• Chapitre 5

    Chapitre 5
    La brute, le singe, l'avocat et l'intello... Tout le monde est Lovey-dovey.

    Li Si Hao pleurait tellement que le thé aux fleurs de poirier était rempli de larmes. La table était recouverte de boissons et de gâteaux délicieux. Ils avaient tous été commandés pour elle. 

    Xiang Hao Ting avait rompu et c’était un coup dur pour elle. Elle avait tout de suite attrapé ses amis pour pleurer. Liu Mei Fang et Zhang Ting An l'avaient accompagné pour insulter Xiang Hao Ting d’ordure. Elle voulait lui donner une leçon. Li Si Hao était détendue après avoir évacué sa colère.  Elle  se sentit plus à l’aise après avoir mangé un morceau de gâteau. 

    Depuis qu’il avait décidé de poursuivre Yu Xi Gu, Xiang Hao Ting avait radicalement changé. Par exemple, il lui achetait toujours le petit-déjeuner,  mais ne voulant pas le forcer à accepter, il le mettait discrètement sur la table.

    En le voyant sur sa table le matin, Yu Xi Gu ne put s’empêcher de froncer les sourcils et voulut demander à Xiang Hao Ting de ne pas s'inquiéter de ça, mais il se souvint soudainement de sa menace.

    — Si tu ne manges pas, je te ferai de vilaines choses !

    — …

    — T’embrasser bien sûr !

    Le baiser de la nuit dernière était encore vivace dans son esprit, même si la chaleur était redescendue depuis longtemps.

    Il voulait rendre ce petit déjeuner à Xiang Hao Ting, mais il ne savait pas quelle partie de son cœur avait changé sur le plan chimique. Il pouvait sentir que son cœur se débattait.

    Les deux voix qui disaient ‘rends-le’ et ‘ne le rends pas’ menaient une lutte acharnée. 

    Qu’était-il arrivé ? Voulait-il toujours refuser ? Sa confusion dura jusqu’à ce que Xiang Hao Ting ne l’invite à manger chinois un midi. Il l’emmena dans un endroit calme en dehors de la classe pour lui donner son bento.

    — Si tu n’aimes pas, ça n’a pas d’importance, dit Xiang Hao Ting.

    — Et bien, je n’aime pas.

    Yu Xi Gu allait partir mais Xiang Hao Ting le rattrapa brusquement, et le retint.

    — Ça n'a pas d’importance si tu ne manges pas. Mais je te le dis, je ne vais pas m’excuser. Je te veux. Je t’aime.

    — Lâche-moi !

    — Je t’aime. Je ne veux pas que tu aies faim. Ça me fait mal au coeur et ça me met mal à l’aise.

    — Merci, mais pas la peine !

    Quand il vit que Yu Xi Gu refusa plusieurs fois, Xiang Hao Ting ne se mit pas en colère et prit petit à petit confiance en lui. Il osa même tendre la main et le pousser de l'autre côté. Ils dansaient comme un tango. La première mi-temps était marquée par l'avancée de Xiang Hao Ting et la deuxième par celle de Yu Xi Gu qui le faisait tourner en rond.

    — S’il te plait. Nous sommes dans la dernière ligne droite. Nous devons nous battre bec et ongles pour les examens dans quelques mois. Si tu ne manges pas bien et que tu ne prends pas bien soin de toi, que se passera-t-il si tu te blesses avant l'examen ?

    Yu Xi Gu l’écouta attentivement, il pensa qu’il avait souvent mal à l’estomac et qu’il devait souvent aller à l’infirmerie pour s’allonger. Mais de cette façon, il devait inévitablement sacrifier son heure de repas ; c’était un cercle vicieux... Il ne pouvait s'empêcher de froncer les sourcils et de réfléchir.

    — De plus, tu dois sortir au milieu de la nuit pour aller travailler ! dit Xiang Hao Ting, en lui remettant directement le bento et en le faisant se dépêcher un peu.

    Son inquiétude était l'un des liens les plus chaleureux et les plus instructifs. 

    Yu Xi Gu comprit que c’était en fait une excuse pour le jour où il lui avait fait perdre son travail et avait frappé son patron. Cette peine était plus facile à accepter puisque sa colère était retombée et qu'il n'avait pas eu à s'agenouiller. Bien qu’il sache que Xiang Hao Ting n’était pas qualifié pour parler de quelqu’un qui avait un travail, il ne savait pas ce qui se répandait dans son cœur. Il savait que ça n’avait rien à voir avec de l’amour mais avec quelque chose de plus confortable.

    Pour la première fois, il se sentait à l’aise avec Xiang Hao Ting.

    Il fixa ses baguettes pendant un long moment. Les yeux de Hao Ting devinrent hésitants, il lui fit son air de petit chiot avant de le regarder avec sincérité. Yu Xi Gu hésita un long moment avant de dire : 

    — Je n’aime pas profiter des autres ni être pris en pitié.

    — Je n’ai pas pitié de toi. Je t’aime. J’essaie de te faire plaisir. Aussi longtemps que tu seras heureux, je le serai aussi.

    Le sourire de Hao Ting, alors qu’il annonçait à voix haute qu’il acceptait que l’on profite de lui, était radieux. Inconsciemment, il repensait à la charmante approche qu’il avait utilisée avec lui il y a quelque jours.

    Yu Xi Gu résistait instinctivement, mais il ne savait pas comment dire qu’en fait il le préférait quand il était sérieux.

    — Alors, je ne veux pas te rendre heureux.

    Dès qu’il ouvrit la bouche, il sut que ce n’était pas bon.

    — Hein ?

    Xiang Hao Ting fut étonné au début, puis rapidement, son sourire disparut et devint sérieux. Yu Xi Gu le regretta immédiatement, par peur que ces mots puissent rendre Xiang Hao Ting malheureux. Ce qu’il voulait dire était ‘Tu es si heureux que tu penses à de mauvaises choses.’

    Mais Xiang Hao Ting, énervé, commença  à aboyer comme un chien, lui disant qu'il était naïf.

    — Qu’est-ce que tu fais ?

    — Est-ce que ça va ? Je ne suis pas heureux. Mange !

    — Wouaf…

    Son expression était trop rigide et il voulait parler sur un ton suppliant. Toutes sortes d'éléments s’étaient combinés pour former une évaluation ‘bizarre’. Yu Xi Gu était détendu et riait presque des pitreries de Xiang Hao Ting. C’était juste que cette méfiance était difficile à oublier. Il semblait différent de d’habitude, souriant et aussi fermé. Xiang Hao Ting était vraiment simple.

    — Tu as souris ! Oui ! Tu as souris !

    En regardant le Bento rempli, Yu Xi Gu sentit que le courant chaud au fond de son cœur se répandait lentement dans ses membres. Même s’il ne savait toujours pas si Xiang Hao Ting était sérieux ou s'il voulait lui jouer des tours, il ne le rejeta pas..

    Hésitant, il murmura :

    — Tu continues à me tenir, comment puis-je manger ? 

    — Alors, quand je te lâcherai, tu ne t’échapperas pas, n’est-ce pas ? lui demanda Xiang Hao Ting en le relâchant.

    Pas moyen. Puisqu’il était le premier à tomber amoureux, Sun Bo Xiang lui avait parlé de l’importance de rendre l’autre garçon heureux, alors Hao Ting avait fait marche arrière.

    Yu Xi Gu sourit quelques fois au début, puis il baissa la tête pour manger et il ne fit plus tellement attention à Hao Ting.

    Y voyant une opportunité, Xiang Hao Ting saisit l'occasion d'observer silencieusement Yu Xi Gu et vit que celui-ci aimait la nourriture à base de tomates. Il ne put s’empêcher de vouloir connaître d’autre chose sur lui.

    Le soir, Yu Xi Gu resta en classe pour réviser comme à son habitude, mais aujourd’hui, il n’arrivait pas à se concentrer. Il regardait sa montre régulièrement et pensait que la classe aujourd’hui avait vraiment été  calme. Il ne pensait pas que Xiang Hao Ting serait aussi obsédé par l’idée de réviser avec lui comme il l’était hier, le jour d’avant et encore le jour d’avant.

