• Chapitre 12.1

    Chapitre 12.1

    Je quitte le canapé dès que la porte s'ouvre. Il n'est pas encore très tard, mais ça fait des heures que Malaï est venue chercher Dao et depuis, j'attends avec impatience le retour de Khaotung. Il ne m'a prévenu qu'hier que la petite ne serait pas là, qu'il avait prévu quelque chose pour nous deux et je peux le dire, je suis autant curieux qu'impatient d'y être. 

    — Tu es rentré ! 

    Je le rejoins dans la petite entrée alors qu'il pose ses affaires et je me trouve stupide de l'accueilir avec ce genre de phrase un peu bête. 

    — J'aurais voulu rentrer plus tôt, mais tous les clients ont décidé de venir en même temps. 

    Il s'approche de moi en souriant et nos mains s'accrochent naturellement l'une à l'autre. L'atmosphère est un peu étrange et j'en comprends rapidement la raison. On est seul, véritablement seul et c'est bien la première fois que ça arrive depuis notre rencontre. 

    N'y tenant plus, je me penche vers lui et capture ses lèvres, profitant de pouvoir l'embrasser sans se soucier que Dao ne nous surprenne. Instantanément, Khao passe ses bras autour de mon cou et mon cœur s'emballe de le sentir aussi proche. 

    Notre relation, même si j'en meurs d'envie, n'a toujours pas évolué. Cependant, après tout ce temps passé en sa compagnie, à apprendre à le connaître, je suis sûr de mes sentiments pour lui. 

    — Alors, qu'est-ce que tu as prévu ce soir ? 

    Si nos lèvres se sont séparées, je le garde toujours bien précieusement dans mes bras. Il sourit un instant, mais je vois aussi rapidement un voile de doute se poser sur son visage. 

    — Et bien, il y a ce restaurant qui me fait envie depuis des mois, mais Dao n'aime pas ça alors… 

    Il n'est absolument pas sûr de lui, il doit avoir peur que ça ne me plaise pas. Je l'embrasse rapidement pour l'interrompre et il me regarde, surpris. 

    — Ce que tu as prévu sera très bien, j'en suis sûr. 

    Il prend une profonde inspiration, rassuré, et hoche la tête pour me montrer qu'il a compris et que tout va bien. 

    — Alors, allons nous préparer.

    Un dernier baiser, puis je le laisse s’échapper pour qu’il se rende dans la salle de bain afin de se préparer pour notre premier rendez-vous. J’ai vraiment hâte de passer du temps juste lui et moi. Au cours des dernières semaines, on a appris à se connaître, on a pris le temps de découvrir nos sentiments, mais faire ce que fait un couple normal est nouveau pour moi.

    Je me change rapidement, lui laissant le temps dont il a besoin pour se préparer et quand enfin on se retrouve dans un taxi en route pour le restaurant, on est autant nerveux l’un que l’autre. J’attrape doucement sa main, appréciant la chaleur qu’elle dégage et je le regarde avec un petit sourire. 

    — J’ai rendez-vous la semaine prochaine avec l’école de commerce que Phi Tay m’a conseillée.

    J’ai mis du temps à vraiment me décider, c’était un peu inquiétant de faire ce premier pas dans l’inconnu, même si c’était vraiment ce que je voulais faire. J’ai toujours aveuglément obéi à mes parents, me pliant à leur choix et à leur vouloir, alors aller contre eux est aussi inquiétant que grisant. 

    — Tu as déjà quitté l’université ?

    Je secoue vivement la tête, pour le moment je suis toujours inscrit au cours choisi par mon père, même si je n’y ai pas mis les pieds depuis bien trop longtemps. J’imagine sans peine que le doyen a déjà dû mettre mon père au courant et que ce dernier doit fulminer contre moi.

    — Si j’arrive à avoir la bourse que je vise pour l’école, alors je pourrai définitivement quitter le journalisme. 

    La main de Khaotung se serre autour de la mienne, sa manière à lui de m’apporter son soutien total. Il comprend ce que je suis en train de traverser. De vouloir vivre la vie que l’on a choisie et pas celle que sa famille a décidée. La seule différence entre nous, c’est que lui était responsable d’une autre vie.

    — Ils auraient bien tort de ne pas te prendre dans leur école. 

    Mon coeur se gonfle quand il me donne un soutien aveugle, un soutien sans rien attendre en retour. La sensation à ses paroles est chaleureuse, comme si une douce chaleur m’entourait et m’aidait à faire ce qui est nécessaire pour atteindre mon objectif. D’ailleurs, je sais très bien, sans qu’il ait besoin de me le dire, qu’il sera là pour me soutenir, même si je n’y arrive pas. Il ne me jugera pas, il ne m’enfoncera pas, il me tiendra la main et m’aidera à passer l’épreuve.

    Même si on est toujours dans le taxi, même si le chauffeur pourrait nous voir, je m’en fiche. Je me penche et capture ses lèvres rapidement, furtivement, mais je lui offre un sourire solaire quand je me redresse et celui qu’il m’adresse fait chavirer mon cœur. 

     

    Après cela, on est rapidement arrivé à destination et on se retrouve devant le restaurant qui fait saliver Khao depuis un moment. Il s’agit d’un restaurant plutôt bien côté qui propose de la nourriture occidentale. Ses yeux s’illuminent alors qu’il observe la façade où l’on peut apercevoir des personnes en train de manger à travers la vitrine. 

    — Dao n’aime pas ça ?

    Khaotung tourne la tête vers moi et a un petit rire. Il ne se moque pas de ma question, mais surtout du fait que sa fille est assez difficile en ce qui concerne la nourriture. Nos mains s’effleurent et je dois contracter mes muscles pour ne pas bouger et saisir la sienne pour entrelacer nos doigts. 

    — Elle est dans une période où elle ne mange que des plats thaïlandais. Elle trouve le reste… étrange.

    Cette petite fille a vraiment de drôles de lubies parfois, elle est adorable cependant et semble tellement heureuse à chaque fois qu’elle nous voit avoir un geste l’un pour l’autre. Je sais qu’elle pense que son père et moi on doit être amoureux, mais je me demande vraiment d’où lui vient cette idée fixe. 

    — Allons-y, je meurs de faim.

    J’aurai tout le temps de découvrir ce qui lui fait penser ça, mais pour le moment, on doit profiter de notre soirée. Alors je pose ma main sur le bas du dos de Khao et je le guide vers l’entrée du restaurant. 

    L’intérieur est décoré à la manière occidentale et la personne qui s’approche de nous nous offre un magnifique sourire commercial. Le jeune homme nous regarde de la tête au pied, s’arrêtant un instant sur ma main qui n’a toujours pas quitté le dos de Khaotung. Même si je ne retire pas ma main, je ne peux pas m’empêcher de me tendre légèrement. 

    Je ne me suis jamais vraiment préoccupé des problèmes que l’homosexualité pouvait engendrer. Je n’ai pas honte d’être tombé amoureux d’un homme, je n’ai même jamais remis ce que je ressentais en question. Seulement, le jugement des autres peut être parfois difficile à vivre et je ne veux pas que lui et moi nous nous éloignions à cause de l’extérieur. 

    Heureusement, le serveur ne fait aucun commentaire et garde son impression pour lui alors qu’il nous guide vers une table dans un coin de la pièce. On s’installe en silence, observant autour de nous et savourant le moment. Je prends pleinement conscience que ce soir, c’est la première pierre de notre histoire et j’espère qu’enfin on pourra dire ouvertement ce que l’on ressent l’un pour l’autre.

    — Alors, tu imaginais la salle comme ça quand tu passais devant ?

    On regarde les menus, cherchant ce que l’on va manger ce soir et je ne peux pas m’empêcher de le questionner pour être sûr qu’il se sente bien ici. Il lève les yeux et je peux voir un léger froncement de sourcil.

    — C’est chouette, mais… je ne sais absolument pas ce que veulent dire les noms des plats.

    Je me mords la lèvre inférieure pour retenir le petit rire qui monte dans ma gorge. Je ne me moque pas de lui, il est juste beaucoup trop adorable quand il fait ce genre de moue. Je repose mon menu et attrape sa main, la caressant lentement avec mon pouce. 

    — Ma famille est friande de ce genre de restaurant, je vais t’aider à choisir quelque chose. 

    — Tu aurais dû me le dire, on aurait pu aller manger ailleurs.

    Il fronce les sourcils en regardant autour de lui, un air déçu sur le visage, comme s’il hésitait sur la marche à suivre. Je serre doucement sa main pour attirer son attention et je lui fais un grand sourire pour le rassurer. Il se détend légèrement et répond à mon sourire un peu timidement. 

    — Je suis content d’être ici, ne t’inquiète pas. Profite juste de la soirée, d’accord ?

    Cette fois, il se détend réellement et son regard s’illumine. On se penche alors sur le menu qu'il tient et on passe un certain temps à décider ce que l'on va manger. 

    Quand je comprends qu'il hésite entre deux plats, je décide de prendre l'un des deux pour qu'il puisse y goûter également. 

    Je n'ai pas lâché sa main, je sens les regards des tables autour de nous. Je m'en fiche totalement et pas une fois Khao ne regarde autour de lui. Il est concentré uniquement sur moi et on s'enferme petit à petit dans une bulle faite de tendresse, de discussions et de moments doux. 

    — Goûte. 

    La fourchette pleine de lasagnes, je la tends vers lui et il n'hésite pas avant de la manger avec gourmandise, ses yeux s'écarquillent de plaisir et il pousse un long soupir de contentement. 

    Moi, je ne peux pas le quitter des yeux alors qu'il apprécie énormément le repas. Sans réfléchir, j'attrape ma serviette avant d'essuyer le coin de sa bouche, ce qui le fait se figer un instant. 

    — C'est bon ? 

    — Hmmm, je pourrais en manger tous les jours. 

    — Alors, il va falloir que je m'entraîne pour te cuisiner de bons petits plats. 

    J'ai tellement envie de prendre soin de lui. Même si je veux travailler, je n'ai aucun mal à m'imaginer cuisiner les repas pour Dao et lui, l'accueillir tous les soirs quand il rentre du travail. 

    — Je vais devenir énorme si tu cuisines comme ça pour moi tous les jours. 

    J'ai un petit sourire en coin et je pose mon menton sur ma main, le coude appuyé sur la table tout en l'imaginant avec quelques kilos en trop. 

    — Je crois que je t'aimerais toujours autant, même si tu grossis. 

    Khaotung s'étouffe avec un morceau de pain quand il m'entend lui déclarer mon amour aussi naturellement. Rapidement, je remplis son verre avec de l'eau qu'il boit doucement en reprenant son souffle. 

    Ses joues sont rouges, mais je ne sais pas si c'est de gêne ou parce qu'il s'est à moitié étouffé à l'instant. 

    — Pourquoi tu dis ça comme ça ? 

    Il baisse la tête avant de jeter un coup d'œil autour de lui, un peu nerveux à l'idée que l'on ait pu m'entendre. Une nouvelle fois, j'attrape doucement sa main pour la presser en douceur. 

    — Parce que je le pense vraiment. 

    Il se mordille la lèvre inférieure, un moment en proie à l'indécision, avant de prendre une profonde inspiration. 

    — Moi aussi je t'aimerai toujours, même si tu étais gros… 

    Il marmonne rapidement ces quelques mots avant de reprendre une bouchée de son plat. Si je voulais l'embêter, je lui dirais que je n'ai pas compris, je lui demanderais de me répéter ses mots qui ont fait accélérer mon coeur brutalement. 

    Le repas se poursuit dans le même ton, on passe un bon moment où on semble seuls au monde au milieu de ce restaurant. Il y a un petit moment où on se chamaille pour savoir qui va payer la note, jusqu'à ce que l'on réussisse à se mettre d'accord. 

    Finalement, on se lève pour quitter le restaurant. Sans réfléchir, j'attrape sa main et entrelace nos doigts avant de le guider à travers la salle. J'ai l'impression de flotter sur un petit nuage, j'ai l'impression que je n'ai jamais été aussi heureux qu'à cet instant. 

    Enfin, l'agréable sensation disparaît brusquement quand je croise un regard dur et froid. Comment c'est possible ? Pourquoi avec tous les restaurants de Bangkok, il a fallu qu'ils viennent ici. Je m’arrête un instant, j’observe mon père qui me fixe droit dans les yeux avant que son regard ne glisse vers ma main liée à celle de Khaotung.

    Il y a quelques semaines, j’aurais sûrement lâché la main, avant de me précipiter vers mon père afin de lui demander pardon pour mon comportement. J’aurais tout fait pour obtenir son pardon et chercher son approbation. Mon regard finit par dériver sur le reste de ma famille, ma mère d’abord, qui m’observe les yeux écarquillés, sûrement choquée de me retrouver ici après ce silence radio en train de flirter avec un homme. Mon frère et ma sœur restent impassibles, du moins jusqu’à ce que mon frère me fasse un petit signe de tête avec un léger sourire aux lèvres. 

    — Il y a un souci ?

    La voix de Khao me tire de mon observation et je frémis avant de reporter mon attention sur lui. Si son ton est doux, son visage est marqué par l’inquiétude et il ne comprend pas pourquoi je me suis soudain figé. Un instant, j’envisage de lui parler de ma famille qui se trouve à trois tables de nous. 

    — Non, tout va bien.

    Je passe ma main dans ses cheveux et lui ébouriffe rapidement avant de me remettre en mouvement. Je n’ose pas affronter le regard de mon père alors que je lui tourne le dos pour partir en compagnie de l’homme que j’aime. J’ai pris ma décision, je ne veux plus laisser ma famille dicter ma vie. Je leur ferai face le moment venu, quand moi je me sentirai prêt et que je serai sûr de mon avenir. 

    — Tu es sûr ? Tu n’avais pas l’air bien.

    On sort du restaurant et je prends une profonde inspiration en roulant des épaules pour me détendre. Je pose ma main sur sa nuque, la caresse doucement avant de l’attirer et de capturer rapidement ses lèvres. 

    — Je vais très bien, j’ai juste eu une impression de déjà vu.

    — Oh, oh… tu as déjà emmené un homme au restaurant. 

    Mes yeux s’écarquillent alors que Khao éclate de rire quand je me rends compte qu’il se méprend totalement. Je secoue rapidement la tête avant de l’attirer contre moi, nerveux à l’idée qu’il soit énervé et qu’il cherche à s’éloigner de moi. 

    — Bien sûr que non… tu es le seul.

    On est serré dans les bras l’un de l’autre et l’atmosphère change légèrement, on devient plus sérieux et la bulle qui nous a entouré tout au long du repas nous isole de nouveau du reste du monde. Je lui souris avec tendresse en le regardant droit dans les yeux avant de l’embrasser avec douceur.

    Il ne me repousse pas, au contraire, ses bras entourent mon cou et j’ai l’impression que je vais m’enflammer. Le baiser ne dure pas assez longtemps à mon goût et j’aimerais recommencer, mais avant, il faut que Khao et moi on ait une vraie conversation, ne pas savoir ce que l’on est l’un pour l’autre actuellement commence à devenir pesant. 

    — Rentrons.

    — Hmm.

    Khao attrape ma main et me tire vers la station de taxi et heureusement, il n’y a pas grand monde, alors il ne faut pas trop longtemps avant que l’on grimpe dans un véhicule qui nous ramène à la maison. 

     

    On n’a pas vraiment parlé sur le chemin du retour, une sorte de tension s'immisce entre nous et j’ai du mal à la contenir. Seule nos mains se touchent et je ne sais pas vraiment qui attire l’autre dans les couloirs de l’immeuble afin de rentrer le plus rapidement possible jusqu’à l’appartement. 

    Khao ouvre brusquement la porte et me tire à l’intérieur avant de nous plonger dans la pénombre quand elle se referme derrière nous. Le silence est rompu par nos respirations rapides alors que ses mains se posent sur mon cou. Nos lèvres se retrouvent à nouveau, un baiser plus passionné, plus ardent et je l’attire contre moi dans un élan possessif. 

    Mes lèvres glissent sur l’arête de sa mâchoire et je sens le frisson qui parcourt son corps quand je mordille la peau de son cou. J’inspire profondément, son parfum m’envahit et mon cœur bondit dans ma poitrine. Khao m'agrippe et me maintient fermement contre lui quand je saisis le lobe de son oreille entre mes dents.

    — Khao… sort avec moi…

    Je murmure en laissant le bout de mon nez caresser sa peau fine. Je veux qu’il soit mon petit ami et qu’il m’accompagne sur le chemin que je commence à tracer. Ses mains se posent sur mes joues, me forçant à me redresser et nos regards se croisent malgré la pénombre ambiante. Je remarque que ses yeux sont étrangement brillants et j’aimerais allumer la lumière pour pouvoir voir son expression. Cependant, j’ai la conviction que si j’allume, alors Khao fera marche arrière. Je lui laisse le temps dont il a besoin pour enfin me donner la réponse que j’attends avec inquiétude.

    — D’accord… je veux sortir avec toi…

    Il murmure contre mes lèvres avant de m’embrasser et j'ai l'impression qu'un feu d'artifice explose dans ma tête. Mon cœur bondit dans ma poitrine alors que mes bras s'enroulent autour de sa taille et nos corps se collent l'un à l'autre. 

    Je me sens euphorique, Khao enroule ses bras autour de mon cou et notre baiser semble ne pas avoir de fin. Lentement, sans cesser de s'embrasser, on retire nos chaussures et on se dirige vers la chambre. 

    Les barrières que l'on s'est imposées depuis que l'on s'est avoué être attiré l'un par l'autre tombent soudainement, balayées par une passion qui couvait, prête à exploser. Parfaitement synchronisés, on commence à déboutonner la chemise de l'autre. Le baiser devient plus passionné, mais on est brusquement interrompu quand Khao trébuche sur un jouet que Dao a laissé traîner par terre. 

    Il manque de tomber et je le retiens contre moi. On pouffe tous les deux, nos fronts collés, et on se dévore des yeux maintenant que notre vue s'est habituée à l'obscurité. Je caresse son visage du bout des doigts. 

    — Tu es sûr ? 

    Je ne peux pas m'empêcher de murmurer d'une voix rauque. Je ne veux pas qu'il pense que je ne veux que ça et heureusement, il comprend tout de suite de quoi je parle. 

    — Oui…  et toi ? 

    Il me répond sans attendre et sans hésitation avant de me questionner à son tour d'une voix douce. Je picore ses lèvres avant de sourire. 

    — J'en suis certain. 

    Un éclat de désir brûle au fond de ses yeux avant qu'il n'attrape mon col et qu'un nouveau baiser fougueux ne commence. J'ai l'impression de brûler sur place alors que lentement on reprend la direction de la chambre.

    En chemin, nos chemises tombent au sol et c'est d'un toucher léger que l'on ose enfin découvrir le corps de l'autre. Mon corps se couvre de chair de poule quand il effleure mon ventre de ses ongles et un souffle fort s'échappe de ma bouche.

    Il recule et un petit sourire fier apparaît sur son visage. Je me mords la lèvre inférieure, il peut parfois sembler hésitant, mais il sait très bien comment faire monter la pression. 

    J'ai l'impression d'avoir le tournis, tout va tellement vite que j'ai du mal à réfléchir alors que l'on tombe tous les deux sur le lit. Je me retrouve à cheval sur ses cuisses, les mains appuyées de chaque côté de son visage. 

    J'ai envie de lui, envie de découvrir son corps, de lui offrir du plaisir et vivre cette première fois avec lui. Pourtant, même si je le désire depuis des semaines, même si on s'est embrassés à de nombreuses reprises, je me rends compte que je ne me suis jamais posé la question sur qui ferait quoi. 

    Soudain, un peu nerveux, je remets lentement une mèche de cheveux sur son front. Khao fronce les sourcils tout en caressant lentement mon dos. 

    — Tout va bien ? 

    — Je n'ai jamais…  et…  je ne sais pas ce que tu veux…  où tu veux… 

    Je ne me sentais pas vraiment timide, pourtant quand il s'agit de savoir s'il veut être au dessus ou en dessous, je me mets à bafouiller et rougir. Il sourit et heureusement pour moi, il semble me comprendre. 

    — Qui fait quoi n'a pas d'importance pour moi, tant qu'on est ensemble. Ah moins que… pour toi ça en ait ? 

    Sa voix est douce, posée et son regard brillant d'amour me fait frissonner. Je réfléchis quelques secondes à sa question. Il me laisse le temps dont j'ai besoin. Les bisous qu'il dépose sur mon visage ne m'aident pas vraiment, même si jamais je ne lui dirai d'arrêter. 

    Est-ce que donner ou recevoir est vraiment important ? Je n'ai jamais testé aucun des deux alors je veux…  juste être avec lui, je veux lui donner du plaisir, mais aussi qu'il me fasse découvrir ces sensations. 

    — L'un ou l'autre tant que c'est avec toi, ça n'a pas d'importance.

    On pouffe tous les deux et sans attendre, nos lèvres se retrouvent, nos langues se découvrent à nouveau et plus rien ne pourra nous arrêter. La passion, le désir et les prémices du plaisir sont de retour avec force et on se laisse totalement aller.


    Chapitre
    PrécédentSuivant

  • Commentaires

    4
    Jeudi 22 Décembre 2022 à 19:01
    Que d émotion quand son père le voit ?merci
    3
    Jeudi 22 Décembre 2022 à 09:59

    Aaaaaaaaaaaaah, j'adore *o*

    J'ai eu une petite frayeur avec la famille au resto, je me suis dit "ça y est le père va piquer un scandale et leur soirée romantique va être gâchée", mais non, ouf...

    merci pour ce beau chapitre

    (。♥‿♥。)

    2
    Jeudi 22 Décembre 2022 à 09:49

    Merci pr chapitre.

    Limite j ai plus flippé que le personnage qd il a vu les parents dans le resto, mdr, j étais soulagé qu il n y ait pas de drame happy

    Trop bien ce passage sur "qui prefere quoi" et au final, pas de choix prédéfini, super idée de ne pas rester dans le cliché top/bottom ^^

    Hâte de lire la suite! 

      • Jeudi 22 Décembre 2022 à 10:00

        oui, peu importe qui fait quoi ^^

        le but est juste de profiter simplement de ce merveilleux instant avec l'être aimé.

    • Nom / Pseudo :

      E-mail (facultatif) :

      Site Web (facultatif) :

      Commentaire :


    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :