• Chapitre 21

    Chapitre 21

    Je déteste Mork, putain. C'est un tel emmerdeur.

    Peu de temps après, il est venu à la bibliothèque pour me travailler en personne. D'accord, puisque personne ne rectifie le post de Prik, on va juste la laisser naviguer sur le ship. Mork et moi lisons en silence, puis nous partons traîner dans sa chambre.

    Je ne voulais pas venir ici, je le jure.

    Oh, j'ai presque oublié d'appeler Duean. De peur de me faire crier dessus jusqu'à ce que mes oreilles saignent, j'appelle tout de suite mon plus cher frère.

    — Salut, ma joliiiiiiiie Pik.

    Argh, espèce de salaud, je me demandais pourquoi tu avais décroché si vite. A quel nom a-t-il enregistré mon numéro ? Sa voix est étrangement douce.

    — C'est moi, Duean.

    — Tu es incroyable, Pik. Tu peux imiter la voix d'un homme.

    Enfoiré ! Tu es vraiment mon frère. Je me sens mal pour notre nom de famille en commun.

    Je parle avec ma voix habituelle, mais il continue à me taquiner. C'est la raison pour laquelle il ne reste jamais longtemps avec la même personne. Il saute toujours très vite d'une relation à l'autre.

    — Duean, c'est moi, ton frère, pas la jolie Pik. Tu es fou ? 

    — Quoi ? ! Petite merde, je me demandais pourquoi la voix m'était familière, comme si je l'avais entendue dans ma vie passée.

    Je ne peux même pas pleurer, tenant le téléphone avec une expression blasée. T'avoir comme frère aîné est le pire péché de ma vie, Duean.

    — On ne s'est pas vu depuis une journée et tu as oublié ton petit frère ?

    — Ne fais pas le malin, espèce de voyou. Tu as oublié ta culpabilité ? 

    Oooooh, ça doit être à propos de moi squattant chez Mork la nuit dernière.

    — J'étais bourré.

    — Et Pae, le fauteur de trouble.

    — N'insulte pas Pae.

    — Tu le protèges, hein ? dit-il avec sa voix railleuse tellement ennuyante. Ne cause pas de problèmes ce soir. Je ne rentrerai pas. Reste dans la chambre.

    — Je suis ton frère, pas un chien. Mais pourquoi tu ne reviens pas ? Qu'est-ce que tu fais ?

    Mes yeux se crispent intuitivement. Mon frère est un homme bizarre. Je parie qu'il est en train de préparer quelque chose qui me donnera mal à la tête plus tard.

    — J'accompagne un alien qui construit une arche de remise des diplômes.

    — Un alien peut construire une arche de remise des diplômes ?

    — Argh, occupe-toi de tes affaires. Je ne rentre pas ce soir. Tu retournes dormir chez nous. Assure-toi de verrouiller la porte. Il y a beaucoup de voleurs dans le coin. Si une seule de mes affaires disparaît, même mes pastilles pour la gorge, je te botterai le cul.

    — Attends, Duean, Duean...

    BEEP !

    Qu'est-ce que... ? Quel frère aimant. Il m'a fouetté et a raccroché juste comme ça. As-tu la moindre idée que ton frère est seul avec Mork dans sa chambre ? Si je me fais dévorer ce soir, ce sera la faute de Duean.

    — Tu appelles ton frère ?

    — Ce ne sont pas tes affaires.

    Mork se dirige vers moi depuis la cuisine, plaçant une bouteille d'eau et un verre devant moi.

    — Pour toi.

    — Tu essaies de m'anesthésier ? Ça ne marchera pas.

    — Tu as regardé trop de films.

    — Les films sont basés sur des histoires vraies. Nous sommes en période d'essai, alors ne me fais pas des avances. Je vais certainement me battre avec toi.

    Fatigué par toutes ces discussions, je bois une gorgée d'eau pour étancher ma soif.

    — Tu n'as pas dit que tu ne la boirais pas ?

    — Va te faire foutre.

    Il s'approche et s'assied sur le canapé à côté de moi.

    — Pi, je n'ai rien à faire.

    — Et alors ?

    — Tu veux faire quelque chose d'excitant ?

    Excitant, mon cul !

    Je me suis replié de l'autre côté du canapé après que Mork ait dit ça, en le regardant avec méfiance. Ai-je pris la bonne décision de le suivre chez lui alors que j'aurais dû rester avec le Kitty Gang ? Je serais en sécurité avec le gang, mais ils m'embêteraient sûrement.

    — Ce n'est pas drôle, Mork. 

    — Pi.

    — Quoi ?

    — Pi...

    — Quoi, Sut ?

    — Est-ce que c'est embarrassant d'être mon petit ami ?

    Un fantôme dramatique a pris possession de son corps. Encore.

    — Tu n'es pas du genre à perdre confiance en toi, je lui réponds.

    Réfléchissez-y. Quel genre de personne saine d'esprit tomberait amoureux d'un type étrange comme moi ? Ma famille est encore plus bizarre que celle des autres.

    — Je ne suis pas confiant en ce qui te concerne.

    — Tu n'es pas confiant quant à ton amour pour moi ? 

    — Je ne suis pas confiant au sujet de ton amour pour moi.

    — On est ensemble tous les jours. Je suppose que cela signifie que j'aime ton ami ?

    Il répond par un sourire timide.

    J'aimerais pouvoir emballer son sourire et le vendre au marché. C'est ennuyeux. Si c'était les autres, ils crieraient intérieurement que le docteur Sutthaya est trop beau, qu'il a un sourire ravageur ou autre. Je n'ai jamais vécu ce moment. Je suis seulement malade de voir comment chaque jour sa laideur essaie de rivaliser avec mon beau visage.

    On reste silencieux pendant un moment. Je tourne la tête et lui pose une question.

    — Hey, pourquoi est-ce que tu m'aimes bien ?

    — Parce que tu es toi.

    — Sois sérieux.

    — Parce que tu es toi.

    — ... !

    — Tout en toi, j'aime tout ça.

    BABOOM !

    C'est comme s'il y avait un club disco dans mon cœur. Je le déteste, putain. Je le déteste pour m'avoir fait perdre le contrôle. Je déteste que peu importe la réponse qu'il me donne, je la prends toujours de façon positive et je me sens bien.

     

    Chili, la vraie fan de MorkPi.

    La journaliste la plus rapide sur terre...

    Bonjour, c'est Prik. J'ai dix-neuf ans, je suis étudiante en première année. Enfant, j'adorais manger du Cerelac avec de la banane. Adulte, j'adore les céréales. Ma routine quotidienne est le fangirling. Quand j'étais au collège, j'étais fan de Big Boom. Et quand j'étais au lycée, je suis devenue une fan d'EXL. Ma mère a fini par m'empêcher d'être une fangirl car j'ai dépensé trop d'argent en photobook et en produits dérivés officiels.

    J'ai l'impression que ma vie a été plutôt terne, sans rien pour faire battre mon cœur, jusqu'à ce que je découvre un couple de ship qui pourrait être réel comme Mork et Pi. Ils ont construit le ship et l'ont fait naviguer eux-mêmes. J'espère qu'ils sortiront bientôt ensemble pour que je puisse enfin créer la page "Famille Nithikornkul".

    S'ils ne sortent pas ensemble, je peux me soûler au lait à la fraise pour me consoler. Le nombre de fans de MorkPi ne cesse d'augmenter, passant de dix à cent, puis à mille. On pourrait même organiser une réunion si on le voulait. Mais bon, il y a beaucoup d'anti-fans malhonnêtes, qui ont souvent essayé de faire une guerre des nerfs sans prévenir. J'ai envie de les frapper au visage avec un panneau LED.

    Ne me demandez pas à quel point je me soucie de MorkPi.

    Je ne me soucie pas d'eux à ce point. À peine. Mais je ne les quitterai pas des yeux.

    C'était plutôt étrange ces derniers temps. Mork et Pi n'ont pratiquement pas été actifs sur les réseaux sociaux. Depuis que je suis née avec la curiosité ultime, je me suis transformée en Conan Edogawa (1), qui apporte le désastre partout où il met les pieds. J'ai espionné la vie quotidienne de MorkPi avec l'appareil photo de mon iPhone 22.1, importé de l'océan Pacifique, avec mille millions de pixels pour capturer des moments touchants.

