• Chapitre 21 : Amitié

    Chapitre 21
    Amitié

    Kuea Keerati essuie ses larmes à côté de son meilleur ami, qui pleure lui aussi. L'affaire des Keeratis rend Kuea émotif, et Khon Diaw fond en larmes lorsqu'il voit Kuea pleurer.

    — Pourquoi tu pleures ?

    Kuea essuie les larmes sur le visage de Khon Diaw avec sa main claire, grondant son ami malgré son nez rouge.

    — Eh bien... pourquoi tu as... hic... pleuré ?

    — Je pensais pleurer un peu, mais tu sanglotes. Arrête de pleurer, Diaw.

    — J'essaie. Je n'ai jamais pensé que ta famille avait vécu tout ça, et je n'ai jamais pensé que Hia-Lian serait si gentil. Je suis à la fois triste et heureux.

    — Oui... Hia-Lian est si gentil. Je... C'est comme si je me nourrissais de lui. Je ne veux pas être dans cette position. J'aimerais qu'il vende toutes ces terres ou qu'il en fasse ce qu'il veut sans penser à mes sentiments... Je ne vaux pas des centaines de millions.

    — Ugh, tu es tellement bête ! C'est parce que Hia-Lian t'aime. Félicite-toi d'avoir obtenu des sentiments réciproques. Ne retourne pas pleurer comme tu l'as fait ce jour-là en voulant te faire couper les cheveux. Ce n'est pas bien.

    Kuea Keerati fait la moue quand son ami lui pince la joue, puis il rit du visage déconfit de Khon Diaw. Il est rare d'avoir un ami qui pleure avec vous et qui sourit avec vous.

    — Tu es mon véritable ami, Diaw. Tu t'appelles Khon Diaw(1) et tu es mon seul meilleur ami.

    — Toi aussi. Regarde, j'avais un ami riche. Maintenant, mon ami est pauvre. Hehe.

    — Bon sang, tu te moques de moi ? Tu deviens insolent après que je t'ai laissé me pincer la joue une fois !

    Kuea Keearati charge et chatouille son ami. Tous deux crient et se roulent par terre, tandis que le chihuahua sautille pour tenter de se joindre à l'agitation. Ils finissent par manquer d'énergie. Khon Diaw s'étend sur le sol, Kuea est couché sur le ventre, sa tête reposant sur l'épaule de Khon Diaw.

    — Ça fait longtemps qu'on n'a pas fait une soirée pyjama depuis notre retour en Thaïlande.

    C'est Kuea qui murmure en premier. Des tonnes de souvenirs d'enfance défilent dans son esprit. Tout au long des années de lycée de Kuea, Khon Diaw a toujours été à ses côtés.

    — C'est vrai... Le temps où nous étions en Angleterre me manque.

    — Le temps passe vite. On n'aurait pas dû grandir.

    — C'est bien d'être adulte. Tu peux être amoureux de Hia-Lian.

    — Mais tu es coincé avec Hia-Yi... et tu as renoncé à étudier en Suisse. Tu le regrettes, Diaw ?

    — ...Hum...J'ai arrêté d'y penser. Je ne peux rien y faire, même si je le regrette. Quand j'aurai enfin rompu avec Hia-Yi, je retournerai peut-être là-bas. Sans Hia-Yi et toi, la Thaïlande ne représente rien pour moi.

    — Tu as ton fils.

    — Ha... Je le mettrai dans l'avion avec moi. Quand ce jour viendra... viens me rendre visite, d'accord ?

    — Bien sûr. J'ai des relations. Mon père est ambassadeur. Il peut t'aider pour n'importe quoi. Dis-moi si tu as des problèmes.

    — Bien que mon ami soit nul, son père est formidable.

    — Mon père est puissant, mais pas autant que ma mère...

    Ils rient tous les deux avant que Kuea n'attaque la joue de son meilleur ami. Khon Diaw est tout doux et tout petit. Si Kuea n'était pas tombé amoureux de Hia-Lian dès son plus jeune âge, il se serait peut-être battu avec Hia-Yi pour Khon Diaw.

    Khon Diaw ne devrait jamais être triste !

    — Je pense que tu as plusieurs choix, Kuea. Un, obtenir ton diplôme et devenir ingénieur. Deux... devenir batteur pour de vrai.

