• Chapitre 61

    Chapitre 61
    Pinceau d'encre de vertu

    Zhao Yunlan se lava à la hâte. À tâtons, il finit par trouver les bandages et les médicaments, qu'ils avaient ramenés de l'hôpital, sur la table basse. Il ferma les yeux, enroula plusieurs fois un bandage autour de sa tête et prit une feuille de papier et un stylo sur la table de nuit. Sans se soucier de la nature du papier, il gribouilla quelques mots en désordre, censés signifier "Je vais au numéro 4 Bright Avenue", et quitta l'appartement d'un pas prudent.

    Son cœur, qui n'avait cessé de palpiter depuis qu'il s'était réveillé de son cauchemar, s'apaisa peu à peu au rythme de ses déplacements déterminés.

    Lorsque l'ascenseur s'arrêta au rez de chaussé, Zhao Yunlan ajusta sa respiration et concentra toute son énergie sur le troisième œil situé entre ses sourcils. Il sortit à grands pas, sûr de lui.

    Zhao Yunlan vit beaucoup de gens aller et venir, et il comprit rapidement que les silhouettes à l'aura étrangement lumineuse étaient des personnes. Quant à ceux qui n'en avaient pas, il n'avait aucune idée de ce que c'était.

    Au début, pour une raison quelconque, sa vision n'était pas très claire ; Zhao Yunlan ne voyait qu'une zone floue d'ombres et de lumières. Pourtant, alors qu'il marchait lentement hors du petit quartier résidentiel, il semble s'habituer peu à peu à cette façon de "voir" le monde, et des silhouettes distinctes commencèrent à se matérialiser.

    Lentement, il commença à voir le Feu Véritable Samadhi sur chaque personne, et même les trois fleurs sur leurs têtes. Finalement, Zhao Yunlan vit très clairement sur un passant que l'étrange aura présente sur chaque personne vivante était en fait une 'membrane' floue, la couvrant entièrement de la tête aux pieds, avec d'étranges symboles écrits dessus.

    Zhao Yunlan resta immobile au bord de la route et tendit la main pour héler un taxi. Mais après tout, il ne pouvait pas voir, alors tout ce qu'il pouvait faire, c'était de tendre la main et d'espérer avoir de la chance.

    Le temps de héler un taxi et d'y monter, Zhao Yunlan voyait déjà plus clairement que les symboles inscrits sur le corps des gens n'étaient pas des hiéroglyphes, mais bien des mots.

    Incroyablement petits et denses, ils changeaient à chaque seconde. Zhao Yunlan ne put s'empêcher de fixer le chauffeur de taxi. Celui-ci s'était déjà adressé à lui à deux reprises avant que Zhao Yunlan ne reprenne ses esprits. 

    — Oh, désolé. Le n°4 de la Bright Avenue, déposez-moi à l'entrée.

    Le chauffeur de taxi jeta un regard étrange aux bandages qu'il avait sur les yeux. 

    — Hé, petit, c'est quoi le problème avec vos yeux ?

    Zhao Yunlan mentit avec désinvolture. 

    — Je me suis blessé à la tête en jouant au basket.

    Le chauffeur s'exclama : 

    — Mince ! Vous voyez encore ?

    — J'ai appliqué de la pommade, mais je ne peux pas ouvrir les yeux, dit Zhao Yunlan. Je vais devoir rester aveugle pendant deux jours.

    Ils bavardèrent en chemin et arrivèrent enfin à destination. Le taxi s'arrêta au bord du trottoir ; Zhao Yunlan réfléchit, puis sortit son portefeuille et le tendit au chauffeur. 

    — De toute façon, je ne vois rien, prenez le montant que ça coûte.

    Le chauffeur était stupéfait. 

    — Ah ? Vous me faites confiance ?

    Zhao Yunlan sourit. 

    — Il n'y a pas beaucoup d'argent là-dedans de toute façon, allez-y.

    Le chauffeur hésita, lui imprima un reçu, et mit la main dans le portefeuille. Au même moment, Zhao Yunlan regarda attentivement les mots qui changeaient constamment sur son corps. Il entendit le chauffeur fouiller dans son portefeuille, en faisant des bruits, et il l'entendit aussi sortir quelque chose, hésiter, puis le remettre en place. Puis il sortit un autre billet de banque, compta la monnaie et mit les pièces dans le portefeuille de Zhao Yunlan.

    Les lèvres de Zhao Yunlan se soulevèrent d'un côté... sa vision devient de plus en plus claire, et il put maintenant distinguer les couleurs des mots. Il vit le noir et le rouge. Alors que le chauffeur mit la monnaie dans son portefeuille, Zhao Yunlan vit une ligne de petits caractères rouges passer sur son corps.

    Il remercia le chauffeur et lui dit qu'il n'était pas nécessaire de l'aider à marcher. Zhao Yunlan comprit que les petits mots indiquaient la vertu d'un homme : le rouge, c'était le bien, et le noir, c'était le mal. Il s'avéra que le chauffeur n'avait pas profité de lui tout à l'heure.

    Zhao Yunlan fronça alors les sourcils, car il sentit que quelque chose semblait s'éveiller en lui à une vitesse folle. Il ne savait pas si c'était une bonne ou une mauvaise chose.

    Ce sentiment... avait commencé lorsque le tremblement de terre avait déterré le Poinçon des Montagnes et des Rivières.

    S'agissait-il vraiment d'un tremblement de terre naturel causé par des mouvements tectoniques ?

    Le portier qui aimaient tailler les os l'aperçu de loin et posa joyeusement son dossier pour le saluer. 

    — Hé, chef Zhao ! Oh ? Qu'est-il arrivé à tes yeux ?

    — Un accident, dit Zhao Yunlan calmement. Lao Li, tu peux m'aider un peu ?

    Lao Li n'était même pas encore avancé que quelqu'un d'autre se précipitait déjà par derrière. Shen Wei lui saisit la main, réprimant avec effort la force de sa poigne et le tremblement de sa voix. 

    — Pourquoi tu ne m'as pas attendu ? Je n'ai fait que sortir pour acheter le petit déjeuner, et tu n'étais plus là quand je suis revenu. Tu sais que j'étais mort d'inquiétude ? Si tu recommences, je te jure que je...

    Quoi ?

    Shen Wei prit plusieurs grandes inspirations, ses poumons étaient presque en train d'exploser sous l'effet de la colère. Pourtant, il n'arrivait pas à terminer sa phrase.

    Zhao Yunlan se tourna vers lui et, à travers la vision de son troisième œil, qui devenait de plus en plus clair et lumineuse - il ne savait pas pourquoi - il vit des rangées et des rangées de caractères rouge vif sur le corps de Shen Wei, représentant la bonne vertu.

    Et pourtant, elles ne duraient pas. Comme une vague qui montait rapidement, elles étaient immédiatement noyés dans un tsunami de ténèbres et emportés par le courant. Comme une plage sur laquelle il ne restait aucune trace.

    Les yeux de Zhao Yunlan étaient douloureux, mais il ne comprenait pas ce qui avait provoqué cette vague de douleur inattendue. C'était comme si une partie des souvenirs anciens, enfouis depuis des centaines et des milliers d'années, était finalement déterrée, un vent violent soufflant sur une centaine de mètres de poussière accumulée, révélant la vérité nue en dessous, poignardant le cœur, provoquant des vagues successives de tristesse.

    — C'est parce que je savais que tu me rattraperais en un rien de temps.

    Zhao Yunlan était sur le point de perdre le contrôle. Il prit des airs de beau parleur, mais sa voix était animée d'un subtil tremblement qu'il espérait peu perceptible. 

    — Juste à temps, entre avec moi.

    Zhao Yunlan fit sa grande entrée sans avoir prévenu personne à l'avance, ce qui plongea le bureau dans le chaos le plus total. Da Qing était parti bouder quelque part, et les gens de la SIU ne réalisaient que maintenant que leur chef, qui avait disparu depuis deux jours, n'était pas sorti pour s'amuser, mais avait eu un accident.

    Les mains de Zhu Hong tremblaient en défaisant les bandages, et lorsqu'elle vit ses yeux brillants mais non focalisés, ses propres yeux rougirent.

    Zhao Yunlan tendit la main, mais se rendit compte que, puisqu'il ne voyait pas, il serait déplacé de toucher une collègue à l'aveuglette. Il baissa la main, gêné, et dit, impuissant : 

    — C'est toi ou moi qui suis aveugle maintenant ? Je ne pleure même pas, alors pourquoi tu t'énerves comme ça ?

    Zhu Hong lui jeta les bandages à la figure. 

    — Toi, pleurer ? Si seulement tu savais pleurer ! Il n'y a pas d'endroit dans ce monde où tu n'oses pas aller, et il n'y a personne dans ce monde avec qui tu n'oses pas te battre, n'est-ce pas ? Tu te prends vraiment pour le petit frère des dieux d'en haut, hein ? Crétin !

    Zhao Yunlan resta silencieux un moment, puis répondit : 

    — Oui, le crétin t'a entendu.

    Aucun couteau ou arme à feu ne pouvait le blesser, et aucune parole, qu'elle soit dure ou gentille, ne pouvait l'atteindre. Zhu Hong renonça à essayer et lança un regard noir à Shen Wei. Comme si elle avait mangé de la poudre noire, ses mots claquèrent comme une mitraillette.

    — Tu ne l'aimes pas ? Tu n'es pas un expert ? Qu'est-ce que tu faisais quand c'est arrivé ?

    Chu Shuzhi et Lin Jing se regardèrent en silence ; cette situation semblait vraiment être quelque peu... gênante.

    Zhao Yunlan l'entendit également. Il se sentit immédiatement gêné, et tenta de le dissimuler par une plaisanterie. Il tira sur les manches de Shen Wei, et tenta d'afficher un sourire prétentieux. 

    — Tu m'aimes bien ? Pourquoi tu ne l'as jamais dit ? Professeur Shen, c'est très étrange de ta part, si tu m'aimes bien, pourquoi tu lui as dit en premier...

    Zhu Hong ne voulait pas qu'il prenne une issue facile et l'interrompît. 

    — Tu te tais !

    Le sourire sur le visage de Zhao Yunlan ressemblait à un dessin, et il s'effaça instantanément. 

    — Ça suffit avec toi, j'ai eu un accident tout seul, qu'est-ce que ça a à voir avec lui ? Est-ce qu'on est obligés d'être liés vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept ? Dis-moi, quand les courses à trois jambes deviendront une discipline olympique !

    Le regard de Zhu Hong devint presque hostile, et Shen Wei ne put s'empêcher de les interrompre : 

    — En fait, c'était ma f...

    Zhao Yunlan fronça les sourcils et fit un geste de la main, mettant fin à la conversation de manière autoritaire, bien qu'un peu rigide.

    — Je ne veux plus parler de ça maintenant. Nous pourrons discuter de sujets triviaux plus tard. Taisez-vous pour l'instant.

    Il sortit ensuite un talisman de l'Ordre des Gardiens et l'alluma. Il dit : 

    — Da Qing, viens ici.

    Avec les sons d'une clochette de chaton remplaçant sa voix, Da Qing émergea du coin et passa silencieusement devant tout le monde. Il sauta sur les jambes de Zhao Yunlan et lui examina les yeux.

    Puis Da Qing sauta sur la table. 

    — J'y ai réfléchi longtemps et j'ai consulté quelques livres. Je sais à peu près ce qui ne va pas avec tes yeux maintenant. Tu as dit que tu avais invoqué le Feu de l'Enfer, brûlé le petit corbeau, puis qu'il s'était sacrifié et avait pénétré dans la cloche d'or, n'est-ce pas ? Le son de son âme est entré en collision avec le Feu de l'Enfer, et la quantité d'énergie noire a dû monter en flèche. Tu te tenais trop près, tes yeux ont été blessés et tu es temporairement aveugle.

    Zhao Yunlan acquiesça subtilement, mais Shen Wei remarqua ce que le chat noir avait dit. "Temporairement ?"

    Da Qing confirma, mais regarda ensuite Zhao Yunlan.

    En fait, on avait l'impression que Zhao Yunlan savait déjà quelque chose.

    Mais Shen Wei ne le remarqua pas. Il était quelque peu préoccupé par son angoisse et n'arrêtait pas de se demander : “Quand pourra-t-il se rétablir ? De quels médicaments a-t-il besoin ? Où le trouver ?"

    Da Qing jeta un coup d'œil silencieux à Shen Wei, et vit qu'il était sincèrement inquiet. Avec un soupir dans le cœur, il poursuivit : 

    — La tribu des Fleurs reste généralement cachée du reste du monde. Mais ils possèdent un miel extraordinairement précieux, le miel des Mille Fleurs. Les légendes disent que ce miel est fabriqué à partir de trente-trois sortes de fleurs du ciel, trente-trois sortes de fleurs de la terre et trente-trois sortes de fleurs du monde souterrain, et qu'il ne contient que l'essence la plus pure du nectar de chaque fleur. Il peut guérir toutes sortes de toxines, il guérit et revitalise, et il est le plus approprié pour les blessures aux yeux... si vous voulez les trouver, probablement...

    Zhao Yunlan poursuivit doucement : 

    — Au marché des tribus, à la fin de l'année.

    Da Qing demanda sans détour : 

    — Comment as-tu su ?

    Zhao Yunlan tapota la tête de Da Qing, mais ne répondit pas. Il semblait réfléchir à quelque chose. Puis, au bout d'un moment, il dit à voix basse : 

    — Tu as fini, c'est à mon tour de dire quelque chose... Premièrement, à partir de maintenant, quiconque contacte le monde souterrain doit m'envoyer une transcription, n'oubliez rien. Deuxièmement, le numéro 4 de la Bright Avenue est désormais strictement interdit aux personnes qui n'ont pas d'affaires légitimes avec nous ; ceux qui viennent avec des cadeaux pendant la nouvelle année peuvent simplement s'arrêter au bureau de réception. Troisièmement, informez les autres départements que nous entrons dans la période de finalisation à la fin de l'année, donc à moins que le commissaire ne vous confie une affaire directement, essayez de ne pas prendre d'affaires. Quatrièmement, si une personne sous tutelle ne peut pas venir travailler à l'heure ou doit prendre un congé, je dois l'avoir signé et approuvé. J'ai besoin de savoir où vous êtes à tout moment.

    Zhu Hong se déconcentra un peu et demanda : 

    — Alors, le marché des tribus...

    — Ce n'est pas grave, Shen Wei peut m'accompagner, dit Zhao Yunlan avant de marquer un temps d'arrêt. Je vais leur faire préparer une chambre pour toi au troisième étage, si tu as besoin de te reposer, tu pourras y aller.

    Sans se soucier des réactions des autres, il se leva en s'accrochant au bureau. Il se dirigea vers la bibliothèque dans le mur. 

    — Je dois parler à Sang Zan. Shen Wei, attends-moi. Vous autres, informez les autres départements de ce que je viens de dire.

    La bibliothèque était très bien éclairée, mais il n'y avait pas un seul rayon de soleil, de sorte que Sang Zan pouvait y passer du temps en toute liberté, même pendant la journée. Il aperçu Zhao Yunlan et le salua joyeusement : 

    — Hallu, Shief Bègueya Zhao Yunlan !

    Zhao Yunlan resta silencieux pendant un moment, puis commenta : 

    — Bon sang, qui t'a appris ça ?

    — Le Bègueya Chat, dit Sang Zan qui savait que sa prononciation n'était pas exacte, alors il se dépêcha de se corriger pour arriver à la prononcer correctement. Shie... Ches... Bègueya Zhao Yunlan !

    Zhao Yunlan sourit et ne fit pas attention à lui. Il regarda autour de lui avec son troisième œil et s'aperçut qu'il pouvait voir la forme de la plupart des livres. Il chercha un peu, puis dit à Sang Zan : 

    — Apporte-moi le livre que j'ai lu l'autre jour.

    Sang Zan sortit rapidement le Livre des âmes. Il était impressionnant de constater que même s'il ne pouvait lire aucun mot, il se souvenait parfaitement de l'endroit où se trouvait chacun d'entre eux.

    Zhao Yunlan "vit" clairement les mots "Livre des âmes" sur la couverture. Avant qu'il ne bouge, le livre s'ouvrit et il vit quelque chose qu'il n'avait pas remarqué auparavant : une page avait été déchirée et, sous la vision du troisième œil, un sang violet semblait couler de la page déchirée.

    Zhao Yunlan referma le livre. Sang Zan regardait son expression, et Zhao Yunlan ne dit pas un mot.

    Après un long moment, Zhao Yunlan demanda d'une voix grave : 

    — Crois-tu qu'il existe des 'coïncidences' parfaites dans ce monde ?

    Sang Zan réfléchit beaucoup, et au bout d'un certain temps, il finit par comprendre ce que signifiait le mot "coïncidence". Comme il ne pouvait pas s'exprimer clairement, il avait toujours l'air un peu bête. Mais après tout, il ne l'était pas vraiment, tout le monde le savait.

    Sang Zan secoua la tête et dit avec une rare précision : 

    — Je ne sais pas.

    — Moi non plus, dit lentement Zhao Yunlan. Les tribus de métamorphes semblent être amicales avec le monde souterrain, mais elles ne le sont pas vraiment. Je détiens le jeton de l'Ordre des Gardiens, et tout ce que je veux, c'est assumer mes responsabilités et protéger le royaume des vivants, puis profiter de ma vie heureuse avec ma femme et mon gros chat. Mais certaines personnes ne veulent pas me faciliter la tâche.

    Sang Zan ne comprenais pas ce qui se passait, car ce discours était trop complexe. Pourtant, il adressa à Zhao Yunlan un regard compréhensif et lui demanda directement : 

    — Comment je peux t'aider ?

    Zhao Yunlan baissa les yeux. 

    — Donne-moi un morceau de papier.

    Il écrivit ce que le changeur de corbeau avait dit l'autre soir. Il s'avérait qu'il feignait l'ignorance ; en fait, il se souvenait de chaque mot. Puis, sous la dernière ligne, il écrivit "Kunlun" en gros caractères, en tournant lourdement la plume au dernier trait.

    — Je veux que tous les livres contenant ce mot, dit Zhao Yunlan. Ne le dit à personne, y compris à Wang Zheng. Merci, mon frère.

    Sang Zan le traitait comme un demi-sauveur. Bien qu'il ait été un intrigant rusé et manipulateur, au fond de lui, il savait distinguer le bien du mal. Il promit formellement à Zhao Yunlan : 

    — Ne t'inquiète pas, chef Bègueya Zhao.

    Zhao Yunlan répondit en plaisantant à moitié : 

    — Bien, je vais botter le gros cul de ce gros con pour toi.



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