• Chapitre 3

    Chapitre 3
     Licheng regarde sa main, et pendant un moment, il est difficile d'expliquer les sentiments forts qui viennent de son cœur.

    De toute évidence, il fait semblant d'être secrètement amoureux de lui afin de courtiser Liu Meifang, mais...

    À ce moment-là, Muren sort des toilettes et voit Licheng regarder sa main. 

    — Tu n’es pas en train d’apprécier ce qu’il vient de se passer, n'est-ce pas  ? lui demande-t-il en fronçant les sourcils.

    Licheng le regarde avec angoisse.

    — Ce n'est pas ça... C'est juste que je n'arrive pas à comprendre.

    — Tu ne comprends pas quoi  ?

    Licheng le regarde et veut dire quelque chose, mais finalement il agite la main.

    — Rien, rien !

    Heureusement, son aine n'est plus aussi humide et il se dirige vers le lavabo.

    Un message s'affiche sur le téléphone portable de Licheng et Muren baissant les yeux pour se laver les mains voit le texte du message s'afficher à l'écran.

    C'est un message de Liu Meifang. 

    [Fais attention quand tu lui demandes ce qu'il ressent...] 

    Licheng est choqué et saisit son téléphone portable, mais Muren le lui arrache avant qu'il n'y parvienne.

    Il appuie sur le message et le lit mot à mot.

    [Tu devrais être heureux de le toucher, mais ne sois pas si évident et découvre s'il s'intéresse aussi à toi. Courage ! Je continuerai à t'aider à attraper le directeur Teng !]

    Bien que la réaction de Muren soit habituellement froide, Licheng peut sentir la chaleur qu'il exhale, une colère sur le point d'exploser.

    — Pourquoi dit-elle que tu serais content ?

    Muren saisit Licheng par le cou et ce dernier tente de calmer sa colère.

    — Teng Teng, ne te mets pas en colère. Meifang nous attend toujours dehors...

    — Des réponses ! Je veux des réponses.

    — Je te dirai la vérité quand nous rentrerons à la maison après le dîner, j'avouerai définitivement et je te dirai la vérité.

    Comprenant que l'intention de Licheng est de rejoindre Meifang, Muren ravale sa colère et le laisse partir, rendant son téléphone portable et quittant les toilettes en premier.

    Licheng ajuste son col dans le miroir et le suit pour continuer son déjeuner peu agréable.

    — — — — — 

    En consultant les photos, Muren fronce de plus en plus les sourcils. Il y a toutes sortes de gros plans pris à son insu, comme le cliché où Licheng lui touche les fesses qui apparaît sur l'écran.

    — Tu m’as touché les fesses quand  ?!

    Licheng s'empresse d'expliquer qu'il s'agit d'une photo prise sur le vif.

    — Je ne t'ai pas vraiment touché, c'était juste une pose...

    — Et la photo où tu me touches la poitrine ? Ça ne ressemble pas à une pose.

    — Quand j'ai dit que je voulais comparer lequel de nous deux avait le plus de pecs.

    Muren passe à la photo suivante, regarde avec incrédulité un gros plan de ses yeux et continue à demander.

    — Pourquoi as-tu photographié mes yeux ?

    — C'est juste que... Mei Fang m'a demandé quelle était la partie la plus sexy de ton corps, alors j'ai pris une photo.... Mais tes yeux sont vraiment attirants.

    Licheng voudrait complimenter Muren pour qu'il se calme, mais au lieu de cela, son expression devient encore plus maussade.

    — Teng Teng, ne te mets pas en colère ! Je n'avais pas le choix, mais Mei Fang m'a mal compris et m'a pris pour un admirateur secret et veut m'aider, et cela l'a poussé à me donner son Line, tu vois ! Je n'avais pas d'autre choix que de l'admettre.

    Licheng regarde Muren en parlant, mais l'autre ne peut résister plus longtemps et ferme le téléphone, le visage indifférent.

    — C'est juste une tactique pour l'obtenir ! Et puis, nous sommes des hommes.

    Lorsque Licheng prononce ces mots, Muren se met tellement en colère que le sang lui monte au cerveau.

    — Et si les photos étaient divulguées ? !

    — Ne t'inquiète pas, tout ceci résulte de mon amour secret pour toi, donc tout a été fait en secret. Cela ne t'affectera en rien si ça se sait, parce que tu n'es pas au courant.

    — As-tu déjà pensé à la façon dont tu vas mettre fin à ton amour secret pour moi ?

    — Je vais devoir rester plus longtemps avec Meifang et je pourrai alors lui dire que je l'aime bien..... Oui, je l'avouerai à Meifang, elle pensera que j'ai fait un grand sacrifice.

    — Tu te sacrifies  ? demande Muren en le regardant. 

    — C'est toi qui te sacrifies, c'est toi qui te sacrifies le plus, s’empresse de rajouter Licheng.

    Licheng s'assoit à côté de Muren et le caresse.

    — Teng Teng, nous sommes de bons amis, n'est-ce pas ? Tu n'as pas hâte de venir à mon mariage ?

    Muren est pris dans les bras et bercé par Licheng, qui essaie de lui faire plaisir.

    — Je regretterai certainement cette décision dans le futur.

    Si Muren répond ainsi, c'est qu'il est prêt à l'aider.

    — Tu ne le regretteras pas, je suis heureux et tu seras récompensé aussi, aider les autres, c'est l'essence du bonheur !

    En voyant le si heureux, Muren fronce les sourcils et manque de rire avec lui. Cependant, un instant plus tard, il est soulevé du canapé.

    — Qu'est-ce que tu vas faire ?

    — Si tu promets de m'aider, alors approche-toi et réduis rapidement la distance entre Mei Fang et moi ! Exécutons le plan de bataille !

    Ensuite, il est conduit dans la chambre. Il est allongé sur le lit, puisqu'il a promis de l'aider, il n'a pas d'autre choix que de faire ce qu'il veut.

    — Maintenant, ferme les yeux et fais semblant de dormir.

    — Qu'est-ce que tu veux faire ?

    — Une photo. Tu dors, je me glisse dans ta chambre et je profite de l'occasion pour t'embrasser.

    — Embrasser !

    Muren se redresse, surpris, et refuse de prendre la photo.

    — Je ne veux pas !

    — N'aie pas peur, ce n'est pas un vrai baiser, c'est juste une performance, je ne te toucherai pas vraiment.

    J'ai un mauvais pressentiment.

    — Il n'y a rien de mal, ne réfléchis pas trop, sois naturel, je garderai mes distances.

    Xiao Licheng pousse doucement Muren en lui disant de ne penser à rien, de le laisser tout faire.

    — Ne t'inquiète pas, je ne te toucherai pas, dit Licheng en abaissant lentement son corps, utilisant sa taille pour se soutenir afin qu'il n'y ait aucun contact avec le corps de l'autre, seulement son visage qui se rapproche de plus en plus, au point que Muren peut sentir un souffle chaud sur son visage.

    Cette chaleur lui remue le cœur, le poussant inconsciemment à essayer de résister. 

    — Tu es trop près.

    — Ne t'inquiète pas, c'est juste cette distance. Tant que tu ne bouges pas, je ne t'embrasse pas, alors ferme les yeux.

    Il obéit et ferme les yeux.

    — Tu dors, pourquoi tu fronces les sourcils ?

    — Je fais un cauchemar.

    — L'image doit être belle et romantique pour plaire à Mei Fang.

    Licheng lisse le front de Muren et lui dit de bien fermer les yeux avant de pointer l'appareil photo sur eux.

    Malgré l'appréhension qui l'habite, Muren fait ce qu'on lui dit et ferme les yeux.

    Licheng le regarde, s'approchant prudemment, voulant s'approcher jusqu'à ce que leurs nez se touchent.

    La sensation qu'il a ressentie en touchant Muren tout à l'heure revient et Licheng veut la supprimer rapidement, mais le bruit soudain de la porte du salon le fait tressaillir.

    Sous l'effet de ce choc, sa taille s'affaisse et sa bouche est pressée contre les lèvres de Muren ; inconsciemment, il essaie d'attraper quelque chose pour soutenir son corps, mais sa main ne fait qu'appuyer sur son téléphone portable.

    Muren ouvre soudain les yeux et croise le regard de Licheng.

    Au même moment, Ye Xingsi ouvre la chambre de Muren.

    — Muren, le dernier qui...

    Avant qu'il ne puisse dire quoi que ce soit, Xingsi regarde les deux qui s'embrassent, les yeux écarquillés.

    Muren est le premier à comprendre pourquoi et écarte Licheng en lui demandant d'aller donner des explications à Ye Xingsi.

    — — — — — 

    Le soleil brille sur le campus et les arbres craquent sous l'effet du vent.

    Ye Xingsi marche tranquillement le long des feuilles dorées des arbres sur l'asphalte et se dirige vers la bibliothèque de l'université.

    A cet instant, le hall de la bibliothèque est silencieux, les étudiants sont plongés dans leurs livres et il y a une silhouette solitaire parmi eux.

    Fu Yongjie est assis devant la fenêtre, la lumière se reflétant sur son profil sérieux, en train d'écrire les "points clés" de son livre de médecine.

    Les deux étudiantes sont surprises de trouver Yongjie dans la bibliothèque et parlent à voix basse.

    — Mir, je t'avais dit que Fu Yongjie serait à la bibliothèque.

    — Qu'est-ce qu'il y a de bien là-dedans ? Ce n'est pas parce que tu l'as trouvé qu'il va rejoindre le club.

    — Alors essaie. Peut-être que tu me rendras service en devenant sa Xuemei (1).

    La jeune fille s'approche de lui et lui adresse un sourire charmeur.

    — Bonjour, Fu Yongjie, je suis la présidente du Hot Dance Club et je suis aussi ta Xuemei, veux-tu te joindre à nous ?

    Mais Fu Yongjie ne lève même pas les yeux et répond froidement.

    — Je ne suis pas intéressé.

    La fille regarde sa camarade avec une expression peinée. Celle-ci s'approche de Fu Yongjie, pensant qu'il n'est peut-être pas intéressé par la danse. 

    — Je pense que tu pourrais être intéressé par le club de débat ? lui demande-t-elle.

    Mais Yongjie tourne la page.

    — Je n'ai pas le temps, c'est une bibliothèque, s'il vous plaît, ne parlez pas.

    Les deux filles se retournent avec dépit, passant devant Xingsi qui s'approche.

    Elles pensent sans doute être assez loin pour commencer à se plaindre de la réaction de Yongjie.

    — Je t'avais dit qu'il était l'oiseau solitaire du département médical, qu'il ne rejoindrait aucun club.

    — Je pensais qu'il était arrogant, mais je n'avais pas réalisé qu'il s'agissait d'un iceberg.

    Xingsi écoute leur conversation et ne peut s'empêcher de s'inquiéter pour Fu Yongjie.

    Il entre dans la bibliothèque. Même en période de vacances, la bibliothèque accueille encore de nombreux étudiants et l'odeur des livres le rend nostalgique, lui qui n'est plus allé à l'école depuis des années.

    Il passe devant les rangées d'étagères, regarde les catégories qui y figurent trouvant l'emplacement pour les livres de médecine, et voit immédiatement Yongjie assis sur le siège à côté de la fenêtre.

    Au début, il veut frapper le dos de Yongjie pour l'effrayer, mais en s'approchant, il s'aperçoit qu'il dort, le visage tourné vers le haut.

    Xingsi regarde son visage endormi, avec ses paupières fermées, son nez haut et ses lèvres légèrement incurvées, et à ce moment-là, la façon dont la lumière du soleil des barreaux tombe sur son corps rend la scène en face de lui aussi belle qu'une photo.

    Il ne peut s'empêcher de tendre la main et de toucher la beauté qui se trouve devant lui.

    Au moment où il s'apprête à la toucher, les sourcils de Yongjie se froncent légèrement.

    Pensant l'avoir réveillé, il retire précipitamment sa main, mais il s'aperçoit que Yongjie a réagi parce que la lumière du soleil est trop forte.

    Xingsi prend un livre et le protège du soleil. Grâce à cette protection, les sourcils de Yongjie se détendent peu à peu et il se rendort confortablement. Xingsi sourit.

    Avec le soleil derrière lui, Xingsi feuillette le livre qu'il a entre les mains, essayant de découvrir ce que Yongjie est en train de lire, et reste tranquillement à ses côtés.

    Au bout d'un long moment, Yongjie se réveille de sa sieste, redresse son dos et étire ses bras. Lorsque tout s'éclaircit devant ses yeux, il se rend compte que Xingsi se tient à ses côtés.

    Yongjie le regarde avec étonnement.

    — Je ne rêve pas, n'est-ce pas ? Qu'est-ce que tu fais ici ?

    — Allons parler à l'extérieur. 

    Yongjie acquiesce, un sourire aux lèvres, et suit Xingsi hors de la bibliothèque.

    Ils marchent côte à côte autour du campus.

    Le chaud soleil de l'après-midi d'hiver les met particulièrement à l'aise.

    Voyant le sourire sur le visage de Yongjie, Ye Xingsi veut profiter de ce moment agréable pour lui donner la raison de sa visite aujourd'hui.

    — Je suis venu te dire que je me suis arrangé pour que tu rencontres Muren et que tu puisses t'excuser personnellement auprès de lui, d'accord ?

    —  D'accord.

    — Quoi qu'il arrive, c'est mal de frapper quelqu'un, alors tu dois t'excuser sincèrement.

    — Je le ferai.

    Xingsi, voyant un si bon garçon, ne peut supporter de dire quoi que ce soit d'autre, alors il continue à parler de ce que les filles disaient tout à l'heure.

    — Et c'est bien d'étudier beaucoup, mais ne te fatigue pas, tu as dormi dans la bibliothèque.

    — Je sais.

    — Et ne te contente pas d'étudier, va en boîte ou autre, essaie de te faire des amis.

    — J'ai mon frère, c'est tout ce dont j'ai besoin.

    Xingsi est très heureux qu'il l'apprécie autant, mais d'un autre côté, il craint que s'il  ne s'appuie trop sur lui, qu'il n'ait jamais d'amis, alors il lui conseille avec un sourire amer.

    — Un frère est un frère, un ami est un ami.

    — Je m'en fiche !

    Cette fois-ci, Yongjie ne veut pas écouter les paroles de son frère.

    — N'en dis pas plus, ne sois pas en retard ce soir, je pars maintenant.

    Au moment où Xingsi s'apprête à partir, Yongjie le serre fort dans ses bras.

    — Je suis très heureux que tu sois venu me voir, je suis très heureux.

    La chaleur émanant du corps de Yongjie réveille son désir et il le regarde avec tendresse, réprimant les émotions qui lui montent au cœur.

    — D'accord, à plus tard.

    En disant cela, il repousse doucement la main de Yongjie et se tourne pour le regarder directement.

    — Tu n'es plus un enfant.

    Face à l'expression d'affection inconditionnelle de Yongjie, Xingsi ne sait pas comment agir à ce moment-là, et il ne réussit qu'à fuir.

    — — — — — 

    Le soir, Xingsi emmène Yongjie, Muren et Licheng dans un bar où ils jouent aux fléchettes.

    Licheng en profite pour envoyer la photo à Meifang, tandis que Xingsi et Muren jouent aux fléchettes à tour de rôle. 

    Lorsque Licheng finit d'envoyer le message, il s'empresse d'attraper l'épaule de Muren. 

    — Meifang m'a invité à déjeuner demain.

    Licheng est de bonne humeur et dit à ses deux amis.

    — Ce soir, pour remercier Teng Teng, c'est moi qui paye.

    — Non, laisse Yongjie t'inviter.

    Ye Xingsi tapote Yongjie, qui est assis à côté de lui et qui reste silencieux.

    — J'ai déjà confirmé l'odeur, pourquoi n'as-tu pas reconnu le garçon ? demande Muren.

    — L'odeur ?

    Licheng fronce les sourcils, puis se souvient de quelque chose et regarde immédiatement Yongjie.

    Comme Yongjie portait un masque, il tend la main pour couvrir la moitié de son visage et le reconnaît immédiatement comme la personne qui a attaqué Muren.

    — C'est toi !

    Après avoir identifié l'assaillant, Licheng saisit Yongjie et le soulève de la chaise en fermant le poing ; au moment où il s'apprête à le frapper, Xingsi se précipite pour s'emparer de lui.

    Yongjie n'a pas d'expression, il n'a pas peur du poing de Licheng, mais il est heureux de voir que Xingsi le protège et il sourit légèrement.

    En voyant le sourire de Yongjie, Muren réfléchit.

    — Muren, je suis vraiment désolé, pardonne à mon frère. Il m'aime beaucoup et est un peu paranoïaque, c'est pourquoi il t'a attaqué impulsivement, mais il ne le fera plus, je le jure.

    Le plaidoyer à voix basse de Xingsi fit froncer les sourcils de Yongjie et son regard féroce se tourna vers Licheng.

    Voyant le changement d'expression de Yongjie, Muren est sûr de ses pensées.

    — Il est inutile que tu supplie Teng Teng, c'est moi qui ai dit que je le battrais, je suis un homme de parole, je.... 

    Avant que Licheng ne puisse terminer sa phrase, Muren lui tape sur l'épaule.

    — Oublie ça, c'est juste un frère possessif qui a peur qu'on lui prenne son frère, les adultes ne font pas ça.

    — D'accord ! Je ne te frapperai pas, donc je me battrai à la loyale, qu'est-ce que tu en dis gamin ?

    — Je suis d'accord, acquiesce Yongjie immédiatement.

    Xingsi ne s'attendait pas à ce que Yongjie dise oui à Xiao Licheng aussi rapidement et souhaite annuler le marché.

    — Licheng s'entraîne, comment peux-tu le battre ? Excuse-toi tout de suite !

    — Je m'excuserai après le combat.

    — Yongjie !

    Xingsi n'arrive pas à croire qu'il soit si réticent à écouter les conseils.

    — Bon garçon, laisse-moi t'inviter !

    Yongjie acquiesce, sort un billet de mille yuans de sa poche et le pose sur la table.

    — Tu paieras le reste.

    Après que les quatre ont fini de dîner, il est déjà tard, alors Xingsi ramène Yongjie chez lui, avec eux trois.

    Avec un oreiller et une couverture supplémentaire, Xingsi regarde Yongjie poser le matelas sur le sol du salon.

    — Mon lit est peut-être étroit, mais il fait très froid et la couverture n'est pas épaisse, et si tu attrapes froid ?

    — Je suis en très bonne santé, je n'attraperai pas de rhume.

    — Je pense que tu ferais mieux de te serrer contre moi !

    — Si nous voulons dormir ensemble, nous aurons beaucoup d'occasions dans le futur, chuchote le plus jeune. 

    Xingsi s'apprête à aller dans sa chambre pour changer la couverture quand Yongjie l'interrompt.

    — Mon vingtième anniversaire approche.

    Xingsi est d'abord choqué, puis acquiesce.

    — Oui, ton anniversaire approche, tu as 20 ans cette année ! Le temps passe vite.

    Son regard affectueux se pose sur Yongjie. Il veut le toucher, mais il se souvient qu'il a été rejeté lorsqu'il a essayé de toucher sa tête et qu'il n'a pas l'air d'aimer être traité comme un enfant, alors sa main reste suspendue en l'air.

    Contre toute attente, Yongjie saisit sa main de plein gré et presse sa paume contre son visage.

    — Aide-moi à fêter mon anniversaire, juste nous deux.

    — Juste nous deux ?

    — Considère que c'est ton cadeau d'anniversaire, invite-moi à sortir.

    Le jeune frère prend l'initiative de dire ce qu'il veut, et en tant que grand frère, Xingsi dit oui et lui sourit tendrement.

    Plus tard, l'odeur des nouilles au kimchi se répand dans la salle à manger.

    Licheng mange les nouilles et termine rapidement la dernière bouchée de soupe.

    — Je suis repu. 

    Muren termine également son bol et essuie le coin de sa bouche avec une serviette en papier. 

    — Comme c'est agréable d'avoir des nouilles à la maison.

    — C'est le mauvais côté d'être invité à manger par des enfants. Il n’ont pas assez d’argent et nous ne voulons pas blesser leur fierté. Tu ne peux pas être rassasié qu’avec ça !

    Les paroles de Licheng rappellent à Muren le changement d'expression de Yongjie pendant le dîner. 

    — Je ne pense pas qu'il ait voulu s'excuser, il voulait juste ne pas irriter Xingsi.

    — Qu'est-ce que tu veux dire ?

    — Il pense tellement à Xingsi qu'il est heureux qu'il s'intéresse à lui.

    Licheng tend la main vers celle de Muren.

    — L'amour fraternel ?

    — Non, c'est un sérieux complexe fraternel...

    Pendant que Muren parle, Licheng sort son téléphone portable et prend une photo.

    — Je veux en envoyer une autre à Meifang avant d'aller me coucher !

    Muren le regarde sans expression, mais laisse Licheng essayer de prendre des photos sous différents angles.

    Quand il a fini de prendre des photos, il propose son aide pour faire la vaisselle en signe de remerciement.

    — Merci pour ta coopération, laisse la vaisselle ici, je la laverai après être allé aux toilettes !

    Muren ne s'oppose pas à l'initiative de Licheng de l'aider, il se lève donc et s'apprête à retourner dans sa chambre quand il voit Yongjie debout dans le coin du salon, qui le regarde, le faisant sursauter.

    — Qu'est-ce que tu fais là si tu ne dors pas ?

    — J'avais soif et je voulais boire de l'eau, mais j'avais honte de gâcher son moment, par peur de sa colère.

    Un fois sa phrase terminée Yongjie va se servir de l'eau à la table et, en passant devant lui, lui dit : 

    — Tu lui fais une faveur, tu l'aimes vraiment bien, hein ?

    Cette déclaration fait froncer les sourcils à Muren.

    — Qu'est-ce que tu as dit ?

    — Après tout, il n'y a rien de mieux que d'aider un ami.

    — Tu penses trop, j'aime les femmes.

    Muren ne prend pas les paroles de Yongjie au sérieux, il va dans sa chambre et ferme la porte derrière lui. 

    Yongjie regarde la porte fermée, boit une gorgée d'eau et fait une grimace amusée.

    Il a plus d'expérience que Muren pour connaître les sentiments d'un homme.

    — — — — — 

    Yongjie a passé la nuit chez son frère. Le lendemain matin, le quatuor se retrouve dans la salle à manger pour prendre le petit déjeuner.

    Licheng profite de l'occasion pour apprendre à Muren les poses à adopter à l'avenir et met sa main autour de la taille du garçon qui gigote, mal à l'aise.

    — Ne bouge pas ! Tu dois faire semblant de ne rien sentir, sinon Mei Fang pensera que tu fais semblant.

    — Je ne suis pas en bois, comment pourrais-je ne rien sentir ?

    — Et nous ne pouvons pas nous contenter de prendre des photos, nous devons interagir dans le bureau pour lui faire croire que je fais des progrès avec toi.

    Licheng place sa main à l'arrière de la tête de Muren et la caresse doucement. Le toucher doux de Licheng le fait se tortiller et il essaie de l'éviter, se protégeant même l'arrière de la tête de son contact.

    — Pas ici, ça chatouille.

    — Pourquoi ça chatouille ? Le cou est-il aussi une zone sensible ?

    — Non ! De toute façon, le toucher n'est pas autorisé ici.

    — Très bien, très bien, allons ailleurs.

    Licheng touche les cuisses de Muren. Pour montrer qu'il n'est pas sensible, il doit se retenir et le laisser le toucher des genoux jusqu'à l'entrejambe....

    Muren est en état de choc et continue à se tortiller pour éviter le contact.

    — Ne te dérobe pas, habitue-toi à mon contact.

    — Nous sommes tous les deux des hommes, comment allons-nous nous y habituer ?

    — Qu'en penses-tu, Xingsi ? Je ne supporte pas le gaypanic de Muren.

    Depuis le début, Xingsi et Yongjie se contentent de regarder. 

    — Je vais essayer aussi.

    Yongjie caresse doucement la joue de Xingsi, passe sa main sur son visage jusqu'au lobe de son oreiller et la frotte doucement.

    — Tu n'aimes pas  ? demande-t-il.

    Ye Xingsi réprime l'émotion qu'il ressent.

    — Non. C'est peut-être parce que nous sommes frères ! répond-t-il.

    Lorsqu'il entend le mot 'frère', le visage de Yongjie s'affaisse instantanément.

    Muren et Licheng voient le changement d'humeur de Yongjie et éprouvent un sentiment étrange, mais ne peuvent rien dire d'autre.

    Licheng change de sujet et dit à Yongjie :  

    — Hé ! Petit, j'ai réservé un endroit, allons nous battre ! dit Lincheng à Yongjie pour changer de sujet.

    — Maintenant ?

    — Oui

    Licheng les emmène dans un club de boxe qu'il fréquente souvent.

    Yongjie et lui enfilent leur tenue de boxe et montent sur le ring pour se préparer au combat.

    Xingsi s'inquiète pour Yongjie, car Licheng est un habitué de la boxe et du fitness et Yongjie n'est pas de taille contre lui.

    Pourquoi doivent-ils se battre ? Fu Yongjie ne pourra jamais vaincre Xiao Licheng

    À ce moment-là, Licheng et Yongjie se tapent mutuellement dans les gants et les règles sont fixées. 

    — Trois rounds de trois minutes chacun.

    Yongjie se précipite et tente d'attaquer Licheng, mais ce dernier ne se contente pas d'esquiver l'attaque, il en profite pour frapper fort et sans pitié.

    À l'extérieur du ring, Xingsi regarde avec angoisse Yongjie, qui ne peut utiliser que ses bras pour se protéger la tête et qui est battu.

    Yongjie a attaqué l'abdomen de Muren alors qu'il était sans défense, alors Licheng attaque la même zone avec son poing.

    Yongjie, après avoir esquivé, en profite pour lui donner un coup de poing, mais l'aîné esquive facilement l'attaque et frappe à nouveau la taille et l'estomac de Yongjie à la vitesse de l'éclair.

    Cette fois, Yongjie est frappé si fort qu'il tombe à genoux de douleur, tout comme Muren lorsqu'il a été attaqué pour la première fois.

    — Yongjie !

    Xingsi se précipite à ses côtés, mais le combat n'est pas encore terminé.

    Xingsi aide Yongjie à se relever, ne comprenant pas le comportement de Licheng.

    — Je ne t'avais pas dit de ne pas frapper si fort ?

    — Si, bien sûr ! Si j'avais utilisé la force normale, il se serait déjà évanoui à cause de la douleur.

    — Il n'a jamais boxé auparavant, tu intimides les faibles.

    Xingsi ne supporte pas que son frère soit battu, mais Licheng se contente de hausser les épaules et de sourire un peu en entendant ces mots.

    — Il a attaqué les faibles, maintenant nous sommes quittes !

    Licheng saute du ring de bonne humeur et s'approche de Muren, en écartant les mains pour qu’il puisse lui enlever ses gants de boxe.

    — Je ne savais pas que tu étais aussi vindicatif ! Tu t'attaques toujours aux mêmes endroits.

    — Bien sûr, s'il te frappe, je le frappe à mon tour ! Je suis très protecteur.

    Muren sourit en détachant les gants de boxe de Licheng.

    De son côté, Xingsi emmène Yongjie dans les vestiaires et pose une poche de glace sur son abdomen blessé.

    — Je n'ai pas mal...

    — Comment cela peut-il ne pas faire mal ? Tu serais pas à genoux si tu n'avais pas mal ?

    Xingsi voudrait se calmer, mais Yongjie laisse tomber la poche de glace, s'approche de lui et l'enlace par derrière.

    — Qu'est-ce que tu fais ? Si tu n'appliques pas de froid, ça va gonfler.

    — Je suis désolé, j'ai menti, ça fait mal, tu peux souffler comme tu le faisais quand j'étais petit, s'il te plaît ?

    — Tu n'es plus un enfant.

    — Mais c'est très efficace. Après avoir soufflé, ça ne fera plus mal.

    Yongjie regarde Ye Xingsi avec tendresse et quand leurs yeux se croisent, ils se remémorent le passé.

    [Flashback] 

    A cette époque, Ye Xingsi était encore au collège et revenait de l'école.

    En rentrant dans sa chambre, il était passé devant celle de Yongjie et avait vu sa joue gauche en sang et une écorchure sur son bras.

    A cette époque, Yongjie n'avait que dix ans et ne savait pas comment il s'était blessé ; Xingsi se sentit très désolé pour lui et lui demanda avec inquiétude.

    — Qu'est-ce qui s'est passé ? Quelqu'un t'a frappé ou tu es tombé ?

    Bien que Yongjie ne l'ait même pas regardé, frottant froidement sa blessure, Xingsi entra dans la pièce, sortit de la teinture d'iode et essaya d'en verser sur le bras de Yongjie à l'endroit où il était blessé.

    Mais Yongjie haussa les épaules et le regarda d'un air défensif.

    — Si tu ne me laisses pas toucher ton bras, puis-je au moins t'aider à soigner la blessure de ton visage ?

    Yongjie haussa les épaules sur le côté, ignorant Xingsi qui n’abandonna pas pour autant.

    — Ce n'est pas pratique pour toi de le faire seul et nous devons agir vite, sinon quand maman reviendra, elle s'inquiètera si elle te voit saigner autant.

    À la mention de Li Qingfang, Yongjie hésita, Ye Xingsi en profita pour ouvrir le cœur de Yongjie. 

    — Et j'ai un remède magique qui rendra ta blessure indolore !

    Ye Xingsi sourit tendrement à Yongjie, puis prit un bâton de coton dans la boite à pharmacie et nettoya la plaie, appliqua le médicament et la protégea avec de la gaze.

    Tout au long du processus, Yongjie luttait pour supporter la douleur et Xingsi le regardait, serrant sa main fermement.

    —  J'ai fini de soigner les plaies ! Je vais maintenant faire de la magie !

    Xingsi se pencha vers Yongjie, tandis que ce dernier recula inconsciemment d'un pas pour se défendre, une réaction qui fit doucement sourire Xingsi.

    — Vole la douleur, vole vers le ciel et disparais.

    Après avoir dit cela, Xingsi souffla doucement sur la plaie recouverte de gaze.

    Yongjie écarquilla les yeux de surprise et regarda Ye Xingsi.

    —  Si tu ressens de la douleur à l'avenir, tu pourras toujours venir me voir et demander de la magie. 

    [Fin du flashback].

    — A l'époque, je pensais que tu étais stupide, après tout j'avais dix ans, pas trois.

    Xingsi a l'air embarrassé lorsqu'il lui dit cela, évitant son regard.

    — C'était la première fois que je flattais un enfant.... Je me sens encore stupide quand j'y pense.

    — J'ai aussi payé le prix et je t'aime beaucoup.

    — Je t'aime aussi beaucoup.

    Ye Xingsi lève la main et touche la tête de Yongjie, regardant son demi-frère avec tendresse.

    Cependant, ce n'est pas la réponse que Yongjie attendait et il baisse les yeux en signe de déception, serrant Xingsi étroitement autour de sa taille.

    — Ce n'est pas ce que je veux.

    — Alors que veux-tu ?

    Xingsi est enlacé sans comprendre, et avant qu'il ne puisse répondre, Licheng et Muren entrent dans le vestiaire.

    Yongjie relâche Xingsi et se dirige vers Muren.

    Licheng, qui est debout, adopte immédiatement une position de combat et fait face à Muren, mais...

    — Je suis désolé.

    Ces excuses surprennent Licheng et Muren, tandis que Xingsi attrape joyeusement une serviette pour Yongjie et se rend à ses côtés.

    — Je t'attendrai dehors et je te raccompagnerai après ta douche.

    — Pas mal ! Il sait encore comment s'excuser !

    Après avoir dit cela, Muren remarque que Licheng est toujours au même endroit, perdu dans ses pensées, alors il le pousse.

    — Va prendre ta douche, à quoi penses-tu ?

    — — — — —

    Xingsi a enfourché sa moto pour ramener Yongjie chez lui.

    — Où veux-tu aller pour ton anniversaire ? Tu as une idée ?

    — J'aimerais partir deux jours et une nuit.

    — Deux jours et une nuit, ce serait un week-end.

    Xingsi vient de ranger son casque dans le coffre quand il entend quelqu'un l'appeler.

    Ye Xingsi se retourne et aperçoit un homme en pull-over qui s'avance vers lui, le sourire aux lèvres. 

    — Frank, que fais-tu ici ?

    — Il y a une salle de sport de l'autre côté de la rue, je m'y suis inscrit récemment, quelle coïncidence ! Je me demandais si je t'avais vu au bar récemment...

    Xingsi l'interrompt aussi vite que possible, ne voulant pas que Yongjie l'entende.

    — C'est mon frère.

    — Bonjour, je suis un ami de ton frère, je m'appelle Frank.

    Yongjie le regarde froidement et ne répond pas à sa salutation.

    L'atmosphère est un peu gênante et Xingsi intervient rapidement pour détendre la situation.

    — Tu veux rentrer chez toi ? Tu veux que je t'accompagne ?

    — Bien sûr !

    — Dis-moi où tu veux aller et envoie-moi un texto, je réserverai une chambre. Au revoir ! dit-il à son jeune frère.

    Ye Xingsi donne à Frank le casque à porter et l'emmène ensuite.

    Yongjie les regarde disparaître peu à peu, serrant les poings en silence.

    — — — — —

    Bien qu'ils aient dit qu'ils allaient chez Frank, ils ne se sont pas vus depuis longtemps et ont beaucoup de choses à se dire, alors ils sont allés dans un endroit où ils peuvent regarder le coucher du soleil, une tasse de café à la main, et ont bavardé.

    — L'expression du visage de ton frère était plutôt effrayante.

    — Il n'est pas mauvais, c'est juste que sa personnalité est un peu froide.

    — Tu n'es pas venu au G Heaven ces derniers temps, tu manques à tout le monde !

    — J'ai presque 30 ans, j'ai passé le temps des plaisirs et je suis fatigué par le travail ces jours-ci.

    — Tu ne te sens pas triste d'être toujours seul ?

    — Je me sens seul ! Alors, je veux trouver quelqu'un de stable.

    — Pourquoi ?

    — Pour qu'il soit prêt à se tenir à mes côtés, à porter toutes les plaintes et les responsabilités, afin de tout avouer à mon père avec moi.

    Frank sait que le père de Xingsi est un homme très conservateur et traditionnel et qu'il lui sera difficile d'accepter la sexualité de Ye Xingsi pendant un certain temps. Il soupire doucement.

    — C'est une demande difficile.

    — Je sais, c'est juste une idée, peut-être qu'il y a quelqu'un.... Je ne fais qu'y penser...

    Ye Xingsi cache ce souhait au plus profond de son cœur.

    — — — — — 

    Licheng montre délibérément à ses collègues qu'il est un bon ami en étreignant Muren par derrière et en discutant affectueusement pendant qu'il prépare le café.

    Avant la réunion, Licheng coince Muren contre le mur.

    La rumeur se répand immédiatement et toute l'entreprise en parle. 

    — Intimidation ? Comment peut-on parler de harcèlement ?

    Licheng assiste, impuissant, à la discussion du groupe sur le téléphone portable de Meifang.

    Pendant la pause déjeuner, Licheng se cache dans le garde-manger lorsque l'entreprise est vide et discute avec Meifang et Wang.

    — J'étais clairement en train de l'étreindre par derrière, et il y avait le mur !

    — Ne te fâche pas, bien sûr, il y a des rumeurs selon lesquelles vous avez une liaison tous les deux, le console Jie Wang.

    Liu Meifang se réjouit.

    — Et le plus important, c'est la réaction du directeur Teng, alors il faut lui révéler discrètement ces messages de groupe, pour voir s'il est plus timide ou s'il se met en colère en les entendant.

    — Mais il est possible de se mettre en colère parce qu'on a honte, ajoute Jie Wang.

    — Oui, oui, alors il faut bien observer la réaction du directeur Teng. 

    Le regard timide de Meifang fait se serrer le cœur de Licheng.

    — Pourquoi es-tu si timide  ?

    Meifang se tortille et se mord la lèvre, puis balbutie : 

    — Parce qu'il y a quelque chose que je veux te demander, j'y pense depuis longtemps, mais je n'ose pas le demander... 

    — Demande-moi, demande-moi tout ce que tu veux, je ne t'en voudrai pas. 

    — OK, voilà... Es-tu le top ou le bottom ?

    — Hein  ?

    Licheng la regarde avec consternation.

    L'après-midi, dans la salle de réunion, Muren tape de la main sur la table et lève les yeux, fixant Licheng avec un froncement de sourcils.

    — Il n'y a pas lieu de se battre pour ces choses-là, dit Xingsi.

    — Bien sûr que c'est nécessaire, c'est une question de faciès, parce que je suis le top et qu'il est le bottom.

    — Je te préviens, tu ferais mieux d'aller directement voir Liu Meifang et de lui faire comprendre que je suis le top et que tu es le bottom.

    — Avec mon apparence masculine, comment pourrais-je être le bottom ?

    — Tant de femmes m'adorent, ça ne peut pas être moi, dit Muren.

    — Je suis au moins aussi adulé que toi, et je suis bien plus fort que toi en termes de physique, alors je peux définitivement te battre, dit Licheng en se tapotant la poitrine. S'il s'agissait d'un concours de mensurations, tu pourrais le sortir maintenant et laisser Xingsi donner son avis.

    — Je m'en fiche, je dois être au dessus.

    La demande de Muren fait sourire Licheng de façon ambiguë.

    — Si tu veux juste être au dessus, il y a aussi une position qui permet au bottom d'être au dessus.

    — Xiao Licheng !

    Muren est tellement en colère qu'il attrape le col de la chemise de Licheng.

    Ye Xingsi les sépare.

    — Ça suffit ! Il n'y a aucune raison de se battre, tout est faux, n'est-ce pas ?

    — Même si c'est faux, je veux être le top, disent-ils tous les deux à l'unisson.

    Aucune des deux n'est prêt à reculer, et Xingsi suggère :

    — Alors il faut arrêter de se disputer et tout avouer à Liu Meifang.

    — Non ! Nous avons fait tant de sacrifices que nous ne pouvons pas nous arrêter à mi-chemin.

    Muren et Licheng sont d'accord sur ce point.

    Xingsi quitte la salle de réunion avec ses documents de travail en main.

    À ce moment-là, son téléphone portable vibre pour annoncer un message, il l'ouvre immédiatement et lit le message de Yongjie.

    [Je veux aller à la plage]

    Il sourit malgré lui et retourne au bureau d'études.

    — — — — — 

    Yongjie et Xingsi ont réservé un hôtel pour la fête anniversaire. A l'heure du dîner, Yongjie annonce la nouvelle à ses parents.

    — Tu vas sortir avec ton frère pendant deux jours et une nuit ? C'est génial ! C'est bien pour vous deux de sortir et de vous amuser.

    — En effet ! Allons-y en famille, je vais appeler Xingsi et lui dire de réserver une chambre supplémentaire.

    Avant que Qingfang ne finisse de parler et ne puisse décrocher le téléphone, Yongjie laisse tomber ses baguettes dans un grand fracas et regarde droit dans les yeux sa mère.

    — Maman, je veux te parler en privé.

    Li Qingfang fait face à son fils, sachant exactement ce qu'il pense.

    — D'accord, allons dans ta chambre.

    Yongjie se lève et va en premier dans sa chambre, tandis que Zhihui retient Li Qingfang, qui s'apprête à le suivre.

    — Maman, 20 ans, c'est un grand anniversaire, il est temps de grandir ! Et ne sois pas toujours aussi dure avec Yongjie : il aime son frère et veut être seul, alors tu devrais les laisser le passer ensemble.

    — Papa, tu le sous-estimes.... Je peux seulement dire que tu es trop gentil.

    Li Qingfang presse affectueusement le menton de Zhihui et emboîte le pas de Yongjie. 

    — Qu'est-ce que tu veux faire  ? demande-t-elle.

    — Je l'aime.

    Yongjie ne cache pas ses sentiments, ce qui la met en état de choc, les yeux écarquillés. 

    — Yongjie, tu es fou !

    — Il aime vivre avec sa famille, mais il a quitté la maison, tu sais pourquoi ?

    Elle sait pourquoi, mais elle n'est pas sûre que Yongjie le sache.

    — Alors tu le sais aussi ?

    — Je le sais déjà depuis ma première année de lycée, je l'ai vu embrasser un de ses amis de l'université.

    — Donc il sait...

    — Non, il ne le sait pas, il pense qu'il le cache si bien, il n'aurait jamais pensé que son père était le seul de la famille à ne pas savoir qu'il était gay.

    — Même s'il aime les hommes, tu ne peux pas le forcer.

    Qingfang craint que Yongjie n'utilise la contrainte.

    — As-tu été gentil toutes ces années pour que ton père te fasse confiance ?

    — J'ai choisi la médecine, je veux devenir plus important, j'ai aussi fait des économies. 

    Il s'approche, sort deux carnets d'épargne du tiroir et les lui montre.

    —  Tu as tout cet argent ? Tu as donc commencé à économiser très tôt et tu as planifié depuis si longtemps...

    Yongjie reprend les carnets et les range dans le tiroir.

    — Pourquoi le veux-tu ?

    — Parce que j'ai l'impression qu'il m'aime bien, dit Yongjie doucement.

    — Et comment vas-tu l'aider à supporter la colère de son père ?

    — C'est simple, il se défoulera sur moi.

    — Comment ?

    — Ne pense pas à me rejoindre pendant deux jours et deux nuits, et tu verras.

    Qingfang réalise qu'elle a sous-estimé la ténacité de Yongjie.

    — — — — — 

    Il ne faut pas longtemps pour que les rumeurs concernant la liaison entre Licheng et Muren se répandent dans toute l'entreprise.

    Le jour d'une réunion de tous les départements, Muren prononce un discours de clôture devant ses supérieurs et Licheng y assiste également.

    — Il a été décidé que le mariage de la fille du directeur de la Future Bank nous serait confié et nous atteindrons sans aucun doute l'objectif fixé pour ce mois-ci.

    Après avoir entendu cela, le vice-président Gao est excité et impressionné.

    — L'équipe du directeur Teng n'a jamais manqué d'atteindre l'objectif.

    — Bien sûr, un 'homme' est un individu qui accomplit ce qu'il a dit qu'il ferait.

    En insistant sur le mot "homme", Muren vise clairement Licheng, qui lui dispute la première place.

    Mais ses supérieurs n'écoutent pas son insistance, ils ne s'intéressent qu'aux résultats satisfaisants. 

    Licheng se met en colère après avoir entendu cela, car il sait que Muren est sérieux.

    — Si l’équipe 2 est si coriace, il semble que l’équipe 1 ne peut pas toujours être gentille, il est temps pour nous de montrer notre esprit viril.

    Sans attendre que Licheng prenne la parole, tout le monde le regarde. 

    Licheng se lève sous les yeux de tous et fait une déclaration audacieuse à ses supérieurs.

    — Ce mois-ci, non seulement nous atteindrons notre objectif, mais nous allons aussi augmenter les bénéfices.

    Les superviseurs sont heureux d'entendre cela, mais les employés du secteur 1 se regardent les uns les autres avec incrédulité.

    — Puisque l’équipe 1 prend cela au sérieux, nous ne pouvons pas non plus être paresseux, alors allons-y et augmentons les bénéfices.

    Muren refuse de perdre face à Licheng. À ces mots, les superviseurs sont fous de joie, tandis que l'équipe 2 a les yeux écarquillés et panique, tout comme l'équipe 1.

    — Nous avons de nombreux contrats pour des mariages à l'étranger et nous pouvons garantir une augmentation des ventes de 20 % par mois pendant six mois.

    Licheng élève la voix pour interpeller ses patrons, qui sont ravis, tandis que ses coéquipiers et leurs mâchoires s'effondrent devant l'ampleur du travail à accomplir.

    — Le directeur Xiao pense-t-il qu'il s'agit d'un marché aux poissons ? demande Teng Muren.

    — Si tu penses que la pression est trop forte, tu peux t'arrêter ! dit Licheng. 

    Lorsque les regards des deux hommes se croisent, des étincelles semblent jaillir.

    À la fin de la réunion, le directeur Teng et le personnel du directeur Xiao quittent la salle de réunion, le visage lourd.

    — Les gars, aujourd'hui je vous invite à aller s’en mettre plein la panse, on ne peut pas se battre tant qu'on n'est pas rassasié !

    — Quelle générosité de la part du directeur  ? dit Jun Wei, l'un des membres du personnel. 

    — Pour la place au ‘top’ ! Bien sûr que je dois être généreux.

    L'accent mis par Licheng sur le mot "top" vise clairement Muren.

    Muren, debout sur le côté de la pièce, dit à ses collègues.

    — Il ne s'agit pas seulement de manger, mais aussi de bien manger. Je vous invite à manger de la nourriture japonaise, surtout des anguilles, pour faire le plein d'énergie.

    Aussitôt ces mots prononcés, ses compagnons se réveillèrent immédiatement.

    Licheng et Muren échangent un regard avant de raccompagner leurs collègues à leur travail.

    Plusieurs superviseurs quittent également la salle de réunion, discutant des deux hommes qui s'étaient défiés vigoureusement.

    — Aujourd'hui, le directeur Xiao et le directeur Teng sont engagés dans une bataille féroce ! 

    — Le couple s'est battu ? 

    Après cela, ils ne peuvent s'empêcher de rire : en effet, ils n'ont pas pris les rumeurs au sérieux, ils ne font que plaisanter.

    Mais le vice-président Gao écoute très sérieusement. 

    — Un couple ?

    — Je ne plaisante pas ! La rumeur veut qu'ils aient une liaison au bureau, et de nombreuses photos le confirment.

    Le vice-président Gao est curieux et veut en savoir plus.

    — Des photos ?

    L'un des superviseurs sort son téléphone portable et appuie sur les photos pour les montrer au vice-président Gao. 

    Il s'agit d'une photo de Licheng embrassant Teng Muren endormi.

    L'autre superviseur répond immédiatement.

    — C'est un photoshop !

    — C'est sûr.

    Le vice-président Gao, cependant, ne pense pas la même chose que ses deux responsables et tourne la tête pour regarder Muren qui s'en va, avec une émotion très explicite dans les yeux, levant lentement son sourire.


    Notes

    1- Xuemei est comme une sœur cadette, comme Nong ou Dongsaeng.



  • Commentaires

    1
    Vendredi 8 Décembre 2023 à 19:26

    Merci pour ce nouveau chapitre ^^

    Finalement, je me fais à l'histoire.

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