    Le travail principal d'une fangirl est de prendre des photos de MorkPi lors d'événements. Mon téléphone a failli ne plus fonctionner, et le stockage n'ayant plus d'espace, j'ai dû supprimer mes photos pour garder celles des deux personnes qui m'obsèdent. Si je perdais mon téléphone, personne ne me le rendrait. Ils le donneraient probablement à MorkPi parce que mon écran de verrouillage est leur visage.

    C'est un peu ennuyeux en ce moment car le soir, les étudiants de première année doivent construire des arches de remise des diplômes. Mais avant cela, les facultés des sciences de la santé, dont la nôtre, organisent un événement intitulé "Mélodie d'amour". Nous allons chanter des chansons d'amour pour tous les couples du campus le jour de la Saint-Valentin afin de récolter des fonds pour les facultés. Par conséquent, les membres de l’organisation doivent se rassembler dans une cour polyvalente du bâtiment central.

    D'accord, je ne veux pas bavarder. Mais savez-vous jusqu'où je suis prête à aller avec tout mon vice et ma vertue ? Je verserais sang, sueur et larmes pour obtenir un billet hors de prix d'un anonyme devant une salle de spectacle pour participer à un événement. Je donnerais tout ce que j'ai. Si vous me payez cinquante, j'en ferais cent cinquante pour vous. Est-ce que ça ne vaut pas le coup ? Demandez aux membres du fandom.

    Kyaaaaaaa !

    Les voilà, à ma gauche, ils font une entrée avec un effet spécial éblouissant. Mork marche devant, en gardant une distance d'environ deux cents mètres de Pi. Ce n'est pas difficile pour moi de le remarquer avec mes jumelles.

    Vous essayez de nous faire croire que vous n'êtes pas venus ensemble ? Ha ! Ça ne marche pas.

    — Tout le monde est là ?

    Un senior de la pharmacie, le chef de l'événement, commence. Je l'aime beaucoup, mais pas autant que MorkPi, évidemment.

    — Hé, tu m'écoutes ?

    — Oh, je t'écoute.

    Je détourne instantanément les yeux de MorkPi pour faire face aux étudiants des autres facultés. Je me souviens qu'ils sont dans des fandoms différents.

    Quoi ? Tu me regardes ? Je vais te crier au visage si tu continues à me regarder.

    J'essaie de me retenir, mais je n'arrive pas à corriger mon habitude de crier au visage des autres. Ma mère m'a demandé une fois si je crierai au visage des patients, pour les surprendre, quand je serai médecin. Elle ne s'inquiète que de ça.

    Concentrons-nous sur l'affaire en cours. C'est difficile de se concentrer quand mes pensées s'éloignent de l'océan Pacifique.

    Sans me soucier du senior qui parle, je continue à hocher la tête, les yeux fixés sur ma cible. Ils sont debout dans des coins différents. Je ne comprends pas pourquoi ils font ça. J'ai le vertige à force de les regarder alternativement.

    Mork a l'air normal, et Pi reste à côté de ses amis dentistes. Parfois...

    Kyaaaaaaa !

    Ils se regardent l'un l'autre. Ils se regardent l'un l'autre ! Quel contact visuel intense. Il dure quinze secondes, pour mémoire. Woooo, j'ai envie de crier.

    Je les observe, n'ayant rien à faire. Ils ne sortent pas ensemble ? Vraiment ? Alors pourquoi la montre de Mork est sur le poignet de Pi ? Bon sang, qu'est-ce que ça veut dire ?

    Avec une curiosité débordante, je passe du groupe des étudiants en médecine à celui des étudiants en médecine dentaire, plantant mes pieds à côté de Pi en un clin d'œil.

    — Oh, Prik, me salue-t-il.

    — Bonjour, Pi.

    — Tu t'es inscrite pour faire partie du staff de cet événement ?

    — Bien sûr. Le jour de la Saint-Valentin, je veux que tout le monde soit amoureux.

    — Oh, bien.

    — Qu'en est-il de Mork et toi ? J'aurai bientôt de bonnes nouvelles ?

    Aucune réponse.

    Il a l'air mal à l'aise, comme quelqu'un qui essaie de garder un secret.

    D'habitude, il nie et dit non, alors pourquoi est-ce qu'il se tait en ce moment ? Je commence à avoir l'espoir que ce dont j'ai rêvé se réalise.

    — Pi...

    — Hé, ils choisissent les t-shirts.

    Argh ! Il change de sujet.

    J'abandonne l'idée de lui soutirer la vérité et je suis les autres pour choisir le t-shirt de l'événement. Ils sont de couleurs pastel, très mignons. Quand j'entends Pi parler à ses amis, j'ouvre grand mes oreilles. S'il vous plaît, ne suivez pas mon exemple. Écouter aux portes est une action terrible, mais mes oreilles me trahissent et écoutent tout.

    — Pi, tu veux quelle couleur ?

    — J'aime bien le bleu. La taille L est bien, répond-il en prenant un t-shirt bleu.

    — Le rose est joli.

    — Ça ne me va pas.

    — Hé, Pi, je pense que le blanc fera l'affaire.

    — Le blanc ? 

    — Oui, ça te va bien.

    Une fille place un t-shirt sur le haut de son corps.

    — Je ne suis pas sûre de la couleur que je devrais porter.

    — ...

    — Laissez-moi demander à Mork d'abord.

    Attendez une seconde !!!

    Laissez-moi demander à Mork d'abord.

    Fort et clair.

    Aaaaaaahhh ! Qu'est-ce que je suis supposée en penser ? Pourquoi tu as besoin de son opinion si vous n'êtes pas ensemble ?

    Mork s'approche rapidement, notant les tailles des t-shirts des membres du staff.

    — Quelle couleur tu veux, Prik ?

    Un beau visage se profile devant moi. Je lève les yeux et lui offre un sourire aussi brillant qu'une bougie géante allumée le jour du Carême bouddhiste.

    — Rose, taille S.

    Le beau gosse acquiesce et s'éloigne. Il s'arrête devant Pi.

    — Bleu, taille L.

    — ... !

    Le beau Sutthaya ne prend pas la peine de demander au gars à côté de lui. Il dit et écrit ce qu'il veut.

    — Tu ne m'as pas demandé, aboie Pi.

    — J'ai choisi pour toi.

    — Et si je voulais une autre couleur ? Ça te poserait un problème ?

    — Non, quelle couleur tu veux ?

    — Blanc.

    — D'accord, je porterai la même couleur que toi.

    — Comme c'est mignon.

    — Je veux être mignon avec toi en tout.

    J'en ai fini. J'en ai tellement marre. ‘Je veux être mignon avec toi en tout !’ Oppa, tu es fantastique. Je suis si heureuse que j'ai envie de faire un saut périlleux trois fois de suite. Wah...

    Non, ce n'est pas tout. Plus tard, nous discutons des chansons pour l'événement. Beaucoup expriment leurs idées. La plupart d'entre eux sont d'accord pour utiliser des chansons thaïlandaises plutôt que des chansons internationales. Je ne fais pas attention à eux. Je n'écoute pas vraiment leurs opinions, les yeux rivés sur MorkPi.

    — Pourquoi pas 'Close' de Scrubb ?

    — 'Stop' de Groove Riders est bien. Un classique.

    — 'Softly' de Singular.

    Il y a trop d'opinions. J'ai mal à la tête. Voulant savoir quel genre de musique Pi aime, je trouve une occasion de lui demander son avis.

    — Pi, tu as une suggestion ?

    — Ah... Aucune. Je n'écoute pas beaucoup de musique. Je ne connais pas beaucoup de chansons.

    Oh, la poisse.

    — Y a-t-il d'autres suggestions ?

    Mork lève sa main.

    — Essayez les chansons d'amour de Palmy.

    — ...

    — Pi connaît chacune d'entre elles.

    Faisons une pause ici !

    Mork a lancé une grosse bombe sans me prévenir. Wah... On dirait qu'il n'a pas dit ça comme une opinion, mais pour transmettre ses sentiments à quelqu'un. Parce qu'il regarde Pattawee de la faculté de médecine dentaire.

