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23ème Chaos
23ème ChaosLe Meilleur Des Jours
Finalement, le jour du tournoi de football est enfin arrivé. Vous pensiez que toutes ces répétitions étaient fatigantes ? Le jour J est bien pire. Je n'ai pas pu dormir la nuit dernière parce que j'étais trop occupé avec les uniformes, les instruments et une tonne d'autres choses. J'ai juste fait une sieste vers 2h du matin mais Ohm m'a réveillé en me donnant un coup de pied à 2h25 exactement parce qu'il y avait un problème avec un cor. Non mais bordel ! J'avais déjà réparé cette merde l'autre jour. Peut-être qu'il est temps d'en acheter un nouveau. Donc, en gros, je n'ai pu profiter que de 25 minutes de sommeil avant que je n'aie à traîner mon corps éreinté et à peine fonctionnel jusqu'au stade Suphachalasai, alors que les poules elles-même n'étaient pas encore levées.
Le soleil matinal nous réchauffe sans la moindre pitié et plusieurs des membres de la fanfare se sont déjà évanouis. J'ai dû me précipiter jusqu'au kit de premiers soins qu’heureusement on a emmené avec nous. Finalement, je me suis retrouvé à tenir un talkie-walkie dans une main et le kit dans l'autre. En plus, il faut constamment que je rafistole des instruments qui ne fonctionnent plus. Et parfois, quand on a un besoin urgent de quelque chose, il faut que je demande à des cadets qui n'ont rien à faire de courir jusqu'à Siam pour nous le rapporter. Jusqu'à présent, ça a donc été une journée très agitée.
— Hé ! Ne t'évanouis pas ! Ne t'évanouis pas !
Et voilà. Je me retourne rapidement pour retenir Nong Ae, le joueur de clarinette, dont le visage est complètement dépourvu de la moindre goutte de sang. J'attrape une serviette et le lui tapote. Non seulement je dois m'assurer que ces mecs restent en vie, mais en plus il faut que je sois à l'affût des messages sur le talkie-walkie qui peuvent arriver à tout moment. Je commence à avoir des vertiges moi-même.
— Bank à Noh. Est-ce que le groupe est prêt ?
Je sursaute quand j'entends mon nom sortir de cet appareil. Je me dépêche de répondre :
— Noh à Bank. On est prêts.
— Alors mettez-vous en position.
Nous y voilà. Courage. Je fais une petite tape dans le dos aux membres de la fanfare pour les faire se lever avant d'essayer de joindre Film via le talkie-walkie. Il semble avoir disparu.
— Noh à Film. S'il-te-plaît, positionne-toi. Je suis sur le point d'envoyer la fanfare sur place, terminé.
— Film à Noh. Oui, oui, je suis sur le chemin.
Je suis sûr qu'il était en train de reluquer les filles. Je remue la tête avant de me mettre en tête du groupe pour mener les juniors à l'endroit où ils sont censés aller. Mais à ce moment-là, j'entends une voix appeler mon nom dans le talkie-walkie.
— Earn à Noh. N'oublie pas ce qu'on a prévu de faire, okay ?
Ah, ce bâtard. Mais d'où il sort, bordel ? Je fixe le talkie-walkie avec un regard interloqué avant de répondre :
— Noh à Earn. Ouais, laisse-moi juste finir avec ça d'abord.
Le talkie-walkie plonge dans le silence quelques instants avant que quelqu'un d'autre ne dise.
— S'il-vous-plaît, ne faites pas les imbéciles avec les talkies walkies.
Je ne peux pas m'empêcher de laisser échapper un rire. Les juniors se retournent vers moi, l'air confus.
C’était la voix de Phun.
La fanfare commence à entrer dans le stade, ce qui signifie que mon travail ici est fini. Je n'ai plus besoin de rester dans le coin (Film et Ohm s'occupent déjà du reste). Mon nouveau travail, toutefois, est de me précipiter jusqu'au bureau sous des tribunes pour contrôler les écrans, m'assurer que tout se déroule sans incident et s'il y a le moindre problème, prévenir Film.
Je cours à moitié jusqu'à ma destination. Je remarque plusieurs membres de divers départements tels que l'équipe de pom-pom boy, l'équipe technique, celle de la conception, tous vêtus d'une combinaison et s'agitant dans tous les sens. Je salue Mark, qui fait partie de l'équipe de conception, de la main. Il a un regard anxieux alors qu'il essaie de faire des changements dans la répartition des tribunes. Il trouve quand même le temps de me saluer en retour. (Sérieusement ?). Près de lui, je vois Mo, qui travaille au département technique aujourd'hui et semble avoir une discussion angoissée avec ceux qui bossent à l'approvisionnement. Ils ont une sorte de plan dans les mains. Tout le monde semble très occupé à faire ses propres choses.
