• Chapitre 23

    Chapitre 23
    L'amour fou

    Gongsun se réveilla, encore étourdi, et réalisa qu'il était dans son lit. Le soleil brillait à travers les rideaux occultants, illuminant toute la pièce. 

    Il regarda le réveil à côté de son lit, il était 9 heures.

    Il se rappela ce qui s'était passé hier...

    Secouant sa tête encore groggy, Gongsun sortit de son lit et se rendit dans le salon. Il fit un rapide tour d'horizon et constata que Bai Jintang était parti. 

    Sur la table basse, il y avait une bouteille de vin rouge Bordeaux '86 avec une note en dessous.

    Le vin est pour toi. J'ai d'autres affaires à régler, alors je suis parti en premier. Yutang et les autres passeront chez toi demain matin. N'oublie pas de rester à leurs côtés pendant toute la journée ! Demande également à Yutang de vérifier la cinquième unité au treizième étage de l'immeuble en face du tien.

    – Bai Jintang

    Gongsun pouvait sentir sa colère monter rien qu'en se rappelant ce qui s'était passé hier, mais en voyant la bouteille de Bordeaux 1986... Il oublia.

    Il se rendit dans la salle de bains et ouvrit le robinet. Mais lorsqu'il vit son reflet dans le miroir, Gongsun se figea.

    Pourquoi portait-il son pyjama ?

    Aux dernières nouvelles, il s'était endormi sans se changer. Il avait un mauvais pressentiment !

    Il déboutonna sa chemise pour découvrir des marques rouges imprimées sur sa peau blanche comme neige, remontant tout le long de son cou. Ça avait l'air étrangement sensuel...

    Les marques rouges s'étendaient jusqu'à son abdomen. En baissant un peu l'ourlet de son pantalon, il découvrit plusieurs grosses lettres rouges écrites sur son ventre plat avec un marqueur à huile et on pouvait lire :

    Bai Jintang était ici. Le droit de gérer cette zone appartient exclusivement à Bai Jintang. Les autres inconnus doivent dégager.

    Ps : quelle superbe silhouette !

    — Ce salaud ! cria Gongsun en jetant sa serviette sur le sol, outré. Éhonté ! Vicieux ! Bâtard…

    Il essaya de laver les mots en maudissant et jurant... mais l'encre à base d'huile ne pouvait tout simplement pas être lavée !

    Ding dong... Ding Dong...

    En entendant la sonnette, Gongsun se dépêcha de mettre la serviette de côté et de boutonner ses vêtements. Ce devait être Bai Yutang et sa bande. 

    Il se précipita vers la porte en préparant sa vengeance contre Bai Jintang. Il allait définitivement donner à cet homme un aperçu de l'enfer !!

    Il fut stupéfait par ce qui se trouvait devant la porte.

    L'homme avait l'air plutôt fatigué. Ses cheveux étaient en désordre et sa barbe légère lui donnait l'air négligé. Il était toujours en blouse blanche et son expression était sinistre en plus de ses profondes cernes. 

    — Tu... pourquoi ?

    Gongsun était un peu surpris de la visite soudaine de l'homme qui se tenait devant lui. 

    Cet homme fixa simplement Gongsun et sourit, avant de dire : 

    — Je voulais te voir.

    Sa voix était rauque, comme si quelque chose avait été déchiré.

    Gongsun regarda fixement l'homme en face de lui et un frisson lui parcourut l'échine. Il essaya immédiatement de fermer la porte, mais la personne la poussa pour l'ouvrir. 

    Gongsun ne le vit pas venir et tomba en arrière sous l'impact. Il essaya d'amortir sa chute avec sa main, mais son poids finit par lui faire une entorse au poignet. 

    Cette personne était déjà entrée par la porte. Elle sortit de sa poche un morceau de tissu blanc et se rapprocha de Gongsun. 

    — Pourquoi ? demanda Gongsun en se dépêchant de reculer, mais son pied resta coincé. 

    — Non…

    Gongsun essaya de se relever, mais la personne se jeta sur lui avec un sourire et pressa le tissu sur son visage.

    — Hmm... Hmmm…

    La lutte de Gongsun s'affaiblissait progressivement alors que ses membres perdaient leur force. Sa conscience s'éteignait lentement et tout ce qu'il pouvait voir était le sourire effrayant de cette personne avant de succomber complètement à l'obscurité.

    Pourquoi ? Chen Jing...

    Chen Jing relâcha doucement sa prise. Gongsun s'était évanoui. En tremblant, il toucha la joue de Gongsun et se mit à rire.

    — Ha... ha... J'ai dit que tu étais à moi... tu es à moi...

    Il souleva Gongsun et partit.

     

    Bai Yutang et Zhan Zhao s'étaient couchés tard dans la nuit à cause de l'histoire avec Zhao Jue et maintenant ils furent brutalement réveillés par une sonnerie de téléphone. Bai Yutang décrocha et vit que l'appelant était Gongsun. Il était confus.

    — Allô ?

    — Hein ? Je suis presque sûr d'avoir appelé le téléphone de Xiao Zhao, pourquoi c'est toi qui décroches ? Est-ce que c'est parce que Xiao Zhao dort à côté de toi en ce moment ? Aiya ! Félicitations à Yutang ! Comme prévu, s'il y a une volonté, il y a un moyen ! Tant que tu persévères, tes efforts porteront leurs fruits !! 

    — ...

    Il fallut à Bai Yutang dix secondes entières pour comprendre ce qu'il venait d'entendre.

    — Da Ge ?? Pourquoi tu utilises le téléphone de Gongsun ?

    — Parce que je suis chez lui. Je me suis retrouvé à la rue après avoir été abandonné par un certain frère sans cœur, alors j'ai dû chercher refuge quelque part.

    — ...

    Bai Yutang ne savait pas quoi dire et vérifia le réveil près du lit – 8h30.

    — Alors tu m'as réveillé tôt le matin juste pour te plaindre ?

    Bai Yutang bâilla en sortant du lit. 

    — Viens chez Gongsun maintenant.

    — Pourquoi ? demanda Bai Yutang, perplexe.

    — Tu le sauras une fois arrivé. Il pourrait avoir des problèmes.

    — Quoi ? s’exclama Bai Yutang sous le choc.Quel genre de problème pourrait avoir Gongsun ?

    — Arrête de blablater et dépêche-toi de descendre ! Je dois y aller, c'est tout.

    — Allô ? Ge ! Hé !!!

    Bai Jintang avait déjà raccroché.

    — Qu'est-ce qui ne va pas ?

    Zhan Zhao fut réveillé par le vacarme que faisait Bai Yutang. 

    Avec l'excuse de "protéger" Zhan Zhao, Bai Yutang avait réussi à s'installer dans la Tanière du Chat. Et après une nuit entière de cajoleries et de harcèlements incessants, il avait enfin réussi à concrétiser l'idée de "dormir dans le même lit" que Cat...

    Zhan Zhao se leva, somnolent, s'accrochant toujours à l'édredon et demanda : 

    — Que s'est-il passé ? Pourquoi tu es si nerveux ?

    Soudain, il y eut du mouvement sous la couette et la petite tête poilue de Ruben apparut. Il se blottit contre Zhan Zhao et le calina en miaulant joyeusement. 

    Bai Yutang frappa le téléphone contre son menton avant de dire soudainement : 

    — Cat ! Lève-toi !

    ......

    Ils se précipitèrent vers la maison de Gongsun.

    — Ton frère n'a pas dit ce qui se passait ? demanda Zhan Zhao à Bai Yutang alors qu'ils entraient dans l'ascenseur. 

    — Non, il a juste dit que Gongsun avait des problèmes.

    Lorsque l'ascenseur arriva au onzième étage, les deux hommes furent choqués par la vue qui les accueillit. La porte de la maison de Gongsun était grande ouverte. 

    Ils échangèrent un regard et se précipitèrent à l'intérieur.

    La maison était bien rangée, à l'exception de l'entrée, notamment les empreintes de chaussures sur le sol et un tissu blanc...

    — Gongsun ?!

    Bai Yutang vérifia chaque pièce, mais il n'était nulle part. 

    — Yutang, regarde !

    Zhan Zhao ramassa la note sur la table basse et la passa à Bai Yutang. Après avoir jeté un rapide coup d'œil à la note, la tête de Bai Yutang se leva immédiatement pour regarder le bâtiment d'en face et jura : 

    — Merde !

    Il tourna ensuite les talons et sortit en courant. Zhan Zhao le suivait de près.

     

    — Qui vit dans la cinquième unité au treizième étage ?

    Bai Yutang attrapa l'agent de sécurité et le questionna dès qu'il entra dans le hall du bâtiment. 

    — Ah... Qu'est-ce que vous essayez de faire ?

    Zhan Zhao s'empressa de sortir sa carte d'identification et dit : 

    — Nous sommes de la police.

    — Euh... C'est vide... Personne n'y habite, répondit l'agent de sécurité d'une voix tremblante.

    — Les clés ! demanda Bai Yutang avec une expression interdite et le garde de sécurité les lui tendit immédiatement.

    Les deux hommes se dirigèrent rapidement vers le treizième étage. Bai Yutang sortit son arme tandis que Zhan Zhao inséra la clé. Zhan Zhao s'esquiva au moment où il tourna la poignée et Bai Yutang ouvrit la porte d'un coup de pied. 

    La pièce était vide depuis longtemps, mais leurs yeux s'écarquillèrent et leurs bouches restèrent bouche bée devant la scène qui se déroulait dans la pièce. 

    La pièce n'avait pas été rénovée et n'était pas meublée. Devant les larges baies vitrées se trouvaient un télescope à grande puissance et plusieurs caméras. Le sol était un véritable fouillis, jonché d'objets cassés et de photos déchirées. Et les murs. Les murs étaient couverts de photos de Gongsun, toutes prises en secret : Gongsun regardant la télévision sur le canapé, se séchant les cheveux après la douche, attachant une cravate, téléphonant...

    Bai Yutang faisait les cent pas sur place, s'arrachant presque les cheveux. Pourquoi n'était-il pas arrivé plus vite !

    Zhan Zhao examina les photos avant de déclarer soudainement : 

    — Je sais qui c'est...

    — Quoi ? s’exclama Bai Yutang qui sursauta presque. Qui ?

    — Celui du salon funéraire !

    En entendant ces mots, Bai Yutang se mit instantanément à courir, entraînant Zhan Zhao avec lui tout en passant un appel.

    — Wang Chao, prends quelques gars avec toi et dirigez-vous vers le salon funéraire. Vous devez arrêter un maquilleur appelé Chen Jing. Il a kidnappé Gongsun ! Au pas de course !

    Sautant dans sa voiture, Bai Yutang alluma les gyrophares et appuya sur l'accélérateur, fonçant vers le funérarium. 

    Une fois sur la route, Bai Yutang demanda enfin à Zhan Zhao :

    — Comment as-tu su que c'était Chen Jing ?

    — Peut-être qu'on s'est fait avoir dès le début.

    — Qu'est-ce que tu veux dire ? demanda Bai Yutang en dépassant la voiture devant lui et en grommelant. Si seulement on avait un avion !

    Zhan Zhao s'accrocha fermement à la poignée de la porte et répondit :

    — Les photos, la façon dont elles ont été prises, la composition et l'éclairage... tout me semblait étrangement familier, comme si je les avais déjà vues quelque part !

    Bai Yutang resta silencieux un moment avant de parler.

    — Chen Jing transmettait les photos des cadavres à Gongsun.

    Zhan Zhao acquiesça. 

    — Toutes les personnes ont été marquées post mortem. Que ce soit à l'hôpital ou au funérarium, la personne ayant facilement accès aux corps...

    — Le maquilleur ! s’écria Bai Yutang fronçant les sourcils. C'est lui qui a rassemblé toutes ces affaires sans lien entre elles pour créer l'impression d'une affaire de meurtres en série.

    — C'est vrai !!! affirma Zhan Zhao. C'est parce qu'il se trouve que c'est lié à l'affaire de Wu Hao que nous avons élargi l'affaire.

    — Il a tué Wu Hao, dit Bai Yutang en accélérant. L'apparence de Chen Jing correspond parfaitement aux descriptions données par les prisonniers !

    Zhan Zhao poursuivit en secouant la tête.

    — Son comportement indique une paranoïa. Quelque chose a dû le faire réagir pour qu'il agisse de la sorte.

    — Ce doit être mon frère.

    — Mmmm... Avec sa mysophobie, il ne permettrait jamais à quelqu'un d'autre de poser ses mains sur ses objets préférés... Comme ton frère a dormi chez Gongsun, ça a dû le déclencher.

    — Gongsun est-il en danger ? demanda Bai Yutang à Zhan Zhao.

    Après une courte pause, Zhan Zhao répondit :

    — D'après son comportement, il est probable qu'il tue Gongsun...

    — Quoi ? Il ne l'aime pas ?

    — Tu n'as pas vu ces photos ? C'est une personne possessive ou très autoritaire qui ne tolère aucune résistance. Quel genre de personne est absolument obéissante et ne résistera jamais ?

    Après avoir écouté l'explication de Zhan Zhao, Bai Yutang répondit avec désespoir. 

    — ... Un mort...

     

    Dans une pièce sombre et lugubre, sur le sol dur et froid, Gongsun était allongé en pyjama. Le froid venant du sol fit rapidement disparaître l'effet anesthésiant. 

    Il ouvrit lentement les yeux et un plafond recouvert d'une épaisse couche de crasse se refléta dans son regard. Une lampe brillait faiblement à côté de lui. 

    — Tu es réveillé ?

    Une voix rauque provenait du côté de son oreille. Gongsun tourna la tête pour voir Chen Jing agenouillé à côté de lui, le regardant fixement dans les yeux. À cause de l'anesthésie, les mains et les pieds de Gongsun semblaient incroyablement lourds et il ne pouvait pas bouger. 

    — Pourquoi...? marmonna Gongsun comme s'il se parlait à lui-même.

    — Ha ha... rit Chen Jing se moquant de lui-même. Bien sûr que tu ne sais pas pourquoi, tu ne m'as jamais accordé plus d'un regard...

    Après s'être tu pendant un moment, Gongsun demanda : 

    — Tu as aussi falsifié les affaires ?

    — C'est vrai ! dit Chen Jing en tendant la main pour caresser le cou fin de Gongsun. C'était juste pour que tu me remarques, mais je ne pensais pas que vous alliez vraiment monter un dossier.

    — Ri... Ridicule, tu as tué des gens juste pour ça ?

    — Ridicule ? Tu penses que c'est ridicule ?! s’agita soudain Chen Jing. Tu sais à quel point je t'aime ?!

    Il se leva avec agacement et commença à faire les cent pas sur place.

    — Je... Depuis notre première rencontre... Je... Comment oses-tu dire que c'est ridicule ?

    Puis, il s'arrêta et regarda Gongsun avec un air dangereux dans les yeux. 

    — C'est à cause de cet homme ?

    Gongsun fronça les sourcils.

    — Tu penses que le monde entier est aussi tordu que toi ?

    — …

    Après avoir entendu les mots de Gongsun, Chen Jing plissa lentement les yeux avant de se mettre à sourire en s'accroupissant pour lui enlever le pyjama. 

    ...! ...

    Gongsun tremblait et regardait les actions de Chen Jing avec horreur. 

    — Je te l'ai déjà dit, tu es à moi, à moi…

    En disant cela, il tira légèrement sur le pantalon de Gongsun. 

    — Non... arrête…

    Gongsun lutta anxieusement pour s'échapper, mais malheureusement, il n'avait aucun contrôle sur son corps qui était encore sous l'effet de l'anesthésie. 

    — N'aie pas peur... je…

    Chen Jing demeura momentanément stupéfait à cause des deux lignes rouges de mots sur l'abdomen de Gongsun : 

    Bai Jintang était ici. Le droit de gérer cette zone appartient exclusivement à Bai Jintang. Les autres inconnus doivent dégager.

    Ps : quelle superbe silhouette !

    Chen Jing commença à voir rouge et sa respiration s'accéléra. Son corps se mit à trembler comme s'il était incapable de contenir toute la rage qui déferlait en lui.

    À ce moment-là, on put entendre un ricanement derrière lui tandis qu'une voix qui ne contenait aucune chaleur retentit.

    — Tu ne sais pas lire ? Comment peux-tu toucher les affaires des autres ?

    Chen Jing n'avait même pas eu le temps de se retourner qu'une douleur atroce lui traversait les épaules. Son omoplate avait été écrasée par la personne qui se tenait derrière lui.

    — AAaaaaAaah !

    Un cri perçant retentit dans la pièce. Jetant Chen Jing derrière lui, il ordonna aux personnes restées dans l'ombre.

    — Mettez-le en pièces ! Mais ne le tuez pas.

    — Oui !, répondirent deux voix pratiquement identiques, froides jusqu'à la moelle. 

    Chen Jing fut traîné dans l'obscurité et ce qui suivit fut une série de cris misérables. Relevant Gongsun du sol froid, il demanda en souriant.

    — Comment comptes-tu me rembourser maintenant que j'ai attrapé le pervers pour toi ?

     

    Le temps que Bai Yutang et Zhan Zhao se précipitent vers le funérarium, les autres membres du S.C.I. sortaient eux aussi de leurs voitures. 

    Ils firent irruption dans le salon funéraire et fouillèrent partout, mais aucune trace de Gongsun et Chen Jing. 

    Au moment où ils paniquaient, la porte de la salle de crémation s'ouvrit. Bai Jintang en sortit avec Gongsun dans les bras, suivi de deux hommes à l'allure identique et aux vêtements similaires, traînant un Chen Jing à moitié mort.




  • Commentaires

    1
    Lundi 19 Décembre 2022 à 10:00

    mdr, j'aime beaucoup le personnage de Bai Jintang XD

    Merci pour ce nouveau chapitre !


    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :