• Chapitre 39 : Je suis trop embarrassée

    Chapitre 39

    Il arrangea sa chemise et sortit.

    La porte se referma. Wei Wei n'avait même pas la force de retourner s'asseoir sur le canapé ; elle glissa le dos contre la porte et s'assit par terre.  Les bras enroulés autour des jambes, les oreilles et le visage rouges, elle se sentait à la fois inquiète, vexée et agacée......

    Ce ne fut qu'un long moment plus tard que Wei Wei reprit enfin des forces et fit le vide dans son esprit.

    Wei Wei se leva en une seconde.  Après tout, comment pouvait-elle rester là à l'attendre ? C'était trop absurde !  Il n'en était pas question !  Il valait mieux se dépêcher de s'enfuir.

    Mais lorsqu'elle arriva à l'entrée du bureau, elle s'arrêta.

    Qu'est-ce que ça dirait sur elle si elle s'enfuyait comme ça ?  C'était même tout à fait normal, n'est-ce pas ?  Elle avait imaginé cela il y a longtemps, n'est-ce pas ? ......

     

    C'était juste arrivé trop soudainement, elle n'était pas préparée et a agi comme une idiote.

    Si elle s’enfuyait comme ça, est-ce qu'elle aurait l'air encore plus idiote et qu'elle en ferait toute une histoire ? 

    Wei Wei se tenait à l'entrée et réfléchit dans sa tête.  Sa tête était sur le point d'exploser à force d'essayer de décider si elle devait partir ou non.

    Alors qu'elle était en plein dilemme, un repas de bœuf au riz la sauva.

    Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent au son d'un "ding".  Un jeune homme portant une casquette de baseball en sortit en tenant un sac en plastique. Il regarda autour de lui et s'arrêta devant Wei Wei.

    — Vous êtes Mlle Bei ?

    Wei Wei acquiesça en étant un peu surprise.

    — Bonjour, voici votre livraison de bœuf au riz, merci. Ça vous fera 2 euros, dit le jeune homme à la casquette de baseball en lui tendant le sac en plastique.

    Viande de bœuf au riz......

    Elle n'avait pas besoin de réfléchir pour savoir qui avait commandé, il l'avait clairement entendue. Wei Wei lui prit le sac en plastique. Elle se sentit impuissante, le visage et les oreilles à nouveau rouges.

    L'homme à la casquette de baseball attendit que Wei Wei le paie. Elle fouilla dans sa poche et lui donna un billet de 10 euros.

    Le type à la casquette de baseball ne l'accepta pas. 

    — Vous n'avez pas de monnaie ? dit-il avec hésitation.

    Wei Wei secoua la tête ; elle avait utilisé toute sa monnaie pour payer son voyage.

    — Pourriez-vous... demander à quelqu'un de vous en prêter ?  Je n'ai pas de monnaie à vous rendre.

    Emprunter à quelqu'un.....au Grand Maître ? Au moment où cette pensée apparut, Wei Wei était vaincue. Mais une idée surgit rapidement dans son esprit ; les yeux de Wei Wei brillèrent.

    — Et si j'allais dans ton restaurant pour te payer ? dit-elle au garçon à la casquette de baseball avec enthousiasme.

    — Est-ce que ce serait...... trop d'ennuis ?

    — C'est bon, c'est bon.

    Wei Wei répondit, estimant que c’était une excellente idée.  Elle entra dans l'ascenseur en tirant sa valise ; elle se retourna après quelques pas.

    — Attendez s'il vous plaît, je vais d'abord laisser un message.

    Elle retourna dans le bureau avec sa valise.

    Le gars à la casquette de baseball la regarde repartir ; il ouvrit la bouche pour lui dire "c'est bon de le mettre sur la note", mais il ravala les mots dans sa gorge.

    Lorsque Xiao Nai retourna à son bureau, il n'y avait personne. Mais un post it était collé sur l'écran de son ordinateur.

    Xiao Nai l'enleva.

    "Merci pour ton bœuf au riz, mais je n'avais pas de monnaie et le livreur ne m'a pas laissé la mettre sur la note, alors je suis retournée au restaurant avec lui pour payer."

    Un grand smiley était dessiné tout en bas.

    Les coins de la bouche de Xiao Nai se soulevèrent légèrement.

    Si elle s'était enfuie, qu'il en soit ainsi, il n'y avait pas besoin d'inventer une excuse aussi pourrie. Il rangea la note dans son dossier. Xiao Nai prit le téléphone et composa le numéro avec lequel il s'était récemment familiarisé. 

    — Où es-tu ? demanda-t-il dès que l'autre personne au bout du fil décrocha.

    Wei Wei était occupée à faire le ménage chez elle.

    Elle n'était pas du genre à se battre sans préparation. Elle avait déjà tout prévu avant de revenir. La première chose à faire était de trouver un endroit où loger. Wei Wei n'avait pas demandé à rester dans le dortoir avant les vacances, elle ne pouvait donc pas retourner à l'école. Heureusement, Xiao Ling, cette fille riche, avait un logement près de l'école et pouvait l'héberger ; les clés lui avaient été remises quelques jours plus tôt par courrier express.

    Wei Wei était couverte de poussière après avoir nettoyé l'appartement lorsque Xiao Nai l'appela.

    Le téléphone portable sonna joyeusement l'hymne national.

    Wei Wei le fixa pendant deux bonnes secondes avant de répondre. Son cœur battait la chamade, mais elle parla normalement.

    — Je fais le ménage chez Xiao Ling. Je ne peux pas rester à l'école, alors j'emprunte son appartement vide pour le moment.

    — Ton adresse.

    — Euh, tu viens ? Peut-être un peu plus tard. Je suis encore en train de nettoyer, c'est très sale.

    — Je viendrai t'aider.

    — Euh, c'est bon. Tu es trop important. Je ne peux pas me permettre de t'engager...... 

    Wei Wei inventa toutes sortes d'excuses parce qu'elle ne voulait pas qu'il vienne.

    Xiao Nai se tut pendant une minute, s'appuya sur son bureau, les jambes tendues. 

    — Wei Wei, c'est parce que tu es gênée ? dit-il calmement.

    ...

    — Unité 17 Bao Gui Garden, A1601. Achète-moi une bouteille de liquide vaisselle quand tu arrives.

    Wei Wei termina ses mots d'une traite et raccrocha rapidement son téléphone.

    Une demi-heure plus tard, on sonna à la porte. Elle se précipita pour l’ouvrir.  Avant qu'il ne puisse dire quoi que ce soit, elle se dresse sur la pointe des pieds et lui mit un chapeau en papier qu'elle venait de plier. Elle le poussa vers la cuisine et lui fourra un torchon dans les mains.

    — Tu nettoies la cuisine. Ne sors pas avant d'avoir fini.

    Elle s'en alla ensuite essuyer les fenêtres de la chambre.

    Le torchon en main, Xiao Nai jeta un coup d'œil dans la cuisine ; il secoua la tête en souriant et commença à ranger la cuisine.

    On dirait qu'il lui avait marché sur les pieds, devait-il la consoler ou non ? Devait-il lui marcher un peu plus sur les pieds ?  C'était trop intéressant de la voir s'énerver et s'agiter.

    Et il commençait à réfléchir sérieusement à cette absurdité avec son cerveau à un million de dollars.

    Ce ne fut qu'à un peu plus de 17 heures que l'appartement sembla enfin convenir à quelqu'un. Wei Wei ne pouvait s'empêcher d'être fière de ce qu'elle avait accompli en regardant les fenêtres claires et la pièce bien rangée.

    Xiao Nai sortit également de la deuxième chambre avec un sac d'ordures. Après avoir nettoyé la cuisine, Wei Wei lui avait demandé de nettoyer la deuxième chambre. Après avoir nettoyé la cuisine et la chambre, même le brillant et gracieux Xiao Nai avait un peu de poussière sur le visage et le chapeau en papier que Wei Wei avait fabriqué était incliné sur le côté. Malgré cela, il était toujours aussi beau et raffiné…

     Wei Wei le regarda et laissa échapper un petit rire ; le petit sentiment de gêne qu'elle avait auparavant avait été complètement balayé par le son du rire.

    — Va prendre une douche.  Je vais t'offrir un canard rôti, dit-elle en le poussant dans la salle de bain.

    Un restaurant de canard rôti se trouvait tout près de chez Xiao Ling. Il était réputé pour ses plats délicieux à bas prix. Pour seulement 2 euros, on pouvait avoir trois plats de canard rôti différents : un demi-canard, de la peau de canard pour un plat, des tranches de viande de canard sautées pour un autre plat et des os de canard bouillis dans une soupe. En ajoutant deux autres plats et un plateau de fruits, c'était plus qu'il n'en fallait pour deux personnes.

    Wei Wei avait très faim après avoir tout nettoyé, alors elle dévora toute la nourriture qui se trouvait sur la table. Elle sortit du restaurant l'estomac plein, mais dès qu'elle franchit la porte, le ciel se couvrit de nuages gris et de bruits de grondement. Très vite, la pluie commença à tomber après un gros coup de tonnerre.

    Ils n'eurent d'autre choix que d'attendre à l'intérieur du restaurant que la pluie s'arrête.

    La pluie ne dura pas longtemps et s'arrêta au bout de dix minutes, mais elle dissipa toute la chaleur de la journée. Wei Wei s’était revigorée en marchant dans les rues après la pluie, car l'air était frais, propre et agréable.

    Xiao Nai leva la tête et regarda le ciel.  Il laissa échapper un rire.

    Wei Wei savait qu'elle avait déjà fait beaucoup de choses embarrassantes aujourd'hui et elle se doute qu'il se moquait d'elle. 

    — Pourquoi tu ris ? lui demanda-t-elle en lui bougeant le bras.

    Xiao Nai se tourna pour la regarder ; le sourire dans ses yeux s'accentua.

    — Rien.  C'est juste que j'ai l'impression que dès que tu viens, le ciel s'éclaircit.

    Hé !

    Pas besoin d'être si émotif, d'accord ?

    Wei Wei le regarda, le visage rouge et le cœur battant. Mais comme elle était émotionnellement affectée, on n’aurait pas dit qu'elle lui jetait un coup d'œil ; on aurait dit plutôt qu'elle le séduisait.  Xiao Nai n'en pouvait plus, il baissa la tête et l'embrassa.

    Wei Wei avait l'impression que le bruit du tonnerre était revenu. Nous sommes dans la rue en ce moment, elle soupira et si quelqu'un nous voyait ? Au moment même où elle s'inquiéta que "quelqu'un les voit", Wei Wei sentit que quelqu'un l'observait.

    Elle tourna inconsciemment la tête et aperçut deux petites filles de quatre ou cinq ans à l'apparence identique. Les cheveux attachés en nattes, elles regardèrent Wei Wei et Xiao Nai avec des yeux écarquillés de curiosité.

    Oh, Seigneur !  Wei Wei se lamenta en son for intérieur et entraîna Xiao Nai avec elle pour s'enfuir.

    Xiao Nai n'avait jamais été tiré d'une manière aussi indigne de sa vie. Il ne savait pas s'il devait rire ou pleurer.

    — Wei Wei.

    — Dépêchons-nous de partir.  Je suis gênée.

    Wei Wei était essoufflée après avoir courut pendant un moment. Elle haléta lourdement, mais ne lâcha pas la main de Xiao Nai et continua de l'entraîner avec elle.  Lorsqu'ils arrivèrent sur une pelouse propre et sèche qui n'avait pas été mouillée par la pluie, Wei Wei lâcha enfin prise, se laissa tomber au sol et ne bouge plus.

    Xiao Nai s'assit à côté d'elle.

    Tous deux ne parlèrent pas pendant un moment.

    La brise nocturne était remplie d'un léger parfum d'herbe et d'arbres après la pluie, ce qui faisait que l'on était submergé par sa fraîcheur. Mais c'était peut-être surtout l'odeur de la personne assise à côté d'elle qui l'attirait. Wei Wei réalisa soudain qu'elle avait envie de s'asseoir encore plus près de lui, alors elle détourna rapidement la tête et fit semblant de gratter la terre à côté d'elle.

    Au bout d'un moment, elle se souvint de quelque chose.

    — Comment se fait-il que tu ne me demandes pas pourquoi je suis soudainement revenue ? dit-elle.

    Était-il nécessaire de demander ? Xiao Nai la regarda d'un air interrogateur.

    Arrête d'être si imbu de ta personne, d'accord ? Demande simplement ! Wei Wei le pressa du regard.

    — D'accord. Wei Wei, pourquoi es-tu revenue tout à coup ? demanda Xiao Nai après avoir cédé. 

    — Je suis ici pour un stage. Je n'ai pas trouvé d'emploi convenable chez moi. Ton entreprise embauche des stagiaires, n'est-ce pas ? répondit-elle avec satisfaction. 

    — Nous avons des critères d'embauche très élevés, dit-il d'un air sérieux. 

    — Je travaille seulement en tant que stagiaire, je n'ai pas besoin d'être payé.

    — Mm, nous devons être encore plus prudents quand c'est gratuit.

    Wei Wei ramassa deux brins d'herbe et les lui jeta.

    — Qu'est-ce que tu veux exactement alors ?

    — Me corrompre ? murmura Xiao Nai.

    Pouvait-il être plus effronté ?

    Mais comme les mendiants ne pouvaient pas être choisis, Wei Wei n'avait pas d'autre choix que de se soumettre. 

    — Je t'offre une collation de minuit ?

    Xiao Nai refusa comme un gentleman.

    — Je suis désolé, à part l'amour de ma charmante épouse, je n'accepterai aucune autre forme de corruption.

     



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