• Chapitre 3 : L'avenir devant nous.

    Chapitre 3

    Le soir où nous nous sommes embrassés pour la première fois et que j’ai quitté son appartement, j’étais complètement perdu, j’avais l’impression que ma vie partait dans tous les sens. Les sentiments que j’avais alors étaient apparus de manière tellement brutale que c’était comme si un grand tremblement de terre avait balayé tout mon être.

    Je pensais qu’après une bonne nuit de sommeil, j’aurais trouvé les réponses, que je saurais quoi faire et que tout rentrerait à la normal, mais j’avais tellement tort. Le lendemain j’étais toujours aussi perdu et ça avait été pire quand je l'avais croisé, mes yeux figés sur ses lèvres, je ne voulais qu’une chose, les goûter à nouveau, sentir mes mains sur mon corps et ses bras me serrant contre lui. J’avais dû me forcer à arrêter de le regarder, sans quoi, j’aurais sûrement fini par lui sauter dans les bras, là devant toute l’équipe et quoi que je ressente, ce n’était pas la bonne solution. J’allais un peu mieux le surlendemain, les choses étaient un peu plus claires dans ma tête, pourtant, je ne savais pas comment aller lui parler, alors j’avais continué de l’éviter et puis le troisième jour, il était arrivé avec ce grand sourire, il semblait aller bien, il ne semblait plus chercher à m’approcher et mon coeur s’était serré car bêtement, j’avais cru que ce baiser, cette histoire n’avait été qu’un jeu pour lui, enfant stupide incapable d’ouvrir les yeux. 

    C’est comme ça que sept jours sont passés, que cette distance entre nous m’a fait comprendre que je ne veux pas qu’il s’éloigne, que j’ai besoin de lui près de moi et que ce que j’avais pris pour de l’amitié pendant si longtemps était en fait bien plus. Je ne sais pas si l’un de nous aurait osé aller vers l’autre tant nous avions peur, mais heureusement, Ohm a pris les choses en main, il a tout organisé, pour qu’enfin nous n’ayons pas d’autre choix que de faire face.

    C’était notre première nuit ensemble, nous avons fini par nous allonger dans le lit d’Ohm et s’il ne s’était rien passé de plus des baisers tous plus savoureux les uns que les autres, je n’avais surtout jamais aussi bien dormi que cette nuit-là dans ses bras. Et si le lendemain, ce fut un peu gênant, ce n’était pas parce que nous étions en couple, mais à cause de nos quatre idiots favoris qui nous avaient trouvé enlacés dans le lit et qui pendant plus d’une heure avaient voulu avoir les détails croustillants de notre nuit.

    C’est une question qui est revenue très souvent les jours suivants, les garçons adoraient poser des questions et faire des sous-entendu devant l’équipe. C’était toujours plus ou moins subtile et je sais que leur but était de nous taquiner et pas de nous exposer. On était donc patient, car après tout nous étions ensemble en partie grâce à eux.

    Cela fait maintenant un mois que notre statut a changé, pourtant, on continue de se chamailler comme avant, peut-être même plus qu’avant, car cela permet d’évacuer la frustration liée au secret, qui peut se montrer très forte. Les seuls moments où l’on peut vraiment être nous et savourer notre histoire, c’est quand on va chez l’un ou chez l’autre. Là, à l’abri des regards, on rattrape chaque baisers et caresses qui nous ont tant manqués dans la journée. Pour le moment, on a décidé de garder notre histoire privée, de ne pas le révéler au monde, on veut en savourer les prémices sans avoir à répondre à d’innombrables questions et à fuir les fans et journalistes.

