• Chapitre 9

    Chapitre 9

    Xingsi a tout avoué à son père, qui a accepté sa sexualité, il a pu retourner immédiatement dans sa maison bien-aimée. 

    Aidé par Muren, il a profité des vacances pour ranger ses vêtements et ses affaires dans la maison louée. 

    Il y a très peu de choses dans sa chambre. 

    Muren est très heureux que Xingsi rentre chez lui comme il le souhaite, mais en regardant la photo d'eux trois sur l'étagère et la chambre vide, il se sent un peu triste. Xingsi veut mettre tous les vêtements dans la valise, mais il semble difficile de les y faire entrer. Voyant qu'il a du mal, Muren lui dit :

    — Tu n'as pas besoin de prendre toutes tes affaires, laisse juste quelques vêtements ici pour que tu puisses revenir quand tu voudras. 

    Muren lui donne une tape embarrassé.

    — Qu'est-ce qui ne va pas, rien n’a changé ! On peut encore rester debout toute la nuit, tous les trois à boire et à parler. 

    Xingsi le regarde et arrête de ranger, hésitant à dire quelque chose, mais pensant qu'il devrait faire comprendre à son ami les problèmes qu'il pourrait rencontrer avec cette relation, pour éviter des disputes inutiles à l'avenir. 

    — Muren, est-ce vraiment sérieux avec Licheng ? Tu n'es pas submergé par l'émotion ou l'excitation momentanée, n'est-ce pas ?

    — Pourquoi cette question ?

    — Parce qu’une fois que vous êtes ensemble, votre relation et vos sentiments ne peuvent plus être les mêmes qu'avant et je peux dire que Licheng est vraiment amoureux de toi. 

    Muren fronce les sourcils.

    — Tu penses que je ne suis pas sincère ?

    — Je ne dis pas ça, je dis juste qu'après que des amis soient devenus amants, il n'est absolument pas possible d'avoir le même type de relation que lorsqu'ils étaient amis et il y a beaucoup de choses que seuls les amants peuvent faire.

    Il le dit si bien que Muren comprend ce qu'il veut dire.

    — Tu veux dire le sexe ! Tu as peur que je le rejette, n'est-ce pas ?

    — Tu te souviens de la discussion sur le top et le bottom ? Quand il s'agit d'un amant, d’un mari ou d'une femme, les 'questions sexuelles' sont aussi une partie importante de l'entente. Je ne veux pas que tu te mettes en colère ou que vous ayez d'autres problèmes, alors parlez-en ensemble. Communiquez bien !

    Muren sait que Xingsi était inquiet et accepta sa suggestion. 

    Il fait les cent pas dans le salon, se mordant les doigts de panique en pensant à ce que venait de dire Xingsi.

    Au bout d'un moment, il s'assoit sur le canapé, prend son téléphone et commence à chercher des informations sur la manière d'avoir des relations sexuelles avec des hommes.

    Pendant ce temps, Licheng charge les bagages de Xingsi dans la camionnette louée pour le ramener chez lui.

    Il est surpris de constater qu'il reste encore beaucoup de place à l'arrière de la voiture après avoir rangé tous les bagages.

    — Tu as si peu de choses ?

    — Le plus important, ce sont les vêtements, tout est rangé dans le coffre.

    — En fait, tu n'as pas besoin de prendre toutes tes affaires, laisse quelques vêtements ici, ce n'est pas grave, tu reviens ici quand tu veux.

    Après les paroles de Licheng, Xingsi secoue la tête en souriant. Licheng le regarde d'un air confus, parce qu'il rit.

    — Je ne plaisante pas, je suis sincère !

    — Désolé... Je ris parce que... Muren m’a dit la même chose...

    Xiao Licheng sourit à ce moment-là.

    — Alors c'est ça ? C'est ce qu'on appelle une compréhension tacite.

    Le téléphone sonne au moment où Xingsi s'apprête à rentrer chez lui, et lorsqu'il décroche, le sourire se fige immédiatement sur son visage.

    Le nom qui apparaît à l'écran est celui de Yongjie.

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    Avant de laisser Licheng le raccompagner, Xingsi se rend à l'endroit où il a rendez-vous avec Yongjie. Licheng l'attend dans la voiture, tandis qu’il s'assoit sur un banc et regarde le magnifique paysage qui s'offre à lui.

    Peu après, Yongjie s'approche lentement, son sac à dos sur l'épaule, et s'assoit à côté de lui.

    Au début, personne ne dit rien, mais au bout d'un moment, c'est Xingsi qui prend la parole en premier.

    — Ça fait longtemps.

    — Oui !

    — Je t'ai appelé, mais tu n'as pas répondu.

    — J'attendais.

    — Attendre quoi ? demande Xingsi.

    — J'espérai que tu te calmerais, que tu mettrais de l'ordre dans tes sentiments, parce que je n'ai qu'une seule chance d'être un amant ou un frère.

    — Alors pourquoi m'as-tu rappelé ?

    — Maman m'a dit que tu avais demandé mon adresse, mais.... Tu n'es pas venu me voir.

    Xingsi regarde Yongjie, qui a la tête baissée, et fronce les sourcils avant de parler.

    — Papa a dit que tu lui avais montré la vidéo de la nuit où j'étais ivre, c'est comme ça que tu comptais m’aider à rentrer chez moi ?

    — Pas exactement, parce que c'était trop tôt, au début je voulais que tu tombes amoureux de moi.... avant que je sois diplômé.

    Yongjie regarde Xingsi sans la moindre trace de culpabilité dans ses yeux.

    — Mais je ne resterai pas avec toi pour ne pas contrarier papa.

    — Je sais, mais tu peux rentrer à la maison maintenant.

    — Et toi ?

    — Je ne suis pas si obsédé par la 'maison', papa est pris en charge par maman et tu peux revenir, alors ça n'a pas d'importance que je sois là ou pas.

    La réponse de Yongjie met Xingsi encore plus en colère.

    Il a appris par sa mère que Yongjie avait perdu subitement son père lorsqu'il était enfant et qu'il vivait avec des parents.

    Il est déçu car il pense que Yongjie ne préoccupe pas de son "chez-soi".

    — Pourquoi n'est-ce pas le but ? Tu fais partie de la famille, tu es mon petit frère.

    — ... C'est ta réponse ?

    — Oui...

    Xingsi l’aime du fond du cœur depuis qu'il l'a rencontré.

    Yongjie montre sa tristesse en entendant cela.

    — Je sais, on ne peut pas tout avoir... Je ne suis pas avide...

