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Chapitre 3
Chapitre 3J'essaie de rester détendu pour ne pas inquiéter Dao, mais je reste malgré tout sur mes gardes. Je ne le connais pas et même s'il n'a pas l'air méchant, je sais qu'il ne faut pas toujours se fier à la première impression que quelqu'un dégage.
On est assis tous les trois à table, First à côté de moi et Dao en face de moi. Ma fille a complètement oublié son petit-déjeuner qui refroidit dans son bol, alors que First l’écoute religieusement raconter comment on l'a rencontré et comment il a fini par dormir dans mon lit.
Tout en la regardant, il mange la soupe anti-gueule de bois que je lui ai préparé tôt ce matin. Il faut dire, je n’ai pas fermé l’oeil de la nuit, je suis resté assis dans le canapé juste pour être sûr que l’inconnu inconscient dans mon lit ne ferait rien au moment où nous serions le plus vulnérable.
— Et alors papa a essayé de te porter sur son dos pour te ramener à la maison. Mais tu es un géant et il a eu du mal…
A cet instant, j’arrive à avoir un petit sourire quand je pense à la façon dont s’est terminée notre soirée. En toute honnêteté, quand il s’est écroulé contre moi, je n’ai à aucun moment envisagé de le ramener chez moi. Au contraire, je pensais juste le déposer sur un banc pour le laisser cuver tranquillement.
Cependant, Dao était réellement inquiète pour ce Monsieur Zombie qui semblait si malade. Comme, elle me l’avait dit, jamais je ne la laisserais seule, dehors si elle était malade. Elle m’avait regardé de ses grands yeux sombres et m’avait fait une petite moue à laquelle je ne peux malheureusement que difficilement résister.
C’est ainsi que je m’étais retrouvé avec cet homme mesurant dix bons centimètres de plus que moi sur le dos. J’avais essayé de le porter comme dans les films, mais je m’étais vite rendu compte que si c’était “comme” dans les films, c’était bien pour une bonne raison. Je n’avais pas eu d’autres choix que de le traîner sur une bonne partie du trajet.
— Si tes chaussures sont trop abîmées, je t'en rachèterai une paire.
First me regarde un peu surpris quand je prends soudainement la parole, alors que je suis resté assez silencieux depuis le début du repas. Il m’observe sans comprendre ce que je dis, la cuillère pleine de soupe à moitié levée. Il la repose lentement dans son bol, tourne la tête vers l’entrée et il faut un moment avant que ses yeux ne s’illuminent quand il comprend et qu’il ne secoue vivement les mains devant moi pour me montrer que ce n’est pas la peine.
— Tu m’as empêché de finir la nuit dehors ivre mort, c’est plutôt moi qui t’en dois une.
Il me fait un sourire éclatant, qui sans que je ne m’en rende compte, fait que mes lèvres s’étirent d'elles-mêmes devant ce spectacle. Je ne sais pas s’il se rend compte de la beauté qui illumine son visage quand il sourit, mais il doit faire des ravages à l’université.
— Moi, j'ai essayé de tenir tes pieds, mais ils sont trop grands et lourds.
On éclate de rire en même temps quand Dao qui est restée silencieuse un long moment revient dans la partie. First se penche et sans hésiter, il lui caresse vivement les cheveux.
— Tu as fait de ton mieux pour aider ton papa, j'en suis sûr.
Ma fille s'illumine et je n’interviens pas, les observant interagir l’un avec l’autre. First semble à l’aise et Dao qui pourtant ne se laisse pas approcher facilement par des inconnus éclate de rire en repoussant la grande main. Les craintes qui m’ont laissé éveillé toute la nuit s'effacent lentement et les muscles de mon dos se détendent petit à petit.
— Je ne bois pas souvent tu sais et… mes camarades de classe en ont profité.
Je suis surpris quand il reprend la parole pour m’expliquer pourquoi il était dans cet état hier soir. Il ne me doit absolument rien et jamais je ne lui aurais posé de question, cependant, je suis soulagé de savoir que ce n’est pas une habitude pour lui, mais plutôt un incident de parcours.
Je note également qu’il ne me parle pas de ses amis de la faculté, mais de ses camarades de classe, comme s’il y avait une distance entre eux. Cette fois, il n’ose pas me regarder, il reste fixé sur sa cuillère qui plonge dans son bol à intervalle régulier.
Je peux le dire, je me sens curieux à ce sujet, maintenant qu’il l’a abordé. Malgré tout, je n’insiste pas, je ne pose aucune question et je me dis que s’il voulait m’en parler, alors il le ferait. Après tout, je serais mal placé pour le faire, alors que je déteste les gens qui fouillent dans ma vie et se montrent trop curieux.
Je décide d’aiguiller la conversation vers un sujet qui me semble bien plus neutre et qui selon moi devrait être plus simple.
— Tu suis actuellement quel cursus ?
— Celui de journalisme à l’université Thammasat. J'ai fini un premier cycle, mais mes parents ont voulu que je me spécialise.
Mes yeux s’illuminent quand il parle de ses études. Moi, la question ne s’est pas du tout posée, car avec la venue de Dao, j’ai dû chercher à devenir indépendant afin de pouvoir subvenir à ses besoins. J’avais des rêves, un métier que je m’imaginais faire plus tard et un tracé de vie qui a été subitement effacé.
Si aujourd’hui, je ne regrette rien, j’évite tout de même d’y penser. J’essaie de ne pas me laisser envahir par les regrets d’une vie imaginaire. Alors, forcément, quand j’ai à côté de moi une personne qui étudie pour un jour pouvoir faire un métier passionnant comme le journalisme, je sens une montagne de questions me brûler les lèvres.
Elles me brûlent, mais je n’en pose aucune, car lui à soudain l’air complètement éteint, comme si j’avais appuyé sur un bouton. Je me contente alors de l’observer du coin de l'œil alors qu’il reprend sa soupe et que le silence retombe dans la cuisine.
Je ne suis pas gêné par ça, j’ai toujours aimé les matins calmes et tranquilles comme celui-ci, surtout quand tous les matins de la semaine ont été une course contre la montre pour arriver à l’heure au travail ou à l'école.
Sans réfléchir, je serre de l'eau à Dao puis à First qui me remercie d'un grand sourire et ma petite fille qui avait été calme et silencieuse se met à pouffer.
— Qu'est ce qu'il y a ma puce ?
Je suis curieux de savoir quel genre d'idée fait rosir ses joues. On l'observe tous les deux, mais il lui faut un moment pour se calmer et réussir à parler.
— On dirait une famille. Phi Zombie tu veux bien être l'amoureux de mon papa ?
J'entrouve la bouche me demandant si j'ai bien entendu ce qu'elle vient de me dire, mais la réaction de First qui s'étouffe avec la gorgée d'eau qu'il était en train de boire, me dit que je ne me trompe pas.
— Dao !
Elle se tourne vers moi, l'image même de l'innocence. Ses grands yeux ouverts interrogateurs me fixent comme si elle ne comprenait pas pourquoi je me suis exclamé de la sorte. Sans m'en rendre compte, je tapote le dos de First pour l'aider à reprendre son souffle alors qu'il tousse fortement et les yeux de Dao s’illuminent.
— Quoi ? Je dis la vérité, comme tu me l’as toujours appris…
Elle assène le coup de grâce sans aucune pitié pour son père. First reprend difficilement son souffle et elle continue de me regarder la tête légèrement penchée sur le côté, comme si elle me mettait au défi de la contredire. Ma fille est beaucoup trop intelligente pour mon propre bien.
— Dao, tu ne peux pas dire ça aux gens que tu viens de rencontrer, même si… tu le penses.
J’essaie de trouver une parade pour lui faire comprendre que non, elle ne doit pas mentir, mais que tout n’est pas à dire. Un concept un peu abstrait pour une petite fille de six ans. First réussit enfin à reprendre son souffle, il est rouge comme une pivoine et semble extrêmement mal à l’aise. Il me jette de petits coups d'œil furtif avant de rapidement détourner le regard.
— Ce n’est rien, ne t’inquiète pas.
Il se dépêche de me rassurer, faisant un sourire légèrement forcé avant de reprendre sa cuillère et de continuer à manger. Cette fois-ci le silence est beaucoup moins agréable, je lance un regard d’avertissement à Dao, lui faisant comprendre qu’elle pourrait avoir des problèmes si jamais, elle disait encore quelque chose de déplacé.
Elle se renfrogne, visiblement insatisfaite de la tournure des évènements, mais finit son repas dans le calme. First lave rapidement la vaisselle, ne voulant pas être malpoli j’imagine, mais il est maintenant très distant, un inconnu qui je le pense maintenant le restera. C’est dommage, j’avais l’impression que cette histoire aurait pu m’amener un nouvel ami.
Je soupire tout en rassemblant les affaires de Dao pour les ramener dans sa chambre où elle s’est enfermée en continuant de bouder quand l’eau se coupe. Je me retourne, l’observe en train de s’essuyer les mains et je sais ce qu’il va dire avant même qu’il n’ouvre la bouche.
— Je vais récupérer mes affaires et y aller. J’ai plusieurs dossiers importants à rendre lundi.
Il frotte nerveusement les mains sur ses cuisses et sans attendre, il se précipite dans ma chambre, y récupère ses affaires et se dirige dans l’entrée en un temps record. Il met ses chaussures et a déjà la main sur la poignée de porte alors que je suis toujours immobile.
— Merci de ne pas m’avoir laissé dehors… et pour le petit-déjeuner.
— Hmm, ce n’est rien.
On s’observe une seconde et il semble sur le point d'ajouter quelque chose, mais il se reprend rapidement. Il s’enfuit et laisse la porte claquer derrière lui, me laissant seul dans le salon. Presque aussitôt Dao sort de sa chambre, alertée par le bruit.
— Il est parti à cause de moi ?
Je soupire quand elle me questionne d’une voix triste avant de m’approcher d’elle et de m’accroupir pour être à sa hauteur. Elle n’hésite pas une seconde à se précipiter dans mes bras, me serrant contre elle de toutes ses forces.
— Je suis désolée papa, je ne voulais pas le faire partir.
— Je sais ma puce, mais pourquoi est-ce que tu as dis ça ?
Je lui caresse lentement les cheveux pour la réconforter. Elle est intelligente, elle comprend parfois des choses bien trop vite et facilement, mais elle reste une petite fille de six ans. Elle ne sait pas comprendre le monde avec ses finesses et ses règles.
— J’étais juste contente que l’on soit tous les trois. Il est gentil et puis j’aime bien quand il sourit.
Ses raisons sont douces et innocentes, c’est vrai que je me suis fait la même réflexion. First a un sourire qui illumine la pièce, mais ce n’était absolument pas le moment de faire ce genre de déclaration et elle doit le comprendre et l’apprendre.
— Je sais que je t’ai appris qu’il ne fallait pas mentir, mais tu sais, il faut aussi apprendre quand dire certaines vérités pour ne pas gêner les gens. Tu comprends ?
Je parle lentement, essayant de trouver les mots les plus simples pour lui expliquer, mais elle secoue énergiquement la tête. Evidemment qu’elle ne comprend pas encore vraiment, c’est un concept difficile même pour les adultes. Pourtant, je n’ai aucun doute sur le fait qu’elle sera maintenant plus prudente quand elle parlera aux gens.
— C’est pas grave, tu auras le temps en grandissant. Mais, tu dois faire attention, d’accord ?
— Promis papa.
Elle dépose un gros bisous sonore sur ma joue avant de quitter mon étreinte pour courir dans sa chambre. Son visage s’est détendu et elle a déjà oublié la tristesse qui lui semblait insurmontable il y a quelques minutes. J’ai un petit rire avant de me relever, prendre ses affaires et la rejoindre dans sa chambre où elle s’applique méticuleusement à sortir chacun de ses jouets.
Ce n'est que bien plus tard que le calme de la maison est de nouveau troublé quand quelqu’un frappe à la porte. J’ai un sourire en allant ouvrir car je sais déjà qui se trouve derrière, la seule personne qui vient me voir le samedi, Tay, mon meilleur ami.
— Salut Khao !
Il m’offre une accolade forte et j’ai un petit rire en lui rendant maladroitement comme toujours. Ensuite il rentre sans attendre mon invitation, mais depuis le temps, il n’en a même pas besoin. Dao se précipite vers nous et Tay l’attrape au vol et la cale sur sa taille avant de la couvrir de bisous ce qui la fait éclater de rire.
— Tonton Tay… arrête… ça chatouiiiiiillle !!!
Elle gigote dans tous les sens, jusqu’à ce que Tay se redresse avec un grand sourire, avant de se tourner vers moi qui referme tranquillement la porte.
— Tu as passé une bonne semaine, Phi Tay ?
Il ne vient que le week-end car il travaille pour une grande entreprise et ses horaires sont parfois dingues. Il a quelques années de plus que moi, mais il a toujours été comme un frère, j’ai toujours pu compter sur lui et j’essaye au mieux de le rembourser pour tout ce qu’il m’a donné en me prenant sous son aile au moment où j’en avais le plus besoin.
— Mon patron a été infernal toute la semaine, j’ai bien cru que j’allais l’étrangler s’il prononçait encore une fois les mots ‘heures supplémentaires'.
Il éclate de rire et une fois encore, j’ai du mal à comprendre pourquoi sa famille veut tellement qu’il s’épuise dans cette entreprise, il ne semble pas vraiment s’y épanouir. Je n’ai jamais trop osé lui poser la question, c’est bête, je sais, mais je ne veux pas qu’il se méprenne sur ce que je pense, je ne veux pas risquer qu’il se fâche et s’éloigne.
— Tu aurais dû rester chez toi et te reposer alors.
Je le vois bien qu’il est fatigué, mais je lui parle sans vraiment de conviction car déjà ses yeux s’agrandissent et il prend un air outré en bouchant l’oreille de Dao.
— Ne dis pas ce genre de chose, après Dao va penser que je ne veux pas la voir.
J’ai un petit rire, Tay adore ma fille, après tout, elle a vécu les premières années de sa vie chez lui, alors c’est normal. Je sais que les premiers mois après que l’on soit parti, ont été durs pour elle et lui car ils avaient tous les deux un rituel chaque jour quand Tay rentrait de l’université ou bien quand il a commencé à travailler.
— D’accord, d’accord, je n’ai rien dit. Tu veux aller où ?
— J’ai trouvé un fabuleux salon de thé. On doit y être pour 16h.
Je lève les yeux au ciel alors que Dao pousse des exclamations de joie, Tay la gâte beaucoup trop, car chaque samedi, il trouve un endroit où on pourra passer du temps et qui fera forcément plaisir à la petite. Elle se tortille pour quitter les bras de son oncle puis se précipite dans sa chambre et là, il ne lui faut qu’une poignée de minute pour être prête à partir.
Pendant tout le trajet, elle tente d’en savoir plus sur ce fameux salon de thé, mais Tay reste bouche cousue et moi je profite simplement du spectacle qui est de les voir interagir tous les deux. Parfois, je me dis qu’il ressemble plus à un frère et une sœur se disputant qu'à une oncle et une nièce. En tout cas, ça me rassure, car je sais que si quelque chose venait à m'arriver, alors Dao ne serait pas seule, elle serait entourée de deux personnes qui l’aime plus que tout.
— Papaaaa… Tonton, y veut rien me dire…
Et voilà, elle perd patience et s'énerve. En me retournant, je vois qu’elle boude, les bras croisés, elle fixe Tay comme si cela allait le forcer à lui révéler le grand secret. Je lui fais un petit sourire avant de me retourner pour jeter un coup d'œil à notre chauffeur.
— Ma puce, tu penses que si toi tu n’y arrives pas, moi j’y arriverais ?
— Hmmm non, il y a peu de chance.
Tay éclate de rire à la répartie de Dao et moi, je reste la bouche entrouverte ne sachant pas si je dois rire, pleurer, m’énerver ou bien les trois à la fois. Heureusement, celui qui n’arrive plus à stopper son hilarité se gare et on observe la boutique qui se trouve juste devant nous.
— C’est trooooop beauuuu….
Des étoiles pleuvent des yeux de Dao qui se détache sans quitter la devanture des yeux et je me dépêche de faire de même car elle n'attend pas pour sortir de la voiture. Tay nous rejoint tout aussi vite avec un petit sourire satisfait sur les lèvres.
— On peut dire que tu as frappé fort cette fois.
Grâce à lui, on en a visité des endroits insolites, parfois un peu bizarre, mais là, il s’est surpassé et il ne faut qu’une dizaine de minutes pour que l’on se retrouve assis tous les trois à une table entouré d’un décor féérique dans ce salon de thé s’inspirant des grands contes.
Dao contemple la carte avec émerveillement se demandant sûrement comment faire pour que l’on accepte de commander la dizaine de desserts qui lui donne l’eau à la bouche. En attendant, Tay et moi discutons tranquillement de nos semaines respectives.
— Pourquoi tu as refusé les avances de ta collègue ?
— Shhh !
Je lui ai expliqué à demi-mot comment Nong Som m’avait dragué la veille et la manière dont j’avais répondu. Pourquoi se sent-il obligé de dire les choses de manière si claire juste à côté de Dao ? Je lui lance un regard noir, mais il ne semble pas du tout impressioné.
— Parce que c’est Phi First qui sera l’amoureux de papa.
Mon souffle se coupe alors que, sans quitter le menu, Dao remet les pieds dans le plat. Aussitôt Tay se redresse et me regarde droit dans les yeux attendant que je m’explique sur qui est ce mystérieux First.
— Dao, qu’est-ce que je t’ai dis ce matin ?
— Non, non, non. Ne t’en prends pas à ma douce nièce. Qui est Phi First ?
J’ai tenté de noyer le poisson en rappelant à ma fille la conversation que l’on a eue plus tôt dans la journée, mais c’était sans compter sur Tay. Il passe son bras autour des épaules de Dao comme pour la protéger et insiste pour découvrir la vérité. Et si Dao avait commencé par rougir et avoir un air désolé sur le visage, il est vite oublié et elle a un petit sourire, fière d’obtenir du soutien.
— C’est juste quelqu’un que j’ai aidé et…
— Il était malade et papa l’a porté jusqu’à chez nous sur son dos. Ce matin, on a pris le petit-déjeuner tous les trois et tu verrais tonton, il a un sourire qui monte jusque-là.
Elle indique ses yeux tout en parlant de manière exaltée de notre inconnu de la veille. Tay me regarde dans les yeux et j’y décèle deux émotions bien distinctes, l’étonnement de savoir que j’ai laissé un inconnu dormir chez moi et puis de la curiosité aussi par rapport aux paroles de Dao.
— Il est reparti chez lui et je ne pense pas que l’on se revoit un jour.
Je suis désolé de briser leur rêve un peu étrange à tous les deux, mais je ne veux pas qu’ils s’imaginent quoi que ce soit. Et même si j’ai apprécié la compagnie de First, il n’a fait que passer dans nos vies et ne reviendra jamais.
C’est grâce à cette conversation et parce que je voulais détourner son attention que Dao réussit à me faire commander cinq desserts différents que l’on s’est tous les trois partagés tout en discutant de tout, de rien et surtout plus de ma vie amoureuse.
Plusieurs heures plus tard, Tay se gare devant chez moi, le retour s’est fait dans le calme, mais peut-être parce que la balade que l’on a fait pour digérer tout le sucre que l’on a ingurgité a épuisé Dao qui dort profondément à l’arrière.
Tay semblait plongé dans ses pensées et je n’ai pas voulu le déranger. Je me suis surpris à repenser à First à plusieurs reprises, me demandant ce qu’il faisait, s’il n’était pas trop fatigué et s’il arrivait à travailler. Quand Tay s’éclaircit soudain la gorge, je sursaute, surpris d’être encore parti vers ces questions-là.
— Tu sais Khao, même si ce n’est pas ce Phi First ou cette Nong Som. Tu as le droit d’être heureux et de ne pas juste être le père de Dao. Je pense qu’elle serait heureuse de savoir que tu n’es pas seul.
Si au début je souris quand il m'appelle encore Phi First alors qu’il a mon âge, je perd vite mon sourire quand il continue de parler. Je me suis oublié toute ces années, ne voulant pas revivre la souffrance que j’ai vécu avec la mère de Dao.
— Je ne veux pas que…
— Dao ne souffrira pas, je suis sûr que tu peux rencontrer des gens, sans qu’elle ne soit impactée. Je ne te dis pas de te marier et de faire ta vie avec la première personne venue. Tu as 24 ans Khao, même si tu as un enfant, tu dois profiter de la vie.
— Je sais…
Je le sais, pourtant, je n’arrive pas à le faire, je prends toujours Dao en compte et elle finit toujours par peser plus lourd dans la balance de ma vie.
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Commentaires
Dao me fait beaucoup rire, elle est trop mignone.
Maintenant Khao à l'autorisation de Dao en tout cas pour être avec First...... et c'est vrai que son sourire est magnifique......
J'espère qu'ils se reverront rapidement, en tout cas First à leur adresse.....
Merci pour ce chapitre
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La vérité sort toujours de la bouche des enfants. (^◡^)
Dao a sûrement des dons de voyances XD
Merci pour ce nouveau chapitre !