    Pourtant là, alors que la nuit est en train de tomber sur la ville, je suis allongé sur mon lit, les mains posées sur mon ventre, je ne peux pas m’empêcher de me demander si tout va bien, puisque je n’ai absolument aucunes nouvelles de Chimon depuis deux jours. Je ne veux pas me sentir comme ça, mais je sens la peur s’infiltrer dans mes veines. J’ai l’impression que notre retour à Bangkok nous a éloigné, je sais que c’est idiot, que je dois avoir confiance en nous. Mais nous étions dans un cocon juste tous les deux là-bas, apprenant à nous connaître en tant que couple, à nous découvrir charnellement et je dois le dire sa présence, ses baisers et ses caresses me manquent.

    Je soupire lourdement avant de me lever brusquement et de me diriger vers la salle de bain, je sais qu’une bonne douche va me faire du bien. J’y reste bien trop longtemps, laissant l’eau chaude dénouer chacun de mes muscles noués par l’inquiétude. Quand je ressors enfin, une serviette nouée autour de la taille, il fait nuit noire et c’est presque sans espoir que je prends mon téléphone pour finalement sourire en grand quand je vois que j’ai deux appels manqués de Chimon. 

    Sans attendre, je compose son numéro et attends nerveusement alors que les tonalités se répètent et je me demande un instant si je dois m’inquiéter du fait qu’il ne réponde pas, est-ce qu’il y a un problème ? Est ce que…  

    — Allo !!

    Il décroche brusquement, alors que je suis sur le point de raccrocher, il semble légèrement essoufflé et je fronce les sourcils en me demandant ce qu’il était en train de faire.

    — Hey ! Tout va bien ?

    Je suis légèrement inquiet, mais il me rassure vite en éclatant de rire à l’autre bout du fil.

    — Oui, j’étais dans ma chambre, mon téléphone était dans la cuisine alors j’ai dû courir pour te répondre.

    Je rigole à mon tour, pourtant, je ne peux que sentir la nervosité qui transparaît dans sa manière de parler et je sens aussitôt l’appréhension tordre mon ventre. Il ne faut pas grand chose de plus pour que mon cerveau se mette en route. De nombreuses questions se bousculent dans ma tête, toutes plus horribles les unes que les autres. Et s’il s’est rendu compte que finalement il ne m’aime pas ? Et si il s’est rendu compte pendant nos moments d’intimités que finalement, je ne suis pas attirant ? Ou alors, il me trouve trop timide ? Est-ce que je dois lui montrer combien lui m’attire ? Il veut peut-être me quitter, mais ne sait pas comment s’y prendre ?

    Nous embrasser est devenu très rapidement normal, comme respirer, sentir ses lèvres sur les miennes est vital pour moi. Pourtant, quand nous avons commencé à nous caresser, à découvrir le corps de l’autre, c’était étrange, nous n’avons pas été très à l’aise et souvent très maladroit. Pourtant, je suis sûr qu’avec le temps, ces moments comme nos baisers seraient parfaits. Je suis sûr qu’avec un peu… d’entraînement…  

    — Nanon… tu réfléchis trop.

    Je me mords la lèvre inférieure quand sa voix me ramène à la réalité et je suis presque sûr que je rougis alors qu’encore une fois, il arrive à deviner que quelque chose me tracasse, alors même que nous sommes au téléphone.

    Je m’assois sur le bord du lit, parce qu’avec tout ça, je sens mes jambes se mettre à trembler. Ma main se crispe autour de mon téléphone alors que mes doigts libres triturent nerveusement le bord de ma serviette. 

    — Désolé, murmuré-je, je me sens bête de penser autant, je sais que je dois me détendre, que je dois avoir confiance en moi. 

    Je tente de me rassurer, pourtant, quand je l’entends soupirer, mon stress monte en flèche avant que sa voix ne résonne à mon oreille. Je mordille nerveusement ma lèvre inférieure car j’ai vraiment le sentiment qu’il y a quelque chose d’étrange. 

    — Viens à la maison, j’ai envie de te voir.

    Je me détends légèrement, au moins, s’il veut me quitter, il ne le fera pas au téléphone.

    — J’arrive.