    Au début, il était exclu et avait l’habitude de marcher seul. Soudain, quelqu'un se retrouvait là, comme un chat contre des chaussures et même sur la route.

    Mais inconsciemment, il s'était habitué à la compagnie de Xiang Hao Ting. Yu Xi Gu se trouvait trop distrait, la première raison était Xiang Hao Ting et l'autre était ce que Xia De lui avait dit juste avant les cours.

    — Ce n’est pas un mauvais gars, c’est juste qu’il a un mauvais caractère et qu’il est têtu. Je pense que le bento qu’il t’a donné devait être pour s’excuser, parce qu’il regrette ce qu’il s’est passé pendant les examens de fin de semestre.

    — ... On dirait qu’il t’a suivi avant. En fait, il voulait s’excuser. C’est juste qu’il s’excuse rarement auprès des gens pour ses actions, alors il doit ne pas être très familier avec la façon de le faire.

    Xia De était une personne digne de confiance et il avait été le seul à ne pas l’avoir malmené, alors Yu Xi Gu le croyait.

    Au début, il doutait parce que Xiang Hao Ting avait beaucoup trop de mauvais antécédents. Mais maintenant qu’il y pensait attentivement, il se rendit compte qu’en plus des examens de mi-semestre, il s’était intentionnellement rapproché de lui à de nombreuses reprises par la suite, et son orgueil l’empêchait de l’admettre.

    Au moment de l’examen de mi-semestre, il avait bloqué la porte et mis son nom en évidence, en disant qu’il étudiait.

    Mais dans le bar… Il semblait que la situation était totalement différente, il avait dit qu’il voulait l’emmener loin de cet endroit. C’était cette première impression qu’il l’avait fait se mettre à genoux car il avait pensé que Xiang Hao Ting voulait de nouveau lui créer des ennuis.

    Après tout ça, il ne pouvait plus supporter d’autres attaques. Ce qu’il n’avait pas prévu c’est que pour Xiang Hao Ting, la seule façon de s’excuser était de s’agenouiller devant lui et de s’expliquer désespérément. Même s'il ne l’avait pas compris à ce moment-là, maintenant il pensait que ce n’était plus vrai. Il toucha ses lèvres sans s’en rendre compte. 

    Était-ce vrai quand il avait dit qu’il l’aimait ?

    Le trouble de Yu Xi Gu l'empêcha de saisir les points points importants du livre, donc il dut ranger ses affaires et partir. Quant à la question pour laquelle il ne trouvait pas de réponse, il n'était pas plus avancé.

    En sortant de l’école avec son sac, il vit qu’il y avait une ombre de forme humaine près de la porte d’entrée du lycée. C’était Xiang Hao Ting qui n’était pas apparu devant lui depuis quelque temps.

    D’habitude, il était très énergique. Yu Xi Gu, de son côté, pensait qu’il était ennuyant mais il enviait aussi la liberté qui semblait imprégner Xiang Hao Ting. Cependant, ce soir, il avait l’air un peu déprimé. Ses yeux étaient comme une piscine d’eau profonde et il avait l’air sans vie.

    — Qu’est-ce qui ne va pas avec toi ? Est-ce que tu es de mauvaise humeur ? demanda Yu Xi Gu.

    Xiang Hao Ting ne le cacha pas et acquiesça immédiatement avant de sourire comme s'il avait peur de l'inquiéter, puis il lui répondit : 

    — Mais ce n’est rien, je suis heureux quand je te vois !

    — Ne te force pas. Si tu n’es pas heureux, dis-le. Ça arrive à tout le monde de ne pas l’être.

    En regardant le visage de Xiang Hao Ting blessé et troublé, le petit doute laissé dans le cœur de Yu Xi Gu disparu. Xiang Hao Ting n’était pas le genre de personne à insister sur des choses insignifiantes, ce qui signifiait qu'il ne mentait pas. Il regrettait, il l'aimait, il voulait se rattraper et il voulait vraiment passer l'examen de mi-trimestre.