    Les deux options proposées par Khon Diaw n'ont jamais effleuré l'esprit de Kuea Keerati auparavant. Lorsqu'il était jeune et qu'il aspirait à devenir un partenaire convenable pour Hia-Lian, il pensait qu'il serait comme sa mère : Être une femme au foyer et cuisiner... Bien sûr, Kuea Keerati ne pouvait rien faire de tout cela, mais il supposait qu'il pouvait engager une servante et rester là à lui ordonner quoi faire.

    — Tu t'ennuierais à mourir.

    — C'est ce que je pensais. Mais j'étais trop superficiel à l'époque. Je pensais qu'une fois Hia-Lian parti travailler, je modifierais ma superbike et jouerais de la batterie. Quand Hia-Lian irait à sa brasserie en dehors de la ville, je jouerais de la musique dans une boîte de nuit. Mais maintenant que je vis avec lui... il semble apprécier de rester à la maison.

    — Il aime rester à la maison... ou il aime rester avec toi ?

    Maintenant que Khon Diaw le formule ainsi... la fois où Hia-Lian a dit qu'il aimait prendre des repas et rester à la maison avec Kuea lui revient à l'esprit, faisant brûler ses oreilles, son visage et son cou.

    — N... N'importe quoi. Ça n'a rien à voir avec moi.

    — Oh, oui, ça n'a rien à voir avec toi, mais ton cou est tout rouge.

    — Je t'ai dit d'arrêter de me taquiner !

    Le rire de Khon Diaw le fait rougir. Attends ton tour !

    — Alors... est-ce que tes vidéos de reprises rapportent bien ? Je me souviens que tu as ouvert un compte en banque pour recevoir l'argent de YouTube, non ?

    — Oui, mais je n'ai reçu que de l'argent pour la publicité, ce qui n'est pas énorme j'imagine. Je n'ai jamais vérifié combien je gagnais ni jeté un coup d'œil au compte en banque. J'avais peur que maman et Hia-Lian découvrent que je joue de la batterie. Et mon père n'a jamais demandé, alors je n'ai jamais vérifié.

    — L'argent de la publicité est donc ton seul revenu ?

    — J’ai reçu des boulots de la part de l'ingénieur du son.. Tu te souviens ? Celui qui m'a envoyé un e-mail pour me dire qu'il aimerait m'aider à gérer ma chaîne et me proposer des contrats. J'ai joué de la batterie pour des bandes originales et de la musique pour des défilés, des jeux, des séries, quelque truc comme ça.

    — Et... combien tu as gagné ?

    — Je ne sais pas. Je joue de la batterie parce que c'est amusant. Ce n'est pas comme si j'avais besoin d'argent ou que je voulais en faire mon métier. Mais je doute que ce soit beaucoup. Je joue juste de la batterie, je ne suis pas détenteur des droits d'auteur.

    — Um... on devrait vérifier ton relevé financier pour savoir si tu as été payé ? C'est aussi l'occasion de voir si tu n'as pas été victime d'une escroquerie.

    — On peut le faire en ligne ?

    — Je pense. Prends ton ordinateur portable, on va essayer.

    Kuea va chercher à l'étage son ordinateur portable d'une valeur de près de cent mille bahts(2), qui lui sert notamment à faire de la musique. Il en profite pour consulter la boîte aux lettres de Kirin, qui est pleine d'e-mails. Certains sont des messages de soutien de la part des fans, d'autres des offres de contrat de la part de célèbres sociétés de production musicale européennes. D'autres sont des invitations à participer à des émissions de télévision. Il a raté un millier de courriels.

    — Comment tu fais pour choisir tes contrats avec autant de courriels non lus ?

    — WhatsApp. Je n'arrive pas à suivre mes courriels et je ne peux pas accepter toutes les offres. Comment je suis censé participer à ces émissions de télévision alors que je suis en Thaïlande ? Je le laisse sélectionner les offres pour moi. J'ai mis l'adresse électronique de l'ingénieur du son comme adresse de contact.

    — Voyons ton relevé de compte. Quel est ton numéro de compte en banque ?

    — J'ai sauvegardé les détails sur mon disque dur, celui qui contient les documents importants.

    Les disques durs en ligne sont finalement très pratiques pour conserver ses documents. Il suffit de déposer ses fichiers dans le disque avec un espace de stockage extrêmement important qu'il a payé et de partager le dossier lorsqu'il soumet ses œuvres. Il est également facile de stocker les fichiers téléchargés. Des copies de sa carte d'identité, de son passeport et d'autres documents sont également sauvegardées dans ce dossier. En cas de besoin, il lui suffit de se connecter pour les récupérer.

    Khon Diaw déplace le curseur pour se connecter à son ancienne banque britannique. Quelques secondes plus tard, l'état financier de Kuea s'affiche à l'écran. La main de Khon Diaw se fige, puis ses yeux s'écarquillent alors que Kuea Keerati reste bouche bée devant les derniers chiffres de la partie inférieure de la page.

    — Putain de merde !

    Khon Diaw écarquille les yeux puis se les frotte, tandis que Kuea secoue la tête en essayant de se ressaisir. Ils regardent à nouveau l'écran ensemble... Huit cent mille livres sterling(3) reposent toujours sur le compte bancaire actif depuis cinq ans, uniquement des dépôts. Aucun débit. De plus, le dernier dépôt date d'hier !

    — Huit cent mille livres en baht... c'est... environ trente-trois millions ! Kueaaaaaa.

    — Diaw, je... Pourquoi j'ai autant d'argent... ?

    — Espèce de stupide vaurien ! Espèce de millionnaire. Espèce de gosse de riche !

    — Diaw, Diaw, ils ont pu le transférer sur le mauvais compte. Je vais d'abord lui demander. Est-ce que le fait de jouer avec des baguettes de batterie rapporte autant ?

    — Je ne sais pas ! Tu as payé des impôts ?

    — Je ne sais pas... Merde, où est mon téléphone ? Il faut que je lui demande... Diaw, il y a une erreur avec les chiffres ? Ils ont peut-être accidentellement ajouté un zéro supplémentaire.

    Les mains de Kuea tremblent lorsqu'il envoie un SMS à l'ingénieur du son qui travaille avec lui depuis des années. Il n'y a pas encore de réponse, car ils ne répondent jamais rapidement aux messages l'un de l'autre. Leurs messages restent généralement sans réponse pendant plus d'une journée en raison du décalage horaire.

    — C'est huit cent mille pour de vrai, mec. Huit cent mille livres ! Qu'est-ce que tu as fait ?

    — Eh bien... j'ai joué de la batterie pour des bandes originales de films... assez souvent... et des pistes d'animation... Laisse-moi réfléchir... Il y a...

    Les titres des films font écarquiller les yeux de Khon Diaw. Il s'agit de superproductions cinématographiques mondiales mettant en scène des acteurs célèbres, accompagnées de chansons célèbres et de tout ce qui est célèbre, sans parler des pistes de défilé pour les semaines de la mode internationales. Les relations de Kuea Keerati sont extraordinaires.

    — Donc tu as juste joué de la batterie, tu as enregistré et tu lui as envoyé ?

    — J'ai mon studio... et mon équipement... Il m'a envoyé les instructions et j'ai joué de la batterie en conséquence.

    — Tu ne dois pas le faire à plusieurs ? Un guitariste, un bassiste, un batteur et un chanteur ?

    — Ça ressemble plus à un concert et à un groupe qui joue de la musique en direct. L'enregistrement se fait séparément. Je travaille dans les coulisses, je ne fais pas de concert, donc on peut le faire séparément.

    — Si... Si l'argent t'appartient et qu'il ne s'agit pas d'une erreur, qu'est-ce que tu vas faire ?

    — Je n'en ai aucune idée. Je ne sais pas, Diaw. Qu'est-ce que je fais ? C'est beaucoup d'argent. Même si je m'appelle Keerati et que j'ai vécu dans un manoir, je n'ai jamais vu autant d'argent. Est-ce que je vais le perdre ?

    — Je ne peux pas t'aider. C'est une grosse somme d'argent. Je ne peux que te donner des conseils sur ta future carrière et sur la façon d'envisager les choses, mais... t'aider à gérer une telle somme d'argent est au-delà de mes capacités. Tu devrais consulter Hia-Lian. Cet argent pourrait l'aider à régler la dette qui vous préoccupe.

    — Je ne sais pas comment lui dire. Je n'ai pas le courage de le faire. Je n'ose pas avouer que je conduis Chi Lin, que je joue de la batterie et que je bois des alcools à base de plantes. Diaw... Je lui ai menti sur des tonnes de choses. Il a découvert mes aptitudes en cuisine et le fait que j'étudie l'ingénierie automobile, mais Hia-Lian m'a pardonné. Pourtant, j'ai tellement de mensonges, et je doute qu'il les pardonne tous.

