• Chapitre 19 : Merci

    Chapitre 19

    Quand l’aiguille de l’horloge désigna dix-sept heures, les jeunes de première année rassemblèrent leurs affaires pour fuir les moustiques en quittant le porche pour le salon. Il poussèrent le canapé dans l’autre sens afin de faire de la place pour que tout le monde puisse s’installer. Certains lisaient des livres, d’autres firent une sieste et enfin une partie d’entre eux en profita pour jouer sur leurs téléphones.

    Pharm était dans ce dernier groupe, il venait de poser sa feuille de révision avant de prendre son téléphone et d’envoyer un SMS à la personne dont il venait de se séparer.

    — Hmm, qu’est-ce que tu fais ?

    Manaow essaya de jeter un coup d'œil furtif, mais elle fut frappée au visage par un gros coussin.

    — Cela fait moins de deux heures que vous vous êtes quittés. On devrait nous aussi s’envoyer des messages comme ça.

    Team s’installa de l’autre côté, en le regardant avec les yeux brillants jusqu’à ce que Pharm veuille lui mettre le doigt dans l'œil.

    — Je suis juste inquiet.

    Le jeune homme fronça les sourcils. Il tapa un message plusieurs fois avant de les supprimer pour finalement n’envoyer qu’un petit mot.

    — Qu’est-ce qui ne va pas ?

    Manaow saisit le bras de son ami, en voyant son visage anxieux, elle s’inquiéta pour l’autre personne. 

    — Ça va, c’est juste moi qui réfléchis probablement trop.

    Pharm se tourna pour lui faire un sourire et soupira, une main lui caressa doucement le bras.

    Il ne savait pas pourquoi il était si inquiet.

    #Ph@rm# : Courage !

     

    Dean sourit au message de son Nong. Il se doutait qu’il ne parlait pas de l’examen car lui aussi devait travailler dur. Le jeune homme essaya d’envoyer une réponse, mais il dût ranger son téléphone dans sa poche alors que la voiture tournait et passait la grille d’une maison. 

    Rien que de voir l’avant toit, tout son corps devint froid.

    Les yeux gris-vert s’écarquillèrent quand il fut inondé par quelques souvenirs. Bien qu’elle soit plus vieille et un peu changée, ce n’était pas très différent de l’originale.

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    — On est arrivés devant la maison.

    — Tu es sûr de vouloir aller rendre hommage aux anciens ?

    — Non… 

    In secoua la tête.

    — Alors… Bonne nuit.

    Il se pencha et embrassa doucement son front. In répondit avec un baiser sur le bout de son menton.

    — Rentre bien chez toi.

    La silhouette d’Intouch disparut dans une maison blanche en ciment à deux étages. Les fenêtres à persiennes bleu-vert étaient ouvertes pour ventiler toute la maison. Le toit était en pente avec des poutres de bois et des gouttes d’eau le long de l’avant-toit. Les détails complexes montraient clairement qu’il s’agissait d’une vieille maison qui avait été transmise de génération en génération.

    Belle… mais froide.

    Calme… mais pas accueillante pour les étrangers.

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    — Phi Dean.

    Le jeune homme fut légèrement surpris quand son frère et sa sœur le poussèrent à descendre de la voiture. Dean se contenta de sourire doucement alors que son inquiétude se réveillait. Les sentiments de Korn envers cette maison étaient assez intenses, d’une manière qui n’était pas très bonne.

    Devant la maison, une femme d’âge moyen se tenait debout pour les accueillir. Il supposa que c’était une employée de la maison. Elle salua Don et Del d’une manière familière, mais ne sembla pas très à l’aise quand elle rencontra le petit-fils aîné de la propriétaire. Ils suivirent tous les trois la gouvernante à l’intérieur. La décoration était simple, faite de petits objets. Une grande partie du mobilier et de la décoration était antique et en bois précieux. Dean regarda autour de lui avec curiosité jusqu’à ce qu’ils traversent un auvent à moitié lambrissé. La vue devant lui rendit la vision du jeune homme floue pendant un moment.

    Dans le salon extérieur, une silhouette élancée avec des lunettes était tranquillement assise en train de lire un livre. Les cheveux qui avaient été noirs et longs étaient maintenant blancs et coupés courts pour un entretien plus facile. Son visage était ridé par l’âge, mais il était évident qu’il ne devait pas dépasser les soixante ans. 

    — Grand-mère.

    Del se précipita vers elle pour l’étreindre. Grand-mère posa son livre, sous le choc, avant de sourire largement et d’embrasser affectueusement sa petite-fille. Elles s’embrassèrent sur les joues, jusqu’à ce que Don se dirige vers elles et les embrasse sur les joues avec envie.

    — Vous êtes venus me voir.

    — Il y a un invité spécial qui est venu te voir grand-mère.

    Don haussa les sourcils et fit un signe de tête vers la porte, obligeant grand-mère à se tourner et à regarder. 

    La grande silhouette bronzée s’immobilisa. Des yeux gris-vert le fixaient sans détourner le regard et son visage acéré semblait confus et hésitant, comme s’il ne savait pas quoi faire. Les yeux de la vieille dame s’écarquillèrent, elle leva la main pour lui dire d’approcher avant de se tourner pour regarder ses deux petits-enfants à côté d’elle. Don et Del souriaient largement et hochèrent la tête pour montrer à leur grand-mère que tout allait pour le mieux.

    Dean regarda la femme qu’il était venu voir, son coeur battait la chamade. Même s’il ne se souvenait pas clairement de son visage, ses yeux étaient familiers.

    Qui sait, comme dans…

    — Dean…

    La voix faible et tremblante de grand-mère retentit.

    — Dean… Dean, c’est bien ça ? appela la vieille femme à plusieurs reprises.

    Ses deux mains se tendirent vers l'aîné de ses petits-enfants, alors que son visage était mouillé de larmes. 

    Dean fit quelques pas pour la rejoindre. Il se pencha et serra étroitement la silhouette fragile, caressant son dos tremblant pour la réconforter.

    — Tu es venu voir grand-mère mon fils ?

    Les deux mains serrèrent et étreignirent son petit-fils alors qu’elle continuait de parler.

    — Tu m’as manqué, tu m’as tellement manqué.

    Elle s’éloigna afin de pouvoir caresser le visage de son petit-fils, qu’elle n’avait pas vu depuis plus de dix ans.

    — Tu as tellement grandi.

    Des sanglots se firent entendre dans sa voix et transpercèrent le cœur de ses petits-enfants.

    Dean serra fermement la mâchoire, réprimant le chagrin qui remplissait sa poitrine. Il s’éloigna, s’agenouilla par terre avant de longuement s’incliner aux pieds de sa grand-mère.

    — Je suis désolé… je suis désolé de ne pas être venu te voir.

    Le jeune homme posa la main sur sa cheville fine et la grand-mère sentit le coin de ses yeux lui brûler encore plus. Puis tout son calme fut brisé lorsque la main de grand-mère lui caressa doucement les cheveux. 

    — C’est bon, mon petit… c’est bon.

    Les larmes commencèrent à couler et tomber alors que la vieille femme touchait son petit-fils avec des mains tremblantes.

    Le salon était maintenant silencieux et on entendait seulement les sanglots. La propriétaire de la maison essuya ses larmes jusqu’à ce que le mouchoir soit tout humide. Elle continua de caresser doucement les cheveux de Dean alors que Del se tournait pour prendre Don dans ses bras en pleurant. Ce dernier ravala son chagrin et détourna la tête dans l’autre sens pour cacher ses yeux rouges.

    — Je comprends. Je ne suis pas en colère.

    Elle tendit la main pour essuyer les larmes qui se trouvaient au coin des yeux de Dean en lui souriant. Et cela fit trembler et souffrir le coeur de Korn

    Je suis désolé, je suis désolé, je suis désolé.

    Dean regarda sa grand-mère avec confusion. Qu’allait-il dire ? Qu'allait-il faire ? Allait-il à nouveau briser le coeur de cette femme ?

    Courage

    Le souvenir du message dans son téléphone flasha dans sa tête, avec le sourire éclatant de Pharm qui fit lentement fondre sa nervosité. 

    Ce n’est pas grave…

    — J’ai beaucoup de choses à te dire Grand-mère.

    Dean serra fermement la main de sa grand-mère.

    — J’ai aussi beaucoup de choses à te dire, répondit-elle avant de lui tapoter légèrement le dos de la main. Viens t’asseoir, fils. Prenons un verre et mangeons d'abord.

    Attendant que Dean se lève et s’assoie à côté d’elle, elle rit en essuyant son visage, imitée par ses petits-enfants. Tout le monde avait un peu honte de leur état disgracieux.

    Don et Del s’excusèrent et allèrent attendre dehors. Ils expliquèrent qu’aujourd’hui c’était le jour où leur aîné devait pleinement parler avec sa grand-mère, alors c’était plus simple de le faire en privé.

    Le visage de la soixantenaire était plein de sourires. Elle raconta beaucoup d’histoires au jeune homme. Des histoires de quand il était petit et qu’il venait la voir avant que sa deuxième grand-mère ne l’emmène et qu’elle ne le revoie plus jamais.

    — Je comprends pourquoi ta grand-mère n’aimait pas ta mère, dit-elle en caressant le visage de Dean. A l’époque, ta mère est tombée enceinte avant d’obtenir son diplôme d’études secondaires. ton arrière-grand-père était tellement furieux qu’il a faillit faire arrêter ton père par la police pour détournement de mineur.

    Dean fit une drôle de grimace. Il avait entendu grand-mère se disputer avec son père, disant que sa mère avait délibérément utilisé son corps pour le séduire, mais il n’y avait pas prêté attention et c’était la seule fois où il l’avait entendu dire du mal d’elle. 

    — Finalement, pour le bien des petits-enfants qui étaient nés, ils ont eu l’autorisation de se marier. Je suis contente car grand-mère aimait ses petits-enfants.

    Dean sourit légèrement. Il but un peu d’eau et se rendit compte que grand-mère avait parlé jusqu’à en être fatiguée. Soudain, il jeta un coup d'œil à la boîte en plastique qu’il transportait avec lui. Il la ramassa, l'ouvrit et la lui tendit.

    — Goûte.

    Le parfum des pétales de lotus et des feuilles de pandan se répandit. Grand-mère regarda les petits encas disposés dans la boîte et ses yeux s’écarquillèrent de surprise. Plus elle déballait le bonbon et plus son sourire s’agrandissait. 

    — Des Cha Mongkut, je n’en ai pas vu depuis longtemps. En plus, enveloppés dans des pétales de lotus comme ça, c’est plus rare.

    Elle toucha les pétales avec ses doigts. Toucher doucement les pétales de lotus fit remonter de vieux souvenirs qu’elle raconta à Dean.

    — Autrefois, je faisais ces encas. J’utilisais des pétales de lotus pour les envelopper comme ça. Une personne aimait ça.

    Elle ferma les yeux et pensa à son jeune et charmant petit frère.

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    — P’An je veux manger les collations enveloppées de pétales de lotus.

    — Oh, c’est tellement difficile.

    — Ça sent bon. J’aime ça.

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    Antika réfléchit un peu puis elle prit une collation et fut satisfaite du goût qu’elle n’avait pas retrouvé depuis longtemps. Plus que de la gourmandise, c’était le soin apporté par le pâtissier.

    — Où est-ce que tu l’as acheté, fils ? Le savoir-faire est très bon, c’est délicieux.

    Dean sourit et serra doucement la main de sa grand-mère.

    — C’est la personne que j’aime qui l’a fait.

    — Oh, Dean tu as une petite amie ? demanda grand-mère dont les yeux brillaient d’excitation. C’est tellement bien. De temps en temps, je rencontre des jeunes qui préparent des desserts thailandais. Amène-la moi la prochaine fois.

    Elle prit les collations tout en réfléchissant. Elle pouvait voir que même l’emballage était étonnamment méticuleux.

    — Grand-mère… commença-t-il en fixant avec ferveur le visage de la vieille femme. Ma petite amie… est un homme.

    Antika se figea alors que la main qui tenait le goûter tremblait. Le visage confus de son petit frère lui revint en mémoire. Ses sourires, ses rires, sa promesse de revenir et de manger la délicieuse nourriture qu’elle avait préparé. Tout s'était effondré lorsqu’elle avait reçu un appel de son frère un jour de pluie. 

    Son Nong était mort.

    Le téléphone était tombé alors qu’elle s’effondrait en larmes.

    Son frère bien-aimé s’était suicidé parce que son amour avait été interdit.

    Son amour pour une personne du même sexe.

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    — Je reviens tout de suite.

    — Je t’aime…

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    — Dean… je…

    Sa voix tremblait et commençait à s’étrangler. La peur monta et ses deux mains étreignirent fermement son petit-fils. Les larmes commencèrent à couler de façon incontrôlable et elle reprit.

    — Quoi qu’il arrive, ne te fais pas de mal. Ne fais rien. Dean, mon petit, je… s’il te plaît.

    Antika supplia son petit-fils presque en suffoquant. Elle ne pourrait pas survivre si elle venait à perdre une autre personne importante.

    Elle ne pourrait vraiment pas le supporter.

    La mâchoire de Dean se contracta au point de laisser l’os ressortir. Les yeux injectés de sang, il réussit difficilement à ne pas laisser ses sentiments déborder.

    — N’aie pas peur, fais moi confiance. Je ne me tuerai jamais, dit-il avant d’attraper les épaules de sa grand-mère pour la repousser et la regarder dans les yeux. Cette fois, je vais le protéger. Personne ne mourra, même si mon père l’interdit, on ne prendra pas ce chemin comme ce jour-là !

    — Dean… répondit Antika qui avait du mal à comprendre les mots étranges de son petit-fils. Qu’est-ce que ça veut dire ?

    Les yeux de Dean brillaient doucement, il s’écarta avant de s’agenouiller à nouveau sur le sol. Cette fois, il avait le dos droit avant de se prosterner aux pieds de sa grand-mère. Sauf que cette fois-ci, ce n’était pas en tant que petit-fils, mais en tant que Korn, l’amoureux du petit frère de cette femme.

    — Je suis désolé de ne pas avoir pu le protéger, dit-il d’une voix tremblante. Je suis désolé d’avoir causé la mort d’Intouch. Je m’excuse de l’avoir poussé à quitter sa grande sœur.

    — Dean, je… je ne comprends pas, répondit Antika dont les mains tremblaient et le cœur battait la chamade. Tu le dis comme si…

    Le jeune homme leva la tête pour regarder le visage de sa grand-mère. Quand les yeux se croisèrent, un scintillement répondit à toutes les questions et Antika eut l’impression qu’elle allait s’évanouir. C’était un regard qu’elle avait vu il y a longtemps, la seule fois où son frère l’avait emmené pour qu’elle le rencontre. 

    Le propriétaire au visage calme et aux yeux sombres ne prêtait attention à rien d’autre que son frère. 

    Korn…

    — Non… vraiment… tu… Korn.

    Une grande main de Dean se leva et attrapa celle de la vieille femme avant de l’attirer contre sa poitrine, juste au dessus de son coeur battant.

    — Il est ici. Il m’a dit de dire “Je suis désolé”.

    Antika vit un éclair de lumière devant ses yeux pendant un instant. Son corps se pencha et vacilla.

    — Grand-mère !

    Dean se leva précipitamment pour la retenir et se prépara à appeler à l’aide. Mais il s’arrêta quand les mains tremblantes de sa grand-mère serrèrent davantage son bras. 

    — Non… pas besoin. Je vais bien.

    — … Grand-mère.

    Le jeune homme se sentait épuisé. Parfois, sa poursuite acharnée du passé blessait trop les gens qui l’entouraient. Il y avait trop de choses douloureuses. 

    Ses yeux qui s’étaient mis à le picoter se remplirent de larmes. Antika regardait son petit fils comme si elle n’en croyait pas ses yeux. L’image du jeune homme qui aimait son Nong se superposa jusqu’à ce qu’elle doive tendre la main pour le toucher.

    Comment était-ce possible ? Antika regarda profondément dans les yeux de son petit-fils. Son tourment, sa confusion et sa douleur brillaient si fort qu’elle eut l’impression de perdre la tête. Ses sourcils noirs se froncèrent presque jusqu’à former une ligne. Ses grandes mains tremblaient, enveloppées de peur et d’incertitude.

    La peur de ne pas être pardonné.

    Combien de temps son petit-fils avait-il dû vivre avec ce sentiment ?

    Elle lui toucha la joue jusqu’à la racine de ses cheveux et elle sanglota quand elle vit la légère marque sur sa tempe.

    — Est-ce que ça fait très mal… Dean ?

    — Tu… dit Dean d’une voix tremblante. Grand-mère… tu me crois ?

    La vieille femme lui fit un sourire.

    — Mon petit-fils n’est pas un menteur…

    Dean leva la tête, forçant l’eau clair du coin de ses yeux à couler.

    — Excuse-moi, sanglota-t-il en fronçant les sourcils. Désolé de ne pas avoir pu le protéger.

    — Pourquoi es-tu désolé… c’est le chemin que In a choisi. Ce n’est pas la faute de Korn, pas du tout…

    Grand-mère tapota la tête de Dean, le réconfortant, comme elle le faisait pour son précieux petit frère.

    Ce n’était la faute de personne… parce que tout était le choix de son frère.

    Antika inspira profondément, elle n’avait jamais pensé ni rêvé qu’à plus de soixante ans, elle devrait faire face à ce genre de choses. Elle jeta un coup d'œil à l’aîné de ses petits-enfants qui la regardait toujours avec inquiétude, craignant qu’elle ne fasse une crise cardiaque. 

    — Dean, l’appela-t-elle en lui faisant un signe de la main pour qu’il s’approche. En fait, tu as la mémoire de Korn, pas vrai ?

    — Oui, il s’agit principalement d’Intouch et de la famille, mais je ne me souviens pas des autres choses.

    La vieille femme baissa légèrement les yeux en réfléchissant. 

    — Et… In ? 

    Elle ne put s’empêcher de le demander. La possibilité que In lui-même ne renaisse comme Korn. Etait-ce envisageable ?

    Dean esquissa un sourire puis il se tourna pour prendre un gâteau dans la boîte et le déposa dans la main de sa grand-mère.

    — Même si In n’était pas doué pour la cuisine, il n’a jamais oublié le talent de Phi An.

    Antika regarda le gâteau dans sa main, caressant légèrement les pétales de lotus alors que ses lèvres commençaient à dessiner un large sourire. Le petit Cha Mongkut dans sa main, elle commença à pleurer.

    — Merci.

    Elle prit le gâteau entre ses deux mains et baissa la tête en sanglotant.

    — Merci de toujours l’aimer. Merci de l’avoir cherché jusqu’à le trouver. Merci beaucoup.

    Le cœur de Dean se réchauffa. Une à une, les lourdes chaînes se desserrèrent, le libérant du sentiment d’écrasement. Tout comme une personne qui se noie et qui voit soudain la lumière au-dessus de la surface de l’eau.

    Ce n’était la faute de personne et merci de l’aimer encore…

    Dean regarda sa grand-mère avec beaucoup d’émotion. Il ne put s'empêcher de penser à comment lui présenter Pharm. Il frotta l’épaule de sa grand-mère avec un léger sourire.

    — Il cuisine très bien et il sourit tout le temps. Tu vas certainement l’adorer.

    Antika rit aux larmes avant de frapper doucement le bras de son petit-fils.

    — C’est bien de le vanter. Est-ce qu’il est mignon ?

    Elle caressa le gâteau tout en regardant les yeux de son petit-fils avec un bonheur pétillant.

    Dean sortit son téléphone et ouvrit sa galerie de photos pour que sa grand-mère puisse le voir. Il conservait quelques photos de Don et Del plus jeunes, mais aussi, celles que Del lui envoyait encore et encore.

    La vieille femme fit lentement défiler les images, elle toucha légèrement la photo du garçon souriant sur l’écran tactile. Son petit frère était redevenu une personne heureuse. Il avait un sourire charmant et des yeux brillants. 

    — Petit diable ! Quel âge a-t-il ? Vous sortez ensemble depuis quand ?

    — Il vient d’avoir dix-neuf ans et on sort ensemble depuis trois-quatre mois.

    S’il devait raconter l’histoire de Pharm, il passerait toute la journée à parler avec sa grand-mère.

    — Et mon frère… il se souvient ? demanda-t-elle en n’osant pas lever les yeux.

    — Il s’en souvient, mais pas autant que moi, répondit-il en tapotant légèrement le dos de sa grand-mère. Si tu es prête et qu’il veut venir, je pourrais l'amener.

    Antika hocha la tête, le cœur battant. Même si elle ne l’avait pas rencontré, savoir que son frère était à nouveau heureux avec son amoureux, elle n’en demandait pas plus. Elle continua à regarder les photos avec plaisir avant de s’arrêter brusquement alors que ses yeux s'élargirent.

    — Dean !

    Elle l’appela d’une voix colérique. Dean fronça les sourcils et leva la tête pour regarder la photo sur le téléphone.

    Que se passait-il ?

    Mais il se figea quand il vit.

    La photo de son Nong en train de dormir dans ses bras, qu’il avait discrètement prise quand il était resté dormir chez lui.

    Oublié !!!! Il avait complètement oublié qu’il avait secrètement pris cette photo.

    — Euh…

    — Tu es mort !!! Pourquoi tu as fait ça à mon frère ? s’écria-t-elle en frappant immédiatement son petit-fils. Il n’a même pas vingt ans !

    Antika commençait déjà à protéger la personne qu’elle n’avait encore jamais rencontrée.

    — Attends une minute, grand-mère, c’est…

    Le président du club de natation n’avait pas agi correctement et il se recula rapidement quand il vit que sa grand-mère lui criait dessus.

    — Non, n’offense pas ton Nong, dit Antika, qui s’était levée, les poings sur sa taille en fixant l’aîné de ses petits-enfants.

    Dean était dans l’impasse. Il réfléchit un moment puis fit un petit sourire à sa grand-mère. Il n’avait pas répondu, mais il n’avait pas nié non plus. Ses yeux étaient tellement éblouissants que Antika posa sa main sur son cœur. 

    Ou Korn était-il vraiment comme ça ?

    — Quand tu ne parles pas, tu es vraiment un enfant, murmura-t-elle. Ne pose pas les mains sur le Nong.

    Elle ne put s’empêcher de l’avertir.

    — D’accord.

    Cette fois, Dean accepta aimablement. Les deux se regardèrent un moment avant de se mettre à rire. La vieille femme étreignit les larges épaules du jeune homme et caressa son large dos avant de chuchoter doucement.

    — Contente de te revoir.

    Dean…

    Et Korn.

    Dean, Don et Del restèrent jusqu’à tard pour discuter avec leur grand-mère. Une atmosphère de bonheur imprégnait la maison que le jeune avait crue froide. Alors que leur voiture quittait la maison, grand-mère se tenait toujours là, à regarder ses petits-enfants, jusqu’à ce qu’ils soient hors de vue. Dean observait la vieille bague plaquée au creux de sa main. Un anneau de famille… Grand-mère lui avait dit que cet anneau était toujours transmis au fils aîné, mais que cela s’était arrêté à cause de la perte d’Intouch. Alors elle l’avait gardé et comptait le lui donner, lui qui était l’aîné.

    Le jeune homme soupira légèrement en mettant la bague dans sa poche. Il sortit ensuite son téléphone pour regarder à nouveau un autre message que son Nong lui avait envoyé il y a plusieurs heures.

    #Ph@rm# : Je suis de retour à la maison. J’ai révisé jusqu’à ce que mon cerveau soit sur le point d’imploser.

    Dean éclata de rire avant de taper un message en retour, puis il ferma les yeux, s’autorisant à se libérer de toutes les émotions présentes dans sa poitrine. 

    Dean : Hey, si tu réussis tes examens, je te donnerai une récompense. 

    Peu importe l’époque, il le faisait toujours se sentir bien.

    Cela faisait une semaine que Dean avait rencontré sa grand-mère, mais il n’en avait toujours pas parlé à Pharm. Parce que le début des examens finaux rendait tout le monde très stressé. Puis après avoir terminé les examens, il allait avoir une compétition de natation. Il voulait attendre le bon moment et alors il le ferait savoir à Pharm et il le laisserait décider s’il voulait voir Grand-mère ou non.

    Pharm avait l’habitude de dire que le passé, s’il était connu, ne donnerait rien de bon, alors mieux valait ne pas savoir. Pour Dean, rencontrer sa grand-mère et pouvoir parler avec une personne à l’esprit ouvert avait été une bonne chose. Seulement, il n’était pas confiant pour son Nong, cela pourrait réveiller de vieilles histoires, il pourrait se sentir mal, mais peu importe ce qu’il déciderait, il respecterait sa décision.

    Dean soupira tout en feuilletant le livre qu’il avait en main, puis il regarda le bâtiment complètement silencieux de la Faculté d’économie. En raison d’une certaine conjoncture, les examens de la faculté d’économie se terminaient dimanche, le jour de Noel. Le président avait terminé ses examens deux jours auparavant et il avait bien l’intention d’attendre Pharm ici sans le prévenir. 

    Les élèves avaient posé leurs crayons quand le professeur leur avait dit que le temps était écoulé. Il était presque dix-sept heures maintenant et ils mouraient de faim. Team était assis, les mains sur les tempes, il observait avec horreur ses feuilles d’examens. Mais ce qui était le plus inquiétant, c’était la compétition de natation qui aurait lieu mardi prochain.

    — Team, dépêche toi de rentrer et de te reposer.

    Pharm s’avança pour voir son ami qui était en train de s’endormir, son âme s’écoulant de son corps. 

    Tous les trois rassemblèrent leurs affaires et suivirent leurs amis hors de la pièce. Tout le monde parlait de la nouvelle année et de l’endroit où ils voudraient aller. Mais dès que Pharm sortit du bâtiment, la voix des étudiants autour se tut, le forçant à regarder autour de lui pour voir ce qui se passait. 

    — Oh, pas mal, marmonna Team

    Il donna un coup de coude à son ami qui restait immobile, perplexe. 

    — Attends une minute, il y a… Phi Dean !

    Il resta bouche bée devant l’image. Devant la faculté, installé à la table en pierre, il y avait une silhouette familière dans une tenue de tous les jours en train de lire un livre. Les yeux gris-vert scintillèrent  lorsqu’il entendit l’appel. Il sourit légèrement, ferma le livre et se dirigea vers Pharm qui se tenait toujours là, abasourdi.

    — L’examen est terminé ?

    Dean se pencha et déposa un baiser sur ses cheveux. 

    — Phi… Pourquoi tu es venu ?

    — Je suis venu te chercher pour aller voir les lumières de Noël, déclara Dean.

    Oh là là…

    Les autres semblaient jaloux qu’il ait un petit ami.

    Les cris et les huées des membres du groupe le firent rougir au point de vouloir s’enfouir dans le sol pour s’échapper. Il se tourna pour regarder son meilleur ami qui était au centre de ceux qui le taquinaient. Team sourit et se recula précipitamment pour se cacher derrière Manaow sans aucune gêne. 

    — Mais…je suis dans mon uniforme d’étudiant. 

    Il agita l’ourlet de sa chemise et se regarda de la tête aux pieds vêtu de son uniforme. Dean fit claquer sa langue avant de pencher la tête pour murmurer. 

    — Je t’ai apporté des vêtements pour te changer. 

    — Hmmmm !

    Pharm écarquilla les yeux, maintenant, il lui apportait des vêtements de rechange ? 

    Un sac en papier fut tendu vers lui, à l’intérieur, il y avait quelques vêtements pliés. Pharm qui était encore confus, le prit avant d’être forcé d’aller se changer dans les toilettes. 

    Quand Pharm fut parti, Team se précipita immédiatement vers le président du club de natation.

    — Phi Dean, la compétition est mardi.

    Dean fronça les sourcils en jetant un coup d'œil au junior de son club qui faisait une grimace étrange. 

    — Et alors ?

    — Euh… Tu ne te reposes pas un peu ? Tu ne vas plus avoir de force - Oye, s’écria Team en sursautant avant de placer ses mains sur son front.

    — On va rentrer pour se reposer. Si tu as trop d’énergie et que tu veux t’entraîner, alors dis le moi et je laisserai Win le faire avec toi.

    Le premier année du club de natation fit un waii vers le président du club, le montant jusqu’à ses yeux.

    — Ce n’est pas la peine Phi. Phi Win est très fort, il fait un très bon chrono.

    Team eut une grimace horrifiée, ils avaient participé à une compétition de natation en mille mètres et bien sûr la personne qui avait fait le meilleur temps, c’était Win. Il avait l'air à l’aise et n’avait même pas été essoufflé contrairement à beaucoup d’entre eux. 

    Dean secoua la tête de frustration. Il rendit le Wai que Team et Manaow lui firent alors qu’ils quittaient la faculté pour rentrer chez eux. Il s’assit à nouveau et attendit que son Nong ne revienne, comme s’il avait délibérément attendu que ses amis ne partent en premier.

    — Phi Dean, ce sont vraiment mes vêtements. Comment tu les as eu ?

    Perplexe, il regarda son t-shirt préféré, agrémenté de sa veste préférée et d’un jean. Dean sortit la clé de sa chambre et la laissa balancer au bout du porte clé pour lui faire voir.

    — Hey !! Tu es allé dans ma chambre ?!

    — Quelqu’un m’y a autorisé, dit Dean en souriant. Ce midi, ta mère m’a appelé, je lui ai donc demandé la permission de t’emmener faire un petit voyage. On a beaucoup parlé et maman (1) m’a dit d’aller chercher tes habits dans ta chambre pour ne pas perdre de temps. Et cette tenue, c’est Phoom et elle qui l’ont choisi. 

    — Même Phoom ?

    Pharm eut une grimace incrédule en imaginant l’air dégoûté de son petit frère face à la situation.

    — Hmm, je crois que maman et moi on mettait trop de temps à discuter pour savoir quoi prendre. Alors il ne l’a pas supporté et a choisi lui-même. 

    Plus Pharm imaginait la scène et le visage colérique de son petit frère, plus il était amusé. Il se plaignait souvent, pourtant, il avait choisi avec sérieux la tenue pour son grand-frère.

    — Hmm…

    Pharm sourit en entendant ça,  sa mère et son frère lui manquaient tellement.

    Sa mère et son frère…

    — Oh ! Pourquoi maman t’a appelé ?

    Il commençait à réaliser que quelque chose n’allait pas.

    Dean fronça les sourcils sans répondre et se dirigea plutôt vers le parking de la faculté d’économie en croisant les bras.

    — Phi Dean, et comment maman sait que tu as la clé de ma chambre ? demanda-t-il alors que ses joues viraient au rouge. Et depuis quand tu as commencé à appeler ma mère, maman ?

    Arrivé à la voiture, Dean prit les clés des mains de Pharm et celui-ci lui jeta un regard confus.

    — Et ta voiture ?

    Pharm s’installa côté passager, le visage plein de questions et tellement confus que Dean ne le supporta pas et se pencha pour embrasser la tempe de son amoureux.

    — Ah… Hey ne change pas le sujet.

    Pharm rougit en se frottant l’endroit que Dean venait d’embrasser. Plus le temps passait et plus Dean se montrait tactile envers lui.

    — J’ai laissé ma voiture à ton appartement. Si j’étais venu avec, on aurait dû conduire séparément.

    Dean ajusta son siège et le recula. Pharm fit la moue, oui, lui n’avait pas de longues jambes comme ça. 

    — Je veux dire.. à propos de maman, murmura-t-il, mais l’intérieur de la voiture était très calme alors Dean l’entendit.

    Des yeux gris-vert regardèrent Pharm en pétillant.

    — Principe d’échange en affaires. Si je te le dis, qu’est-ce que j’obtiens en retour ?

    Quand Pharm l’entendit, il se sentit un peu en colère. Il considéra le risque de négociation avec Dean. Le pourcentage de réussite était faible, mais sa curiosité était bien plus grande. Mais qu’est-ce qu’il pouvait échanger ?

    — Oh, laisse-moi utiliser un crédit !

    Ouvrir un compte de crédit à effet immédiat. Il venait de l’avoir en sujet d’examen, il s’en souvenait. Dean haussa un sourcil.

    — Qu’en est-il du remboursement ?

    — S’il te plaît, donne moi un crédit sur le long terme. 

    Pharm essaya de se rappeler clairement ce qu’il avait répondu pour son examen, oubliant complètement que Dean avait déjà étudié la gestion en troisième année. 

    Dean fit claquer sa langue alors qu’il tournait le volant pour s’engager sur la route. 

    — Sur du long terme, le risque est élevé que le créancier ne soit pas remboursé. Que vas-tu utiliser comme garantie ?

    Pharm commença à faiblir, il jeta un coup d'œil à Dean qui souriait légèrement. C’était donc difficile de deviner s’il était sur la bonne voie ou pas. Ses joues blanches se mirent à rougir et à chauffer.

    — Ma… ma position d’amoureux.

    Dean était choqué, il se mordit légèrement la lèvre en essayant de rester patient et de ne pas toucher à son Nong au milieu de la rue Sukhumvit. Jour après jour, c’était de pire en pire. 

    — D’accord, la garantie est fiable. Alors je suis le créancier et tu es le débiteur.

    Les embouteillages permirent à Dean de se tourner pour croiser le regard de son Nong avant de reprendre la parole.

    — Un crédit sur le long terme pour une durée illimitée. Un remboursement des mensualités avec intérêts, c’est une bonne affaire. 

    Pharm n’était pas content. Il secoua la tête, pourquoi devenir débiteur et devoir payer des mensualités avec intérêts ?

    — Tu n'es pas d’accord ? Tu préfères payer en plus fois chaque semaine ? C’est une meilleure affaire ?

    Surpris, Pharm s’écria à la hâte parce que c’était clairement désavantageux. 

    — Tous les mois, pas toutes les semaines.

    Dean, tout sourire, tendit la main et caressa rapidement les cheveux de son Nong.

    — Tous les mois, affaire conclue.

    Pharm hocha la tête d’un air sinistre puis se figea et ouvrit grand la bouche.

    — Phi Deaaaaaan !!

    Il s’était encore fait avoir.

     

    Le ciel était maintenant complètement noir. Les lumières devant le grand magasin Ratchaprasong brillaient de mille feux et la rue était pleine de monde. Il leur avait fallu des heures pour trouver une place de parking. Pharm avait choisi de manger quelque chose de simple et avait ensuite persuadé Dean de descendre pour regarder les lumières jaunes et dorées qui ornaient un grand arbre. Seulement, il avait fait demi-tour à peine arrivé à cause de la foule. 

    — Il y a beaucoup de monde. 

    Dean passa son bras autour de l’épaule de son Nong pour qu’il ne soit pas heurté par les gens autour. Les lumières étaient belles, mais la foule, il ne pouvait pas le supporter. Les deux continuèrent de marcher, jusqu’à ce qu’ils soient coincés sous une arche où les gens s’arrêtaient de marcher pour prendre des photos.

    Dean se tourna pour regarder la personne à côté de lui, quand sa chemise fut tirée. Pharm le traîna par le bras jusqu’à ce qu’ils atteignent un coin puis il sortit son téléphone et lui demanda de prendre une photo.

    — Phi, prends la photo s’il te plaît.

    Dean, qui avait un bras plus long, prit le téléphone des mains du plus jeune.  Il pencha sa tête plus près de Pharm qui fit de même, rendant l’atmosphère amusante.

    Ils regardèrent la caméra avec des yeux brillants et pétillants. Derrière eux se trouvait une belle lumière jaune. Dean regarda dans les yeux de Pharm à travers l’écran du téléphone. Au début, Pharm n’en avait pas conscience, il était juste surpris que Phi Dean n’ait toujours pas pris la photo. Jusqu’à ce qu’il établisse un contact visuel avec Dean et son cœur se mit à trembler sans raison. 

    Le cœur de Pharm se mit à battre plus vite, pompant rapidement le sang vers l’avant.

    Le jeune homme prit une profonde inspiration, n’osant pas détourner le regard et continua de le fixer comme ça. Il compta de un à dix puis de dix à un. Pourquoi était-il excité ? Pourquoi était-il gêné ? La personne qui le regardait était Dean.

    Phi Dean, son petit ami.

    Mince… Oh la la…

    La personne timide était incapable de lui tenir la main dans les lieux public. Il avait les joues et les oreilles toutes rouges. Il voulait cacher son visage dans un oreiller, mais il n’y en avait pas ici. Il essaya de réprimer ses tremblements et se tourna lentement vers Dean.

    — Phi… Dean ?

    Ses yeux tremblaient de gêne alors qu’il regardait Dean avec des joues carmins.

    La patience de Dean venait d’être comme coupée par une paire de ciseau. Il jura doucement, puis oubliant qu’il y avait de nombreuses personnes dans ce lieu, son visage sérieux se pencha et ses lèvres s’écrasèrent contre des lèvres douces, les frottant avec douceur.

    C’était doux et moelleux et cela leur réchauffa le cœur. 

    Un petit cri poussa le couple oublieux à se séparer. Pharm leva sa main et couvrit sa bouche brûlante et cette fois, il cacha réellement son visage dans le dos de Dean, à la fois gêné et désireux de disparaître. Dean s’excusa secrètement de tout son cœur auprès de son Nong, mais il n’avait pas réussi à résister. Il baissa la tête à plusieurs reprises, s’excusant vivement auprès des gens autour qui les regardaient avec une expression embarrassée. 

    — Pharm ?

    Dean essaya de se retourner pour attraper Pharm, mais celui-ci s’esquiva et continua de cacher son visage dans le dos de Dean.

    — Nong Pharm ? 

    Dean commençait à s’amuser de la réaction de Pharm. Il ne pouvait pas l’attraper car celui-ci refusait de se laisser faire, il se doutait bien que cette fois-ci, il était réellement embarrassé. 

    Il ne pouvait rien faire. 

    Il soupira et changea de tactique. Il saisit les deux mains de Pharm et les tira autour de sa taille le faisant l’enlacer par derrière et faisant sourire les gens qui les voyaient..

    — Phi Deaaaan ! s’écria Pharm en fronçant les sourcils.

    Même s’il ne pouvait pas le voir, Dean était sûr qu'il devait être gêné et voulait disparaître dans le sol.

    — Mets ton visage contre moi, personne ne pourra te voir.

    Il rit de bonne humeur, tenant fermement les mains de son Nong.

    — Hein, murmura Pharm.

    Mais il cacha son visage contre le dos de Dean, ce dernier se sentait particulièrement heureux, il souriait si souvent que, même caché, Pharm pouvait le sentir. Le plus jeune se laissa guider à travers les rires bienveillants des gens autour d’eux.

    — Pharm.

    Une voix basse appela à nouveau le plus jeune après qu’il se soit échappé de l’arche catastrophique.

    Pharm inclina lentement la tête sur le côté et leva les yeux vers le visage de Phi Dean qui le regardait. Les yeux gris-vert étaient magnifiques alors que les lumières autour se reflétaient dedans. Pharm ne voulait pas détourner le regard. Phi Dean lui fit un doux sourire jusqu’à ce que Pharm lui rende en retour. Le toucher de la grande main qui serrait les siennes était doux, chaud et sûr.

    — Joyeux Noël.

    Pharm essaya de retenir un sourire, mais ses joues se fissurèrent presque.

    — Joyeux Noël à toi aussi.

    — Pour la nouvelle année, allons rendre hommage à Bouddha ensemble.

    Le jeune homme hocha la tête avec curiosité.

    — Allons aussi rendre hommage à tes parents.

    Dean serra un peu plus fort les petites mains qui tremblaient. Pharm ferma les yeux un instant avant de les relever pour rencontrer à nouveau les yeux pétillants de Dean. La réponse de Nong fut sans hésitation.

    — Allons aussi rendre hommage à tes parents Dean.

    Merci d’être revenu

    Merci de m’aimer.

    Merci de vous être retrouvés.

     

     



  • Commentaires

    4
    Mardi 19 Juillet 2022 à 16:15

    Merci beaucoup pour ce chapitre.

    Et c'est super d'avoir reprit les 10 premiers chapitres.

    • Voir les réponses
    3
    Jeudi 14 Juillet 2022 à 22:14

    merci pour ce chapitre avec se couple si mignon

    • Voir les réponses
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