi que les autres enfants rentrent chez eux. Prends soin d'eux, ok ?
Je laisse Ohm avec ces mots avant qu'il ne se transforme en guide touristique en conduisant un groupe d'enfants dehors. Ohm est peut-être complètement fou, mais ces enfants l'aiment à mort. Je ne sais pas pourquoi. Je suppose qu'il peut être charmant même quand il énerve les gens.
En fin de compte, c'est juste moi, seul dans la salle du club avec l'horloge au mur, indiquant qu'il est presque 23 heures, qui me tient compagnie. Je commence à me demander si je dois passer la nuit ici ou pas. Je n'ai toujours pas réparé le coussin pour le canapé. Je soupire, ma vie est pitoyable.
— Noh ! Finissons-en avec le canapé pour pouvoir rentrer à la maison !
Ah, un fantôme ! A qui est cette voix ?!
Je me retourne pour voir que Earn est toujours là. Il a le kit de couture dans ses mains.
— Tu es encore là ?! demandé-je, surpris.
— Comment je pourrais partir ? Tu serais ici tout seul alors, dit-t-il avec un sourire.
Je suis si content d'avoir quelqu'un pour me tenir compagnie.
— Merci, mec !
Un certain temps s'est écoulé et je suis encore en train de tâtonner avec l'aiguille et le fil, en essayant de réparer le coussin bleu clair. Je suis si proche de la fin, et pourtant j'ai l'impression que ce n'est pas le cas. Je suppose que je continue à tout rater parce que j'ai tellement sommeil. Tout est flou.
Earn attend toujours à côté. J'entends le bruit qu'il fait en feuilletant le manga. Au début, il a dit qu'il allait m'aider avec ça. Mais après avoir constaté son manque de compétences en couture, alors qu'il était sur le point de se coudre lui-même sur le coussin, on s'est dit que ce serait mieux s'il s'asseyait là et me tenait plutôt compagnie.
— Tu es vraiment génial. Tu sais vraiment comment réparer ces trucs. Je peux t'engager pour réparer ceux de chez moi aussi ?
Quoi ? La lecture le fatigue ? Pourquoi il fait le malin avec moi ? Je me force à rire, mais je ne le regarde pas.
— Bien sûr, mais je suis une superstar, donc mes tarifs sont assez élevés.
— Si c'est pour toi, je suis prêt à payer n'importe quoi.
Hein ?! Je tourne rapidement la tête pour lui faire face quand j'entends ce qu'il a dit. Il me regarde avec un sourire. J'ai envie de vomir parce que ça donne l'impression que je suis une sorte de prostituée.
— Tu peux pas me faire chier comme ça ? C'est gênant. Sinon on en parle quand tu chantais.
C'est vrai. Je voulais faire savoir à cet idiot que je ne suis pas si innocent et que mon esprit est parfois dans le caniveau. En tout cas, je ne veux pas m'en mêler.
J'entends le rire de Earn. Il pose son coude sur le coussin et repose son menton sur sa main en continuant à me regarder travailler. Alors tu ne vas pas lire ? Tu vas juste me fixer comme ça pour que je me sente mal à l'aise ?
— Putain, qu'est-ce que tu regardes ? Retourne lire ton manga. Tu me stresses.
Earn répond en riant mais ne dit rien d'autre. Il continue à me regarder coudre le coussin lorsque je me pique le doigt avec l'aiguille. Aïe ! Bon sang, je lui ai dit de ne pas me regarder comme ça ! Ça fait un mal de chien !
— Owww.
— Oh ! Désolé ! Tu es vraiment stressé ?
Tu me le demandes sérieusement ? Si tu essayais de coudre quelque chose pendant que quelqu'un te dévisage, qu'est-ce que tu dirais de ça ? Putain, Earn. Avant que je ne puisse le maudire, Earn prend ma main qui saigne et la serre avec ses deux mains. Il se penche pour jeter un coup d'œil.
— Merde, sois doux. Ça fait mal.
Je me plains car ça fait plus mal maintenant que je peux voir le sang. Je ne sais pas si c'est la douleur ou ma propre peur qui me touche. Ah ! Vous croyez que mes intestins peuvent sortir par ce trou ?!
Pendant que je continue à faire des histoires (personnellement, se faire piquer par une aiguille et se faire poignarder par un couteau est le même niveau de douleur), Earn couvre la blessure avec son mouchoir.
— Ce n'est qu'une aiguille. Tu cries comme si tu étais en train d'accoucher. Reprends-toi.
Il me gronde en exerçant une pression sur le doigt. Il souffle dessus comme on le ferait quand on essaie de calmer un petit enfant.
— Là, là. Ça va aller maintenant.
— Ne commence pas avec cette merde. Je ne suis pas un gamin stupide, connard.
— Eh bien, tu faisais une putain de crise de colère comme un gamin idiot.
Ce connard ! Peut-être que je devrais disqualifier ton groupe maintenant pour m'avoir accusé d'être un idiot. Je le regarde et on dirait qu'il s'en rend compte.
— Hé, hé ! Tu ferais mieux de ne pas disqualifier mon groupe juste parce que je t'ai insulté.
— J'y pensais.
Hé hé hé.
— Quel connard ! Là, là ! Ne faites pas attention à moi, Khun Noh ! Vous êtes si intelligent ! Vous êtes parfait dans tous les sens du terme ! Dans la richesse, physiquement, émotionnellement et mentalement aussi !
Pfft ! Je préfère qu'il me traite de tous les noms plutôt que de devoir écouter ses remarques sarcastiques sur moi. Je me concentre à nouveau sur la réparation du coussin, mais une idée me vient à l'esprit. Je ne me suis toujours pas rendu compte de ce que ce sincère (notez le sarcasme) Earn a fait pour moi. Je me retourne avec une arme à la main (l'aiguille) afin de l'exécuter. Haha ! Tu vas quitter cet endroit plein de trous !
Je ne suis pas un sadique, mais je dois juste me débarrasser de ça. Ce Noh fera en sorte que Earn verse du sang ce soir ! Tu es mort, Earn.
Je lui pique rapidement le bras avec l'aiguille à plusieurs reprises pendant qu'il esquive mes attaques. Il rit et crie fort en même temps. Je saisis sa chance pour lui renvoyer une insulte.
— Bon sang, ce n'est qu'une aiguille. Tu cries comme si tu étais en train d'accoucher ! Reprends-toi !
Ça ne te rappelle rien ? Hé hé. Maintenant, il comprend combien il peut être douloureux de se faire piquer par une aiguille !
Earn continue à se battre, mais il se dispute toujours avec moi.
— Ce n'est pas la même chose ! Haha ! Ow ! Arrête ! Je n'en peux plus ! Noh ! Noh ! Je suis désolé ! Je ne dirai plus rien ! Laisse-moi tranquille maintenant ! Ow ! Hahaha !
Il fait des histoires tout en riant entre les deux. Les bruits que nous faisons remplissent la salle vide. Je commence à m'amuser et à oublier de réparer le coussin. Earn met la main sur une aiguille de réserve et commence à se venger. On est dans le pétrin, c'est chaotique.
Mais Earn est un putain de sadique ! Aïe ! Peut être qu'il devrait me piquer dans le ventre et laisser sortir un peu d'air pour que je puisse avoir des tablettes de chocolat ! Ha ha !
Alors que nous continuons à nous piquer le ventre, la porte s'ouvre tout à coup, sans avertissement.
Earn et moi sursautons (en pensant que c'est peut-être un fantôme). Nous tournons la tête en direction de la porte.
Il y a une haute silhouette qui se tient là. C'est Phun Phumipat, qui finit par se montrer à 23h30. Il a une étrange expression renfrognée sur le visage.
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Commentaires
Il y a les vidéos, ohlàlà.....c'est vraiment n'importe quoi.....
Oh!Oh! j'ai l'impression que Phun n'est pas content