    Cependant, il ne voulait pas voir Xiang Hao Ting voilé de tristesse. En plus d’être déroutant, cela ne lui ressemblait pas non plus. 

    Il regarda inconsciemment dans les yeux de Xiang Hao Ting. Il y vit de la fermeté, de la sincérité et de la chaleur, tout ça plus intensément que ce qu’il avait vu en bas des escaliers cette nuit-là.

    — Est-ce que tu… tu veux entendre une blague?

    — Ah ?

    Xiang Hao Ting le regarda.

    — Je ne sais pas si tu trouveras ça drôle, mais je pense que ça l’est…

    Yu Xi Gu semblait penser à cette blague en souriant. Un sourire pour ses paroles, un sourire pour le respect de soi, un sourire qui était contagieux Xiang Hao Ting hocha également la tête et sourit en secouant les épaules ; il semblait d'accord.

    — Tu veux l'entendre ? demanda-t-il avec de grands yeux.

    — Tu me rends heureux ! C'est génial ! Tu as réussi à me faire sourire !

    Yu Xi Gu fut surpris.

    — ... Mais je ne t'ai rien dit...

    — Sais-tu comment je pourrais être encore plus heureux ?

    Il ne cacha pas sa joie, parce que c’était la première fois que Yu Xi Gu prenait l'initiative de s’occuper et de s'inquiéter pour lui. Cette blague, drôle ou non n'avait plus d'importance, maintenant Xiang Hao Ting était vraiment heureux

    Ensuite, il se souvint que le discours de Lu Zhi Gang était plus proche d’un avertissement. Plus il se tiendrait loin de Yu Xi Gu et mieux ce serait pour ce dernier.

    — Il n’a pas le temps de jouer au jeu du chat et de la souris avec toi. Il doit se concentrer sur ses devoirs, ses rêves et ses objectifs. Ton implication ne fera que le détruire.

    Xiang Hao Ting n’était pas convaincu. Il devait prouver qu’il ne pouvait apporter que le meilleur à Yu Xi Gu.

    — Dis que tu m’aimes.

    Quand il fut de meilleure humeur, il redevint le même que d’habitude. Il sentait que leur relation avait fait un grand bond en avant au point qu’il commençait à parler franchement. Yu Xi Gu fronça les sourcils et ne répondit pas.

    — Je vais t’embrasser une fois, prévint-il alors que Yu Xi Gu était toujours en train de froncer les sourcils. Ou embrasse-moi.

    Il ne s'inquiétait de rien ! Yu Xi Gu se retourna et partit. Xiang Hao Ting le suivit rapidement et lui dit : 

    Je suis celui qui est malheureux aujourd’hui !

    — Alors, est-ce que tu veux entendre la blague maintenant ?

    Il insistait pour lui dire des blagues… Il adhérait au principe qu’aimer une personne c’était aimer le monde. Xiang Hao Ting acquiesça et suivit Yu Xi Gu. De cette façon, ils échangèrent des blagues et rentrèrent calmement chez eux.

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    Comparé à Xiang Hao Ting, Sun Bo Xiang était d’excellente humeur.

    Il s’assit seul sur un banc rouge, lieu idéal pour prendre des photos de “Xiao Bai”. Il ne voulait pas parler à Lu Zhi Gang qui était dans le magasin.

    Évidemment, Lu Zhi Gang sentit que son amoureux avait un accès de colère, alors il profita du manque de clients pour sortir et le calmer.

    — Il est si tard et tu n’es toujours pas rentré chez toi ? Es-tu toujours énervé contre moi ?

    Lu Zhi Gang rit et dorlota son amoureux. Il n’était plus en colère lorsqu’il vit les sourcils de Sun Bo Xiang se lever et qu’il le regarda. Une fois qu’il était amoureux, tout lui semblait doux même lorsque son amoureux était en colère.

    — Je sais que c’est ton frère. Je suis désolé de te rendre triste mais je ne peux pas l’aider.

    Lu Zhi Gang avait toujours pensé que sans l'ambition de Xiang Hao Ting, Yu Xi Gu ne serait pas tout le temps préoccupé ! Il lui avait demandé de lui trouver un travail avec un salaire à horaire élevé. Yu Xi Gu était intelligent et sensé, il devrait donc lui accorder plus d'attention.

    Mais ses mots mirent Sun Bo Xiang encore plus en colère. Il se leva soudain et demanda:

    — Est-ce que tu l'aimes tant que ça ?

    — Hein ? J’aime qui ?

    Sun Bo Xiang pensait qu’il faisait semblant d’être stupide et de bluffer. Il était plus énervé lorsqu'il le regarda et cria: 

    — J’ai dit, est-ce que tu l'aimes tant que ça ? Toucher sa tête et lui trouver du travail. Maintenant, tu refuses à Xiang Hao Ting le droit de le draguer.

    Lu Zhi Gang trouva finalement le mot clé dans cette série de plaintes, ce qui le fit rire.

    — Est-ce que tu parles de…? Xiao Gu ?

    — Je parlerais de qui sinon ? Je viens seulement de découvrir que tu le connaissais depuis plus longtemps que moi ! Mais tu as promis d’être avec moi, tu devrais l’oublier et le sortir de ton cœur.

    Sun Bo Xiang savait que sa jalousie était déraisonnable, mais il ne pouvait pas s’en empêcher.

    — Je suis tellement plus âgé que lui, je ne le vois que comme un petit frère !

    Lu Zhi Gang avait compris qu'il fallait amadouer ce petit amour, mais il ne pensait pas que son discours était si inapproprié.

    — Je suis de la même année que lui. L'âge n'est pas une excuse !

     — Je l'aime différemment de la façon dont je t'aime.

    Sun Bo Xiang tourna directement sa tête pour montrer qu’il ne voulait plus l’écouter. Son comportement obstiné et enfantin était vraiment mignon aux yeux de Lu Zhi Gang, qui vint lui prendre le visage entre ses mains et embrassa sur le front son petit amoureux. C’était un peu enfantin et pas très passionné, mais c’était la chose la plus audacieuse que Lu Zhi Gang ait jamais faite en public.

    C’était suffisant pour que le grincheux oublie son agacement grâce à ce court contact contre sa peau. Il ne voulait pas vraiment que Lu Zhi Gang se coupe de ses amis et de ses collègues. Il voulait simplement avoir toujours la première place dans son cœur.

    — Est-ce que tu m’embrasses en public ? rit Sun Bo Xiang, comme un enfant. J’en veux un autre.

    Lu Zhi Gang répondait à tout ce que voulait Sun Bo Xiang ; il regarda d'abord autour d’eux avant de l’embrasser sur la joue comme il l’avait demandé, ce qui amadoua son amoureux. Il y avait déjà eu un bisou sur le front et un sur la joue, alors c’est tout naturellement qu’il continua avec un baiser sur les lèvres. Tous les soucis liés au fait de ne pas être intimes en public avaient été oubliés. Il n'y avait rien de plus important que son amoureux.

    — Maintenant, rentre à la maison, le cajola le plus âgé en enlevant les miettes de la bouche du jeune homme. 

    Il allait se réveiller en retard le lendemain. En plus d’aller à l’école, les étudiants avaient besoin d’assez de sommeil pour faire leur devoir. C’est pour ces raisons que Lu Zhi Gang insistait pour ne pas fermer sa boutique pendant qu'il était encore là.

    Il vit le jeune amoureux rouler des yeux et lui sourire malicieusement. Puis Sun Bo Xiang frotta sa tête contre sa poitrine avant de dire : 

    — Je suis rentré. 

    En entendant cela,  Lu Zhi Gang se sentit particulièrement chaud.

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    Au milieu de la nuit, Yu Xi Gu monta sur le toit et regarda le ciel étoilé.

    Parfois, il venait ici lorsqu'il était fatigué de lire, inquiet ou qu'il voulait communier avec la nature. Son père et sa mère étaient au ciel, et sa tante lui avait dit de regarder les étoiles quand il voulait les voir ; c'était depuis devenu une habitude.

    Aujourd'hui, le vent était un peu fort, il portait un manteau bleu marine et était détendu avec le sourire aux lèvres.

    — Récemment… Beaucoup de choses sont arrivées, mais ce sont de bonnes choses. 

    Comparé au passé, ces dernières étaient vraiment bonnes et heureuses.

    Il avait déjà compris que l’essence même de Xiang Hao Ting, était d’être une personne franche. Il n'y avait ni réflexions approfondies ni détours dans ses paroles. Bien que ce fût innocent, cela voulait souvent dire qu’il ne socialisait pas assez et qu’il était facilement influencé par ses émotions. Yu Xi Gu avait déjà souffert de sa franchise.

    Il était surpris du changement dans leur relation actuelle. Il avait d’abord pensé qu’ils ne se verraient plus ; Xiang Hao Ting serait toujours ce garçon libre qui court sur le terrain, alors qu’il était plutôt un rat de bibliothèque qui étudiait durement pour avoir une bourse d’étude. Qui aurait cru que maintenant Xiang Hao Ting s'occuperait de lui, de son alimentation, de sa vie, de sa santé, et insisterait encore pour le ramener chez lui chaque jour. Il était aussi attentif et attentionné que quelqu'un qui cherchait à séduire une fille.

    Il lui était soudain venu à l’idée que Xiang Hao Ting avait écouté ses histoires tout le long du chemin et avait souri. Son sourire devint de plus en plus froid. Il ne savait pas s' il l’aimait ou non, mais il ne pensait plus que Xiang Hao Ting élaborait une autre façon de l'embêter.

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    À la fin du cours, Xiang Hao Ting s’assit sur la table dans une posture osée, concentré sur son téléphone. Son expression avait beaucoup changé et de temps en temps, il mettait l’écran de téléphone contre sa poitrine et émettait des bruits étranges.

    Il y avait de nombreuses photos de Yu Xi Gu sur son téléphone qu’il avait obtenues en suppliant Liu Mei Fang, connue pour être la première fan du Fan Club de Yu Xi Gu.

    L'étrange situation de Sun Bo Xiang lui avait donné un sentiment d’impuissance. Il n’avait jamais pensé qu’il aurait l’air si amoureux cette fois. C’était terrifiant !

    S'accrochant à l'esprit de partage des bonnes choses avec de bons amis, il avait immédiatement sorti son téléphone portable et enregistré les folies de Xiang Hao Ting, qui se lamentait et gigotait, quand soudain Sun Bo Xiang donna un coup de pied au coin de la table pour le réveiller.

    — Une boisson d’excuse comme convenue !

    Sun Bo Xiang tendit un sac rempli de boissons.

    — Je t’ai dit que j’étais désolé… pour Fère Zhi Gang.

    — Oh, je le prends !

    Cette façon prétentieuse de parler n’était pas vraiment dans leurs habitudes, il faisait semblant de s’en défaire. D'abord, Sun Bo Xiang ne supportait pas de faire la tête, ensuite Xiang Hao Ting lui avait dit : 

    — Tout va bien entre nous.

    L’autre jour, Lu Zhi Gang avait brutalement refusé  de lui apprendre une leçon.

    — Bo Xiang, au fait, tu peux m’aider à m’excuser auprès de frère Zhi Gang. J’ai été trop impulsif. J’ai été impoli avec lui et j’en suis désolé !

    Sun Bo Xiang était surpris parce qu’il n’avait pas voulu demander à Xiang Hao Ting de s’excuser. Il semblait que l’amour pouvait changer les gens.

    — Ah, et oh, je vais devoir te demander beaucoup de choses sur lui plus tard.

    il montra à Sun Bo Xiang les photos sur son téléphone et était tellement heureux qu’il voulait s’envoler vers le ciel.

    — Ah, quelle affaire !

    — Ah ! Je ne peux plus te supporter ! Alors tu parlais de lui, hein ? Haha, c'est pour ça ?

    Il l'avait entendu, bien sûr. Bien que c’était compréhensible qu’il soit heureux en regardant la personne qu’il aime, il était nécessaire de lui rappeler qu’ils n’étaient pas amis.

    — Tu devrais également réfléchir à son sujet. C'est un bon étudiant. Que feras-tu s'il est dénoncé à cause d'une rumeur ?

    — Je n'ai pas pensé à ce problème…

    Xiang Hao Ting savait qu'il n'était pas un bon élève aux yeux de ses professeurs. Avant, il essayait seulement de créer des ennuis à Yu Xi Gu, maintenant toute l'école se mettait à chuchoter quand ils s'approchaient. Si ses intentions étaient mal comprises et que les gens pensaient qu'il avait d'autres idées malveillantes parce qu’il continuait de regarder ses photos et glousser, alors Yu Xi Gu en serait averti.

    — Non, non, non, non ! s'écria-t-il en glissant son téléphone portable dans sa poche.

    Sun Bo Xiang sourit avec admiration, mais regarda Xiang Hao Ting sortir son téléphone portable et s'écria : 

    — Regarde-le encore une fois.

    Sun Bo Xiang était tellement en colère qu'il tendit directement la main pour le frapper. De manière inattendue, il fit également semblant de lui jouer un tour dans lequel ses mains n'arrivaient pas à sortir le téléphone. Les deux hommes s'entendaient un peu mieux, mais ils avaient aussi inventé une ruse consistant à ‘frapper la petite main et dire qu'elle se comporte mal’, ce qui n'avait ni queue ni tête.

    Ils passaient du bon temps lorsqu’ils virent Gao Qun se précipiter vers eux en criant :

    — Quelque chose ne va pas ! Yu Xi Gu a été emmené au bureau des professeurs !

    — Pourquoi ? demanda immédiatement Xiang Hao Ting. 

    — Quelqu’un a signalé qu’il était rentré dans un bar gay !

    Les yeux de Xiang Hao Ting étaient presque rouges quand il l'entendit. Il se précipita immédiatement au bureau des professeurs, juste pour empêcher Xia En et Xia De de l'intercepter.

    — A-Hao, ne va pas là-bas !  rugit Xia En.

    — Qu'est-ce que tu fais ?

    Xiang Hao Ting poussa rapidement les gens loin de lui. Soudainement, Sun Bo Xiang et Gao Qun se joignirent à eux. La scène était un vrai désordre.

    — Pourquoi l'arrêter ? demanda Sun Bo Xiang, en regardant les frères Xia.

    — La photo de Yu Xi Gu porte ta signature ! rugit Xia De.

    Photo ? Signature ?

    Deux mots-clés apparurent en même temps, Xiang Hao Ting était totalement confus.

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    — Répondez au directeur, êtes-vous vraiment entré dans cet endroit ? Vous l’avez fait, oui ou non ? Dites-le clairement !

    La patience de l'enseignant était presque épuisée.

    — Si vous avez quelque chose à dire au directeur, dites-le maintenant. Sinon, vous risquez d'être puni par l'école.

    Il y avait une raison pour laquelle ils avaient un tel mal de tête, peu importe comment ils demandaient, qu’ils jouent aux bons flics - mauvais flics, Yu Xi Gu ne voulait tout simplement pas parler. Même s'ils voulaient lui venir en aide, ils ne pouvaient rien faire.

    Yu Xi Gu souffrait vraiment à cause de ce dilemme. Il aurait voulu dire qu’il était allé à cet endroit pour travailler et gagner de l’argent pour ses études, mais l’école interdisait aux élèves de travailler. Qu’il le dise ou non, il devrait faire face aux règles de l’école et être puni. La différence de ces deux options étaient de savoir laquelle aurait les répercussion les plus sérieuses.

    — Au rapport !

    Le directeur et le professeur se retournèrent en même temps. Ils furent surpris de voir Xiang Hao Ting.

    L’un demanda ‘Pourquoi es-tu là?’, tandis que l’autre dit ‘Ce n’est pas ton tour.’

    Mais Xiang Hao Ting ne fit pas du tout attention à eux . Il s'inquiétait seulement de savoir si Yu Xi Gu avait des ennuis ou non et si ses ennuis pouvaient être réparés.

    Il observa Yu Xi Gu qui avait les épaules baissées et était dans un état de torpeur. Son visage était encore hagard, mais il n'y avait aucune émotion ni aucun signe de nervosité. Alors il comprit qu’ils étaient encore en train d’essayer de comprendre la situation. Si la photo avait vraiment eu sa signature, il aurait été appelé avant Yu Xi Gu, mais celui-ci n’était pas si optimiste.

    Dès qu'il vit Xiang Hao Ting se précipiter à l'intérieur, il se tendit, car de toute l'école, seul Xiang Hao Ting savait qu'il travaillait dans un bar.

    Il fixa Xiang Hao Ting, se retourna quelques secondes plus tard et regarda fixement la table, priant de tout son cœur qu'il ne soit pas là pour aggraver la situation. S'il voulait prouver qu'il l'avait fait sur une impulsion, qu'il n'y était pas allé pour boire et s'amuser, mais pour travailler... Pour être honnête, il ne savait vraiment pas quelle option était la meilleure.

    — Puisque vous êtes ici, le directeur veut savoir, avez-vous pris cette photo ?  

    — Est-ce que Yu Xi Gu est vraiment entré là-bas ?

    Xiang Hao Ting était heureux d'être là. Il connaissait les personnalités du directeur et du professeur. Yu Xi Gu devait être torturé entre avouer ou non ; il n’était pas assez fort pour le supporter et, tôt ou tard, il serait obligé de dire la vérité.

    — Pourquoi tu ne parles pas ? le gronda le directeur en fronçant les sourcils. Cette photo n'a pas été signée par toi, mais laissée dans la boîte aux lettres du bureau du directeur ?

    Xiang Hao Ting attrapa la photo et la regarda un moment avant de la retourner pour lire. 

    — Si personne ne parle, personne ne le saura. Xiang Hao Ting.

    Ce qui était écrit ressemblait vraiment à ses propres mots... Xiang Hao Ting fronça les sourcils et sut que Yu Xi Gu avait été dénoncé délibérément. Cette personne avait même appris à signer son nom de la même façon que lui.

    Xiang Hao Ting avait toujours été rapide d’esprit. À ce moment-là, il savait déjà que peu importe combien il essayerait de s'expliquer, il n'échapperait pas à la punition. En même temps, il utilisa l’excuse de ‘Puisque c'est ma signature, c'est ma faute’ et il fit un clin d'œil à Yu Xi Gu. Malheureusement, ce dernier était trop nerveux et ne lui rendit jamais son clin d'œil.

    — Est-il entré dans le bar ou non ? demanda le directeur à la hâte.

    Réflexion, raison, réflexion.... Xiang Hao Ting était calme en surface, mais en fait, son cerveau fonctionnait à toute vitesse. Comment les aider à sortir de ce fiasco ? Il valait mieux qu’ils ne demandent pas ce qu'il faisait là et qu’il détourne leur attention sur d'autres choses... Ah ! Oui !

    — Il n'a pas été à cet endroit, dit fermement Xiang Hao Ting. 

    — Que voulez-vous dire ? le professeur leva les sourcils.

    — Expliquez-vous bien, demanda l’enseignante.

    Xiang Hao Ting sortit son téléphone portable, fit glisser son doigt sur l'écran avant d'agrandir une photo et de le poser sur la table.

    — Cette photo, je l'ai photoshopée à partir de celle-ci.

    Quand il compara les deux photos, il était évident que la silhouette était la même  mais que le fond était différent.

    — Xiang Hao Ting... toi ! cria le directeur de sa place !

    — Pourquoi as-tu fait cela ? Je ne peux vraiment pas te supporter.

    L'enseignante soupira d'un air impuissant, mais il n'était pas difficile de voir qu'elle était aussi soulagée. Cela détourna complètement leur attention de Yu Xi Gu.

    — Appelle tes parents, je veux les voir !

    Xiang Hao Ting sourit avec suffisance. Il ne se souciait pas d'être interrogé par ses parents ou d'une éventuelle punition, car ce serait au tour du tribunal familial. On demanda à Yu Xi Gu d'attendre le responsable pour manger et aller voir le théâtre.

    Il avait réussi à protéger le garçon qu'il aimait. Xiang Hao Ting était très fier de lui à ce moment-là.



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