• Chapitre 37

    Chapitre 37
    Exploitation

    Bai Yutang ne savait pas combien de fois il était venu dans la salle de réunion spéciale de la prison, mais il était très déprimé à chaque fois. S'il s'agissait d'un prisonnier ordinaire, comme un voleur ou un pyromane, il pouvait s'en sortir. Cependant, il ne pouvait pas faire grand chose pour ces prisonniers spéciaux. 

    Tout comme Yang Feng devant lui. Quand il l'avait vu hier soir, c'était un criminel qui commettait un meurtre, mais aujourd'hui, il était devenu une victime. 

    Yang Feng était assis là, sans aucune expression sur le visage, indifférent comme s'il n'avait aucun lien de parenté avec lui. 

    Bai Yutang regarda Zhan Zhao à côté de lui et cligna des yeux, ce qui voulait dire : "Je ne suis pas doué pour ça, essaie".

    Zhan Zhao acquiesça et regarda Yang Feng.

    — Vous vous souvenez de moi ?

    Celui-ci resta silencieux pendant dix secondes, puis leva lentement le regard, jeta un coup d'œil à Zhan Zhao et hocha la tête. 

    — Vous pourriez répondre à quelques questions pour moi ? demanda Zhan Zhao. 

    Yang Feng acquiesça comme d'habitude, l'air coopératif.

    — Alors…

    Zhan Zhao regarda les informations qu'il avait en main et se demanda par où commencer. La coopération de Yang Feng était un peu inattendue. 

    — Je suis fou, dit de lui même Yang Feng sans qu'on lui demande quoi que ce soit. Tout le monde dit ça…

    Zhan Zhao jeta un coup d'œil à Bai Yutang et ferma le dossier dans sa main.

    — Parlez-nous de vous, dit Zhan Zhao. 

    — Oh.

    Yang Feng sourit amèrement et parla, racontant son histoire. 

    C'était une version très populaire de la tragédie. Après être né dans une famille malheureuse, le père a abandonné la mère et le fils. La mère sous pression, a dû se contenter d'un travail de qualité médiocre pour gagner un maigre salaire. Elle est devenue addict à la drogue. 

    La toxicomanie a aggravé sa vie. Maladie, pauvreté, irritabilité, préjugés… La malchance a accompagné Yang Feng tout au long de son enfance, si bien qu'il devint sensible, se sentant inférieur et finit par se méfier de l'amour. 

    Dès son plus jeune âge, Yang Feng avait su qu'il était anormal. Il détestait les femmes, en particulier celles qui étaient liées à la toxicomanie et à la prostitution. Il avait commencé à rêver. Dans ses rêves, il tailladait les femmes sales, laissait leur sang couler dans la rivière et les réduisait en cendres pour purifier leurs âmes déchues. 

    C'est ainsi qu'il avait commis son premier crime. Cette fois-là, il n'avait fait que tuer une fille toxicomane, mais il en avait tiré un grand plaisir. Une fois rentré chez lui, il n'avait plus eu d'insomnie comme avant, il avait passé une bonne nuit de sommeil. Puis il avait commencé à commettre des crimes comme un démon jusqu'à ce qu'il soit arrêté la vieille. 

    La narration par Yang Feng des deux premières décennies de sa propre vie était aussi apathique et indifférente que s'il parlait des affaires des autres. 

    Après que Bai Yutang et Zhan Zhao eurent entendu l'histoire, ils se sentirent plutôt déprimés. Si Yang Feng n'avait jamais commis de crime, il aurait certainement été une personne sympathique. Mais il avait pris tant de vies, et avec des méthodes si cruelles. Bon sang, était-ce lui ou l'organisation derrière lui qui était responsable ?

    — Ceci, dit Zhan Zhao en posant le briquet portant les mots "camp d'entraînement des tueurs" devant Yang Feng. Vous pouvez l'expliquer ?

    Yang Feng fixa le briquet pendant un moment et leva les yeux vers Zhan Zhao et Bai Yutang. 

    — Je ne sais rien de tout ça.