    Ma voix n’en mène vraiment pas large alors que je lui réponds, oui il a envie de me voir, mais si c’était juste pour… Je me secoue brusquement, non je dois lui faire confiance, je dois nous faire confiance. Alors rapidement, je m’habille et quitte mon appartement pour rejoindre le sien parce que quoi qu’il se passe, là je veux juste rejoindre ses bras.

    En arrivant, je frappe rapidement et je suis surpris d’entendre sa voix étouffée par le bois de la porte. 

    — Entre !

    Je fronce un instant les sourcils, mais j’entre sans discuter et je suis surpris, dans la pièce règne une douce obscurité.

    — L’électricité est coupée ? lui demandé-je alors que je me déchausse et que je le découvre au milieu du salon plongé dans le noir où des dizaines de bougies allumées diffusent une lumière apaisante et chaleureuse. 

    Il rit doucement avant de me tendre la main pour m’inviter à le rejoindre. 

    — Non je voulais juste… te faire une surprise.

    Je le regarde et un petit sourire naît sur mon visage alors qu’il rougit et se retrouve gêné, je ne peux pas m’empêcher de le trouver beau à cet instant. Dès que j’approche de lui, il me saisit la main, la serre tendrement entre ses doigts avant de m’attirer à lui dans une étreinte qui chasse absolument tous les doutes qui ont pu m’habiter, je cache mon visage au creu de son cou, respirant son parfum qui m’apaise et finit par chasser tout ce qui est négatif dans ma tête. Il saisit mon visage entre ses mains et dépose ses lèvres sur les miennes, un baiser tendre qui, pourtant, tord mon bas-ventre comme à chaque fois qu’il pose ses lèvres sur moi. Je pourrais rester des heures à l’embrasser ainsi, mais bien trop vite à mon goût, il se recule et m’invite à m'asseoir sur le canapé.

    — Je suis désolé, j’ai pas été très présent, mais… c’est parce que je voulais préparer ça pour toi.

    Je ne m’y attendais pas du tout, je suis surpris qu’il montre cette facette de lui alors qu’il me tend un paquet carré emballé dans un papier craft. je peux voir dans son regard qu’il est nerveux, qu’il n’est pas à l’aise et je ne veux même pas le taquiner, tout simplement, parce que je suis bien trop curieux. Alors je le prends et un long frisson me parcourt le corps quand nos doigts s’effleurent, je sens mes joues rougir et son regard change sur moi. Je prends le temps d’ouvrir le paquet et je ne sais pas à quoi je m’attendais, mais pas à ça, j’ai une petite exclamation de surprise quand je découvre le bracelet qui se trouve au centre de la petite boîte. Il est très simple, mais il me ressemble, il est fait à partir de deux cordes de chanvre qui sont entrelacées l’une à l’autre pour créer un noeud. Je passe lentement le doigt pour en apprécier la texture avant de lever les yeux vers Chimon qui soulève alors la manche de son t-shirt et je découvre qu’il porte exactement le même. 

    — Je voulais te l’offrir, pour que tu saches que même quand on n’est pas ensemble… on est toujours près l’un de l’autre.

    Je n’aurais jamais imaginé que Chimon puisse préparer quelque chose comme ça, il est doux, tendre, pourtant, je n’aurais pas rajouté romantique à la liste. J’aime cette facette de lui, que j'espère voir revenir de temps en temps. Est-ce qu’il a compris que je m’inquiétais depuis notre retour ? Est-ce que, par cette soirée, il voulait me rassurer sur nous et notre histoire ? Je le laisse accrocher le bracelet à mon poignet avant de l’attirer à moi. Je passe mes bras autour de son cou avant de laisser mes lèvres sur les siennes, ma langue part vite à la recherche de la sienne, j’aime tellement l’embrasser, je pourrais passer mes journées à le faire. Pourtant, j’ai gardé le silence depuis que j’ai ouvert la boîte et si je suis certain que mes yeux doivent être remplis d’étoiles à cet instant, je veux quand même lui parler. Alors je quitte ses lèvres avant de l’embrasser à la naissance de sa mâchoire. 

    — Merci. C’est magnifique, je l’adore.

    — Dors ici cette nuit.

    Ce n’est pas la première fois que je dors chez lui depuis que nous sortons ensemble, pourtant, sa manière de parler, sa manière de regarder, me fait comprendre, qu’il veut faire plus que dormir. Est-ce que je me sens prêt ? Est-ce que j’ai peur ? Depuis que nous sortons ensemble, depuis que nous avons commencé à explorer le corps de l’autre, je me suis souvent posé ces questions. Faire l’amour avec une femme et qu’un homme me fasse l’amour ce sont deux idées bien différentes, surtout qu’avant ce jour-là, je ne m’étais jamais imaginé entre les bras d’un homme.

    Pourtant, parce que c’est Chimon, parce que je ressens tout l’amour qu’il me porte, parce que je lui fais confiance et que je sais qu’il ne veut pas me faire de mal, alors la réponse à ces deux questions est plus qu’évidente. Oui je me sens prêt, je me sens prêt depuis qu’il a posé ses lèvres sur moi. Et non, je n’ai pas peur, parce que je sais qu’il sera prévenant et attentif. Alors je le fixe dans les yeux, il n’y a aucune hésitation dans mon regard et dans ma voix quand je finis par lui répondre. 

    — Je reste.

    Chimon m’a surpris, il m’a préparé cette soirée, offert ce bracelet que je regarde sans arrêt, pour m’assurer qu’il est bien là sur mon poignet. Je le sais, il n’est pas très expansif, il ne parle que rarement de ce qu’il ressent, pourtant, ce soir, il m’a fait une très belle déclaration et ça me touche plus que tout. Je suis sorti prendre l’air quelques minutes sur le balcon pour me remettre de mes émotions et j’observe les environs plongés dans l’obscurité, la seule source de lumière, ce sont les bougies qui brûlent toujours dans le salon. Je me sens tellement en paix à cet instant, tout me semble parfait, je sais maintenant que j’ai pris la meilleure décision de ma vie, en acceptant les sentiments que j’ai pour lui. Distraitement, ma main joue avec le bracelet qu’il vient de m’offrir et le sourire qui se trouve sur mes lèvres s’élargit quand je sens ses bras forts s’enrouler autour de ma taille alors que son corps se moule au mien et que son menton se pose sur mon épaule. 

    — Merci pour tout.

    Je chuchote alors qu’il n’y a personne autour de nous, et je le sens être secoué d’un petit rire quand je le remercie, mais je ne me vexe pas, il ne se moque pas de moi je le sais, il est juste comme moi, heureux d’être là. Mes pensées sont soudain interrompues quand je sens ses lèvres chaudes se poser sur ma nuque, je ferme les yeux en frissonnant, il l’a rapidement découvert, m’embrasser là me retourne complètement. Ses lèvres posent plusieurs baisers, mais quand je sens sa langue goûter ma peau, un grognement m’échappe aussitôt, je pose une main sur les siennes qui se trouvent sur mon ventre et savoure le long frisson qui remonte le long de ma colonne vertébrale. 

    Ses lèvres glissent lentement sur moi pour rejoindre le lobe de mon oreille et instinctivement, je penche la tête pour lui laisser l’accès à ma peau mon corps s’appuyant un peu plus contre le sien. Ma main qui se trouve sur les siennes se pose sur sa nuque, mes doigts crochetant ses mèches de cheveux alors que mon autre main s'agrippe à la rambarde du balcon, car je me sens déjà tremblant entre ses bras. Ses baisers sont différents, ce soir, ils sont plus intenses, plus langoureux alors que son corps se presse contre le mien. 

    Je l’ai compris ce soir, ce ne sera pas comme les autres soir, il ne s’arrêtera pas après ces baisers qui me laisseront pantelant sur le lit. Je ne veux pas qu’il s’arrête, je veux découvrir ce que l’on ressent quand on est au plus proche d’une personne. Ses dents mordillent le lobe de mon oreille et je soupire alors que mes hanches, sans que je ne m’en rende compte, vont à sa rencontre, je l’entends soupirer contre mon oreille et mon coeur accélère à ce bruit.

    Je tourne la tête vers lui, nos lèvres se trouvent, dansent ensemble un ballet qu’elles connaissent par coeur, mais dont elles ne se lassent jamais. C’est une sensation familière et  inconnue. J’ai cette impression de vertige qui me saisit à chaque fois que ses mains se déplacent sur mon ventre, glissant avec une lenteur exaspérante sous le tissu de mon t-shirt et je reconnais aussitôt la sensation qui s’éveille en moi alors que ses doigts redécouvrent les lignes de mes muscles remontant vers mon torse. C’est celle de la lave qui coule sous mon épiderme, enflammant lentement mais sûrement chaque cellule de mon corps. 

    J’ai besoin d’air, nos langues glissent l’une contre l’autre depuis un moment déjà et je dois reprendre ma respiration. Je quitte ses lèvres en prenant une profonde inspiration, je laisse ma tête partir en arrière et se poser contre son épaule. Ma gorge est là à sa disposition et il ne faut qu’une seconde pour qu’il plonge sur ma peau, à un endroit bien particulier de mon cou, cet endroit où un mois plus tôt sa bouche m’a laissé un suçon. Depuis, il s'évertue à me marquer à nouveau à chaque fois que la trace disparaît. Il aspire la peau entre ses lèvres et je me cambre en laissant un gémissement passer la barrière de mes lèvres, mais cette fois au lieu de m’effrayer, ce son m’exalte, je me cambre contre lui, mes fesses rencontrant ses hanches et je peux sentir l’effet que je peux avoir sur lui. Je recommence à plusieurs reprises, aimant savoir que c’est moi qui le mets dans cet état.

    Sa main sur mon torse empoigne mon pectoral et je respire profondément, avant de haleter quand son autre main s’aventure plus au sud passant la ceinture de mon pantalon, se posant sur mon membre qui palpite déjà d’impatience. Mes doigts se crispent sur son cuir chevelu l’égratignant au passage alors que sa main bouge lentement me faisant soupirer quand les sensations qu’il m’a déjà laissé entrevoir à plusieurs reprises réapparaissent toujours au rythme de la lave et de ses lents va-et-vient sur moi. Un instant, je me demande si je ne vais pas prendre feu entre ses bras avant qu’il ne recapture mes lèvres plus intensément et j’oublie comment je m’appelle.

    Après ce baiser qui me laisse essoufflé, il dépose de nombreux baisers sur ma peau, alors que sa main sur mon sexe est en train de me rendre fou. Je grogne quand ses mains quittent mon corps, pourtant il ne s’éloigne pas de moi, au contraire, il me fait me tourner et me surprend quand il me soulève dans ses bras, mes cuisses s’enroulent automatiquement autour de ses hanches. Ses lèvres capturent de nouveau les miennes et mes bras s'enroulent autour de son cou pour le rapprocher de moi.

    Je comprends qu’il s’est déplacé alors qu’il m’embrassait quand il me fait basculer, mon dos entre en contact avec le matelas moelleux de son lit et je sais que maintenant plus rien ne nous arrêtera. Ce soir, nous appartiendront complètement l’un à l’autre et cette idée me fait respirer plus vite. Je l’empêche de se redresser, je le garde dans mon étreinte lui caressant lentement le dos et comme toujours sa présence au dessus de moi est rassurante. Ainsi, je me sens en sécurité, c’est comme si rien de mauvais ne pouvait m’arriver quand il me tient comme ça.

