• Chapitre 24 : Préparer votre esprit

    Chapitre 24

    — Oncle In, pourquoi le nom de famille de Papa est différent de celui de maman ou toi ? demanda un petit enfant de quelques années.

    Intouch jeta un coup d'œil à sa sœur avant d’embrasser les joues rondes de sa nièce. 

    — Notre nom de famille n’est pas le même, mais ton papa est papa.

    Il ne savait pas expliquer ce problème d’adultes à une enfant. Parce qu'à l’époque, alors que sa sœur allait épouser un étranger, leur père avait balayé l’idée d’un revers de main. A la fin, elle avait été autorisée à se marier, mais il ne lui avait pas permis de changer son nom de famille, ainsi les petits-enfants devaient utiliser le nom de famille Chatphotkin.

    Le visage de Alyn était perplexe, mais elle n’en demanda pas plus. Elle étreignit fermement son oncle bien aimé, même s’il la taquinait. Les petites mains touchèrent les joues de l’autre et In embrassa à plusieurs reprises les joues de la plus jeune. 

    — Quand je serai grande, j’épouserai Oncle In.

    La mère de la petite fille gloussa.

    — Tu ne peux pas l’épouser ma puce.

    — Oh, se plaignit Alyn avant de se pincer les lèvres en fronçant les sourcils. Pourquoi ?

    Les deux adultes se regardèrent, incapables d’expliquer à l’enfant curieux. Intouch embrassa à nouveau la joue de sa nièce. 

    — J’ai déjà quelqu’un dont je suis amoureux. Je suis désolé Alyn.

    La petite fille inclina la tête, elle ne pouvait pas imaginer que son Oncle aime quelqu’un plus qu’elle. 

    — Alors, tu vas l’épouser ? demanda-t-elle en regardant son oncle les yeux brillants.

    Se marier ?

    Cela n’arrivera jamais.

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    — Pharm !!! appela une voix alors qu’une sensation froide sur sa joue arrachait le jeune homme de son rêve. Ses yeux s’écarquillèrent et il prit une profonde inspiration. Ses mains serraient étroitement les manches de son petit-ami et juste devant lui se trouvait le visage de Dean qui avait l’air inquiet.

    — Je…

    Pharm, étourdi, regarda autour de lui, il était maintenant allongé sur le canapé et Dean lui essuyait le visage avec une serviette humide.

    — Calme toi, dit Dean alors que sa grande main attrapait le bas du visage de Pharm pour que ce dernier le regarde dans les yeux. Ne regarde que moi.

    La voix basse et rauque calma aussitôt celui qui paniquait encore.

    — Tout à l’heure, tu t’es mis à hyperventiler, puis tu t’es effondré, expliqua lentement Dean. Alors je t’ai amené sur le canapé. Comment tu te sens maintenant ? Tu as des nausées ? Des vertiges ? Est-ce qu’il y a un autre symptôme que des difficultés à respirer ?

    Pharm secoua doucement la tête. 

    — Je vais bien, je vais bien.

    Dean soupira de soulagement, il avait été vraiment choqué quand son Nong s’était évanoui. Il avait juste eu le temps de le rattraper, ce qui avait fait paniquer tout le monde. 

    — Tu ne veux pas aller à l'hôpital, petit ?

    Une voix forte venant de derrière fit se tendre Pharm. Il n’osa pas regarder dans cette direction, il n’osa même pas émettre un son. La confusion l’empêchait de l’accepter. Il ne se doutait pas que la présence d’Alyn provoquerait ses symptômes et il ne savait même pas si la mère de Dean l’accepterait ou pas.

    — Je… je vais rentrer à la maison…, dit Pharm en serrant ses mains sur l’ourlet de la chemise de son petit ami alors que ses yeux tremblaient d’anxiété.

    — Comment te laisser repartir dans ces conditions ? Dors ici, dit la mère de Dean en venant à côté d’eux avant de se pencher pour toucher la joue du jeune homme sur le canapé en lui souriant. Tu n’as pas peur petit ami de Dean, pas vrai ?

    Ses yeux s’écarquillèrent alors qu’il regardait la femme devant lui en état de choc, car cette fois, il pouvait clairement voir l’autre personne. Son visage était tellement beau, ses rides étaient presque invisibles, au point qu’il était difficile d'imaginer que son fils aîné ait plus de vingt ans. Ses longs cheveux noirs ondulés arrivaient jusqu’à sa taille et accentuaient son apparence aux origines du moyen-orient.

    Alyn avait si bien grandi.

    — Pourquoi ? demanda Pharm en hésitant alors qu’il jetait un coup d'œil à son petit-ami qui lui fit un petit sourire. Il était confus quant à la raison pour laquelle la mère de Dean savait qu’ils sortaient ensemble.

    — Vraiment mignon, répondit Alyn en tirant la joue du jeune homme qui avait une expression choquée avant d’attraper la main de Dean et de la serrer deux fois. Tout à l’heure, quand tu t’es évanoui, Dean t’a immédiatement rattrapé. Quand je lui ai demandé qui tu étais, il m’a répondu que tu étais son petit ami, j’étais choquée.

