• 58ème Chaos

    58ème Chaos
    L’arrivée de la peur

    ♪ Ne sous-estime pas la puissance des pilules de régime.

    On aimerait mettre les choses au clair, on a le regard qui tue. ♪

     

    Bon sang, pourquoi mon téléphone me réveille-t-il si tôt ?! Je me gratte la tête de toutes mes forces en tentant d'attraper mon téléphone pour couper le chant de Ploy Horwang. J'ai à peine dormi plus de trois heures. (J'ai choisi cette chanson comme réveil afin de me réveiller de bonne humeur quand j'entends sa voix. Hehe.)

    Quand le son de l'alarme se calme, je peux sentir le gars à côté de moi qui commence à bouger. Je me tourne pour regarder Phun dont les yeux sont encore fermés. Et ainsi, je fais l'erreur d'être trop imprudent.

    Qui aurait cru que ce connard, qui semblait être dans un profond sommeil, en profiterait pour m'entourer de ses bras de pieuvre et me serrer dans ses bras ! Argh, qu'est-ce qui t'arrive ?! On dormait chacun de notre côté du lit tout à l'heure, mais maintenant... 

    … c'est mille fois mieux. 

    Je souris à moi-même parce que je ne pensais pas qu'il allait me prendre dans ses bras au début. (Nous avons joué aux jeux vidéo jusqu'à 3 heures du matin et une fois que notre tête a touché les oreillers, on s'est tous les deux écroulés. On n'a pas eu le temps de se faire un câlin, on avait trop sommeil). Je tends les bras pour le câliner en retour. Ma tête est pressée contre sa large poitrine. Elle me paraît plus large à chaque fois que je suis avec lui.

    Encore cinq minutes, P'Ploy. Je dis à moi-même (et à P'Ploy Horwang) en silence. Cependant...

    — Putain ! Qu'est-ce que tu fais ?!

    La main de ce crétin commence à bouger. Je la claque une fois en guise de punition parce que je n'ai pas donné la permission à son propriétaire de faire ce qu'il veut.

    — Allez... juste un peu ? On a passé toute la nuit à jouer à des jeux. Allez ? S'il te plaît ?

    Ne commence pas à supplier. Qui t'a dit de jouer aux jeux vidéo toute la nuit ? (Oh… moi.) Mais peu importe, c'est le matin maintenant ! C'est différent !

    Je me suis démené pour découvrir qu'essayer de gagner contre Phun Phumipat est plus difficile que je ne le pensais. Pendant que je saisis une de ses mains, l'autre continue rapidement là où sa jumelle s'est arrêtée. Argh, où as-tu appris ces mouvements ?! Je verrouille immédiatement mon autre main libre sur la sienne. Maintenant que ses deux mains ont été prises, ses lèvres commencent à se déplacer à la place.

    — Mm…

    Je bascule ma tête pour éviter ses lèvres pulpeuses alors qu'il les déplace de mon front vers mon oreille. Quel renard rusé. Ce type connaît presque tous mes points faibles. (Mais seulement presque.) Phun laisse échapper une bouffée d'air comme le ferait quelqu'un qui essaie d'étouffer un rire. Il peut probablement voir à quel point mon visage est rouge lorsqu'il commence à mordre lentement et doucement mon oreille avec ses lèvres oranges.

    — Vas-tu bien te comporter ou dois-je t'obliger à le faire ? 

    Hm ? Bon sang... Il utilise des menaces actuellement ? Je regarde le beau gosse qui semble trop énergique vu l'heure qu'il est. Je lui lance un regard qui est un mélange de colère et d'irritation. 

    — Tu crois vraiment que tu peux ?

    Bien sûr, il faut combattre le feu par le feu, non ? Pourtant, la personne qui écoute ma menace rit. Il parle sur un ton si détendu que j'en suis terrifié.

    — Je suppose qu'il faudra le découvrir, n'est-ce pas ?

    Et avant que je ne puisse comprendre ce que Phun dit, son visage séduisant se rapproche et offre la douceur de ses lèvres aux miennes. Je garde mes lèvres bien fermées et refuse de le laisser entrer si facilement. Mais en faisant cela, je me déconcentre et il se trouve que je lâche ses mains. Phun en profite pour glisser sa main libérée sous mon débardeur.

    Mon corps tremble tout de suite. Les doigts chauds de Phun ont toujours suscité chez moi un sentiment nouveau et excitant. C'est un sentiment difficile à expliquer. C'est mystérieux et énigmatique. J'ai souvent changé de vêtements en classe. J'ai eu des amis qui me taquinaient. Mais ces contacts physiques n'ont jamais rien signifié. Phun est le seul à pouvoir m'exciter avec son toucher.

    Ah... tu es dans le pétrin, Noh. Je pense à moi alors que Phun continue de presser ses lèvres contre les miennes. J'ai l'impression qu'il ne va pas s'arrêter de sitôt. Il me taquine doucement avec ses doigts chauds. Bien, tu peux faire ce que tu veux. Je cède. Je laisse sa langue entrer sans me battre, quelque chose remue en moi.

    Nos langues s'entremêlent, il est difficile de dire qui dirige qui. Je sais seulement que Phun tire lentement sur mon débardeur avec sa paume chaude. Il passe sa main sur ma poitrine et une étrange sensation me parcourt.

    — Est-ce qu'on fait vraiment ça, Phun...? chuchoté-je au gars qui est maintenant sur moi. Je n'ai aucune idée de quand cela s'est produit. (Vraiment, quand est-ce arrivé ?!) Même si je dis à Phun que je ne veux pas ça, il ne me croira jamais sur la base du ton de ma voix.

    Ses lèvres pulpeuses déplacent leur attention de mes lèvres vers ma joue. 

    — Comme si j'avais déjà plaisanté à ce sujet.

    C'est sa réponse ? J'ai à peine le temps de m'allonger et de réfléchir quand mon esprit se vide complètement pendant que Phun se frotte tranquillement son nez contre mon cou. Je peux sentir ses respirations et elles me rendent fou.

    — Qu...quelle heure est-il ?

    J'essaie de le distraire en lui demandant l'heure, mais il ne semble pas s'en soucier du tout.

    — Je ne sais pas.

    Il me balaye de sa voix grave alors qu'il continue à embrasser mon cou et traîne sa langue jusqu'à ma poitrine.

    — On va être en retard...

    — Je m'en fiche.

    Argh, qu'est-ce qu'il a ce type ? Je commence à avoir chaud partout et si je laisse faire ça, on va certainement rester ici pendant un long moment, comme il le veut.

    Alors que Phun déplace sa main vers le bord de mon boxer, je suis sauvé par le gong. Bingo !

     

    ♪ Je pourrais être marron, je pourrais être bleu, je pourrais être un ciel violet ♪

     

    Réponds à ton foutu téléphone !

    — Phun, ton téléphone sonne.

    — Et alors ?

    Et si vous pensez que quelqu'un comme Phun Phumipat s'éloignerait pour répondre à l'appel, alors vous vous trompez lourdement.

    J'essaie de me détourner de sa main malicieuse. Elle s'attarde encore sur le bord de mon caleçon comme s'il voulait me taquiner.

     

    ♪ Je pourrais être blessant, je pourrais être violet, je pourrais être tout ce que tu veux. ♪

     

    — Tu ne vas vraiment pas répondre ?

    — Ce n'est pas quelque chose que je veux faire maintenant.

    Alors qu'est-ce que tu veux faire... Je demande en silence, même si je connais déjà la réponse. Je pousse un grand cri quand ce morveux enfonce ses dents dans ma poitrine.

    — Tu crois que tu es un chiot ou quoi ?!

    Il m'a mordu ! Je lui crie dessus et lui donne un coup sur la tête une fois. Phun rit de bon cœur avant de lever les yeux vers moi.

    — Je n'ai pas pu m'empêcher…

    Et écoutez ce qu'il dit. Sérieusement ? Ça n'aide pas. Je secoue la tête avec un sourire. Phun ne me quitte pas des yeux.

    — Tu n'es pas d'humeur ? Je peux arrêter. Je ne veux pas te forcer à faire ça, Noh.

    Euh... comment dois-je lui répondre ? Je veux dire, je veux vraiment que...

    — Je le veux, mais...

     

    ♪ Je dois être vert, je dois être méchant, je dois être tout ce qu'il y a de plus… ♪

     

    Je regarde son Nokia N81 qui continue à sonner, sans aucun signe d'arrêt, et je me rends.

    — Réponds. Il est encore tôt, c'est peut-être une urgence.

    — Et si ce n'est pas le cas ?

    Ah… que veut-il dire par là ? Je le regarde dans les yeux qui sont pleins d'espoir. D'un autre côté, je ressens une certaine appréhension.

    — Alors... nous pourrons continuer notre discussion... après.

    Il semble que Phun soit assez satisfait de ma réponse. Une fois que je vois son expression lumineuse, comme s'il était l'enfant le plus heureux du monde, je me rends compte que je ne veux rien manquer de tout cela. Il me donne un gros baiser sur la joue avant de me rouler dessus et d'attraper son téléphone portable qui continue de hurler si fort.

     

    ♪ Pourquoi ne m'aimes-tu pas ? Pourquoi tu ne m'aimes pas ? Pourquoi tu ne passes pas la porte ? ♪

     

    Bip.

    — Allo ? Oui, je suis debout. Pas encore, pourquoi ? Je pense que je vais être un peu en retard ce matin. Pourquoi ? Attends, mais tu as tes propres clés, pourquoi tu veux les miennes ? T'es vraiment un idiot. Pourquoi tu dois être là si tôt de toute façon ? D'accord, d'accord, je serai là. J'ai dit que j'y serais. Ouais, ouais. À plus tard.

    Clic.

    Hé hé hé. Je peux dire ce qui s'est passé dans cette conversation. Donc, c'était un appel important après tout. Je souris à Phun et il fronce les sourcils en terminant son appel. 

    — Eh bien, alors. On reprend là où on s'est arrêtés ?

    J'ai le culot de lui demander et de l'embêter parce que je sais que j'ai toutes les cartes en main.

    Mais une autre erreur a été commise ! Le type qui vient de raccrocher se tourne vers moi avec un sourire diabolique. 

    — Nous allons le faire.

    Il se jette soudainement sur moi. Tu es un tigre ou quoi ?! C'est tellement effrayant ! Je me réduis à une petite boule quand je le vois agir comme un tigre qui est sur le point de dévorer un bébé cerf.

    Le grand nez de Phun continue à frotter contre ma joue, puis il me picore doucement sur les lèvres. 

    — ... Je plaisante ! Je dois vraiment y aller. Ce foutu Fi a laissé les clés du bureau du conseil des étudiants chez lui.

    Ahahaha ! C'est si satisfaisant à entendre ! Je ris accidentellement, ce qui fait que le sourire de Phun se transforme en froncement de sourcils. Il me frappe sur la tête une fois. (Ah, c'est trop tôt pour ça !)

    — Prends ça ! Alors je suppose que tu ne voulais vraiment pas le faire avec moi, hein ?

    Hé, hé. Maintenant, il va encore m'en vouloir. Je secoue immédiatement la tête pour nier l'accusation.

    — Ce n'est pas que... C'est le matin et je ne veux pas qu'on soit en retard à l'école.

    Je suis sérieux. J'explique la situation et Phun vérifie l'horloge. Il est bientôt 7 heures.

    — J'aurai besoin de quelque chose pour me retenir.

    Tu ne veux toujours pas abandonner ?! Je fronce les sourcils, mais je suis encore plus lent que Phun qui se penche et me vole un gros baiser sur la joue. 

    — Ça fera l'affaire. Viens, on va prendre une douche ou on va être en retard !

    Oh, alors maintenant tu me presses ?!

    Je soupire en riant tout seul quand il me traîne par le poignet jusqu'à la salle de bain. 

    Et maintenant, on est pressés comme je l'avais prévu.

    Je cours dans les escaliers tout en mettant ma montre, qui indique qu'il est plus de 7 heures du matin, à mon poignet. 

    — Est-ce qu'on est en retard ?! 

    On est morts si on est coincés dans les bouchons !

    Cependant, Phun laisse échapper un rire détendu. 

    — Si on est en retard, alors on est en retard. On n'y peut rien.

    C'est facile à dire pour toi. Tu es le secrétaire du conseil des étudiants. Tu es le préféré de tout le monde, alors ça n'a pas d'importance pour toi. Mais moi ? Je suis foutu si je suis encore en retard à l'école !

    Argh, je suis sur le point de m'effondrer ici et maintenant en pensant à comment je vais devoir faire cinquante squats (sans compter ceux que je vais devoir recommencer parce que je vais tout foutre en l'air d'une manière ou d'une autre). Mais si je le rate maintenant, alors je devrai définitivement faire ces squats. Je me dis que je dois me bouger le cul et me dépêcher d'aller dans la cuisine pour attraper les sandwichs que P'Ann nous a préparés.

    — On s'en va maintenant !

    — Bonne chance, Nong Noh, Nong Phun !

    P'Ann et P'Im crient derrière nous alors que l'on quitte précipitamment la maison. 

    — Quand dois-tu rencontrer Fi pour lui donner les clés ?

    Je me retourne pour demander à Phun alors que je tiens toujours un sandwich avec ma bouche en enfonçant ma chemise dans mon short.

    — Je ne sais pas. Mais qui s'en soucie ? C'est de sa faute pour avoir oublié de toute façon.

    Comme c'est gentil de ta part. Un de ces jours, je vais montrer à quel point il peut être mauvais à tous les élèves de l'école. Ils seront tellement surpris d'apprendre que Phun Phumipat est secrètement un connard parfois.

    Je retrouve le sens de l'humour dans son attitude insouciante actuelle et je me sens beaucoup mieux. Le gars à côté de moi fredonne pendant que nous nous rendons à l'école comme s'il y avait deux cents minutes dans une heure. D'accord, s'il n'est pas pressé, alors moi non plus.

    Donc maintenant, on prend notre temps pour aller à l'école. On discute et on joue. On se rappelle aussi de faire nos provisions à mon étal habituel de beignets frits situé au bout de la rue. Ils sont croustillants à l'extérieur et moelleux à l'intérieur. Je me fiche que les gens disent que manger ces beignets fait grossir parce que c'est huileux. Ils me rendent heureux. (Je n'en mange qu'un seul le matin ! Je me contrôle un peu !)

    Bientôt, le bus rouge que nous attendions arrive et il est plus que bondé. Ah, est-ce qu'on va y arriver ? Rien ne va plus. Nous n'avons pas d'autre choix que de prendre celui-ci, car nous devons supposer qu'il y aura du trafic. (C'est la vie quand on vit au milieu de cette ville.) Sachant cela, Phun et moi montons lentement les marches avec beaucoup de difficulté car on a peur de rester coincés entre les portes. Une fois à l'intérieur, nous devons encore traverser une foule de gens. Se tenir près des portes n'est pas vraiment une chose intelligente, compte tenu du fait que l'on peut tomber accidentellement vers la mort sans s'en rendre compte.

    Nous avons été serrés l'un contre l'autre dans le bus, avant d'enfin arriver à la gare du Skytrain. Finalement, la liberté ! Il n'y a pas trop de monde dans le train aujourd'hui. Il y a de la place pour se tenir confortablement. Cependant, quand j'ai l'occasion de regarder autour de moi dans le wagon, je remarque que certains étudiants dont je ne reconnais pas l'uniforme se mêlent à la foule habituelle. (Normalement, il y aurait des étudiants de mon école, les filles du lycée privé voisin et quelques employés de bureau du quartier). En jetant un coup d'œil autour de moi et en essayant d'étouffer ma curiosité, j'obtiens ma réponse lorsque le train arrive à destination.

    Il y a de nombreux élèves de différentes écoles qui font la queue pour entrer dans mon école.

    — Il y a un événement aujourd'hui ? demandé-je à Phun tout en me sentant un peu étourdi. Je ne suis pas au courant de manifestations spéciales que mon école pourrait organiser aujourd'hui. Le beau gosse lève les sourcils comme si je venais de demander quelque chose que tout le monde sait.

    — Il y a ce concours national d'économie au lycée aujourd'hui. Il a lieu dans la salle de conférence au 9ème étage.

    Oh… c'est vrai. Je lance un regard confus à Phun. Ce n'est pas si surprenant que je n'en aie pas entendu parler. Je veux dire, ils vont répondre à des questions sur l'économie. S'il y a un concert ou quelque chose comme ça, je serais au courant des semestres en avance, haha. (C'est un peu exagéré cependant.) En parlant des élèves des autres écoles, je remarque qu'il y a beaucoup de filles assises en groupes partout, de la porte d'entrée au nouveau bâtiment.

    — Elles sont très mignonnes…

    Je ne peux pas m'empêcher de le dire tout haut quand je vois les filles en jupes rouges d'une école pour filles près d'Asoke. Elles sont assises par terre et s'aident mutuellement à étudier. Je n'ai pas le temps de rêver longtemps avant qu'un ton de voix grave ne m'interrompe.

    — N'y pense même pas.

    Merde, je ne peux même pas faire ça ?! Je fronce les sourcils vers Phun alors qu'il est sur le point de devenir malin avec moi. Mais avant de pouvoir échanger un mot, on est interrompus par la voix paniquée de ce salaud de Fi.

    — Phun, espèce de connard ! Je t'ai dit de te dépêcher et c'est ton idée de la précipitation ?! Toute la paperasse est là-dedans !

    Non seulement il fait une grande scène, mais il lui saute dessus et met sa main dans la poche du short de Phun également ! (C'est comme s'il savait où Phun garde les clés.) Je ris en regardant Phun tressaillir parce qu'il est pris au dépourvu avec Fi qui lui colle la main en bas.

    — Ne fais pas ça ! Elles ne sont pas lààààààààà ! Ahahaha !

    Phun rit fort (parce qu'il est très chatouilleux si vous touchez le haut de ses cuisses. Je suis bien conscient de cela, heh heh). Phun essaie de repousser le président du conseil des étudiants pour éviter une catastrophe majeure.

    — Alors où sont-elles ?! Donne-les moiiiiii !

    Fi refuse de se rendre, il insiste pour chercher lui-même les clés. Il met sa main dans toutes les poches de Phun comme si sa vie en dépendait. (Mais je pense qu'il ne fait que s'amuser avec Phun.) Une petite guerre éclate entre le président du conseil des étudiants et son secrétaire. Les filles assises à côté commencent à leur lancer des regards bizarres.

    Qu'en est-il de vos réputations ?...

    Je glousse pendant que Phun crie à l'aide. (Continue de rêver, je ne suis pas un saint. Heh heh.) Après un petit moment, on entend une voix enjouée que je ne reconnais pas.

    — Oh ! Phun !

    — Pam ?

    Hein ? C'est qui, elle ? Je ne reconnais pas la fille qui est devant nous. Mais je reconnais l'uniforme qu'elle porte. Il vient de l'une des meilleures écoles de la ville. Ils n'ont pas d'initiales cousues sur leur uniforme, à la place ils portent seulement le badge de leur école. Elle est assez mignonne aussi, assez mignonne pour que Fi arrête d'attaquer Phun immédiatement.

    Phun en profite pour s'éloigner de Fi et sort les clés du bureau du conseil étudiant de son sac d'école. Il les lui remet en ayant l'air un peu irrité.

    — Prends-les ! Et dégage d'ici, bon sang.

    Haha, je suppose qu'il est contrarié que Fi l'ait harcelé.

    Je fais signe à Fi qui a une expression moqueuse sur le visage. Néanmoins, il retourne en courant vers le bâtiment sans rien dire d'autre. Phun tourne son attention vers la fille qui vient de nous rejoindre. 

    — Alors, que fais-tu ici, Pam ? Tu participes au concours ?

    De toute façon, qui est-elle ?

    Je me tiens à proximité avec un air perplexe. Je regarde les deux personnes poursuivre la conversation. Phun a un large sourire et je m'approche pour me tenir à côté de lui.

    — Bien sûr, et toi ? Tu es un représentant de ton école, Phun ?

    Phun semble assez détendu. Je ne détecte aucun signe d'émotion négative venant de lui. 

    — Non, je ne suis pas vraiment en compétition avec quelqu'un.

    Tout ce que je peux faire, c'est regarder comment Phun est amical avec cette personne, donc je suppose qu'ils doivent être amis. Ils doivent être proches aussi, je parie. C'est juste que je ne l'ai jamais rencontrée avant.

    Et lentement, je commence à me sentir comme la troisième roue du carrosse.

    — Ah, quel soulagement alors. Je n'aurai pas à t'affronter. J'aurais certainement soumis mon désistement si tu étais aussi en compétition. Hehe.

    — Tu exagères complètement maintenant, hahaha.

    Hm...

    — Tu sais où c'est, Pam ?

    — La salle de conférence au 9ème étage, c'est tout ce que je sais. En fait, je ne sais pas comment y aller. Mes amis et moi sommes actuellement perdus.

    — Je vois, je peux vous y emmener. C'est le même bâtiment que ma salle de classe.

    — Vraiment ?!

    Pourquoi je me suis embêté à marcher à côté de lui de toute façon...?

    Phun continue de discuter avec Pam avec sa voix grave et familière que je ne connais que trop bien. C'est la première fois que je rencontre son amie et ils parlent sans arrêt alors que nous nous dirigeons ensemble vers l'intérieur du bâtiment. Je n'arrive même pas à trouver une accalmie dans la conversation pour intercaler quoi que ce soit.

    Nous arrivons tous les trois à l'ascenseur. Il y a plusieurs élèves de cette école et d'autres qui attendent ici aussi. Après un petit moment, les portes de l'ascenseur s'ouvrent.

    Nous laissons les personnes qui étaient ici en premier entrer lentement dans l'ascenseur avant nous. Mais la chance est de notre côté, car il reste encore un peu de place pour nous trois. Naturellement, Phun est poli et laisse Pam entrer la première. Ensuite, Phun et moi entrons ensemble.

    Bip.

    Surcharge. Mais ce matin, je n'ai mangé qu'un sandwich et un beignet !

    Je m'arrête et je fixe Phun. Nous hésitons un peu car nous sommes les deux derniers à être entrés dans l'ascenseur et voilà que l'alarme sonne.

    Phun me touche légèrement l'épaule et parle doucement. 

    — Je vais sortir.

    Mais alors Pam proteste de sa voix enjouée.

    — Awww.

    À ce stade, je ne peux rien faire d'autre que...

    Je me porte volontaire pour sortir de l'ascenseur et repousser Phun pour qu'il prenne ma place. 

    — Hey ? crie-t-il en signe de protestation.

    — Tu devais aller déposer Pam. Elle ne sait pas où se trouve la salle de conférence.

    Je suis honnête. Je ne dis pas ça pour le contrarier ou quelque chose comme ça.

    Phun me regarde puis passe à Pam alors qu'il prend une seconde pour réfléchir à ce qui semble être une décision majeure pour lui. Puis, il laisse échapper un long soupir. 

    — Je te rejoins dans ta classe après ? À plus tard.

    — Pas de problème…

    Je lui donne une courte réponse et les portes de l'ascenseur se ferment. Je pousse un soupir encore plus long.

    — Yo, Noh ! Qu'est-ce que tu fais ici ? Viens, on va jouer au foot !

    Hein ? Une fois les portes de l'ascenseur fermées, je vois Dong descendre les escaliers avec un ballon de foot à la main. Génial ! Je me retourne pour voir mon énorme groupe d'amis faire tellement de bruit que les filles du coin sont effrayées. (Haha, c'est comme ça dans une école de garçons. On est vulgaires et grossiers, il faut juste nous supporter). Super, maintenant je vais avoir quelque chose à faire pour me changer les idées.

    Je jette un dernier coup d'œil aux portes fermées de l'ascenseur avant de décider de sortir en courant pour rejoindre mes amis.

     

    Pourquoi diable fait-il si chaud aujourd'hui ?

    Je pense que je me sens très grognon. Je suis dans mon cours de maths et le professeur marmonne quelque chose pendant qu'il écrit sur le tableau blanc. Je suppose que cela a un rapport avec le fait que je me suis retrouvé coincé dans un bus bondé ce matin, et que j'ai dû jouer au foot avant que l'école ne commence aussi. Je suis tout en sueur et trempé. J'ai l'impression que le climatiseur de cette pièce n'est même pas allumé. Mais qu'est-ce qui se passe ? Il fait une centaine de degrés aujourd'hui ou quoi ?! À quoi bon dépenser autant d'argent pour les frais de scolarité si l'école ne peut même pas se permettre d'installer de meilleurs climatiseurs ?!

    — Mais qu'est-ce qui se passe maintenant ?

    Comme prévu, Ohm est le premier à remarquer que je suis de mauvaise humeur. Il utilise son pied pour me donner un coup de pied sous les bureaux alors qu'il joue secrètement à un jeu sur sa Nintendo DS.

    — Il fait chaud. Tu n'as pas chaud ? répond-je en chuchotant, mais il hausse les épaules.

    — Non, il gèle vraiment ici.

    — Putain, c'est quoi ce bordel ? J'ai l'impression qu'il fait cent degrés ici.

    Il a dû perdre la tête. Cet endroit est un putain de sauna. Je me dis pendant qu'Ohm met son jeu en pause. 

    — Cent degrés ? Quoi ? Tout ce que j'ai remarqué jusqu'à présent, c'est que tu avais l'air énervé pendant tout le cours.

    Oh, vraiment...?

    Je me gratte la tête en jetant un coup d'œil dans la pièce. Tous mes camarades de classe semblent aller très bien. Il n'y a rien d'extraordinaire chez eux. (Pong est discrètement en train de grignoter quelque chose. Palm fait une sieste. Keng se dispute avec le professeur sur le fait que la réponse au tableau est incorrecte. Dong passe des notes à Ken. Rodkeng et Em jouent en cachette à leur PSP). 

    Hein ? Donc je suis le seul ici qui pense que ça fait chaud ?

    — Tu as chaud et ça te dérange, d'accord. On dirait que tu t'es disputé avec ton petit ami.

    Qu'est-ce qu'il raconte, ce salaud ? Je jette un regard noir à Ohm avant de tourner mon manuel à la page suivante.

    — Yep. Tu t'es battu avec Phun, j'en suis sûr. Qu'est-ce qui s'est passé ? Il a refusé de te le faire hier soir, mon pote ? dit Ohm en plaisantant et en me touchant le menton. 

    Les nerfs de ce type ! Je retire mon visage avant de lui dire silencieusement 

    — Va te faire foutre.

    — Yo, yo, yo. Pourquoi tu m'insultes alors que je te le demande seulement parce que je m'inquiète pour toi ?

    C'est ça. Je le regarde avec suspicion. C'est évident qu'il est curieux puisque je peux le voir clairement sur son visage.

    — On ne s'est pas disputés.

    Je nie, mais ce n'est pas parce que je cache des choses à mon ami ou que je ne lui fais pas confiance. C'est juste que je ne sais même pas quoi lui dire. Je veux dire, peut-être que je suis juste stupide à propos de tout ça. Phun est gentil avec tout le monde. On le sait tous. C'est l'une des choses que j'aime le plus chez lui. Mais pour une raison étrange, sa gentillesse a suscité ce genre de réaction de ma part aujourd'hui. Je suis vraiment bizarre.

    — Yo, allez. Il t'a fait quelque chose, n'est-ce pas ? Je vais lui botter le cul.

    Hé, hé, hé. Relaxe. Je glousse en frappant la tête d'Ohm une fois (pour avoir exagéré.) mais avant que je puisse faire autre chose, une voix retentissante m'interrompt.

    — Napat ! Tatchakorn ! Est-ce vraiment le moment pour vous deux de plaisanter ?!

    Aw, merde !

     

    — Merde, tout est de ta faute !

    — C'est toi qui as commencé à me parler !

    — Non, tu faisais du bruit !

    — Seulement parce que t'étais un gros malin !

    — Putain de merde ! Arrêtez ça ! Tous les deux ! Allez juste trouver quelque chose à manger ! Allez !

    Et Keng finit par être celui qui désamorce la dispute entre Ohm et moi. Il nous pousse à aller acheter notre déjeuner séparément.

    Mais comment ne pas se plaindre de ça ? C'est à cause de cette conversation stupide qu'Ohm et moi avons eu pendant le cours de maths et qui nous a valu d'être punis en faisant cinquante pompes. (Et nous avons dû recommencer parce que nous n'étions pas synchrones.) Mon Dieu, j'ai failli mourir en essayant d'en faire cinquante. Presque tous les os de mon corps me font mal.

    Je fais la queue pour le stand de curry en massant mes pauvres épaules. (Ohm est parti acheter ses nouilles épicées de l'enfer.) Je me demande encore ce que je devrais prendre alors que je continue à soigner mes épaules. (Quelque chose de bon marché et de rassasiant, y a-t-il quelque chose comme ça ?) Mais ensuite, j'entends des bruits désordonnés qui viennent de derrière moi.

    — Hey, Noh ! Qu'est-ce que tu prends ?!

    Oh, ces bruits viennent du groupe d'amis de Phun. Je fais signe à Joke pour lui dire bonjour. Il fait la queue derrière moi. Derrière Joke, il y a un groupe d'autres élèves de la classe 1. Ils font une longue queue comme un défilé.

    — Je ne sais pas encore. Et toi ?

    — Je ne sais pas non plus. Je pensais juste prendre ce que tu allais prendre, haha.

     Bien, alors. On est dans le même bateau là, haha. Je glousse avec lui tout en faisant un pas en avant quand la ligne commence à bouger.

    — Oh, ouais. Et pour Phun ? Où est-il ?

    C'est un lapsus parce que c'est quelque chose que je ne demande pas d'habitude. J'aimerais pouvoir me gifler au moins cinq fois pour avoir posé cette question stupide. Soudain, je fais une expression d'humeur parce qu'on me rappelle ce qui s'est passé ce matin. Cependant, Joke est souriant. 

    — Oh, Phun ? Je doute qu'il déjeune avec nous aujourd'hui, ugh.

    Hein ? Je lève les sourcils avec curiosité quand j'entends sa réponse. Nant, qui est resté silencieux tout le temps, marche sur le pied de Joke. (Nous portons des chaussures en cuir donc ça doit faire mal, sans parler de la façon dont ça va laisser une marque).

    — Joke, connard. Pourquoi tu as dit ça ?

    Nant gronde Joke avec un murmure qui ne fait qu'alimenter ma curiosité.

    — Pourquoi ? Qu'est-ce qui se passe ?

    Mais tout ce que j'obtiens en retour, ce sont des regards paniqués de Joke et Nant qui secouent la tête. 

    — Rien.

    Mais il est évident qu'il y a quelque chose. Je fais un pas de plus et décide d'être plus précis dans ma question. 

    — Où est Phun ?

    Voyons comment ils vont s'en sortir. Joke et Nant échangent des regards inquiets l'un avec l'autre. À la fin, Joke me fait un sourire gêné et me montre un coin de la cafétéria pour que je puisse voir par moi-même.

    En suivant son doigt, je vois Phun assis dans la partie la plus éloignée de la cafétéria. Il n'est pas seul. Pam est à côté de lui. Il est clair qu'ils s'amusent beaucoup à parler de quelque chose. Il y a des livres ouverts devant eux, mais aucun d'eux n'y prête attention.

    Mes lèvres sont soudainement sèches.

    — Hé ! Mais ce n'est pas comme ça, Noh ! Il lui donne juste des cours pour le concours, c'est tout.

    Nant me donne une explication parfaitement logique, mais ces mots entrent et sortent de mes oreilles à un rythme rapide.

    — Écoute, ne te méprends pas. Mon ami ne fait honnêtement rien de louche

    Mm... Je me tourne pour sourire à Nant et à Joke alors qu'ils essaient de défendre leur ami. Je fais de mon mieux pour leur donner un sourire normal.

    — Oui, c'est bon. Tout va bien. Je ne suis pas inquiet. Allons juste manger quelque chose, d'accord ? Tatie, je peux avoir une portion de salade de bacon épicée et un poisson sauté aux poivres noirs ?

    Je leur tapote le dos à tous les deux avant de me retourner et de commander mon déjeuner. Ensuite, j'accepte l'assiette de nourriture avec le logo de notre école.

    — À plus tard.

    — Ouais, à plus tard.

    Ces deux-là me font un signe de la main. Tous les deux partagent une expression inquiète. Ils ont probablement peur de provoquer un malentendu entre Phun et moi, je suppose. Pourtant, je ne sais pas non plus. Je ne sais pas ce que j'ai vu. Je ne sais pas comment cela a commencé. Je ne sais pas ce que je ressens en ce moment. Je ne sais rien du tout. 

    Je retourne à la table de mon groupe d'amis tout en me sentant encore un peu troublé par toute cette situation. Ce sentiment se dissipe lentement maintenant que je suis de nouveau en train de traîner avec mes amis. Chacun jette toutes sortes de viandes de son assiette dans la salade de Pong. C'est hilarant. (Sa chère mère le met au régime pour qu'il perde du poids et il ne peut manger que de la salade. Mais ne pensez pas une seconde que nous permettrions que cela se produise quand il est près de nous. Heh heh). Je me mets presque à rouler par terre en riant quand Pong fait une crise après qu'Ohm ait mis une boule de poisson dans la salade et l'ait rendue épicée (parce qu'Ohm mange des aliments absurdement épicés). Malgré les plaintes, Pong finit quand même son repas. Il mange même le bacon que je lui ai donné. Et le poulet d'Em aussi. Il semble que le jeune maître Pong ne s'en tienne pas à ses plans de régime parce qu'il mange tout ce qu'on lui met sous les yeux. Hahaha. Bonne chance pour perdre du poids, jeune maître Pong !

    Au bout d'un moment, ça commence à devenir ennuyeux de s'en prendre à Pong. (En fait, on commence tous à avoir l'impression de ne pas manger assez puisqu’on continue de donner notre nourriture à ce bâtard). On décide alors de faire une expérience scientifique à la place. Êtes-vous surpris ? Vous devez être surpris d'apprendre que nous sommes des scientifiques. On peut réaliser diverses expériences même lorsque nous sommes à la cafétéria. Voyez par vous-même si vous ne nous croyez pas, heh heh.

    On se rassemble pour surveiller de près l'œuf dur de Palm que l’on a mis dans le bol de ragoût de Dong. On veut tous savoir si l'œuf se transformera en œuf de ragoût ou non. (Ce serait absurde si c'était le cas.) Alors que l’on attend tous avec impatience de voir le résultat de cette expérience, un poing se pose sur la table. Le coup de poing détourne mon attention de l'œuf dur.

    — Mais qu'est-ce que vous faites ? Vous êtes tellement bruyants. On est dans une cafétéria, pas dans un cirque. Heh heh.

    Argh, ce bâtard. Il me fait perdre la tête toute la journée et maintenant il fait le malin avec moi ? Je me retourne pour regarder le beau et stupide visage du secrétaire du conseil des étudiants. Il remue ses sourcils vers moi et ça m'énerve un peu.

    — Je fais la lessive, qu'est-ce que tu en penses ?

    Je suis assis dans la cafétéria, qu'est-ce que je pourrais bien faire d'autre ? Je lui rends la pareille avec mes propres sourcils. Il rit fort tout en tenant une paille avec sa bouche.

    — Yo, Phun ! Viens voir notre expérience ! Ça va bientôt se transformer !

    Euh… Rodkeng ? Ça ne suffit pas qu'on soit une bande de cinglés, tu entraînes aussi Phun avec nous ? Je me gratte la tête en écoutant Rodkeng inviter Phun à regarder un œuf dur avec nous. C'est vrai ? Il ne va pas faire ça, tu sais.

    — Hahaha, j'ai déjà fait ça en quatrième. C'est ma petite sœur qui a voulu essayer. Attends, tout ce que tu auras, c'est un œuf enrobé de ragoût.

    — Espèce de connard ! Putain de spoilers, mec !

    Hahaha ! J'ai failli m'étouffer avec de l'eau quand j'ai vu Rodkeng lever sa jambe et donner un coup de pied assez fort à Phun. Ahahahaha !

    — Nah, nah, nah. Ne le crois pas. C'est un oeuf magique, ça va se transformer en oeuf de ragoût, c'est sûr. 

    Palm continue de se mentir à lui-même et il semble que tous les autres à la table le croient vraiment. (Il vaut mieux avoir une grande imagination que de grandes connaissances.) Maintenant que Phun se tient à notre table depuis un moment, quelqu'un d'autre propose une autre expérience bizarre.

    — Hé, Phun. Alors, qui c'est ?

    Hum... Je me tourne vers l'endroit que Ohm indique. La fille nommée Pam est toujours devant la boulangerie en train d'attendre Phun.

    — Sa pièce de rechange, duh.

    Cependant, c'est moi qui répond à cette question avec un soupçon de suffisance sur mon visage. Et oui, je sais qu'on dirait que j'essaie de faire une blague et d'en rire. Mais en réalité, j'ai l'impression qu'une partie de moi est morte à l'intérieur.

    Clac !

    Pourquoi diable m'a-t-il frappé à la tête ?! Je saisis le côté de ma tête après avoir été frappé. Je lance un regard méprisant au secrétaire du conseil des étudiants qui m'a attaqué.

    — Mensonges et calomnies ! réplique-t-il en ayant l'air plutôt irrité. 

    Je me moque de son expression et il éclate de rire.

    — J'aime trop mon copain pour m'embêter à avoir une pièce de rechange. Pourquoi je ferais une telle chose alors que j'ai ce type juste là ?

    Euh... toujours rapide avec ce genre d'annonces. Mon visage est soudainement engourdi lorsque tous mes amis se mettent à nous huer et à nous jeter des serviettes (usagées).

    —  Ugh, espèce de connard, tu devrais foutre le camp d'ici et être mielleux ailleurs. Tu gâches mon expérience sur les œufs. Enfoiré.

    Ohm est le plus bruyant quand il dit à Phun de se tirer. Dong se penche et frappe la tête vide d'Ohm avec ses poings. 

    — Mon œuf ! Regarde ce salaud !

    Ainsi, la prochaine personne à recevoir une pluie de mouchoirs (usagés) est Ohm, (puisqu'il essaie toujours de se frayer un chemin dans la nourriture des autres).

    Phun reste un peu plus longtemps dans le coin, c'est assez long pour que je réfléchisse à voix haute. 

    — Hé, Pam attend depuis des lustres maintenant. Tu ne devrais pas la rejoindre ?

    Cependant, son visage vif se transforme en un sourire en guise de réponse.

    — Mais tu m'as manqué. Je ne peux pas rester ici un peu plus longtemps ?

    Ugh, quel cliché ! Heureusement que mes amis sont trop occupés à s'en prendre à Ohm pour ne pas entendre ce que Phun est en train de dire (puisqu'il ne parle pas aussi fort). Quant à moi, je fais semblant de lui vomir dessus.

    — Ne fais même pas ça. Sors juste d'ici, dis-je d'un geste de la main et il rit joyeusement.

    — D'accord, je vais y aller. On se voit bientôt.

    — Ouais.

    Phun me fait un autre sourire avant de dire au revoir à mes amis à table. Je regarde son large dos s'éloigner de moi vers Pam, la fille que je craignais autrefois. Maintenant, je suis en paix, du genre que je ne peux pas vraiment exprimer.

    J'ai l'impression qu'il a dit ces choses parce qu'il était conscient de mes soucis.

    Vous savez, comme si... il voulait me rappeler de qui il est vraiment amoureux.





  • Commentaires

    6
    ewilib
    Lundi 5 Avril 2021 à 09:16
    Merci beaucoup pour ces chapitres que je dévore petit à petit pour me plonger encore longtemps dans cette histoire
    Ce drama est mon préféré et lire la version originale est un délice. Merciiiii
      • Lundi 5 Avril 2021 à 13:44

        coucou, 

        C'est avec plaisir que je l'ai traduit (oui ça y est j'ai tout fini ^^ et maintenant c'est à la correction) j'aime beaucoup la série (même si trop d'intrigue qui ne servent à rien autour de Phun et Noh) et le roman c'est un petit bonbon.

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    5
    Vendredi 19 Mars 2021 à 18:38

    Un merci boosté pour ce new chapter ! Que j'ai pu m'énerver la première fois quand cette fille est entrée en scène ! En plus, elle s'appelle Pam comme l'ex de Sarawat dans 2gether. Décidément, ce nom n'a pas de chance...

    Comme le dit Anna2020, je crois aussi que, dans la série, cette péripétie intervient après l'épisode du camp pharmaceutique.

    La fin de ce chapitre est trop mignonne. Noh est adorable jusque dans sa jalousie.

    Fighting pour la suite de la traduction ! Quel boulot extra, Néphély !

    PS : La scène d'érotisme version Lovesick était jubilatoire dans ce passage. Tu as dû t'amuser en la traduisant. ^_^

    • Voir les réponses
    4
    Mercredi 17 Mars 2021 à 23:12

    ooooooh!! trop bien!! Mais ça change par rapport à la série!! Là, il rencontre déjà la fille alors que dans la série, il me semble qu'il va d'abord en camp... Merci pour cette traduction! Presque fini!!! Fighting!!! Après y aura TharnTYpe héhé...^^

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