    Mais j’en veux plus, je veux sentir sa peau contre la mienne, je ne veux plus de nos habits superflus. Alors je tire sur son t-shirt, je le remonte le long de son torse et je ne le laisse s’éloigner de moi que pour pouvoir le regarder l’ôter, mes yeux dessinent les courbes de son corps et c’est avec une légère hésitation que je pose ma main sur sa peau nue, je peux sentir son muscle se contracter sous ma paume alors que je la laisse glisser lentement sans le quitter un instant des yeux, je me mords la lèvre inférieure, je sens une bouffée de chaleur m’envahir alors qu’à cet instant bien précis, je le trouve terriblement sexy. Mes joues se colorent légèrement et j’appuie ma joue contre sa paume qui vient de rejoindre mon visage.

    — Tu es tellement… désirable comme ça.

    Sa voix chaude et basse me tord l’estomac autant que sa main qui tire sur mon t-shirt pour l’enlever à son tour. Et je me retrouve vite torse nu à mon tour. Chimon m’attire à lui je m'assois alors qu’il se trouve à genoux entre mes cuisses, ses mains découvrant sans barrière mon torse tout comme je le fais, mais bientôt ce n’est pas assez et je pose mes lèvres sur lui. Son cou, son épaule, son torse, j’embrasse tout ce qui est à ma portée.

    Et je n’arrête que lorsque qu’il me repousse en douceur pour m’allonger de nouveau tout en capturant mes lèvres. Nos baisers deviennent de plus en plus intenses et je dois régulièrement me rappeler que j’ai besoin de respirer. Je prends alors de grandes inspirations qui se terminent irrémédiablement par des gémissements de ma part, surtout quand ses lèvres se joignent à ses mains. Ma main s’enroule dans le drap quand sa langue glisse sur mon téton, je frémis, mais je n’ai pas le temps de m'appesantir sur la sensation car sa langue descend le long de mon ventre laissant ma peau se couvrir de frissons et qu’il s’attaque rapidement à ma ceinture.

    Je me cambre, soulevant les hanches pour lui permettre de faire glisser mon pantalon et mon caleçon le long de mes cuisses, et je me sens rougir quand je réalise que je suis nu devant lui, mon sexe dressé par l’excitation causée par ses caresses. Le regard qu’il porte sur mon corps, déclenchant un incendie qui n’est pas prêt de s’éteindre. Tout en me dévorant du regard, il ouvre lentement son pantalon, faisant glisser la fermeture éclair pour finalement faire glisser les vêtements jusqu’au sol. Il est nu devant moi, je sens une légère crainte s’insinuer en moi pour ce qui va suivre, je n’ai pas peur, mais je ne peux m’empêcher d’appréhender un peu.

    Il le sent et son regard se fait tendre alors qu’il me rejoint, s’allongeant à côté de moi, sa main se posant sur mon ventre, ses lèvres se posant presque chastement sur les miennes. 

    — N’aie pas peur.

    Sa voix est tendre, douce et je sens une vague d’amour me transpercer alors que je souris tendrement.

    — Je n’ai pas peur.

    Il prend le temps de m’observer un instant pour s’assurer que je ne mens pas pour le rassurer, puis quand il est satisfait, nos lèvres se retrouvent, nos corps se rencontrent pour la première fois sans aucun barrière, nos peaux se collent l’une à l’autre, nos jambes s'entremêlent et plus rien ne pourra nous arrêter alors que ses lèvres repartent à la découverte de mon corps.

    Je suis alangui, ma main tire fortement le drap alors que l’autre fourrage ses cheveux. Je m’accroche à ses mèches ne sachant pas si c’est pour l’empêcher de continuer ou au contraire pour l’empêcher de s’arrêter. Sa bouche enserre mon membre le faisant coulisser avec lenteur me laissant échevelé sur le drap, incapable de penser à quoi que ce soit. Sa bouche qui va et vient, sa langue qui s’enroule autour, me fait découvrir cette boule de chaleur au creux de mes reins alors qu’il ne semble pas prêt à me laisser souffler.

    Un gémissement plus fort que les autres emplit soudain la chambre alors que je me cambre brutalement, il ne m’a pas fait mal, je suis juste surpris de sentir ce doigt humide à mon entrée alors que sa bouche continue de s’occuper de moi avec attention. Mon corps se contracte à plusieurs reprises. J’exalte, je n’aurais jamais pensé que ressentir autant de plaisir soit possible et même si pour le moment, c’est inconfortable, car la poussée de son doigt me donne une sensation étrange, pourtant,  je ne supporterais pas qu’il arrête ce qu’il est en train de faire.

    Il prend son temps, il est doux et à l’écoute de mon corps, pourtant, malgré tout, un sifflement de douleur passe entre mes dents même si j’ai tout fait pour ne pas lui faire savoir que j’ai mal. Je ne veux pas qu’il s’arrête, je ne veux pas qu’il culpabilise, alors qu’il cesse tout mouvement, je crois qu’il va arrêter là et je pense que je pourrais pleurer s’il le faisait. Je n’ai pas le temps de le rassurer qu’il se redresse pour m’embrasser tendrement et il ne quitte mes lèvres que de quelques millimètres pour parler. 

    — Détends-toi Nanon… Je t’aime.

    Mon coeur explose littéralement quand il prononce ces quelques mots, il l’avait sous entendu, il me l’avait montré, mais il ne me l’avait encore jamais dit et mes bras s’enroulent autour de son cou et je l’attire à moi, la douleur n’existe plus, plus rien n’existe mis à part lui et moi. 

    — Je t’aime aussi Chimon.

    Je sens ma gorge se serrer sous l’émotion qui me traverse alors que je lui avoue moi aussi ce qu’il sait pertinemment, mon amour pour lui. J’ai à peine fini de parler qu’il m’embrasse comme si sa vie en dépendait, je me perds dans son baiser et quand ses doigts bougent à nouveau en moi un son guttural étouffé sort de ma gorge. Je laisse mes mains glisser sur la peau de son dos et je le sens frissonner sous ma caresse. Une nouvelle fois, ses gestes sur mon corps font naître le désir et le plaisir. Sa bouche suçote ma peau, sa main découvre mon corps, ses doigts m’enivrent et je veux plus, je le veux lui.

    Comme un mois plus tôt, je pose mes mains sur ses épaules, je le repousse un peu, le forçant à se redresser et je vois le trouble glisser dans ses yeux, je suis stupide car je sais à quoi il pense à cet instant, alors que c’est tout le contraire que je veux. Je lui souris pour le rassurer, ma main caresse doucement sa joue. Et je laisse mon regard parler pour moi, et lui qui me connaît si bien décrypte ce que je veux, sans qu’un mot ne soit prononcé, chose que je n’aurais pas été capable de faire.

    Il continue de m’embrasser alors qu’il se prépare et que mes mains le caressent et quand enfin il se glisse entre mes cuisses, même si finalement j’ai peur de la suite, il se montre doux, tendre et attentionné. Nos fronts sont collés l’un à l’autre alors que l’on se dévore du regard, mes jambes sont enroulées autour de ses hanches et mes ongles s’enfoncent dans la peau de son épaule quand je le sens se frayer un chemin en moi. Je respire profondément alors qu’il dépose des centaines de baisers papillons sur mon visage, et si j’arrive à ne pas gémir de douleur, des larmes finissent par emplir mes yeux. Il se montre patient, il ne force pas et laisse mon corps s’habituer en douceur.

    Nous sommes dans un autre monde, dans une bulle où enfin nous ne faisons qu’un lui et moi, je souffle doucement savourant cette enivrante sensation que de savoir que absolument plus rien ne nous sépare. 

    — Tout va bien ?

    Sa voix est inquiète, il a peur que je me sente mal et je lui offre mon plus beau sourire, alors que mon regard pétille de bien-être.

    Je hoche la tête et c’est le signal qu’il attendait car ses hanches bougent doucement d’abord me faisant frissonner, je me cambre alors que la sensation d’étrangeté disparaît progressivement, alors que je me concentre sur les grognements qu'émet Chimon quand ses hanches se montrent un peu plus brusques et que la délicieuse sensation de plaisir réapparaît entre mes reins, plus forte, plus chaleureuse. Mes bras sont agrippés à son cou, je ne peux pas le lâcher, sans quoi je vais me noyer, je le sens, il est mon ancre dans le plaisir qui me submerge chaque fois que ses hanches rencontrent les miennes, toujours plus vite, toujours plus forte. Je suis incapable d’articuler autre chose que son prénom qui sort  régulièrement de ma bouche entre deux gémissements que je suis incapable de retenir.

    Ses lèvres ne quittent pas les miennes, elles sont collées aux miennes et c’est un cri de plaisir qui s’échoue contre elles, quand il bouge un peu différemment et frappe cet endroit si particulier de mon corps, une décharge électrique me traverse, je me contracte et je sens que la boule de plaisir n’est pas loin d’exploser, elle ne demande que ça, alors que ma respiration se fait haletante quand Chimon recommence à buter au même endroit, mes doigts de pied se crispent, mes doigts s’enfoncent dans la peau de son épaule, alors que les siens malaxent mes cuisses, je rejette soudain la tête en arrière, un son désarticulé sort de ma gorge alors que mon corps se contracte brutalement, suavement, délicieusement, m’envoyant dans un endroit inexploré, que je n’aurais jamais imaginé connaître un jour.

    Ses bras se resserrent brusquement autour de moi, alors que dans un dernier mouvement, il s’enfonce en moi pour ne plus bouger, il cache son visage au creux de mon cou et nous restons là immobile, nous serrant dans les bras l’un de l’autre, laissant les derniers soubresauts de l’orgasme se diffuser dans nos corps. Seul le son de nos respirations se fait entendre et je savoure cette sensation de bien être et d'exaltation.

    Mes mains caressent ses épaules, je le sens frissonner alors qu’il sort de mon cou pour me regarder, ses yeux ont cette expression particulière qui m’enivre à chaque fois et je respire profondément quand ses lèvres m’embrassent avec un apaisement certain. Avec des gestes lents, il se retire me faisant soupirer alors que nos corps ne sont plus connectés, je reste immobile le temps qu’il se débarrasse de la protection, mais il ne lui faut pas longtemps pour venir me rejoindre, pour m’attirer dans ses bras. Je pose ma tête sur son torse et je peux entendre que comme moi, son coeur bat encore de manière désordonnée. Je souris et dépose un baiser pile sur son coeur avant de me lover dans ses bras, ses doigts caressent mes cheveux et nous n’avons pas besoin de parler pour savoir comment se sent l’autre.

    Je ferme les yeux, somnolent, heureux. Mes sentiments pour lui ont éclaté brusquement comme un volcan entrant en éruption, changeant ma vie d’une manière radicale pourtant, aujourd’hui, je n’ai aucun doute sur qui je veux être et avec qui je veux l’être, je veux me battre pour que notre histoire marche, pour qu’elle soit acceptée le jour où on décidera de l’annoncer au monde. Je veux qu’elle soit forte pour pouvoir résister à toutes les tempêtes qui se présenteront à nous. Mais j’ai confiance en nous et en ce que l’on est capable de faire. C’est sur cette pensée que je sombre dans un sommeil serein alors que ses mains caressent lentement mon dos.



  • Commentaires

    1
    Samedi 31 Juillet 2021 à 10:27

    Wouah ! J'ai beaucoup aimé cette petite fanfiction avec Chimon et Nanon. :)

    Beaucoup d'émotions dans le texte. C'était un plaisir de lire cette petite histoire en un rien de temps. 

    L'histoire est courte, mais très intense. Merci beaucoup du partage.

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :