• Chapitre 20

    Chapitre 20

    — Où est-ce que je mets la lampe ?

    — Dans le tas à donner.

    Je réponds sans vraiment lever les yeux du tas de livres que je suis en train de trier, enfin, plutôt de la montagne en fait, en un an j’ai accumulé énormément d'ouvrages et j’essaie de déterminer ce que je veux emmener dans le nouvel appartement et ce que je veux laisser.

    Je souris en coin quand je saisis l’un des nombreux livres qu’il m’a lu au cours des semaines après notre rencontre. C’est fou, mais j’ai l’impression que cela remonte à des années tant les choses ont rapidement changé pour moi, pourtant je soupire plus fort que je ne le pensais.

    — Il y a un problème ?

    Je lève finalement les yeux pour le voir en train de se débattre avec le fil de la lampe. Heureusement qu’il est là, car je dois déménager dans une semaine et j’ai l’impression qu’il reste encore énormément à faire. Heureusement demain c’est samedi, Chimon et Perth doivent venir pour nous aider à débarrasser le tas à donner qui est immense. 

    — Tu ne me lis plus de livres.

    Ce constat me serre un peu le cœur car c’est ce qui nous a rapproché, ce qui m’a en partie fait tombé amoureux de lui et qui fait qu’aujourd’hui j’en suis là. Alors je trouve dommage que ce petit rituel soit en train de se perdre.

    — C’est vrai que ça fait longtemps…

    Il pose aussitôt la lampe au milieu de la pièce, l’abandonnant sans le moindre regret avant de s’approcher de moi. Au passage, il prend un livre au hasard qui se trouve sur une des innombrables piles et il me rejoint. J’entraperçois la couverture, mais elle ne me dit rien du tout. J’ai acheté tellement de livres, que certains je ne m’en souviens même pas. 

    Il m’aide à me relever et on s’installe dans le canapé, je n’arrive pas à me départir de mon sourire alors que je me glisse dans ses bras, fermant les yeux prêt à ce que sa voix me guide dans un autre monde, sauf que cette fois, ce n’est pas pour échapper à la réalité, mais juste pour profiter d’un moment rien qu’à nous deux. 

    ‘Voici comment un univers s'écroule. Regardez : Bear, Je sé que sa va être dur pour toi de lire sa, mais j'espère que tu me comprendras. Je dois partir, Bear. Tom a trouvé du travail ailleurs et je vé avec lui. Je te le dis par écrit pasque je crois que ce sera plus facile pour nous tous de l'annoncé comme sa que de vive voix. C'est ma chance de fer quelque chose pour moi. Tom dit qu'il y a beaucoup de travail la ou on va, ce qui sera mieux qu'ici à Seafare. Tu te rappelles mon dernier travail? À la pizzeria? Tu te souviens comme sa se passé bien? Au cas où t'auré pas conpris pasque c'est une lettre, c'été ironique. Sa ne se passé pas bien du tout. (Au moins, on sé que je feré pas carrière dans les pizzas!) Je sé que t'as jamais aimé Tom, mais il me traite bien. Ne t'en fé pas pour nous, on s'en sortira. Bon, je sé que tu vas pas t'inquiété pour lui, mais quand même. Il est resté plus longtemps que ton père, et je parle même pas du père de Ty. Au moins, Tom m'a pas encore frappé, ni rien. Il a même dit que quand j'auré mis assé d'argent de côté, il me laissera passé un de ses diplômes en ligne de l'université de Phoenix en Arizona, ou quelque soit le nom que sa porte. Tu te rends scompte, moi avec un diplôme universitaire!’

    Je fronce les sourcils quand il commence l’histoire, puis petit à petit je laisse les mots me bercer et j’arrive totalement à imaginer ce que traverse ce jeune homme. Les pages passent et je n’ai pas envie qu’il arrête, je sais qu’on doit absolument reprendre les préparatifs de mon déménagement. Seulement la petite bulle qui s’est créée autour de nous par le biais de cette histoire me rend paresseux. Je commente certains passages, lui demande d’en relire d’autres et j’adore découvrir le début de cette relation. 