Je suis à la recherche d'un écran en mesure de m'aider. Je n'ai pas besoin d'errer trop longtemps vu qu'un élève de seconde me fait signe.
— Celui-là, Phi.
Je lui souris et cours m'asseoir à ses côtés. Je regarde la fanfare et les troupes avant elle défiler à l'intérieur du stade. Pour être franc, je ne suis pas si attentif que ça à l'écran vu que je suis trop occupé à parler de Pang Ya avec Paeng (Film et Ohm ne doivent jamais l'apprendre).
Comme on pouvait s'y attendre, je repère quand même le dos de Phun, que je vois un court moment. Il porte une combinaison et travaille dans les parages. (Il travaille au département technique. Je viens tout juste de le découvrir, en voyant sa tenue). Cependant, je ne lui prête pas réellement attention, toujours dans ma conversation avec Nong Paeng. Enfin, je l'étais en tout cas, jusqu'à ce qu'il se taise.
— Qu'y a-t-il, Phi Phun ?
Quoi ? Qu'est-ce que c'est que ce bordel ? Je tourne la tête dès que j'entends la voix de Paeng. Phun Phumipat se penche sur moi de manière très impolie, alors qu'il porte toujours son casque audio.
— Je peux m'asseoir ici ? Changeons nos places, dit-il à Nong Paeng.
Je voulais vraiment le frapper à la tête. Paeng abandonne évidemment son siège puisque Phun abuse de son autorité de Senior. Heh heh heh. Il a encore l’affront de faire un grand sourire avant qu’il enlève son casque et le passe au junior.
— Prends-ça. Earn donne des directives sur le canal 2.
Là d'où je viens, on appelle ça refiler ses responsabilités à quelqu'un d'autre.
— Il va être capable de le faire ? murmuré-je à Phun.
Mais il me fait un sourire détendu et met le casque en mode « on ». Maintenant, il est branché sur le canal 11, comme moi.
— Bien sûr, ne le sous-estime pas, dit Phun alors qu'il appuie sur quelques touches du clavier pour changer l'angle de la caméra afin d'obtenir une meilleure vue de la fanfare. Je te connais mieux que lui, de toute façon.
— Arrête de raconter n'importe quoi…
Je le reprends mais je ne peux pas m'empêcher de sourire pour moi-même vu que l'angle de vue est bien meilleur maintenant. Je préviens Film via talkie-walkie dès que je remarque un problème ou une erreur.
Rapidement, les troupes et les derniers membres de la fanfare quittent le stade. Je pousse un gros soupir de soulagement car tout s'est passé sans incident. Enfin, en dehors de Ngoi qui s'est trompé de clef deux fois en jouant de la flûte. Je lui botterai le cul plus tard.
Soupir
— Alors, t'as fini pour aujourd'hui, non ? demande Phun tout en changeant l'affichage de la caméra pour revenir aux tribunes des pom pom boy comme c'était avant.
Je ne sais pas quoi lui répondre étant donné que techniquement, j'ai terminé, mais que d'un autre côté, ce n'est pas vraiment le cas.
— Il faut encore que j'aille voir Earn.
— Ah oui, qu'est-ce qu'il a voulu dire tout à l'heure ?
Phun saisit l'opportunité pour me le demander. Je m'étire avant de lui répondre.
— Il m'a aidé avec le budget du club, tu te souviens ? Donc, il m'a demandé si je pouvais lui apporter quelques boissons de notre club vu qu'il n'a personne pour lui en donner.
J’ai fini et je suis sur le point de me lever pour faire ce que j’ai dit à Phun, mais il me tire en arrière pour me faire rasseoir.
— Alors, tu n'as pas besoin d'y aller.
— Et pourquoi ça, bordel ?
Je fronce les sourcils en regardant Phun qui sourit devant l'écran alors que les pom pom boy scande quelque chose de particulièrement agaçant. Néanmoins, j'ai le sentiment que Phun est beaucoup plus irritant encore à ce moment précis.
— Eh bien, je… je l'ai déjà remboursé. Et je lui ai rendu les plaques, aussi, répond-il rapidement avant de parler dans le talkie-walkie. Écrans à la Team d’encouragement. S-30 est incorrect, s'il-vous-plaît rectifiez le tir.
— Minute ! On a pas encore fini de parler, là !
Je tire sa manche pour l'empêcher de taper sur le clavier.
— Si, rit-il avant de continuer à ajuster l'angle des caméras.
— Qu'est-ce que c'est que ce bordel ? Tu l'as déjà remboursé ? L'école a débloqué les fonds pour notre club, ça y'est ?
— Pas encore.
— Comment tu l'as remboursé, alors ?
— Je ne te le dirai pas. Écrans à l’équipe d’encouragement. Vérifier E-14, s'il-vous-plaît.
Ce con continue d'éviter le sujet. Je plisse le nez dans sa direction (même s'il ne me regarde pas) avant de lever mes miches de là.
— Il faut quand même que j'y aille. Je le lui ai promis.
Pour la deuxième fois, il me tire en arrière pour me faire rasseoir. Ah bien sûr, pour faire ce genre de truc, t'es un rapide.
— Tu sais comment on se sert des écrans, non ? demande-t-il.
J'acquiesce même si je ne vois pas bien où il veut en venir.
— Tu veux avoir une combinaison ?
Mais maintenant je ne sais pas si je devrais acquiescer même si, intérieurement, je meurs d’envie d’en porter une. Je le fixe avec les sourcils froncés.
— N'aie pas l'air si méfiant. Je sais que tu veux en avoir une. Suis-moi. Tle, tu peux t'occuper de ça un petit moment ? Je reviens tout de suite, dit-il en m'entraînant après lui.
Qu'est-ce qu'il a en tête, bon sang ?
On s'arrête dans les vestiaires de l’équipe d’encouragement. La zone est complètement vide car ses membres sont déjà partis attendre leur tour devant l'entrée du stade. Je reste là, debout, un regard confus sur le visage, alors que Phun baisse la fermeture éclair de sa combinaison
— Wo ! Wo ! Wo ! Wo ! Wo ! Qu'est-ce que tu fous là ?!
Est-ce qu'il a l'intention de me violer ici et maintenant ?! Pas moyen ! Le sol est trop dur ! Attendez ! Je veux dire, je ne vais pas le laisser faire !
Il ignore mes protestations et continue de se déshabiller. Je ferme les yeux et les serre fortement pour ne rien voir d'obscène. Je peux entendre le son d'un vêtement qu'on enlève.
Après un petit moment, je sens qu'on jette quelque chose sur mon épaule. J'ouvre un de mes yeux pour voir Phun devant moi, vêtu d'un tee-shirt blanc et d'un boxer. Il sourit et remue la tête comme pour rire de moi.
— Faisons un échange. Donne-moi tes habits.
Bon dieu… facile à dire, pour toi. Tu avais une combinaison, donc tu portes toute une autre tenue en-dessous. Mais tout ce que je porte, moi, c'est un tee-shirt et un jean, rien d'autre !
— Va te faire foutre. J'ai plus envie d'en avoir une, de toute façon.
— Mais je l'ai déjà retirée. Allez ! On ne devrait pas laisser Tle seul trop longtemps, avec tout ce qu'il y a à faire.
J'hésite une seconde avant de pointer mon doigt dans sa direction.
— Alors, retourne-toi !
Qu'est-ce que j'ai dit de drôle ? Pourquoi il se marre comme ça ?
— Pourquoi est-ce que tu joues les timides ? On est… tous les deux des mecs.
Je suis sûr qu'il pensait à quelque chose d'autre durant cette longue pause avant « tous les deux des mecs ». Ce connard ! D'accord, normalement, je cède rapidement aux gens, mais pas cette fois ! Je continue de le pointer du doigt et lui redis de se tourner.
Il ricane.
— Tu as l'intention d'enlever tous tes vêtements ou quoi ? Donne-moi juste ton jean, ça ira. J'ai déjà un tee-shirt. Et puis tu devrais garder le tien sous la combinaison, sinon ça va gratter, tu sais.
Ah, c'était ça, alors. Pourquoi suis-je aussi stupide ? Je fixe la combinaison avec une certaine confusion avant de décider de retirer mon jean (j'ai un boxer dessous) et de le balancer à Phun. Donc maintenant, on porte des vêtements qui ne nous appartiennent pas..
Je regarde la combinaison kaki que j’ai, je me sens complètement exaltée. Malgré le fait que ça dise 'Techque' au lieu de 'Swasdikarn' comme je le rêvais, je pense toujours que ça a l’air incroyablement cool.
— Je ne te la rendrai pas.
Je le menace.
— Non, bien sûr, si tu es assez courageux pour faire tout le chemin jusqu'à chez toi dans cette tenue, garde-la, répond-il avant de me guider hors du vestiaire.
Je retourne au bureau des écrans de surveillance et sourit à Nheng, qui semble un peu surpris vu qu'il attendait Phun et que c'est moi qui me pointe à sa place. Hé hé. Je peux m'occuper de ça, tu sais. Gérer les écrans et tout le toutim, fais-moi confiance.
Je m'étire un peu le cou pour me soulager la tête avant de récupérer le casque audio laissé par terre à gauche et de le mettre sur mes oreilles. J'appuie sur un bouton et voit Earn sourire alors qu'il donne des instructions à des cadets. Et le voilà. Phun marche vers lui avec une boisson dans les mains
Je ne peux pas m'empêcher d'éclater de rire quand je vois l'expression choquée d'Earn au moment où il réalise que c'est Phun qui lui donne à boire et non moi. Il peste rapidement sur la canal 11 comme quoi je lui ai fait un sale coup. Je peux entendre Phun rire en fond. Je trouve ça très drôle moi-même (ah ah) mais je me retiens de rigoler car je me ferais crier dessus. Je m'excuse simplement auprès de Earn puis reporte mon attention sur les écrans pour afficher les tribunes de l'équipe de conception.
Le temps passe vraiment vite. Il y a un véritable brouhaha sur la pelouse du stade et aussi dans les tribunes avec divers mots qui sont scandés tout au long du match. Il y a aussi eu plusieurs tentatives de buts infructueuses dans un court intervalle, ce qui échauffe encore l'atmosphère. Tous les anciens étudiants sont aussi bruyants que les élèves actuels. Je ne peux m'empêcher de me laisser gagner par cette excitation alors que je regarde toujours les écrans. (Je vois tout ce qu'il se passe).
J'ai récupéré la mission de Phun, qui était de s'occuper de la surveillance vidéo et des autres équipements. Il y a eu un tas de problèmes et j'ai fini par aller directement voir des membres du staff dans leurs tribunes respectives pour leur en parler, vu qu'il y avait trop de personnes qui utilisaient les talkies walkies. Parfois, c'était même difficile de savoir qui était au bout de la ligne. C'était plus simple d'aller voir les gens. A chaque fois que je me pointais près des tribunes, Earn me fusillait du regard. Des amis autour se moquaient même de lui. Pendant ce temps, Phun continuait à se montrer odieux, en le faisant manger et en l'obligeant à boire des trucs. Ça donnait l'impression de lui rendre service mais il semblait que ça énervait Earn plus qu'autre chose. Ça a fini par devenir un sketch pour les personnes qui travaillaient aux tribunes. (Ah ah). J'ai ri avec eux dans cette atmosphère relaxante qui s'était instaurée. Même si c'était crevant, avoir beaucoup d'amis travaillant ensemble pour atteindre un but comme celui-ci m'incitait à faire encore plus d'efforts.
Phun a continué à se porter volontaire pour être l'assistant personnel d'Earn pendant toute la durée du match. Cependant, il avait toujours le temps de vérifier ce que je faisais de temps à autre. Chaque fois qu'il venait me voir, il apportait une boisson et quelques friandises avec lui. Je me demande s'il ne forçait pas quelqu'un à aller les acheter à Siam parce que je doute fortement qu'on avait prévu des petits pains de chez Beard Papa, une délicieuse boulangerie de Paragon, pour les membres de l'équipe. (Et si c'était le cas, alors Earn avait sans doute dépensé trop d'argent pour ça). J'ai souvent remué la tête devant la réserve de Phun vu qu'il niait les avoir achetés pour moi chaque fois que je lui demandais. Il insistait pour dire qu'ils venaient des stands d'approvisionnement. Il doit penser que je suis naïf. Enfin bref, je n'ai pas cherché à me disputer avec lui. Les petits pains étaient succulents.
En plus des boissons et des petits pains, Phun me demandait sans arrêt comment ça se passait, ou si j'étais pas fatigué. Il m'a même demandé si je voulais qu'on reprenne nos vêtements d'origine mais j'avais trop la flemme pour accepter. Donc en gros, je lui ai dit que tout se déroulait normalement et que j'allais très bien à chaque fois qu'il m'a posé la question. Finalement, le ciel a viré au noir et un vacarme assourdissant a retenti dans le stade. Notre équipe a marqué un but. Et ils ont été capables de conserver le score de 1-0 pour le reste du match. Le chiffre brillait sur le tableau d'affichage, comme une preuve de notre victoire longuement désirée !
Tous mes amis et moi avons retiré les casques et sauté partout pour fêter ce moment. Nous avons couru dans tous les sens et causé un vrai bazar dans nos tribunes avant de nous précipiter vers les autres étudiants pour faire la fête avec eux. On a chanté à tue-tête, que ce soit les slogans des pom pom boy ou l'hymne de l'école, en se prenant par le cou ou par les épaules. C'était tellement énorme que je ne pourrais pas le décrire. Ma fatigue s'est évaporée à l'instant où j'ai vu ce que nos efforts conjugués avaient permis d'accomplir. J'ai vu que beaucoup de mes amis pleuraient. J'ai même remarqué que le visage de Phun Phumipat avait des traces de larmes récemment essuyées.
Maître Buncha nous a dit de nous rassembler et de faire un hourra. On s'est pris par les épaules et on a poussé un grondement tonitruant. Je me suis promis de ne jamais oublier ce jour, le meilleur des jours.
Après la fin du match, les étudiants de notre école continuent de traîner dans le stade pendant un long moment pour féliciter tout le monde pour son travail. (Sans compter que nous avons gagné). En toute franchise, j'aurais de toute façon profité de cet instant que nous ayons gagné ou non, parce que ça me permet de me faire beaucoup de nouveaux amis. J'ai dit au revoir à un groupe de ces amis qui sont encore assis dans les tribunes. (Ils portent des shorts noirs, hé hé). Ils sont tous venus nous féliciter quand le match s'est terminé. On a raison de parler de l'esprit du sport, peu importe qui gagne ou perd, on a noué de nouvelles amitiés durant ce tournoi. Aucune couleur de short ou de barrières entre nos écoles ne peut nous séparer.
Alors que je parle à un ancien étudiant qui a couru jusqu'à moi pour m'adresser ses félicitations (hey, je ne suis même pas un joueur de foot. Pourquoi est-ce que tout le monde me félicite ?), j'entends derrière moi une voix terriblement familière.
— Noh ! Ça fait une vie entière que je te cherche !
Ah ! Je n'ai même pas besoin de me retourner pour savoir qui c'est. Je commence à me demander si Yuri n'a pas installé une puce sur mon portable ou quelque chose dans le genre. Comment a-t-elle seulement pu me trouver dans cette foule énorme ?
— Bon dieu, Noh. Quand est-ce que tu t'es trouvé une copine aussi mignonne ? Bref, on se voit plus tard. J'ai prévu de passer au lycée la semaine prochaine.
Phi Mote, l'ancien étudiant, abrège la conversation en me souriant de manière entendue. Qu'est-ce que je fais, maintenant ? Je n'ai pas d'autre choix que de lui rendre son sourire en lui faisant un signe de la main.
— A bientôt, Phi.
Maintenant que Phi Mote est parti, il est temps de s'occuper du petit bout de femme qui se tient à côté de moi.
— Tu me cherchais ? Tu as quelque chose à me dire ?
— Bien sûr, mais je ne savais pas que tu faisais partie de l'équipe logistique !
J'étais sûr qu'elle le remarquerait car Yuri sait que je travaille avec la fanfare (et que mon uniforme consiste en un tee-shirt et un jean) et pas à la logistique. Je n'étais pas supposé porter cette combinaison trop grande. Même si je pressentais que la question allait être posée, ça me fait tout de même bizarre d'y répondre.
— C'est à Phun. On a échangé.
Yuri me fait un large sourire qui m'envoie des frissons sur la colonne vertébrale.
J'ai dit quelque chose qui ne fallait pas ?!
Son adorable sourire dure un bref instant avant qu'elle ne s'agrippe à mon bras.
— Allons manger un morceau.
Nous y revoilà. Je jette un œil à son pâle visage qui arbore une expression suppliante. Je me sens soudain plein d'appréhension quant à cette perspective.
Qu'est-ce qu'il va se passer maintenant ? Je regarde Yuri tout en entendant mes amis faire des projets pour fêter la victoire ce soir...
Notes1/ Jeu de golf multi-joueur sur Internet.
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Commentaires
Je dirai qu'il y a eu un lapsus révélateur quand Noh a pensé "Pas moyen le sol est trop dur" AHAH
Le pauvre Earn a du bien être déçu que ce ne soit pas Noh qui lui apporte de l'eau...
Oh, oh, Yuri a encore débarqué......