    Il fait un pas en avant, mais Xingsi se lève et l'arrête.

    — Mais je suis gourmand.

    Il s'approche de lui et l'embrasse sur les lèvres.

    Yongjie reste figé sur place, sans bouger, sentant le baiser que Xingsi lui offre. La chaleur à laquelle il aspire fond lentement sur ses lèvres.

    Après le baiser, Xingsi s’éloigne et le regarde avec une expression extrêmement tendre.

    — Je veux que tu sois mon frère et mon amant, c'est ma réponse.

    Yongjie a toujours bien planifié, mais la réponse de Xingsi dépasse ses attentes et le visage initialement indifférent affiche une expression choquée.

    Aux yeux de Xingsi, il a l'air un peu stupide, un peu bête et même un peu charmant.

    Il ne peut s'empêcher de sourire et s'apprête à l'embrasser à nouveau quand Yongjie lui saisit les épaules et le tire à l'écart.

    — Par gratitude ? demande-t-il

    — Je...

    Avant que Xingsi ne puisse répondre, Yongjie l'interrompt.

    — Même si c'est par gratitude, je le prendrai au sérieux et je ne te laisserai pas partir. Je suis un emmerdeur, réfléchis-y.

    — J'ai déjà des idées très claires, Yongjie, je t'aime, j'aurai le courage de le dire à papa, battons-nous ensemble pour obtenir son accord, rentrons ensemble à la maison.

    Yongjie s'avance immédiatement et serre Xingsi dans ses bras.

    À ce moment-là, pour la première fois, il sourit joyeusement du fond de son cœur qui illumine même le ciel de son excitation.

    — Xingsi, tu es à moi maintenant ! Nous sommes ensemble !

    Il ne peut contenir son excitation, il prend Xingsi dans ses bras et le fait tourner sur lui-même.

    Ce dernier le regarde, il est complètement différent du passé.

    C'est l'expression que Yongjie devrait avoir à son âge.

    Xingsi sourit joyeusement et lui demande de l'accompagner.

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    Pendant que Licheng aide Ye Xingsi à porter les bagages, Muren est assis sur le canapé avec des écouteurs et regarde attentivement une vidéo sur son téléphone portable.

    À ce moment-là, Licheng revient avec deux boîtes à lunch et une douzaine de bières.

    — Teng Teng, j'ai entendu Xingsi dire dans la voiture qu'il allait être avec ce type, mais je ne peux pas supporter d'y penser...

    Comme Muren porte ses écouteurs, il ne remarque pas son retour.

    Ce n'est qu'à l'approche de celui-ci qu'il reprend ses esprits, éteint rapidement les écouteurs, l'écran et range le téléphone, faisant comme si de rien n'était.

    — Tu es de retour ? Qu'est-ce qui t'a pris tant de temps pour ramener Xingsi chez lui ?

    — Il est allé voir son frère avant, qu'est-ce que tu regardais ?

    — Ce n'est rien, il a revu avec son jeune frère ?

    — Non seulement ils se sont revus, mais ils prévoient d'être ensemble, de lutter contre l'opposition de son père, de créer une tempête familiale sanglante.

    Lorsque Licheng prononce ces mots, Muren fronce les sourcils.

    — Xingsi est si déterminé ? !

    — Oui ! Il lui faut beaucoup de courage pour être avec Yongjie.

    — Cela a dû être difficile pour lui d'affronter son père bien-aimé...

    — C'est définitivement triste d'affronter l'opposition, mais il n'est pas seul, ils sont ensemble, ce qui signifie qu'il y a de la douceur dans l'amertume. Sur le chemin du retour, l'expression de Xingsi était toujours souriante.

    Alors qu'il parle, Licheng fait mine d'attraper le téléphone portable de Muren, mais l'autre le prend immédiatement.

    — Qu'est-ce que tu fais ?

    — Je suis curieux de savoir ce que tu regardais si attentivement et tu as fait exprès de mettre tes écouteurs.

    — Ce n'est rien, c'est juste que... je cherchais un endroit pour un rendez-vous ou quelque chose comme ça...

    — Oui, un rendez-vous, comment aurais-je pu oublier ?

    Licheng ne peut cacher son expression heureuse à l'idée de sortir avec lui, ce qui fait que Muren se sent un peu coupable de son mensonge.

    — Je cherchais juste quelque chose...

    — Ça ne peut pas être décontracté, c'est notre premier rendez-vous, je vais faire un bon plan, on sortira demain.

    — Demain ?

    — Ne t'inquiète pas, je m'en occupe, tu dois juste te montrer.

    Licheng est tellement excité qu'il embrasse Muren sur le front, sort son téléphone et commence à chercher.

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    Le lendemain, après avoir pris le petit-déjeuner avec ses parents, Xingsi aide Qingfang à faire la vaisselle pendant que Zhihui apporte du thé chaud dans la chambre.

    Qingfang regarde Zhihui pour s'assurer qu'il ne peut pas entendre la conversation avant de baisser la voix pour lui parler.

    — Tu as vu ton frère ?

    — Je l'ai vu hier.

    — Tu vas bien, il t'a fait faire quelque chose ? Ne te laisse pas faire et ne le laisse pas te manger !

    — Nous avons décidé d'être ensemble.

    — Qu'est-ce que tu dis ?

    Le cri surpris de Qingfang fait sursauter Xingsi et même Zhihui, qui était dans le salon, se rend à la cuisine en s'inquiétant pour eux deux.

    — Qu'est-ce qu’il s'est passé ?

    — Oh, c'est rien.

    — Mais, tu as crié si fort !

    Pour ne pas éveiller les soupçons de Zhihui, Qingfang invente une excuse.

    — Eh bien... Xingsi a dit qu'il avait vu un cafard hier soir, ça doit être parce que je n'ai pas nettoyé, alors je vais pulvériser de l'insecticide.

    — S'il y a des cafards, il faut pulvériser non seulement la pièce, mais toutes les parties de la maison, ajoute Zhihui.

    — C'est vrai, il ne semble pas y avoir d'insecticide, papa va en acheter !

    Zhihui prend son sac et s'en va.

    Qingfang regarde Xingsi d'un air solennel.

    — Vous êtes tous les deux ensemble ? Vous voulez vraiment faire ça ? Tu n'es pas seulement en train de sympathiser avec lui !

    — Maman, tu es aussi contre le fait qu'on soit ensemble ? demande Xingsi.

    — Je ne suis pas contre, je suis inquiète, tu es trop gentil, tu seras certainement malmené par ce garçon, tu lui as cédé si facilement.

    Qingfang pense soudain à quelque chose.

    — Oh non, comment va réagir son père?

    — Ne t'inquiète pas, je lui ai dit de ne pas encore parler de nous, pour ne pas trop ennuyer papa.

    — S'il écoutait, on ne l'appellerait pas Yongjie.

    À ce moment-là, Zhihui quitte le bâtiment et se rend au supermarché.

    Non loin de là, Yongjie sort du coin de la rue et s'apprête à l’appeler lorsque ce dernier reçoit un appel de Qingfang lui disant qu'il a trouvé l'insecticide, alors il fait demi-tour et retourne dans l'immeuble.

    Yongjie reste à l'extérieur, le regardant s'éloigner lentement.

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    C'est le premier rendez-vous de Licheng et Muren depuis qu'ils ont commencé à sortir ensemble.

    Hier soir, Licheng a dit qu'il s'occuperait du rendez-vous et le matin, mystérieusement, il n'a pas dit à Muren où ils allaient et il l'a suivi dans la voiture sans se soucier de ce qui se passait.

    Lorsqu'ils sont arrivés à destination, Muren a été surpris de voir une salle de classe devant lui.

    — La première étape de notre rendez-vous est la création d'objets artisanaux en céramique ?

    — Ne le sous-estime pas, c'est un bon endroit pour créer des choses douces et pratiques et des moments mémorables.

    — Je peux comprendre l'aspect pratique, mais qu'est-ce qui est si doux ?

    — Tu le découvriras plus tard, je suis sûr que tu l'aimeras.

    Licheng esquisse un sourire mystérieux qui inquiète Muren.

    — C'est plein d'atmosphère artistique, tu ne penses pas que c'est parfait pour nous ?

    Licheng regarde avec enthousiasme les produits finis exposés dans la boutique, lorsqu'une voix familière se fait entendre au loin.

    — Senior ?

    Il tourne la tête en entendant la voix et voit Sun Bo Xiang marchant avec son petit ami Zhigang.

    — Qu'est-ce qui vous amène ici ?

    — Nous sommes ici pour un rendez-vous ! dit Sun Bo Xiang.

    — Quelle coïncidence, nous sommes aussi là pour un rendez-vous.

    Sun Boxiang regarde Muren et sourit.

    — Vous êtes donc son autre moitié ?

    Muren salue Sun Boxiang et Lu Zhigang d'un signe de tête et se présente poliment.

    — Bonjour, je m'appelle Teng Muren.

    — Je m'appelle Sun Bo Xiang et voici mon petit-ami, Lu Zhigang.

    Lu Zhigang sourit gentiment à Muren, qui lui rend son sourire.

    — C'est aussi mon petit-ami. dit Licheng en riant.

    — Vous êtes aussi venu au cours de poterie ?

    — Vous aussi ? Teng Teng et moi allons nous promener, à plus tard !

    Teng Muren acquiesce, mais ses yeux se posent sur Sun Bo Xiang et Lu Zhigang, les regardant prendre la paire de tasses qui peuvent être assemblées pour former le mot "bonheur", puis se tenir la main sans se soucier que des étrangers les voient.

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    Ils participent à un cours pratique de poterie, au cours duquel l'enseignant leur montre comment faire. 

    Pendant que le groupe se concentre sur l'apprentissage, Muren observe de temps en temps Boxiang et Zhigang qui discutent pour savoir s'ils doivent fabriquer des tasses, des bols ou des assiettes, enviant leur interaction étroite et naturelle. 

    Lorsque le maître a fini de les instruire, il passe à la pratique et lorsque Muren place l'argile sur les rouleaux rotatifs, Licheng arrive derrière lui. 

    — Pourquoi m’enlaces-tu ? 

    — Pour t'aider à créer de la douceur, répond Licheng en s'avançant et en plaçant ses mains sur celles de Muren dans une position d'étreinte. 

    Sun Boxiang et Lu Zhigang sourient à son geste et l'instructeur sourit également à leurs côtés.

    À ce moment-là, ils deviennent tous les deux le centre d'attention, ce qui met Muren dans l'embarras.

    — Tu…

    Muren tourne la tête pour le convaincre de le laisser partir ou du moins c'est ce que pense Licheng, mais il l’embrasse inopinément, ce qui le rend extrêmement heureux. 

    — Je ne pensais pas que tu serais plus audacieux que moi, que tu m'embrasserais en public. 

    — C'est toi qui t'es approché trop près. 

    — Je n'aime pas la distance qui nous sépare, c'est normal, tu ne crois pas ? dit Licheng en serrant fort Muren, qui s'inquiète du regard des autres et regarde autour de lui. 

    — ... Il n'y a personne comme nous... 

    — Pourquoi devons-nous être comme les autres ? Je suis le seul Licheng, tu es le seul Muren, nous n'avons pas besoin d'imiter les autres, nous suivrons notre propre rythme. 

    Ensuite, il ajoute :

    — J'ai vu que tu espionnais mon juniors et les autres.... Ils sont ensemble depuis longtemps, mais nous venons de commencer, alors il n'y a pas lieu de se précipiter ou d'être jaloux. Nous serons certainement plus doux qu'eux à l'avenir. 

    Muren ne s'attendait pas à ce que Licheng remarque ses moindres gestes et humeurs, alors il sourit et acquiesce, le laissant l'embrasser et le serrer dans ses bras. 

    Lu Zhigang voit la douceur qui émane des deux et veut se rapprocher de Sun Boxiang, alors il s'appuie sur son épaule. 

    Ils se rendent ensuite tous les quatre dans la salle de restauration de la classe de céramique pour manger. 

    — Trois Américains chauds et un café au lait au caramel froid. 

    Licheng et Bo Xiang attendent que les boissons soient préparées après les avoir commandées, et en profitent pour parler affaires. 

    Bo Xxiang sort son téléphone et appuie dessus ; un instant plus tard, le portable de Xiao Licheng sonne avec un message. 

    — L'adresse IP de la vidéo est celle du siège de ton entreprise. dit Bo Xiang. 

    — Cela signifie que quelqu'un au sein de notre entreprise a secrètement filmé Mei Fang et moi et l'a envoyée aux employés pour répandre la nouvelle. 

    Bo Xiang est d'accord avec ses suppositions. 

    — C'est bien ce que cela signifie. De plus, j'ai trouvé le reflet de la personne qui a pris les photos dans la vidéo, et c'est une femme. 

    — Une femme ? 

    Licheng est surpris, pensant qu'il n'a offensé aucune employée. 

    — J'ai amélioré le reflet, les pixels sont très lourdes et un peu floues, mais tu peux quand même voir s'il s'agit d'une employée de ton entreprise. 

    Licheng écoute les paroles de Bo Xiang, clique sur le fichier, regarde l'image très attentivement, puis fronce les sourcils.

    — Je ne la connais pas, elle ne fait pas partie de notre entreprise. 

    Cette réponse attriste Bo Xiang, même s'il n'est pas membre de l'entreprise.

    — Il sera très difficile de trouver une aiguille dans une botte de foin. 

    Licheng tend la main et lui tapote l'épaule, le remerciant d'avoir pris soin de lui. 

    — Ne t'inquiète pas, je prendrai mieux soin de moi à l'avenir. J'apprécie vraiment ton aide. 

    — C'est facile de me remercier, il suffit de me faire une réduction. 

    Boxiang sourit et Licheng, choqué, comprend immédiatement ce qu’il veut dire. 

    Au même moment, Muren et Lu Zhigang sont assis à leur place et attendent qu'on leur apporte leur repas, tout en discutant. 

    Muren le regarde avec surpris. 

    — Vous êtes ensemble depuis huit ans ? Mais il vous appelait senior. 

    — Quand je me suis mis avec lui, il était encore au lycée et j'ai 12 ans de plus que lui. 

    Muren dit sans réfléchir :

    — Wow ! Si féroce ? 

    Lu Zhigang couvre son embarras d'un sourire et Muren réalise immédiatement qu'il a dit ce qu'il ne fallait pas et s'excuse. 

    — Je suis désolé, je ne voulais pas... 

    Lu Zhigang sourit gentiment. 

    — D'accord, ta réaction est déjà tout à fait normale. Cependant, Bo Xiang m'a toujours dit que nous n'avions pas besoin de regarder les réactions des autres pour vivre notre vie, car le bonheur nous appartient. 

    — Ce genre de paroles ressemble un peu à celles de Licheng, pas étonnant qu'ils aient une si bonne relation. 

    Lu Zhigang se tourne pour regarder Sun Bo Xiang en affichant naturellement un regard bienveillant. 

    — Bien que je sois plus âgé que lui, c'est lui qui prend soin de moi. 

    Lu Zhigang a l'air heureux. 

    — Vous êtes ensemble depuis si longtemps et vous continuez à faire des rendez-vous, vous êtes vraiment amoureux. 

    — Nous sommes ici aujourd'hui pour un cadeau de mariage à nous-mêmes.

    Muren est choqué lorsqu'il entend cela. 

    — Un cadeau de mariage ? 

    — Oui ! Nous allons nous marier. 

    — Félicitations ! 

    — Merci ! Alors toi et Licheng devrez venir à notre mariage.

    Voyant le sourire heureux sur le visage de Lu Zhigang, Muren accepte immédiatement l'invitation, prend un verre et lui porte un toast. 

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    Le soir, ils ont fini de dîner, Qingfang et Xingsi lavent la vaisselle. A ce moment-là, Zhihui semble vouloir quitter la maison et se dirige vers la porte, mais Qingfang crie immédiatement pour l'arrêter. 

    — Où vas-tu ? 

    Le cri le fait grimacer. 

    — Je vais acheter un paquet de cigarettes, pourquoi ? 

    — Attends dix minutes, je t'accompagne. 

    — Je vais acheter un paquet de cigarettes, je reviens vite. 

    Qingfang continue d'insister pour aller avec lui. 

    — Attends dix minutes que je finisse de faire la vaisselle. 

    — Pourquoi dois-tu m’accompagner pour acheter un paquet de cigarettes ? Qu'est-ce qu’il s'est passé ? Tu es très nerveuse quand je quitte la maison. 

    Elle explique rapidement. 

    — Ces derniers temps, tu ne te sens pas bien, c'est dangereux de sortir seul, si tu tombes dans la rue ou si tu as une crise cardiaque soudaine... 

    Zhihui reste sans voix après avoir entendu cela. 

    — Tu exagères trop. 

    Pendant leur conversation, le téléphone de Xingsi sonne, alors il s'essuie rapidement les mains, déverrouille le téléphone pour jeter un coup d'œil, puis dit :

    — Je sors acheter quelque chose, papa, alors reste à la maison et fais la vaisselle avec maman. 

    — Pourquoi, je... 

    Ye Xingsi interrompt son père. 

    — Maman est très inquiète parce qu'elle tient beaucoup à toi ! Reste à la maison avec elle.

    Après avoir fini de parler, il pousse son père dans la cuisine. Qingfang suit immédiatement les paroles de Xingsi et lui dit :

    — Papa, viens laver la vaisselle avec moi, il y a beaucoup de vaisselle à faire. 


    Xingsi arrive au petit parc près de sa maison et s'apprête à regarder autour de lui, lorsque Yongjie, qui le suit, le serre fort dans ses bras. 

    Il sourit et fait demi-tour. 

    — Pourquoi m’appelles-tu si tard tout d'un coup ? 

    — Tu m'as manqué. 

    — Nous nous sommes vus hier. 

    — Tu m'as manqué. 

    — Tu m'as manqué aussi. 

    Yongjie regarde Xingsi, réfléchit un moment, puis dit :

    — En fait, j'ai passé toute la journée d'aujourd'hui près d’ici. 

    Xingsi est stupéfait, il quitte l'étreinte de Yongjie, se tourne et le regarde. 

    — J'allais l'avouer à papa en privé, mais je me suis souvenu de la promesse que je t'avais faite et je me suis retenu. 

    Xingsi tend la main pour toucher son visage, soulagé qu'il ait tenu sa promesse, mais il lui attrape la main. 

    — Mais c'est dur, je ne veux plus, je veux parler à papa. 

    — Mais papa... 

    — Je sais, je suis étudiant en médecine, je vais m'en occuper. 

    — D'accord, quand tu voudras l’annoncer à papa, dis-le-moi, on lui parlera ensemble. 

    Yongjie, voyant qu'il a obtenu l'approbation de Xingsi, hoche vigoureusement la tête, surpris. 

    — Viens, viens avec moi acheter un paquet de cigarettes. 

    La nuit froide reflète les lumières de Noël violettes installées sur la place. Les deux hommes achètent des cigarettes et profitent de ce rare moment de solitude pour marcher côte à côte. 

    Le visage de Yongjie n'est pas aussi froid que d'habitude, mais un peu sensible, et il ne peut le quitter des yeux, le fixant. 

    Xingsi, sentant son bonheur, lui dit en souriant :

    — Pourquoi continues-tu à me regarder alors que tu devrais regarder devant toi ?

    — Je me sens heureux parce que je te regarde. 

    — Tu te sens donc heureux ? 

    Yongjie acquiesce. 

    — Oui, parce que je te tiens la main, je marche à tes côtés ; je ne suis plus ton frère, mais quelqu'un que tu aimes. 

    En entendant ces mots, Xingsi s'arrête et Yongjie fait de même. 

    — Tu veux être plus heureux ? 

    — Oui. 

    — Alors fais-moi un câlin. 

    Yongjie le regarde sans expression. 

    — Je suis ton petit ami, tu peux me faire des câlins quand tu veux, dit Xingsi. 

    Yongjie fronce les sourcils, un peu accablé. 

    — Je ne sais pas comment... 

    — Si tu ne sais pas, apprends ! Allons-y ! 

    Xingsi le conduit vers une rue plus privée, puis lui dit : 

    — Nous sommes déjà un couple, que veux-tu faire ? 

    Yongjie prend l'initiative d'embrasser Xingsi, mais l'autre lui ferme la bouche et l'éloigne doucement. 

    — Maintenant, c'est toi qui me gâtes, qui exige et me demande de faire quelque chose pour toi. dit Yongjie ne mâchant pas ses mots. 

    Xingsi se rapproche alors de lui et lui chuchote à l'oreille :

    — Je demande : Et si on faisait des câlins ? 

    Yongjie fronce les sourcils, il n'a jamais fait de câlins auparavant, il ne sait donc pas quoi faire.

    Xingsi sourit et décide de ne plus le taquiner. 

    — La première étape pour se faire câliner est de se rapprocher du corps de l'autre, dit Xingsi en prenant la main de Yongjie et en la plaçant derrière sa taille, rapprochant ainsi leurs corps l'un de l'autre. 

    — Ensuite, il faut approcher lentement le visage en le touchant doucement.

    Puis il murmure à nouveau

    — Et ensuite, tu pourras demander. 

    Yongjie suit les instructions de Xingsi et chuchote :

    — Embrasse-moi, veux-tu ? 

    — Oui...

    Après avoir dit cela, Xingsi l’embrasse sur la joue, sur le bout du nez, puis sur l’autre joue et enfin..... 

    Les deux s'embrassent dans un coin, sans que personne ne les dérange, ne voulant pas se séparer trop tôt.

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    Licheng et Muren rentrent chez eux après leur rendez-vous. Licheng demande à l'autre de fermer les yeux et le guide avec précaution vers l'entrée. 

    — Je veux d'abord prendre un bain après avoir joué avec de l'argile toute la journée, qu'est-ce que tu fais ? 

    — Non, tu vas aimer ça, je te le promets. 

    Tout en parlant, Xiao Licheng ramasse le bouquet de fleurs qu'il avait placé dans le hall un peu plus tôt. 

    — Voilà. 

    Lorsque Muren ouvre les yeux, il voit un cadre en forme de ballon, une photo d'eux deux ensemble et des bougies LED en forme de cœur. 

    — Teng Teng, bonne première semaine ensemble ! 

    Après avoir dit cela, Licheng n'oublie pas de l’embrasser. La chaleur du corps de son amant se répand lentement sur ses lèvres et dans sa poitrine, rendant le cœur de Muren chaud de bonheur alors qu'il profite de ce doux baiser. 

    — ... Quel genre de personne fête une semaine ? 

    — Moi ! Je pense que chaque jour passé ensemble devrait être une fête. Si cela te plaît, je fêterai quinze jours, un mois entier, deux mois... 

    — Arrête, je n'ai rien préparé. 

    — Tu n'as pas besoin de préparer quoi que ce soit, tu es le plus beau cadeau de ma vie ! 

    Il fait asseoir Muren dans le salon, mais ce dernier est gêné. 

    — Tu ne fais que dire des choses gentilles ! 

    — Mais ce sont des paroles vraies. 

    Licheng sort de sa poche un délicat écrin contenant une parure de bagues unisexes de forme particulière. 

    — Tu... Tu... 

    — Tu quoi ? Jette un coup d'œil.

    Licheng prend l'anneau pour Muren et tente de le lui faire porter, mais l'autre n'est pas du tout préparé et retire sa main. 

    — Je croyais que nous étions d'accord pour prendre notre temps. 

    — J'y vais doucement, ce ne sont que deux bagues simples. Il m'en faut une plus grosse pour la demander en mariage ! Je n'ai pas dit que je t’épouserai… 

    Après avoir dit cela, Muren tend la main à Licheng. 

    En regardant leurs bagues, Muren dit :

    — Quand elles sont séparées, elles ont leur propre personnalité, mais quand elles sont ensemble, elles ne font plus qu'un. 

    — Tu as raison, Teng Teng ! C'est pourquoi j'ai choisi ces bagues. 

    — Que me donneras-tu ensuite ? 

    — Tout ce que tu veux, demande-le-moi et je te l'achèterai ! 

    — Je veux un cadeau unique. 

    — Cela fait longtemps que je pense à l'acheter ! Laisse-moi préparer la surprise du prochain cadeau exclusif...

    — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — 

    — Monsieur le Directeur, il y a un paquet pour vous. 

    — Merci. 

    Lorsqu'il voit le nom du paquet, il change immédiatement de visage et regarde, avec panique, Licheng qui explique quelque chose à Junwei.

    À ce moment-là, Muren détourne vite le regard, mais il remarque que Zoé l’observe, rapidement il ramasse la petite boîte en carton et se lève immédiatement. 

    — Je sors un instant. 

    Muren se dépêche d’aller aux toilettes, trouve une cabine et ferme la porte. Il prend une clé et coupe rapidement le ruban adhésif de la boîte, révélant un pot de lubrifiant et une boîte de préservatifs. 

    Muren regarde le contenu du paquet. 

    Il met le préservatif dans la poche de son pantalon, mais ne sait pas où mettre une si grande bouteille de lubrifiant pour ne pas attirer l'attention et ne sait pas quoi faire dans les toilettes. 

    — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — 

     Dans l'après-midi, Licheng termine son travail et retourne à l'entreprise avec les documents. 

    Lorsqu'il traverse le hall d'entrée au rez-de-chaussée, il voit le vice-président Gao se diriger vers lui.

    — Ça fait longtemps qu'on ne s'est pas vus ! 

    Licheng ne dit rien, se contentant de le regarder fixement. Sachant pourquoi il a l'air mécontent, le vice-président Gao prend l'initiative de s'expliquer. 

