• Chapitre 26 : La famille du père

    Chapitre 26

    Le propriétaire de l’appartement était allongé immobile sur le lit. Ses yeux fixaient le rideau par où passait la lumière du soleil. Pharm bougea légèrement et sentit une chaleur présente dans son dos alors que des bras puissants le serraient contre un torse. 

    Tout son corps était épuisé, comme s’il était sur le point de se briser. 

    — Tu as faim ? demanda une voix basse à côté de son oreille, le souffle chaud frappa sa joue jusqu’à ce que Pharm doive rentrer son cou dans ses épaules à cause du chatouillement. 

    Dean lui fit un petit clin d'œil avant que Pharm ne ferme les yeux quand il lui embrassa la joue. Puis inquiet, Dean lui toucha le front et le cou avant de soupirer de soulagement, au moins, il n’avait aucun symptôme. 

    — Je vais aller t’acheter du porridge.

    Heureusement, devant l’appartement de Pharm se trouvait une supérette où il pourrait acheter ce dont il avait besoin. Dean se leva, mais il fut tiré par le bras. Il haussa les sourcils et regarda les joues rougissantes au lieu de le questionner. Pharm était gêné et ferma les yeux, c’était tellement mignon que Dean fut obligé de se pencher pour l’embrasser. 

    — Hmm.

    Pharm essaya de repousser le visage sérieux, mais Phi Dean l’embrassa si fort qu’il pouvait à peine respirer. Leurs peaux nues se frôlèrent légèrement, réveillant quelque chose qu’il ne fallait pas ébranler.

    — Phi, ça suffit, dit Pharm avant de tressaillir et fuir le baiser brûlant, mais Dean lui vola alors un baiser sur chacune de ses joues.

    — Je vais mourir, jura Dean pour lui-même. Je vais aller acheter du porridge. Tu veux aller dans la salle de bain ?

    Dean réussit à se redresser et lorsque son Nong secoua la tête, il se leva et ramassa son pantalon qui était tombé à proximité. Après s’être habillé, il se tourna pour regarder son petit-ami et sortit en emportant la clé de la chambre et son portefeuille.

    Une fois Dean parti, Pharm se remit à rêvasser. Il enfouit sa tête dans l’oreiller pour cacher son visage brûlant. Les souvenirs de la nuit dernière revenaient sans cesse. Le toucher de Dean s’attardait encore sur son corps.

    — C’est embarrassant, dit Pharm en se recroquevillant jusqu’à ce que son corps soit en boule et il se frappa la joue pour se réveiller.

    Ils l’avaient fait, ils l’avaient fait. Ils l’avaient vraiment fait. Oh là là. Il écrasa l’oreiller et roula jusqu’à ce qu’il soit satisfait puis il se redressa lentement avant de s'asseoir. 

    — Aïe…

    Il se frotta les hanches et s’étira. Il se sentait tout chaud et son dos le tirait un peu. Encore une fois, il espérait vraiment que ça ne serait rien.

    Pharm plia les genoux et posa son visage dessus. Ses yeux fixèrent la place à côté de lui avant de caresser les draps à cet emplacement avec un sourire. Son cœur se gonfla de bonheur, le remplissant jusqu’à en déborder. Depuis l’âge de quinze ans, sa mère lui parlait sérieusement de sexe. S’il voulait avoir une relation, il devrait se protéger et ne pas faire de bêtise. Sa mère était une personne ayant un esprit moderne qui n’avait jamais pensé à interdire à son fils d’avoir des relations sexuelles, parce qu’elle savait que certaines choses ne pouvaient pas être évitées. Hier soir, il avait pris la décision de le faire, parce que c’était avec Phi Dean qui s’était toujours soucié de lui. Pharm savait que s’il ne voulait vraiment pas le faire, alors son petit-ami ne l’aurait pas forcé. En plus, Phi Dean était suffisamment inquiet pour le corps de Pharm pour préparer tout ce qu’il fallait et pour se retenir dans les moments où il ne pouvait vraiment pas le faire. 

    En pensant à cela, ses deux joues devinrent brûlantes, il pinça étroitement ses lèvres, embarrassées par ses propres pensées.

    Chapitre 26 : La famille du père

    — Bon garçon… souviens-toi, nous ne sommes pas juste en train de coucher ensemble, murmura une voix très basse tout en bougeant profondément en lui. 

    — …?

    Pharm avait l’air confus, ses sourcils se froncèrent et il gémit doucement en sentant l’engourdissement monter à nouveau.

    — … Phi

    — Ce que nous faisons s’appelle ‘make love’ (1)... ce qui signifie le faire avec amour.

    — Ah !! Phi Dean !

    Make love. Un amour doux, tendre, plein de sentiments entre deux personnes.

    — Huy, assez ! Arrête d’être fou Pharm. 

    Frustré à nouveau, il se précipita pour se traîner hors de son lit. Même s’il se sentait fatigué et que ses jambes tremblaient un peu, il pouvait le faire. Cette fois, Pharm n’oublia pas d’examiner son corps dans le miroir. Il y avait de nombreuses marques, mais Dean semblait avoir évité son cou. Sinon il n’aurait pas pu aller voir son oncle sans pouvoir les camoufler.

    On dirait une piqûre de moustique… Hein ? Cela lui semblait familier comme la marque sur le cou de Team.

    — Pharm, ça va ?

    Un coup frappé à la porte de la salle de bain réveilla Pharm qui était plongé dans sa rêverie. A la hâte, il répondit avant de rapidement aller prendre une douche. 

    L'odeur du porridge acheté à la supérette se répandit dans la pièce. Dean écailla un œuf dur avant de le mettre dans le bol de porridge pour que son Nong le mange, puis de mettre du pain à griller dans le four. En plus de ça, il y avait du blanc de poulet, du jambon et des saucisses dans une assiette ainsi qu’un sac sur la table.

    — Oh, Phi Dean, tu as acheté beaucoup de choses, dit Pharm en s'asseyant à la table. 

    Aujourd’hui, Phi Dean lui offrait un service complet, étalant de la confiture sur du pain pour lui et ayant déjà du café prêt à être servi. Pharm ouvrit discrètement le sac sur la table et sourit largement quand il vit sa crème glacée préférée que le plus âgé était sur le point de mettre au congélateur. Mais il eut un visage confus quand il ouvrit l’autre sac. 

    — Qu’est-ce que c’est ?

    Il sortit une plaquette de pilules et son visage devint rouge quand il vit les antipyrétiques, les anti-inflammatoires et les analgésiques pour les maux de gorge.

    — Tu n'as pas besoin de prendre ceux pour faire baisser la fièvre. Celui pour soigner l'inflammation peut être utile. Tu veux un médicament ? demanda Dean le visage sombre, mais Pharm voulait se cacher sous la table. 

    Il secoua vivement la tête, parce que ça ne lui faisait pas si mal que ça… enfin il pensait. 

    — Est-ce que tu es allé acheter tout ça ? demanda Pharm en saisissant un antibiotique et une pastille contre le mal de gorge dans le sac sans oser croiser son regard. 

    Dean ne répondit pas, mais eut juste un sourire tout en sirotant tranquillement son café. Dans son cœur, il maudissait le senior de l’appartement d’à côté qui était le vrai propriétaire de ce sac. Phi Sin était toujours fidèle à lui-même et avait acheté des médicaments avant de l’accrocher à la poignée de la porte. Dans le sac, il avait trouvé une note disant :

    Vas-y doucement avec ton Nong. Merde.

    Il avait oublié que les murs de l’appartement étaient fins ici et que Phi Sin avait probablement entendu tout ce qu’ils avaient fait. Ce serait difficile de le dire à son Nong, il avait pitié pour lui et surtout, il avait peur que Pharm ne soit définitivement trop embarrassé pour oser quitter l’appartement à nouveau.

    Dean commença à manger son petit déjeuner, mais son regard restait fixé sur son petit-ami qui était assis, un peu étourdi, et qui gigotait comme s’il était mal à l’aise en fronçant les sourcils. Cela dura jusqu’à ce que Dean n’arrive plus à le supporter et tende à nouveau la main pour lui toucher le front. 

    — Tu vas vraiment bien, pas vrai ?

    Dean se souvenait que la nuit dernière, Pharm avait un peu saigné, mais qu’après tout s’était bien passé. 

    — Ce n’est rien, répondit Pharm rapidement.

    Comment pouvait-il dire que c’était le contraire !!! Oh Phi Dean ne demande pas !!

    Ses joues étaient rouges et il glissa le porridge dans sa bouche en refusant de regarder le visage de Dean, ce qui fit taire ce dernier qui sourit avant de pousser la nourriture vers son Nong. Après tout, aujourd’hui était leur jour, alors il pouvait en profiter pleinement. 

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    Se tenir la main.

    — Phi ! Aujourd’hui, cela fait un an que l’on sort ensemble !!

    S’aimer l’un l’autre.

    — Je t’aime Pakorn.

    Passer du temps ensemble.

    — Qu’est-ce que vous faites là !!

    Et… se séparer.

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    — Phi Dean ?

    Le propriétaire fut surpris, il cligna des yeux vers son petit-ami qui se tenait à proximité de lui et il ne savait pas depuis quand. Pharm avait posé sa main sur la joue de Dean avec une expression inquiète. Dean lui sourit alors que ses bras chauds s’enroulaient autour de la taille de son Nong. Il enfouit son visage contre son ventre, inhalant le parfum du savon qu’il utilisait. 

    — Ne va nulle part, dit-il la voix tremblant légèrement.

    Pharm ferma les yeux en regardant le jeune homme qui agissait comme un enfant nerveux. Il serra son amoureux contre lui tout en lui caressant la tête. 

    — Où est-ce que j’irais… dit-il en le serrant plus fort. Puisque je t’appartiens. 

    Dean, leva son visage pour rencontrer les yeux de Pharm. Il entrouvrit les lèvres, pour accepter un baiser de son Nong. Leurs langues se mélangeant comme pour se réconforter. 

    — Quoi qu’il arrive, dit Dean, sa grande main se déplaçant sur sa joue lisse, s’arrêtant sur sa tempe. Rappelle-toi, que je suis là, pense à moi, d’accord ?

    — J’y penserai en premier, répondit Pharm en plaisantant avant de crier quand Dean le porta jusqu’à ce que ses joues deviennent rouges. Ils restèrent longuement étreints avant qu’ils ne se déplacent pour s’asseoir ensemble devant la télé. 

    Pharm s’appuya contre son torse chaud. Allongé l’un contre l’autre, il regardait sa série préférée avec de gros câlins de la personne derrière lui. Quand il eut faim, il se leva et réchauffa toute la nourriture que Dean avait achetée et rangée. Puis il s’installa et mangea la glace pour lui et en nourrissant Phi Dean. Quand ils eurent sommeil, ils dormirent là, enlacés par l’autre. 

    C’était une atmosphère confortable, d’être juste ensemble l’un avec l’autre. C’était une activité dont ils ne se souvenaient pas pour Korn et In qui devaient s’aimer secrètement. Ils ne pouvaient pas aller voir un film ensemble, c’était impossible. Ils ne pouvaient pas s’asseoir et se nourrir mutuellement. Pour eux deux, passer du temps ensemble était la chose la plus merveilleuse. 

     

    Le dimanche matin, Dean l’emmena s’asseoir pour attendre dans le hall de son immeuble. Pharm avait l’air anxieux depuis la veille et il avait eu du mal à s’endormir avant deux heures du matin, alors aujourd’hui ses yeux n’étaient pas aussi brillants qu’ils auraient dû l’être. La mère de Pharm était celle qui avait pris rendez-vous avec son cousin, mais elle n’avait jamais vu son visage. Dean ne put s'empêcher de s’inquiéter et décida de rester avec lui jusqu’à ce qu’il arrive. 

    — Tes mains sont toutes froides. 

    Dean serra doucement les mains de Pharm qui se tourna vers lui en lui faisant un sourire embarrassé avant de baisser la tête et regarder ses pieds comme s’il n’était pas très confiant. 

    — Je ne les ai jamais rencontré, ni mon cousin, ni mon oncle et ni mon grand-père. Ma mère a dit que nous nous étions rencontrés quand j’étais jeune, mais je ne me souviens de rien. 

    — Quoi qu’il en soit, c’est ta famille. Ça ne devrait pas être un problème. 

    Dean caressa la tête de Pharm, se pencha et lui embrassa le front pour lui faire oublier ses problèmes. Pharm lui tapa la cuisse comme un avertissement de ne pas se montrer trop affectueux à l’extérieur de chez eux. La personne qui avait de mauvaises habitudes ne put que hausser les épaules et sourire. 

    — Tu ne sais pas à quel point j’ai peur.

    Le jeune homme agita la main de son amant et joua avec. Il voulait emmener Dean avec lui de tout son cœur, mais il fallait être courageux pour emmener son petit ami pour rencontrer la famille de son père qu’il n’avait pas vu depuis dix ans.

    — Mon numéro est défini comme numéro d’urgence ? Si tu veux que je vienne te chercher ou s’il y a quelque chose, appelle-moi. Je vais rester toute la journée à la maison, répéta plusieurs fois Dean à son Nong. 

    Pharm réfléchit en entendant ça et il se sentit un peu rassuré. Il regarda sa montre-bracelet pour la troisième fois au point que Phi Dean s'en amuse. 

    — Aux prochaines vacances de fin de semestre, allons en Amérique, j’en ai déjà parlé à ta mère. 

    Cette fois, ses oreilles semblèrent se dresser immédiatement.

    — Vraiment Phi Dean, dit Pharm en se tournant vers son petit ami avant de lui secouer le bras d’un air heureux. 

    — En fait, j’en ai déjà parlé à mes parents. Peut-être qu’ils nous accompagneront et ma grand-mère aussi. 

    Il sourit à son Nong qui le regardait bouche bée. 

    — Phi Ahn aussi et Aly… euh ta mère aussi ??

    La famille de son petit ami allait se réunir pour rendre visite à sa famille en Amérique.

    — Eh bien, oui. Les adultes ont dit qu'ils acceptaient leur enfant comme tel et qu'ils devaient donc assumer leurs responsabilités.

    Dean se moqua de son Nong, quand son visage devint immédiatement rouge. Il se rappela des paroles de sa grand-mère après qu’elle ait appelé pour savoir comment ses parents avaient réagi en faisant la connaissance de Pharm. Quand il avait fallu le faire, c'était sa grand-mère qui s'était chargée de demander à ce qu'ils aillent en Amérique.

    En fait, il y avait une autre histoire que Dean aimerait raconter à Pharm. Il avait l’intention de changer son nom de famille pour celui de sa grand-mère qui était ‘Chatpokin’ car il n’y avait plus personne d’autre de cette lignée. Il ne voulait pas que le nom de famille de la personne que Korn aimait disparaisse et cela serait une surprise pour son Nong plus tard.

    — Cela fait quinze minutes que l’heure est passée, grommela Pharm qui attendait nerveusement. Maman ne m’a pas donné son numéro de téléphone. 

    Il voulait demander à sa mère en Amérique, mais ce n’était pas le bon moment pour l’appeler et la questionner. 

    — S’il n’est pas arrivé dans une heure, je t’emmènerai à la maison à la place. 

    Dean eut un sourire, mais ses yeux montraient qu’il n’avait pas de bonnes intentions. Pharm n’agissait pas correctement, car il ne savait pas s’il voulait que son cousin vienne car sinon, il pourrait aller chez Phi Dean à la place, parce que Phi Anh lui manquait aussi. 

    — Celui-là est vraiment trop. Je suis là depuis longtemps, mais vous étiez en train de parler, alors je ne voulais pas vous déranger, dit une voix derrière eux. 

    Pharm tressaillit et se tourna précipitamment pour regarder le nouveau venu avec un regard surpris. 

    La silhouette grande et mince lui adressa un sourire alors que ses yeux brillaient. Il éclata de rire en voyant le regard choqué des deux personnes face à lui avant de hausser les sourcils en parlant de bonne humeur. 

    — Bonjour cousin, il est temps d’aller voir ton oncle. 

    — Phi Sin !!!!

    Chapitre 26 : La famille du père

    Une voiture de sport à deux portes se déplaçaient sur une route assez dégagée. Pharm était raide à côté du chauffeur, n’osant rien dire, il était à la fois tendu et choqué. Il jeta à nouveau un coup d'œil au conducteur, contemplant son physique et cherchant d'éventuelles ressemblances. Mais il semblait qu’ils n’avaient presque rien en commun.

    En particulier son grand sex-appeal.

    Il se demanda s’il ne regardait pas un peu trop franchement Phi Sin car il rit avant de remettre ses lunettes en place. 

    — Alors, choqué ?

    Pharm hocha furieusement la tête. Au départ, Phi Dean n’y croyait même pas, mais après l’avoir bien observé, il s’était rendu compte qu’il ne plaisantait pas du tout et il avait dû le laisser partir seul avec Phi Sin.

    — J’ai réalisé il n’y a pas longtemps que tu étais mon cousin, expliqua le jeune homme tout en continuant à conduire. 

    Leur destination était un petit restaurant où son père et lui avaient l’intention d’emmener Nong Pharm pour manger et l’aider à réduire son anxiété. 

    — Tu le sais depuis quand ?

    — Hmmm…, réfléchit l’autre personne en ayant une grimace pensive. Dans l’ascenseur quand tu m’as appris quel était le numéro de ton appartement, parce que c’est celui qui a été acheté pour mon Nong.

    — Oh ça fait longtemps. Pourquoi tu ne m’as rien dit ? s’écria le jeune homme.

    Le Phi d’à côté qu’il avait rencontré à plusieurs reprises et chez qui il était allé était son propre cousin.

    Phi Sin avait un visage vif sous ses lunettes, ses cheveux bouclés noirs étaient noués en une petite queue au niveau de la nuque. Cette coiffure laissait voir un cou sexy au point que Pharm dût avaler discrètement sa salive. Phi Sin tendit la main pour allumer la musique afin de ne pas laisser la voiture devenir trop silencieuse. Ses doigts tapaient en rythme sur le volant. 

    — Mon père a acheté deux appartements dans cet immeuble. Le plus grand appartement où tu te trouves en ce moment était au départ destiné à mon petit frère et moi, tandis que le plus petit était pour ma petite sœur. Quand j’ai obtenu mon diplôme, j’ai acheté l’appartement à mon père, mon petit frère a passé l’examen d’entrée d’une université en province, quant à ma petite sœur, elle a choisi de partir à l’étranger. L’appartement était vide quand ta mère a contacté mon père pour lui parler de son fils qui rentrait à l’université et cherchait un logement. Mon père lui a dit que tu pouvais rester dans cet appartement car c’était mieux que de le laisser vide, expliqua-t-il lentement à Pharm.

    — Par conséquent… l’espion de ma mère c’est toi !!

    Ce n’était donc pas une surprise que sa mère ait découvert que Phi Dean venait ou bien ce qu’il faisait. 

    — En échange d’une collection de chaussures venant d’Amérique, répondit fièrement Sin, ne se souciant même pas de savoir comment Pharm allait le prendre.

    — Je ne te l’ai pas dit au début parce que j’avais pitié de toi, expliqua Sin en tendant la main pour frotter la tête de son Nong jusqu’à ce que ce dernier fronce des sourcils. S’il avait su que j’étais ton cousin, alors Dean n’aurait jamais osé te manger.

    — Ah… Heiiiin !!!! s’écria Pharm d’une voix perdue, son visage virant au rouge. Comment-tu… comment tu sais ??

    Il faillit se jeter à l’arrière de la voiture pour mettre sa tête dans son sac à dos.

    — Les murs de l’appartement sont assez épais pour absorber le bruit, mais… la porte vitrée du balcon n’est pas vraiment entretenue. Et comme par hasard, j’aime aller fumer sur le balcon tous les soirs.

    Wooooooow !!! Le jeune homme hurla dans son cœur. Il baissa la tête pour regarder ses mains qui étaient agrippées au tissu de son pantalon au point qu’il soit tout froissé. Il sentait que son corps était chaud de partout.

    — Oh, Dean ne t’a pas dit que les médicaments venaient de moi ? demanda Phi Sin, surpris. 

    Il sauta un peu l’explication selon laquelle celui qui avait été acheter les médicaments avant de les pendre à la poignée de porte n’était autre que Sorn, son amoureux. 

    — Il ne me l’a pas dit.

    Cette fois ci, Pharm se couvrit le visage de ses deux mains, il avait envie de pleurer. Comme Phi Dean ne lui avait pas répondu, il avait supposé qu’il les avait achetés pour lui. Merde.

    — Dean n’a pas été trop dur avec toi, ça va ? Tu as de la fièvre ? demanda Sin le visage calme, mais ce n’était pas suffisant, alors il tendit également la main pour toucher son front. 

    — Ce n’était pas brutal et je n’ai pas de fièvre non plus, lui dit-il rapidement, car il avait peur que Phi Sin n’aille s’occuper de Phi Dean.

    — Alors c’est bien. Cette nuit-là, j’ai pensé que si tu pleurais et criais et qu’il n’arrêtait pas, alors je serais monté sur le balcon de ton appartement, déclara Phi Sin avec une expression tellement sérieuse que Pharm ne pût qu’avaler sa salive bruyamment. 

    Comme il était le fils aîné, il n’avait jamais eu de frère aîné pour s’inquiéter pour lui donc il ne savait pas vraiment comment gérer. Cependant, il se sentait étrangement bien, même s’il ne savait pas comment l’expliquer. 

    — Phi Sin… quel genre d’homme est ton père ?

    Quand il réussit à s’adapter, il commença à demander des informations afin de gérer la situation correctement. Il ne pouvait pas deviner comment étaient les frères de son père, mais si son oncle était comme son père, alors ce serait bien. C’était un homme simple et gentil avec ses enfants. 

    — C’est un policier, un commandant, un bourreau de travail plus précis qu’un dirigeant. Il était toujours en train de grogner contres ses enfants, expliqua Sin d’un trait, mais après y avoir réfléchi, il comprit qu’il était vraiment en colère contre son père. C’est un vieil homme fou et arrogant.

    Il tourna la voiture pour arriver devant un restaurant où il avait donné rendez-vous à son père. Quand la voiture s’arrêta complètement, il se tourna pour regarder son Nong qui était assis, pâle.

    — Mais c’est une personne raisonnable qui aime sa famille et qui sera un oncle gentil, termina Phi Sin en secouant vivement la tête de Pharm.

    Sin se moqua du jeune homme qui faisait la grimace, se contentant de le fixer sans bouger.

    — Allez viens, mon père est là.

    Pharm arrangea ses cheveux pour les remettre en ordre avant de serrer fort sa main et de fermer les yeux. Il n’arrêtait pas de penser aux paroles de son petit-ami. C’est bon. Tout allait bien, si quelque chose arrivait, Dean serait toujours à ses côtés. 

    Sans hésiter, le jeune homme rouvrit les yeux avant de descendre de la voiture et de suivre Phi Sin dans le restaurant. 

     

    Le magasin Forever Tea, situé au cœur de Siam, ouvrait généralement vers onze heures, mais aujourd’hui, il n’était que dix heures quand un visiteur se présenta au propriétaire qui l’emmena pour discuter au deuxième étage. 

    — Sin est le cousin de Pharm ? demanda Sorn en haussant les sourcils car lui aussi venait de découvrir ce fait. 

    — Phi Sin ne te l’a jamais dit ?

    Dean s’assit le visage tendu, les mains jointes posées sur la table et ses beaux yeux remplis de doutes et d’inquiétude. 

    — Normalement, je ne m’occupe pas de la famille de Sin, mais je comprends pourquoi tu as l’air si inquiet.

    Sorn versa du thé brun foncé glacé dans un verre transparent avant de le déplacer vers son Nong pour qu’il en prenne une gorgée et apaise la chaleur dans son cœur. 

    Dean regarda la condensation sur le verre tout en se remémorant lentement les doutes qui pesaient sur son cœur. En fait, il se demandait si le père de Pharm avait quelque chose à voir avec Korn. Mais le nom de famille de Pharm, Trivinij, n’était pas du tout dans sa mémoire, l’amenant à abandonner cette idée. De plus, il ne se souvenait pas du nom de famille de Korn, c’était comme si une fumée blanche le bloquait. 

    Mais s’il entendait à nouveau le nom de famille de Korn, il était sûr qu’il s’en souviendrait. 

    — Phi Sorn, quel est le nom de famille de Phi Sin ? demanda le jeune homme, même si ses yeux n’avait pas quitté le verre devant lui, il ne voulait pas que ce soit ce qu’il était en train de penser. 

    Sorn posa son verre vide sur la table et se versa de nouveau du thé glacé. 

    — Owe, tu ne l’as jamais entendu ? Le père de Sin passe souvent à la télévision. 

    Il n’y avait que peu de monde qui se souviendrait du nom de famille d’une personne dont il n’était pas très proche. 

    — Je ne sais vraiment pas. 

    — … Le nom de famille de Sin est…

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    — Tu n’as pas peur de moi ?

    — Pourquoi est-ce que j’aurais peur ? Tu es un fantôme ?

    — Si tu connaissais mon nom de famille, tu ne dirais pas ça, soupira Korn.

    Il était trop fatigué de devoir subir la même réaction des gens dès qu’ils savaient qui il était. 

    In inclina la tête sur le côté. 

    — Comment je pourrais le savoir ? demanda-t-il avant de sourire largement. 

    — Je m’appelle Korn Ariyasakul.

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    — Le nom de famille de Sin est Ariyasakul…

    Crash

    Le verre fut brisé, du thé brun se répandit sur le sol et Sorn sursauta sous le choc.

    — Hey Dean, qu’est-ce qu’il y a ?

    Son ami d’enfance se tenait la tête douloureuse, ses sourcils sombres se froncèrent en se touchant presque et sa veine temporale se mit à gonfler. 

    — J’ai mal à la tête.

    C’était douloureux comme si sa tête était sur le point d’exploser. La douleur était si intense qu’il dut serrer la mâchoire. Les souvenirs profondément enracinés luttaient pour sortir. C’était comme si des guêpes dispersées se rassemblaient en un même point. La vérité qu’il cherchait était tellement proche mais il ne pouvait pas la voir. 

    Comme Phi Sin était apparenté à Korn, pourquoi est-ce qu’il n'avait pas enquêté sur Korn et In ? Au lieu de cela, il avait dit qu'il ne pouvait pas continuer à enquêter sur les affaires de Korn parce que l’information avait été bloquée.

    Qui bloquait l’information ? Phi Sin l’avait-il bloqué lui-même ? Et où étaient-ils allés voir l’oncle de Pharm aujourd’hui ?

    — Merde ! Tu t’es mordu la lèvre jusqu’à ce que tu sois blessé. Allons à l'hôpital.

    Sorn se précipita vers Dean et cria à ses subordonnées de venir l’aider. 

    — Pharm… dit Dean d’une voix tremblante. 

    Son inquiétude pour son Nong était si grande que c’en était presque insupportable. L’hyperventilation de Pharm n’était pas une blague, surtout s’il subissait un choc psychologique grave. 

    Intouch… ne le blesse pas. N’enlève pas Pharm de ma vie.

    — Calme toi, d’accord ? Tout va bien.

    Quand il réussit à attraper Dean et l’installer dans la voiture, Sorn se précipita vers l’hôpital le plus proche. 

    Ne nous sépare pas…

    Argh.

     

    Pharm avala difficilement sa salive. Il était assis raide, le dos droit et terrifié par la personne assise en face de lui. L’homme, dans la cinquantaine, qui lui faisait face et le regardait avec intérêt.

    — Pourquoi tu le fixe comme ça ?

    Sin s’assit à côté de lui et Pharm roula des yeux avec sérieux. Chaque fois que l’homme voyait quelque chose qui l’intéressait, il devait toujours regarder comme ça.

    — Je n’ai pas vu mon neveu depuis près de dix ans, je ne peux pas le regarder ? répondit une voix basse et puissante se tournant vers son fils. Les yeux féroces noirs continuaient à fixer son neveu.

    — Euh, dit Pharm qui ne semblait pas comprendre. Monsieur… Oncle…

    — Appelle-moi oncle Krit. Tu ressembles vraiment à ta mère, marmonna l’oncle en détournant son regard et en s’appuyant contre la chaise confortable. 

    Il avait perdu son père quand il avait dix ans, alors personne ne lui avait dit s’il ressemblait plus à sa mère ou à son père depuis longtemps. En plus, les gens disaient que son petit frère Phum lui ressemblait. Donc en résumé, personne ne ressemblait à son père ?

    — Détends-toi, je ne vais pas te mordre. Apprenons à nous connaitre, avant d’aller rencontrer ton grand-père, dit Oncle Krit en laissant apparaître un sourire ridé qui le vieillissait et atténuait grandement son agressivité. La dernière fois que l’on s’est vu, c’était à un enterrement.

    — Ah, tu es aussi venu à l’enterrement de mon père ? demanda Pharm, ses yeux s’écarquillèrent car pour autant qu’il se souvienne de ce jour-là, il n’y avait aucun parent de son père. 

    — Bien sûr que j’y suis allé, c’était mon frère, même ton grand-père y est allé. Quand nous sommes allés lui rendre hommage, il semble que l’on soit habitué à faire les choses sans rien dire. 

    Une grande main se tendit par dessus la table et toucha la main de son neveu. Les yeux de Pharm étaient brillants et son oncle y vit ceux de son propre frère.

    — C’est dommage, dit Pharm qui était triste car il aurait voulu en savoir plus sur la famille de son père. Ma mère ne m’a jamais parlé de la maison de grand-père. Je voulais savoir, mais je n’osais pas demander. 

    Il jouait avec le verre qu’il tenait dans la main, c’était étrange que son Oncle tende la main et lui caresse la tête, mais c’était chaleureux et cela lui rappelait son père qui était mort depuis longtemps.

    Krit rit doucement.

    — Ce n’est pas étrange. Ton père était très en colère contre ton grand-père. Il était fort et têtu, même marié, il a changé son nom de famille pour celui de ta mère, penses-y.

    — Pourquoi papa était en colère contre grand-père ?

    Pharm ne comprenait pas. Combien de douleur une personne doit ressentir pour couper les ponts avec son propre père. 

    — Parce que grand-père lui a fait perdre celui qu’il aimait le plus. 

    Le regard d’Oncle Krit s'assombrit, ce qui rendit Pharm encore plus stupéfait. Celui-ci pinça ses lèvres se sentant coupable d’avoir demandé une telle chose. 

    La personne que son père aimait le plus… c’est ça ?

    — Oh, mais maman m’a parlé d’Oncle Krit, dit Pharm, en changeant rapidement de sujet pour atténuer l’atmosphère morose. Maman m’a dit que c’est toi qui m’a donné mon nom.

    Oncle Krit haussa les sourcil et se pointa du doigt.

    — C’est moi qui te l'ai donné ?

    Le jeune homme hocha la tête d’un air sérieux. 

    — Mon nom Pharm signifie pouvoir. Quant à mon petit frère, il s’appelle Phum ce qui signifie terre. 

    Oncle Krit réfléchit un instant avant d’écarquiller les yeux puis de sourire. 

    — Je me souviens. 

    Pharm était secrètement soulagé, si son Oncle avait dit qu’il ne se souvenait pas de ce fait, il n’aurait pas réussi à affronter le reste de la conversation. 

    — Je suis celui qui a donné son nom à Phum, quant à toi… c’est un autre oncle qui te l’a donné.

    Krit ferma les yeux et revisita ses souvenirs d'enfance. Ce jour-là, quand des frères s’étaient disputés pour des bêtises.

     ----------------------------

    — Pourquoi notre famille aime nous donner des prénoms qui se ressemblent tant ? C’est tellement embarrassant. 

    Deux jeunes gens se retournèrent pour regarder leur petit-frère qui avait ouvert la bouche pour se plaindre dès son retour à la maison.

    — Non, c’est bien, cela montre clairement que l’on est frère.

    Krit, qui était allongé sur le sol, se retourna et s’assit. Son jeune frère n’avait que quinze ans et commençait à avoir des problèmes. 

    — Oh ce n’est pas cool. Si j’avais des enfants, ils n’auraient pas de prénom comme ça.

    Kaj, le plus jeune de la maison Ariyasakul, jeta son sac par terre et se dirigea vers son frère aîné qui se trouvait sur le canapé, il regarda le livre qu’il lisait et fronça les sourcils.

    — Tu lis encore quelque chose de difficile.

    Il ne comprenait pas quel était le plaisir de lire un livre en anglais ?

    Le frère aîné ne répondit pas, il bougea simplement le coin de ses lèvres formant un sourire en guise de réponse. 

    — Hey, écoute, quand tu auras un bébé, c’est moi qui le nommerai.

    Krit tira son Nong pour le faire s’asseoir comme lui sur le sol, puis il frotta la tête jusqu’à ce qu’il soit tout décoiffé. 

    — Oh et comment je peux être sûr que tu ne vas pas nommer mon fils ‘poulet’. Whao attends une minute, je dois penser à un nom au cas où.

    Le plus jeune fit rapidement un visage sérieux. Quel était le problème de se battre pour le prénom de votre futur enfant ? Ce n’était pas juste du tout. 

    — Pharm…

    Krit et Kaj levèrent la tête vers la source de la voix. Leur frère aîné posa alors le livre à côté de lui et ses yeux perçants regardèrent droit devant eux sans but précis. 

    — Hein ? s’exclama Kaj se demandant s’il ne devenait pas sourd. C’est une blague ?

    — Et bien, je veux dire le pouvoir. Comment ton fils aura le pouvoir de tout surmonter ? S’il s’appelle Pharm alors il pourra le faire. Il aura le pouvoir de ne pas se décourager et de réaliser ses rêves. 

    — Hey, qu’est-ce qui ne va pas avec toi ? Ai Kaj doit avoir deux fils maintenant, je vais nommer l’autre fils. Que penses-tu de Phum ? Ah Ah.

    Krit éclata de rire, plus il voyait le visage grincheux de son petit frère, plus il était satisfait.

    — Phi !! Tu sais quoi, je n’utiliserai pas ces deux prénoms.

     ----------------------------

    De cette conversation absurde de ce jour-là, il ne s’attendait pas à ce que plus tard, cela devienne en fait les prénoms de ses neveux, comme ils en avaient parlé.

    Des noms… ayant des significations liant les frères ensembles.

     


    Notes

    1/ En anglais dans le texte. 

    2/ Dessin bonus, le tatouage de Dean

    Chapitre 26 : La famille du père



  • Commentaires

    6
    Jeudi 13 Octobre 2022 à 17:12

    Merci pour ce chapitre 26.

    5
    Mercredi 12 Octobre 2022 à 22:04

    L'histoire avance doucement mais sûrement. On retrouve bien le drama, je trouve.

    Aaaah les histoires de famille, de tout temps, cela a brisé tellement de vie.

    Merci pour ce nouveau chapitre !

    • Voir les réponses
    4
    Mercredi 12 Octobre 2022 à 19:19

    merci pour cet excellent chapitre

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