• Chapitre 39

    Chapitre 39
    Le fils du Diable

    Lorsque Zhan Zhao et Bai Yutang arrivèrent au bureau du S.C.I., celui-ci était presque vide. Jiang Ping, qui était assise derrière l'ordinateur, se pencha en avant, un pain à la bouche et les salua.

    — Et les autres ? Ils sont sortis ? demanda Bai Yutang.

    Jiang Ping acquiesça. 

    — Xu Qing a dit que nous devrions remplacer Zhao Hu. Il a entendu dire qu'il était sur le point d'être lapider par cette petite fille. Wang Chao et Zhang Long suivent toujours Jia Zhengyan. Gongsun n'est pas venu aujourd'hui.

    Zhan Zhao et Bai Yutang toussèrent maladroitement en entendant parler de Gongsun.

    — Tu as passé la nuit ici ? demanda Zhan Zhao en regardant les cernes sous les yeux de Jiang Ping.

    — Ai, soupira Jiang Ping en secouant la tête d'un air impuissant. Je voulais chercher des informations sur le camp d'entraînement des tueurs. Du coup, il y avait beaucoup d'informations sur les tueurs sur Internet. C'était vraiment trop. Deux personnes m'ont demandé de me suicider avec elles ! 

    À ce moment-là, la porte fut poussée et Xiao Bai Chi entra en tenant une boîte.

    — Bonjour, salua gentiment Zhan Zhao.

    — Bonjour... Je suis venu faire mon rapport, dit timidement Bai Chi à Bai Yutang. Ch... Chef d'équipe... Bai.

    Bai Yutang trouva ça amusant. Ce gamin ne se comportait pas vraiment comme un membre de la famille Bai. 

    — La procédure est-elle terminée ?

    — Oui, acquiesça Bai Chi.

    — Ce bureau est vide, dit Jiang Ping en rangeant le bureau à côté d'elle. Tu es un civil comme moi. Soyons voisins.

    — D'accord... oui. 

    Bai Chi s'approcha joyeusement en tenant la boîte. Zhan Zhao pouvait presque voir une queue s'agiter derrière lui...

    Secouant la tête pour chasser ses pensées désordonnées, Zhan Zhao sourit et demanda, 

    — Tes patrons ne sont pas fâchés que nous t'ayons emmené ? demanda Zhan Zhao en souriant après avoir secouer la tête pour chasser ses pensées désordonnées. 

    — Non, dit Bai Chi en rougissant et en baissant la tête. 

    Il pensa en son for intérieur à la façon dont ils avaient failli l'abattre lors de la célébration. Être en service avec lui mettait leur vie en danger, alors tout le monde l'évitait et il partait en patrouille seul...

    — Je... je devrais faire... quoi ? Chef... Capitaine, dit Bai Chi en rassemblant son courage.

    Bai Yutang haussa les épaules. 

    — Familiarise-toi d'abord, puis détermine ce que tu es le mieux à même de faire le plus tôt possible. Aussi, continua Bai Yutang en tapotant l'épaule de Bai Chi. Tu peux m'appeler frère. Je suis si vieux, mais je ne suis pas encore un vieux frère. 

    Il jeta ensuite un coup d'œil à Zhan Zhao et ajouta : 

    — Demande si tu peux aussi appeler les autres Frères. 

    — Hehe, sourit Zhan Zhao. Tu peux appeler tout le monde Frère. Ça n'a pas d'importance, détends-toi, continua-t-il de dire à Bai Chi. 

    — Ok ! acquiesça joyeusement Bai Chi.

    Au même moment, Bai Yutang et Zhan Zhao eurent l'impression de voir la queue derrière Xiao Bai Chi remuer encore plus et ils secouèrent à nouveau la tête. Que se passait-il aujourd'hui ? Plein d'hallucinations.

    — Xiao Bai, Xiao Zhan, appela quelqu'un et Lu Fang, qui était chargé de la communication, entra. Quelqu'un vous cherche.

    Zhan Zhao et Bai Yutang regardèrent derrière Lu Fang et virent une femme bien habillée. Elle n'était pas asiatique, avait une cinquantaine d'années, des cheveux argentés et était assez élégante.

    — Qu'est-ce qu'il y a ? demanda Bai Yutang.

    La femme regarda Zhan Zhao et Bai Yutang avec attention.

    — Est-ce que ce sont le Dr Zhan et l'officier Bai ? demanda-t-elle.

    Les deux hommes acquiescèrent et réfléchirent, s'assurant qu'ils ne connaissaient pas cette femme.

    — Voici Mme Laura, l'épouse du docteur Wilson. 

    Lu Fang la présenta à tout le monde.

    Les visages de Zhan Zhao et de Bai Yutang affichèrent une pointe de surprise.

    — Le docteur m'a dit qu'il voulait vous voir et qu'il avait des pistes pour l'affaire. Voulez-vous me suivre à l'hôpital ?

    Zhan Zhao et Bai Yutang suivirent immédiatement la dame jusqu'à une maison de retraite privée haut de gamme dans la ville de S.

    — Bonjour ! Zhan ! 

    Le Dr Wilson était appuyé sur le canapé, sa pipe à la bouche, l'air toujours aussi énergique.

    — Oh, Officier Bai, vous êtes mon sauveur.

    Après avoir regardé le visage du Dr Wilson, qui était rose et dodu, Zhan Zhao et Bai Yutang se regardèrent comme pour dire : "Où est l'étranger malade ?".

    — Docteur, pourquoi avez-vous recommencé à fumer ? Faites attention à ne pas vous faire gronder par l'infirmière, dit un homme qui entra par la porte en souriant.

    Zhan Zhao et Bai Yutang se retournèrent. C'était la star hollywoodienne Jon King qu'ils avaient vu au banquet ce jour-là.

    — Haha, ne t'en fais pas, Jon. Viens ici, c'est notre bienfaiteur qui nous sauve la vie.

    Le Dr Wilson connaissait apparemment bien Jon et le salua.

    Jon serra poliment la main de Zhan Zhao et de Bai Yutang. 

    — Bonjour, dit Jon tout en pressant doucement la main de Zhan Zhao et en souriant légèrement. 

    Zhan Zhao sentait qu'il y avait quelque chose d'étrange. À côté de lui, Bai Yutang fronçait les sourcils. Zhan Zhao se précipita vers Bai Yutang avec un visage meurtrier. 

    — Docteur, avez-vous des indices sur l'affaire ? demanda-t-il à Wilson en souriant.

    Pressant Bai Yutang sur le canapé et s'asseyant, Zhan Zhao le fixa pour lui signifier qu'il devait rester calme. Il s'agissait d'une affaire importante !

    Bai Yutang jeta un coup d'œil en arrière. S'il n'y avait pas eu cette affaire, il lui aurait donné un coup de poing dans la figure ! Il leva les yeux, furieux et vit Jon lui sourire de façon ambiguë.

    Zhan Zhao pinça le bras de Bai Yutang aussi fort qu'il le pouvait.

    S'en suivit une conversation muette qui s'effectuait par regard.

    — Chat puant ! Qu'est-ce qu'il y a ? 

    — Pas de combat !

    — Ce gamin a besoin d'être battu ! "dit" Bai Yutang en roulant des yeux.

    — Souris violente ! 

    — Il te taquinait !

    — Quelles sont les preuves que tu as ?

    — Rooh !!

    — Bon garçon.

     

    — Je veux vous montrer ces choses, dit le Docteur Wilson qui sortit deux enveloppes et les posa sur la table, sans remarquer que Bai Yutang et Zhan Zhao se disputaient du regard.

     

    — C'est…

    Zhan Zhao et Bai Yutang les prirent et les ouvrirent. Chaque enveloppe contenait une pile de photos et une carte.

    L'image de la première enveloppe était celle de Qi Lei. La moitié de l'image le représentait dans sa jeunesse en tenant une basse pendant la journée ; l'autre moitié était son regard froid avec un fusil de sniper la nuit...... dans l'autre enveloppe, il y avait une image de Yang Feng. La moitié représentait un étudiant tenant un manuel pendant la journée ; l'autre moitié le représentait avec une expression assoiffée de sang en train de massacrer des gens la nuit... Le contenu des deux cartes était identique. Les cartes noires portaient quatre caractères rouge sang au recto - le Fils du Diable - une image d'un diable avec une faux et une rangée de lettres - le Camp d'entraînement des tueurs.

    — Quand est-ce que c'est arrivé ? demandèrent à l'unisson Zhan Zhao et Bai Yutang, stupéfaits. 

    — Ce matin. C'est apparu à la porte de ma chambre, dit Wilson de manière anxieuse mais en souriant. 

    Les enveloppes étaient d'un blanc pur, sans signature ni adresse.

    Bai Yutang regarda Wilson perplexe.

    — Que signifient ces photos ? Pourquoi vous ont-elles été envoyées ?

    — Cher officier Bai, vous n'avez pas étudié la psychologie. Il n'est donc pas étonnant que vous ne compreniez pas. Mais Zhan, vous le comprenez, n'est-ce pas ? dit Wilson tout en acquiesçant. 

    Bai Yutang tourna la tête pour regarder Zhan Zhao avec surprise et vit qu'il était inquiet et fronçait légèrement les sourcils. 

    — Personnalités multiples, dit-il lentement.

    Wilson prit la pipe et tira deux bouffées, hochant la tête en signe de satisfaction.

    — Oui.

    Voyant que Bai Yutang était toujours confus, Wilson expliqua patiemment.

    — Mon travail le plus célèbre sur la psychologie est 'Créer un autre'. En bref, j'ai consacré ma vie à l'étude du caractère et du comportement humains. Il existe une controverse psychologique sur la séparation des personnalités, qui se divise en deux grandes factions. L'une est la symbiose, l'autre le parasitisme. La symbiose fait référence à l'égalité des différentes personnalités. Plus d'un type de personnalité occupe un même corps. Dans le cas du parasitisme, on pense que la personnalité dédoublée est dérivée de la personnalité principale et qu'elle en dépend. Cependant, ma théorie académique est différente de ces deux affirmations. Je ne pense pas que les dédoublements de personnalité existent, continua-t-il en prenant une bouffée de fumée.

    — Ils n'existent pas ? demanda Bai Yutang en regardant Zhan Zhao.

    — La théorie du docteur a provoqué un débat féroce dans le domaine de la psychologie. Il pense que le dédoublement de personnalité n'est en fait qu'une illusion, une illusion créée par le cerveau humain en fonction de différents motifs, ajouta Zhan Zhao en hochant la tête. 

    — Oui, dit Wilson en se levant et se dirigeant vers la fenêtre. Je nie fermement que le dédoublement de personnalité soit inhérent. Les dédoublements de personnalité n'existent pas.

    — Alors ces lettres ? réfléchit Bai Yutang. Elles sont là pour réfuter votre théorie ?

    — Probablement, dit Wilson en hochant la tête d'un air approbateur. 

    Bai Yutang et Zhan Zhao se regardèrent à nouveau. Ils avaient le même sentiment étrange !

    — Je ne vais plus pouvoir vivre pendant de nombreuses années. J'ai profité des honneurs, de l'argent et de tout le reste. Avant, j'aurais aimé voir les gens se disputer sur ma théorie. Mais maintenant, j'ai l'impression que tout est si stupide... Si c'est juste pour me réfuter, alors j'ai vraiment blessé des vies innocentes à cause de ma théorie, dit Wilson avant de s'arrêter et de regarder Zhan Zhao et Bai Yutang. J'ai décidé de vous aider à faire sortir cette personne.

    — La faire sortir ? dit Zhan Zhao perplexe. 

    — Qu'allez-vous faire ? dit Bai Yutang en le regardant d'un air dubitatif.

    — Le docteur va organiser un dîner de rétablissement pour lui, dit Jon depuis le côté. Toutes les personnes travaillant dans le domaine de la psychologie sont invitées.

    Zhan Zhao et Bai Yutang se figèrent un instant.

    — Je ne pense pas que ce soit une décision intelligente ! dit Bai Yutang en fronçant les sourcils. C'est trop risqué. Vous pourriez être attaqués à nouveau !

    — Je l'ai déjà dit. Je ne me soucie plus de ma vie, dit Wilson en secouant la tête avec obstination. Je vous invite tous les deux à ce banquet ce soir. 

    Puis il tendit deux invitations.

    — Que vous veniez ou non, le banquet aura lieu à l'heure, dit Wilson. J'espère que d'ici là, vous aurez trouvé le suspect.

    Zhan Zhao et Bai Yutang restèrent sans voix. Le vieil homme ne demandait pas d'avis, mais donnait des ordres... Il était si vieux, mais toujours aussi insouciant.

    Bai Yutang sortit de la maison de retraite, confus, et ouvrit la porte. 

    — Je te le dis, Kitty, cet indice était vraiment bizarre. 

    — Oui, dit Zhan Zhao en acquiesçant. Cependant, c'est une opportunité. Avec le style arrogant de cette organisation, ils iront certainement à ce banquet.

    — C'est vrai. Tu n'as pas étudié les dédoublement de personnalité pendant un moment ? Dans quel camp tu es ? demanda Bai Yutang à Zhan Zhao avec curiosité après avoir démarré la voiture.

    — Aucun d'entre eux, rit Zhan Zhao. Si tu as le temps de te préoccuper de ce genre de choses, alors il vaut mieux étudier comment les guérir.

    — Haha, rit Bai Yutang en hochant la tête. C'est logique ! Le chat est bien un chat !

    — Ce que tu dis est illogique !

    — Qu'est-ce qui ne va pas ?

    — Ça ne fait aucune différence que je sois un chat ou non !

    — Je n'ai pas dit que tu étais logique parce que tu étais un chat !

    — Alors qu'est-ce que tu voulais dire ?

    — Je voulais dire que tu es un chat parce que tu as du sens !

    — C'est parce que tu as du sens que tu es un chat ! Tu as du sens parce que tu es un chat ! Y a-t-il une différence essentielle ?

    — Bien sûr !

    — Laquelle ?

    — Un chat est avant et l'autre chat est après !

    ..................

    — Pourquoi tu ne réponds pas ?

    — Maudite souris !

    — Pourquoi ?

    — Parce que tu es une maudite souris ! Alors je ne parle pas !

    — Chat puant, apprends à me parler !

    — Pfff.

    Dididididididididi

    Bai Yutang appuya sur le bouton du haut-parleur. 

    — Qu'est-ce qui ne va pas, Wang Chao ?

    — Patron ! Jia Zhengyan est mort !

    — Quoi ? dirent en même temps Zhan Zhao et Bai Yutang surpris. 

    — Comment est-il mort ?

    — Ce n'est pas encore clair, mais il s'agirait d'un suicide.

    — On arrive tout de suite.

    Raccrochant, Bai Yutang accéléra et se rendit rapidement au poste.

     

    Dans le bureau du S.C.I.

    Bai Yutang et Zhan Zhao écoutèrent l'histoire de Zhang Long et Wang Chao.

    — Quel genre de médicament est-ce ? 

    Bai Yutang ramassa les pilules colorées dans le sac de preuves et les regarda attentivement. Elles étaient jaune pâle avec des bandes colorées en spirale autour.

    — On ne pourra le savoir qu'après le test, dit Zhang Long. Mais je me demande pourquoi ce type s'est réfugié dans les toilettes publiques pour se suicider ?

    — Je... je peux jeter un coup d'œil ? dit soudain Bai Chi.

    Wang Chao lui tendit le médicament. 

    — C'est un analgésique, dit Bai Chi après y avoir regardé.

    — Un analgésique ? demanda Bai Yutang curieux. Pourquoi est-ce si étrange ?

    — C'est un analgésique spécial pour les enfants. Après mon opération de l'année dernière... après…, dit Bai Chi en hésitant.

    La voix de Bai Chi s'affaiblit car tout le monde le regardait en souriant.

    — Tu veux dire qu'après ton opération de l'année dernière, l'analgésique que le médecin t'a donné était un analgésique pour enfants ? demanda Wang Chao à Bai Chi avec amusement. Pourquoi tu as été opéré ?

    — Inva…invagination(1), murmura Bai Chi en rougissant.

    Ils restèrent silencieux. Puis ils se regardèrent et rirent, c'était une maladie d'enfant (2) !

    — Ce n'est pas la question, marmonna doucement Bai Chi.

    — Hum. 

    Bai Yutang toussa, indiquant que tout le monde devait se concentrer sur l'affaire.

    — Pourquoi Jia Zhengyan est-il allé aux toilettes pour prendre des analgésiques pour enfants ? dit Jiang Ping perplexe.

    Au même moment, Zhao Hu entra en se frottant le cou.

    — Mince, cette fille. Je suis furieux.

    Tout le monde se tourna vers lui.

    — Qu'est-ce que vous faites ? demanda Zhao Hu en regardant la foule autour de la salle de conférence et en se précipitant avec intérêt. Qu'est-ce qui se passe ?

    Il jeta un coup d'œil à la pilule dans le sac posé sur la table. 

    — Pourquoi ce médicament est-il ici ?

    — Quoi ? dit Bai Yutang au bout d'un moment. Tu as déjà vu ce médicament ?

    Zhao Hu sortit de sa poche deux pilules enveloppées dans un mouchoir. 

    — Le voici.

    — Où tu l'as trouvé ? demanda Wang Chao surpris.

    Voyant que tout le monde le fixait, Zhao Hu regarda attentivement Bai Yutang. 

    — Patron, vous me jouez encore des tours ? Cette fois, je ne me laisserai pas faire !

    Zhang Long leva la main et frappa l'arrière de la tête de Zhao Hu. 

    — Nous sommes sérieux !

    — Qi Le voulait les prendre plus tôt, dit Zhao Hu en se grattant la tête. L'autre fille, Chen Yu, les lui a donnés.

    — Pourquoi Qi Le prenait-elle des analgésiques ? s'interrogea Wang Chao.

    — Je vois, dit Zhan Zhao. Il y a une certaine quantité de morphine dans ces analgésiques et il est facile d'avoir des hallucinations si on en prend plus.

    Bai Yutang fronça les sourcils. 

    — Qi Le utilisait des analgésiques comme alternative aux drogues ?

    — Cela ne devrait pas fonctionner comme un remplacement, dit Zhan Zhao en  secouant la tête, mais ça peut ralentir les effets du sevrage... mais il est plus probable que vous mouriez si vous en prenez trop.

    — Donc s'ils utilisent des analgésiques pour enfants, la dose sera plus légère et il n'y aura pas de risque d'overdose ? demanda Bai Yutang en regardant les pilules colorées dans le sac en plastique. Jia Zhengyan est allé aux toilettes et a pris les pilules contre la douleur parce qu'il était toxicomane. 

    — En a-t-il pris trop et est-il mort accidentellement ? demanda Jiang Ping.

    — Il suffit de tester le corps et la composition du médicament, dit Wang Chao. Le problème, c'est que... 

    Les subordonnés tournèrent la tête pour regarder Bai Yutang et Zhan Zhao. 

    — Où est Gongsun ?

    Zhan Zhao et Bai Yutang abasourdis, se regardèrent l'un l'autre.

    — Malade.

    — Je ne sais pas, dirent-ils en même temps. 

    Ils se regardèrent à nouveau.

    — Je ne sais pas.

    — Il est malade, dirent-ils encore une fois en même temps. 

    Alors qu'ils les regardaient, la foule était confuse. 

    — Gongsun est en congé. Trouvez un autre médecin légiste, dit Bai Yutang en toussant. 

    Tout le monde... était plus curieux.

     

    Les épais rideaux de nylon bloquaient la lumière du soleil et les lumières chaudes de la table de chevet éclairaient la personne recroquevillée sur le lit. Elle semblait très maigre. La couette était peut-être chaude, mais les cheveux en désordre et le teint pâle de l'homme semblaient un peu froids.

    Bai Jintang augmenta la température de la pièce. Pour une raison ou une autre, il pensait que Gongsun pouvait avoir froid.

    La nuit dernière, il était un peu fou... Bai Jintang, qui n'avait jamais su ce qu'était l'introspection, s'assit sur le canapé dans le coin de la pièce avec un verre de vin. Son cœur était un peu étouffé. Il avait réalisé ses souhaits la nuit précédente, mais après s'être réveillé... Il préférait que Gongsun le transperce plusieurs fois avec un scalpel plutôt que de se mettre en colère.

    L'homme dans le lit bougea légèrement.

    Bai Jintang devint immédiatement nerveux en le voyant se réveiller.

    Gongsun ouvrit lentement les yeux, se réveillant peu à peu et regarda autour de lui dans la pièce sombre.

    Bai Jintang était caché dans un coin sombre et ne disait rien.

    Gongsun resta figé pendant une demi-minute, puis il appuya ses mains sur le lit et tenta de s'asseoir.

    — Hum…

    Ce simple mouvement était pour l'instant impossible à réaliser. Il ne sentait presque plus rien en dessous de la taille et tout son corps semblait s'être effondré... En repensant à la nuit précédente, il ne se souvenait pas des détails. Il savait seulement qu'après s'être évanoui dans la voiture, il s'était réveillé dans ce lit. Bai Jintang l'avait alors soigné à nouveau.

    — Comment tu vas ?

    La voix soudaine fit sursauter Gongsun, qui leva la tête. Il vit que Bai Jintang s'était déplacé pour se tenir devant lui.

    Gongsun fixa la personne devant ses yeux. Son expression était étonnamment calme.

    Bai Jintang se sentit coupable.

    — Je… dit-il.

    — Tu sais, je ne te déteste pas vraiment, dit lentement Gongsun, la voix rauque en le regardant.

    Bai Jintang trembla légèrement et regarda Gongsun.

    — Je me sentais en sécurité quand j'étais avec toi... J'ai bien dormi toutes les nuits après que tu aies emménagé à côté.

    — Gongsun... dit Bai Jintang en tendant la main pour lui toucher la joue. 

    Gongsun baissa la tête et évita de le regarder.

    — Maintenant, j'ai peur de toi, dit-il.

    Bai Jintang se sentit déstabilisé en écoutant Gongsun. 

    — Je ne te pardonnerai jamais de m'avoir fait ça, continua-t-il. Tu m'as sauvé la vie. Hier soir, je t'ai rendu la pareille. A partir de maintenant, je ne veux plus te revoir.

    — Gongsun…, dit Bai Jintang en tendant la main pour saisir les épaules tremblantes de Gongsun, mais il fut retenu par le regard froid de ce dernier.

    — Si tu me touches encore, tu attendras de récupérer mon cadavre, dit Gongsun en luttant pour soutenir son corps, cherchant ses vêtements.

    — Tu... allonge-toi un peu… dit Bai Jintang en observant les mouvements tendus de Gongsun, totalement désemparé.

    Il se calma et poussa Gongsun dans le lit.

    Gongsun tomba sur le lit, incapable de bouger.

    — Allonge-toi un peu. Je m'en vais ! dit Bai Jintang, le couvrant avec la couette avant de se redresser.

    Après avoir parlé, il se tourna vers la porte de la chambre et l'ouvrit.

    — Je n'aurais pas dû te forcer, mais je ne le regrette pas... Je sais juste que je t'aime bien. Je sais juste que tu me plais. Je ne sais pas comment aimer quelqu'un, chuchota Bai Jintang, en faisant face à Gongsun.

    Il regarda Gongsun avec tristesse.

    — Personne ne m'a appris. Ça, ou alors je l'ai su un jour mais j'ai oublié par la suite...

    La porte se referma et tout redevint silencieux.

    Gongsun était allongé dans son lit, le regard perdu dans le vide. Bai Jintang, pourquoi n'as-tu pas pu attendre un peu plus longtemps…

     

    — Tous les psychologues sont-ils riches ? demanda Bai Yutang à Zhan Zhao à côté de lui, en regardant la magnifique villa devant lui.

    Zhan Zhao répondit à la question d'un air indifférent.

    — Préférence personnelle.

    Sous la conduite d'un serveur, les deux hommes pénétrèrent dans le jardin de la villa.

    Wilson parlait avec enthousiasme aux invités et rien ne semblait clocher.

    — Dr. Zhan, nous nous rencontrons à nouveau !

    Zhan Zhao et Bai Yutang furent surpris de voir Pang Yu apparaître derrière eux - c'était un gros poisson.

    Pang Yu était accompagné de Jon King. À la vue de son visage souriant, Bai Yutang eut envie de frapper quelqu'un.

    — Yutang, je veux un verre, dit Zhan Zhao en faisant un clin d'œil à Bai Yutang, lui indiquant qu'il devait tenir Jon à l'écart. Il voulait parler à Pang Yu seul à seul.

    — Les boissons sont là-bas. Je t'y emmène, dit Jon, avant d'attendre la réponse de Bai Yutang. 

    Haussant les épaules d'un air indifférent, Bai Yutang fit un clin d'œil à Zhan Zhao, signifiant "fais attention" et suivit Jon.

    Pang Yu but une gorgée de champagne qu'il tenait à la main et observa Jon et Bai Yutang avec un grand sourire. Ils se faufilèrent dans la foule et s'enfoncèrent dans le jardin.

    Zhan Zhao le regarda, perplexe.

    — C'est bon si ton ami l'accompagne ? demanda soudain Pang Yu.

    — Quelle importance ? dit Zhan Zhao. Il ne va pas chercher à boire ?

    — Héhé..., rit Pang Yu. Il semblerait que les boissons soient là-bas. 

    Il pointa du doigt la direction opposée.

    — Alors pourquoi… demanda Zhan Zhao ne comprenant pas.

    — Pour autant que je sache, votre ami est le style de Jon… chuchota Pang Yu en se penchant.

    Zhan Zhao se figea un instant, son visage changea immédiatement et il se retourna pour le poursuivre.

    Pang Yu sourit et continua à boire. Ses yeux se posèrent sur Wilson dans la foule, et il ricana.

    Bai Yutang suivit Jon dans les profondeurs du jardin.

    — On dirait qu'il n'y a rien à boire ici ? dit Bai Yutang en regardant autour de lui.

    Jon s'approcha et regarda Bai Yutang.

    — Vous m'avez sauvé ce jour-là et je ne vous ai pas encore remercié.

    Bai Yutang pensa qu'il agissait bizarrement.

    — Je ne t'ai pas sauvé.

    — Oh… dit Jon en tendant la main et en touchant le menton de Bai Yutang, se penchant en avant. Tu es si mignon.

    Le temps que Bai Yutang réagisse, Jon s'était déjà rapproché de lui comme s'il voulait l'embrasser. Il était tellement choqué que ses cheveux se dressèrent. Alors qu'il s'apprêtait à lui donner un coup de pied, un homme s'approcha et jeta Jon au loin.

    — Ahhhhhhhh.

    Jon fut projeté au sol, se massant la taille et ronronnant de fureur.

    Zhan Zhao se tenait là, le regardant fixement, le souffle court. Il tira Bai Yutang et se détourna.

    — Pourquoi ne l'as-tu pas frappé ? demanda Zhan Zhao qui marchait, furieux, brandissant son poing. Tu aurais dû le battre jusqu'à ce qu'il perde ses dents. Pas de pitié !

    — Kitty, l'appela Bai Yutang avec incrédulité derrière lui. Tu es jaloux ?

    — Quoi ? dit Zhan Zhao, le visage rouge. Tu n'es pas un champion d'arts martiaux mixtes ? Pourquoi ne l'as-tu pas frappé quand il t'a dragué ?

    En regardant l'aigre Zhan Zhao, Bai Yutang rit si fort qu'il ne put pas se taire. 

    — Je n'avais pas encore eu le temps de le faire ? Tu t'es juste précipité comme un loup.

    — Pff ! 

    Zhan Zhao jeta un regard noir à la Souris Blanche souriante.

    Il se retourna et s'éloigna dans le jardin en s'exclamant : 

    — Maudite souris ! Homme séduisant, aimant à amant, coureur de jupons !

    Derrière lui, la Souris était ravie et le suivait avec arrogance.


    Notes
    (1)Invagination intestinale : Pénétration d'une portion de l'intestin (segment invaginé) dans un segment adjacent (segment invaginant), qui entraîne une occlusion intestinale et parfois une ischémie intestinale.
    (2)Ce n’est pas vraiment une maladie infantile. Il existe deux versions, l’une courante chez les enfants et l’autre chez les adultes.


  • Commentaires

    1
    Jeudi 21 Septembre 2023 à 18:47

    Merci pour ce nouveau chapitre

    Pauvre Gongsun, je n'aimerai pas me réveiller dans le même état que lui -_-

    Hâte de lire la suite !

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