    ‘Je lève la jambe pour le cogner à nouveau, mais il est trop rapide pour moi. Dès que mon pied se tend, il lui roule prestement dessus et l'écrase sur le lit. Je suis furieux, alors je lève les mains pour le repousser, mais il m'agrippe les deux bras avec sa grosse patte et me repousse sur le lit. Il me plaque les bras sur les côtés, les immobilise avec ses genoux et chevauche mon ventre. Ça arrive tellement vite que je n'ai pas le temps de réagir. Il me sourit d'un air machiavélique, ses intentions gravées sur le visage. Je lui lance un regard noir, un sourire méprisant aux lèvres. Il penche la tête sur le côté.’

    Au début, ce passage me tend, malgré moi, je ne peux pas m’empêcher de faire un parallèle, cependant, j’arrive facilement à faire abstraction de mon vécu pour ne pas le retranscrire partout. Je prends une profonde inspiration et Ohm bute sur plusieurs mots alors que je sens son regard sur moi. Il a dû sentir ma tension et quand je lève les yeux, je vois une expression interrogative sur son visage. Pour le rassurer, je lui souris en posant ma main sur sa cuisse. 

    — Tout va bien, continu. 

    Il reste quelques secondes à m’observer pour être sûr que je ne dis pas ça juste pour le rassurer, puis il se redresse assez pour m’embrasser le front avant de se réinstaller et de reprendre la lecture. 

    ‘Il se penche en avant jusqu'à ce que son visage arrive à quelques centimètres du mien. Je ne bouge pas, ne voulant pas être le premier à montrer ma faiblesse. Je ne veux pas perdre à ce jeu. Son nez touche le mien, et cela me distrait de ce qu'il fait vraiment : quand sa main se lève pour commencer à me chatouiller, mes yeux sortent de leur orbite et je commence à couiner comme une fille. Ma tête se vide, j'essaie de me libérer et je lui hurle dessus avec virulence, en vain. Son visage est toujours baissé près du mien et je fais la seule chose possible: je me relève, attrape sa lèvre inférieure avec mes dents et tire dessus sans ménagement.’

    Mon cœur accélère alors qu’il continue la lecture, je ne sais pas pourquoi, je sens une chaleur monter dans mon ventre, pourtant ce n’est pas une scène osée. Seulement, il y a un quelque chose dans l’écriture, dans la manière dont j’imagine la scène et surtout Ohm et moi à la place des protagonistes. Ohm ne semble pas perturbé, est-ce que je suis bizarre de ressentir ça ?

    Je secoue discrètement la tête pour essayer de me les sortir s de la tête, mais quand je me reconcentre sur l’histoire, je rougis d’autant plus et inconsciemment ma main sur sa cuisse commence à le caresser doucement.

    ‘Je lui rends son baiser même si des alarmes se déclenchent dans ma tête. Je grimace légèrement en sentant notre haleine de chacal respective, mais il fourre sa langue dans ma bouche et mes mains se dirigent vers son dos pour en caresser l'étendue à travers le tee-shirt. Il est allongé contre moi, et je peux le sentir se presser contre ma jambe. Je trouve l'endroit où le tee-shirt s'est éloigné de ses fesses et ma main touche alors sa peau nue. Mon cerveau se met de nouveau à court-circuiter lorsque je glisse un doigt hésitant sous l'élastique de son short…’

    Sa voix diminue jusqu'à s'éteindre complètement alors que ma caresse s’appuie un peu plus. La tension, l'envie et le désir, des sensations qui gonflent dans ma poitrine et me donnent presque le souffle court. Je ressens quelque chose qui, il y a encore quelques semaines, m'aurait terrorisé. Aujourd’hui, j’ai juste envie de me perdre complètement dans ses sensations et de laisser Ohm me faire découvrir cette dernière inconnue.

    Nos yeux se croisent, il semble dans le même état que moi. Sa langue passe rapidement sur ses lèvres et sa pomme d'adam remonte quand il avale difficilement sa salive. A cet instant, je le trouve sexy, je n’avais jamais utilisé ce mot pour le décrire, je l’ai toujours trouvé beau, mais à cet instant, j’ai envie de plus.

    — On ferait bien de s'y remettre. 

    Il parle à voix basse sans me quitter du regard, il me donne une porte de sortie, la possibilité comme toujours de ne pas partager ce genre de moment. Pourtant, à cet instant je n’ai pas peur, j’ai juste envie de répondre à mes envies et de tout partager avec lui. 

