• Chapitre 1

    Chapitre 1

    La musique à fond dans mes oreilles, je regarde le paysage qui défile sous mes yeux en essayant de faire abstraction des deux personnes à l’avant du véhicule. Je soupire à nouveau alors que je me demande une fois de plus ce que je fais là, ce qui m’a pris d’accepter cette sortie. Aujourd’hui, j’avais prévu de jouer toute la journée à des jeux sur mon ordinateur, c’était l’une des rares journées où mes cours et mes devoirs n’allaient pas me prendre tout mon temps et je voulais la passer à faire ce que j’aimais.

    Et puis il est arrivé, P’Mean, mon grand frère. Celui qui sait comment me prendre par les sentiments. En échange de sa promesse de m’offrir le jeu que je veux depuis des semaines, il m’a eu.  Maintenant je dois l’accompagner lui et sa petite copine pour une sortie dans la jungle de Khao Sok. De base, l’idée est sympa, il parait que le parc est magnifique à voir. Seulement voilà, premièrement je suis un pur citadin, deuxièmement, je connais bien ces deux-là et je sais d’avance comment les choses vont se passer.

    — Tu ne peux pas lâcher ton téléphone un petit peu. On est là pour profiter ensemble.

    Visiblement, ma musique n’est pas assez forte pour couvrir la voix colérique de P’Law, la petite amie de mon frère. Je ne comprends pas vraiment comment ils en sont venus à sortir ensemble de toute façon. Ils sont en couple depuis plusieurs mois, mais ils passent le plus clair de leur temps à s’engueuler. Ils sont à l’opposé l’un de l’autre. Mon frère me ressemble, un geek qui préfère squatter un canapé pour regarder une série. Elle, c'est une baroudeuse qui aime vivre l’aventure aux quatre coins de la Thaïlande. D’ailleurs, je sais que cette sortie est là pour sauver leur couple et je ne suis pas sûr que ça marche réellement.

    J’augmente encore le son de la musique qui finit par me vriller les oreilles, mais c’est toujours mieux que de les entendre. Je ne supporte pas les disputes, mon frère le sait pourtant. Quand nous étions petits, nos parents le faisaient en permanence et c’est une situation qui me stresse énormément. Pourtant, il faut croire qu’il l’a complètement oublié. Tout comme ma présence dans la voiture. Car cela fait maintenant plus d’une heure que les hostilités ont commencé, alors que l’on était en voiture depuis quinze minutes. Tout sujet est bon à prendre et rien ne fait exception.

    Je pose ma tête contre la vitre, me concentrant sur la musique et sur le paysage qui défile, me murant un peu plus dans le silence. Au départ, j’ai tenté de calmer les choses, de les apaiser et de trouver un sujet de conversation neutre. Seulement, le soupir de P’Law et le regard assassin de P’Mean ont fait qu’à partir de ce moment-là, j’ai préféré garder le silence.

    Le temps me paraît très long, pourtant, c’est moins d’une heure plus tard qu’elle gare la voiture sur un petit parking perdu au milieu de nulle part. Malgré l’heure plus que matinale, il est déjà à moitié plein. Je baisse le son de la musique, espérant que les choses se soient un peu arrangées et que l’on va enfin pouvoir parler de la ballade que l’on va faire.

    — Et on était vraiment obligés d’aller si loin pour faire une balade. Il n’y avait pas plus proche de chez nous ?

    La voix grave de mon frère fait voler toutes mes espérances en éclat. Non mais sérieusement, même moi, j’ai envie de le baffer. Il est stupide ou bien il le fait exprès ? C’est à se poser des questions quand même. D’ailleurs, je suis presque sûr qu’à ce rythme là, ce soir, c’est célibataire qu’il va rentrer à la maison.

    — Tu te moques de moi, je t’en ai parlé il y a deux jours. Je t’ai expliqué pourquoi je voulais venir ici. Seulement, ton jeu vidéo était apparemment plus intéressant que moi. 

    Et voilà, c’est reparti la réponse cinglante de P’Law ne se fait pas attendre. Je me demande si je ne peux pas les mettre dehors et les attendre ici dans la voiture. L'idée est bien plus sympa et attrayante que de les entendre toute la journée. Je jette un coup d'œil à mon téléphone avant de soupirer. Non vraiment, la journée va être difficile et exténuante. Il n’y a aucun réseau, alors rester ici d’accord, mais si c’est pour attendre sans rien faire, autant aller visiter les lieux. 

    Sans dire quoi que ce soit, je saisis l’anse de mon sac à dos et sors de la voiture. Je fais bien attention à claquer la portière le plus fort possible, histoire de leur rappeler qu’ils ne sont pas tout seuls dans la voiture. Je fais quelques pas dehors en regardant autour de moi, mes yeux s’écarquillant petit à petit. Je ne peux pas lui retirer ça, P’Law a vraiment bien choisi la destination. On est encore sur le parking et pourtant, c’est magnifique. Une explosion verdoyante grâce à tous les arbres, fourrés et fougères qui se battent pour un peu d’espace. Et puis il y a ces touches de couleurs. Comme autant de touches de pinceau d’un peintre un peu fou grâce aux nombreuses fleurs dont je ne connais pas la moitié.

    Je prends une profonde inspiration en fermant les yeux. Laissant l’air pur du coin emplir mes poumons. L’odeur des fleurs et de la végétation humide me permet de me détendre alors que j’entends deux portières s’ouvrirent et se refermer de concert. Je garde les paupières closes alors que j’entends des pas s'approcher de moi. 

    — Désolée Nong War, je ne voulais pas t’imposer ça.

    Je me tourne vers la jeune femme qui semble vraiment gênée, en lui faisant un petit sourire pour la rassurer.

    — Tout va bien, ne t’inquiète pas. Et si tu nous faisais visiter maintenant ?

    Je lui répond calmement, mais non sans arrière pensée. Parce que clairement, plus vite on aura fini et plus vite on sera rentré non ? Alors autant s’y mettre tout de suite. 

    Je jette un coup d’oeil à mon idiot de frère. Il essaie de garder un visage impassible, mais je vois bien qu’il est toujours en colère, à la manière dont ses lèvres sont fortement pressées l’une contre l’autre. 

    Je ricane discrètement avant de former muettement un mot avec mes lèvres. 

    — Crétin.

    Il est surpris, mais finit par rire discrètement à son tour. Il me donne une petite tape derrière la tête pour me punir de mon manque de respect. Puis il rejoint sa copine pour lui prendre la main.

    Je prends à nouveau une profonde inspiration. À cet instant, je crois vraiment que l’orage est passé, que maintenant on va pouvoir passer une bonne journée. J’éteins ma musique, glisse mon téléphone dans mon sac et les rejoint rapidement.

    L’orage n’est clairement pas passé, je dirais juste que nous avons vécu une micro éclaircie. Puis la tempête a repris encore plus forte qu’auparavant, car là j’assiste à un véritable ouragan. Pourtant au début, ça se passait bien, P’Law nous apprenait plein de choses sur les plantes autour de nous. Elle nous a même appris à reconnaître quelques plantes comestibles et finalement, on passait un bon moment. 

    Je ne comprends toujours pas comment le sujet a pu dévier sur les ex, mais d’un coup, le ton est monté. P’Mean a commencé à l'accuser de préférer venir ici avec son ancien fiancé et que c’est pour ça qu’elle voulait revenir ici. A ce moment, je me suis fortement frappé le front, me disant qu’à ce niveau, ce n’est clairement plus un crétin. Mon frère est quelque chose de bien pire que ça. Un être humain incapable de se rendre compte qu’il creuse sa propre tombe. 

    Sans même chercher à comprendre et encore moins à m’en mêler. Je sors mon téléphone, enfonce fortement les écouteurs dans mes oreilles et fais de nouveau hurler la musique. Ainsi coupé du monde, je souffle fortement, soulagé de ne plus les entendre. 

    C’était il y a vingt minutes et depuis ils marchent devant moi d’un pas rapide. Il n’est plus question de regarder du paysage. Ils préfèrent se hurler dessus en faisant de grands gestes l’un envers l’autre. Je me laisse distancer, je n’ai pas envie de les entendre, ni même de les voir, ils ont déjà assez gâché ma journée comme ça. Je flâne, marchant lentement, m’arrêtant régulièrement pour observer une plante, un arbre ou un animal que j'aperçois au loin. 

    La musique est la seule chose qui me montre le temps qui passe. J’en écoute énormément avant de me rendre compte que ça fait un moment que je n’ai pas fait attention à ce qui se trouve autour de moi. Je relève les yeux et… rien. Je ne suis plus sur le sentier, je ne vois personne autour de moi. J’enlève lentement mes écouteurs, je n’ai pas marché très vite, alors je n’ai pas dû m’éloigner tant que ça du chemin. Je tends l’oreille, retenant ma respiration pour être sûr d’entendre le mieux possible, mais… je n’entends que les bruits de la nature, rien d’autre. 

    — P’MEAN ?

     J’appelle mon frère en criant le plus fort possible. J’espère qu’il est juste à quelques mètres de moi derrière les gros fourrés qui me gâchent la vue. La panique tente de me saisir, comme une main glacée qui me caresse le dos. J’essaie de l’ignorer, de ne pas lui céder et de rester calme. Je suis sûr que dans quelques minutes je serai de retour sur le chemin, alors je pourrai rire de cette petite frayeur. 

    — P’LAW ?

    Cette fois, j’appelle la jeune femme, mettant mes mains autour de ma bouche pour que le son porte plus. Je me tourne dans ce que je pense être la direction du sentier et commence à marcher. Je me dis un peu bêtement, que si je marche en ligne droite, alors je finirais bien par rejoindre le couple. Je marche d’un pas rapide, j’ai hâte de sortir de cette verdure humide. Sur le parking cela m’a paru magnifique, à cet instant, c’est juste angoissant et écrasant.

    Je garde les yeux fixés sur un point précis, un gros arbre noueux que j’ai l’impression d’avoir croisé plus tôt. Je ne détourne pas le regard alors que ma marche se fait de plus en plus rapide au fur et à mesure du temps qui passe. Je tombe à plusieurs reprises car je ne fais pas attention où je mets les pieds. Rapidement, j’ai les genoux et les paumes écorchés, mais je reste focalisé sur cet arbre qui ne semble pas vouloir se rapprocher.

    Ma gorge se serre, j’angoisse, la poigne glacée de la terreur enserre fortement ma colonne vertébrale. 

    — P’MEAN ! P’LAW ! VOUS ÊTES LA ?

    Des larmes me montent aux yeux, alors que mes appels restent sans réponse. Mon estomac se serre, me donnant une violente nausée à l’idée qu’ils ne se soient même pas rendus compte que je ne les suis plus. Combien de temps va-t-il s’écouler avant qu’ils se souviennent qu’ils n’étaient pas juste tous les deux. 

    Ma respiration se fait difficile, le temps passe, j’ai perdu mon point de repère depuis longtemps. Je ne vois aucune trouée parmi ces arbres géants et j’ai de plus en plus de mal à ne pas céder à la panique. Je tire sur mon t-shirt pour dégager ma gorge, espérant ainsi m’apporter un peu plus d’air. Ça n’aide en rien car mon cerveau a décidé de se mettre à hurler un message que je n’arrive plus  à ignorer. 

    Perdu ! Perdu ! Perdu ! Perdu ! 

    Je ne veux pas l’entendre, je ne peux pas y croire. Un instant, j’arrête de réfléchir, je laisse juste mon corps réagir comme il le désire depuis un moment. Je cède à l’angoisse et me mets à courir. 

    — P’ MEAN ! P’LAW !

    Je crie leurs noms à intervalle régulier, mais je n’écoute même plus vraiment. Je ne sais pas s’ils m’entendent et me répondent, je ne fais que courir. Je ne suis de direction précise, je laisse juste mon corps exprimer son angoisse. Combien de temps je cours, je n’en sais rien, j’aurais sûrement fini par m’effondrer de fatigue. Seulement, là ce n’est pas ça qui me stoppe, c’est un dénivelé que je n’ai pas vu. 

    Mes pieds frappent le sol dur, pas après pas et puis soudain c’est le vide. Je n’ai pas le temps d’analyser, de réagir que déjà je chute. Mon corps fait des roulés-boulés sur la surface accidentée. Des pics de douleur se font ressentir à plusieurs endroits et de petits cris sortent de ma bouche. Le seul réflexe que je peux avoir, c’est de protéger ma tête et heureusement.

    Crac ! La douleur se diffuse dans tout mon poignet, brûlante, aiguë et je pousse un hurlement. Je ne pensais pas être capable de produire un tel son. Pourtant, le cri s’élève dans la jungle faisant s’envoler une nuée d’oiseaux et semble ne jamais vouloir s’arrêter.

