• Chapitre 11 : Deux personnes qui se parlent

    Chapitre 11
    Deux personnes qui se parlent

    [Tossakan]

    — Ce Gun n’appartient qu’à P’Bar et P’Bar seulement, dis-je en fixant la personne de petite taille face à moi.

    — …

    P’Bar reste silencieux. Ses yeux brun clair se baissent pour regarder ma bouche. Ses lèvres fines s’ouvrent doucement, comme s’il réfléchissait.

    — P’Bar, dis-je en prenant ses mains dans les miennes.

    — Mais tes fans… ne m’aiment pas.

    — On s’en fiche de ce que pensent les autres. Tu me plais, c’est tout ce qui compte, non ?   dis-je en observant son visage.

    Je ne m’intéresse pas aux fans clubs ou même au fait que je mène une vie constamment jugée et critiquée par les autres. Que ça vous plaise ou non, cette histoire dépendra uniquement de moi et P’Bar, ou plutôt, pour des personnes comme moi et P’Bar, de nos sentiments.

    — J’aime P’Bar… c’est tout ce qui compte, non ? On s’en fiche de ce que peuvent dire les autres.

    — Ils disent que tu as déjà quelqu’un.

    —  P’Bar… c’est ce que disent ces filles, dis-je en le regardant droit dans les yeux. 

    Ça fait combien de temps qu’il y pense ? À quel point se méprend-t-il ?

    — Vraiment ? dit-il en regardant la pointe de ses pieds.

    — Si ce qu’elles disent ne te plaît pas, alors la prochaine fois que l’une d’entre elles dira quelque chose de ce genre je l’en empêcherai, ça te va ? lui demandé-je en haussant les sourcils. 

    Je n’aime pas le fait que P’Bar préfère toujours se taire. Si tu as quelque chose à dire, pourquoi tu n’en parles pas et pourquoi est-ce que tu réfléchis trop tout seul de ton côté ?

    — C’est sarcastique ? me demande P’Bar en me regardant avec des yeux noirs, clairement mécontent.

    — Non… ha… ça ne te plaît pas. Alors qu’est-ce que tu veux que je fasse ?

    — Ne fais rien. C’est moi qui suis bête.

    — Je refuse de ne rien faire si c’est pour que tu ne t’intéresses plus à moi après, dis-je en lui tournant le dos. 

    Je n’aime pas me prendre la tête. Se disputer pour qu’au final personne ne change d’idée ne fait qu’amener les gens à se détester. J’ai peur qu’il me déteste.

    — Gun…

    P’Bar m’appelle d’une voix douce en me touchant le bras.

    — Na et moi on est vraiment juste potes, dis-je d’un air embarrassé. 

    On est proches depuis le collège, au point de prendre nos douches ensemble.

    — Je te crois maintenant, dit-il en me regardant dans les yeux.

    Aucune hésitation, aucune once de mensonge.

    — Et pour ce qui est de dire que je suis ton copain ?

    — Eh bien… Je ne peux pas dire ça.

    — Je ne te laisserai pas le dire à qui que ce soit d’autre. Je ne donnerai jamais à aucune femme ce que je t’ai donné à toi.

    — Pourquoi ? C’est de l’ironie ?

    — Non, c’est sérieux… Je ne le donnerai à personne d’autre, seulement à toi, dis-je avec un sourire provocateur. 

    Il semble y réfléchir pendant une seconde avant de devenir de plus en plus rouge.

    — N’importe quoi… Pourquoi est-ce que je te parle ? dit-il en baissant la tête pour éviter mon regard.

    Il ne baisse pas la tête parce qu’il ne veut pas me regarder mais parce qu’il… est timide.

    C’est le genre de choses que je veux voir.

    — Tu devrais, je suis une personne vraiment attachante. Si quelqu’un m’aborde et que je commence à l’apprécier, ce sera mauvais pour toi, dis-je en souriant.

    — Tu as dit à tout le monde que tu flirtais avec moi, comme si qui que ce soit serait assez fou pour faire ça.

    — Et s’il y a quelqu’un de suffisamment fou pour le faire ?

    — Dans ce cas… appelle-moi.

    Dans ce cas, appelle-moi.

    Tu ne peux pas dire que je suis ton copain, mais c’est tout comme, pas vrai ?

    ooo

     

    Il me ramène à la piscine une fois de plus. P’Dare est assis et en train de dire quelque chose aux première année de son groupe. Je me demande si c’est à propos d’un événement sportif. Pour ce qui est de ma fac, je ne m'inquiète pas. Beam a promis à P’Pui et au président du club que peu importe la compétition à laquelle il participe, ses concurrents ne gagneront jamais. C’est ce qu’il dit. Je ne sais pas s’il se vante ou non.

    — Comment s’en sort votre équipe ? me demande-t-il.

    — Je sais pas. Ils ne m’ont rien dit. Les aînés de la fac n’ont rien dit non plus.

    — C’est pas censé être tes potes ? marmonne-t-il avant d’aller rejoindre le groupe de garçons courageux.

    Je le suis lentement. Les gens ne nous regardent plus de façon étrange, comme il y a quelques semaines. Il y en a encore qui sont surpris de voir un élève de médecine suivre un dernière année d’ingénierie partout. Mais pour ce qui est de ses amis, garçons comme filles, ils s’y sont tous habitués.

    L’une des nombreuses paires d’yeux qui me regardent semble me scruter, m’observer sous tous les angles comme si elle tentait d’évaluer la situation, ou de m’évaluer, moi. Regardez-moi ces yeux perçants. Je lui rends son regard un instant avant de reporter mes yeux sur P’Bar qui est en train de parler des représentants lors de la compétition.

    — ... et en nage libre, deux cents mètres, tu veux que ce soit Mark qui le fasse aussi ? Ça fait pas trop ? 

    Il demande l’avis du groupe tout en se plaignant à lui-même.

    — Je peux le faire. Je suis prêt à tout pour la compétition, Phi, répond Mark.

    Il m’observe un moment sans cligner des yeux avant d’offrir un sourire à P’Bar.

    Comment il fait ça ?

    — Alors c’est tout pour aujourd’hui. On a fini. Demain, les représentants s’entraîneront pour notre victoire ; vous devez aussi vous occuper de vos coéquipiers. Si vous arrivez en retard, restez avec les deuxième année, dit-il en regardant les première année assis en silence.

    — Vous allez rester tard ? demande Mark.

    — Oui… il y a beaucoup de choses à faire en ce moment. Ils ne s’occupent pas que de vous entraîner, répond P’Dare.

    Il est plus petit que P’Bar ; il se lève pour envoyer les plus jeunes se reposer.

    Ils mettent un moment pour se dire au revoir avant de rentrer tranquillement. P’Kla et P’Bar aident les deuxièmes années à réviser l’ordre de la compétition. Le groupe discute de quelque chose que je ne comprends pas. P’Bar se tourne pour me regarder une seconde alors je hausse les sourcils pour demander ce qu’il se passe.

    — Je vais manger du Shabu-Shabu avec les autres, me dit P’Bar en venant vers moi.

    — Vas-y Phi… mais j’aimerais bien y aller aussi.

    Je réponds en demandant la permission par la même occasion.

    — Oho… Petit docteur, garde un peu de distance s’il te plaît. Il y a un moment à peine, vous avez disparu ensemble, vous étiez en train de jouer dans l’eau ?

    P’Dare s’approche de nous pour nous taquiner. Les oreilles de P’Bar deviennent rouges. Je regarde vite de l’autre côté pour éviter leurs regards.

    — Ça fait longtemps que je n’ai pas vu P’Bar. Est-ce que tu es suffisamment sans-cœur pour n’avoir aucune compassion pour moi ?dis-je. 

    Ça sonne comme une plainte mais n’est-ce pas l’objectif ? En vérité, la personne dont je veux m’attirer la sympathie est P’Bar.

    — Oh là là ! C’est à moi qu’il parle mais c’est toi qu’il regarde, Bar. Je t’en prie, donne-lui ta compassion, dit P’Dare en se tournant vers Bar.

    — Tu viens avec nous ? J’y vais, là, dit Phi en riant. 

    Il me regarde et je souris en le voyant agir de façon aussi mignonne une nouvelle fois avant d’aller chercher les sacs qui sont restés seuls un long moment.

    — Alors… je viens avec toi.

    — Euh… invite aussi tes potes, dit-il en regardant Na et Beam qui s’avancent vers nous.

    — Les gars, je vais aller manger du Shabu Shabu avec P’Bar. Vous voulez venir avec nous ?

    Je leur demande puis souris.

    — Vous allez être collés l'un à l'autre, non ? demande Na.

    — Evidemment. C'est comme nous, une aile de poulet acheté, une offerte. Alors, on y va ? répond Beam.

    — Allons-y tous ensemble, ça va être drôle.

    P’Dare se tourne vers nous pour réitérer l’invitation.

    — Okay, mais… euh… P’Bar…

    — Gun et moi on en a déjà discuté. Je comprends.

    P'Bar interrompt Na avant qu’il ait fini de parler. Il lui sourit avant de me regarder.

    — J’ai manqué quelque chose ? demande Beam. P’Dare hoche la tête et lui demande s’il veut savoir.

    —  À propos de nous et Gun ? dit la personne à la peau pâle avant de s’éloigner en marchant.

    — Hé, c’est “Moi et Gun”. Oh, je ferais mieux d’appeler Yihwaa… Merde… quand tu as disparu avec Gun, elle aussi a disparu.

    Puis il sort son téléphone.

    Je suis P’Bar dehors après être resté debout à écouter leurs moqueries. Certaines personnes marchent très vite et P’Bar en fait partie mais il semblerait qu’il m’attende malgré tout. Hum… combien de fois vous ai-je dit qu’il était mignon ? J’ai perdu le compte…

    Je remercie mes parents qui m’ont fait naître avec d’aussi longues jambes. J’accélère jusqu’à me retrouver à côté de P’Bar. Il me regarde timidement de sa petite taille avant de tourner la tête pour regarder la route.

    — Prenons ma voiture, dis-je en pointant du doigt ma voiture garée devant le gymnase.

    — Et les autres ?

    Il se tourne pour demander aux trois personnes qui nous suivent.

    — Je peux rester ici pour attendre Yihwaa et Pond, va avec le docteur, lui dit P’Dare en lui faisant au revoir de la main.

    — Okay, alors, allons-y, dis-je en me tournant pour inviter Na et Beam à nous suivre dans la voiture.

    — Pardonne-moi, Gun. Je ne voudrais pas vous interrompre. J’adorerais vous laisser Bar et toi seuls tous les deux, rien que vous deux mais Na et moi, on vient avec vous. Comment veux- tu que je rentre à pied ? Je comprends que tu aies envie d’être seul avec lui mais s’il te plaît, aies un peu de compassion pour mes pauvres jambes qui ont nagé pendant deux heures, dit Beam en s’approchant de moi et en me donnant un coup de poing sur le torse en me demandant qu’on y aille ensemble, tous les trois avant de regarder P’Bar.

    — Ben… on peut y aller ensemble. Qu’est-ce que tu en dis ? me demande la personne à mes côtés en levant son visage.

    — Merci pour ta compréhension… ouvre la porte Tossakan, dit Beam en avançant vers la porte avant de la pointer du doigt frénétiquement.

    — J’ai pas du tout envie d’y aller avec toi, dis-je en appuyant sur le bouton pour que la porte s’ouvre.

    — Tu veux y aller tout seul avec Bar, c’est ce que tu dis ?

    — Exactement,  je réponds.

    — Sois un peu plus gentil, c’est tes potes quand même, me dit la personne à côté de moi.

    — Je t’ai déjà dit que Phi… est plus spécial qu’un simple ami.

    Je me baisse pour lui parler de plus près. Une fois que j’ai fini ma phrase, je lui offre un doux sourire.

    — Huuuh… dit-il doucement en inclinant la tête.

    — J’en ai tellement marre de vous. Je jure que vous vous êtes disputés y a pas longtemps, dit Beam avant de me taper sur la bouche.

    — Rien ne peut perturber la relation de deux personnes qui se parlent.

    Je réponds en lui envoyant un sourire victorieux.

    — Allez grouille, il fait grave chaud ! Démarre la voiture, s’écrie Beam depuis l’intérieur de la voiture. 

    Je jette les clés sur la place du conducteur et Beam démarre la voiture en nous attendant. Je l’entends râler à voix basse en disant Quel crétin… pourquoi je suis monté dans la voiture en premier. Et bien… il n’a pas tord.

    — P’Bar !

    Tout le monde se retourne pour apercevoir un type qui doit faire ma taille surgir de derrière P’Bar. Il a un sourire lumineux. Il fait un signe de la main et la personne de petite taille lui sourit en réponse.

    — Qu’est-ce qu’il y a, Mark ?

    Le nageur de la fac d’ingénierie se tient face à moi.

    — Où allez-vous ? demande-t-il en observant notre groupe.

    — On va manger du Shabu Shabu, lui répond P’Dare, les yeux sur son téléphone.

    — Je peux venir ?

    Il se tourne pour demander à P’Bar qui se tient à côté de moi.

    — Oui, pourquoi pas ?

    Hum ? Il n’a même pas pris le temps d’y réfléchir. Il accepte et sourit à Mark.

    — Ah… tu es vraiment gentil, dit-il en faisant signe à d’autres personnes. 

    Au début, j’étais simplement surpris. Mais maintenant, je sens mes sourcils se froncer légèrement.

    — Fais pas de manière, viens avec nous, dit-il en lui suggérant de rentrer dans la voiture. 

    Euh… c’est MA voiture, non ?

    — Hé ! T’as demandé au docteur avant ? Demande à celui à qui appartient la voiture, dit P’Dare.

    — Ça pose un problème ?

    P’Bar me regarde, comme pour me demander ma permission. Il y a un peu de regret dans ses yeux. Comme s’il avait oublié que je ne suis pas proche et même que je ne connais pas cette personne.

    — Ma voiture est aussi ta voiture, dis-je en lui souriant comme à mon habitude. 

    Mark me regarde pendant une seconde mais je me contente de lui faire mon plus beau sourire.

    ooo

    Dans la voiture, P’Bar nous présente Mark. Je suis assis avec eux à l’arrière tandis que Beam est devant en train de conduire. Beam me regarde d’un air scrutateur, je lui rends son regard de façon à lui répondre avec mes yeux. Oui, Beam. C’est exactement ce que tu penses.

    On s’est mis d’accord pour se retrouver au buffet de Shabu que P’Kla a appelé afin de réserver une table. Certains seniors sont déjà là. P’Dare et P’Yihwaa arrivent peu de temps après nous.

    Le restaurant n’est pas très grand alors notre groupe paraît assez imposant. Ils se sont tous rassemblés pour faire une réunion de groupe. Mark entre en présentant ses respects aux élèves plus âgés alors qu’ils l’incitent à s’asseoir. P’Bar s'assoit face à Na et Beam salue et discute avec les seniors naturellement. Je laisse P’Bar s'asseoir en premier avant de prendre place à côté de lui. Un certain provocateur face à moi.

    — Vous attendez depuis longtemps ? demande P’Bar à ses amis en s’asseyant.

    On est installé sur deux tables pour presque vingt personnes. L’autre table n’est pas très loin. Pendant qu’on s'installe, Phi me souffle qu’il aurait voulu coller les deux tables ensemble mais que le personnel lui a dit que ce serait gaspiller de l’espace. P’Kla râle tout en faisant passer le plateau avec les tranches de porcs d’une table à l’autre.

    — Dix, vingt minutes, répond Rafi.

    P’Bar hoche la tête.

    — Qu’est-ce que tu veux boire ?

    Je me tourne pour demander à la personne assise à côté de moi avant de me lever pour aller chercher à boire.

    — Prends-moi… du punch.

    Il marque une seconde de pause pour réfléchir avant de me répondre.

    — Attends. Est-ce que tu voudrais autre chose ?

    Je lui demande en regardant la nourriture que les autres ont déjà commencée à plonger dans la marmite.

    — Euh… des fruits de mer, répond-t-il et je hoche la tête pour toute réponse.

    — Je devrais aller les chercher, P’Bar. Je suis plutôt bon pour choisir les crevettes, les poissons et les poulpes.

    Offre la personne en face de moi en se levant.

    — Ouais, bien sûr. Prends-en des beaux, dit-il.

    — Je vais en choisir des aussi beaux que toi, dit Mark.

    — Eh ! Je vois bien que t’es en train de te foutre de ma gueule. Dépêche-toi d’aller me chercher ma commande pour te faire pardonner, dit-il en levant la main pour le pointer du doigt.

    — Désolé, Phi.

    Mark lève ses bras pour saluer P’Bar puis lui sourit.

    — Alors, je vais juste chercher ton punch, dis-je à voix basse.

    — Ouais., répond Phi en me jetant un coup d'œil avant de se tourner de nouveau vers Mark pour le menacer de son doigt et l’envoyer chercher à manger.

    — Sinon, tu n’es pas obligé de l’accepter. Le Nong s’est déjà proposé, dis-je avant de partir chercher à boire.

    — Gun !

    Je m’arrête et me tourne en entendant qui m’appelle. En me retournant j’aperçois P’Bar qui me suit mais j’ignore depuis quand.

    — Je viens avec toi, dit-il quand il arrive à mon niveau.

    — C’est bon, c’est juste deux verres. Je peux les porter.

    Je lui réponds avec un sourire pincé.

    — Tu vas bien ? demande-t-il en penchant la tête pour me regarder.

    — Y’a un souci ?

    Je lui demande en retour.

    — Tu… tu agis bizarrement. Tu me parles bizarrement, dit-il en fronçant les sourcils.

    — Je suis comme d’habitude.

    C’est juste que quelqu’un flirte avec toi.

    — Okay, dit-il avant de prendre les devants vers le coin des boissons.

    Je prends deux verres que je remplis de glace pilée pendant que P’Bar se tient à côté de moi. Il prend ensuite le sien et presse la machine pour verser la boisson qu’il souhaite et je fais de même avec mon verre. Il me jette des coups d'œil de temps en temps mais ne dit rien. Je ne dis rien non plus.

    — Tu ne me parles pas ? me demande-t-il après s’être servi.

    — Qu’est-ce que je pourrais dire ? je demande en retour.

    — Pourquoi tu dis ça ? T’es bizarre. On a l’occasion d’être seuls tous les deux, dit-il en me regardant d’un air sérieux. 

    Ses beaux sourcils se froncent une nouvelle fois. Ses beaux yeux me regardent alors qu’il attend ma réponse.

    — Je suis pas…

    — Tu n’es pas différent de moi. Tu ne dis pas les choses. Il y a quelque chose que tu veux savoir mais tu ne poses pas la question.

    — Cette personne… Mark, tu es proche de lui ?

    — Je viens de le rencontrer. Il est aussi dans le club de natation. Rien de plus, me répond-t-il en levant de grands yeux vers moi.

    — Il te drague, tu le sais ça ? je demande, inquiet.

    Mark n’est pas un type laid. Mark est quelqu’un à qui P’Bar plaît. Ils étudient dans le même domaine, la même fac et ils se voient plus souvent que nous. Si Mark avait commencé à parler avec P’Bar avant moi, je n’aurais eu aucune chance. Mais P’Bar va bien finir par se rapprocher de Mark si ce dernier insiste vraiment.

    Le véritable amour perd face à la distance. Vous avez déjà entendu ça ?

    — Si tu venais me parler directement, tu ne serais pas inquiété par des trucs comme ça.

    Je lève de nouveau les yeux vers lui lorsqu’il prononce ces mots. Ces mots que j’ai moi-même déjà prononcés.

    — ...

    — Mark et moi sommes seulement un senior et un junior qui font du sport ensemble. Rien de plus que ça, dit-il.

    — Phi n’y voit rien de plus mais lui, si, je continue.

    — Il y a des centaines de personnes qui s’intéressent à toi. Tu m’as dit de ne pas faire attention à eux, tu m’as dit de ne penser qu’à toi. Je veux que tu penses de la même manière. Pourquoi tu ne t’occupes pas uniquement de moi ? Peu importe combien de personnes m’abordent, il n’y en a pas un seul qui me plaît.

    — ...

    — J’ai besoin que tu me comprennes, dit-il en se rapprochant de moi. 

    Il me regarde dans les yeux avant de murmurer doucement :

    — Viens un peu plus près de mon coeur.

    — Si je viens plus près, je pourrai avoir ton coeur, pas vrai ?

    Je me baisse pour le regarder et lui demande sur le même ton.

    — Je te l’ai déjà donné… un tout petit peu, dit-il timidement. 

    Puis il retourne à la table.

    Je réfléchis à ce qu’il vient de dire avant de me sourire à moi-même.

    Les autres ne font qu’aimer P’Bar. Mais P’Bar et moi on se plaît et on se comprend l’un l’autre.

    Qui va survivre à votre avis ?

    Prions ensemble.



     

    Fin du chapitre 11



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