• Chapitre 7

    Chapitre 7
    Secret Feeling [2/2]

    Je le maintiens contre le mur pour l’empêcher de quitter la chambre, il semble complètement au bord du gouffre depuis que j’ai annoncé mon futur mariage. Je ne comprends pas pourquoi je l’ai annoncé comme si j’étais heureux, comme si c’était mon choix. New est complètement ivre et en proie à une grande douleur, je la ressens dans chacun de ses coups, dans chacun de ses sanglots et je voudrais pouvoir effacer chacune de ses larmes, les remplacer par de la joie.

    Je le laisse me frapper, je le mérite, comment j’ai pu être aveugle à ce point-là, ne pas voir la souffrance dans laquelle il était plongé. Sûrement parce que je vivais la même chose, parce que je l’aime autant qu’il m’aime et que j’ai juste été trop lâche pour l’admettre. Je craque et laisse les larmes couler quand il se livre sans détour, sûrement aidé par l’alcool, mais ses mots me transportent, me donnent la sensation que tout est possible si l’on est ensemble.

    Alors quand il me supplie de l’aider parce qu’il ne veut plus m’aimer, qu’il ne veut plus souffrir, je n’ai qu’une réponse à lui donner. Je l’embrasse, en y mettant tous mes sentiments, il n’y a plus de barrière, plus de doute, je le veux lui et personne d’autre. C’est une étreinte passionnée, qui allège nos cœurs et j’espère qu’il comprend ce que je ressens à travers mes gestes. Je me promets que demain, quand l’alcool aura disparu de son corps, je lui dirai combien je l’aime, je m'excuserai pour mon comportement et je le supplierai de m’accepter à ses côtés.

    Je me réveille lentement, une sensation de plénitude encore présente dans tout mon corps. New et moi avons passé la nuit ensemble et je me sens l’homme le plus heureux de la terre. Je sais que tout n’est pas parfait, je dois parler à Nong Jane, je dois parler à ma mère, mais plus rien ne pourra me détourner de lui. Je l’aime et je me promets qu’à partir d’aujourd’hui, je ferai tout pour qu’il soit heureux et qu’il oublie tout le reste. 

    Je m’étire dans le lit avant de froncer les sourcils. J’entrouvre les yeux, le soleil est encore jeune et pourtant j’ai la sensation qu’une pierre se loge dans mon estomac. Le lit est vide. Je m'assois en regardant autour de moi, me frottant les yeux pour finir de me réveiller. 

    — New ?

    Mon cœur accélère quand seul le silence me répond, je n’attends pas, je quitte les draps et traverse la chambre complètement nu pour rejoindre la salle de bain. Je l’imagine dans la baignoire, prenant un bain pour détendre ses muscles douloureux après notre nuit ensemble. L’image est tellement claire dans ma tête que, l’espace d’une seconde, je crois le voir. Seulement c’est juste une chimère, la salle de bain est aussi silencieuse que le reste de la chambre. Mon cœur accélère brutalement tout en devenant très lourd alors que je comprends qu’il s’est enfui. 

    Est-ce que je peux réellement lui en vouloir ? La réponse est simple, non. Cette absence, je l’ai méritée, j’ai été horrible avec lui et il doit simplement penser qu’une fois de plus j’ai joué avec lui. Je retourne presque en courant vers le lit pour rapidement me rhabiller. Je regrette de ne pas avoir insisté hier quand on faisait l’amour et qu’il m’a empêché de parler. J’aurais dû l’obliger à m’écouter, à lui dire combien je l’aime, alors là on se réveillerait tranquillement dans les bras l’un de l’autre. 

    Seulement, contrairement aux autres fois, aujourd’hui, je ne compte pas le laisser s’éloigner, je compte bien le retrouver et tout lui avouer. Je quitte la chambre sans même un regard en arrière, je suis fixé sur mon objectif, le retrouver. Je sors de l’ascenseur et me précipite à travers le hall, le regard sur les portes, je sursaute quand une main se pose sur mon bras. Un court instant je pense que c’est New et mon coeur bondit. Je n’arrive même pas à cacher ma déception quand je fais face à Jane.

    Elle a les traits tirés et alors je réalise que je l’ai abandonné pour rejoindre New et que pendant que l’on faisait l’amour, elle m’attendait dans le hall. Je ressens de la culpabilité, je ne suis vraiment pas quelqu’un de bien, j’ai fait souffrir l’homme que j’aime depuis des années et j’ai joué avec les sentiments de Nong Jane pour me protéger. 

    — Nong…

    — On dirait que tu as enfin réalisé.

    Elle m’interrompt d’une voix triste et résignée. Je me fige quand je comprends ce qu’elle vient de dire. Elle fixe mon cou où se trouvent les nombreux suçons laissés par New. Nerveusement je pose la main dessus et frotte ma peau en rougissant.

    — De quoi tu parles ?

    Je ne pensais pas devoir lui faire face si tôt, je suis encore troublé par la nuit, je suis inquiet pour New et je n’ai pas envie d’avoir cette conversation maintenant. 

    — De New et toi… de ce que… vous ressentez l’un pour l’autre.

    Elle est calme alors qu’elle sait que je viens de la tromper. Je me mordille la lèvre nerveusement, ne comprenant pas pourquoi elle ne me hurle pas dessus, pourquoi elle ne me frappe pas.

    — Tu savais ?

    — Il aurait fallu être aveugle pour ne pas savoir, répond-t-elle avant de baisser les yeux, gênée, elle prend une profonde inspiration et réussit à dire ce qu’elle a sur le cœur. J’espérais juste que tu finisses par m’aimer plus fort.

    Elle rabaisse rapidement la tête pour cacher sa peine et ses larmes. 

    — Je suis désolé…

    Je ne peux pas la rassurer, ce serait la prendre pour une idiote et s’il y a bien une chose que j’ai appris au cours des mois ensemble, c’est qu’elle est loin de l’être. 

    — Tu n’as pas à t’excuser. Je savais et pourtant je n’ai pas voulu abandonner, murmure-t-elle avant de se redresser pour essayer de reprendre contenance. Est-ce que tu veux bien… ne pas venir me parler pendant un moment au travail ?

    Sa demande est légitime, je ne peux pas lui refuser alors je me contente de hocher la tête. Elle fait un pas dans l’idée de partir avant de se figer.

    — Oh ! Elle ne m’a jamais été destinée.

    Elle retire rapidement la bague que je lui ai passée au doigt quelques heures plus tôt. Elle prend ma main et me dépose l’anneau au creux de ma paume avant de la refermer puis de murmurer

    — Au revoir, Phi.

    Je ne bouge pas, la laissant partir alors qu’elle se drape de force et de dignité pour ne pas craquer devant tout le monde et en particulier devant moi. Je reste quelques minutes immobile, observant la porte par où Nong Jane vient de partir. Puis l’image de New s’impose à moi, je dois le retrouver et chasser le moindre doute de son esprit.


    Je suis nerveux quand je me gare devant la maison de ses parents, il est encore tôt, mais la mauvaise circulation a fait que j’ai mis bien trop de temps à arriver et je n’arrive pas à faire taire le pressentiment que j’ai au fond de ma tête. Je quitte la voiture et remonte rapidement l’allée, j’hésite une seconde à toquer, mais j’ai besoin de le voir, de lui dire et de le rassurer. 

    Je prends mon courage à deux mains et fais cogner mon poing deux fois sur la porte. L’attente dure un long moment et je finis par me demander s’il y a quelqu’un dans la maison, quand la porte finit par s’ouvrir avec brusquerie. Je fais face au père de New, c’est la première fois que je le vois et l’homme semble être dans une colère noire. 

    — Bonjour, je suis désolé de vous déranger si tôt, mais est-ce que New est ici ?

    J’y mets les formes, je ne veux pas le mettre encore plus en colère et je tente même de sourire. Lui ne se déride pas, je dirais même que son regard s’assombrit, surtout quand il se met à fixer mon cou. 

    — Pffff…

    Je suis surpris par le bruit dédaigneux qui sort d’entre ses lèvres. Je ne comprends pas ce que j’ai pu faire pour le mettre dans une colère pareille. Je prends une profonde inspiration pour ne pas m’énerver, je ne veux pas me mettre à dos le père de l’homme que j’aime. 

    — Alors c’est toi… c’est réellement une tapette. Toi aussi, j’imagine.

    J’entrouvre la bouche et regarde autour de moi sans comprendre ce qui est en train de se passer. 

    — Je veux juste voir New, est-ce qu’il est là ?

    Je décide de ne pas répliquer, de ne pas répondre à son attaque, New m’en voudrait assurément si je m'engueule avec son père et j’ai déjà bien assez de choses à me faire pardonner pour rajouter ça en plus.

    — Parce que tu penses que je laisserais un type comme ça rester sous mon toit ? dit-il avant d’éclater d’un rire sans joie et je me contrôle difficilement.

    — New est une personne gentille, ayant le coeur sur la main et…

    — Il aime les bites et ça c’est impensable dans ma maison, gamin. Alors maintenant dégage de devant chez moi. New ne remettra pas un pied ici tant qu’il n’aura pas arrêté ses conneries et tu ferais mieux de faire pareil.

    Je n’imaginais pas un instant qu’il vivait avec un père pareil, je me demande si le reste de la famille est comme lui, si tout le monde lui a tourné le dos. 

    — Vous faites une grossière erreur.

    Je recule d’un pas, j’espère qu’il le regrettera d’avoir mis son fils à la porte à cause de ce qu’il est. J’espère qu’un jour il se retrouvera seul et qu’il pensera à cet enfant qu’il a mis dehors parce qu’il aimait différemment de lui. Il éclate de rire et je tressaille. 

    — Ma plus grande erreur, c’est de ne pas l’avoir dressé comme il fallait. Si j’avais été plus attentif, il ne serait pas anormal comme ça.

    Et je craque, je fais brusquement demi-tour et lui mets mon poing directement dans la mâchoire. J’ai un petit sourire satisfait quand je vois le sang perler au coin de sa lèvre. Je n’ajoute pas un mot, je le fixe méchamment avant de quitter pour de bon la maison familiale de New.

    Mon angoisse refait son apparition, je sors rapidement mon téléphone, m’insultant malgré moi quand je réalise que j’aurais pu essayé de l’appeler dès mon réveil. Je m’installe dans la voiture alors que les sonneries sont autant de petits couteaux d’angoisse qui me transpercent et c’est encore pire quand je tombe sur sa messagerie. Je râle avant de composer un autre numéro, la mâchoire crispée et la main serrée sur le volant pour m’empêcher de retourner frapper son père, juste pour laisser sortir ma colère et mon angoisse.

    — Bordel Tay… pourquoi tu appelles si tôt ? Il…

    La voix à moitié endormie de Sing me ramène à la réalité. 

    — New est avec vous ? Vous avez de ses nouvelles ?

    Je l'interromps sans même me sentir coupable de les avoir dérangés. Il y a un long silence sur la ligne et un instant je pense qu’il a raccroché, je finis même par vérifier mon téléphone. 

    — Qu’est-ce qui s’est passé ?

    Il est réveillé, il est sérieux et je l’entends déjà presque m’insulter pour encore avoir merdé avec lui. J’avale ma salive, essayant de rassembler mes idées pour pouvoir lui expliquer le plus clairement possible. 

    — Je l’ai rattrapé hier et… il m’a avoué ses sentiments. On a fait l’amour, mais quand je me suis réveillé ce matin il était parti. Son père a découvert qu’il aimait les hommes et l’a mis dehors.

    Je ne suis pas loin de pleurer, mais pour la première fois depuis des années, je n’ai pas la voix de ma mère qui me répète qu'un homme ne pleure pas.

    — Tu lui as avoué tes sentiments ?

    Sa voix est douce et presque craintive, comme s’il avait peur de ma réponse et j’aimerais pouvoir lui dire que oui, que je n’ai pas loupé le coche, seulement, je n’arrive qu’à pleurer un peu plus fort en lui répondant.

    — Il ne m’a pas laissé faire cette nuit, je voulais lui dire ce matin, mais il est parti… Qu’est-ce que je dois faire Sing ?

    — Viens à la maison, on t’attend.

    Je raccroche sans attendre, mets le contact et me dépêche de rejoindre mes amis, j’ai encore l’espoir fou de le trouver chez eux. Je veux juste le prendre dans mes bras, le serrer contre moi et lui murmurer tout ce que je cache depuis si longtemps. 


    Malheureusement, je n’ai pas eu ce que je voulais, il n’était pas chez Sing et Ton et les heures qui se sont écoulées avant d’avoir de ses nouvelles ont été les pires de ma vie. Il a envoyé un message à Ton, lui expliquant qu'il avait besoin de prendre du recul, qu’il devait faire le vide et qu’il reprendrait bientôt contact avec elle. C’était il y a trois mois et aujourd’hui encore, je ne sais pas où il est. 

    Il ne répond ni à mes messages, ni à mes appels. Je voudrais le supplier de me répondre, lui dire combien je l’aime, mais je ne veux pas le faire par message, je veux me tenir devant lui et assumer qui je suis jusqu’au bout. 

    J’ai l’impression d’être un robot depuis ce matin-là. Je vais travailler, je mange, mais j’ai l’impression que tout est fade et sans vie. Ma mère ne m’adresse plus la parole depuis que je suis rentré en lui redonnant la bague de fiançaille, plus depuis que je lui ai avoué aimer un homme et ne plus vouloir vivre sans lui. Parfois, je ressens encore la douleur cuisante de sa gifle. 

    Elle ne m’a pas mis dehors, mais la manière dont elle m’ignore est peut-être encore pire. Je m’écroule sur mon lit en soupirant, le printemps est déjà là, je ne l’ai même pas vu arriver et je n’arrive pas à être heureux de voir les fleurs éclore un peu partout autour de moi. Je sors mon portable et lis les derniers messages que je lui ai envoyés.

    Tay : New, réponds moi s’il te plait ?

    Tay : Est-ce que tu vas bien ?

    Tay : Je suis inquiet pour toi, s’il te plait dis-moi que tout va bien ?

    Tay : Est-ce que tu as bien mangé aujourd’hui ?

    Tay : Pense à prendre un parapluie, il risque de pleuvoir.

    Je suis pathétique, je ne sais même pas s’il est toujours à Bangkok, il a peut-être fui à l’autre bout du monde pour ne plus me voir. Je commence à écrire un nouveau message, je sais qu’il les lit, c’est déjà une petite victoire, même s’il ne me répond pas. Soudain je sursaute quand je reçois un appel entrant d’un numéro inconnu. Je décroche sans même réfléchir, espérant que c’est New qui me contacte. 

    — Allo ? New ?

    Le silence fait écho à mes questions et je m’apprête à appeler encore le jeune homme quand finalement une voix pas si inconnue que ça me répond. 

    — C’est Krist. Ne me fais jamais regretter de t’avoir appeler, c’est compris ? Si jamais je le retrouve encore une fois dans cet état par ta faute, je te promets de te botter le cul tellement fort que tu ne pourras pas t’asseoir pendant un bon bout de temps.

    Mon cœur accélère, son ton est sérieux, la menace est réelle, mais surtout j’ai espoir. J’ai été bête, je n’ai pas pensé un seul instant à Krist, pourtant, je le sais, c’est son plus vieil ami. Mon sourire s’agrandit quand il me révèle où il vit et il n’a pas fini de me mettre à nouveau en garde que je suis déjà en train de préparer mes affaires pour le rejoindre. 


    — Tontons ! Tontons ! Vite ! Vite, réveillez-vous.

    La petite voix aiguë d’un petit monstre de cinq ans me tire de mon sommeil. Instinctivement, j’enlace New et le rapproche de moi alors que Malee continue de me secouer sans se lasser. Je grogne légèrement avant de m’étirer, d’attraper la petite fille par la taille pour l’allonger entre nous deux ce qui la fait glousser.

    — Qu’est-ce qui t’arrive moustique ?

    Je n’ai pas encore ouvert les yeux, la nuit a été bien trop courte et si elle ne s'acharnait pas à me secouer comme un prunier, je me serais sûrement rendormi sans aucun problème. 

    — Je suis pas un moustique Tonton.

    J’ai un petit rire, je peux très bien l’imaginer froncer des sourcils en me répondant, sa moue ressemblant trait pour trait à celle de sa mère. J’entrouvre un œil et j’ai raison, elle me regarde fixement, les sourcils froncés et je n’ai aucun doute qu’elle saura elle aussi s’imposer en grandissant.

    — Qu’est-ce que tu veux petite puce ?

    Je parle doucement, mais je peux voir que New s’agite derrière Malee, il est également en train de se réveiller. Elle s’assoit dans le lit et commence à sautiller sur place.

    — Il est arrivé ? Je suis enfin grande soeur ?

    Je soupire devant la petite fille surexcitée à l’idée de bientôt voir son petit frère. Ton et Sing sont venus nous la déposer tard dans la nuit, Ton était en travail et Malee n’en peut plus d’attendre ce petit frère dont on lui parle depuis des mois. 

    New et moi, on est revenu à Bangkok il y a un peu moins d’un an, il a réussi à faire la paix avec lui même, il voulait se rapprocher de ceux qui sont devenus sa vraie famille, ceux qui l'acceptent tel qu’il est vraiment sans le juger et on est donc en train de garder leur précieuse petite fille alors qu’ils s’apprêtent à accueillir leur deuxième enfant.

    — Il faut du temps ma puce, papa appellera dans quelques heures. Et on t'emmènera le voir dès que l’on pourra.

    New se redresse en lui expliquant d’une voix douce avant de déposer un baiser sur sa joue rebondie. La petite soupire et semble bouder, mais rapidement un grand sourire se peint à nouveau sur son visage.

    — Alors je peux aller regarder la télé en attendant ?

    Elle se met debout en sautillant quand New l’autorise et elle quitte la chambre en courant. Au bout de quelques secondes, on peut entendre le son d’un dessin animé populaire et je me laisse retomber dans le lit en soupirant.

    — Bonjour mon coeur.

    Je lui souris et l’attire dans mes bras. Comme à son habitude, New pose sa tête sur mon torse, l’oreille contre mon cœur, et il pousse un petit soupir de bien-être. Je dépose un baiser sur son front en le serrant le plus fort possible contre moi.

    — Tu as bien dormi ?

    Comme moi, sa voix est encore ensommeillée et il emmêle nos jambes sous la couverture et je le sens prêt à se rendormir sans même entendre ma réponse quand un éclat de rire nous fait sursauter et nous fait rouvrir les yeux. On se regarde un instant avant de pouffer, on doit se rendre à l’évidence, notre nuit est définitivement terminée.

    New se redresse et m’embrasse, ce que j’aime ces matins où l’on prend le temps de se réveiller en se câlinant. Ce sont les meilleurs réveils du monde. Pourtant quand il recule, je peux voir qu’il y a quelque chose qui le perturbe, je lui caresse doucement la joue pour avoir son attention et je lui souris.

    — Qu’est-ce qui t’arrive ?

    — Tu n’as pas peur de regretter un jour ?

    Mon regard s’attriste, je sais de quoi il parle, ça lui arrive encore quelquefois d’avoir peur. Pas pour lui, non, il a peur que je me réveille un matin et que je regrette de ne pas être comme tous les autres.  

    — Tu ne penses pas qu’un jour tu voudras des enfants et …

    — Est-ce que toi tu veux des enfants ?

    Je le coupe tout de suite, lui retournant la question. C’est vrai qu’on n’en a jamais réellement parlé, être juste tous les deux, ça me convient parfaitement, j’aime notre vie telle qu’elle est aujourd’hui, mais je veux être sûr que ce ne soit pas lui qui regrette un jour. 

    Il prend le temps de réfléchir un instant avant de lentement secouer la tête. Je ne peux pas m’empêcher de le trouver mignon à cet instant et je lui vole un baiser sans pouvoir résister. 

    — Et bien… non… je ne crois pas.

    Il est hésitant, il a peur de dire une bêtise alors que mon sourire s’agrandit. 

    — Je ne crois pas non plus, New, notre vie me convient parfaitement comme ça.

    Le soulagement passe dans ses yeux et il ne faut pas longtemps pour que je fonde sur ses lèvres. Même au bout de cinq ans et comme depuis notre premier baiser, je ne me lasse pas de l’embrasser, de le toucher et tout simplement d’être près de lui.

    Un instant, j’oublie que nous ne sommes pas seuls, nos lèvres bataillent l’une contre l’autre alors que nos langues se caressent et se retrouvent dans un lent ballet. Seulement, il y a un petit monstre avec nous aujourd’hui qui soudain se rappelle à nous. 

    — TONTOOOOONS. ÇA Y EST JE SUIS GRANDE SOEUR ?

    On pouffe tous les deux en se séparant, se regardant droit dans les yeux.

    — Être tonton de Malee et du nouveau né me convient parfaitement.

    Il acquiesce à mes propos, on n’a pas besoin d’élever nous-même un enfant, on se complait parfaitement en étant les tontons rigolo.

    — TONTOOOOOOONS ?

    Enfin aujourd’hui, ça risque d’être du boulot de contenir Malee, mais on quitte la chaleur du lit pour rejoindre la petite fille qui trépigne d’impatience. Je prends rapidement la main de New avant de l’attirer contre moi, son dos bien calé contre mon torse, on avance un peu difficilement comme ça, mais aujourd’hui encore j’ai dû mal à le garder loin de moi.


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  • Commentaires

    4
    Mercredi 13 Juillet 2022 à 16:35

    • Voir les réponses
    3
    Mardi 15 Mars 2022 à 09:32

    Coucou ! Magnifique histoire ! On les retrouve très bien, est au vu de leur tempérament (que l'on peut voir dans les émissions dans les qu'elles, ils participent), cela serait tellement possible. Après avoir un New top et Tay bottom, je trouve cela assez facile à imaginer, quand en dehors de leur rôle, on voit bien que Tay est plus doux et New plus viril, que dans leurs séries ensemble. Merci beaucoup ! 

    2
    Mercredi 15 Décembre 2021 à 14:25

    Vraiment trop chou!!!!!!! cool Superbe histoire! J'ai bien aimé la morale avec la notion de "vraie famille". Et le coup de poing dans la gueule du père fait trop plaiz he

    Tu as vraiment un don pour l'écriture Néphély, tu sais nous tenir en haleine, créer des histoires bien ficelées qui prennent des chemins que l'on attend pas forcément (comme ici les sauts dans le temps et le dernier chapitre avec la vision de Tay et ce happy end bien trouvé avec la petite fille etc..), et tout ça dans une écriture fluide et qui arrive très bien à nous faire ressentir les émotions des persos cool

    Merci pour cette belle histoire, en plus avec tous ces persos qu'on kiffe et que l'on peut facilement s'imaginer ^^

    Bises <3

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