    Après un dernier roulé-boulé, je me retrouve immobile, allongé dans l’herbe humide.  Positionné sur le dos, les bras en croix, je peux apercevoir le ciel entre la cime des arbres. Il semble plus sombre que lorsque l’on a garé la voiture quelques heures plus tôt. Enfin... j’ai l’impression que des heures se sont écoulées depuis que je me suis engagé sur le sentier. Il faudrait que je vérifie mon téléphone dans mon sac.

    Je me redresse soudain, en panique, poussant un gémissement de douleur quand je bouge mon bras gauche. Pour le moment, je ne le regarde pas, je ne veux pas voir les dégâts. Même si j’imagine très bien que ça ne sera pas joli-joli. La respiration de nouveau angoissée, je retire les sangles de mon sac à dos pour l’ouvrir. Je grimace une fois de plus quand je bouge le bras gauche, pour éviter de m’en servir je le colle contre mon ventre. Comme si cela pouvait aider à atténuer la douleur. 

    D’une main, j’ouvre mon sac, mon cœur tambourine dans ma poitrine. Je m’insulte de ne pas y avoir pensé avant. J’espère que la chute ne l’a pas trop endommagé. Seulement, encore une fois, je n’ai vraiment pas de chance aujourd’hui. Les larmes me montent aux yeux, elles coulent sans que je cherche à les retenir car quand je lève la main droite, la sortant de mon sac, je découvre mon téléphone portable en miette. Je viens de perdre ma seule chance de joindre les secours parce que j’ai laissé la panique me submerger.

    De colère, je le jette contre un arbre, le détruisant un peu plus au passage. Je passe ma main dans mes cheveux en reniflant, un sanglot éclate dans ma poitrine. Je regarde autour de moi et je dois me rendre à l’évidence. Je suis perdu, seul au milieu de cette immense jungle.

    Je reste là un long moment, en pleurant, laissant le stress et la peur faire son œuvre. Il me faut du temps pour me calmer, pour reprendre le dessus, pour que mon cerveau arrête de m’imaginer mort au fin fond de la jungle. Je finis par relever la tête et je prends une grande inspiration. 

    Je ne peux pas rester là à me morfondre, ça ne me fera pas sortir de là. La douleur qui s’était légèrement apaisée se réveille dès que je bouge un peu mon bras. Avant toute chose, je dois m’assurer que mes blessures ne sont pas trop graves. Je prends  mon courage à deux mains et baisse le regard vers mon poignet.

    Je ne sais pas ce que je m’attendais à trouver, mon poignet complètement tordu ou un os ressortant d’une plaie sanguinolente, mais une chose est sûre, je pousse un soupir de soulagement. Certes je suis blessé, mais mis à part un hématome et un léger gonflement, il n’y a rien de plus visible. Lentement, je tente de bouger les doigts, la douleur est présente, mais supportable. C’est seulement quand j’essaie de manoeuvrer mon poignet qu’elle éclate comme si du verre pillé était frotté contre mes os. Je repose délicatement mon bras sur mon ventre et respire lentement en attendant que la douleur s’apaise.

    Heureusement, P’Law nous avait demandé d’être prévoyant. Si sur le moment, glisser une trousse de premier secours dans mon sac m’avait semblé stupide. Je suis bien heureux de l’avoir écouté. Je mets de la crème pour les hématomes dessus et le plus difficile est de poser un bandage, mais après de longues minutes où je bataille sérieusement, mon poignet est un minimum immobilisé.

    Je regarde alors autour de moi, essayant de trouver un indice qui me permettrait de retrouver la bonne direction, mais il n’y a rien. Je passe la main dans mes cheveux en les ébouriffant un peu plus avant de soupirer. Je sors ma gourde avec des gestes lents, elle est encore pleine, je n’y ai pas touché depuis notre départ. La course et la panique m’ont assoiffé et j’en bois deux longues gorgées, avant de réaliser que je n’ai pas beaucoup d’eau et que je dois l’économiser.

    Je fais un inventaire rapide de mon sac et ce n’est pas énorme. Une gourde d’eau, un sandwich, un paquet de chips, une barre de céréales, une batterie de secours totalement inutile, un vêtement de pluie et la trousse de secours. Je me gratte la tempe, mes réserves sont minces, pourtant, je ne m'inquiète pas vraiment, je suis sûr que l’on va me retrouver rapidement.