    Je me redresse sans dire un mot et la déception se lit dans son regard. Il en a autant envie que moi, mais il ne fera rien pour me forcer. Lentement, je m'assois sur ses cuisses pour lui faire face. L'incompréhension s'installe sur son visage, même si d'instinct ses mains se posent sur mes hanches. 

    — Nanon ? 

    Est-ce que je vais réussir à lui dire ce que je veux ? Est-ce que je vais être capable de prendre les choses en main ? Je n’en sais rien, mais au lieu de lui répondre je l’embrasse avec douceur, mes mains posées sur ses épaules. Ses bras me serrent un peu plus fort contre lui et mon cœur s’emballe, je veux lui appartenir, maintenant et pour toujours. 

    — J’en ai envie. 

    Je ferme les yeux en posant mon front contre le sien, son souffle s’est coupé un instant car même si je reste vague, il comprend parfaitement de quoi je suis en train de parler. Son corps frémit, il se retient depuis des mois et même s'il m'assure qu'il se fiche de le faire ou pas, il a des envies et aujourd'hui je compte bien le combler en étant au plus proche de lui. 

    — Tu es sûr ?

    Ma gorge s’est totalement asséché, si bien que je ne suis pas certain de réussir à parler. Je me contente d’hocher rapidement la tête avant de capturer ses lèvres à nouveau. C’est hésitant, un peu comme nos premiers baisers. Je sais qu’il me laisse encore le temps de reculer, il ne m’en voudrait même pas. Seulement quand mes doigts glissent le long de son torse, il réalise, il n’y aura pas de demi-tour cette fois. 

    Nos corps et nos esprits s’échauffent et ne réclament plus que ces doux baisers. Ses mains caressent mon dos de haut en bas et nos langues se rencontrent au moment où il soulève mon t-shirt pour accéder à ma peau. 

    En soupirant, mon bassin se colle contre le sien, laissant l'envie prendre les commandes. A cette seconde je ne pense plus à rien, ma tête est vide, je n'attends que le moment où on s’appartiendra physiquement l’un à l’autre. 

    Mon t-shirt tombe par terre et sa bouche part à l'assaut de mon corps, c'est tellement bon, chaque baiser me donne la sensation d'une brûlure et pour la première fois, je ne veux qu'une chose, qu'il me brûle entièrement. 

    Mon bassin frotte lentement contre le sien et je sens l'instant où son excitation le fait durcir. Je suis dans le même état, mon sexe se redresse quémandant qu'on s'occupe de lui et qu'on le soulage d'une pression qui ne fait que grandir. 

    J’attrape le tissu de son t-shirt et nos lèvres ne se quittent que le temps de le faire passer par-dessus sa tête, nos regards se rencontrent et l’amour que je lis dans ses yeux me transportent, j’ai l’impression de flotter. 

    Je savoure chaque baiser, chaque caresse, découvrant un plaisir tout autre, je me sens puissant. Ohm est doux, tendre et entre ses mains, j’ai l’impression d’être la chose la plus précieuse qu’il a peur de la casser. 

    Enfin, jusqu’à ce que d’un coup de hanche, ils nous fassent basculer. Je suis allongé sur le canapé, lui entre mes cuisses et j’émets un bruit entre le rire et le gémissement alors que nos sexes s’entrechoquent. 

    — Je t’aime Nanon.

    Il dépose une myriade de baisers le long de mon torse, laissant même une marque sur mon ventre, ma peau est recouvert de frissons et je dois mordre ma lèvre inférieure pour ne pas faire de bruit. 

    — Je… Je t’aime.

    Nos pantalons rejoignent rapidement nos t-shirts, sa main me caresse divinement et j’ai arrêté d’essayer de ne pas gémir, il me connaît déjà trop bien et je n’ai pas envie de lutter. 

    J'ai un petit regard mutin quand à mon tour je m'applique à lui donner du plaisir. Nos mains vont et viennent au même rythme, mes cuisses serrent son bassin un peu plus fort alors que je me sens déjà sur le point d'exploser et de jouir. 

    — Ohm… Attends… pas comme ça. 

    Son mouvement ralentit, mais il ne s'arrête pas et je l'entends soupirer près de mon oreille. De ma main libre, je le force à se redresser pour pouvoir le regarder. 