    Pressant ses lèvres l'une contre l'autre, Khon Diaw serre les mains de son ami. Il n'est pas doué pour les questions financières, mais aider son ami à prendre des décisions est sa spécialité. Il faut dire qu'ils sont les meilleurs amis du monde depuis des lustres.

    — Tu dois peser le pour et le contre : aider Hia-Lian à se débarrasser de son fardeau ou te protéger de sa colère.

    — J'ai peur que Hia-Lian ne m'aime plus. Quand il a dit qu'il ne m'aimait pas... j'ai eu l'impression de mourir, Diaw. Je ne pouvais plus respirer. Je... je ne peux pas revivre ça. Je dois avoir l'air stupide, pas vrai ? Mais Hia-Lian est si gentil maintenant, Diaw. Il est si gentil avec moi. Tellement que je suis vraiment heureux. C'est comme si... chaque jour de ma vie prenait un sens. Est-ce que je peux compter Hia-Lian parmi les objectifs de ma vie ? Je veux être avec lui pour la vie. Hic... mais je ne veux pas être son fardeau.

    Kuea sait que son seul choix est de tout dire à Hia-Lian. Trente-trois millions de bahts ne suffiront peut-être pas à récupérer les terres des Keeratis, et encore moins le manoir. Mais Hia-Lian en tirera un avantage financier. Il pourra utiliser l'argent pour embaucher des gens, payer l'entretien des biens, ou tout autre chose de mieux que de les laisser inutilisés. Mais il a toujours peur... Il ne sait pas si Hia-Lian acceptera.

    — Dis-lui simplement.

    — J'ai peur qu'il me déteste.

    — Ce qui sera, sera. Tu es incroyable, Kuea. Tu as gagné plus de trente millions à un si jeune âge. Il n'y a rien qui cloche chez toi. Je suis fier d'être ton ami. Si... Si Hia-Lian te déteste, viens en Suisse avec moi. Vivons ensemble et ne retournons jamais en Thaïlande. C'est là que nous construirons notre nouvelle maison.

    Khon Diaw étreint son meilleur ami, qui se retrouve bloqué à la croisée des chemins. Kuea doit décider s'il doit tourner à gauche ou à droite, car le chemin qu'il a emprunté est devenu un haut mur sans issue.

    — Prendre des décisions est forcément effrayant. Mais, Kuea... tu ne peux pas t'arrêter là. Tu dois aller de l'avant. Je ne sais pas si cela se passera bien ou mal. Tu ne sais pas. Personne ne le sait. Tu dois faire face. Si ça se termine bien, sourit et rigole fort. Si c'est la merde, retourne-toi et tu me verras ici. Nous pleurerons ensemble et nous nous serrerons dans les bras, comme ça.

    — Tu me réconfortes et tu pleures aussi, Diaw.

    — Je... Je ne veux pas que tu sois triste.

    — Je ne veux pas que tu sois triste non plus... parce que tu es coincé avec Hia-Yi et que je ne peux rien faire.

    À la mention du nom de Hia-Yi, le chihuahua qui était silencieux depuis un moment aboie deux fois.

    — Merde. Pourquoi tu as parlé de lui ? Mon fils a même aboyé à son nom.

    Kuea resserre ses bras autour de la taille fine de son ami et enfouit son visage dans son épaule, sanglotant et riant à la fois.

    — Si j'avais su que j'avais de l'argent, je ne t'aurais pas laissé revenir en Thaïlande.

    — C'est ton argent. Cela n'a rien à voir avec moi. Ma relation avec Hia-Yi est irréparable. Oublie-la. Mais toi, tu peux encore y arriver. Essaie. Je suis sûr que... que Hia-Lian ne te détestera pas.

    — Je n'ai pas confiance en moi...

    — Tu es mignon. Si Hia-Lian ne t'aime pas, c'est un idiot !

    Kuea arrête de pleurer et se met à rire si fort que ses épaules tremblent. Il s'éloigne lentement de Khon Diaw, qui rit tout autant.

    — Tu es aussi mignon, Diaw. Pourquoi Hia-Yi n'est-il pas gentil avec toi ?

    — Parce que Hia-Yi est un idiot.

    — Woof !!

    Le chien aboie à nouveau. Curieusement, il aboie chaque fois qu'il entend le nom de Hia-Yi.

    — Pourquoi est-ce qu'il aboie quand on parle de Hia-Yi ?