    Je me relève en regardant la pente que j’ai dévalé quelques instants plus tôt, elle est trop abrupte pour que je la remonte ici. Je me dis que si j’avance en la gardant toujours à ma droite, alors à un moment donné, je pourrai remonter quelque part où elle sera moins raide. Ensuite, je n’aurai qu’à retourner sur mes pas. Je suis confiant, je vais réussir à retrouver mon chemin. Ce soir, je dormirai bien au chaud dans mon lit et toute cette mésaventure ne sera plus qu’un mauvais souvenir.

    Je passe les anses de mon sac sur mes épaules en serrant les dents quand je dois bouger mon poignet et me mets en route. Je marche d’un pas vif, je ne sais pas quelle heure il est, mais mon estomac penche pour la fin de matinée. Mon plan est simple, mais plus le temps passe, plus je me rends compte que c’est sans compter les arbres, les buissons et autres obstacles qui me forcent à me détourner de mon objectif. La nature est luxuriante et il est parfois difficile d’avancer. Elle est également pleine de vie puisque régulièrement, j’entends des animaux se faufiler en m’entendant arriver. Le citadin que je suis n’est vraiment pas rassuré par tout ça. J’arrive bien trop à m’imaginer un animal dangereux sortir brusquement des buissons pour m’attaquer.

    Régulièrement je me tape le cou, les bras, le visage, en sentant un moustique se poser sur moi pour me piquer. A force, ma peau est toute rouge et j’ai déjà des dizaines de boutons. La transpiration aggrave les démangeaisons et c’est en passant devant une marre boueuse où j’ai manqué de perdre ma chaussure que j’ai l’idée de me tartiner le visage, le cou et les avants bras pour me protéger des insectes. C’est un vrai soulagement quand l’envie de me gratter s’atténue.

    Quelques heures plus tard, je fais une pause. Je mange la moitié de mon sandwich que je fais descendre avec une gorgée d’eau. Mon ventre se tord de faim et réclame plus que ce que je viens de lui donner. Pourtant, je me force à m'arrêter là. Ce fut certainement mon meilleur choix de la journée, car elle avance petit à petit et je me retrouve comme un idiot. Au lieu de s’adoucir, la pente est devenue encore plus abrupte et c’est un mur que j’ai maintenant devant moi, il faudrait que je sois fou pour tenter de l’escalader.

    Je m’arrête en soufflant, je m'assois sur une souche pour prendre le temps de réfléchir. J’ai marché presque toute la journée en espérant trouver une sortie, pourtant, je dois me rendre à l’évidence. Je suis loin d’être sauvé, au contraire, je suis encore plus perdu qu’en début de matinée. La panique pulse de nouveau au fond de mon cerveau, prête à reprendre les commandes si je baisse ma garde.

    Je vais devoir passer la nuit ici dans cette jungle. Rien ne peut être pire que ça non ? Évidemment, il fallait que je me pose cette question et évidemment, il fallait que tout me montre qu’aujourd’hui, j’ai la poisse. Car dès que cette idée passe dans mon esprit, une première goutte de pluie froide atterrit sur le sommet de ma tête avant de rouler lentement sur mon visage. Cette goutte est suivie d’une deuxième, d’une troisième et soudain, c’est un déluge glacé qui me tombe dessus.

     

     



  • Commentaires

    8
    Dimanche 31 Décembre 2023 à 01:07

    Merci pour ce 1e chapitre .

    Vite ,la suite ! J'y cours chapitre 2.

    7
    Jeudi 19 Août 2021 à 10:32

    hello

    j'adore ce tout 1er chap qui donne trop envie de lire la suite, donc j'y cours ^^

    merci pour ce chap  ^__^

    6
    Samedi 7 Août 2021 à 21:10

    Très bien ce 1er chapitre!! cool Hâte de découvrir la suite!

    Bisous ❤

    • Voir les réponses
    5
    Vendredi 6 Août 2021 à 13:42

    Merci Néphély ! happy

    • Voir les réponses
    4
    Mercredi 4 Août 2021 à 20:01

    Bonjour,

    Et voilà il est perdu....en plus il va commencer à pleuvoir, j'espère qu'il pensera à laisser sa gourde ouverte pour récupérer l'eau de la pluie...

    Merci pour ce nouveau projet, j'ai hâte d'en lire d'avantage....

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