Toutes cultures portent en elles des superstitions et bien évidemment des objets pour les contrer.

Qui n’a jamais cherché dans un champs un trèfles à 4 feuilles pour apporter la chance ou toucher du bois pour éloigner le mauvais œil.

Les pays asiatiques sont friands de porte-bonheurs. Ils sont utilisés et adorés depuis des siècles, certains attirent l’argent ou l’amour, d’autres sont gages de chance en général.

Je ne vais pas ici faire une liste exhaustive de tous les porte-bonheurs et autres talismans. Je vais aborder les plus connus mais aussi certains que je trouve plus originaux et qui j’espère vous apporteront quelques anecdotes.

Le chat doré : maneki-neko

Vous connaissez tous le chat que l’on voit dans pratiquement tous les restaurants chinois en France, et bien ce chat en fait originaire du Japon.

Notamment connus sous le nom de « chat porte-bonheur », il est devenu l’un des objets les plus populaires dans les commerces asiatiques. Ses origines remontent au 17^ème siècle.

Un chat de cette époque est cœur d’une des légendes entourant les origines du chat porte-bonheur. Ce serait le chat d’un abbé vivant au temple Gotoku-ji dans l’arrondissement de Setagaya à Tokyo qui aurait invité le dirigeant régional de l’époque à se réfugier dans le temple pour échapper à la foudre.

D’ailleurs, la traduction française de maneki-neko est « chat qui invite » c’est le geste que fait le chat. La patte levée, paume vers l’avant et doigts inclinés vers le bas constitue une invitation. Les maneki-neko apportent prospérité et chance depuis des siècles.

Dans les commerces, ce porte-bonheur est placé à côté d’une caisse enregistreuse. A la Maison, il prend place sur le bureau pour que les affaires prospèrent.

Il existe au Japon, à Okayama un musée possédant une collection de plus de 700 chats porte-bonheur de différentes époques. Les félins sont également célébrés chaque année en septembre pendant le festival Manekineko qui a lieu dans plusieurs villes du pays.

En Chine, la patte relevée du chat et sa couleur dorée représentent la richesse qui s’approche. Du fait de sa vision nocturne, on dit qu’il peut discerner les mauvais esprits et les chasser. Le chat permet également d’attirer la bonne fortune.

Bouddha

Les statues de Bouddha sont très répandues dans les différentes cultures asiatiques. Selon le pays et la forme de bouddhisme qui y est pratiquée, sa représentation diffère.

En Chine, il est très enrobé, il est considéré comme un personnage de nature aimante et joviale. Le porte-bonheur est désigné par le terme Bouddha du bonheur ou Bouddha rieur. En effet, cet objet représente la fertilité et le bonheur. Il augure également la richesse et la santé.

Le Bouddha rieur est aussi un porte-bonheur au japon. Il est connu sous le nom de Hotei. Une version populaire représente le Bouddha rieur tenant une chaine dans une main et portant un sac à l’épaule grâce à l’autre. De part son aspect « bon vivant », il est associé à la santé, la joie et aux fêtes réussies. Le Bouddha rieur appartient au groupe des « sept dieux japonais de la chance ».

En Thaïlande, le porte-bonheur est appelé Phra Kling (amulette). Le Bouddha est réalisé en bronze avec une patine et renfermant une petite bille en métal qui produit un son lorsqu’elle est agitée, pour attirer la chance et le bonheur sur la personne qui la possède.

L’amulette a le plus souvent la forme du Bouddha de Médecine Sangye Menla ou celle du Bouddha de longue vie Amitayus. Le Bouddha est représenté assis dans la position du lotus, les deux mains reposant dans son giron. Il peut également être présenté dans une position assise, la main droite posée sur son genou et les doigts pointés vers la terre ainsi que la main gauche reposant sur le genou avec la paume tournée vers le haut. C’est la position Bhumisparsha Mudra.

Les nœuds

Un nœud chinois est fabriqués à partir d’un fil unique, il peut être simple à réaliser, mais d’autres formes sont plus complexes. Il est généralement rouge car c’est la couleur du bonheur en Chine. Il peut aussi être fait avec un fil d’une autre couleur portant une autre symbolique. Ces nœuds, fabriqués dans le pays depuis des siècles, sont utilisés pour décorer ou pour exprimer des sentiments. Ils représentent les principes fondamentaux de la philosophie et de l’esthétique chinoise : symétrie, unité, équilibre et interconnexions. Parfois, une pièce de monnaie est intégrée au nœud, pour apporter de la richesse en plus de la chance.

Ce porte-bonheur s’est exporté en Corée, le maedup, un artisanat traditionnel typiquement coréen. Le maedup est une réappropriation du nœud chinois, la technique est différente. Si en Chine, les nœuds sont confectionnés à l’aide d’aiguilles, ceux en Corée sont réalisés sans l’aide d’outils, relevant ainsi d’une réelle habilité manuelle. Ils sont faits à l’aide d’une seule cordelette de soie nouée de façon à créer des formes. Le nœud se termine toujours là où il a commencé, il est donc sans fin, symbole d’une philosophie de vie coréenne et asiatique. Il symbolise la longévité et la continuité mais aussi l’amour et l’harmonie.

Les animaux :

Outre le chat, l’Asie prodigue aux animaux de nombreux symboles.

En Chine, il y a le Crapaud Feng Shui, il serait le favori du dieu de la richesse. Il a la particularité d’avoir seulement 3 pattes : (2 devant et 1 derrière). Il est toujours entouré de pièces ou il a une dans la bouche. Le caractère chinois du bonheur est gravé sur lui. La légende raconte que ce crapaud serait en fait un mauvais génie, terrorisant tout le monde, transformé par un Taoïsme immortel pour cracher de l’argent par la bouche à tous ceux qui en ont besoin.

Cette légende m’en rappelle une autre, mais là c’est plus une punition celle de cracher des crapauds par ceux qui disant des méchancetés sur les autres. .

Au japon, il s’agit d’une grenouille connue sous le nom de Kaera, signifiant à la fois « grenouille » et « revenir ». Il est associé au retour chez soi ou à son origine.

Un autre animal bien connu est la carpe koï qui est un symbole d’une grande importance. Elle apporterait la chance, le bonheur et le bien-être.

Au Vietnam, les animaux sont plus mystiques. Selon la mythologie, quatre animaux sacrés symbolisent la force, la connaissance, la longévité et la noblesse : le dragon, la licorne, la tortue et le phénix.

Le phénix est un oiseau charmant et digne, magnifique et noble. Il est considéré par les Vietnamiens comme un bon présage pour les régions où il s’installe. L’union du dragon et du phénix représente le bonheur, la chance, la position et la renommée des amoureux. Les gens s’échangent fréquemment des peintures, des sculptures de dragon et de phénix dans l’intention de se souhaiter chance et richesse.

C’est en Thaïlande que j’ai trouvé les « porte-bonheur » les plus singuliers.

Les ladyboys, la société thaïlandaise acceptent bien mieux ces travestis que la plupart des sociétés occidentales. Une raison qui pourrait expliquer cela est que dans le bouddhisme, les transsexuels sont des porte-bonheurs.

Les tatouages, mais pas n’importe lesquels, ici nous sommes bien loin des tatouages que portent nos acteurs et idoles préférés. Il s’agit de tatouages sacrés.

Le tatouage sacré est une tradition millénaire du royaume du Siam. Il consiste à se faire tatouer des litanies ou des textes sacrés sur les corps selon un rituel et des schémas précis. Ils peuvent accorder différents bienfaits comme la protection, la santé, la force, la richesse. A l’origine ces tatouages étaient réservés aux moines et aux guerriers. Au fil du temps ils se sont démocratisés et sont maintenant courant dans toute la société thaïe.

L’emplacement du tatouage est également important. La tête est considérée comme l’endroit où réside l’âme, en conséquence plus le tatouage est proche de la tête, plus il sera puissant. De plus, les symboles doivent être placés selon schéma précis et complexe.

Pour terminer ce petit tour des porte-bonheur en Asie, une petite anecdote, le saviez-vous ?

L’emblème de la candidature de Beijing aux JO de 2008.

Cet emblème a été dessiné d’après un porte bonheur traditionnel chinois (le Panchang). Ce dessin symbolique aux couleurs vives est non seulement inscrit dans les annales, mais aussi a été gravé profondément dans l’esprit des Chinois, tel un porte-bonheur de la nouvelle époque.

L’emblème épouse la forme d’une étoile à 5 extrémités colorées en noir, rouge, jaune, vert et blanc des Olympiques et il tirent son inspiration de l’art du Panchang, une sorte de nœud traditionnel chinois tressé symbolisant l’union, la coopération, les échanges, le développement et la création commune d’un nouveau siècle sur les cinq continents de la Terre.

Le dessin de cet emblème évoque aussi une personne qui s’exerce à la boxe Taiji (esprit culturel et sportif traditionnel). Respectivement à gauche et à droite, l’emblème trace deux chiffres : le 5 et le 6, ce qui représente l’espérance des 56 ethnies de la Chone concernant l’organisation des JO.

J’espère que ce petit tour vous aura plus. Vous pouvez si vous le souhaitez retrouver ces informations aux sites suivants :

www.chinatoday.com

www.ouiauparadis.com

www.atypikvietnam.com

www.citationbonheur.fr