    — Ne vous inquiétez pas, je ne suis revenu que pour une réunion, pas pour un transfert. 

    Lorsque le vice-président Gao passe devant Licheng, il s'arrête soudain et le regarde, en baissant délibérément la voix, il dit : 

    — Maintenant je comprends que votre cible soit lui, pas étonnant que vous ayez été si en colère au début et que vous ayez fait en sorte qu'il soit si difficile pour moi de rester. 

    Ces mots malicieux font pâlir Licheng, qui ne peut cacher sa colère et retourne au département des ventes en fronçant les sourcils. 

    À ce moment-là, Junwei s'approche silencieusement et baisse la voix pour faire part de la situation dans le département 2. 

    — Patron, nous avons des nouvelles. 

    Licheng regarde Jun Wei, qui n'est pas d'humeur à plaisanter. 

    — Vous êtes dans un film d'espionnage ou policier ? 

    Jun Wei a promis qu'il l'informerait des moindres faits et gestes du Directeur Teng. Pendant la pause déjeuner, il a mangé avec Zoe et soutiré les dernières informations sur lui. 

    — Tu ne m'as pas donné 5 000 nt$ (1) pour t'aider à observer les moindres faits et gestes du Directeur Teng ? 

    — Au fait, rends-moi mes 5 000 nt$, c'est mon petit ami, je n'ai plus besoin que tu fasses attention à lui. 

    — Ce n'est pas vrai, il y a toujours des petits secrets entre les couples. Mon amie Zoé m'a dit que le Directeur Teng avait l'air bizarre quand il a reçu un paquet ce matin. 

    — Un paquet ?

    Licheng regarde Jun Wei très sérieusement. 

    — Oui. Dès qu'il a reçu le paquet, il s'est précipité dehors avec un air nerveux sur le visage et quand il est revenu, il avait l'air très mal et l’a même délibérément fermé dans le tiroir, quelque chose ne va pas ? 

    Licheng et Muren se regardent au même moment. Mais ce qui est étrange, c'est qu'une fois que leurs regards se sont croisés, Muren a détourné le sien comme s'il était effrayé, ce qui fait ressentir à Licheng quelque chose d'étrange. 

    —  Fait-il exprès de m'éviter ? 

    —  Oui ! Il y a un vrai problème ! C'est pourquoi le prix de 5 000 nt$... 

    —  Dites à votre amie de continuer, je vous donnerai 1 000 nt$ (1) pour chaque message. 

    —  Oui, monsieur !

    S'agit-il d'une menace du vice-président Gao ou d'une intimidation ? 

    Xiao Licheng ne veut pas que Teng Muren soit de nouveau en danger et doit découvrir ce qu’il s'est passé.

    — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — 

    Après avoir appris l'existence du paquet par Jun Wei, Xiao Licheng continue de chercher une occasion d'en savoir plus. 

    Cependant, comme le travail est très exigeant, il doit faire preuve de patience. Ce n'est que lorsqu'il rentre chez lui le soir, voyant Muren changé et assis paresseusement sur le canapé, prenant la télécommande et changeant de chaîne de temps en temps, qu'il profite de son état détendu pour s'assoir à côté de lui en posant des questions sur le paquet sans réfléchir. 

    — Teng Teng, souviens-toi de ce que nous avions convenu : pas de secrets ni de soupçons. 

    Muren, qui regarde toujours la télévision, acquiesce. 

    — Alors, quel est le paquet que tu as reçu aujourd'hui ? 

    Muren le regarde immédiatement, une expression de choc et de panique écrite sur son visage. 

    — Comment sais-tu que j'ai reçu un paquet ? 

    — Peu importe comment je le sais, peux-tu me dire ce qu'il y a dans le paquet ? 

    Muren trébuche sur ses mots. 

    — Ce... ce n'est rien d'important... 

    — Ne me ment pas, quelqu'un m'a dit que tu as froncé les sourcils quand tu as reçu le paquet, est-ce que quelque chose ne va pas avec le contenu ? 

    — Pas de problème, n'y pense pas trop. 

    — Alors, qu'as-tu reçu ? 

    Licheng ne veut pas qu'il soit menacé par le vice-président Gao, mais Muren ne veut pas parler du fait qu'il a acheté des lubrifiants et des préservatifs. Alors il s'apprête à se lever et à courir vers la salle de bain, Licheng lui attrape la main et le ramène sur le canapé. 

    — Inutile de courir, ils te menacent ? Le vice-président Gao t'a envoyé quelque chose ? 

    — Qu'est-ce que tu racontes ? Quel est le rapport avec le vice-président Gao ?

    — Aujourd'hui, je l'ai vu revenir au bureau, il savait déjà que nous étions ensemble et m'a dit qu'il voulait se venger de moi. Pour moi, la chose la plus importante maintenant, c'est toi, il va certainement te cibler, et je sens qu'il n'a pas encore renoncé à toi. 

    — Alors est-il possible qu'il ait aussi fait la vidéo de toi et Mei Fang ? Après tout, il doit encore avoir des alliés dans l'entreprise... 

    — Que ce soit lui ou non, j'ai besoin de savoir ce qu'il y a exactement dans ce paquet. 

    — Ce paquet... En fait, ça ne regarde pas le vice-président Gao... 

    — Alors dis-moi ! 

    Muren se mord la lèvre inférieure et hésite longuement avant de murmurer :

    — D'accord... Je vais te montrer... dans la chambre à coucher... 

    Il le fait entrer dans la chambre, se mordant nerveusement le doigt. 

    Licheng regarde le contenu de la boîte en carton et sort un préservatif dans une main, le lubrifiant dans l'autre avec un sourire aux lèvres. 

    — ... C'est toi qui as acheté ça ? 

    Muren n'ose pas regarder Licheng, et se contente de hocher la tête. 

    — Tu l'as acheté... Ah... 

    Teng Muren est tellement embarrassé qu'il avoue tout impulsivement. 

    — C'est vrai, c'est ce que tu penses ! Xingsi m'a demandé de te parler. Nous avions l'habitude de nous disputer à ce sujet, mais maintenant que nous sommes ensemble, nous n'avons pas résolu le problème ! 

    Muren s'approche, prend le préservatif et le lubrifiant des mains de Licheng, les jette sur le lit comme pour se défouler et poursuit avec colère :

    — Tu crois que c'était facile pour moi d'acheter ça ? J'ai fait beaucoup de recherches avant de les acheter. Et tu insistes pour savoir, qu'est-ce qu'il y a à savoir? 

    Licheng le calme rapidement et l'entoure en le serrant dans ses bras. 

    — Ne te fâche pas, c'est ma faute, je n'aurais pas dû te forcer à dire cela. J’ai vu le vice-président Gao apparaître dans l'entreprise, alors j'étais très inquiet ! 

    Licheng entoura Muren d'une main et lui caressa le cou de l'autre. 

    — J'étais très anxieux, ne m'en veux pas. 

    — ... Je ne suis pas en colère non plus. 

    Lorsque Muren prononce ces mots, Licheng affiche immédiatement un sourire. 

    — C'est bien que tu ne sois pas en colère, alors devrions-nous en discuter maintenant ?

    — Ok... 

    Licheng lâche Muren, remet les préservatifs et le lubrifiant dans la petite boîte en carton, puis lui prend la main et l'entraîne avec lui pour s'asseoir ensemble sur le bord du lit. 

    — A propos de cette question, j'ai demandé à Bo Xiang en privé et j'ai appris la vraie situation. Je pense que puisque nous sommes amoureux, nous ne devrions pas trop nous attacher à la position. 

    — Tu veux dire que tu es prêt à me laisser... 

    Xiao Licheng sourit amèrement. 

    — Pour être honnête, je ne veux pas faire ça. Mais comme je t'aime, je dois avoir la détermination de me sacrifier, et c'est toi qui peux décider. 

    — Je vais y réfléchir aussi, bien que.... On vient de commencer à sortir ensemble, on a encore le temps d'en parler... 

    — Oui, nous avons encore beaucoup de temps devant nous, ne nous précipitons pas. 

    Après avoir dit cela, Licheng prend l'initiative d'embrasser Muren, qui lui retourne son baiser, profitant de ce doux moment après le travail.

    — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — —  

    Ye Zhihui est sur le chemin de la maison et soudain quelqu'un l'appelle. 

    — Papa ! Comment te sens-tu ? 

    Zhihui entend la voix familière et s'arrête immédiatement de marcher. Sachant de qui il s'agit, il prend quelques secondes avant de se retourner lentement et de regarder Yongjie, qui se tient non loin de lui. 

    — Je vais bien, tu rentres à la maison pour voir ta mère ? 

    Zhihui fronce les sourcils. Il ne s'est pas remis de ce qu’il s'est passé plus tôt, mais cela fait longtemps qu'il n'a pas vu Yongjie et il lui manque tellement que son expression se durcit un peu et que son ton se raidit.

    — Non, je suis venu te voir, je veux te parler. 

    Zhihui fronce les sourcils en écoutant.

    — Si tu veux en parler, tu n'as pas à le faire, il n'y a rien à dire. 

    Il refuse de communiquer avec lui et se retourne pour continuer à marcher vers le bâtiment. 

    — Si tu te soucies vraiment de ton fils, tu devrais me parler. 

    Zhihui se retourne impulsivement et le regarde.

    — Je ne suis pas là pour te provoquer, je ne fais que constater les faits, je ne veux pas m'enfuir. 

    — Mon garçon, tu es comme ça depuis ton enfance. Les gens qui ne te connaissent pas bien penseraient que tu es provocateur. Je te connais tellement bien qu'il est difficile de ne pas se mettre en colère quand tu dis des choses comme ça. 

    — Je suis désolé. 

    Zhihui fait un signe de la main. 

    — Oublions ça, parlons ! 

    Yongjie le conduit dans un petit parc près de la maison, ce dernier est un peu surpris par le choix de l'endroit pour parler. 

    — Pourquoi es-tu venu parler ici ? 

    — Parce que c'est le premier endroit où je t'ai appelé papa. 

    Zhihui est stupéfait pendant un moment, alors que Yongjie s'avance. 

    — C'est le bon endroit. À l'époque, toi, maman et Xingsi m'emmenaient faire du patinage parce que vous étiez déjà une famille et que j'étais le seul à ne pas encore m'être intégré, et toi et mon frère vous efforciez de vous rapprocher de moi. 

    En entendant Yongjie dire cela, Zhihui s'est légèrement excusé.

    — Désolé, j'ai oublié..... Yongjie, même si nous ne sommes pas parents de sang, je te traite toujours comme un fils, après toutes ces années, n'as-tu pas de sentiments paternels envers moi ? Comment peux-tu parler de Xingsi comme ça ? 

    Yongjie baisse les yeux, la gentillesse de Zhihui à son égard, il se souvient de tout. 

    — ... J'ai des sentiments pour toi, mais j'aime plus mon frère. 

    Zhihui se sent en colère. 

    — Vous êtes frères ! 

    — Papa, Xingsi m'aime aussi, il veut être avec moi. 

    Zhihui n'en revient pas et le regarde avec surprise. 

    — Qu'est-ce que tu as dit ? 

    — Papa, tu connais la sexualité de Xingsi, il ne veut être qu'avec des hommes. Au lieu de laisser un autre homme entrer dans la famille, je suis le meilleur choix pour lui et pour cette famille, parce que nous sommes une famille depuis le début. 

    Zhihui le regarde sans rien dire.

    — J'ai d'abord pensé qu'il me rejetterait pour toi, parce qu'il est clair qu'il se soucie davantage de toi. Mais il est prêt à être courageux pour moi et il a dit qu'il voulait le faire, te confronter pour que tu nous acceptes, dit Yongjie en souriant. 

    Zhihui le regarde avec un sourire sur les lèvres et reste sans voix. 

    — Papa, Xingsi et moi nous nous aimons, est-ce si difficile pour toi de l'accepter ? 

    À sa question, Zhihui est incapable de prononcer un seul mot. 

    Sa nature conservatrice ayant du mal à accepter une vérité aussi choquante, la contradiction et l'enchevêtrement le font se retourner, enlever ses lunettes et s'éloigner lentement. 

    Une fois hors de vue, il essuie silencieusement ses larmes. 

    Il a encore besoin de temps... 

    Zhihui rentre chez lui le cœur lourd. Dès qu'il ouvre la porte, Qingfang sort de la cuisine et ne peut s'empêcher de lui demander : 

    — Où étais-tu passé ? Tu n'as pas répondu au téléphone, j'ai cru qu'il s'était passé quelque chose... 

    Zhihui ne dit rien, alors Qingfang s'approche de lui et le regarde. 

    — Tu... Tu as vu Yongjie ? 

    Le silence de Zhihui semble être une reconnaissance tacite pour Qingfang, qui demande anxieusement. 

    — Qu'est-ce qu'il a dit ? 

    — Il est en couple avec Xingsi. J'étais le dernier à tout savoir dans cette famille, à la fois sur la sexualité de Xingsi et sur le fait qu'ils sont ensemble, dit-il déçu. 

    Voyant qu’il pleure, Qingfang s'excuse à contrecœur. 

    — Je suis désolée... Je suis désolée... 

    Après avoir entendu cela, Zhihui retourne dans sa chambre et ferme la porte sans même manger.

    — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — —  

    Au moment du déjeuner, Xingsi et Muren mangent ensemble dans la salle de conférence, discutant de la dispute entre lui et Licheng. 

    — Il a vraiment dit qu'il te laisserait tranquille ? s'étonne Xingsi. 

    — Oui ! 

    — Alors il t'aime vraiment. 

    — Je le pense aussi. Il a toujours été rapide avec les filles dans le passé. dit Muren.

    — Cette fois, il prend son temps et veut que tu sois le premier. 

    A ce moment-là, Xingsi ne peut s'empêcher de taquiner Muren. 

    — Hé Teng Teng. 

    Maintenant que le doute est levé, Muren est gêné de lui demander :

    — Xingsi, qu'as-tu ressenti la première fois ? 

    Celui-ci vient à peine de mettre le riz dans sa bouche qu'il s'étouffe et tousse. 

    Muren lui tend rapidement une serviette. 

    — Pourquoi me demandes-tu ça tout d'un coup ? 

    — J'ai la même détermination que Licheng ! De toute façon, je ne suis pas pressé, alors nous pouvons reconsidérer la question. 

    — Vous êtes vraiment amoureux tous les deux, je peux sentir le bonheur, je suis très heureux pour vous. 

    — Toi et Yongjie êtes également très heureux. Je peux voir qu'il t’est très dévoué et qu'il t’aimera certainement pour le reste de sa vie. 

    Xingsi sourit de plus belle. 

    — J'en suis sûr. 

    À ce moment-là, un message arrive sur son téléphone portable, il l’ouvre pour voir qu'il s'agit d'un message de Qingfang. 

    [Yongjie a confronté ton père. Il est de mauvaise humeur, il ne mange même pas, il s'est enfermé dans sa chambre]. 

    Après avoir lu le message, Xingsi perd son sourire.

    — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — 

     En fin d'après-midi, lorsque Muren termine son travail et entre dans le hall de l'agence matrimoniale, il voit Zoé marcher anxieusement avec son téléphone à la main, et dès qu'elle aperçoit le directeur Teng, elle se précipite vers lui. 

    — Monsieur le Directeur, vous êtes de retour juste à temps, je me demandais si je devais vous appeler ou non ! 

    — Qu'est-ce qui presse ? Mlle Wang annule-t-elle le contrat ? 

    — Non, quelque chose est arrivé au directeur Xiao ! 

    Muren est stupéfait un instant et retourne immédiatement au département des ventes, voyant Licheng face au vice-président Gao, ce dernier étant assis sur sa chaise avec une expression sérieuse. 

    L'autre vice-président principal, Shen, a l'air confus et tous les autres membres du personnel regardent dans sa direction.

    Face aux accusations du vice-président Gao, Licheng explique lentement :

    — Je n'en ai pas profité et je n'ai pas fait perdre d'argent à l'entreprise. 

    Le vice-président Gao montre la pile d'informations sur la table. 

    — Quoi que vous disiez, les preuves sont là. 

    Licheng lui demande:

    — Vice-président Gao, d'où viennent ces preuves ? 

    — Et bien, il y a un informateur qui n'est pas habitué à votre comportement arrogant, alors il a secrètement recueilli les informations et me les a remises. 

    — Alors demandez-lui de venir me confronter pour voir si ces prétendues preuves sont vraies ou non ! 

    — Écoutez ! Je veux protéger mes collègues qui veulent faire justice, mais les preuves sont là. Vice-président Shen, qu'en pensez-vous ? 

    Le vice-président Shen continue de froncer les sourcils, et à la question du vice-président Gao, tout le monde le regarde. Après tout, en termes de position, le vice-président Gao est plus ancien que le directeur Xiao, alors il ne veut pas l’offenser et parle avec difficulté. 

    — La différence de près de cinq millions n'est pas négligeable, pour prouver l'impartialité, la société enverra une tierce partie enquêter. En attendant, le directeur Xiao ne doit pas venir travailler dans l'entreprise. 

    Ceci étant dit, tout le monde exprime sa désapprobation et chuchote. Muren se lève et proteste sévèrement. 

    — Non ! Puisque nous enquêtons, il est clair que le directeur Xiao doit continuer à travailler, donc ne pas l'autoriser à venir au bureau revient à le considérer comme coupable. 

    Le vice-président Gao, sachant que le directeur Teng parlerait au nom de Licheng, prit la parole avec une politesse feinte. 

    — Directeur Teng, étant donné votre relation avec lui maintenant, il vaut mieux ne pas parler, sinon il sera facile de penser que vous et lui êtes vraiment de mèche. 

    Muren regarde le vice-président Gao. 

    — L'affaire n'est pas encore confirmée, alors ne mettez pas d'étiquettes dessus. 

    Licheng ne veut pas que Muren soit impliqué dans cet incident, d'autant plus qu'il concerne le vice-président Gao, il craint que Muren soit de nouveau en danger, alors il l'interrompt. 

    — Je suis d'accord, je ne viendrai pas à l'entreprise pendant l'enquête. 

    — Licheng ! 

    Muren le regarde avec incrédulité, mais Licheng quant à lui, regarde le vice-président Gao.

    — Vice-Président, s'il vous plaît, occupez-vous de ce test, car il sera le plus important pour prouver mon innocence. 

    Après avoir dit cela, Licheng pose le papier sur la table, ramasse son sac et quitte son siège avec indifférence. 

    Mais Muren ne veut pas qu'il parte comme ça et lui attrape la main avec force. 

    — Tu ne peux pas partir comme ça. 

    Licheng ne veut pas qu'il s'inquiète pour lui, alors il sourit et dit d'un ton rassurant :

    — D'accord, on en parlera quand tu rentreras du travail. 

    Licheng repousse la main qui le retient et quitte l'entreprise sans se retourner. 

    Muren et le reste de l'équipe regardent la silhouette de Licheng avec tristesse et inquiétude, seul le vice-président Gao sourit et dit en feignant l’affection :

    — Au revoir.

     

    (1) : 5 000 nt$ =144 € / 1 000 nt$ = 29 €

     

     




  • Commentaires

    1
    Mercredi 20 Décembre 2023 à 19:00

    Merci pour ce chapitre, un vrai cafard ce Gao -_-

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