    Mon cœur est sur un nuage, dans la meilleure zone d'un concert avec un billet hors de prix. Mais mon rêve se brise lorsque Bam, une étudiante en Arts de la Communication, rejoint le cercle, toute brillante, alors qu'elle n'a rien à voir avec l'événement. Je lui pardonne parce qu'elle est jolie et qu'elle est l'amie de Mork depuis longtemps. Cependant, leurs interactions rendent parfois Pi...

    Il fait la moue comme s'il était sur le point de pleurer.

    — Qu'est-ce que tu fais après ça ?

    Mork se déplace, passant de son groupe à Pi en douceur.

    — Je prends un repas avec Pae. Et toi ?

    — Je vais aussi aller manger avec mon amie.

    — Ouais ?

    — Qu'est-ce qu'il y a ?

    — Rien.

    — Je prends juste un repas avec Bam. Ce n'est rien.

    — Je n'ai rien dit.

    — Pourquoi tu fais cette tête ?

    — C'est mon expression habituelle. Habituelle ! 

    Inspirez profondément. Expirez lentement.

    Je rougis, mes orteils se recroquevillent si fort qu'ils sont presque cassés. Pourquoi la voix de Mork s'est-elle adoucie comme ça ? Il ébouriffe même les cheveux de Pi. Je me sens si chanceuse de pouvoir être témoin de ces moments.

    Cela ne fait que renforcer mes soupçons que ces deux-là ne sont pas seulement des amis. Je parie ma tête là-dessus. Si je me trompe, je ferai exprès de trébucher dans les escaliers devant tout le monde sur le campus.

     

    Avant de se séparer, le beau senior distribue des broches à fleurs en inox à tous les membres du personnel. Il en reste beaucoup dans une grande boîte pour offrir aux participants le jour de la Saint-Valentin. C'est charmant car nous donnerons la broche à la personne pour laquelle nous voulons avouer nos sentiments.

    Je roule des yeux dans tous les sens en pensant à l'offrir à Yok du Kitty Gang de l'ingénierie. Je l'adore depuis la nuit des temps.

    — Qu'est-ce que tu veux manger ?

    Après m'être perdue dans ma propre rêverie, la voix de Mork me réveille brusquement. Mais ce n'est pas à moi qu'il demande ça. Il demande à sa moitié qui se trouve juste là, à côté de lui.

    — Va te faire foutre. Je vais l'acheter moi-même.

    — On se sépare, alors.

    — Hum…

    Pi acquiesce, et la grande silhouette part dans l'autre sens.

    Les gens normaux ne les verraient que parler, mais un shipper professionnel comme moi refuse de manquer ce moment important. Avant qu'ils ne se séparent... S'il vous plaît, baissez les yeux sur la main de Pi.

    Le beau Sutthaya a pressé quelque chose dans sa main en disant : "Garde-le pour moi", puis il est parti, laissant l'autre gars sourire pour lui-même. Pi regarde la broche à fleurs dans sa main, les joues rougissantes.

    Je les ai pris en flagrant délit.

    Je tortille mon corps comme un bretzel tandis que les autres se séparent pour s'occuper de leurs propres affaires.

    Je veux continuer à espionner leurs vies, mais ma charmante amie m'appelle, me disant de me préparer à construire l'arche de remise des diplômes. Prik doit dire au revoir maintenant. Si j'obtiens un autre billet hors de prix devant une salle de spectacle, nous nous reverrons.

    La partie de Chili, la vraie fan de MorkPi se termine.

     

    Je garde la broche en forme de fleur dans ma poche pour ressentir la même ambiance romantique que les autres. Même si elle me pique la cuisse à sang, je l'endure. Tout le monde s'est séparé, mais je vois toujours la tête de Sutthaya Oppa pas très loin. Je dois l'appeler gentiment car je suis une personne vertueuse et bienveillante jusqu'au bout des ongles.

    J'allais manger avec Pae comme toujours, mais il a changé ses plans après avoir lu mon message. Je n'ai pas d'autre choix que de manger seul comme j'en ai l'habitude.

    C'est assez étrange ces derniers temps. Duean disparaît toujours. Tout comme le Kitty Gang. Ça me fait me sentir seul. Et, il y a quelques minutes, j'ai chassé Mork. L'humain de la faculté voisine me tenait compagnie dans ces moments-là, mais plus maintenant puisqu'il est la même personne que vous-savez-qui.

    Je décide de prendre mon repas dans un café de l'université, ne voulant pas me battre pour la nourriture avec les autres étudiants à la cantine. Je m'assois dans un coin tranquille une fois que j'ai commandé mon plat. Rien ne se passe jusqu'à ce qu'un groupe de personnes entre ici, en parlant fort.

    — Tu as vu Mork ?

    — Qui ?

    — Sutthaya.

    Oh...Ils ont mentionné mon Oppa. Eh bien, c'est un gars populaire. J'ai déjà accepté ce fait.

    — Hum, je l'ai vu prendre un repas avec quelqu'un au bâtiment de médecine.

    — C'était Bam de la Faculté d'Arts de la Communication ?

    — C’est quoi leur relation ?

    — Amis, je suppose ? Je ne sais pas. Je les encourage s'ils sortent ensemble.

    — Mais j'ai entendu dire qu'il sortait avec un étudiant en deuxième année de médecine dentaire.

    — Oh, je l'ai entendu aussi. Ce n'est pas juste un ship ?

    — Peut-être qu'il y a vraiment quelque chose.

    — Honnêtement, même si je ne suis pas fan, je ne pense pas qu'ils soient compatibles.

    — ...

    — Même si c'est juste un ship. Quelqu'un d'autre sera meilleur que lui.

    — Répète ça. C'est une honte. Mork mérite quelqu'un de mieux.

    — Tu penses que Pi n'est pas assez bien ?

    — Eh bien, c'est un fait.

    Ces mots assèchent ma gorge sèche. J'avais l'habitude de me taire et de tout absorber, mais je ne peux plus le faire. Je n'ai jamais pris les mots des gens à cœur parce que j'étais habitué à ce genre de choses. Mais maintenant que je les écoute attentivement, j'ai mal au cœur. Je me sens mal, et je n'aime pas ça.

    Je ne peux même pas rire dans cette situation, absolument pas. J'avais l'habitude d'inventer des blagues dans ma tête, en cherchant l'arc-en-ciel dans la pluie, mais tout ce que je peux faire, c'est avaler fort.

    Jusqu'à présent, je n'ai reçu que des mots de soutien et d'encouragement. Je n'ai jamais entendu le contraire jusqu'à maintenant.

    C'est affreux, terriblement affreux et j'en ai perdu l'appétit.

    Je reste silencieux pendant la pause déjeuner et je vais dans la salle quand c'est l'heure du cours suivant. Après la classe, je rentre immédiatement chez moi, ne contactant personne, éteignant mon téléphone. Je suis seul, j'attends que le documentaire sur les animaux soit diffusé le soir et que Duean revienne.

    En fait, je n'ai pas envie de lui raconter ce qui s'est passé. Je veux juste discuter avec quelqu'un pour évacuer le stress, incapable de me remonter le moral en ce moment, mon cœur se serre. Même si ce n'est pas la première fois, étrangement, je pense trop à ce que les autres disent. Mork doit en être la raison.

    C'est celui auquel je tiens le plus.

    A vingt heures, Duean n'est toujours pas là, alors je m'allonge et m'endors juste comme ça. Quelques instants plus tard, des coups frappés à la porte me réveillent.

    TOC, TOC, TOC.

    Est-ce que mon frère a oublié sa carte magnétique ? Pourquoi frappe-t-il à la porte ? Désireux de me débarrasser de cette nuisance, je traîne mon corps jusqu'à la porte, si lentement qu'on dirait que je rampe.

    — Pourquoi tu as éteint ton téléphone ? 

    C'est la première chose que j'entends dès que je fais face à Mork debout devant la porte, les sourcils froncés. Il fait un pas à l'intérieur sans demander la permission.

    — Je ne voulais pas parler.

    — Qu'est-ce qu'il y a ? Tu sais que je suis inquiet ?

    — Il n'y a pas de quoi s'inquiéter. Je suis juste revenu pour dormir un peu.

    — Bien sûr que je suis inquiet. Tu es mon petit ami.

    Il me caresse doucement la tête, mais je repousse faiblement son bras.

    — Non... Nous n'en sommes pas encore là. On n'y arrivera peut-être jamais.

    — Pi, qu'est-ce qu'il y a ? Pourquoi tu dis ça ? demande Mork en saisissant mes deux épaules, me fixant dans les yeux, ne me laissant aucune chance de m'échapper. Pourquoi tu es en colère contre moi ? Parlons-en.

    — Je ne suis pas en colère.

    — Je ne le saurai pas si tu ne me le dis pas.

    — Je pense... qu'on devrait s'arrêter là. Nous ne sommes pas faits l'un pour l'autre.

    — Comment tu le sais ? Sur quelle base tu l'as décidé ?

    — Ma pensée. Tu mérites quelqu'un de mieux. Toi et moi, c'est impossible, Mork. On ne se voit ces jours-ci que parce que des gens nous soutiennent. Tu ne m'aimes pas vraiment.

    — Et toi, Pi ? Tu ne m'aimes pas du tout ?

    Pourquoi il pose ce genre de questions ? Je parle du fait que nous ne sommes pas faits l'un pour l'autre.

    Pourquoi ça fait plus mal que jamais cette fois-ci ? Quand les gens disent que nous ne sommes pas compatibles, je ne sais pas quoi faire parce que je n'ai jamais été amoureux auparavant. Si je peux éviter d'être blessé, je veux le faire...

    — Pi.

    — Non, je ne veux plus t'aimer.

    Je ne veux pas être blessé.

    J'ai peur sans raison valable. Tout ce que je sais, c'est que si je ne tombe pas plus bas que je ne l'ai déjà fait, je n'aurai peut-être jamais à pleurer, même si je suis très proche des larmes en ce moment.

    — ... Ok, je pense que tu veux probablement être seul.

    Il recule, tourne sur lui-même et part sans dire un mot de plus.

    Ses derniers mots résonnent dans ma tête. J'ai envie de dire, "Ça fait mal ? Je suis désolé", mais je ne peux rien dire, je reste seul, les yeux remplis de larmes.

    ... Seul, comme avant.

     

    Ça fait trois jours qu'on ne s'est pas vus.

    Avant, peu importe à quel point j'essayais de le chasser, il apparaissait sans gêne dans ma vie. Mais maintenant, je n'ai même pas aperçu son ombre. Le premier jour s'est terminé de façon terne. Duean a continué à me demander ce qui s'était passé, mais je ne lui ai donné aucune réponse.

    De peur que je me suicide, Duean a fait venir le Kitty Gang pour jouer chez nous. Cette nuit-là, un de nos ordinateurs s'est cassé parce que Goe a renversé sa boisson dessus en jouant à un jeu de cartes en ligne. Quel fardeau. Nous avons dû le prendre et porter l'ordinateur jusqu'à l'atelier de réparation.

    C'est pareil aujourd'hui. Je mange seul, j'essaie de penser qu'être seul n'a jamais été un problème pour moi, mais ça ne marche pas.

    Mork me manque, comme un fou. Où es-tu, putain ? C'est ce que j'ai le plus envie de lui dire, mais je ne peux le faire que dans ma tête.

    — Pi.

    — Mork.

    — C'est moi.

    — Nan…

    Ne devrais-je pas être heureux de voir mon premier crush ? Mais comme ce n'est pas lui que j'ai en tête, je me sens terriblement abattu.

    Combien de temps s'est écoulé depuis que j'ai vu mon poisson dans le ciel ? Cela fait probablement un bon moment, car son visage habituel, brillant et souriant, est maintenant plein de tristesse. J'ai l'impression que Mueangnan souffre, sans savoir ce qui l'a rendu ainsi. Je pense qu'il est inapproprié de lui parler de mon problème en ce moment.

    — Ça fait un moment.

    — Oui.

    — Pi, pourquoi tu pleures ? 

    Hein ? ! Je... je pleure ? Je touche ma paupière et oh... je pleure vraiment, Maman.

    — Non, j'ai juste baillé.

    — Ça devait être un long bâillement. Tes larmes coulent. 

    Je renifle, ne voulant pas admettre que je pleure parce que Mork me manque. J'essuie mes larmes avec mes manches et parle à nouveau à Mueangnan.

    — Où tu étais ? Tu as manqué beaucoup de cours.

    — Oh, j'étais en dehors de la ville.

    — Avec qui ?

    — Avec quelqu'un que j'aime.

    Si ça avait été avant, je me tordrais de douleur sur le sol, me demandant pourquoi il ne m'a pas choisi. Mais aujourd'hui, ses mots ne sont pas assez forts pour faire couler le sang de mon cœur. Les temps changent, et moi aussi.

    — Comment c'était ? Tu t'es amusé ?

    — Oui, je ne me suis jamais autant amusé.

    — Tant mieux pour toi.

    — Et toi et Mork ? J'ai entendu dire qu'il te draguait.

    — C'est terminé.

    C'est tout ce que je dis parce que j'ai fait ce choix. Mais pourquoi est-ce que je me languis toujours de lui ? Pourquoi est-ce que je veux retourner là où nous étions ? J'ai eu envie de mourir ces derniers jours. Je vais probablement m'y habituer à l'avenir.

    — Pourquoi tu continues à te mentir à toi-même ?

    — ... ?

    — Si ce n'était pas si mal d'avoir Mork dans ta vie, pourquoi y avoir mis fin ? Mon ami t'aime beaucoup, Pi. Il est à fond sur toi depuis plus d'un an.

    — … Mais depuis que j'ai coupé les ponts avec lui, en disant que je ne voulais plus l'aimer, il ne s'est pas montré. Il a disparu.

    — Pi.

    — ...

    — Mork a pris un congé maladie depuis trois jours maintenant. Tu ne le sais pas ?

     

    Le talk-show de Sutthaya :

    La vie est nulle quand je suis malade. Je n'aurais jamais cru qu'attendre Pi devant sa chambre jusqu'au matin me ferait perdre la force de me lever. Heureusement, ce n'est pas si grave. Je me sens mieux après avoir pris des médicaments. Je pense que demain, je vais pouvoir embêter ce gars entêté à l'université comme avant.

    TOC, TOC, TOC.

    Des coups frappés à la porte attirent mon attention. À part mes parents, personne n'a jamais frappé à la porte de ma chambre aussi tard dans la nuit. Ne voulant pas que cette personne attende trop longtemps, je me lève lentement et me dirige vers la porte.

    — Pi...

    — Mork.

    Au moment où je vois son visage, il se précipite vers moi et m'enlace fermement.

    Je peux sentir son corps trembler dans mon étreinte. Les sanglots et les gémissements confirment ma pensée.

    — Qu'est-ce qu'il y a ? Ne pleure pas.

    — N'aime personne d'autre.

    — ... !

    — Ne me quitte pas. Même si je te chasse, ne pars pas.

    — Je n'ai jamais pensé à te quitter.

    Je caresse le dos de ce pleurnichard, je le réconforte. J'ai envie de rire, mais ça ne sort pas. Je crois que je l'adore énormément. Comment pourrais-je quitter quelqu'un comme lui ? Il est rare.

    Je ne sais pas qui lui a dit de venir ici si tard. C'est dangereux. J'aurais préféré qu'il ne vienne pas seul, mais Pi n'écoute jamais. Il est remarquablement têtu. J'ai des frissons en pensant à notre conversation d'il y a trois jours. Aujourd'hui, tout est chamboulé car celui qui m'a chassé est entré pour me serrer dans ses bras.

    Je pousse lentement la porte, en la fermant le plus doucement possible, et j'emmène le pleurnichard à l'intérieur. Je l'aide à s'asseoir au bout de mon lit et m'agenouille pour essuyer ses larmes.

    — Tu es malade ? demande-t-il, la voix tremblante.

    — Hum.

    — Pourquoi tu ne m'as rien dit ?

    — Je n'en étais pas capable.

    — Comment tu te sens maintenant ?

    — Toujours malade. J'ai mal à la tête et mon corps est tout chaud, mentis-je. 

    Pi lève sa main et la pose sur mon front pour prendre ma température.

    — Tu mens sans sourciller.

    — Je vais mieux, en fait.

    — Hum.

    — Je ne t'ai pas vu depuis trois jours. Pourquoi tu es venu soudainement pleurer ?

    — C'est à cause de toi, dit-il en faisant la moue comme s'il était sur le point de pleurer à nouveau. 

    Je souris parce que je connais la réponse. C'est la même que celle de mes sentiments : Il me manquait comme un fou mais je ne pouvais pas aller le voir.

    — Tu peux m'aimer maintenant ?

    Je le teste. Au fond de lui, il m'aime, mais peut-il accepter son amour pour moi ?

    — Pourquoi je serais venu ici si je ne pouvais pas ? Même s'ils me rabaissaient, je t'aimais déjà.

    — Qui t'a rabaissé ?

    Ça me rend curieux.

    C'était la raison pour laquelle nous avons décidé de nous tourner le dos ce jour-là ? Honnêtement, je voulais juste lui donner le temps de tout considérer. Je ne savais pas ce qui le poussait à trop réfléchir.

    — Personne. C'est juste que beaucoup de gens pensent que je n'ai pas ma place auprès de toi, que tu mérites quelqu'un de mieux, quelqu'un qui peut être ta fierté.

    — Pi.

    — Tu n'es pas gêné de me tenir la main dehors ? Tu n'as pas peur que les autres te regardent de haut parce que tu sors avec quelqu'un comme moi ?

    On dirait que Pi est sur le point de pleurer à nouveau. Je déteste ses larmes. Je préfère son sourire, son rire et son insolence.

    — Comment je pourrais t'aimer si j'ai peur ?

    — ...

    — Comment j'aurais pu avoir le courage de te draguer si j'avais peur ? Comment j'aurais pu dire que je t'aimais bien devant tout le monde ? Je savais que je t'aimais, alors je devais tout mettre au clair.

    Il reste abasourdi pendant un moment. Depuis trois jours, c'est un supplice et j'ai beaucoup de choses à dire, à lui dire, voulant voir son visage. Pi est maintenant juste là, et je ne veux pas perdre de temps. Je me penche pour embrasser ses lèvres, bien qu'il soit tellement choqué qu'il tombe presque en arrière.

    — Ummm.

    Il finit par céder, à ma grande surprise. J'entends un gémissement s'échapper de sa bouche lorsque nos lèvres se touchent, puis je trouve le bon moment pour mettre ma langue dans sa bouche, goûtant à la douceur. Pi réagit maladroitement. Il n'a jamais dû expérimenter ce genre de choses, alors j'y vais doucement pour apaiser son malaise.

    Nos langues chaudes s'entremêlent. Il ouvre sa bouche un peu spontanément, son corps mince frissonne. Il s'agrippe à ma chemise tandis que je lui lèche les dents avant de retourner taquiner sa langue pour l'exciter. Nous sommes tous les deux ivres de ce sentiment partagé jusqu'à ce qu'il s'essouffle.

    Désolé, je me recule, le laissant reprendre son souffle, puis je presse mes lèvres sur sa lèvre inférieure car il me manque tellement.

    Doux... Tout ce que j'ai goûté était tellement doux que je ne peux pas penser correctement. Maintenant que je me suis éloigné et que je peux voir ses yeux exorbités, je perds le contrôle. J'enfouis mon nez contre sa joue, embrassant sa mâchoire jusqu'à son menton, faisant tourner sa tête vers le haut.

    Je tiens sa nuque avec une de mes mains tandis que l'autre glisse sous sa chemise, caressant son dos lisse. Il gémit à côté de mes oreilles.

    — Mork, je... j'ai peur.

    — Je suis là. Il n'y a pas de raison d'avoir peur, chuchoté-je à ses oreilles. 

    Je presse mes lèvres sur son cou tandis que je soulève son corps tremblant et l'allonge doucement sur le lit. J'en profite pour déboutonner progressivement sa chemise jusqu'à ce que sa poitrine sans défaut se dévoile sous mes yeux.

    — Ça va bien se passer, hein ? demande-t-il, et je veux le rassurer.

    — Ça va bien se passer.

    Après avoir dit cela, j'embrasse sa jugulaire encore et encore, puis je descends vers sa poitrine. Pi continue de tressaillir et se crispe sous mon contact. Son corps pâle devient rouge, y compris son visage et son cou.

    Étrangement, je trouve la vue si séduisante que mon cœur rate un battement.

    — Hmph.

    Je couvre à nouveau la bouche du gars tremblant avec la mienne, ma main droite détachant son pantalon sans qu'il s'en aperçoive. Je le taquine jusqu'à ce que ses yeux se déconcentrent et qu'il lève le menton pour recevoir mon baiser plus confortablement.

    Après avoir jeté tous ses vêtements, son corps nu se recroqueville timidement. Je le couvre de mes baisers, marquant chaque centimètre de son corps que je peux atteindre comme étant le mien. Ses lèvres, ses oreilles, son cou, sa poitrine, jusqu'à son ventre. Je vais de plus en plus bas...

    — Je ne peux pas le supporter. Mork... Je ne peux pas.

    Je comprends sa confusion. C'est le sentiment d'un volcan qui est sur le point d'entrer en éruption, le sentiment compliqué qui est soit le bonheur soit le plaisir. Tout tourbillonne à l'intérieur en même temps au point qu'il ne peut pas le distinguer. Je suis aussi comme ça en ce moment.

    — Oui, je sais.

    C'est ce que je dis, mais au lieu de m'arrêter, je poursuis égoïstement, me penchant pour embrasser l'intérieur de son mollet, jusqu'à sa cuisse et ses hanches. Ça déclenche énormément d'émotions dans son esprit.

    Je touche son sexe. Bien qu'il essaie de fermer ses jambes, c'est inutile. Ses cuisses sont faibles, n'ayant pas la force de bouger.

    — Mork.

    Pi secoue la tête, sachant ce que je vais faire.

    — Chut, c'est bon. Tu me fais confiance ?

    — Je suis gêné.

    — S'il te plaît, fais-moi confiance, dis-je en prenant son membre dans ma main. 

    Je déplace ma main de haut en bas lentement avant d'accélérer, pour stimuler la sensibilité au cœur de son corps.

    — Hic... Mork, je vais venir.

    J'accélère ma main en entendant son doux gémissement, plus vite et plus fort. Son corps mince se contracte à plusieurs reprises à cause du frottement entre ma main et son sexe. Le poussant à libérer son plaisir.

    Son doux gémissement se mêle à des halètements, et il déverse chaque goutte jusqu'à ce que son corps se relâche, pantelant de fatigue sur le lit.

    Je prends mon temps pour me déshabiller. Une fois que nous sommes tous les deux nus, je le porte jusqu'à la salle de bain. La nuit va être longue. Je pense qu'il doit être préparé pour sa première fois.

    On passe un bon moment dans la salle de bain. Au moment où nous ressortons, le corps de Pi est affaibli et il n'arrive pas à s'équilibrer. Nous sommes de retour au lit pour recommencer comme si le feu qui s'était éteint se rallumait pour la deuxième fois, il est donc facile de reprendre là où nous nous étions arrêtés. Je commence par écarter ses jambes.

    — Mork, qu'est-ce que tu fais ?

    Il murmure doucement. Je ne réponds pas tout de suite. Au lieu de cela, je tiens fermement une de ses mains et je masse doucement l'endroit à l'arrière. Il ferme les yeux et serre les dents, me laissant mettre mes doigts imbibés de gel lubrifiant dans sa douce entrée.

    — Est-ce que ça fait mal ?

    — N...Non. Ça fait bizarre.

    Il répond en recroquevillant ses orteils et en se crispant. Ses veines sont gonflées par les corps étrangers qui pénètrent dans son corps. Pour atténuer la sensation d'envahissement, je garde mes doigts immobiles, les laissant ainsi pour qu'il puisse s'habituer.

    — Respire profondément. Ne te crispe pas.

    — Mork.

    — Um.

    — Mork.

    — Je sais. Je sais.

    Il sanglote et halète faiblement. Je continue d'attendre, ne précipitant pas les choses comme mon cœur le voudrait. J'embrasse ses lèvres pour le réconforter, attendant qu'il calme sa peur. Puis, je bouge.

    Il se tortille, son visage se déforme. Il laisse échapper un gémissement par moments lorsque mes doigts s'enfoncent plus profondément à l'intérieur.

    — Tu vas bien ?

    — Ouais, répond-il en hochant la tête de façon adorable.

    Puisque nous sommes bien partis, je cherche autour de moi le matériel dont j'ai besoin. Pi est inexpérimenté, je dois donc faire très attention à ne pas blesser son corps. J'ai des préservatifs et du gel lubrifiant.

    J'appuie mon membre dur contre son entrée arrière et j'écarte ses genoux pour mieux me déplacer à l'intérieur.

    Mais quand mon extrémité le pénètre, Pi crie de douleur, des larmes coulant sur son visage. Je me sens tellement désolé pour lui.

    — Mork, hic.

    — Pi, détends-toi. Ne te crispe pas. Ne te force pas.

    — Non, je ne peux pas supporter ça.

    BAM !

    Tout à coup, mon monde bascule. Avant même que je ne m'en rende compte, je roule sur le sol. Pour être précis, Pi m'a fait tomber du lit d'un coup de pied.

    Mais je ne vacille pas. Je me relève et revient là où j'étais avant.

    Je me sens incroyablement puissant.

    — Pi.

    — Je suis désolé, bafouille-t-il en tremblant et en faisant la moue. 

    Je ne sais pas s'il a mal ou s'il regrette de m'avoir jeté du lit.

    — C'est pas grave. Prends une grande respiration. Tu peux le supporter et réessayer ?

    — ...

    — On peut réessayer, s'il te plaît ?

    Je répète.

    Quand il acquiesce, j'enfonce à nouveau mon sexe dur dans son corps. Ça rentre un peu, mais il tremble encore. Il pleure tellement que l'oreiller est trempé. Comment je peux continuer à ce rythme ?

    J'inspire profondément. Peu importe à quel point j'en ai envie, je dois arrêter. Le son de ses pleurs a trop d'impact sur mon cœur. Je me retire et embrasse ses larmes, soulevant sa nuque pour lui donner un doux baiser.

    — Je suis désolé. Je ne le ferai pas.

    — Hic...

    — Je ne le ferai pas. C'est bon maintenant.

    Je l'embrasse sur tout le visage, lui disant que tout va bien, encore et encore, jusqu'à ce que le pleurnichard se détende enfin. Je me relève, mais...

    Il attrape mon poignet.

    — C'est... C'est bon, dit-il, les joues rougissantes. 

    Il doit être tellement gêné qu'il souhaite s'enterrer dans le sol. Je souris devant son geste adorable.

    — Mais ça te fait mal. Tu veux continuer ?

    — Promets-moi que tu prendras soin de moi.

    — Je peux faire ça pour toujours.

    On recommence les préliminaires. Je ne suis pas fatigué de le faire, je me sens heureux tant que je suis avec Pi. Quand on arrive à la partie la plus délicate, je le vois se mordre les lèvres si fort qu'elles saignent.

    A nouveau, je pousse lentement mon sexe en lui, en lui serrant les deux mains. Je les presse sur le drap à mesure que je m'enfonce jusqu'à ce que tout soit à l'intérieur. Il respire bruyamment, cligne des yeux comme s'il me suppliait d'être doux.

    Je laisse son corps s'habituer pendant un long moment avant de commencer à faire des va-et-vient, doucement et lentement. Pourtant, il se tortille et gémit si fort que le bruit résonne dans la pièce. Je dois l'embrasser pour faire taire son gémissement et j'accélère la cadence à chaque seconde.

    La luxure enflamme nos corps. Le gémissement douloureux se transforme lentement en un cri suave. Il me met à l'aise, me remonte le moral.

    — Tu peux enfoncer tes ongles dans mes épaules. Vas-y fort si ça te fait mal.

    Je relâche ses mains, et il enroule rapidement ses bras autour de mon cou, sous le choc. Je pousse plus fort, lui faisant basculer la tête.

    Il fait glisser ses mains de mon cou à mes épaules, y enfonçant ses ongles pour soulager la douleur.

    — Hic...

    Il bouge, suivant mon rythme lourd. Ses hanches minces se courbent automatiquement pour que je puisse bouger confortablement. De grosses gouttes de sueur recouvrent nos corps. La chaleur brûlante est écrasante, elle nous fait fondre ensemble.

    — Mork, Mork.

    Sa voix suppliante et son expression sexy attisent le plaisir charnel en moi, me poussant à accélérer encore plus. L'électricité jaillit dans mon corps et mes nerfs se déchirent, mourant d'envie de se libérer.

    — Hic...

    Je serre les dents et continue de bouger. Son visage rouge va de gauche à droite sur l'oreiller tandis que le martèlement continu nous conduit au paradis. J'attrape son membre et je fais glisser ma main de haut en bas au rythme de nos corps connectés. On y est presque.

    — Aaaaah.

    Nous nous serrons fort l'un contre l'autre, nos jambes s'emmêlant lorsque nous atteignons le point culminant, comme si un violent orage était enfin passé.

    Je sais que ce n'est pas la fin. Nous allons certainement refaire l'amour. Le gars inexpérimenté ferme les yeux, haletant d'épuisement. J'ai décidé de m'allonger à côté de lui et de tirer son corps fatigué avec délicatesse dans mon étreinte.

    J'attends que sa respiration lourde devienne régulière.

    Je dois lui dire malgré les circonstances. Il doit savoir... que nous irons de l'avant ensemble, quoi qu'il arrive.

    — Pi.

    — Hmm ?

    — J'ai toujours été un type normal, mais les autres pensent le contraire. C'est fatiguant de vivre selon leurs attentes. C'est inconfortable de sourire à tout le monde. Mais quand je suis avec toi, je souris parce que je le veux et je ris parce que je le veux. Je veux être moi-même. Je veux comprendre qui tu es. Je veux t'aimer pour toi.

    — ...

    — Pour la personne que tu es, Pi.

    — Je t'aime aussi, mais les autres...

    — Je les emmerde. Je les emmerde tous.

    — ...

    — On ne choisit pas la meilleure chose pour soi. On choisit la chose qui nous rend le plus heureux. Et tu es cette chose, celle avec qui je suis heureux d'être.

    Le talk-show de Sutthaya se termine.

     

    Déhanchez-vous, tout le monde. Déhanchez-vous plus fort.

    Argh, je crois que je me suis brisé tous les os de mon corps. Il m'a tellement tripoté que mes membres se sont presque tordus dans des formes bizarres. Il était doux au début, mais pourquoi m'a-t-il attaqué si violemment dans les rounds suivants ?

    Vous savez quoi ? Il a retourné mon corps tellement de fois avant que je puisse me reposer.

    — Mork…

    Ma voix tremble comme l'enfer.

    — Quoi ?

    — Je... Je peux le faire aussi ?" 

    En fait, je ne sais pas comment faire et je ne veux pas le faire. Je lui ai posé cette question car mon frère a dit que je devrais essayer une fois dans ma vie. C'est génial s'il dit oui, et c'est bien s'il dit non.

    — Bien sûr.

    Wow ! C'est quoi cette réponse ? Pourquoi Sutthaya Oppa est-il si facile ? Il me permet même de changer de rôle. Je m'allonge sur le côté, le regardant se retourner pour s'allonger sur le dos comme un poisson échoué.

    Arrrrrrgh, espèce de voyou. Il a changé de position pour que je puisse me placer sur lui. Monsieur, je ne veux pas être au-dessus. Je ne sais pas comment faire !

    — Je... Je ne voulais pas...

    Tu n'es pas fatigué de penser à une explication pour la personne qui t'a mal compris, Pi ? Combien de temps ça va prendre pour qu'il comprenne ?

    — Tu as peur que ça fasse mal ? Ça va aller. Descends juste ton corps lentement.

    Il ne s'agit pas de savoir comment bouger mon corps. Je veux juste te le faire, Sutthaya.

    — Mork, je veux dire, je peux prendre les commandes ?

    — Bien sûr. Lève-toi d'abord. Je le ferai dans une autre position.

    Je suis énervé maintenant. En plus d'être complètement idiot, ses oreilles ont aussi un problème. Et maintenant, il commence à me tripoter les bras et les jambes, me poussant contre le mur en position debout.

    — Mork, je ne peux plus le faire.

    Je secoue la tête et pleure pour qu'il se sente désolé. J'abandonne l'idée d'être un top. Le sujet est clos. Je n'en parlerai plus. Ne me "punis" pas comme ça.

    — Tu ne peux pas ?

    — En fait, je peux.

    Je me déteste. Pourquoi tu n'as pas dit non ?!

    Sur cette réponse, il me ramène sur le lit par compassion.

    — D'accord, d'accord, je vais le faire doucement.

    C'est un soulagement. Pendant seulement deux secondes. Après m'avoir réconfortée, Mork tourne mon corps, me presse sur le lit et montre vigoureusement ses mouvements.

    Il a dit d'accord, mais ses compétences me rendent fou, me faisant fondre sur le drap du lit. Où est mon Sutthaya Oppa habituel ? Deux rounds ne sont pas suffisants pour lui. Il veut un combo.

    Ce n'est pas une course de relais. Un tour est suffisant. Pourquoi tu vas trop loin ?

    — Waaah, Mork.

    Voyant ma vie après ça comme dans un brouillard, je ferme immédiatement les yeux. Je suis prêt à rendre les armes dès que je me fais tirer dessus par un missile, pas surpris par la taille énorme de cette arme mortelle.

    — Sois doux.

    — D'accord.

    — Promis ?

    — Promis. Mais ne te crispe pas. Prends une grande inspiration.

    J'ai inspiré au point d'avoir une bronchite, et je me suis tellement concentré sur l'inspiration que j'ai oublié d'expirer. J'essaie de respirer régulièrement pendant que je prie, en chantant la chanson sur la façon dont on s'habitue à la douleur dans ma tête.

    Lorsque son sexe entre pour dire bonjour, je sursaute et j'enroule mes bras autour de son cou en serrant fort. Comment lui faire payer le fait de me faire sentir comme ça ? Avec un cœur aspirant à l'égalité et à la justice, je plante mes ongles dans sa nuque. Je les enfonce d'autant plus qu'il bouge plus fort.

    — Mork...plus lentement... dis-je, le visage plein de sueur, en le regardant avec des yeux vitreux. 

    J'ai perdu une de mes lentilles de contact, donc je ne peux pas voir clairement. Ma vision est floue et sombre. Argh ! Je suis en train de mourir.

    — Pi, ne te mords pas les lèvres.

    — Hic.

    Eh bien, c'est tellement bon que je dois me mordre les lèvres. Ne comprenant pas mon "hic", il s'enfonce encore plus profondément. Ça me fait mal au ventre. Je me mords les lèvres plus fort jusqu'à ce que je puisse sentir le sang.

    — Quel mauvais garçon. J'ai dit, ne te mords pas les lèvres.

    Puis il se penche et m'embrasse comme solution.

    Pour vous dire la vérité, ça ne fait mal qu'au début. C'est tellement mieux après plusieurs fois. Je tiens sa taille comme si nous ne nous séparerons jamais, même dans nos prochaines vies. Mork est incroyable. Il continue de charger, ne me laissant pas attendre longtemps.

    — Pi, Pi...

    — Hmph.

    Je veux l'appeler par son nom, mais ma voix ne sort pas. Je me sens oppressé quand il frappe comme s'il coupait du porc. J'attends que cette longue bataille touche à sa fin, et...

    Juste à cette seconde !

    Il continue de bouger. Ce n'est pas encore fini.

    Bataaaard, Sutthaya... Je sais que tu es un dur à cuire, mais regarde-moi dans les yeux.

    Je vais mouriiiiiiiiiir.

     

    La partie de l'étudiant de cinquième année :

    C'est comme si mon corps était électrocuté par une décharge électrique de mille watts, ce qui me fait me tortiller et trembler. Malgré mes mains raides, j'essaie de les passer sur toute ma peau. De grosses gouttes de sueur coulent sur mon front. Je grince des dents, supportant la sensation qui envahit mon corps et mon esprit.

    — Aaaahhh, ooooohhh.

    Je respire rapidement, mon cœur bat comme un tambour. Une centaine de sentiments se bousculent dans ma tête. C'est probablement à cause de mon cœur qui a soif d'excitation. Cela me pousse à essayer de déchirer ma chemise, l'arrachant, laissant une trace rouge sur ma peau.

    — D...Duean.

    Un doux gémissement résonne dans mes oreilles. J'essuie doucement les larmes de ses yeux flous.

    — C'est bon, dis-je doucement.

    — Mais Duean, j'ai peur du sang. Du saaaaang. 

    Argh, petite merde ! Pourquoi est-ce que tu pleures autant, Meen ?

    Je dois arrêter de soigner la coupure sur mon doigt. Aujourd'hui, je suis venu ici pour aider les nouveaux à aiguiser le bois pour l'arche. Mais putain, je me suis coupé et j'ai dû déchirer ma chemise pour couvrir la plaie comme ils font dans les dramas. Mais qu'est-ce qui ne va pas chez lui ? Il pleure comme s'il avait perdu son cousin. Le bruit attire l'attention des autres élèves.

    — Pourquoi diable tu pleures ? C'est moi qui ai mal, pas toi.

    — J'ai peur du sang.

    Il étudie la médecine mais a peur du sang. Je m'inquiète pour sa carrière dans le futur.

    — Reste à l'écart.

    Pourquoi j'ai déchiré ma chemise, au fait ? Je suis perplexe. Peut-être que j'ai regardé trop de dramas. C'est cool quand le personnage principal déchire sa chemise pour l'utiliser comme bandage, et donc mon coeur m'a dit d'essayer. Qu'est-ce que ça a donné ? Ma chemise est à moitié déchirée. Heureusement qu'elle est d'occasion. Je la portais comme vêtement d'extérieur quand la salle de conférence était trop froide.

    — Non. Je vais rester ici avec toi, Duean.

    — Alors arrête de parler. Ferme-la.

    — J'ai un pansement. C'est beaucoup plus facile. Tu ne te rends pas ridicule en soignant la blessure comme ça ?

    Il sort un pansement de son sac avec une expression effrontée. Ce gamin est méchant. Qui a dit qu'il était innocent ? Il est malin comme un singe mais fait semblant d'être stupide.

    — Ouais, je suis stupide.

    — A en juger par tes notes, tu sembles être comme ça.

    — Tu te fous de moi ? J'étais sarcastique. Je ne voulais pas que tu remues le couteau dans la plaie.

    — Alors pourquoi tu étais sarcastique ?

    — Argh, Meen, arrête de te foutre de moi. 

    — Je n'ai rien fait. Je reste juste ici, à m'inquiéter pour toi de loin, Duean.

    Wow... quand il dit ça, mon coeur fond comme de la glace sous les rayons du soleil.

    J'accepte sa réponse, fatigué de discuter : J'arrache son mignon pansement vert Keroro pour recouvrir ma blessure.

    Pour être franc, ce n'est qu'une petite coupure qui peut être recouverte d'un pansement. J'étais trop dramatique.

    C'est le cinquième jour que je viens ici pour aider les étudiants de première année à décorer l'arche qui sera utilisée le jour de la remise des diplômes. Pensez-y. Je dois construire l'arche pour les diplômés alors que moi-même je n'ai pas pu avoir mon diplôme parce que j'ai eu un F. Hahahaha, j'ai envie de pleurer à chaudes larmes. Mes meilleurs amis sont en train de prendre les mesures de leur corps pour des toges de cérémonie sur mesure, mais je suis là, à découper des morceaux de papier pour l'arche. C'est tragique.

    La nuit dernière, mon stupide frère n'est pas rentré chez nous. Il m'a laissé dormir seul dans le froid de la chambre carrée. Je voulais me débarrasser de mes problèmes, mais il n'était pas là pour que je puisse me défouler. Il m'a manqué. J'étais si inquiet que j'ai pleuré. Je ne peux pas vivre sans mon petit frère. Hic !

    Honnêtement, je suis en train de mentir.

    J'étais exalté quand Pi est sorti. Pae m'a dit que Pi avait dormi chez lui, alors j'étais soulagé, libéré de tout souci. J'ai sournoisement pris sa tirelire, l'ai brisée en morceaux, et j'ai volé son argent pour inviter un gamin.

    Pensez-y. Je suis au point le plus bas de ma vie. Je n'ai pas eu mon diplôme et ma mère m'a coupé les vivres. C'est pourquoi je suis devenu un voleur, volant l'argent de mon frère pour régaler l'alien comme un sugar daddy. Cela m'a pris un certain temps pour compter les pièces chaque fois que j'achetais quelque chose. En plus, mes poches étaient lourdes avec elles. Ça faisait paraître mon entrejambe déjà gros encore plus gros.

    Depuis que Meen a découvert que j'étais en cinquième année à l'université, ça ne l'a jamais dérangé. Il me parle même avec désinvolture, comme avant. Ça nous rapproche l'un de l'autre. Je le suis tous les jours pour l'embêter.

    J'ai peut-être été un bon à rien toute ma vie, mais une nouvelle version de Duean est apparue. Cette version de moi avait disparu quand j'étais en huitième année, obsédé par la guitare et les sorties avec des amis artistes.

    Je suis devenu plus sérieux à propos de ma vie, de l'amour, et même de l'amitié. Après avoir ruminé pendant plusieurs jours, j'ai trouvé la réponse : Meen est ce qui m'avait manqué pendant mes vingt-deux années de vie, la dernière pièce de mon puzzle inachevé. Je l'ai enfin trouvé...

    — Meen.

    — Oui ? demande-t-il joyeusement, sans lever les yeux. 

    Il essaie de découper un morceau de papier pour faire un décor japonais pour que les diplômés puissent prendre des photos avec.

    — Tu as déjà aimé quelqu'un ? 

    — Moi, oui.

    — Qui ça ?

    — Ma mère, mon père et mon frère. Oh, et mes amis.

    — Et moi, alors ? Est-ce que tu m'aimes ?

    — Je t'aime.

    — Mais je ne veux pas être comme ceux que tu aimes.

    — Pourquoi tu dis ça ?

    Ses lèvres tremblent, il a l'air extrêmement triste.

    Je grimace. J'ai essayé de nombreuses techniques de drague, j'ai utilisé Google, j'ai demandé à ma bande d'ingénieurs et à mes amis de l'agriculture. Tout ça pour la plus merveilleuse phrase de drague de ma vie.

    — Je veux être plus que ça. Je veux recevoir un autre genre d'amour de ta part.

    — Amour... Duean.

    — Oui.

    — Tu veux que je t'aime de la façon dont j'aime mon chien ?

    Ouiiiii, je veux être ton chien. Putain de merde, je ne trouve pas d'autres mots pour te maudire.

    J'ai arrêté d'être un playboy pour être une meilleure personne, mais il ne comprend toujours pas mon message. Tu es bête ou stupide, Meen ?

    J'ai dû commettre de grands péchés car j'ai rencontré de nombreux obstacles juste quand j'ai essayé d'être sérieux avec quelqu'un. Je veux demander à mon cœur arrogant pourquoi tu as des sentiments pour quelqu'un comme lui. Quel genre de fantôme malveillant te possède ?

    Je suis fatigué. Je suis fatigué de le maudire dans ma tête.

    Je respire et j'expire. Ça m'énerve de le voir froncer les sourcils comme s'il ne pouvait pas être plus confus.

    — Pourquoi est-ce que tu me regardes ?

    — Duean.

    Ha ! Tu t'en rends compte maintenant ? C'est trop tard, gamin.

    — Dis-le juste.

    — T... Tu as déchiré ton pantalon. Nos amis regardent.

    Et puis il a crié, faisant se retourner les autres pour regarder mon dragon. La chance n'est jamais de mon côté. Mon pantalon s'est déchiré jusqu'à la raie des fesses et je n'ai même pas remarqué. Ces jeans sont haut de gamme, tu sais.

    — Duean, tu as déchiré ton pantalon.

    — Je le sais.

    Si tu cries un autre mot, je t'assomme. Il m'humilie. Je veux arracher quelque chose. Je veux dire, arracher ce pantalon et trouver autre chose à mettre.

    Heureusement, le Kitty Gang m'apporte un nouveau pantalon après que je les ai appelés. Ils m'ont sauvé de l'humiliation une fois de plus. Mais je ne suis plus d'humeur à construire l'arche de remise des diplômes. Je reste là, à regarder Meen jusqu'à ce qu'ils terminent la journée, puis je lui propose de le raccompagner chez lui.

    Une fois, j'ai regardé un film d'amour qui se passait dans le Skytrain. C'est romantique d'être dans le train ensemble, alors j'ai laissé ma voiture à l'université et j'ai pris le train avec Meen pendant... l'heure de pointe du soir.

    "Wow, il y a tellement de monde, murmure Meen. Comme le train est bondé, je lève mon bras pour le bloquer des autres.

    Tu vois ? C'est romantique, non ?

    Je savais que ça marcherait.

    Nous restons silencieux pendant un long moment. Sept stations sont passées et nous nous regardons toujours. Je me permets d'être vaniteux et de croire que Meen s'imprègne peu à peu de mes sentiments.

    Lorsque nous sommes arrivés à destination, les portes s'ouvrent et les gens affluent. Meen est l'un d'entre eux. Mais je suis plus rapide, je saisis son poignet, je le maintiens en place.

    — Je dois descendre à cette station.

    — Ne pars pas tout de suite, l'arrête-je en utilisant une voix basse et super belle.

    — Le train va partir.

    — Meen, regarde-moi dans les yeux.

    — Hmm ?

    Il lève les yeux, docilement.

    — J'ai des sentiments étranges pour toi. Mon cœur s'emballe quand je suis avec toi. Avant même de m'en rendre compte, j'aime ton odeur et ta voix agaçante alors que je les détestais.

    — ...

    — Tu m'as donné envie de changer. J'ai arrêté de fricoter avec les filles et de sécher les cours. Tu m'as donné envie de marcher avec toi et de manger avec toi. J'ai même envie d'être diplômé et de porter une robe de diplômé pour te rendre fier. Tu ne trouves pas ça bizarre ?

    À partir de maintenant, je vais être sérieux. Je vais lui avouer mes sentiments pour lui. Croyez-moi, ça va marcher cette fois. Il doit comprendre ce que je ressens dans ce train de l'amour.

    — Meen, tu sais que tu es comme quelque chose qui me fait avancer ?

    — Duean.

    — ...

    — Tu penses que je suis comme tes pieds ?

    Oui, tu es les pieds de ma vie.

    — Argh, espèce de punk, laisse-moi mettre les choses au clair. Je t'aime bien. Prends ça !!!

    [Station suivante...Siam.]

    Ouais, prends ça. On est à Siam maintenant, fils de puuuuuute.

    Il me tape toujours sur les nerfs. C'est fatiguant, tu sais. Wah...

    La partie de l'étudiant de cinquième année se termine. 


    Notes
    (1)Hero du Manga Détective Conan


  • Commentaires

    4
    Jeudi 1er Décembre 2022 à 22:23

    Coucou la team, merci beaucoup pour la traduction des livres que vous proposez 

    Je ne sais pas si je suis là seul mais pour se livre là ainsi que pour la traduction de behind the série sa me met chapitres suivant mais quand je clic dessus il y a noté erreur comme quoi la page n’ai pas accessible, suis-je la seule ? 
    Merci beaucoup 

    Bonne journée à tous

    • Voir les réponses
    3
    Jeudi 24 Novembre 2022 à 15:40

    Oh oh, le petit Pi s'est enfin fait dévorer XD Félicitation Mork, comme quoi la patience et la persévérance finissent par payer XD

    Duean, pauvre Duaen... Meen est unique, c'est le moins qu'on puisse dire ;0)

    merci pour ce nouveau chapitre !

    2
    Mercredi 23 Novembre 2022 à 21:18

    Merci pour ce chapitre. J ai adoré, je ne m attendais pas à ce moment hot ^^ et la partie de Duean m a trop fait rire XD

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