    Kuea tend la main pour le prendre dans ses bras et le mettre sur ses genoux. Le chien remue la queue et se blottit contre Kuea, en jetant des coups d'œil de gauche à droite. Il n'aboie que lorsqu'on parle de Hia-Yi.

    — Il traite Hia-Yi de crétin.

    — Il ne nous dénoncera pas pour avoir dit du mal de Hia-Yi, n'est-ce pas ?

    Kuea fronce le nez quand le chien lui mordille la main. Il ne fait que jouer, il ne mord pas pour de vrai. Le chien de Khon Diaw est tout doux et sent le shampoing.

    — Hia-Yi est sur le point de le tuer. Il ne veut pas nous dénoncer.

    Kuea Keerati éclate de rire devant la remarque enflammée de Khon Diaw. Les deux meilleurs amis se regardent dans les yeux et rient à nouveau.

    — J'ai demandé à Hia-Lian. Il ne mange ni serpents ni chiens.

    — Hia-Yi non plus... Mais je pense que s'il est vraiment en colère, il pourrait essayer. Il pourrait se venger au point de le manger juste pour se venger de moi.

    — Il est si effrayant que ça ? Je pensais qu'il était juste inaccessible.

    — Tu peux imaginer une personne constamment grincheuse ? Tout l'ennuie. La télécommande l'agace quand il regarde la télé. La cuillère l'agace quand il mange. Le volant l'agace quand il conduit. Le savon l'agace quand il se douche. Mon visage l'agace. Ne pas voir mon visage l'agace aussi. Il est même agacé par son reflet dans le miroir. C'est Hia-Yi.

    — Comment tu arrives à le supporter ?

    — Je n'ai pas besoin de le supporter. Hia-Yi ne reste jamais trop longtemps à la maison. Il part quand il est agacé et revient quand il est ennuyé de l'extérieur. Quand il est à nouveau ennuyé, il repart. S'il pouvait quitter la Terre à bord d'une fusée, je parie qu'il le ferait. Le monde l'ennuie tellement qu'il a besoin de s'isoler. Et quand l'espace l'ennuie, il revient sur terre.

    — Tu donnes l'impression que Hia-Yi a un problème.

    — Je suppose. Les gens normaux ne se comportent pas comme Hia-Yi.

    — Et... tu vas l'épouser ?

    — Non. Quelqu'un comme Hia-Yi méprise l'engagement. Je me suis préparé à l'annulation des fiançailles. Je pense qu'il... a une maîtresse. N'est-ce pas amusant ? Un homme grincheux comme lui a un amant et un fiancé comme moi... Enfoiré.

    — Diaw...

    Kuea n'a jamais su que Hia-Yi avait quelqu'un d'autre, même si Khon Diaw est là. Le gentil Khon Diaw.

    — Quand Hia-Yi est rentré à la maison avec ce chien, je... j'étais si heureux... mais il va repartir, c'est sûr.

    — Ouais...

    — Il y aura un moment... où il reviendra et je... ne serai pas là pour l'attendre.

    — Diaw... tu veux pleurer ?

    — Encore... ? J'ai déjà beaucoup pleuré aujourd'hui.

    — Encore une fois, ça devrait aller. Je suis à tes côtés. On peut se relayer.

     

    Kuea regarde Khon Diaw serrer ses lèvres l'une contre l'autre, puis son ami se blottit dans ses bras pour pleurer. Ce que l'on ressent quand on pleure parce que son ami pleure est... horrible. C'est horrible parce que Kuea ne peut rien faire d'autre que de pleurer avec lui.

    — Quand tu ne voudras plus attendre Hia-Yi, dis-le-moi... J'économiserai pour t'envoyer en Suisse.

    Hia-Yi mérite une raclée mortelle !


    Notes

    1/ Khon Diaw signifie "le seul" en thaïlandais.

    2/ 100 000 baths = 2 540€

    3/ 800 000 livres sterling = 934 783€



  • Commentaires

    3
    Jeudi 18 Avril à 20:55

    Coucou Néphély. Merci pour le nouveau chapitre. J'aime bien comment le livre traite cette partie de l'histoire. J'avais trouvé que dans la série, c'était un peu vite expédié. 

    2
    Mercredi 17 Avril à 21:06

    Ok je retire tout ce que j'ai dit ils jouent super bien dans la serie lol merci pour cet éclaircissement sur son ennuie lol bisou

     

    1
    Mercredi 17 Avril à 19:38

    Merci pour ce nouveau chapitre,j adore cette histoire 

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