    — Quoi ? dit Bai Yutang fronçant les sourcils.

    — Je ne sais vraiment pas, rit Yang Feng.

     

    Zhan Zhao regarda les yeux de Yang Feng. 

    — Où avez-vous obtenu les informations sur ces victimes ?"

    — Quelqu'un me les a envoyées.

    — Qui ?

    — Inutile de demander. J'ai déjà dit tout ce que je souhaitais, et je ne veux plus rien ajouter, dit avec une certaine fermeté Yang Feng en secouant la tête.

    — Tu ne veux pas le dire ? dit Bai Yutang en le regardant avec amusement. Tu savais que ce camp d'entraînement utilisait simplement ta maladie pour les aider à tuer des gens ?

    — Tu n'as jamais tué personne ? demanda Yang Feng.

    Bai Yutang se figea.

    — Les gens comme toi peuvent contrôler leur destin. Tu peux te protéger et protéger les gens qui t'entourent. Tu ne comprendrais pas la vie d'une ordure comme moi, dit Yang Feng en le regardant fixement. 

    Bai Yutang le regarda avec stupeur et ne sut pas comment réagir. La vie de cet enfant était une pure tragédie et le problème était qu'il ne savait pas comment le réfuter. 

    — Est-ce qu'il peut vous comprendre ? demanda soudain Zhan Zhao.

    — Bien sûr, ils le peuvent ! ricana Yang Feng. Ils me donnent de la force et de la paix ! Ils me donnent le courage de vivre et me font me sentir comme une personne de valeur. 

    — J'ai dit "il", pourquoi vous dites "ils" ? demanda Zhan zhao après l'avoir tranquillement écouté. 

    Yang Feng fut soudain choqué et troublé, il baissa immédiatement la tête. 

    — Je déteste les gens comme vous ! Vous êtes aussi ennuyeux ! dit-il avec ressentiment. 

    Bai Yutang fronça les sourcils et se leva.

    — Pourquoi vous me détestez ? Parce que je peux voir votre vrai côté ? demanda Zhan Zhao, après l'avoir retenu. 

    Yang Feng acquiesça et retomba dans le silence.

    À ce moment-là, Zhan Zhao vit une réelle ouverture à travers la défense psychologique de Yang Feng. Il pensa même à plusieurs façons de le faire parler, mais... D'une manière ou d'une autre, il se sentit soudain très fatigué. Yang Feng ne le savait pas, mais regarder les autres et observer leur cœur était aussi douloureux que d'être observé.

    Bai Yutang se pencha et appuya sur la cloche électrique posée sur la table. Le son strident pouvait même réveiller ceux qui étaient plongés dans leurs pensées.

    Deux gardiens de prison entrèrent.

    — Ramenez-le, dit Bai Yutang. Nous en avons terminé pour aujourd'hui.

    Yang Feng fut rapidement emmené et Zhan Zhao s'excusa.

    Bai Yutang sourit, tendit les mains et massa la tête de Zhan Zhao.

    — Ce n'est pas grave, Kitty. Allons-y doucement. Tu es fatigué, alors arrêtons-nous ici pour aujourd'hui, dit-il. 

    Ensuite, Bai Yutang se leva avec aisance. 

    — Tu veux marcher ? Rentrons, continua-t-il.

    — Et ta voiture ? demanda Zhan Zhao.

    — Nous pourrons revenir la chercher demain, dit Bai Yutang en enfilant son manteau. Alors, tu veux marcher ?

    — Ok, acquiesça Zhan Zhao, puis ils sortirent tous les deux côte à côte.

    Zhan Zhao, qui avait baissé la tête pour marcher, ne remarqua pas que les yeux de Bai Yutang le suivaient de près. Il y avait dans ces yeux un éclair de lumière, apparemment de la détermination.

     

    Après une longue réunion du conseil d'administration, Bai Jintang se frotta le front et sortit du bâtiment du groupe Bai.

    — Je devrais trouver un moyen de réduire la distance avec Gongsun. Il a l'impression que je suis un pervers qui le harcèle sexuellement, et je devrais lui faire voir mon côté plus agréable...... hmm, se dit Bai Jintang assis dans sa voiture et tenant le volant.

    Il y pensait tout en conduisant, et après avoir pris un virage, ses yeux s'illuminèrent.

    Il vit Gongsun debout dans l'allée en bas de l'appartement, semblant attendre.

    Bai Jintang l'admira de loin, ayant l'impression d'analyser une œuvre d'art... Gongsun semblait revenir du S.C.I. Il ne portait pas sa blouse blanche, mais un pull noir à col en V et un pantalon noir et se tenait élégamment sur le bord de la route. Son teint clair, ses membres fins, ses articulations délicates, ses cheveux noirs avec la raie au milieu... même ses lunettes sans monture étaient indescriptiblement sexy.

    Bai Jintang fit avancer la voiture avec grâce et voulut dire : "Beauté, tu as besoin de faire un tour..."

    Cependant, avant qu'il n'ait fini de rêvasser, une voiture blanche lui coupa la route et s'arrêta devant Gongsun.

    Gongsun semblait avoir attendu cette voiture. Il sourit, dit quelque chose à la personne dans la voiture, puis monta à bord.

    Bien qu'il soit loin, Bai Jintang pouvait clairement voir que la personne assise dans la voiture était l'agent nommé Fang Jing qui avait parlé avec Gongsun au banquet ce jour-là.

    Après que Gongsun soit monté dans la voiture, Fang Jing démarra le moteur. Bai Jintang se mit instinctivement à les suivre avant même d'avoir pu réagir.

    La voiture s'arrêta devant un restaurant français situé non loin de là. Les deux personnes sortirent de la voiture et entrèrent joyeusement dans le restaurant.

    Bai Jintang gara sa voiture sur le bord de la route, sortit un paquet de cigarettes, impassible et en alluma une. Il s'assit tranquillement dans la voiture et regarda le restaurant.

    Gongsun et Fang Jing s'assirent près de la fenêtre, souriant, parlant, commandant, mangeant...

    Bai Jintang fumait cigarette sur cigarette sans la moindre expression. Le visage qui se reflétait dans le rétroviseur... était d'une froideur et d'une cruauté indescriptibles.

    Gongsun, qui mangeait dans le restaurant, ne savait pas que Bai Jintang était dehors. Il avait reçu un appel de Fang Jing en sortant du travail. Comme c'était une ancienne camarade de classe qu'il n'avait pas vue depuis des années, ils avaient échangé leurs numéros de téléphone après leur dernière rencontre fortuite. Il ne s'attendait pas à ce que Fang Jing l'invite à manger.

    — Tu as l'air surpris, dit Fang Jing en buvant du vin rouge et en souriant à Gongsun.

    Ce dernier acquiesça honnêtement.

    — Tu n'as pas changé du tout, rit Fang Jing.

    Gongsun haussa les épaules. Il ne savait pas s'il avait changé ou non, mais la fille en face de lui avait changé du tout au tout ! Il se souvenait de Fang Jing comme d'une fille calme et timide qui étudiait dur et s'habillait de façon conservatrice... mais maintenant, elle était à la mode, élégante et avait une carrière florissante.

    — Après cela, je n'ai jamais eu l'occasion de te remercier, dit Fang Jing en posant son verre.

    — Euh... ça fait longtemps, ne le prend pas à cœur, dit Gongsun en souriant légèrement. 

    Aujourd'hui, il était plus facile d'en parler, mais à l'époque, ça avait été un tabou pour cette jeune étudiante. En effet, Fang Jing avait l'habitude de se droguer.

    Gongsun n'avait jamais compris pourquoi une étudiante aussi douée pour les études se droguait.

    À l'école, Gongsun faisait souvent semblant d'être malade parce qu'il était trop paresseux pour suivre le cours d'éducation physique. Il emportait un livre à l'infirmerie ou sur le toit pour y passer l'après-midi. C'est ainsi qu'il avait rencontré Fang Jing sur le toit alors qu'elle voulait se suicider.

    Alors qu'il sauvait Fang Jing, Gongsun avait remarqué les marques d'aiguille sur son avant-bras.

    Le plus malheureux, c'est que le mouvement des deux sur le toit avait alerté plusieurs professeurs dans le bureau du dernier étage. Dans la précipitation, Fang Jing avait attrapé Gongsun et avait dit au professeur qu'ils étaient un couple. Gongsun avait écouté son souhait et n’avait pas nié.

    Cependant, le fait que Gongsun, l'idole de l'école, soit tombé amoureux avait suscité un grand émoi. Plus étrange encore, l'objet de son affection était une fille tout ce qu'il y a de plus ordinaire.

    Afin d'aider Fang Jing, Gongsun n'avait pas expliqué la situation. Il avait passé un certain temps avec Fang Jing tous les jours, alors qu'il ne faisait que lire des livres ou étudier seul.

    Six mois plus tard, Fang Jing avait changé d'école et depuis, il n'y avait plus eu aucun lien entre les deux.

    — Comment vas-tu... ? demanda Gongsun en mangeant un peu maladroitement et n'ayant rien à dire.

    — J'ai laissé tombé, dit Fang Jing en souriant

    La surprise et le soulagement sur le visage de Gongsun firent glousser Fang Jing.

    — Tu sais pourquoi j'ai été transférée ?

    — Pour la désintox ? demanda Gongsun sérieusement.

    — Haha, rit Fang Jing en secouant la tête d'un air impuissant. Parce que je n'arrivais plus à m'intégrer dans cette école !

    — Comment est-ce possible ? dit Gongsun perplexe. 

    Avait-elle eu des ennuis ?

    Fang Jing regarda Gongsun d'un air impuissant.

    — Tu es si lent. Tu savais que je pouvais recevoir au moins dix lettres de menaces par jour, me menaçant parce que j'étais avec toi ?

    Gongsun la regarda avec des yeux écarquillés.

    Fang Jing rit à nouveau 

    — Pas possible, qui a fait de moi le vilain petit canard qui domine l'herbe de l'école ?

    Voyant le sourire dans les yeux de Fang Jing, Gongsun rit aussi maladroitement.

    Tout le repas se déroula dans l'harmonie et les rires continuèrent.

    Environ une heure plus tard, après la fin du repas mais avant qu'ils ne quittent le restaurant, Fang Jing demanda soudain.

    — Ah oui, qu'est-il arrivé à cette affaire ? 

    Gongsun hésita un peu avant de se rappeler que Fang Jing avait de bonnes raisons de poser des questions sur la fusillade au banquet.

    — Je ne suis pas tout à fait sûr. En général, je ne participe pas à l'enquête.

    — Je te ramène chez toi, dit Fang Jing.

    — Non, je veux marcher, répondit Gongsun. 

    Il ne savait pas pourquoi, mais il y avait un léger sentiment de malaise dans son cœur... Peut-être que si Fang Jing lui avait demandé de sortir, c'était pour lui poser la question de tout à l'heure... Toutes les blagues précédentes n'étaient-elles qu'un spectacle ? A quel point Fang Jing avait-elle changé ?

    En voyant les changements dans l'expression de Gongsun, Fang Jing sourit amèrement. 

    — Tu n'as vraiment pas changé... mais c'est aussi ce qui te rend attirant.

    Ils se dirent au revoir à la porte. Fang Jing partit en voiture et Gongsun rentra tranquillement à pied.

     Avant qu'il n'ait fait quelques pas, des coups de klaxon retentirent derrière lui.

    En se retournant, il vit une Mercedes-Benz noire familière s'arrêter lentement à ses côtés. Bai Jintang se pencha et ouvrit la portière. 

    — Monte.

    Gongsun fut surpris. Bai Jintang n'avait-il pas dit qu'il y avait une réunion avec le conseil d'administration aujourd'hui ? Comment se faisait-il qu'il soit là ?

    De plus, lorsque Bai Jintang le voyait d'habitude, il faisait quelques plaisanteries. Mais aujourd'hui, il avait l'air assez sérieux...

    Cependant, le plus paresseux Gongsun, qui choisissait toujours de s'allonger ou de s'asseoir au lieu de se lever, choisit bien sûr de monter dans la voiture plutôt que de s'en aller.

    Assis dans la voiture, il toussa à cause de l'odeur de fumée.

    — Ahem…

    Pourquoi y avait-il tant de fumée ? Il n'avait jamais vu Bai Jintang fumer. Gongsun fit un signe de la main pour l'éloigner et leva le bras pour baisser la vitre. Cependant, après avoir appuyé plusieurs fois sur le bouton, il n'y eut aucune réponse.

    — La vitre est cassée ? demanda Gongsun en appuyant sur le bouton. 

    N'obtenant pas de réponse, il regarda Bai Jintang avec curiosité.

    À ce moment-là, Bai Jintang était concentré sur sa conduite. Bien qu'il soit inexpressif, Gongsun sentit qu'il était un peu étrange. Le Bai Jintang d'aujourd'hui était un peu effrayant.

    — Qu'est-ce qui ne va pas chez toi ? demanda Gongsun qui ne put s'empêcher de demander au bout d'un moment.

    Bai Jintang ne répondait toujours pas, mais la voiture roulait vite et ne se dirigeait pas vers chez lui. 

    — Tu... tu vas où ? demanda Gongsun légèrement inquiet. 

    Bai Jintang était très différent aujourd'hui.

    Ignorant Gongsun, il se concentra sur la conduite.

    — Stop ! dit Gongsun avec agitation. Je veux descendre !

    Bai Jintang l'ignorait toujours.

    Gongsun leva la main pour ouvrir la porte, mais elle était verrouillée.

    — Bai... Bai Jintang, qu'est-ce que tu vas faire ? lui demanda Gongsun, perplexe.

    La voiture s'arrêta net et Gongsun fut secoué. Heureusement, il avait attaché sa ceinture, mais l'élan vers l'avant lui donnait encore le vertige et son épaule lui faisait mal à l'endroit où la ceinture s'était enfoncée.

    — Qu'est-ce qui te prend... ? demanda Gongsun extrêmement en colère, voulant jurer, avant d'être effrayé par l'expression de Bai Jintang...

    Le Bai Jintang en face de lui n'était pas le pervers impudique qu'il connaissait, mais... Il était si terrifiant.

    — Tu… dit Gongsun en tendant la main, paniqué, pour retenir Bai Jintang en se penchant. Qu'est-ce qui ne va pas chez toi ?

    L'hostilité sur le visage de Bai Jintang s'effaça peu à peu, ne laissant place qu'à la froideur et au calme.

    — Gongsun, commença-t-il lentement, tendant la main pour attraper le menton de Gongsun et le fixant. Tu vois, c'est le vrai moi !

    — Pourquoi... qu'est-ce que tu veux dire ? demanda Gongsun en se reculant, mais Bai Jintang s'approcha à nouveau.

    — Je tuerai tous ceux, hommes ou femmes, qui voudront te toucher.

    — Tu...

    — Je t'aime bien, dit-il à Gongsun, effrayé et sans cervelle. Alors, je te veux ! Maintenant !

     

    À la nuit tombée, Zhan Zhao et Bai Yutang se promenaient paisiblement sous un sycomore orné de lanternes.

    Sur la gauche, un lac calme sur lequel naviguaient des bateaux de croisière dont les lumières clignotaient.

    À droite, il y avait une autoroute rapide, et les feux arrière s'entrecroisaient pour former un magnifique réseau de lumières.

    Zhan Zhao marchait devant, tandis que Bai Yutang suivait tranquillement, légèrement en retrait.

    Surpris par le silence de Bai Yutang, Zhan Zhao regarda les gens autour de lui avec sa vision périphérique tout en marchant, mais il gardait la tête baissée et semblait réfléchir à quelque chose.

    — Kitty, cria Bai Yutang, curieux.

    Zhan Zhao se retourna et le regarda.

    Entre l'ombre et la lumière, le duo semblait être une existence indépendante de l'agitation qui l'entourait... Une anomalie évidente.

    Bai Yutang fit un pas en avant et se plaça devant Zhan Zhao.

    — Kitty… dit sérieusement Bai Yutang en prenant une inspiration. Changeons… d'accord ?

    Pendant un moment, Zhan Zhao fut abasourdi et un peu mal à l'aise. 

    — Changer... Changer quoi ?

    — Oh… sourit calmement Bai Yutang. Notre état... notre relation...

    Le visage de Zhan Zhao devint légèrement rouge. 

    — Quoi ?

    — Ça a toujours été… dit Bai Yutang en essayant de rester calme, très... très ambiguë.

    Zhan Zhao le regarda en silence.

    — C'est... dit Bai Yutang en se grattant la tête. Je pense... qu'il faut être clair.

    — ... Ok…, murmura doucement Zhan Zhao après un long moment.

    — Tu... tu es d'accord ? demanda Bai Yutang un peu surpris.

    — … D'accord… 

    Bai Yutang rit et inclina doucement le menton de Zhan Zhao. 

    — Kitty, d'accord à quoi ?

    Zhan Zhao leva les yeux vers lui, le regardant droit dans les yeux et attendit  tranquillement.

    — Je… hésita Bai Yutang très mal à l'aise. Je t'aime bien.

    Zhan Zhao resta silencieux pendant un moment, jusqu'à ce que Bai Yutang ait l'impression que ses cheveux étaient devenus blancs. Il vit alors Zhan Zhao hocher doucement la tête. 

    — Ok.

    En voyant la réponse de Zhan Zhao, Bai Yutang se figea. 

    — Hein ?

    — O… k…

    — Ok ?

    — Ok !

    Le coin de la bouche de Bai Yutang s'inclina en un sourire, puis le sourire s'étendit du coin de sa bouche à ses yeux. Il tendit la main vers Zhan Zhao et inclina la tête...

    — Kitty... dit-il en l'embrassant doucement. Je t'aime bien.

    Zhan Zhao leva la tête et répondit d'une manière qui laissait délicatement entrevoir son inexpérience, ce qui surprit agréablement Bai Yutang.

    — Je te veux... maintenant…

    Il entendit Zhan Zhao murmurer.

    — Mauvaise souris, tu en veux toujours plus ?

     

    Tout le monde dans le monde peut respirer de l'air frais et se baigner dans le soleil. Cependant, l'âme a une destination différente. Certains sont entourés d'amour, d'autres de haine. Si vous avez le pardon dans votre cœur, vous reposerez sur un nuage pur ; si vous avez le ressentiment dans votre cœur, vous vous enfoncerez dans un bourbier noir.

    L'écran de l'ordinateur indiqua clairement l'arrivée d'un courriel.

    — Pourquoi es-tu le seul à ne pas pouvoir être heureux ? Pourquoi es-tu seul ?

    Les larmes, glissant sur son visage souriant, dessinèrent des lignes tordues jusqu'aux pilules dans sa main…

     

    Nous recoupâmes le cercle à l’autre rive, 

    près d’une source qui bouillonnait et se déversait 

    par un torrent qui trouvait sa source en elle.

    L’eau était noire plutôt que perse; 

    et nous, suivant l’onde sombre, 

    nous entrâmes plus bas par une voie difficile.

    Il va dans le marais qui se nomme Styx 

    ce sinistre ruisseau, quand il est descendu 

    au pied de cette grise pente maligne.

    Et moi, qui regardais intensément, 

    je vis dans ce marais des gens couverts de fange, 

    tout nus, qui semblaient offensés.

    Ceux-ci se frappaient non seulement avec la main, 

    mais avec la tête et avec la poitrine et avec les pieds, 

    se déchirant avec les dents lambeau par lambeau



    — — —  "Divine Comédie" —  Cinquième étage de l'enfer Chant VII





  • Commentaires

    1
    Mercredi 23 Août 2023 à 21:00

    rah mais non, j'avais loupé la sortie de ce chapitre !

    loupé, rattrapé à l'instant =)

    merci pour la traduction de ce chapitre, je file au 38 du coup o//

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :