• Chapitre 4

    Chapitre 4

    Pattawee Panichapun

    Je m'ennuie. Je m'ennuie TELLEMENT.

    Humain de la faculté voisine

    Tu as dit que tu étais heureux hier.

    Pourquoi tu t'ennuies aujourd'hui ?

    Pattawee Panichapun

    C'est mon frère. Il est en retard.

    Il me fait toujours attendre.

    Humain de la faculté voisine

    Laisse-le tomber.

    Pattawee Panichapun

    Arrête de faire l'idiot. Je l'aurais fait si j'avais pu.

    Je n'aurais pas perdu une seconde à être son petit frère.

     

    Cela fait un moment que je parle, que je me plains, avec ce compte anonyme, mais mon frère n'a toujours pas montré son visage. Cette personne est vraiment un humain de la faculté d'à côté. Je ne sais pas de quel côté cependant, parce que toutes les photos de son compte Facebook sont pleines de bâtiments scolaires et de chiens dans la faculté. Nous nous parlons depuis presque un an maintenant. Je ne sais pas à quoi il ressemble. Tout ce dont je me souviens, c'est qu'il m'a envoyé une demande d'ami et que nous nous sommes plutôt bien entendus, donc nous sommes restés amis jusqu'à maintenant.

    Je ne sais pas si c'est un humain ou un fantôme.

    Peu importe. Je devrais me concentrer sur quelqu'un d'autre pour le moment.

    Tu fais attendre ton frère trop longtemps, Duean !

    Je veux le crier, mais je ne peux pas. Le plus jeune doit parler gentiment, et puis il n'est pas là pour qu'on lui crie dessus. Il a dit qu'il allait me présenter à son ami. Mais bon sang, il est déjà l'heure et il n'est toujours pas là. Ça m'énerve au plus haut point.

    Pire encore, je n'ai pas entrevu l'ombre de mon poisson dans le ciel aujourd'hui. Mon espoir et mon rêve ont été détruits. J'ai pensé à de nombreux plans pour faire bonne impression, mais lorsque mon visage pitoyable a traversé mon esprit, j'ai voulu me mordre la langue en morceaux.

    Je dois savoir où est ma place, hein ? Nan a même fait de son cousin son faux petit ami pour faire fuir ces beaux gosses. Comment quelqu'un comme moi serait-il capable d'ouvrir son cœur et d'y entrer ?

    C'est nul. Je suis déjà laid mais j'ai quand même essayé de dire quelque chose de romantique.

    — Toi ! Hé, toi ! a crié quelqu'un si fort que mes oreilles ont failli saigner. 

    Qui diable salue les autres aussi fort ? Où sont tes manières ? Je reste assis et je soupire, je continue d'attendre Duean, mais la voix continue de rugir.

    — Enfoiré, pourquoi tu ne t'es pas retourné quand je t'ai appelé ?

    Ouais, enfoiré, pourquoi tu ne t'es pas retourné ? Tu fais crier ton ami tellement de fois.

    WHACK !

    — T'es sourd, connard ? 

    Je peux entendre clairement maintenant. Le marteau, l'enclume et l'étrier étaient si près de tomber dans ma gorge quand j'ai été frappé par une certaine personne. Mais ça ne fait pas si mal que ça. J'ai réagi de façon excessive.

    Je lève les yeux, en me caressant la tête.

    — Bordel, t’es qui ? demandé-je. 

    Ce n'est pas mon ami, son visage ne m'est pas familier, et il est le propriétaire de la voix agaçante dont je me plaignais dans ma tête.

    Plus important encore, il n'est pas seul ici. Ils sont quatre !

    — Je suis l'ami de Duean. Tu es Pi, c'est ça ?

    Je hoche la tête, sans dire un mot.

    — Il était occupé, alors il nous a envoyés ici pour diriger l'armée. Il nous rattrapera. 

    C'est comme si nous étions sur le point de livrer bataille. Attendez, qu'est-ce qu'ils ont à voir avec moi ?

    — Tu parles une langue étrangère ?

    Qui oserait vous parler ? Ils ont l'air si barbares. S'ils ne portaient pas des chemises d'atelier d'ingénierie, j'aurais pensé qu'ils étaient des chefs de gang dans des films hollywoodiens des années 80.

    — Vous êtes qui les gars ?

    — J'ai dit que j'étais l'ami de ton frère. Tu étudies vraiment la chirurgie dentaire ? Pourquoi ta mémoire est-elle si mauvaise ?

    J'ai envie de pleurer...

    — Je veux dire vos noms.

    — Oh. Je m'appelle Goe. Le mec au teint pâle et aux cheveux courts, c'est Yeen. Celui qui ressemble à un Chinois, c'est Yok. Celui qui a la peau bronzée comme un mannequin de magazine de mode, c'est James. C’est bon ?

    — Non.

    — Pas étonnant.

    — Pas étonnant que quoi ?

    — Pas étonnant que ton frère ait dit que personne ne voulait de toi. 

    Oh wow, en plus de leur vulgarité, leurs mots sont inhumains et sans cœur. Je veux appeler Duean et lui demander pourquoi il traîne avec eux. Est-ce qu'ils prévoient d'étudier ensemble ou de braquer une banque ?

    — Toujours assis.

    — Où est Duean ?

    — Il ne nous l'a pas dit, mais il nous a envoyés pour te relooker.

    — Hein ? 

    Tu ne peux même pas te relooker toi-même. De très petites parties de chacun d'eux ont l'air bien. Mais quand ils sont regroupés, avec leur ignoble attitude, je ne peux vraiment pas confier ma vie entre leurs mains.

    — Pas de 'hein'. Allons-y maintenant.

    — Je ne veux pas.

    — Allons-y.

    — ...

    — Et à partir de maintenant, tu n'as plus besoin de courir après ceux qui ne t'aiment pas. Qu'ils aillent se faire foutre. Tu peux être notre ami. Nous ne sommes pas hypocrites. La sincérité est dans notre sang. Nous disons toujours ce que nous pensons.

    Mais vous n'avez pas besoin d'être si direct.

    — Eh bien...

    — N'aie pas peur, Pi. Je suis un très bon ami. Sois rassuré.

    — Hein ?!! 

    Comment je pourrais l'être ?

    — Bien. Je suis content que tu sois d'accord avec ça. 

    Goe me tapote l'épaule. Le mot "hein" ne veut pas dire "oui". C'est une exclamation, tu m'entends ?

    CHOQUÉ !!!! JE SUIS CHOQUÉ !!!!!!!!!

    De toute ma vie, je n'ai jamais eu autant d'amis. Maintenant que je vais en avoir, c'est une bande extrêmement spéciale que je doute de pouvoir retrouver un jour dans cette vie.

    Duean, qu'as-tu fait... ?

     

    — Tout d'abord, Pi, espèce de merde, je te suggère de te faire couper les cheveux, dit Yok, celui qui ressemble à un Chinois, après qu'ils m'aient tous traîné par le cou dans une voiture et m'aient conduit dans un célèbre centre commercial près de l'université.

    Après les avoir examinés, Yok semble être le plus décent car il ne parle pas trop comme les autres. Imaginons qu'un jour ils deviennent amis avec Pae, tout l'enfer se déchaînera.

    Les gens me regardent déjà à peine, et maintenant je vais être célibataire pour toujours. Personne n'osera poser un doigt sur moi.

    — C'est bien comme ça.

    — Bien, mon cul. Avec ton look actuel, sans parler de Nan, personne ne craquera pour toi.

    Aïe ! Je retire mes paroles quand je disais qu'il était le plus décent. C'est autant un con que les trois autres.

    Heureusement que ses amis se sont partagés le travail. Je dois aller voir le suivant quand j'aurai fini ici. Argh... ma vie est un tel gâchis.

    — Est-ce que je serai mieux si je me fais couper les cheveux ? J'avais l'habitude de le faire et c'était pire.

    — C'était quand ?

    — Quand j'ai été formé dans le programme du Corps d'entraînement des officiers de réserve et quand j'ai été diplômé du lycée. Je les ai laissés pousser naturellement après ça et je les coupe juste un peu de temps en temps.

    — Putain de merde. Tu es un dentiste ou un chaman ? Tu vas rentrer docilement ou me laisser montrer mon talent en matière de coupe de cheveux ?

    Oh... Comment peux-tu me demander ça ? Je ne veux pas encore perdre mes oreilles.

    — Je vais les faire couper au salon.

    — Il est là ! Viens.

    Il me pousse dans le luxueux salon. Ça semble bien quand j'entre. Mais quand je m'approche des coiffeurs, ils me fixent si fort que je deviens nerveux, ne sachant pas où poser mes mains.

    — Je peux vous aider ? 

    Une jolie coiffeuse s'approche de moi et me demande joyeusement, mais son visage indique qu'elle en fait trop.

    — Il veut se faire couper les cheveux, répond Yok à ma place.

    — Quel style voulez-vous ?

    — N'importe quel style qui convient à son visage. Court, long. Vous pouvez lui couper les cheveux, les oreilles, ou même lui briser le cou. 

    C'est le moment d'être drôle ? Ha, oui ! Ce n'est pas sa tête. Pourquoi s'en soucierait-il ?

    — Laissez-moi regarder votre visage. 

    Elle attrape mon menton et le bouge de gauche à droite et de droite à gauche pour que ma tête tourne. 

    Hum...

    — Vous prenez beaucoup de temps. 

    Cet enfoiré n'arrête pas de jacasser.

    — La forme de son visage est bonne. Il peut essayer de nombreuses coiffures, mais j'ai besoin de savoir quel style il veut. S'il vous plaît, choisissez-en un dans les magazines.

    Elle nous dit de regarder les styles de coiffure dans la pile de magazines. Je parcours chacun d'entre eux, en pointant du doigt au hasard. Yok en a finalement assez et choisit une coiffure pour moi, puis il part. Je reste avec la coiffeuse, qui est aussi la propriétaire du salon, et je la laisse couper mes mèches de cheveux jusqu'à ce qu'elles s'accumulent.

    — A... Ah, vous ne les coupez pas trop ?

    — Pas vraiment. Juste un peu.

    'Juste un peu' ne fait jamais partie du vocabulaire d'un coiffeur. Je le sais bien !

    Vous pouvez me raser la tête à ce rythme. Il y a une tondeuse à cheveux. Ne perdez pas de temps à utiliser des ciseaux.

    Je ne sais pas combien de temps s'est écoulé. Je regarde dans le miroir reflétant l'expert qui me coupe les cheveux jusqu'à ce que je m'endorme. Je me réveille lorsque Yeen et James balancent ma tête d'avant en arrière alors que je suis toujours sur la chaise.

    — Wooooooah, Pi, tu es devenu beaucoup plus beau. Incroyableeeeee. 

    Leur salive se répand sur mon visage.

    Je me regarde dans le miroir. Oh, hé ! Pourquoi est-ce que je ressemble autant à Park Bo-gum ?

    Non, je n'ai pas l'air si bien que ça. Je me suis menti à moi-même. C'est juste que ma nouvelle coiffure me rend plus beau.

    — Cette coiffure est cool, mec.

    — J... Je peux rentrer maintenant ?

    — Rentrer, mon cul. Allons-y ! On va s'occuper de tes lunettes.

    Une fois cela dit, ils me tirent de la chaise et passent à la mission suivante. Mais bon, comme je suis un beau gosse maintenant, vous savez, la propriétaire du salon court après moi et s'écrie comme si elle avait rencontré une célébrité. Je sais que je suis beau, mais ne me complimentez pas trop, ou je vais flotter dans les airs.

    — Client.

    — ... 

    Non, s'il vous plaît, ne m'appelez paaaas.

    — Vous ne m'avez pas payé !

    Meeeeeeerde.

    Putain, je suis dans la merde maintenant ! Je pensais qu'elle m'avait juste ramené à l'intérieur pour payer le service. Mais là, elle me dit de ne pas encore la payer, qu'elle n'en a pas fini avec moi. En conséquence, je suis traîné sur la chaise à shampoing. Après avoir coupé, lavé et teint mes cheveux sans rien demander, cela me coûte 4 500 bahts (1), soit mes dépenses alimentaires pour un mois entier.

    Tout se passe bien chez l'opticien. Les employés y sont très gentils, contrairement à ces deux voyous qui me persuadent de porter des lentilles de contact. Je ne peux m'empêcher de me demander si l'un de leurs parents n'est pas l'associé de ce magasin.

    Et je cède, je fais ce qu'ils me disent en ouvrant les yeux et en essayant patiemment de placer ce truc transparent et rond sur mon œil.

    C'est vachement dur.

    — Pourquoi tu pleures, Pi ? Tes larmes sont sur le point de noyer ce magasin.

    — Je n’arrive pas à la mettre.

    Je ne pleure pas. J'ouvre les yeux trop longtemps et ça devient sec. Le résultat est comme vous pouvez le voir.

    — C'est si difficile que ça ? Mets-la juste.

    — Tu veux essayer ? Vous n'êtes pas myopes comme moi.

    Ça semble facile mais c'est en fait très dur. Ça fait une demi-heure que j'essaie dans le magasin.

    — J'attends depuis trop longtemps. Regarde vers le haut. Je vais l'enfoncer pour toi.

    — Waaaaa, non ! Ne fais pas çaaaaaaaaaa.

    Finalement...

    Je remets des lunettes.

    Je porterai des lentilles de contact quand je serai à l'aise avec. Heureusement que James choisit de nouvelles lunettes pour moi. Les lunettes à monture noire et aux verres transparents ont un tel impact sur mon visage. Pourquoi n'ai-je jamais appris qu'un changement de lunettes peut modifier l'apparence de quelqu'un de façon aussi remarquable ?

    — Tu as davantage l'air d'un mauvais garçon maintenant, mais ta personnalité est douloureusement timide.

    — Tu me complimentes ou tu m'insultes ?

    — Les deux. 

    Yeen croise ses bras sur sa poitrine, me regardant un moment avant de changer de sujet. 

    — Oh, nous allons tous les deux partir maintenant. Goe a probablement fini de regarder le film. Il va t'emmener acheter des vêtements.

    — Où allez-vous ?

    — J'ai des affaires à régler. Je sais que tu es collé à tes amis, mais ne t'accroche pas autant à moi. 

    Il serre mon cou avec son bras. Um... tu es... un putain de prétentieux.

    Quand ai-je dit que je voulais être ton ami ?

    Mais je ne peux pas le dire à voix haute. Un jeune doit respecter son aîné.

    — Vous devriez y aller, alors. A plus tard.

    Après le départ de Yeen et James, Goe, le chef, apparaît. La mission fatigante a commencé car nous entrons et sortons de plusieurs magasins de vêtements, trempés de sueur. Je suis épuisé et j'ai besoin de me reposer, mais cet ingénieur senior à l'énergie débordante ne s'arrête pas de marcher. Il m'entraîne dans le magasin suivant, puis dans un autre, jusqu'à ce que je puisse à peine bouger mes muscles.

    — Pi, tu sais ce que je déteste le plus ? me demande-t-il soudain.

    — Non.

    — Alors tu devrais savoir que…

    — …

    — Ce que je déteste le plus, c'est ta putain de chemise rayée !!!!!. Si je te vois encore la porter, je vais te casser la gueule, compris ? 

    Bon sang, qu'est-ce qui ne va pas avec mes chemises Lacoste ? Je les porte depuis mon adolescence.

    — Je ne comprends pas.

    — Ça ne te va pas, d'accord ? Ça irait si c'était moi qui la portait.

    — Tu es plutôt narcissique.

    — Pas autant que ton frère.

    — C'est vrai. 

    Je ne vais pas discuter de ça. Tout le monde sait que Duean est un narcissique absolu.

    — Je peux te demander quelque chose ?

    — Bien sûr.

    — Tu aimes vraiment Nan ? demande-t-il, alors je regarde son visage pour lui montrer ma détermination et les flammes qui brûlent dans mes yeux.

    — Tu as vu quelque chose dans mes yeux ?

    — Pi, tu...

    — ...

    — Tu as beaucoup de crottes dans les yeux.

    — Arrrrrrrrrgh !

    Laissez-moi être direct. Du plus profond de mon cœur... je déteste les amis de Duean.

    Après que ces quatre voyous soient partis, Duean vient me voir comme il l'avait promis. Il m'emmène à la clinique dentaire où travaille le dentiste qui s'occupe de mon cas depuis que je porte un appareil. Je ne suis pas contre le fait de venir ici, mais ce n'est pas la date prévue.

    Alors oui, c'est trèèèèèèèès amusant.

    — Doc ! Les dents de mon frère sont-elles bien alignées ? demande immédiatement Duean à mon dentiste avec une petite voix menaçante dès que nous entrons.

    Duean, ton père est banquier, pas un dictateur. De qui tiens-tu ça ?

    — Euh...

    — Il y a trois mois, vous avez dit que l'appareil dentaire pouvait être retiré, puis vous l'avez répété il y a deux mois. Vous auriez pu l’enlever le mois dernier mais vous ne l'avez toujours pas fait. Je veux vous demander si vous pouvez retirer son appareil dentaire maintenant... monsieur. 

    Au moins, il ajoute 'monsieur' à la fin. Il n'est impoli qu'avec ses amis et sait comment parler correctement dans toutes les situations. Je ne sais pas pourquoi il a haussé le ton avec le dentiste aujourd'hui.

    Peut-être qu'il a peur que le dentiste n'enlève pas mon appareil dentaire.

    — C'est le moment de le retirer.

    — Alors, s'il vous plaît, enlevez-lui maintenant.

    — ...

    — Je suis excité. Je veux voir mon frère être beau.

    Tout d'un coup, mon appareil dentaire est retiré par un équipement moderne. Ça a pris environ une heure pour finir. On m'a aussi fait un nettoyage des dents et tout ce qui doit être fait. Lorsque le dentiste a fini de mouler mes dents, toutes les missions d'aujourd'hui sont enfin terminées. Je dois seulement revenir pour mon appareil de contention dentaire comme prévu.

    — Ooooooh, comme il est beau. A qui est ce petit frère ? 

    Sa voix est si agaçante.

    — Je te déteste, Duean.

    — Tu dois me remercier. Tu t'es regardé dans le miroir pour voir à quel point tu as changé ?

    — Tu parles comme si je m'étais transformé en Mario(2).

    — Assez similaire.

    Wow ! Je n'ai pas bien regardé mon visage. Je veux rentrer à la maison et vérifier mon apparence maintenant. Est-ce que je suis devenu Mario Maurer ? Sans blague.

    — Pourquoi tu as l'air d'être sur le point de recevoir un Oscar ?

    — ...

    Il a encore brisé mon rêve.

    — Je t'ai dit de te changer. Mais il y a un défaut.

    — Qu'est-ce que c'est ?

    — Ton comportement incurable de ringard. Je suppose que tu as besoin de l'aide de ma bande.

    — Pas besoin. 

    Je ne veux plus les voir. On ira tous directement en enfer.

    — Tais-toi. Prépare-toi. Enduis ton visage avec les produits de beauté dans ma chambre.

    — Pourquoi je dois aller si loin ?

    — Il y a une fête demain.

    — Quelle fête ?

    — Une fête où tu peux faire une entrée remarquée. 

    Je me gratte la tête, confus. Qu'est-ce qui ne va pas chez toi, Duean ? 

    — Il y a une fête pour les célibataires demain.

    — ...

    I FINE, THANK YOU, DUMP ME.(3)

     

    Pattawee Panichapun

    Il y a une fête aujourd'hui.

    Humain de la faculté voisine

    Est-ce que c'est la fête ‘I fine’ ?

    Pattawee Panichapun

    Hé, comment tu sais ?

    Humain de la faculté voisine

    Tout le monde le sait.

    Alors tu y vas ?

    Pattawee Panichapun

    Oui, mon frère m'a forcé.

    Tu y vas ? Rencontrons-nous. Je veux te rencontrer.

    Humain de la faculté voisine

    Pas sûr.

    Pattawee Panichapun

    Pourquoi tu n'y vas pas ?

    Tu as peur de moi ? Je viens de me faire une nouvelle coupe de cheveux, tu sais.

    *a envoyé une photo*

    Humain de la faculté voisine

    Compris. Tu continues à me montrer ça.

    C'est fou.

    Pattawee Panichapun

    Admets juste que je suis beau.

    Ne tourne pas autour du pot.

    Humain de la faculté voisine

    Tu es narcissique.

    Pattawee Panichapun

    Complimente-moi maintenant, maintenant, maintenant.

    Humain de la faculté voisine

    Très bien, tu es super beau. Heureux ?

     

    Je ris au message sur l'écran de mon téléphone, envoyant un autocollant d'ours dansant pour mettre fin à la conversation, et me ramener à la réalité.

    Je ne sais pas qui a organisé cette fête, mais le nom est vraiment nul. La référence au film est vraiment de trop.

    Ce n'est pas une fête universitaire importante ou quelque chose comme ça. La raison pour laquelle c'est une si grosse fête qui attire des tonnes de gens est que c'est une sorte d'assemblée spéciale des célibataires qui se sont fait larguer. Je ne me suis pas fait larguer. Je le suis seulement parce qu'il n'a jamais regardé dans ma direction.

     

    — Pi, qu'est-ce que tu portes ? 

    James se précipite et m'arrache le cou lorsque j'enfile une chemise à rayures Lacoste et mon jean préféré.

    — J'aime bien.

    — Et les vêtements que tu as achetés avec Goe hier !

    — Je n'y suis pas habitué.

    — Habitue-toi, alors. 

    Ils viennent tous me voir et s'occupent de tout, m'ôtant le droit de choisir quoi que ce soit.

    Le gang a d'ailleurs un nom officiel : le Kitty Gang. Ça m'a fait sursauter d'entendre ça. En quoi ressemblent-ils à Kitty ?

    Je ne sais pas pourquoi, cependant. J'ai essayé de prendre mes distances avec eux au début, mais maintenant c'est moi qui veux rejoindre le gang.

    Duean est un emmerdeur, Yok est grossier, James est ignoble, Yeen est une ordure, et Goe est un connard.

    Il n'y a rien de bon dans ce gang, mais c'est la première fois que je n'ai pas été détesté dès notre première rencontre, même si je suis un tel minable.

    Ils m'ont insulté plusieurs fois aussi, mais je sais qu'ils ont juste joué le jeu puisque nous sommes amis.

    Attendez une seconde ! Donc j'ai vraiment fini par être ami avec eux ?

    — Hé, hé, chemise noire, veste blanche. 

    Yok soulève les vêtements pour que Duean puisse les voir.

    — Non, essaie la chemise blanche et la veste noire.

    — Je ne crois pas ! Tout en noir ! 

    Ils sont d'accord avec le choix de Yeen.

    C'est chaotique ici. J'enlève le pantalon, je n'ai plus que mon caleçon. J'essaie plusieurs chemises et chaussures. Pourquoi faire autant d'efforts ? C'est une fête pour ceux qui se sont fait larguer, bande d'enfoirés.

    — Fini ! Regarde-toi dans le miroir, mon frère.

    Tout le monde me fait signe de me diriger vers le miroir en pied. La vue qui s'affiche devant moi me fait lever les mains pour toucher mon propre visage et le frapper doucement pour voir que ce n'est pas un rêve.

    Je porte des lunettes, une chemise noire et un jean, mais quelle est cette sensation de changement ?

    Ce n'est pas moi. Cependant, au fond de moi, c'est ce que j'ai toujours voulu voir.

    — D... Duean... M... Mon visage.

    — Ton frère parle encore une langue étrangère. J'en suis malade.

    — Ouais, moi aussi. Tout peut changer sauf son attitude nulle. Les choses comme ça prennent du temps. Essaie d'être cool comme nous.

    — Pour quoi faire ? 

    Ils pensent qu'ils sont cool ?

    — Allez, essaye un peu.

    Je m'éclaircis la gorge, mets mes mains dans mes poches, et lève le menton.

    — Bonjour, je suis Pattawee, le plus beau des hommes.

    — Foutu ! Tu es foutu, crétin. Qui peut se vanter comme ça, putain ? Laisse ça aux autres.

    — Mais Duean se complimente tout le temps. 

    Tu veux débattre de ça ?

    Avec eux qui hochent la tête, mon courage s'évapore.

    — Ok. 

    Mon frère attrape mon épaule, en me regardant sérieusement. 

    — Ne parle pas à la fête. Garde un visage impassible, sois solennel. Si tu n'as pas le choix, dis un seul mot.

    — Qu'est-ce que c'est ?

    — Dis 'Oui'... C'est tout.

    — …

    — C'est compris ?

    — Compris, dis-je sans oublier de faire un visage impassible comme on me l'a dit.

    — Bien. Allons-y.

    — …

    — On va avoir un grand spectacle ce soir, mon petit frère.




    Notes
    1. Environ 120€
    2. Mario Maurer, un acteur thaïlandais.
    3. “JE VAIS BIEN, MERCI, LARGUE-MOI” Changement du titre d'un film thaïlandais intitulé "I Fine... Thank you... Love You" (Je vais bien… Merci… Je t’aime).



  • Commentaires

    3
    Jeudi 14 Juillet 2022 à 21:37

    merci pour se chapitre jai beaucoup ris en le lisant

    2
    Jeudi 14 Juillet 2022 à 14:11

    Duen et son gang c'est quelque chose XD

    Il est vraiment qu'un bon relooking peu faire des miracles, mais changer sa façon d'être est aussi important.

    Merci pour ce chapitre

    1
    Mercredi 13 Juillet 2022 à 22:04

    Ptdr, j'adore la façon dont parle les personnes dans ce roman! Et le Kitty gang, mdr... 

    Merci pour ce chapitre, bises <3

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :