• Puppy Love (Ohm & Fluke)

    Puppy Love

    Je suis d’une nature plutôt calme et discrète, beaucoup même emploient le terme de froid, pourtant, c’est faux. Je suis assez timide, j’ai du mal à aller vers les gens et à me sentir assez à l’aise avec eux pour plaisanter et rire. Le seul qui me connaît tel que je suis, c’est Fluke, c’est mon senior et celui qui m’a accueilli au lycée alors que je venais d’arriver à Bangkok, depuis ce jour on ne s’est plus jamais quitté. 

    Fluke est un homme souriant, solaire, toujours à se soucier des autres et à faire en sorte de les rendre heureux, même si cela peut lui causer des problèmes. Il est plus âgé que moi, mais souvent, de par nos physiques, mais aussi nos mentalités, on me prend pour l'aîné des deux, mais cela ne l’a jamais dérangé. Moi aussi, j’ai toujours eu tendance à vouloir le protéger, surtout de ceux qui voulaient profiter de lui et de sa gentillesse.

    Est ce que je dois réellement vous expliquer que je suis fou amoureux de ce jeune homme ? 

    Au début, c’était juste de l’admiration, puis ce sentiment s'est petit à petit mué en quelque chose de plus fort, de plus profond. Mon besoin d’être près de lui ne s’est jamais estompé même avec les années, j’ai besoin de le voir ou d’entendre sa voix tous les jours pour me sentir bien. Pourtant, je me contente du rôle de meilleur ami, d’être son fidèle soutien, car je veux juste le savoir heureux, même si c’est dans les bras d’un autre.

    Pourquoi est-ce que je ne lui ai jamais rien dit ? 

    C’est une bonne question, je n’ai pas vraiment confiance en moi, alors j’ai peur de lui dire ce que je ressens pour lui, j’ai peur de le perdre quand il comprendra qu’il est l’amour de ma vie plus que mon meilleur ami. Je ne veux pas le voir s’éloigner parce qu’il ne partage pas mes sentiments et donc de devoir vivre sans lui, ce serait une torture inimaginable. Je peux supporter de le voir dans les bras d’un autre, mais je ne peux pas envisager un instant de ne plus l’avoir près de moi.

    Alors depuis toujours, je me contente de l’observer de loin, je garde toujours un oeil discret sur lui et je me contente de savourer les instants où il est près de moi. Ce n’est pas toujours facile, pas quand j’aimerais le prendre dans mes bras, sentir son corps se coller au mien. Pas quand je voudrais l’embrasser jusqu’à en perdre haleine et voir ses joues rougir à cause de ça. Pas quand je rêverais de caresser sa peau douce et de le voir se tortiller sous mes doigts. Pas quand je donnerais tout pour qu’il me regarde moi, avec des étoiles dans les yeux.

    Je connais son visage par cœur, chaque expression qu’il peut faire. Il est magnifique tout simplement, son visage fin, son sourire franc, ses yeux qui se plissent quand il se concentre ou ses doux sourcils qui se froncent quand il n’est pas content. Chaque trait de son visage est harmonieux, doux et fait pour que l’on en tombe amoureux de lui. 

    Il n’y a qu’une fois où j’ai failli tout lui avouer, où j’ai failli laisser échapper mon amour pour lui. On était dans un bar avec nos amis, j’avais un peu trop bu et alors que je l’admirais, je lui avais dit combien je le trouvais beau. L’alcool m’aurait sûrement fait tout lui avouer si un garçon n’était pas arrivé à ce moment-là pour parler avec Phi Fluke.

    Peut-être que j’aurais dû tout lui avouer ce soir-là, car alors, il ne serait pas sorti avec le garçon qui nous avait interrompu et qui quelques jours plus tard avait eu le courage de lui demander de sortir avec lui. Ils sont sortis ensemble deux ans, il était de notre promotion et je ne l’aimais pas. Non ce n’est pas ce que vous croyez, ce n’est pas parce qu’il sortait avec Fluke que je le détestais, mais il y avait quelque chose chez lui qui me dérangeait, tout me semblait faux dans sa manière d’être et d’agir et malheureusement, la fin de leur histoire m’a donné raison.

    Il y a six mois, Fluke est rentré dans l’appartement qu’ils partageaient ensemble depuis un mois. C’est là qu’il l’a trouvé dans leur lit en train de coucher avec un autre homme. C’est de cette manière qu’il a découvert qu’il le trompait depuis le jour où ils avaient commencé à sortir ensemble. Fluke a quitté l’appartement en ne prenant que quelques affaires avant de se réfugier chez moi. Et même s’il n’était pas d’accord, je me suis fait un plaisir de retrouver ce connard et de lui expliquer ma façon de penser.

    Cette période a été très difficile, Fluke était au plus bas, il n’arrivait pas à remonter la pente. C’est moi qui, soir après soir, l’ai rassuré, ai effacé ses larmes et tenté de lui faire retrouver confiance. C’est moi qui venais le chercher dans les bars quand il était complètement ivre, alors qu’il ne boit normalement jamais. Je n’ai pas beaucoup dormi pendant trois mois, jusqu’à ce que doucement il remonte la pente, jusqu’à ce qu’il sourit à nouveau et je me suis promis que je ne laisserais plus jamais quelqu’un le faire autant souffrir.

    Nous étions tous les deux devant la télé, il s’était trouvé un nouvel appartement et m’avait invité à manger. Il s’est juste tourné vers moi, a attiré mon attention, il m’a juste dit merci, mais ce qui a accéléré mon rythme cardiaque ce fut son sourire. C’est là que je me suis promis que quand il irait vraiment mieux, alors je lui avouerais mon amour, je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour qu’il accepte mes sentiments et alors je passerais le reste de ma vie à le rendre heureux et le faire sourire jour après jour.

    Oui, j’idéalise les choses je sais, mais je veux croire que je suis l’homme qu’il lui faut, qui pourra l’accompagner dans tous ses projets et qui l’aidera à réaliser ses rêves, tout comme il me soutiendra dans tous les aspects de ma vie.

    Quand est-ce que je vais enfin lui avouer ? 

    Et bien, ce soir, c’est le grand soir, je prépare ce moment depuis des semaines et je n’ai jamais été aussi nerveux qu’à cet instant. Je suis devant sa porte depuis quelques minutes maintenant, mais je n’ai toujours pas eu le courage de toquer. Je prends une grande inspiration, je vérifie que tout est bien en place avant de passer doucement mes doigts sur la petite boule de poils lovée dans mes bras. Je souffle l’air pour essayer de faire diminuer mon stress avant de finalement toquer à la porte.

    Je tends l’oreille, attentif à l’agitation qui se fait à l’intérieur, et j’ai un petit sourire en coin. Il ne faut pas longtemps pour que la porte ne s’ouvre sur un Fluke encore plus mignon que d’habitude et mon cœur rate un battement avant de redémarrer à un rythme soutenu. Il doit essayer de préparer un gâteau pour ce soir, car il a de nombreuses traces de farine sur le visage. Il recule en ouvrant la porte en grand pour me laisser passer en me regardant droit dans les yeux.

    — Nong ! Je suis en retard, c’est déjà l’heure pour vous d’arriver ? 

    Il est en panique, comme je le connais, il est en train de lister dans sa tête tout ce qui lui reste à faire pour que la soirée soit parfaite. Il est toujours comme ça quand il reçoit, il veut que tout se passe bien, alors il se met une pression de dingue.

    Je m’approche alors de lui, le surplombant de ma hauteur et je crois presque le voir déglutir alors que, lentement, j’efface une trace de farine présente sur sa joue avec mon pouce. 

    — Ne t’inquiète pas Phi, c’est moi qui suis en avance. Ton cadeau ne pouvait plus attendre avant de te rencontrer. 

    Il fronce un peu ses sourcils avant de pencher légèrement sa tête sur le côté alors qu’il tente de comprendre mes paroles. Vous voyez de quoi je veux parler quand je vous dis combien il peut être mignon ? J’ai juste envie de le prendre dans mes bras à cet instant, de le serrer fort contre moi en lui disant combien je l’aime. Seulement, c’est à cet instant que la petite boule de poils qui était cachée contre moi gigote en faisant un petit couinement adorable.

    — Un chiot ! 

    s’exclame Fluke quand ses yeux se posent sur le petit chien qui sort de sa cachette. Ses yeux scintillent un moment avant qu’il ne lève le regard vers moi, un grand sourire sur le visage. 

    — Nong, on dirait celui qu’on avait trouvé. Tu te souviens ?

    — Je m’en souviens Phi, je me souviens de combien tu voulais le garder et .... que ta mère a refusé. Tu as dû le laisser à un refuge.

    On avait trouvé le chiot dans un carton entreposé dans une ruelle sombre. On revenait du lycée et Fluke avait eu un coup de cœur pour la petite boule de poils. Il lui avait trouvé un nom, décidé de le ramener chez lui dans l’idée de l’adopter. Seulement, sa mère avait refusé, elle avait été catégorique et Fluke avait pleuré pendant un long moment, surtout quand il s’agissait de repartir du refuge où il venait le voir chaque jour. Le plus dur avait été le jour où il s’était fait adopter, Fluke en avait été heureux, mais je sais aussi que son regard se voilait de tristesse quand il croisait un chien qui lui ressemblait. Il en avait beaucoup voulu à sa mère et leur relation s’était dégradée au fil des années, pour finalement se rompre totalement quand elle avait découvert son homosexualité. 

    Le chiot baille fortement avant d’observer son environnement puis de tomber sur son maître, il a un regard curieux, mais pas apeuré. Il quitte rapidement mes bras pour rejoindre ceux plein de tendresse de l’amour de ma vie qui le réceptionne sans attendre. 

    — Mais pourquoi ?

    Il n’a pas encore compris ce qui se passe, mais déjà il câline le chiot, déjà il tombe sous son charme.

    — Pour Noël, je voulais te faire un cadeau... qui te rappelle nous... à chaque fois que tu le... verras.

    Je me retrouve à rougir, je sens la chaleur sur mes joues, moi qui suis plutôt du genre à rester stoïque habituellement. J’ai du mal à trouver mes mots alors que j’ai l’impression que mon coeur va imploser. Ce cadeau est la première phase de mon plan, lui rappeler que lui et moi on est ensemble depuis longtemps, que l’on se connaît par cœur et qu’on est bien souvent sur la même longueur d’onde.

    — C’est trop Nong… Merci ! Merci beaucoup !

    Il est troublé par mon cadeau, je peux le voir dans ses yeux qui sont légèrement voilés, comme s’il s'empêchait de pleurer. Il est déjà complètement fou du petit chiot, je le vois dans sa manière de le tenir contre lui, comme s’il avait peur qu’il disparaisse. Je l’observe avec un petit sourire en coin avant que finalement, il ne craque et se précipite dans mes bras, cachant son visage contre mon torse. Je ne réfléchis même pas quand je l’entoure de mes bras et que je caresse doucement ses cheveux.

    Est ce que vous croyez qu’il peut entendre mon cœur tambouriner contre ma cage thoracique ? 

    Je n’en suis pas certain, mais il n’est pas sourd et c’est un véritable tapage dans mon torse. Il faut dire que la suite me terrifie, c’est l’instant de vérité et je le repousse aussi longtemps que possible en savourant son étreinte avant de finalement me lancer. 

    — Ce n’est pas tout Phi. Re...regarde son collier. 

    Je vous l’ai dit, je ne suis pas doué avec les mots. Si je commence à essayer de lui expliquer combien je l’aime, je vais m'embrouiller, finir par prendre peur et faire marche arrière et je veux tenter ma chance, je ne veux plus le voir ailleurs que dans mes bras. Il relève la tête pour me regarder un instant, un peu surpris. 

    — D’accord.

    Sa voix est douce, mais un peu tremblante à cause de l’émotion. Il s’éloigne de quelques pas de moi avant de s’asseoir par terre afin de pouvoir plus facilement manipuler le chiot. Moi, je reste debout, complètement figé et prêt à fuir selon la réponse qu’il me donnera après avoir lu ma déclaration. Vous me trouvez lâche n’est-ce pas ? Ne vous inquiétez pas, je pense absolument comme vous, moi qui n'ai pas peur de me battre pour le défendre, je n’ai pas le courage de lui faire face pour lui dire que je l’aime.

    Il me jette un coup d'œil curieux quand il trouve le papier roulé et coincé dans le collier du chien. Il prend son temps pour le déloger de là et ensuite le dérouler ce qui met mes nerfs à dure épreuve. Il me regarde une dernière fois, peut-être pour s’assurer que je suis toujours bien là près de lui puis il se plonge dans la lecture de mes mots sûrement brouillons.

    J’ai écrit encore et encore cette lettre, je voulais trouver les bons mots, lui faire comprendre mes sentiments et ça n’a pas été facile. Si bien que maintenant, je connais le contenu de la lettre par cœur. Je peux la réciter, à la virgule près et c’est d’ailleurs ce que je fais dans ma tête alors que je ne le quitte pas des yeux. Il est concentré sur sa lecture, caressant le chiot sans même y faire attention.

     

    Phi,

    Je t’écris car tu le sais, parler n’a jamais été mon fort, pourtant, il y a une chose très importante que je veux te dire depuis des années, mais je n’ai jamais osé le faire. Alors je me suis dit que l’écrire serait plus simple, mais ça ne l’est pas vraiment non plus.

    Tu es la personne la plus importante de ma vie, Phi. Le seul qui me connait vraiment tel que je suis et celui qui ne s’est jamais arrêté à mon caractère parfois trop distant. Tu es celui qui me sourit à chaque fois qu’il me regarde, celui qui s’inquiète pour moi et qui prend soin de moi.

    Au fil des années, tu es devenu mon meilleur ami, ma famille et puis bien plus que ça encore. Tu es devenu celui qui fait battre la chamade à mon coeur, je vis pour chacun de tes sourires, pour voir chaque jour les étoiles illuminer tes yeux et tout simplement te savoir heureux.

    Pour Noël je t’ai offert ce chiot, pour te rappeler que l’on est le passé l’un de l’autre. Je suis maintenant devant toi pour te montrer que tu es mon présent et finalement, je t’ai écrit cette lettre pour te demander d’être mon futur.

    Je t’aime Fluke, pas comme un ami, pas comme un Nong, mais comme celui qui voudrait devenir ton petit ami, je veux construire mon futur avec toi, je veux que nos vies appartiennent à l’autre.

    Je ne veux pas te mettre la pression, je ne veux pas te faire peur, quelle que soit ta décision, je l’accepterai et je resterai toujours près de toi, ton soutien pour toujours. 

    Je t’aime

    Ohm.

     

    Il y a un silence de plomb dans la pièce alors que Fluke est très concentré sur ma lettre, je sens petit à petit la peur s’insinuer sous ma peau, insidieuse et brûlante. Moi je suis fixé sur son visage, je n’ose même pas cligner des yeux, car j’ai peur de louper le moindre petit changement d’expression. Il n’a jamais réussi à cacher ses émotions, ou alors, je le connais tellement bien, que je peux déceler ce qu’il ressent sans problème. 

    De la concentration, de la surprise, de la tendresse et enfin de la joie passent sur son visage avant que ses joues ne se colorent adorablement. 

    Je sais qu’il a fini de lire car ses yeux restent fixés sur la feuille de papier. Le regard perdu dans le vide, il a un petit sourire en coin avant de finalement se mordre la lèvre inférieure. Sa réaction n’est pas mauvaise, c’est du moins, ce que je veux croire alors que l’espoir grandit rapidement en moi.

    — Viens t'asseoir près de moi Nong. 

    Nos regards se croisent, s’accrochent et j’obéis sans poser de questions, je le rejoins à même le sol, nos genoux se touchent et soudain je me sens gêné, je suis fébrile et j’attends sa réponse. Sa main se pose sur mon genou et j’ai l’impression de flotter à ce simple contact. 

    — Je n’ai pas acheté de cadeau de Noël…

    Cette idée semble l’embêter alors que le chiot lui mordille les doigts en trouvant que son maître ne s’occupe pas assez de lui à cet instant. Déjà, je veux le rassurer, lui expliquer que je n’attendais rien en échange, que je voulais juste lui faire plaisir. Il ne semble pas d’accord pour me laisser le temps de parler, car il enchaîne presque aussitôt avec la suite. 

    — mais j’ai quand même un cadeau pour toi. 

    Est ce que je suis long à la détente ? 

    Bien sûr, car pendant un moment je le regarde juste sans comprendre ce qu’il dit. Sa main quitte mon genou et se pose sur ma nuque et je sens des millions de petits frissons parcourir mon corps, alors que la peau qu’il touche me picote soudain. Il étire son corps pour se grandir au maximum alors que je me baisse légèrement par habitude pour me mettre à sa hauteur. Un instant, je pense qu’il va me parler à l’oreille, mais c’est alors qu’en douceur, ses lèvres se posent sur les miennes pour un baiser doux et chaste.

    Ma tête se vide, je suis incapable de réfléchir à quoi que ce soit alors que je me focalise exclusivement sur la rencontre de nos bouches et de combien j’aime cette sensation. J’ai l’impression de flotter, d’avoir quitté mon corps et d’observer la scène d’au-dessus et c’est une image qui me plait énormément.

    Bien trop vite à mon goût, il se redresse et nos lèvres se séparent me faisant grogner de frustration. Heureusement, il ne s’éloigne pas trop car sa main rejoint en douceur ma nuque et il joue distraitement avec la base de mes cheveux. 

    — Depuis combien de temps tu es amoureux de moi ?

    Je le regarde un moment avant de baisser les yeux. 

    C’est ridicule de ne pas réussir à le lui dire vous ne trouvez pas ? 

    Mais j’ai tellement tout gardé pour moi depuis des années, que j’ai du mal à m’ouvrir sur ce sujet. Pourtant, je me dis que je n’ai pas à avoir peur, après tout, il vient de m’embrasser, nos visages restent proches l’un de l’autre et il me questionne d’une voix calme. J’ouvre une première fois la bouche avant de la fermer, cherchant encore mes mots. Soudain, je sursaute en sifflant entre mes dents, car le chiot vient de me mordiller fortement les doigts, comme pour me motiver à parler et ça marche, car après avoir pris une grande inspiration je me lance. 

    — Depuis très longtemps, depuis presque le jour de notre rencontre.

    Je garde obstinément les yeux sur mes doigts où je peux observer les traces des minuscules crocs de la boule de poils. J’ai envie de lever les yeux, de voir son visage, de lire les émotions qui passent dessus, mais dans ma tête, je me dis que ça doit forcément être négatif, peut-être qu’à cet instant, il cherche la façon la plus gentille de me repousser. 

    — Pourquoi tu n’as rien dit avant aujourd’hui ?

    Fluke a l’air bien décidé à poser toutes les questions qui me mettent mal à l’aise. Pourtant, je dois y répondre si je veux avoir une chance qu’il accepte mes sentiments, je ne peux rien lui cacher, je dois être honnête. 

    — J’avais peur… que… que tu ne m'aimes pas et… que tu ne veuilles plus que l’on se voit.

    Je n’ai toujours pas relevé les yeux, je l’entends juste soupirer, c’est à peine perceptible. Sa main vient se poser sous mon menton pour me forcer à relever la tête et à croiser son regard. Je le laisse me manipuler, je ne résiste pas, je le laisse prendre les choses en main car j’aime les gestes tendres qu’il a envers moi.  

    — Je n’aurais jamais fait ça Nong, tu sais pourquoi ? 

    Je secoue vivement la tête, je suis pendu à ses lèvres alors qu’enfin il va me donner la réponse et que je me sens tremblant par rapport aux mots qui vont sortir de sa bouche. 

    — Parce que je t’aime depuis longtemps moi aussi.

    Vous connaissez cette sensation, d’entendre une phrase et de se demander si elle est réelle ou bien si vous l’avez rêvé tellement vous l’avez souhaité ? 

    C’est exactement ce que je ressens quand il parle, j’entends les mots qu’il dit, ils ont du sens pour moi et mon cœur accélère tellement vite que j’ai l’impression qu’il va s’envoler. J’ai tellement peur d’avoir rêvé ses mots, qu’en fait il m'a rejeté, que je ne peux que demander d’une voix faible et hésitante. 

    — T...tu… tu peux répéter ?

    — Je t’aime Ohm, depuis presque aussi longtemps que l’on s’est rencontré. 

    Nos fronts se collent l’un contre l’autre et je ferme les yeux de satisfaction. Je me sens apaisé par ses paroles et quand ses lèvres se collent à nouveau aux miennes je passe mon bras autour de ses épaules pour le rapprocher de moi. C’est doux, tendre et les sensations explosent dans ma tête, je suis l’homme le plus heureux de la terre à cet instant précis.

    Je pourrais passer des heures à l’embrasser, à savourer l’instant présent et sentir les lèvres de Fluke bouger contre les miennes me rend extatique. On serait sûrement resté un moment à le faire, si un petit chiot excité ne nous avait pas sauté dessus en jappant. On se sépare tous les deux en rigolant avant de reporter notre attention sur lui. Fluke le prend dans ses bras et le cajole.

    — Alors... Est-ce que mon petit ami aime son cadeau de Noel ? 

    Les mots roulent dans ma bouche et ont une saveur particulièrement agréable. Je sens cependant que mes oreilles rougissent quand je le désigne comme étant  mon petit ami, mais lui se contente de me faire un magnifique sourire, celui que j’aime par-dessus tout, celui qui illumine son visage entier. Il plonge son visage contre le pelage du chiot et lui fait un câlin avant de me répondre. 

    — Je l’aime terriblement. Est-ce que mon petit ami a aimé le sien ? 

    J’ai une impression de vertige quand ces mots sortent de sa bouche et qu’il me désigne à son tour comme étant son petit ami. J’ai l’impression que ma poitrine se gonfle de bonheur alors que mon sourire s’agrandit encore, je crois que je n’ai jamais autant souri de toute ma vie. Je pose ma main contre sa joue sans le quitter des yeux un instant.

    — C’est le plus merveilleux des cadeaux. 

    Je lui vole un baiser rapide et j’ai l’impression qu’une bulle nous entoure, l’extérieur n’existe plus du tout. Je me rapproche de lui et passe mon bras autour de ses épaules. Sa tête se pose contre mon torse et j’ai l’impression d’être à la place qui devait être la mienne. Plongé dans notre petit monde, on reste comme ça, on parle de tout et n’importe quoi. On discute de notre relation et ce que ça représente pour nous. On tente de trouver un nom au chiot et on rigole beaucoup pour certaines propositions.

    Tout est simple entre nous, rien ne s’est compliqué et j’apprécie vraiment ce moment, qui finit par être interrompu quand nos amis sonnent plusieurs fois à la porte pour que l’on se rende compte que le temps a filé sans que l’on s’en aperçoive et que rien n’est prêt pour cette soirée de Noël.

     



  • Commentaires

    4
    Dimanche 13 Décembre 2020 à 09:49

    Merci pour ce petit OS tout mignon. ^^

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    3
    Samedi 12 Décembre 2020 à 14:38

    Merci Néphély . Bon week-end

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