• Chapitre 13 : C'est toi

    Chapitre 13
    C'est toi

    Il faut beaucoup de temps pour ramener Nu-Kuea à la maison. L'ivrogne n'arrête pas de le repousser. Nu-Kuea déteste qu'on le touche. Il lui interdit également de l'appeler Nu-Kuea et insiste sur le fait que Lian est le seul à pouvoir l'appeler ainsi.

    — C'est moi. Je peux t'appeler comme ça.

    — Hia ?

    La grande silhouette dépose l'homme ivre sur le canapé, s'amusant de la façon dont il tente de relever la tête lorsqu'elle tombe. Gilayn Wang s'agenouille sur le sol, les lèvres retroussées, et croise le regard de l'ivrogne.

    — C'est moi.

    — Ne souris pas. Je n'aime pas ça.

    — Mais je veux sourire à Nu-Kuea. Ce n'est pas une bonne chose ?

    — Non ! J'aime quand tu souris. Je ne veux pas t'aimer.

    Gilayn Wang craque devant la moue boudeuse de son fiancé. Nu-Kuea se comporte de manière coquine, comme la nuit où il l'a ramené de la boîte de nuit de Gemini.

    — Mais j'aime bien Nu-Kuea.

    — Non, je ne t'aime plus. Séparons-nous !

    Les mains claires s'agitent à la recherche d'un oreiller à étreindre et font même signe à Lian de s'éloigner.

    — C'est impossible. Nous ne pouvons pas rompre. Je vais épouser Nu-Kuea.

    — Vraiment ?

    Le visage hésitant de Nu-Kuea fait culpabiliser le grand personnage. Pour se faire pardonner, il promet de ne plus jamais faire de mal à Nu-Kuea.

    — C'est vrai.

    — Mais tu as dit que tu ne m'aimais pas.

    Gilayn Wang se lève et s'assoit à côté de l'homme déconfit. Il passe son bras autour de l'épaule de Nu-Kuea et presse son nez sur le front lisse, s'y attardant, avant de toucher le front de Nu-Kuea avec le sien.

    — J'aime Nu-Kuea. Il n'y a jamais eu un jour où je ne l'ai pas aimé.

    — Hic... Mais tu as dit que tu ne m'aimais pas. Je l'ai entendu. Je m'en souviens.

    — Je l'ai dit sous le coup de la colère. Je ne laisserai pas une telle chose se reproduire.

    Le visage de Kuea Keerati est plein de tristesse et de douleur. Une grosse larme déborde de ses yeux doux et coule le long de sa joue. Lian l'essuie de sa grosse main sur la peau lisse de Nu-Kuea avant d'embrasser doucement la joue humide.

    — Tu peux me pardonner ? 

    — Est-ce que j'ai fait quelque chose de très mal ? Pourquoi tu as été si cruel avec moi ? Pourquoi tu ne m'as pas dit ce que j'avais fait de mal ? Tu sais que c'est toi que j'aime le plus ? Je t'aime depuis longtemps. J'ai été très blessé ce jour-là. Je... J'étouffe ici. Juste ici. Je ne peux pas respirer.

    Nu-Kuea frappe du poing sur sa poitrine, et Lian s'empresse de lui saisir la main. Cela lui fait encore plus mal de voir Nu-Kuea blessé. Le jeune homme pleure dans son étreinte. C'est Gilayn Wang qui a fait un faux pas. Nu-Kuea a grandi entouré de l'amour de sa famille et adoré par tout le monde. Même Lian l'a gâté de façon extravagante. Il n'aurait pas dû utiliser une méthode aussi dure pour traiter Nu-Kuea.

    — C'est ma faute. Je l'admets. J'ai eu tort.

    — Tu as joué avec mes sentiments. Je ne suis pas une poupée. Je ne suis pas Annabelle.

    — Oui... je sais. Mon Nu-Kuea est bien plus mignon qu'Annabelle. Tu es le dragon blanc. Je suis celui qui n'a pas de dents.

    — Ils s'appellent Furie Éclair et Krokmou. Tu te trompes.

    Lian sourit tandis que l'homme en pleurs corrige les noms des dragons.

    — D'accord, d'accord. Tu es Fureur Eclair. Je suis Krokmou.

    — Je suis toujours ton Nu-Kuea ?

    — Toujours.

    Même s'il doit répondre à cette question un million de fois de plus, sa réponse sera toujours la même. Il la répétera jusqu'à ce que Nu-Kuea se sente rassuré et prêt à recommencer avec lui.

    — Tu m'aimes vraiment ? 

    — J'aime Nu-Kuea.

    — Répète-le encore...

    — Je n'aime que Nu-Kuea.

    — Encore...

    — C'est Nu-Kuea que j'aime le plus.

    — Hia... hum...

    Dès que Nu-Kuea lève les yeux, Gilayn Wang perd pied. L'atmosphère, le moment choisi, la boisson ou autre chose le pousse à embrasser à nouveau les douces lèvres de Nu-Kuea.

    Cette fois, Kuea Keerati répond timidement. Ses deux mains serrent la chemise de Lian sur sa poitrine avant de se glisser autour de son cou, alors que Lian le pousse sur le canapé.

    — Hia... je t'aime.

    — Je t'aime aussi... mon bon garçon.

    Gilayn Wang remonte les mains de Nu-Kuea pour les accrocher à son cou et passe ses grosses mains sur tout le corps de Nu-Kuea. Celui-ci est tellement agréable à toucher. Pendant ce temps, les lèvres chaudes de Lian continuent de taquiner les lèvres douces qui commencent à se gonfler et à rougir.

    Les cils humides rendent le regard de Nu-Kuea aussi doux qu'un bonbon. Lian embrasse la paupière humide et descend jusqu'à sa joue. Il embrasse et presse son nez sur la peau lisse avant d'effleurer le coin de la bouche, le menton... et le cou pâle de Nu-Kuea.

    — Ah... Hia.

    — Hmm... Oui ? chuchote Lian près de l'oreille de Nu-Kuea avant de la mordiller, provoquant un doux gémissement. 

    Sa patience quasi inexistante le pousse à sucer le cou de Nu-Kuea si fort qu'il y laisse un suçon rose.

    — Hum... Hia... Un baiser.

    Kuea Keerati devient tout rouge. Son murmure doux quand il est timide est le plus mignon. Gilayn Wang embrasse à nouveau ces lèvres. Les siennes effleurent celles de Nu-Kuea et se retirent, le taquinant jusqu'à ce qu'il émette un gémissement de mécontentement.

    — Hmph...

    — Tu veux que je t'embrasse ?

    — Hum...

    Nu-Kuea détourne les yeux, ce qui lui vaut un baiser dans le cou en guise de punition... La deuxième marque s’accorde à la première comme des pétales.

    — Appelle-toi Nu... et je t'embrasse.

    —  Tu me fais marcher. 

    — S'il te plaît... Fais-le pour moi. Je veux l'entendre juste une fois.

    Il ne sait pas pourquoi il le supplie si gentiment. Gilayn Wang n'a jamais été un beau parleur. Il est plutôt direct. Mais en ce moment, il agit avec plus d'amour que d'habitude... parce que Nu-Kuea est spécial pour lui.

    — Hia...

    — Hmm... ?

    — Embrasse Nu, s'il te plaît.

    — Qui ?

    — Nu-Kuea.

    Le bon garçon Nu-Kuea est récompensé par le baiser qu'il souhaite.

    La sensibilité nous pousse à nous engager plus loin que nous ne le pensons. Lorsque Kuea Keerati reprend conscience, il est déjà dans les bras de Hia-Lian. La faible lumière extérieure s'infiltre par la baie vitrée et tombe en cascade sur le sol, près du canapé... Kuea voit clairement les yeux de Hia-Lian. Ils révèlent l'amour de ce dernier pour lui et confirment que ce que Hia-Lian a dit est vrai. Tout n'est pas dans sa tête, n'est-ce pas ? Il n'est pas en train d'imaginer des choses, n'est-ce pas ?

    — Hia… hic...

    Il pleure face à la chaleur qui s'abat comme une tempête. Son corps nu se frotte à la forte silhouette de Hia-Lian. Kuea n'a jamais vu Hia-Lian aussi clairement. Son torse épais, son abdomen... leurs corps liés.

    — Chut... Ça fait mal ? Je vais y aller plus doucement.

    — Ça... fait mal. Ah.

    Il tremble et se crispe à chaque fois que Hia-Lian le pénètre, ses mains poussent la poitrine de Hia-Lian, enfonçant ses ongles dans la peau chaude.

    — Hum...

    Gilayn Wang embrasse les lèvres rouges et gonflées pour détourner son attention, ses grosses mains caressant la taille fine. Il glisse ses paumes vers le haut pour pétrir les petits mamelons de Nu-Kuea. Excité, le corps mince frémit. Les hanches puissantes poussent pour aller encore plus loin.

    Comme c'est la première fois pour Nu-Kuea, Gilayn Wang ne veut pas le brusquer. Nu-Kuea se resserre autour de lui si fort qu'il en perd presque le contrôle. Nu-Kuea l'appelle par son nom et laisse échapper un doux gémissement, les yeux vitreux. Même s'il faut beaucoup de patience, l'attente en vaut la peine. Maintenant, Nu-Kuea prend enfin tout ce qu'il y a à prendre.

    — Hia... Embrasse Nu.

    — Bon garçon... J'aime Nu-Kuea.

    La grande main soulève la jambe qui se trouve à l'intérieur du canapé. L'autre jambe de Nu-Kuea, qui a failli tomber du bord, est tirée vers le haut et accrochée autour des hanches puissantes. Le rythme régulier commence à se faire entendre. Le Nu-Kuea de Hia-Lian n'est pas différent d'un bambin qui apprend à marcher. Il lui tient le cou pour s'équilibrer, laissant Lian lui apprendre à faire un pas... un par un.

    — Hia… ah… ah… Hia.

    — Je vais un peu plus vite.

    Il accélère un peu, mais Nu-Kuea a du mal à le supporter. Ce n'est peut-être pas totalement satisfaisant sur le plan physique, car c'est leur première fois, cela se déroule lentement et se termine dans la douceur. Mais c'est tout de même très satisfaisant sur le plan émotionnel. Le cœur de Gilayn Wang se réchauffe car l'autre moitié qu'il a tant attendue est enfin sienne.

    Gilayn Wang embrasse sans relâche les joues de l'homme épuisé, passant son nez sur la peau lisse à de nombreuses reprises. Maintenant qu'il a touché Nu-Kuea, il devient accro... fou de son partenaire. C'est ce qu'il ressent.

    Il soupire devant son impulsivité. Il n'était même pas prêt à parler de leur relation avec Nu-Kuea ce soir, mais soudain, le riz blanc était cuit. Il était moelleux et sentait bon, si bon qu'il en veut d'autres bols. Il pourrait aller jusqu'à quatre.

    La grande silhouette se lève et attrape le pantalon qui gît sur le sol pour l'enfiler. La brûlure qui lui traverse la poitrine et les épaules l'empêche de bouger. Il étudie son corps et repère plusieurs égratignures sanglantes. Il y a une marque de morsure sur le côté de son cou. Il suppose que c'est à cela que ressemblent les marques d'amour.

    — Je vais te porter.

    Il se penche et glisse ses bras sous les genoux et le haut du dos de Nu-Kuea, soulevant son fiancé de près d'un mètre quatre-vingt-dix. Nu-Kuea est plutôt lourd. Lian pense à engager un entraîneur professionnel... Sinon, il ne pourra pas le faire en position debout avec Nu-Kuea.

    Gilayn Wang se dirige vers sa chambre, sans même jeter un coup d'œil à la porte de droite menant à la sphère de sécurité de Kuea Keerati.

     

    Ce n'est pas du tout ce à quoi il s'attendait !

    Kuea Keerati veut s'arracher les cheveux dès son réveil, mais il ne peut pas car le propriétaire de la chambre est en train d'attacher sa cravate devant le miroir. Au lieu de cela, il fait semblant de dormir, essayant de se glisser sous la couverture... encore plus. Il aimerait pouvoir cacher tout son visage.

    — Bonjour, Nu-Kuea.

    Se faisant surprendre, il se fige, n'osant pas prononcer un seul mot. Avec l'ourlet de la couverture au niveau de ses yeux, il ne peut pas savoir si Hia-Lian le regarde, il n'entend que ses mouvements et l'enfoncement du matelas.

    Il n'a d'autre choix que de rencontrer les yeux étincelants de Gilayn Wang. La chaleur se répand sur le visage, les oreilles et le cou de Kuea.

    — Bonjour, mon chéri.

    — N… Non… hum.

    Hia-Lian rejette sa protestation, et Kuea est à nouveau embrassé ! Ses mains n'ont pas la force de repousser Hia-Lian. Il essaie de détourner son visage, mais la main chaude maintient son menton en place. Hia-Lian l'embrasse jusqu'à ce qu'il soit satisfait. Lorsqu'il ne peut plus respirer, Hia-Lian le laisse reculer.

    — S'il te plaît, sort.

    Incapable de se détourner, il laisse tomber son regard sur le bout de son nez, refusant de croiser les yeux enjoués. Kuea se souvient de tout ce qui s'est passé hier soir ! Il se souvient de Hia-Lian lui disant qu'il l'aime. Il se souvient aussi qu'il a lui-même exprimé son amour à Hia-Lian.

    — Je ne le ferai pas.

    Kuea s'agite sous le sourire narquois de Hia-Lian. Ne peut-il pas lui laisser un peu de répit ? Il n'arrive toujours pas à organiser ses sentiments.

    — Laisse-moi vérifier si tu as de la fièvre.

    Hia-Lian pose sa main chaude sur son front avant de glisser sur sa joue et son cou.

    — Tu es un peu chaud. Il faut que tu prennes des médicaments. J'ai envoyé quelqu'un acheter du porridge. Lève-toi et mange quand tu es prêt. Il n'est que sept heures. Tu peux dormir encore un peu.

    — D'accord.

    Hia-Lian ne l'accable pas trop, à son grand soulagement. Hia-Lian se comporte comme d'habitude. Il parle vite et le seul devoir de Kuea est d'acquiescer. Heureusement, c'est samedi. Il n'a pas besoin d'aller à l'université. Kuea se sent lourd en bas... Eh bien... C'est Hia-Lian qui en est la cause.

    — Je rentre tard ce soir. Prends tes repas à l'heure.

    — Tu vas où ? 

    La question sort automatiquement. Kuea s'arrête lorsque les yeux aguicheurs de Hia-Lian le font à nouveau rougir. Rien que le fait d'être regardé par Hia-Lian, pourquoi son coeur s'emballe-t-il... autant ?

    — Je supervise ma brasserie. J'ai l'intention d'exporter de l'alcool en Europe. Nu-Kuea, tu peux rester seul ? Tu veux te joindre à moi ?

    — Je peux rester seul.

    — Je t'appellerai plus tard.

    Avant de partir, Hia-Lian prend la main de Kuea et l'embrasse. Kuea pense que ce sera tout, mais non... Hia-Lian le taquine en effleurant sa paume de ses dents pointues... la mordillant, faisant brûler sa peau, tout en bloquant volontairement le regard de Kuea.

    Puis, Hia-Lian s'esclaffe.

    Enfin, il s'en va, et Kuea Keerati ne parvient pas à se rendormir. Il est complètement réveillé, son cœur battant la chamade à cause de l'action de Hia-Lian. Il s'assoit et appuie son dos contre la tête de lit. Ses yeux s'écarquillent lorsqu'il remarque ses vêtements : le pyjama rayé de Hia-Lian. Son corps non plus n'est pas poisseux... Hia-Lian a tout vu.

    — Argh, c'est quoi ce bordel ?

    Il s'agrippe à ses cheveux et les tire d'avant en arrière, ses yeux scrutant attentivement son environnement. La chambre principale de Hia-Lian est plus spacieuse que celle de Kuea. Il n'y a pas de dressing ni de placard. Le mur en face du lit est bordé d'une armoire nue avec des tringles à linge intégrées, disposées de façon inégale, et des étagères encastrées pour ranger les affaires. Une dizaine de paires de chaussures reposent sur le sol, sous l'armoire à portes vitrées. La chambre de Hia-Lian est magnifique. Un long miroir se trouve dans le coin et peut être ouvert pour accéder à l'étagère qui se trouve à l'intérieur. Il n'y a pas beaucoup de choses ici. Hia-Lian n'utilise cette pièce que pour dormir.

    À cet instant, Kuea Keerati est déconcerté et n'arrive pas à faire la part des choses. Les vêtements, la couverture, l'oreiller et l'odeur de cette pièce lui donnent l'impression d'être enlacé par Hia-Lian... Hier soir, Hia-Lian et lui... Comment en est-on arrivé là ?

    Et il n'a aucune idée de la raison pour laquelle il se sent si exalté. Il a du mal à réprimer son sourire. Les mots de Hia-Lian le font rougir si fort qu'il presse l'oreiller sur son visage et crie dedans pour absorber la voix.

    “J'aime Nu-Kuea.”

    Cette phrase ébranle son cœur plus que tout ce qu'ils ont pu faire en vingt ans de fiançailles…

     



  • Commentaires

    4
    Mercredi 24 Janvier à 22:35

    Et voilà, en voyant aujourd'hui la sortie du chap 15, je me suis rendue compte que je mettais arrêtée au 12 XD

    Voilà, oubli rattrapé ;0)

    Merci pour ce chapitre ^^

    Je lira la suite demain du coup

    • Voir les réponses
    3
    Jeudi 31 Août 2023 à 16:52

    merci pour ce chapitre et bonne vacance

    2
    Jeudi 31 Août 2023 à 01:25

    hooo tres croustillant ce chapitre, merci beaucoup bisous

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