    Le visage de Pharm devint totalement rouge, il se tourna précipitamment pour regarder le plus grand. Attendez, Phi Dean avait raconté tout ça comme ça !?

    — Maman, tu en dis trop.

    La personne qui aimait garder une expression impassible toussa. Lorsque sa mère l'avait regardé, se demandant pourquoi il était si inquiet pour Nong, Dean avait paniqué et ça lui avait échappé. La mère était restée stupéfaite un moment mais avait réussi à rapidement assimiler la situation et reprendre contenance. 

    Le léger parfum de la femme, fit que Pharm la serra inconsciemment dans ses bras. Une voix douce et réconfortante alors que le toucher d’une main lui caressait doucement le dos.

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    — Oncle In, souris, dit une petite fille en caressant lentement le dos de son Oncle qui était toujours recroqueviller en pleurant. Alyn va jeter un sort, Ooooooooh.

    Alyn jeta le sort tout en lui tapotant le dos sans s’arrêter, jusqu’à ce que son Oncle éclate de rire. Même si son père lui avait interdit de sortir avec Pakorn, il y avait toujours une petite fille pour l’encourager.

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    — Ooh… mon dieu.

    Un murmure près de son oreille recouvrit le souvenir, alors que l’eau chaude accumulée au coin des yeux de Pharm s’écoula. 

    Le manque, le manque, l'esprit était brisé.

    — Tout va bien.

    La mère de son petit ami réconforta le jeune garçon qui était encore confus. Sans aucune raison, elle se sentait affectueuse et familière envers lui. Probablement parce que l’atmosphère autour de cet enfant était semblable à quelqu’un dont elle ne pouvait pas se souvenir.

    — Je suis désolé, murmura Pharm en se reculant légèrement, les joues rouges. 

    Il se sentait embarrassé par tous les yeux qui le fixaient, que ce soit Phi Del ou même la personne qui était en train de l’étreindre. Tout le monde semblait inquiet pour lui. 

    — Ça va aller, va d’abord te reposer, tu dois être fatigué, dit la mère de Dean en essuyant les yeux de Pharm avant de se tourner vers son fils. Papa s’est arrêté pour s’occuper de certaines affaires à l’entreprise, il va probablement rentrer tard à la maison. On ferait mieux d’en parler demain.

    Dean hocha la tête, puis il s’approcha de son Nong et essaya de le prendre à nouveau dans ses bras, mais Pharm refusa à la hâte en rougissant, confirmant qu’il avait complètement repris ses esprits. Il montèrent à l’étage dans la chambre de Dean et dès que la porte fut fermée, Dean serra Pharm dans une étreinte forte et lui embrassa durement la tempe. 

    — Tout va bien.

    — Sniff… Alyn… Alyn, pleura Pharm en s’accrochant à Dean, son visage souriant était maintenant trempé de larmes. 

    Il appelait le nom de la nièce de In, sanglotant comme s’il était en train de suffoquer, puis cela se transforma en un cri rauque. La douleur qu’il ressentait d’avoir trouver quelqu’un d’important qui avait été perdu, mais qu’il ne pouvait que regarder. 

    Il ne pouvait pas lui parler, il ne pouvait rien faire. Il ne pouvait pas lui dire, je t’aime autant qu’avant, parce que non… il n’était pas Intouch.

    Il n’était plus l’Oncle d’Alyn.

    — Sshhh, bon garçon, je suis là, murmura Dean encore et encore tout en caressant le dos de Pharm qui tremblait dans ses bras. Tes yeux vont te faire mal.

    Il sentait l’humidité s’infiltrer dans le tissu de sa chemise. Il porta son Nong pour le faire s’asseoir sur son lit puis il s’accroupit devant lui en essuyant ses joues humides. 

    — Je… hic… Alyn me manque, sanglota difficilement Pharm pour s’expliquer avant de taper sur sa poitrine comme si la douleur était insupportable. Ici… ça fait tellement mal. Intouch… aime tellement sa nièce mais… elle ne se souvient pas…

    Alyn ne se souvenait pas de cet homme.

    — Quand Intouch est mort, Alyn était encore jeune, non ? demanda Dean en relevant les cheveux de son Nong pour voir clairement son visage. Elle avait six ou sept ans.

    Pharm hocha la tête, il essayait de comprendre, mais la tristesse était tellement intense qu’il ne pouvait pas s’empêcher de pleurer. L’enfant de sept ans était peut-être triste que son Oncle soit mort, mais bientôt elle l’avait oublié.

    — Tu veux prendre une douche ? L’eau chaude devrait te faire te sentir mieux, demanda Dean en essuyant les larmes inarrêtables, jusqu’à ce qu’il se demande comment Pharm pouvait être capable d’en produire autant.

    Dean n’attendit pas de réponse, il se rendit dans la salle de bain pour remplir la baignoire avant de préparer des vêtements pour celui qui était maintenant occupé à essuyer ses larmes. Il se demanda s’il ne devrait pas trouver un tissu chaud pour mettre sur ses yeux. 

    — La baignoire doit être pleine, entres-y et prends un bain. Ne verrouille pas la porte de la salle de bain.

    Il frotta la tête de Pharm qui le fixait avec incrédulité. Sa main tira encore sur l’ourlet de la chemise de Dean, il avait l’air inquiet.

    — Qu’est-ce qui ne va pas ? demanda Dean en regardant la main qui ne voulait pas lâcher prise, l’empêchant de bouger. 

    — Je… je ne veux pas être seul, répondit Pharm d’une voix basse, mais Dean l’entendit de ses deux oreilles.

    Dean haussa les sourcils et s’approcha du plus jeune dont le visage devint rouge. Pharm repoussa Dean aussi fort qu’il put. 

    — Je vais aller prendre mon bain. Merci Phi Dean.

    La porte de la salle de bain claqua et Pharm se laissa glisser sur le sol. Il se tapota les joues, gêné d’avoir dit quelque chose d’aussi embarrassant que ça. Il posa son visage rougit contre ses genoux raides. C’était vrai qu’il ne voulait pas être seul, parce que cela lui faisait penser au passé qui ne cessait de resurgir. 

    C'était le karma qui le rattrapait cruellement. Cela le faisait souffrir dans son coeur mais il ne pouvait pas regarder celui qu'il aimait sans pouvoir le montrer.

    Pharm se leva pour se déshabiller et se lava vigoureusement le visage avant d’entrer dans la grande baignoire. L’eau chaude l’aida à se détendre. Il ferma les yeux et les larmes coulèrent à nouveau. L’anxiété mélangée à la timidité le faisaient nerveusement penser à demain. 

    Et si le père de Dean ne pouvait pas les accepter ? Et s’il nous ordonnait de rompre comme Korn et In ? Il ne pourra plus revoir Phi Dean, Alyn ou Phi An ?

    — Sniff…

    En pensant cela, les larmes le trahirent en coulant une fois de plus. Pharm se pencha progressivement jusqu’à ce que l’eau arrive à son menton, ses mains étreignant ses genoux qui étaient raides dans la baignoire.

    Non, non, ne le prenez pas comme ça. Il va mourir.

    — Phi… Dean.

    S’ils devaient les séparer à nouveau, il ne s’en remettrait pas.

    — Sssssh, pourquoi tu pleures ?

    Surpris, Pharm sursauta et faillit se noyer. Des bras puissants le remontèrent avant qu’il ne s’étouffe. Pharm ouvrit de grands yeux, la bouche entrouverte.

    — Phi !?

    Phi Dean était maintenant assis à côté de la baignoire et Pharm ne s’en était même pas rendu compte. 

    Pourquoi ne portait-il rien ?

    — Moi aussi je vais prendre un bain, répondit Dean comme s’il avait deviné ce qu’il y avait dans l’esprit de Pharm. Sans rien demander, il entra dans la baignoire et attrapa son petit ami pour qu’il s’assoit entre ses genoux, en posant son dos contre son torse. 

    Le plus jeune devint rouge, mais mit le blâme sur l’eau qui était tellement chaude qu’elle avait fait rougir tout son corps. Surtout le dos, qui était collé contre la poitrine de Dean qui était tellement chaude qu’il fondait presque.

    Pharm s’installa avec raideur, faisant doucement rire Dean. Ce dernier lui frotta le bras avec de l’eau. La longue jambe de Dean qui était posée sur celle de Pharm provoqua un tremblement chez celui-ci.

    — Détends-toi, dit Dean en déplaçant sa main vers le haut, avant de masser sa nuque et ses épaules. Tu ne voulais pas être seul, pas vrai ? 

    Dean se pencha et embrassa la nuque de Pharm avec ferveur. 

    — Umhh… grogna Pharm.

    Il n’osa pas se retourner pour regarder les yeux de l’opportuniste. Il avait complètement oublié ses pensées et même les larmes s’étaient arrêtées comme si le robinet avait été fermé. Parce que maintenant, la situation derrière lui était beaucoup plus dangereuse. Ses yeux, qui étaient rouges et gonflés, regardaient ses jambes qui se trouvaient sous celles de Dean. Il était jaloux de ses muscles forts, sans savoir pourquoi. 

    Euh, ses jambes…

    Des yeux malicieux commencèrent à le détailler. Il loucha vers les cuisses de Dean étroitement pressées contre ses hanches. Il voulait voir le tatouage clairement, mais ils étaient collés dans une baignoire remplie et il ne pouvaient rien voir.

    Dean s’appuya contre le rebord de la baignoire, il aimait regarder son Nong contre lui qui observait à gauche et à droite. Comme s’il cherchait quelque chose, mais n’osait pas bouger. Dean hésita avant de décider de le taquiner un peu.

    — Si tu continues à reculer comme ça, je ne peux pas garantir ta sécurité, avertit-il, ce qui gela Pharm.

    Les bras puissant attrapèrent la taille de Pharm avant qu’il ne saute hors de la baignoire. Même si Dean ne pouvait pas voir son visage, la rougeur sur ses oreilles montrait que Pharm était extrêmement embarrassé.

    — Bon sang, Dean est un vaurien, s’écria Pharm en s’agitant et en essayant de soulever les bras de Dean et de les retirer d’autour de sa taille. 

    — Tu es tellement têtu, gronda Dean, mais il ne semblait pas du tout avoir peur de lui. 

    Au fil des jours, il avait commencé à savoir quand Pharm était vraiment en colère et quand il se plaignait. 

    Pharm sourit quand il se rendit compte qu’il ne pouvait aller nulle part. Il cessa de se tortiller et s’autorisa à se laisser aller en arrière, se reposant sur le torse large de Dean.

    — Ton père est dur ? demanda Pharm en levant une grande main de Dean pour jouer avec. Il plaça la sienne contre la paume de Dean pour les comparer et il sourit.

    — Je ne sais pas, répondit franchement Dean en plaçant son menton contre l’épaule de Pharm, permettant à ce dernier de continuer à s’amuser. Je ne parle pas souvent avec mon père, parce que chaque fois on reparle de l'histoire avec Grand-mère et alors je deviens dur avec lui.

    Pharm s’arrêta et réfléchit un instant. Ses yeux regardèrent ses orteils qui frottaient contre ceux que son petit-ami taquin. 

    — Peut-être que comme toi, ton père ne parle pas beaucoup, dit Pharm et même s’il n’avait jamais rencontré le père de Phi Dean, Pharm pensait que Phi An et Alyn avaient choisi la meilleure personne possible. Tu as déjà essayé d’engager la conversation ?

    — Tu veux que je te lave les cheveux ? demanda Dean en changeant de sujet.

    Il tendit la main pour presser le shampoing et entreprit de lui enduire la tête sans même attendre sa réponse. 

    — Phi Dean, tu es têtu, murmura Pharm, fermant les yeux alors que la mousse commençait à remplir sa tête. Tu dois être têtu comme ton père, j’en suis sûr.

    — Je ne te parle plus.

    La grande main fit semblant d’attraper la tête de Pharm pour la frotter, ce qui fit crier le Nong qui lui frappa le bras.

    — Hey, arrête Phi Dean.

    Pharm repoussa le bras de son amoureux. Quand il arrêta de bouger, il se redressa et se tourna pour lui faire face. La situation s'était soudain transformée, maintenant qu’il était assis à califourchon sur les cuisses de Dean dans la baignoire remplie. 

    — Je vais te laver moi aussi.

    Pharm n’aimait pas abandonner, même s’il avait le visage rouge et qu’il n’osait pas baisser les yeux, il tendit la main pour prendre du shampoing. Cette fois, il réussit à enduire la tête de son petit ami et cela se transforma rapidement en une guerre de mousse.

    Un éclat de rire retentit, ils se lavaient les cheveux à tour de rôle, y compris en embrassant le visage, les paupières, le bout du nez, les pommettes et les lèvres.

    — Peu importe la raison de mon père, dit Dean le visage acéré avant de poser son visage contre le torse blanc et humide. Ses yeux se fermèrent, laissant son Nong utiliser la douche pour rincer le shampoing pour eux. 

    — Nous ne serons jamais séparés.

    Pharm hocha la tête, donnant une réponse douce avec sa gorge. Il frotta du bout des doigts les mèches de cheveux, rinçant soigneusement le shampoing. L’eau chaude de la douche nettoya tout, même les larmes qui coulaient.

    Oui, nous ne serons jamais séparés.

    Quand ils sortirent de la salle de bains, Dean aida Pharm à enfiler son pyjama dont il avait retroussé les manches et les jambes. C’était attendrissant à voir, c’était inévitable quand la structure de leur corps était si différente, car Nong Pharm était vraiment beaucoup plus petit que lui. Pharm sauta sur le lit moelleux, le parfum familier de Phi Dean était comme un bon somnifère. Dès que sa tête toucha l’oreiller, ses yeux se fermèrent presque instantanément.

    — Pleurer jusqu’à en être épuisé, marmonna Dean derrière lui.

    Il se sentait à l’aise, il venait de prendre un bain chaud et relaxant. Maintenant il se sentait somnolent comme un enfant. Il alla éteindre la lumière de la chambre et le rejoignit dans le lit, s’allongeant à côté de lui.

    Dernièrement, ils avaient souvent dormi ensemble. La raideur de Pharm avait complètement disparu. Il pouvait y avoir encore une certaine timidité, mais elle était moins forte qu’avant. Dean donna un léger coup de coude avant d’ouvrir ses bras pour attendre et Pharm vint rapidement se lover dans son étreinte. Une grande main caressa en rythme le dos de la personne dans ses bras. Bientôt la respiration de Pharm ralentit, indiquant qu’il dormait. Dean eut un petit sourire sur ses lèvres avant d’embrasser son front, resserrant encore un peu plus le corps de son Nong contre le sien. Il fronça légèrement les sourcils quand il entendit le bruit d'une voiture se dirigeant vers la maison. Le bruit d’une conversation retentit à l’extérieur avant que le silence ne se fasse à nouveau.

    Papa était de retour…

    Tu as déjà essayé d’engager la conversation ?

    Ah bien y réfléchir… il ne savait pas. Est-ce que son père et lui avaient déjà essayé d’avoir une bonne conversation ?

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    Le rêve s'estompa comme un léger brouillard,  les entourant légèrement. Un contact doux enveloppait leurs peaux, partageant la chaleur de leurs corps respectifs. Le lit moelleux grinça énergiquement, accompagné de secousses. Sa respiration se bloqua, alors qu’il précipitait le mouvement jusqu'à ce que l'homme sous son corps crie étrangement. La force du picotement sur le haut de son bras poussa celui qui était agenouillé à profiter de l'instant jusqu'à ce que le plaisir culmine et ne se calme comme une mer après une pluie d'orage.

    — Je t’aime Pakorn, dit In en le regardant avec des yeux étincelants.

    Son visage était encore humide de transpiration, ses joues étaient tellement rouges que Korn ne put s’empêcher de se pencher et de les embrasser à plusieurs reprises.

    — Il est tard.

    Korn regarda le réveil sur la table de chevet puis il se leva et se tourna pour ramasser sa chemise et l’enfiler.

    Ils étaient actuellement au dortoir d’Intouch, ils étaient ensemble depuis le lever du soleil et jusqu’à ce qu’il fasse complètement noir. Korn ramassa une chemise et l’envoya à son petit-ami. Ils savaient qu’ils ne pouvaient pas rester ensemble trop longtemps, mais aujourd’hui était leur premier anniversaire, alors ils avaient séché l’école et profité de toute la journée. Un an était peut être court pour beaucoup de gens, mais pour eux, c’était énorme.

    — A plus tard.

    Le jeune homme embrassa vigoureusement les lèvres de son amant. Ils se sourirent, mais avant qu’il ne puisse partir, la porte de la chambre fut ouverte dans un claquement tonitruant.

    — Qu’est-ce que vous faites !!!

    Intouch ouvrit grand les yeux puis son cœur se serra. Il attrapa fermement le bras de son petit ami lorsqu’il vit la personne qui venait subitement d’entrer. 

    — Papa !?

    Korn poussa rapidement In pour le cacher derrière lui. Ses sourcils se froncèrent et il regarda les deux visages familiers qui se tenaient derrière la porte. Les sous-fifres de son père s’immobilisèrent, laissant le père d’Intouch se précipiter.

    Et le secret… n’était plus un secret.

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    Dean tressaillit et ses yeux gris vert s’ouvrirent en grand. Son souffle était rauque comme s’il venait de vivre tout ce qui venait de se passer. Il jeta un rapide coup d'œil à la porte et ,voyant qu’il n’y avait personne, il se calma. Il jeta un coup d’oeil autour de lui, le plafond blanc, les rideaux bleu foncé familiers… était-ce un rêve ?

    — … ne fais pas ça.

    Un gémissement à côté de lui le tira de ses pensées. La silhouette dans ses bras était tendue et ses deux mains le serraient étroitement.

    — Ne le frappe pas, Pakorn, papa… ne fais pas ça.

    — Pharm, Pharm. appela Dean, mais il n’osait pas le secouer car il avait peur de le surprendre et de déclencher une crise d’hyperventilation. Tu fais un mauvais rêve, ouvre les yeux.

    La voix profonde continua à répéter ces mots à l’oreille de Pharm, jusqu’à ce que celui-ci ne s’apaise. Pharm cligna à plusieurs reprises de ses cils humides avant de réussir à ouvrir ses yeux pour rencontrer ceux de Dean.

    — Phi Dean ?

    — C’est moi, dit Dean pour le rassurer, ses bras entourèrent le cou de Pharm et ce dernier se blottit contre sa poitrine. 

    — J’ai rêvé… j’ai rêvé que… le père d’Intouch était venu à notre rencontre… et il a attaqué Pakorn.

    Dans le rêve, le père d’Intouch avait frappé et crié, mais Pakorn n’avait pas reculé, il n’avait pas laissé Intouch se faire toucher une seule fois. 

    Dean se pencha avant de s'asseoir en entraînant Nong Pharm pour qu’il se redresse. Il tenait son petit ami dans ses bras se sentant indiciblement inquiet. C’était la première fois que lui et Pharm faisaient le même rêve en même temps. Dean se souvenait qu’après que le père d’Intouch ait frappé Pakorn, ils avaient de nouveau été séparés. Korn avait été sévèrement puni par son père, au point qu’il n’avait pas pu aller à l’université pendant une semaine. Les deux avaient été séparés pendant des mois jusqu’à ce qu’ils trouvent un moyen de se contacter en secret pour se rencontrer dans un restaurant. Ce fut leur dernière rencontre avant leur mort.

    — Ce n’est rien, c’est juste un cauchemar…

    Un cauchemar qui devrait bientôt se terminer.

     

    Dean et Pharm descendirent de la chambre vers sept heures trente. Comme aujourd’hui était un jour férié, le petit déjeuner était servi plus tard que d’habitude. Quand Pharm vit qu’il n’y avait que Don assis à table avec son téléphone, il se retira et demanda à Del, qui cuisinait aujourd’hui, s’il pouvait l’aider. La jeune femme était prête à montrer ses talents de cuisinière de porridge. Alors que l’horloge indiquait huit heures, le propriétaire de la maison descendit du deuxième étage alors que le parfum ambiant du porridge lui ouvrait l'appétit.

    Pharm aida son amie et la gouvernante à apporter le bol de porridge dans la salle à manger. Il se figea légèrement quand il vit qu’un visage inconnu était maintenant assis en bout de table. Une silhouette grande et bien bâtie qui ressemblait à celle de Dean, avec des cheveux courts et blancs. Son visage acéré s’intéressait au journal qu’il tenait d’une main, alors qu’il sirotait son café de l’autre.

    — Alors, les invités doivent servir la nourriture. 

    Aujourd’hui, la mère de Dean avait les cheveux attachés dans son dos. Elle avait salué Pharm à la hâte quand elle avait vu le petit ami de son fils tenant un bol de la cuisine. 

    — Ça ne me dérange pas d’aider, répondit Pharm en se dépêchant d’agiter la main après avoir posé le bol de porridge.

    Il s’assit à côté de Dean et fut un peu surpris quand il entendit le bruit du journal en train d’être replié.

    L’atmosphère à la table devint instantanément silencieuse.

    Le propriétaire de la maison, âgé de cinquante ans, regarda le nouveau membre de la maison avec intérêt. Pharm leva rapidement les mains pour lui faire un Waii et lui rendre hommage. Le père de Dean hocha la tête en guise de salutation et commença à prendre son petit déjeuner tranquillement. 

    — Mangez pendant que c’est chaud, dit-il d’une voix basse et rauque alors que ses yeux perçants regardaient son fils aîné qui semblait extrêmement embarrassé. On parlera après.

    Aujourd’hui, le petit déjeuner à la maison Wongnet était aussi calme que d’habitude. Le deuxième fils et la fille cadette de la famille jettèrent des regards vers leur père et leur frère avec méfiance. D’un autre côté, la mère gardait le sourire tout en servant la nourriture autour d’elle et régulièrement elle parlait avec son mari et rigolait de bonne humeur. C’était une image qu’ils connaissaient déjà tous. Leur mère était la lumière de la maison, donnant le sourire et faisant rire leur père. Don et Del avaient complètement hérité de cette partie de leur mère, alors que Dean lui ressemblait à son père. 

    Un jour, leur mère avait dit que si Dean et leur père restaient seuls dans la maison, elle serait aussi silencieuse qu’une maison abandonnée. Don et Del étaient d’accord, car ils avaient déjà vécu ça et ils ne voulaient plus jamais le revivre. 

    La gouvernante était en train de débarrasser la table. Aujourd’hui, la nourriture était tellement bonne qu’ils avaient tout terminé, ce qui fit sourire Del. Dans un autre moment, elle se serait assise pour discuter avec ses parents. Cependant, ce n’était pas un matin comme les autres, la jeune femme jeta un coup d’oeil à Don et tous les deux se firent un petit signe de tête. Ils avaient l’intention de partir afin de laisser Phi Dean discuter avec leurs parents. Mais dès qu’ils bougèrent, leur père au bout de la table parla d’un ton sec. 

    — Restez assis.

    Le frère et la soeur se réinstallèrent au même endroit.

    — D’accord, qu’est-ce que tu voulais dire devant toute la famille ?

    Cette fois la question s’adressait au fils aîné qui était assis près de lui et regardait son père dans les yeux. Dean jeta un coup d'œil à sa mère qui lui offrit un sourire pour lui montrer qu’il n’y avait aucun problème.

    — Tu as dû avoir les nouvelles de maman, dit Dean en serrant fermement la main de Pharm sous la table. Pharm est mon petit-ami.

    Pharm leva la tête et croisa les yeux du père de son petit-ami. Son cœur trembla quand il vit son regard calme. Les yeux Onyx les fixèrent avant que Dean ne pose leurs mains liées sur la table. 

    — C’est une bonne idée ?

    Dean fronça les sourcils.

    — Je pense que tout va bien.

    — Et vos parents ? demanda le père de Dean à Pharm qui sembla surpris.

    — Mon père est décédé, mais ma mère sait déjà que je sors avec Phi Dean. Elle ne s’y est pas opposée, répondit le jeune homme aussi simplement que possible sans cligner des yeux. 

    Honnêtement, il était tellement stressé que ses mains transpiraient.

    — Vous savez qu’après ça, il risque d’y avoir des ennuis. Vous êtes prêts à gérer tout ça ?

    Dean et Pharm se regardèrent avant de se tourner vers lui et de répondre d’une voix ferme à la personne devant eux.

    — Oui.

    Leur attitude obstinée et inflexible fit soupirer le père. Il se recula dans le fauteuil pour se détendre. Hier soir, sa femme lui avait expliqué que leur fils aîné avait ramené sa petite amie à la maison. Et cette petite amie était un homme. Il devait bien admettre qu’il avait été stupéfait pendant un certain temps, mais à aucun moment il n’avait pensé à une quelconque discrimination.

    Comment pouvait-il intervenir, alors que dans le passé, il avait été lui-même exclu. La douleur d'être arrêté et séparé. Les larmes versées par sa petite amie étaient également ancrées dans son esprit. En fin de compte, la belle-mère l'avait accepté, mais les choses qui avaient été conflictuelles auparavant ne s'effaçaient pas facilement. En effet, c'était le cas. A tel point qu'il s'en prenaient à son fils aîné. Frustré de voir que les enfants se rangeaient souvent du côté de leur grand-mère, ignorant leurs parents qui, eux, avaient dû lutter pour leur mariage. Quand ils avaient l'occasion de se parler, ils s'affrontaient sans cesse.

    Hier… sa belle-mère l’avait appelé, elle ne lui avait pas demandé grand-chose, mais elle lui avait dit de s’ouvrir et de parler à Dean. Si son fils ne parlait pas, il devait l’appeler en premier. Si son fils commençait à parler, il devait s’arrêter et l’écouter. Aujourd’hui, il suivait cet enseignement.

    En voyant que Dean ne parlait pas, il avait commencé la conversation, même si c’était frustrant en entendant les réponses brèves de son fils comment s’il avait peur qu’une fleur de Pikul tombe de sa bouche (1). Cependant, il répondait aussi d’une manière ferme et claire, montrant que le couple ne plaisantait pas. Il ne savait pas ce que l’avenir leur réservait, mais pour les parents…

    — Mon chéri, dit la femme en s’asseyant à côté de lui et en touchant légèrement le dos de sa main. Elle sourit et hocha la tête vers les deux enfants. 

    Son fils au visage impassible se pencha pour parler à son petit-ami. Ses yeux brillaient de tendresse comme son père ne l’avait jamais vu, c’était tellement étrange qu’il haussa les sourcils de surprise. 

    Oui, c’était tellement doux. 

    — Chéri !

    Celle fois, la belle épouse lui donna un coup de coude si fort qu’il tressaillit. L’expression inexpressive du propriétaire de la maison changea quand il fronça des sourcils et s’éclaircit la gorge. 

    — Si vous pensez que vous avez pris la bonne décision, alors peu importe. Ne venez pas pleurer plus tard. 

    Dean, Don, Del et Pharm regardèrent le père avec incrédulité. Ils ne pensaient pas qu’il accepterait quelque chose aussi simplement que ça. Quand il fut trop dévisagé, le père se sentit mal à l’aise, peu familier avec l’étrange atmosphère qui régnait. Il plissa les yeux vers sa femme, mais elle eut juste un petit rire. 

    Peu importe la décision de son fils, tant que son choix était inoffensif et pas destructeur, alors les parents ne pouvaient que le soutenir et l’aider à atteindre la rive en toute sécurité.

     

    — Ton père est charmant.

    Dean arrêta sa main alors qu’il aidait son Nong en trempant des châtaignes d’eau dans du sirop rouge jusqu’à ce que la couleur soit bien imprégnée. Ensuite il égouttait le sirop, puis mélangeait les châtaignes avec de la fécule de tapioca. Ses sourcils sombres se froncèrent, ne comprenant pas les pensées de Pharm.

    Pharm sourit en prenant les châtaignes mélangées à la farine et en les déposant dans l’eau bouillante. Il rit discrètement et doucement en repensant à tout ce qui s’était passé deux heures plus tôt. Lorsque le père de Phi Dean les avait acceptés, il avait attrapé la main de son petit ami pour lui rendre hommage. Au début, Phi Dean avait eu l’air réticent, mais il l’avait suivi. Quant au père, il semblait qu’il n’avait jamais rencontré une telle situation auparavant et qu’il était incapable de sourire. Il vit son visage devenir gêné et il pouvait maintenant assurer que le père et le fils étaient exactement pareils.

    Dur à l’extérieur, mais doux à l’intérieur. Têtu et gentil qui aimait garder un visage impassible, mais était en fait, vraiment chaotique à l’intérieur.

    — Comment ça charmant ? demanda Dean quand il ne réussit plus à le supporter. 

    Quand il finit de mélanger les châtaignes à la farine de tapioca, il passa le reste de farine au tamis pour la récupérer. Ensuite, il passa les châtaignes à son Nong pour qu’il les place dans l’eau bouillante. 

    Pharm leva les yeux et sourit à Dean.

    — Charmant tout comme Phi Dean, répondit-il avec un sourire effronté.

    Dean se retrouva sous le choc et émit un petit rire. Depuis qu’il était né, il ne s’était jamais vu comme quelqu’un de charmant. Il pinça ses lèvres tout en ignorant son Nong, avant de finalement punir la joue de son petit-ami en l’embrassant deux fois, jusqu’à ce que Pharm se mette à crier. 

    — On est chez toi Phi Dean, fit-il remarquer en faisant la moue avant de continuer en murmurant. Tes parents sont dans le salon.

    Pharm mit en garde Dean qui venait de lui voler un baiser. Il marmonna, frustré, tout en continuant de retirer les châtaignes qui étaient maintenant cuites en les plongeant dans l’eau froide. Ensuite, il recouvrit les châtaignes de poudre colorée et les transforma en beau rubis de couleur rouge.

    Le parfum du lait de coco mélangé au sirop de pandam embaumait la cuisine. Enfin Pharm mit les rubis dans un plat avant d’ajouter de la glace pilée. Il décora avec du jacquier et de la noix de coco avant de rajouter le lait de coco parfumé pour terminer. 

    — Prenez-le, vous pouvez le servir. 

    Le jeune homme se tourna vers la gouvernante qui avait été appelée pour l’aider à disposer les coupes à dessert sur un plateau. Au début, Pharm n’avait pas pensé à faire des collations, mais quand il avait vu un sac de châtaignes et de noix de coco, il n’avait pas pu s’empêcher d’en préparer pour les parents de Phi Dean.

    Surtout Alyn, qui, en voyant un rubis croustillant, dit que c'était une belle pierre précieuse. Si belle, qu'elle n'osait pas la manger. Il fallut alors la forcer à y goûter jusqu'à ce qu'elle finisse par accepter de manger.

    — Tu as goûté ?

    Alors qu’il ne restait plus que deux personnes dans la cuisine, Pharm, espiègle, prit une châtaigne dans le bol et la tendit vers Dean. C’était quelque chose qu’il faisait à chaque fois après avoir fini de cuisiner. 

    Le rubis croustillant était frais et rafraîchissant, le lait de coco avait un goût léger, juste comme il fallait, pas trop sucré et qui invitait à en manger plus. Le temps qu’il le réalise, la tasse avait été vidé.

    — Ce matin, ma mère m’a envoyé un message, dit Pharm en donnant une dernière châtaigne à Dean sans en manger lui-même. Ce dimanche, mon cousin viendra me chercher pour aller voir mon oncle. S’il n’y a rien de prévu, il m’emmènera peut-être voir mon grand-père.

    Dean prit la tasse vide et la posa sur le comptoir avant de regarder Pharm dans les yeux.

    — Tu veux que je vienne avec toi ? 

    Pharm ferma les yeux un instant avant de légèrement secouer la tête.

    — C’est bon.

    Sa bouche disait non, mais sa main tenait l’ourlet de la chemise de son petit ami en tremblant, au point que ce dernier put le sentir.

    Inquiet, pourquoi était-il si inquiet ?

    Les yeux gris-vert de Dean fixaient Pharm qui était immobile. Soudain, ses larges bras enlacèrent tout le corps de son Nong. Il posa la tête de Pharm contre sa poitrine et la frotta doucement. 

    — Vendredi est un jour férié… je peux venir et dormir chez toi ? murmura-t-il contre son oreille qui commença à virer au rouge. Dean savait qu’il était toujours gêné en l’entendant chuchoter comme ça. 

    Pharm hocha la tête, il aimait l’idée que Dean reste chez lui. Le fait d’être ensemble, de passer du temps à deux et de dormir l’un à côté de l’autre. Il était tellement heureux, qu’il oublia ses soucis. Et ce serait bien de passer du temps comme ça avant de rencontrer sa famille qu’il n’avait jamais vu avant.

    Dean fit claquer sa langue et baissa la tête jusqu’à ce qu’il touche la tempe de Pharm, il se remit à parler lentement… clairement. 

    — Cette fois, je ne ferai pas que dormir avec toi.

    — Hein ? s'exclama Pharm en levant le visage, les yeux écarquillés.

    Au début, Pharm n’arrivait pas à traiter l’information. Dean resta tranquille à l’observer, donnant le temps à son Nong de comprendre la phrase qu’il avait prononcé. C’est alors que la couleur rouge s’étendit progressivement de ses joues, à son cou, jusqu’à ses oreilles. L’expression maladroite et impuissante sur son visage était tellement mignonne que la vilaine personne ne put s'empêcher de se pencher et d’embrasser vigoureusement le front brûlant de Pharm.

    — Je te laisse une semaine pour préparer ton coeur, dit-il en déplaçant ses lèvres sur la joue rouge. J’attends depuis longtemps, je n'attendrai plus. 

    En finissant de parler, il déposa un léger baiser sur ses lèvres finies. Dean s’écarta et lui tapota doucement la tête. Il sourit avant de s’excuser puis il quitta la cuisine pour rejoindre ses parents dans le salon. Dans la cuisine, il n’y avait plus que Pharm debout, les yeux grands comme des soucoupes. 

    Une semaine ?

    Tu ne vas pas “juste” dormir avec moi ?

    Phi Dean.

    Phi Dean.

    Phi Deaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaan !!!!!




    Notes

    1/ Qu’une fleur de Pikul tombe de sa bouche, il s'agit d'un conte thailandais, je vous l'ai écrit juste ici



  • Commentaires

    1
    Mercredi 28 Septembre 2022 à 22:51

    Hum... ça avance tout doucement, mais sûrement. Toujours aussi beau à lire cette relation qu'ils ont ^^

    merci pour ce nouveau chapitre !

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