• Chapitre 40

    Chapitre 40

    Quant à celui qui devait étudier et travailler en même temps...

    "Je vais aller rendre visite à Guitare."

    C. Siwarokin regarda alors le visage de son fils unique d'un air las. À ses côtés, un ami de longue date, qui était également un assistant, essayait de se retenir de rire en regardant son Khun Chaai d'un air amusé.

    "Essaie de l'endurer. " C répéta ces mots pour la quinzième fois aujourd'hui.

    "Père, tu m'obliges à endurer ça depuis un mois déjà." Solo fronça les sourcils avec un air très mécontent.

    "Pour celui qui se trouve là-bas, il arrive bien à le supporter, non ? "

    En écoutant ça, Solo fronça encore plus les sourcils qu'avant. Rien qu'en pensant au temps passé sans voir le visage de Guitare, il était de mauvaise humeur. Puis voilà qu'on lui disait que Guitare pouvait le supporter, ce qui le rendit encore plus maussade. 

    Il y avait une différence entre " pouvoir supporter " et "devoir supporter ".

    "Je vais y aller aujourd'hui." Solo était vraiment déterminé. Il pensait que même s'il était submergé de travail, il abandonnerait tout et volerait vers la personne qui occupait son esprit.

    "Il y a une réunion aujourd'hui." C se leva et regarda les pieds de son fils qui commença à reculer.

    "Je m'en vais !"

    "Retenez-le ! "

    Dès que Khun Tan donna l'ordre, ses hommes qui se tenaient à la porte saisirent leur Khun Chaai rapidement, ne laissant aucune chance à celui qui voulait courir pour s'échapper.

    "Laissez-moi partir !!!" Solo se tordait violemment pour essayer de se libérer parce que plusieurs personnes le retenaient. Mais peu importe à quel point il était fort, il ne pouvait pas lutter.

    "Si tu ne sais pas être patient, tu ne réussiras pas." dit froidement C puis il se rapprocha de la personne en colère et refusa de l'écouter.

    "Khun Tan..." Jay, qui se tenait sur le côté et regardait l'événement devant lui, intervint en attrapant le bras de C. Il ne voulait pas que leur relation père-fils, qui commençait à s'améliorer ces derniers temps, ne redevienne comme avant. Le comportement de ces deux personnes était presque identique en tout point. Si C se fâchait, tout serait détruit !

    "Père ! Laisse-moi partir !" Cria Solo jusqu'à ce que sa voix se perde, ses yeux devinrent plus effrayants alors que sa mauvaise humeur augmentait.

    "Emmenez-le dans la petite maison (1), confisquez son téléphone, coupez internet, empêchez-le d'aller où que ce soit ou de contacter qui que ce soit. Surveillez-le jusqu'à ce que je vous ordonne de ne plus le faire."

    "PÈRE !"

    "Khun Tan." Jay constata que la situation se détériorait, alors il s'empressa de s'avancer pour se mettre entre le père et le fils. "Khun Chaai doit aller en classe."

    "Si tu ne comprends toujours pas, alors ne pense même pas à y aller."

    " Lâchez-moi ! Qu'est-ce que père comprend de moi !?"

    C attrapa le visage de son fils dont les bras étaient bloqués dans son dos, avec un regard froid qui ressemblait à celui de son fils jusqu'à le rendre muet.

    "Ne pense pas qu'à toi." C dit juste ces mots, puis il s'éloigna et laissa les autres emmener son fils obstiné hors de la pièce.

    "Khun Tan..."

    C leva les mains pour se masser les tempes, fatigué. Il avait déjà été confronté à des personnes comme lui dans le passé, ce qui lui rappelait de vieux souvenirs oubliés qui défilaient dans son esprit.

    "Khun Tan....Khun Tan...." Jay appela C à plusieurs reprises. Il lui toucha le bras en signe d'inquiétude. Et quand leurs regards se croisèrent, son corps tout entier fut attiré dans l'étreinte de C.

    "Il me ressemble beaucoup."

    Celui qui ne faisait rien ne put que cligner des yeux. Mais quand il retrouva ses esprits, il leva les mains et étreignit C à son tour en lui frottant doucement le dos pour le réconforter.

    "Oui. Très semblable."

    "Il a dit que je ne comprenais pas."

    "Oui."

    "Comment peut-il dire que je ne le comprends pas ?"

    "C'est vrai."

    "Il doit l'endurer seulement pendant quelques mois. Moi, je dois le supporter depuis des années et personne ne me comprend."



    "Je comprends." Jay rit alors que sa main continuait à tapoter le dos de l'autre homme qui agissait comme un enfant.

    Il était tellement heureux qu'il se disait que ce n'était qu'un rêve. Après la discussion qu'ils avaient eue précédemment, leur relation était devenue plus claire à présent, même si ce n'était pas encore officiel. Cependant, le simple fait de pouvoir se tenir à côté de son Khun Tan pour toujours était déjà plus que suffisant. 

    "Mais peut-on faire manquer les cours à Khun Chaai comme ça ?" Demanda Jay avec inquiétude et il se recula lentement de cette étreinte étroite.

    "Demande à Kao de solliciter un congé auprès de son professeur. Parce que si je ne corrige pas son comportement maintenant, alors celui qui reste à Phuket finira probablement par se fatiguer pour s'occuper de lui." Expliqua C sans quitter Jay des yeux en levant la main pour effleurer doucement la joue blanche et pure de l'occidental.

    Quand il vit le sourire de l'homme en face de lui, il réalisa que.....

    C'était peut-être une autre raison pour laquelle il donnait une chance à Gui, peut-être parce que l'atmosphère autour de Gui... ressemblait à celle de Jay.

    Douce...mais pas faible.

    -------------------------------------

    À l'intérieur, une pièce spacieuse, autrefois joliment décorée, ressemblait maintenant à une épave de bateau. Elle était loin de son état d'origine. Des verres cassés étaient éparpillés sur le sol, l'écran de la télévision était brisé et d'autres objets étaient jetés dans toutes les directions. Tout avait été provoqué par la personne qui était maintenant recroquevillée sur le lit.

    Solo se déplaça lentement en posant son visage fatigué contre l'oreiller. Son mal de tête et son mal de ventre étaient incomparables à sa peine de cœur actuelle.

    Une semaine.

    Cela faisait une semaine qu'il n'avait pas entendu la voix de Guitare... cela faisait aussi une semaine qu'il était confiné ici.

    Il comprenait parfaitement ce que son père avait ordonné, il ne lui interdisait pas seulement d'utiliser internet ou le téléphone, il ne lui interdisait pas seulement de parler ou de rencontrer Guitare, Jay ne pouvait pas non plus le voir. Il était complètement seul dans cette maison. Il n'y avait même pas d’employée pour lui préparer à manger, il devait tout faire tout seul. Il n'y avait que des gardes qui erraient dans la maison pour le surveiller. 

    Il avait essayé de s'échapper mais n'avait pas réussi. Son père était au courant de tout ce qui se passait dans la maison. Alors la seule chose qui pouvait l'aider à réduire sa colère qui brûlait comme un feu en lui était de détruire les choses autour de lui. Mais même après avoir tout détruit, rien n'allait mieux.

    "Guitare..." La voix douce et faible appelait le nom de celui qui lui manquait douloureusement.

    Toc Toc

    "Allez-vous-en !" Cria Solo sans même lever les yeux de son oreiller.

    Toc Toc

    "..."

    Toc Toc Toc

    "J'ai dit allez-vous-en !"

    Crac !

    Un cri rempli de colère se fit entendre puis il saisit le vase à côté de lui et le jeta sur la porte où il se brisa en mille morceaux.

    Solo se redressa et s'assit sur le lit alors qu'il suffoquait de colère. Son visage fatigué était marqué par une rage qui ne s'était pas manifestée depuis longtemps.

    Toc Toc Toc Toc Toc

    "Je vous ai dit de... !"

    "TOI BÂTARD ! TU FERAIS MIEUX DE FERMER TA GUEULE ET D'OUVRIR CETTE FENÊTRE DE BALCON !" 

    Solo, qui était enragé, ouvrit maintenant de grands yeux de surprise. Il ne comprenait pas comment la voix familière de son meilleur ami, qui ne devrait pas être là, pouvait être si forte et si proche. Mais il secoua la tête en réalisant que...

    La voix ne venait pas de la porte d'entrée....

    Ses longues jambes descendirent rapidement du lit et le dirigèrent vers la porte fenêtre du balcon recouverte d'un rideau occultant avant de tirer dessus pour ouvrir la porte.

    La première chose qu'il vit au moment où le rideau se souleva fut le visage de son meilleur ami qui fronçait les sourcils, debout, les bras croisés, le regardant droit dans les yeux. Dès que la porte s'ouvrit, Kao se précipita à l'intérieur.

    "Tu as causé des problèmes partout !" Sa main poussa durement la tête de son ami, mais quand il n'obtint aucune réponse, Kao arrêta. Il observa le grand corps de son ami puis le poussa à l'intérieur avec force. Après avoir fermé la fenêtre du balcon, il baissa le rideau replongeant la pièce dans la pénombre puis il s'avança pour allumer la lumière.

    La pièce était dans un état lamentable, ce qui fit froncer les sourcils au maniaque de la propreté qu'il était. Et quand ses yeux tombèrent sur son ami qui était assis comme un mort, il fronça encore plus les sourcils.

    La plus belle Lune de l'Université... avait maintenant l'air plus épouvantable que tout ; son visage aux joues creuses ressemblait à un patient mourant. Il avait l'air négligé, comme quelqu'un qui n'aurait pas lavé ses cheveux depuis dix ans. En plus, les plaies sur ses mains et ses pieds devaient être dues aux objets brisés éparpillés dans toute la pièce.

    "Tu es vraiment un idiot !" dit Kao avec colère. Mais ses mains fouillaient partout à la recherche de quelque chose pour soigner les blessures de son ami.

    "..."

    "Pourquoi j'ai dû faire quelque chose comme ça ?!" Kao attrapa les mains de Solo qui était assis sans bouger. Mais au moment où il commença à nettoyer la plaie, son ami retira vigoureusement sa main et le regarda avec un regard assassin.

    Si cela avait été quelqu'un d'autre, il aurait été choqué... mais c'était Kao.

    "Ne me regarde pas avec cette tête-là !" dit Kao en pointant son doigt vers le visage de son ami qui le fixait avec des yeux également irrités. Il reprit la main de son ami puis dit d'une voix furieuse. "Tu ferais mieux de rester tranquille. Si tu bouges encore, je vais te laisser tout seul".

    Solo tenta de dissiper sa mauvaise humeur. Il ne put que secouer la tête pour calmer la douleur, puis il regarda son ami qui soignait ses blessures avec exaspération, mais il ne fit que froncer les sourcils et resta assis comme une poupée sans changer l'expression de son visage.

    Il attendit que le pansement de ses blessures soit terminé puis Kao s'assit et fixa le visage de son ami. Kao attendait que l'autre homme ouvre la bouche et dise quelque chose en premier. Mais à la fin rien ne sortit de ces lèvres pâles.

    "Es-tu vraiment Solo ?" Kao lança la conversation. Celui qui était assis sans bouger fit un sourire moqueur du coin de la bouche avant de se tourner et de croiser le regard de Kao.

    "Pourquoi ?... J'ai l'air si terrible ?"

    Pang!

    "N'ose pas me parler de façon sarcastique comme ça !" S'écria Kao, et la main qui lui avait servi à frapper la tête de son ami se transforma en un doigt pointé vers sa tête.

    "C'est beaucoup trop, Kao." Solo leva la tête et regarda son ami avec des yeux furieux. Il n'aimait pas que les gens se payent sa tête. C'était la première fois que quelqu'un était assez courageux pour en faire autant avec lui. Si l'autre homme n'était pas son ami, il l'aurait probablement étranglé à mort.

    "Je veux juste t'aider... au cas où des bêtises sortiraient de ton cerveau." Kao haussa les épaules d'une manière cool et continua, "Je te demande si tu es vraiment Solo ou pas... Parce que j'ai l'impression de ne pas te connaître."

    "Qu'est-ce que tu veux dire ?"

    "Si tu es mon ami, ce bâtard... il n'aurait jamais abandonné. Il n'aurait pas perdu son sang-froid si facilement. Il aurait probablement réfléchi correctement... ou du moins il aurait pensé à la personne qu'il aime plus que lui-même." Kao fit une pause puis ses yeux balayèrent Solo de la tête aux pieds avant de sourire. "Mais pour l'instant... tout ce que je vois, c'est un loser qui est stupide, qui n'est pas raisonnable et qui agit comme un fou. "

    "Je ne veux pas non plus être comme ça." Soupira Solo en levant ses mains pour se tenir la tête, "Père, il...."

    "Ne rejette pas la faute sur ton père, So." Kao l'interrompit d'une voix froide, "Tu t'es fait tout ça à toi-même."

    "Je..."

    "Tu ne penses qu'à toi."

    "Je ne pense pas qu'à moi.

    Les mots prononcés par son père lui traversèrent soudain l'esprit exactement comme Kao venait de le faire, et son visage rigide s'adoucit jusqu'à ce qu'il n'y ait plus aucune trace de colère. Il était devenu un petit Solo qui avait besoin de quelqu'un pour le réconforter.

    Malheureusement, cette personne ne se trouvait pas ici avec lui. Parce qu'un ami comme Kao...

    "Ne fais pas cette tête de chien pitoyable devant moi !"

    ...était une personne sévère comme ça.

    "Alors que dois-je faire ?" Demanda doucement Solo. Il baissa les yeux pour éviter de regarder son ami, car il était trop fatigué pour se faire malmener.

    "Je ne te le dirai pas, idiot."

    "..."

    "Mais quelqu'un le fera."

    "Qui ?"

    "Suis-moi."

    Il suivit Kao qui marchait vers le balcon, puis il ouvrit la porte et regarda autour de lui avant de descendre sur le balcon du deuxième étage.

    Solo regarda son ami qui descendait aisément du balcon et cela le laissa sans voix et avec un sentiment indescriptible. Il resta immobile jusqu'à ce que Kao lui fasse signe, puis il descendit lui aussi, tout en se demandant où étaient passés tous ces hommes qui parcouraient cette zone. Cependant, il ne prit pas la peine de s'en soucier, il pensa simplement que sortir de cet endroit était une bonne chose. Il demanderait plus tard à Kao ce qu'il en était.

    Kao marcha et le guida afin de franchir la clôture. Après avoir marché un moment, Solo vit Jay. Solo n'était pas sûr de l'endroit où il se trouvait car son père avait beaucoup de maisons et celle-ci n'était pas une grande maison. Il ne devait pas y avoir assez de personnes pour le garder enfermé.

    "Khun Chaai !" Jay courut vers lui et regarda son état de la tête aux pieds avec inquiétude.

    "Jay." La confusion qui l'envahit soudainement le fit tituber. Heureusement que Kao était intervenu à temps pour éviter qu'il ne s'effondre complètement. Au moment où il rouvrit les yeux, il eut l'impression de voir une vague image de la personne qui lui manquait le plus. "Guitare...."

    "Oui."

    Et ce n'était pas un rêve.

    "Guitare !" Les yeux de Solo s'écarquillèrent et il oublia tout le reste. Ses mains s'agrippèrent à celui qui venait de répondre et le serrèrent fermement. Son cœur battait si fort qu'il crut qu'il allait exploser. Son Guitare leva les mains et l'enlaça en retour sans rien dire. Lorsqu'il s'éloigna, toute son attention était concentrée sur le visage de Guitare qu'il n'avait pas vu depuis des semaines, au point qu'il ne réalisa même pas qu'il avait été conduit à l'intérieur de la voiture.

    "Comment tu vas ?" Demanda gentiment Gui a Solo et sa main toucha la tête de la personne qui le regardait fixement.

    "Enfuyons-nous..."

    "Vraiment ???"

    "Enfuyons-nous loin d'ici tous les deux." Solo tenait la main de Gui et le dit avec une voix sérieuse, "Je ne veux plus être loin de Guitare. Je ne veux pas travailler. Je ne veux rien faire du tout."

    Guitare, qui l'écoutait, fixait le visage de Solo calmement. Puis en une fraction de seconde, ces yeux tendres montrèrent de la déception. Mais tout disparut lorsqu'il cligna des yeux, et ils reprirent leur apparence normale. 

    "Bien sûr."

    "Khun Gui !" Jay qui conduisait se retourna en état de choc. Mais quand il vit l'expression de Gui, alors il comprit.

    "Où voudrais-tu aller ?"

    "Là où Père ne pourra pas nous trouver."

    ---------------------------------------

    Leur destination était la plage qui était située non loin de l'endroit où ils étaient avant. Jay resta debout et s'appuya contre un arbre en observant avec inquiétude les deux personnes qui se tenaient la main en marchant sur la plage. Il était inquiet pour son Khun Chaai, mais il l'était encore plus pour la personne qui avait pris l'avion depuis Phuket ce matin.

    "Merci beaucoup Khun Kao d'avoir accepté de m'aider." Jay se tourna pour sourire à la personne à côté de lui, "Je ne pouvais pas aller chercher Khun Chaai tout seul."

    "De rien."

    Hier, Jay avait reçu des nouvelles de ses bons amis disant que Solo ne mangeait plus vraiment depuis quelques jours déjà. Et qu'ils entendaient toujours des bruits de coups venant de la chambre. Jay était très inquiet et ne savait pas quoi faire. Au final, il avait décidé d'appeler Gui en premier parce qu'il ne voulait pas qu'il soit inquiet de ne pas avoir été contacté pendant une semaine. Et il ne s'était pas posé de questions quand Gui lui avait demandé l'adresse de Solo.

    Puis, le lendemain, il avait demandé à Kao de l'aider à distraire les personnes qui gardaient la maison pour ensuite y entrer. Mais il ne s'attendait pas à ce que ce gamin grimpe sur le balcon et fasse sortir Solo de la même façon.

    Mais la chose la plus inattendue fut que....Gui avait pris l'avion de Phuket jusqu'ici.

    Jay avait reçu l'appel de Gui au moment où Kao était sur le point de descendre de la voiture. Il avait été choqué quand il avait entendu l'autre homme dire qu'il rentrait à la maison. Et quand ils s’étaient rencontrés, il avait vu que Gui avait l'air très fatigué, mais qu'il pouvait encore sourire. Au moment où Solo était apparu, Jay avait pu voir ces yeux fatigués pétiller de bonheur, mais alors que nous nous rapprochions, ces yeux étaient très tristes.

    "Tu crois que P'Gui va vraiment faire ça ?" Kao regarda Jay qui se tenait à côté de lui sur la plage. Même si Kao ne le montrait pas souvent, ses sourcils légèrement froncés indiquaient que, comme Jay, il était inquiet pour Gui.

    "Je suis aussi inquiet... Je n'aurais pas dû appeler Gui en premier lieu." Dit Jay d'une voix qui semblait coupable, "Mais j'étais tellement inquiet pour Khun Chaai qui refusait de manger. J'étais tellement inquiet au point d'oublier que Khun Gui était lui aussi épuisé."

    "Pourquoi Ai'So est-il devenu excessif comme ça ?"

    "Peut-être parce que pour lui, Khun Gui est comme la personne qui lui sauve la vie."  Jay rit doucement parce que les choses qu'il venait de dire n'étaient pas tellement différentes de sa propre vie. "Une personne qui remplit tout ce qui manque dans sa vie. Khun Chaai est un enfant qui a grandi tout seul. On pourrait dire qu'il a grandi avec un manque de chaleur et d'affection, à cause de ça, il se comporte un peu trop comme ça."

    "..."

    Quand Kao ne demanda plus rien, Jay se tourna pour regarder les deux personnes qui marchaient ensemble. Les deux souriaient mais exprimaient des sentiments différents. Solo souriait joyeusement mais pour Gui, ce n'était pas comme ça....

    " Tu ne le remarques pas, Khun Chaai ?"

    ---------------------------

    "Guitare me manque beaucoup." dit Solo. Il n'y avait plus que de la joie et du bonheur sur son visage calme.

    "So me manque aussi." Répondit Gui. Bien que ces mots ne soient pas des mensonges, le sourire de son visage n'était pas heureux, comme si c'était un faux sourire qui couvrait ses vrais sentiments et étonnamment, la personne à côté de lui ne s'en rendait même pas compte.

    "Je suis désolé de ne pas avoir contacté P. Mon père m'a confiné dans la petite maison. Je ne pouvais pas utiliser le téléphone ou internet." Solo continuait à marcher en racontant ce qui lui était arrivé. Il avait peur que Gui soit en colère parce qu'il ne l'avait pas appelé.

    "C'est bon."

    "Mais... Guitare me manque."

    "Je sais." Gui rit doucement. Il savait combien il manquait à son compagnon parce que c'était pareil pour lui. "So, où veux-tu aller ?"

    "On doit partir quelque part loin." Solo regarda Gui et au fond de son cœur, il pensa que plus loin il irait, mieux ce serait. Il serra alors la main de la personne à côté de lui avant de retourner vers la voiture où Jay et Kao attendaient, "Allons quelque part où Père ne pourra pas me trouver."

    Kao ne dit rien, il soupira et monta dans la voiture. Jay, qui avait reçu l'ordre de conduire, ne put que regarder Gui avec inquiétude.

    "Khun Gui..."

    "Faites comme il a dit, Khun Jay." Gui secoua la tête et ne dit rien de plus. Il resta assis à l'intérieur de la voiture sans rien dire.

    La voiture roula le long de l'autoroute et autour en suivant les indications de Solo. Une fois qu'il trouva l'endroit qu'il voulait, il lui demanda d'arrêter la voiture. Ensuite, il emmena son petit ami faire une promenade, et une fois qu'il eut fini de regarder autour de lui, il changea à nouveau d'endroit. Et étonnamment, Solo, qui était normalement un homme peu loquace, parlait maintenant beaucoup plus que d'habitude. Ou peut-être qu'il ne parlait que tout seul.

    "Est-ce que Guitare a faim ?"

    "Non."

    "Est-ce que Guitare veut quelque chose ? I..."

    "Non."

    Plus le trajet était long, plus l'anxiété augmentait. Les deux spectateurs ne pouvaient que s'asseoir et écouter les conversations gênantes pendant le trajet. Alors que Solo et Gui, qui avaient créé cette atmosphère inconfortable, étaient d'humeur complètement différente.

    Solo parlait beaucoup même s'il ne se sentait pas bien, il continuait à parler sans changer d'avis. Mais Gui était inhabituellement calme et il devenait de plus en plus silencieux au fur et à mesure que leur distance augmentait.

    "Je veux m'arrêter au parc, Khun Jay." Dit Gui sans réfléchir, il n'avait même pas demandé l'avis de la personne à côté de lui mais il était persuadé que l'autre homme allait céder.

    "Oui, Khun Gui."

    Gui descendit en premier de la voiture, suivi de Solo. Les deux autres ne suivirent pas, ils attendirent tranquillement à la voiture.

    "Guitare...." Solo l'appela doucement en s'agrippant à la main de celui qui marchait devant lui et sentit une douleur soudaine dans son cœur, sans raison.

    "Oui ?"

    "Pourquoi....P ne me regarde pas ?" A la fin de sa question, Gui qui marchait devant lui s'arrêta et se retourna. Il leva les yeux vers Solo qui affichait une mine triste et un visage inexpressif.

    "So, tu ne veux pas voyager plus loin ?"

    "Je..."

    " Tu t'es assez amusé ? "

    "..."

    "P n'a pas d'argent, P n'a rien du tout. Mais si So veut... P peut t'emmener n'importe où." Gui sourit, fatigué, en regardant le visage de celui qui restait simplement silencieux avec un regard doux. "Et une fois que tu seras satisfait... s'il te plaît, dis-le à P." 

    "Guitare..."

    "Est-ce que c'est ça ? C'est la personne pour laquelle P se bat pour pouvoir rester à ses côtés... parce que maintenant P ne voit que quelqu'un que P ne connaît pas." Ces mots froids sortirent de la bouche de ce visage doux. Solo eut l'impression que son cœur était sur le point de se briser en mille morceaux, mais il ne trouvait pas les mots pour répliquer. "P aussi se sent vraiment fatigué et découragé. Mais à chaque fois P se dit qu'il le fait pour quelqu'un, P devient toujours plus motivé et plus fort. Mais comment..."

    "..."

    "Si So ne pense qu'à lui, ne vaut-il pas mieux que tu partes seul ?"

    "NON !" Solo refusa rapidement et attira le corps de Gui dans son étreinte et le tint fermement... au point qu'il eut peur de lâcher sa prise.

    "La raison pour laquelle P est venu ici est que P était inquiet. P ne pouvait penser à rien d'autre qu'à ta sécurité. P pensait que quelqu'un avait fait du mal à Solo. J'étais tellement inquiet pour toi. Au final, P a dépensé de l'argent pour prendre un vol pour rentrer ici... même si P avait du travail aujourd'hui." Ces mots n'aidèrent pas Solo à se sentir mieux. Au contraire... Il avait petit à petit l'impression de perdre ses forces. Plus il sentait que cette étreinte n'était qu'unilatérale, plus il avait peur.

    Il... avait oublié de faire attention à ce qui l'entourait.

    Pourquoi ne le remarquait-il que maintenant ?... Il venait de remarquer que le visage de Guitare était en piteux état. Guitare semblait fatigué et faible. Il avait l'air dix fois plus fatigué que lui.

    "Je suis désolé." La voix remplie de culpabilité fit sourire pour la première fois le visage fatigué de Gui. Celui-ci leva ses mains et enlaça Solo en retour en l'écoutant s'excuser sans arrêt et souffrir tout comme lui.

    Ce qu'il lui avait dit... ce n'était pas qu'il ne l'avait pas entendu. Il pouvait aussi baisser les bras facilement. Mais il voulait que Solo change son comportement. Être égoïste et impatient allait rendre la vie de Solo dure et difficile. Il ne voulait pas que Solo ait des problèmes à l'avenir au point de devoir dire quelque chose de blessant à la fois pour lui et pour l'autre homme.

    "Peux-tu arrêter de t'enfuir maintenant ? Ou pas encore ?" Demanda Gui gentiment en repoussant le visage plissé de la personne qui l'étreignait fortement, puis il essuya le visage et les yeux de l'autre homme.

    Solo ne pleurait pas, mais il avait l'air de vouloir pleurer. C'était plus désolant que de pleurer pour de vrai.

    "Oui."

     

    1/ Fait référence à une autre maison de la famille.

     


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