    — J'ai envie aussi, terriblement envie même. Mais… On n'a rien et sans lubrifiant et préservatif, il est hors de question qu'on aille jusqu'au bout. 

    Je rougis brutalement quand je comprends de quoi il parle. Complètement envahi par le plaisir, je n'y avais pas pensé. Seulement ce n'est pas pour ça que mes joues deviennent brûlantes. 

    — Dans… ma table de nuit. 

    C'est un murmure à peine audible qui passe la barrière de mes lèvres. Il fronce les sourcils une seconde puis quand il comprend ce que je sous-entends, son visage s'éclaircit et un sourire taquin apparaît sur son visage. 

    — Et qu'est ce que tu as dans ta table de nuit ? 

    J'ai envie de lui taper sur la tête pour le punir de se moquer de moi, mais sa main accélère brusquement. Je me cambre sous la vague de plaisir alors qu'il mordille la peau de mon cou. 

    — J'en ai acheté parce que.. parce que… je pensais que…

    J'ai du mal à respirer alors qu'il cherche à me rendre fou. Je m'accroche à lui et ferme les yeux en tentant de rassembler mes idées et reprendre. 

    — Je pensais que si j'arrivais à me toucher seul… ce serait plus facile après de le faire avec toi. 

    Son visage se fait soudain très sérieux et j'ai peur qu'il soit fâché. Il me caresse le visage avec tendresse. 

    — Et tu as réussi ? 

    Je rougis à nouveau, même mes oreilles sont chaudes. Je me mordille la lèvre inférieure gêné d'avoir cette conversation, mais soulagé de voir qu'il ne trouve pas mon idée étrange. Lentement je secoue la tête dépité. 

    — Je n'ai pas osé… J'ai eu peur… d'avoir mal. 

    Je baisse les yeux soudain moins sûr de moi, un peu nerveux et aussi triste d'avoir cassé l'ambiance. Je n'ai pourtant pas le temps de m'appesantir là dessus que je pousse soudain un cri de surprise.

    Mes bras s'enroulent autour de son cou pour me stabiliser et je suis surpris quand la seconde d'après Ohm est debout, me portant dans les siens

    — Qu'est ce que tu fais ?

    — Je rejoins la chambre, on n'en a pas finis toi et moi.

    Je m'accroche bien à lui et je capture ses lèvres en le laissant m'emmener vers le lit. Bien vite, je me retrouve allongé sur le dos, Ohm se montre encore plus doux avec moi. Sa bouche se posant un peu partout sur mon ventre alors que ses mains font glisser mon caleçon pour le retirer. 

    Je ne me sens plus mal d'être nu devant lui et le regard qu'il porte sur moi au lieu de me mettre mal à l'aise, me rassure. Il se remet debout juste le temps de finir de se déshabiller à son tour. 

    — Tu dois me faire confiance et surtout me parler d'accord. 

    J'hoche la tête un peu nerveusement quand il ouvre le tiroir et en sort le lubrifiant. Je suis un peu tendu et je sens que mes mains tremblent quand elles se posent sur son dos. 

    Jamais je n'aurais imaginé en arriver là, je le laisse prendre les choses en main, il commence par m'embrasser, prenant le temps de nous remettre dans l'ambiance. 

    Mes yeux s'ouvrent de surprise et je sursaute un peu quand sa main humide revient caresser mon sexe, avec le lubrifiant la sensation est encore plus importante et agréable. 

    — Ohm… 

    — Il faut que tu sois détendu mon coeur. 

    Je prends une grande inspiration et petit à petit il me fait perdre la notion du temps. J'aime sentir sa main glisser sur moi, même quand elle s'aventure plus bas. Je me tortille sous lui pour essayer de ressentir encore plus de plaisir et à cet instant je suis confiant et heureux. 

    Malheureusement, ça ne dure pas, sa main arrive à mon orifice et il prend tout son temps pour le caresser. Malgré moi, je me tend et mes doigts se resserrent sur ses cheveux. 

    Il pousse lentement, ne cherchant pas à forcer, mais quand son doigt me pénètre, j'ai l'impression d'être écrasé par l'angoisse et la douleur. 

    Mon souffle se coupe, mon corps tremble et j'ai l'impression que je vais vomir. Et au lieu d'un gémissement de plaisir, c'est un couinement de panique qui se fraie un chemin hors de ma gorge. 

    Son doigt se retire aussitôt, il revient prêt de moi et me tire dans ses bras. Je me laisse faire, mon nez venant se placer dans son cou, je ne suis qu'un raté, je suis cassé, jamais je n'aurais une vie sexuelle normale et… 

    — Respire Nanon, tout va bien. Calme toi. 

    Plus Ohm essaie de me calmer et pire c'est, il se montre tellement prévenant alors qu'il voudrait que l'on fasse l'amour et je suis certain qu'un jour, il me quittera parce que je suis incapable de le combler. 

    — Ça va aller… fais le Ohm. S'il te plaît… je ne veux pas te perdre. 

    Les joues baignées de larmes, je suis pathétique et plus encore quand il me recule brutalement le visage soudain grave. 

    — Ne dit pas n'importe quoi. Tu crois que j'ai envie de forcer et te faire l'amour alors que tu respires à peine. 

    Je me rends compte de l'énormité de ce que je viens de lui demander. Je suis horrible et je me sens coupable.

    — Désolé… J'ai… envie de toi, mais… 

    Je suis tout penaud et je me détends quand il me reprend dans ses bras et caresse lentement les cheveux. 

    — Moi aussi j'en ai envie, mais on a le temps mon coeur, c'est déjà un grand pas. 

    Il embrasse mon front, mes joues, mon nez avant d'arriver à ma bouche. On passe un long moment à s'embrasser, je retrouve petit à petit mon calme et malgré tout l'envie ne me quitte pas. 

    — Ohm… On peut réessayer ? 

    Il soupire doucement avant de sourire en coin et de laisser sa main glisser sur mon torse. 

    — D'accord, mais à une condition. C'est toi qui me fait l'amour. 

    J’ai l’impression d’avoir été frappé par la foudre alors qu’il me demande d’être celui qui… Pourtant, à chacune de nos conversations, il m’a toujours dit qu’il était le top, qu’il était celui qui…

    — Tu… tu… tu es sûr ?

    Je ne suis pas certain d’être capable de le faire et si je lui faisais mal ? La détresse doit se voir sur mon visage car il me fait un petit sourire rassurant. Il me serre un peu plus contre lui et je ne résiste pas. 

    — J’en suis sûr. J’en ai envie et j’ai toute confiance en toi.

    Ses paroles me font frissonner, me donnent des papillons dans le ventre et quand nos bouches se retrouvent, on sait tous les deux que cette fois rien ne pourra nous arrêter. On bascule et je me retrouve à genoux au-dessus de lui, il s’abandonne complètement sous mes baisers et mes caresses et je reprends confiance en moi.

    Je suis le plus doux possible, je veux que cette première expérience soit pour lui la plus agréable possible. Je sais que parfois dans mes baisers et mes caresses je dois être un peu maladroit, mais Ohm ne m’en tient pas rigueur, il ne me quitte pas des yeux quand ma bouche se pose sur son sexe et il laisse un long soupir passer ses lèvres. 

    Sa main s’accroche bientôt à mes cheveux, mais comme toujours, il n’appuie pas dessus, il veut juste un contact alors qu’il semble complètement se perdre dans les méandres du plaisir. Je m’occupe longuement de son membre, le suçant lentement, cherchant à trouver suffisamment de courage pour la suite. 

    A taton, je récupère le tube de lubrifiant, en laisse couler sur mes doigts avant de répéter les mêmes gestes que lui plus tôt. Son corps se tortille et si un instant je me demande si c’est d’inconfort, quand je lève les yeux vers lui, je suis rapidement rassuré. Les yeux mi-clos, la bouche entrouverte et ses joues colorées de rouge, il est plus sexy que jamais alors qu’il se laisse envahir par le plaisir. 

    Mon doigt le pénètre en douceur et je sens qu’il se contracte contre moi, c’est fugace, mais je sais qu’il n’est pas tout à fait à l’aise. Ma bouche relâche son sexe et je laisse une ligne de baiser sur sa cuisse, mon doigt bougeant doucement pour le laisser s’habituer à ma présence. 

    — Tu dois me dire Ohm, j’ai peur de te faire du mal.

    — C’est juste étrange. Tu es vraiment doux, j’aime ça.

    Il me rassure, son sourire m’encourage et je continue à le préparer tout en honorant sa peau de millier de baisers. Je suis concentré sur ma tâche, mes doigts allant et venant en lui quand soudain son corps se cambre et qu’un cri étranglé résonne dans la chambre. Je me fige et me redresse aussitôt, ses yeux sont fermés, ses dents mordent fortement sa lèvre et je ne sais pas ce que je dois faire.

    — Re… recommence…

    Sa voix est fébrile et il me faut quelques secondes pour comprendre que c’est une réaction de plaisir qu’il a eue et sans parler, sans le quitter des yeux, je recommence, mes doigts frottant un endroit bien précis et de nouveau sa réaction ne se fait pas attendre. Il est magnifique, alors je ne me lasse pas du spectacle qu’il m’offre.

    — Nanon, je suis prêt… viens.

    De longues minutes plus tard, il me tend les bras, je le rejoins en me lovant contre lui acceptant son baiser. Je ne peux pas me mentir, j’ai envie de lui faire l’amour, je veux continuer à le faire se sentir bien et même si je suis terrifié à l’idée de lui faire mal, je ne veux pas faire marche arrière. 

    — Ohm tu es sûr ?

    Par contre, je veux être certain qu’il en a vraiment envie, qu’il ne se force pas pour moi. Il a un sourire heureux avant qu’il ne nous fasse basculer pour se retrouver au-dessus de moi. Je le laisse faire, appréciant de le voir reprendre les choses en main. Il s’installe et ne me quitte pas des yeux, alors que lentement, il guide mon sexe en lui. 

    — Je n’ai jamais été aussi sûr de moi. 

    La sensation est vertigineuse alors que petit à petit, je me fraye un chemin, mon sexe est tellement serrer que j’en ai le souffle coupé et on gémit tout les deux quand je suis entièrement en lui. Il reste immobile, les yeux fermés, il n’a pas l’air d’avoir mal, mais ma présence doit lui sembler étrange. 

    Mes mains caressent ses cuisses et mon cœur semble être sur le point d’exploser alors que pour la première fois, on fait l’amour tous les deux. La sensation est incroyable, sa proximité, sa chaleur, son odeur, tout m’appartient autant que je lui appartient. Je n’avais pas imaginé notre première fois de cette façon, pourtant, aucun de nous ne semble déranger par ce changement. 

    — Ohm, je t’aime.

    Je redresse le haut de mon corps pour pouvoir capturer sa bouche avec mes lèvres. Je veux le remercier, lui dire combien il m’est précieux et combien je donnerais tout pour le garder jusqu’à la fin de ma vie à mes côtés. Il est mon meilleur ami, mon meilleur soutien, mon médicament, mais aussi à partir de maintenant, mon amant. 

    — Notre rencontre est la plus belle chose qui me soit arrivée. 

    Mon discours peut paraître gnan-gnan, mais c’est la vérité, je suis tellement heureux qu’il est insisté, qu’il n’ai pas abandonné et… mes pensées son court-circuité quand son bassin bouge et je ne retiens pas le gémissement de plaisir.

    — Nanon, tu es tout pour moi.

    Ce sont les derniers mots que l’on arrive à échanger de manière cohérente, ensuite, c’est flou, c’est une montée lente du plaisir. Il reste au dessus de moi un moment avant de me laisser reprendre le lead. Au début, je suis maladroit, mes coups de reins sont hésitants, je m’enfonce en lui avec la peur de lui faire mal, mais bientôt, ses gémissements et ses suppliques me font perdre le contrôle. 

    J’ai l’impression de planer, son corps se tord sous le mien alors que le bruit de nos peaux se rencontrant se mêle à nos souffles courts et nos gémissements. La sensation de glisser en lui est incroyable, je voudrais que cela dure pour toujours, j’adore me sentir connecté à lui et surtout j’aime le voir complètement en proie au plaisir. 

    Je pourrais le regarder des heures, il est magnifique, sexy et fragile en même temps. Seulement, c’est ma première fois, je sens bien trop rapidement que je ne pourrais pas durer encore longtemps. Je ferme les yeux, je voudrais qu’il jouisse avant moi, mais je ne le contrôle pas et je pousse un long râle de plaisir. 

    — Ne… ne t’arrête pas… je… vais…

    Ses mains se posent sur mes fesses et je le laisse guider mes hanches pour qu’il puisse lui aussi trouver sa délivrance, ce qui arrive assez rapidement. Son corps se contracte, le sperme jaillit sur son ventre dans un long soupir de sa part avant qu’il ne se détende et se mette à trembler de la tête aux pieds. 

    — Tu vas bien ?

    J’ai du mal à respirer, je suis encore au prise avec l’orgasme qui m’a fauché, mais je suis tout de même inquiet pour lui. Il reste là, inerte, les yeux fermés, les bras au-dessus de sa tête et la respiration difficile. Cependant, il sourit et m’attire à lui, ma tête se pose sur son torse et j’entends son cœur tambouriner dans sa cage thoracique. 

    — C’était génial. Et toi ?

    Mon doigt glisse sur son torse, dessinant des lignes imaginaires, j’embrasse son téton avant de me serrer encore plus fort contre lui.

    — Je me sens bien. 

    Ses bras m’entourent, ses lèvres embrassant mon front et petit à petit le silence retombe juste perturbé par nos respirations qui s’apaisent lentement. On a fait l’amour, on a enfin partagé ce moment ultime, il m’a laissé lui faire une chose que personne d’autre n’avait fait avant et je me sens honoré. Même si je suis cassé, grâce à lui je retrouve un semblant de normalité. Seulement, une nouvelle crainte m’étreint le cœur et je fronce les sourcils mal à l’aise. 

    — A quoi tu penses mon coeur ?

    Même maintenant, il lit en moi comme dans un livre ouvert et je ne compte pas lui mentir. En douceur, je me redresse, m’installant assis dans le lit, le dos appuyé contre la tête de lui. C’est à son tour de venir dans mes bras, il pose sa tête contre mon ventre et sans y penser, mes doigts viennent caresser ses cheveux. 

    — Et si je n’arrive jamais à… ce que ce soit toi qui me fasse l’amour ?

    Je ne compte pas abandonner, j’ai toujours l’idée et l’envie de lui appartenir de cette manière. J’ai aimé être au dessus, le sentir autour de moi et lui donner du plaisir, cependant, j’ai la sensation que j’ai envie d’être celui qui reçoit aussi. Alors j’ai maintenant la peur qu’il ne puisse pas se contenter de ça pour le moment, qu’il se lasse de m’attendre et…

    — Je ne m’étais jamais imaginé dans cette position ou du moins… je n’ai jamais eu envie de laisser quelqu’un me le faire. 

    Il relève la tête et réclame un baiser, je m’empresse de le lui donner, je veux prendre soin de lui et le cajoler. Nos langues se retrouvent et c’est un baiser paresseux que l’on échange avant qu’il ne recule et me regarde avec un petit sourire. 

    — Avec toi, ça m’a semblé naturel de le faire et… c’était bon, alors… si les choses restent comme ça, ça me convient Nanon. 

    Je ressens un profond soulagement, il est heureux, il a aimé et il ne se sent pas floué par notre relation charnelle. Après cela on ne parle pas vraiment, on se câline, on s’embrasse et plusieurs heures plus tard, on se laisse même aller à la recherche du plaisir, cette fois, c’est moins maladroit, il me guide pour découvrir ce qu’est réellement faire l’amour avec quelqu’un, partager un instant unique, tendre et sauvage en même temps. Ce n’est pas qu’une question de plaisir à atteindre, c’est la communion de deux corps, deux âmes, deux cœurs, la meilleure des façons pour exprimer ses sentiments envers lui.


    Notes
    */ L’ours, la loutre et le moustique de TJ Klune



  • Commentaires

    5
    Mardi 5 Décembre 2023 à 19:51

    Merci pour ce 20ème chapitre, toujours aussi intéressante à suivre cette histoire ^^

    4
    Dimanche 3 Décembre 2023 à 21:27

    Merci pour ce nouveau chapitre. 

    3
    Dimanche 3 Décembre 2023 à 18:16

    merci pour ce nouveau chapitre

    2
    Dimanche 3 Décembre 2023 à 16:08

    Merci pour le nouveau chapitre :)

    1
    Dimanche 3 Décembre 2023 à 12:17

    Merci pour ce nouveau chapitre plein de douceur ^^ 

    J'ai L’ours, la loutre et le moustique de TJ Klune depuis tellement longtemps dans ma PAL, faut vraiment que je le lise ^^

    Bises <3

     

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