• A- After Tonight {Anson & Charles}

    After Tonight
    Petit Mot De L'Auteur

    La lettre 'A' mettra en scène Anson & Charles, les acteurs du drama History 4 : Close to you. Je les aimes vraiment beaucoup et je voulais écrire une petite scène pour eux. C'est donc chose faite.

    Attention ! Cet OS contient un lemon hot hot hot ^^

    Je m'arrête entre deux étages, essoufflé alors que mes bras tremblent sous le poids des cartons que j'ai empilés. Je suis seul pour emménager dans mon nouvel appartement. Il faut dire que j'ai tout abandonné pour venir vivre ici, ma famille qui m'a tourné le dos en découvrant ma sexualité, mes amis qui ont décidé de prendre le partie de celui qui m'a brisé le coeur et puis lui, cet homme avec qui je pensais construire ma vie et qui, au final, m'a abandonné sans aucun remord.

    Alors j'ai saisi l'opportunité d'une promotion à mon travail pour tout quitter. Un nouveau boulot, une nouvelle ville, une nouvelle vie. Des bruits de pas dévalant l'escalier me font revenir à la réalité, moi avec encore une vingtaine de cartons à remonter au quatrième étage de ce vieil immeuble sans ascenseur. 

    — Hey ! Bonjour, tu dois être le petit nouveau. 

    Une voix chaude et amicale s'élève et quand je lève la tête je retiens mon souffle. C'est un homme au sourire sympathique qui m'observe. Il est grand, brun et plutôt bien bâti et très agréable à regarder, peut-être même trop agréable. Je prends le temps de le dévisager, de graver les traits de son visage dans mon esprit et un instant je me perds dans mes pensées. Je me reprends brusquement, je dois me méfier, je ne dois pas faire confiance, je l’ai appris à mes dépens, mais ce sont souvent les plus avenants qui font le plus de mal.

    — Oui.

    Ma réponse est sèche, courte et elle n’invite pas à la conversation. J'imagine que je dois être le seul nouveau aujourd'hui. Son sourire s'agrandit rapidement alors qu'il laisse un regard appréciateur glisser sur moi qui me donne une bouffée de chaleur. 

    — Je suis ton voisin au 4b. Je suis content de te rencontrer. 

    Il s’interrompt rapidement pour regarder sa montre avant de froncer les sourcils en soupirant.

    — Je dois aller faire une course, mais je te donnerai un coup de main quand je reviendrai.

    Il ne me laisse pas le temps de m'insurger de son impolitesse alors qu'il se comporte comme si on se connaissait depuis toujours ou de lui dire que je peux me passer de son aide qu'il finit de dévaler les escaliers après un petit salut de la main. Je reste figé le temps que le bruit de ses pas disparaisse une fois qu'il quitte l'immeuble, puis je reprends lentement mon ascension en soufflant sous l'effort et en essayant d’oublier que son physique m’a vraiment plu.

    Enfin, je pensais ne jamais en voir le bout, mais je monte les trois derniers cartons, ensuite j'aurai juste à m'installer et je n'ai qu'une hâte, prendre une douche bien chaude pour dénouer mes épaules douloureuses. 

    — Tu as été plus rapide que je ne le pensais. 

    Je sursaute violemment quand une voix se fait entendre à mon oreille. Je manque de lâcher les cartons entre mes mains, mais je suis rapidement rassuré en reconnaissant celui que j'ai rencontré plus tôt. 

    "Je n'avais pas grand chose à remonter." 

    Une nouvelle fois je réponds froidement pourtant, je suis vraiment troublé par lui. Encore une fois, je laisse mon regard glisser sur son corps. Mes yeux remontent lentement avant de finir par tomber sur son regard amusé. Merde ! Je frémis avant de m’éclaircir la gorge pour garder une certaine contenance. Je me dis que notre conversation est terminée et qu’il vaut mieux couper court maintenant. Je pose un pied sur la prochaine marche, mais je me fige quand il reprend la parole.

    — Je t'ai promis de t'aider, laisse-moi prendre ce carton. 

    Et sans attendre, il prend le carton qui se trouve tout en haut dans l'idée de m'aider. Seulement moi, je ne suis pas d'accord, je ne veux pas de son aide, je ne lui ai rien demandé.

    — Hey ! Je peux me débrouiller seul. 

    Je pose mes cartons en m'exclamant avant de tenter de reprendre ce qui m'appartient. Je le tire vers moi, ayant juste une seconde pour me demander d'ailleurs d'où vient ce carton avant qu'il ne le ramène vers lui.

    — C'est normal de s'aider entre voisins, ça ne me gêne pas de le faire. 

    Sa voix est chaleureuse et avenante et il me sourit, me montrant ses dents blanches. Fait-il exprès de ne pas comprendre ce que je lui dis ? Je fronce les sourcils, essayant de reprendre le carton de ses grandes mains.

    — Je n'ai pas besoin d'aide.

    Je m'écris en tirant un grand coup, fatigué par la situation. Je tire un grand coup, fatigué par la situation, je veux juste m'enfermer chez moi, pas me battre avec un inconnu qui ne veut pas comprendre que je ne veux pas de sa sollicitude. Malheureusement, le carton a décidé qu'il avait atteint sa limite, il cède en faisant voler tout son contenu dans les escaliers.

    Aussitôt, je me sens blêmir quand une pluie de godemichés, de plugs, de tubes de lubrifiant et d'autres objets dans le même genre nous tombe dessus. Je reste figé, bouche bée, ignorant le sourire goguenard que mon voisin me jette.

    — Ce… Ce n'est… Ce n’est pas à… à... à moi…

    Je rougis furieusement en bégayant furieusement. Je ramasse mes deux autres cartons et je fuis en grimpant les marches deux par deux. J'entre dans mon appartement comme si j'étais poursuivi par le diable. La porte claque derrière moi et je m'appuie contre le bois, essayant de maîtriser ma respiration. Ce carton n'est vraiment pas le mien, mais je sais qui l'a glissé dans mes affaires. Mon cousin, le seul qui ne m'a pas tourné le dos, qui m'accepte comme je suis et qui m'a joué un drôle de tour sans le savoir.

    Je reste immobile un moment, tendant l'oreille, mon cœur accélère quand j'entends des pas remonter le couloir. Je me tends quand les pas s'arrêtent devant ma porte, retenant ma respiration avant de souffler longuement quand enfin les pas s'éloignent. Comment je vais réussir à lui faire face après ça ? J'ai envie de hurler, d'appeler mon cousin, de le maudire pour ce qu'il a fait. Je me laisse lentement glisser le long de la porte, posant les cartons sur mes cuisses. 

    C'est pas vrai. 

    Je murmure en fermant les yeux et je reste un moment immobile, essayant d'oublier la honte que je ressens à cause de ce qui s'est passé. Je m'imagine déjà déménager à nouveau pour ne pas avoir à lui faire face jour après jour. Ce qui est tombé du carton, ce sont des jouets sexuels destinés aux personnes homosexuelles, c'est comme si soudain je m'étais mis une pancarte 'Je suis gay' autour du cou.

    — Tout va bien se passer, j'en suis sûr.

    Je me rassure en me redressant et en prenant une grande inspiration. Je suis sûr que cet incident ne changera rien. Je cherche à l’oublier en me concentrant sur le rangement. Je déballe tranquillement mes valises et mes cartons petit à petit, je me sens plus léger, les choses deviennent concrètes. Je suis chez moi et aujourd'hui, ma nouvelle vie commence.

    La nuit est tombée depuis un moment quand je pose le dernier carton vide. Je souffle, j'ai travaillé dur, mais ça en valait le coup. Les mains sur les hanches, j'observe le résultat et je peux maintenant faire ce dont je rêve depuis un moment, prendre une douche.

    Comme prévu, je reste un long moment sous le jet d'eau chaude, laissant mes muscles se détendre petit à petit et enlevant cette couche de transpiration moite et désagréable. Un coup fort porté à ma porte me fait sursauter, je coupe l'eau rapidement et sors de la douche.

    — Une minute. 

    Je crie à travers l'appartement quand un deuxième coup retentit, mais la personne ne doit pas m'entendre puisque de nombreux autres coups résonnent à la suite. 

    J'arrive !

    Sans réfléchir, stressé par le bruit, je me contente d'enrouler une serviette autour de mes hanches et je me précipite pour ouvrir. Je rougis aussitôt quand je tombe nez à nez avec mon voisin. Celui-ci ne se prive pas pour me regarder, ses yeux parcourent mon corps et je sens mes joues chauffer. 

    — Hmm. Voilà qui est intéressant.

    Il se mordille la lèvre inférieure, un air appréciateur sur le visage, et j'oublie la bienséance pour venir le frapper à l'épaule.

    — Hey ! 

    J'ai envie de me cacher dans un trou de souris, de refermer la porte et de faire comme si il n'existait pas. Tout en appréciant un peu trop le regard qu’il a posé sur ma personne. Je me sens rougir, alors je tente de cacher mon malaise et je ne veux pas lui donner plus de raisons qu’il n’en a déjà de se moquer de moi. Je me redresse donc, bombant le torse et oubliant que je suis à moitié nu devant lui. 

    — Qu'est-ce que vous voulez. 

    Ce ton froid à nouveau pour tenter de le garder à distance. Je ne suis pas persuadé de renvoyer l'image fier que je veux car son regard se fait sombre, fiévreux et je me sens chauffer quand il se mord la lèvre inférieure. 

    — Je voudrais faire beaucoup de choses tout de suite, mais je te rapporte tes affaires et à manger.

    Il soulève alors un sac transparent qui laisse apparaître plusieurs plats cuisinés. Je hausse un sourcil, surpris, mais je reste méfiant, et à raison, quand il lève un deuxième sac qui lui est opaque avec un petit sourire qui ne me laisse aucun doute sur son contenu. 

    — Je… je peux me débrouiller.

    Même si la vue de la nourriture me fait saliver, je ne veux pas passer de temps avec lui, son sourire goguenard, son corps un peu trop attractif et ses jouets. Je tente de refermer la porte sur lui, seulement il m'en empêche comme si je n'avais aucune force.

    — Ton cousin pense le contraire il semblerait. Il est très inquiet dans sa lettre, de te savoir seul ici. 

    Sans montrer le moindre effort, il repousse la porte que je tente de fermer. Il me fait un petit sourire avant d'entrer dans l'appartement sans y avoir été invité.

    — Il veut que tu refasses ta vie, que tu rencontres des gens sympas et pourquoi pas, le grand amour.

    Très bien, à cet instant, alors que je me tiens devant la porte de mon appartement avec cet inconnu qui observe partout autour de lui, je déteste mon cousin au plus haut point.

    — Je ne crois pas au grand amour. Maintenant sortez, je suis fatigué.

    Je veux juste aller m'habiller, grignoter un truc avant d'aller me coucher, mais cet homme mal élevé et sans gêne ne me facilite pas la tâche.

    — Je ne serai peut-être pas ton grand amour, mais je suis sympathique, alors va t'habiller pendant que je te réchauffe le repas. 

    Je le fixe, figé, incapable de parler. Cet homme est réellement étrange et il ne ressemble absolument pas aux personnes que je côtoyais avant et c'est peut-être ça qui me fait prendre cette décision. Alors, au lieu de lui hurler dessus, je referme lentement la porte, ignorant son sourire qui s'agrandit.

    Sans un mot, je me dirige vers ma chambre, le laissant se débrouiller dans la cuisine et je m'habille rapidement en me répétant encore et encore que tout va bien se passer. Après avoir enfilé des habits confortables, je le rejoins. Il est en train de siffloter tout en faisant réchauffer les plats qui dégagent un merveilleux parfum qui fait gargouiller mon estomac. 

    — Qu'est-ce que vous avez ramené ?

    Je m’approche de lui, mais garde une certaine distance entre nous. Je ne veux surtout pas qu’il s’imagine que l’on pourrait être proche. Il pousse un soupir quand il m’entend et repose la cuillère qui lui sert à touiller le plat avant de me regarder droit dans les yeux. 

    — Tu pourrais arrêter de me vouvoyer, ça me donne l'impression d'être vieux.

    Il me regarde sérieusement pendant quelques secondes, avant qu’un nouveau sourire apparaisse sur ses lèvres. Je me demande s'il n'a pas mal aux joues à force de sourire autant. 

    — J'ai acheté du San Bei Ji.

    Je ne peux pas m’empêcher de sourire légèrement quand je me rends compte qu’il a choisi quelque chose de basique que tout le monde aime. Aussitôt, il se remet à mélanger le repas qu’il a ramené.

    — Ça sent bon. 

    Je suis toujours sur mes gardes, mais l'appel de la nourriture se fait bien trop fort. Je m'avance et m'installe à la petite table de la cuisine.

    — Tu viens d’arriver en ville de ce que j’ai compris. Je vis ici depuis plusieurs années, alors je pourrai te faire visiter le coin.

    Il parle le plus naturellement du monde tout en servant le repas dans deux assiettes avant de m’en tendre une et de s’asseoir à côté de moi. Je soupire en fermant les yeux, qu’est-ce que mon cousin a bien pu écrire dans ce courrier ? J’ai soudain peur et je sens mon estomac se nouer.

    — Tu ne dois pas croire tout ce qu’il a écrit… il aime plaisanter… 

    J’essaie de lui faire comprendre que mon cousin avait sans doute exagéré les choses, mais son regard me prouve bien qu’il ne me croit pas. Je rougis violemment quand nos yeux se rencontrent, je détourne mon attention en prenant ma fourchette pour manger. 

    — Hum, c'est bon. 

    J’ai un premier vrai sourire enjoué alors que le poulet croustillant et juteux me fait comprendre que je suis mort de faim. Son visage se détend et mon estomac se contracte délicieusement. 

    — Tu dois déjà le savoir, mais je m'appelle Anson. 

    Je me dis que ce voisin est grossier, mais je ne suis pas mieux. J’ai été froid et j’ai manqué de politesse en ne me présentant même pas alors qu’il n’a pas hésité à aller m’acheter à manger.

    — Moi, c'est Charles. 

    Je hoche simplement la tête, depuis la trahison de mes proches,  j'ai du mal à tenir une conversation, à avoir envie de me lier aux gens. Alors, même s'il me semble sympathique, je préfère rester distant. Je ne sais pas comment il pourrait réagir en apprenant que j'aime les hommes et ce, même si les sextoys de mon cousin ont dû le mettre sur la voie.

    — Je me suis installé ici, il y a quatre ans. Avant, je vivais dans une toute petite ville. J’y étais heureux, j’y avais ma famille et je pensais vraiment que je vivrais là-bas pour le reste de mon existence.

    Je relève les yeux vers lui, surpris qu’il reprenne la conversation de cette manière. Il ne me regarde pas, il continue de manger, fixant son assiette comme si le sujet était trop difficile pour qu’il soutienne mon regard.

    — J’ai accepté tard mon homosexualité, je voulais me marier, avoir des enfants pour faire plaisir à mes parents. Et puis un jour, je l’ai rencontré, il était beau, drôle et très attirant. 

    Je suis suspendu à ses lèvres, je ne mange plus, j’attends de comprendre où il veut en venir en me parlant de ça. 

    — Comme je te l’ai dit, c’était une très petite ville et quand des rumeurs ont commencé… il… je…

    Sa voix s’étrangle, il bafouille avant de finalement s’interrompre. Son visage qui était jovial depuis notre rencontre se ferme  brusquement et de la tristesse passe dans son regard.

    — Je suis venu ici pour me perdre dans la masse, pour que les rumeurs ne puissent plus m’atteindre.

    Son histoire m’a touchée tout comme sa détresse qu’il a du mal à masquer, lui aussi a eu son lot de malheur, de mauvaises surprises.

    — Je suis désolé pour toi… mais pourquoi est-ce que tu me racontes tout ça ?

    Nos regards se croisent et presque timidement, il fouille la poche de son pantalon avant d’en sortir une feuille un peu froissée et pliée en quatre. Il la pose sur la table et la fait glisser vers moi.

    — Je voulais juste rééquilibrer les choses. Ton cousin a été très explicite dans sa lettre. 

    Mes yeux s’écarquillent quand je vois le morceau de papier et je pose ma main dessus. Je prends une grande inspiration avant de poser ma main dessus dans l’idée de la lire et me faire une idée de combien j'ai été exposé. Cependant, il pose sa main sur la mienne pour m’en empêcher. 

    — Ton cousin semble être quelqu'un de bien. Il s'inquiète vraiment pour toi.

    — Je ne veux pas en parler… 

    Je ne veux pas qu’il me touche, alors j’essaie d’enlever ma main de sous la sienne, mais il la retient. Je me mordille la lèvre un instant avant de sentir la colère monter au nez.

    — S’il s’inquiétait vraiment pour moi, alors il n’aurait pas glissé toutes ces choses dans mes affaires. 

    D'un mouvement de menton, je désigne le sac opaque qui contient les sextoys. Il soupire, son pouce caresse lentement le dos de ma main et je frissonne longuement. Je ne cherche plus à retirer ma main, on se regarde juste droit dans les yeux quand il finit par reprendre la parole.

    — L’homme dont je suis tombé amoureux, celui qui m’a fait comprendre que j’aimais les hommes. Quand les rumeurs ont commencé, il ne l’a pas supporté. Il a fait croire que c’était moi qui le poursuivait et…

    Ses yeux se troublent et un moment je me demande s’il va continuer. Il prend une profonde inspiration pour se donner du courage avant de reprendre la parole. 

    — C’est lui qui a organisé la descente punitive… Ils m’ont presque tabassé à mort ce jour-là.

    Mes yeux s'agrandissent de stupeur et mon cœur accélère brusquement quand je comprends que derrière ses sourires, ce n’est pas de la malice qui se cache, mais comme moi, de la douleur et de la peur. Je n’aime pas l’idée qu’il ait pu lire mon histoire à travers les lignes de mon cousin, mais le fait qu’il se soit lui aussi livré m’aide à ne pas craquer. 

    Habituellement, je me serais braqué, je me serais levé, lui aurais demandé de partir avant de fuir m'enfermer dans ma chambre. Là, je reste devant lui, tremblant de nervosité. C'est peut-être grâce à son sourire, que finalement je me lance.

    — Je sortais depuis quelques années avec… un homme. 

    Je murmure presque ce mot avant de lui jeter un coup d'œil nerveux. C’est bête d’avoir du mal à le lui avouer, alors qu’il vient de m’annoncer haut et fort aimer les hommes. Son visage ne change absolument pas, il se contente de m’écouter avec un petit sourire en coin. 

    — Personne n'était au courant au début, il était gentil, il prenait soin de moi et on était heureux, même si tout n’était pas toujours parfait. 

    Il tient toujours ma main et j'apprécie la chaleur qui émane de celle-ci. Lentement je baisse les yeux, me concentrant sur mon assiette pour me donner du courage. Je n’ai pas vraiment envie de replonger dans ses souvenirs, c’est encore trop frais, trop récent et douloureux. 

    — Il y a quelques semaines, nos amis l'ont découvert et il a commencé à changer. Il était moins gentil, moins attentionné et présent. Et puis, il a commencé à se moquer de moi et de… nos problèmes…  d’intimité. 

    Je rougis fortement, je sens mes joues qui se mettent à chauffer quand j’évoque ce problème. C’est en partie ce qui avait sapé toute ma confiance en moi, mais également celle que je pouvais accorder aux autres. 

    — Il y a quinze jours, il m’a donné rendez-vous chez mes parents. Il est arrivé au bras d’un autre homme et… Il m'a quitté devant ma famille et nos amis. Il a expliqué haut et fort qu’il ne supportait plus de s’endormir à côté d’un bâton chaque soir et encore moins de toucher un homme aussi frigide qu'un cadavre. 

    Ma voix se met à trembler violemment alors que je revis cette scène horrible. Sans réfléchir, je bouge ma main pour agripper la sienne et trouver du soutien et du courage.

    — Ta famille n'était pas au courant que tu aimais les hommes ? 

    Sa voix reste douce, mais quand je lève les yeux, son sourire a disparu et son visage est très sérieux. Je sais tout de suite que ce n'est pas dirigé contre moi, ça me rassure et me donne le courage de continuer.

    — Non et quand ils l'ont appris, ils ne l'ont pas accepté. Ils m'ont renié et ceux que je pensais être mes amis ont préféré rejoindre mon ex. Il ne me reste plus que mon cousin.

    Enfin, jusqu’à ce que je le tue pour ce qu'il a osé faire. Il entrelace lentement nos doigts et je me surprends à les fixer, oubliant un instant le sujet de notre conversation. 

    — C'est pour ça que tu emménages seul ici ?

    Je soupire longuement, contrairement à ce que je pensais, parler de tout ça n’est pas si difficile. Peut-être parce qu’il ne me connaît pas, peut-être parce qu'il a vécu quelque chose de semblable à moi. Mais je me sens mieux de lui parler, de lui confier le mal-être et la peur qui m’enserrent le cœur depuis des semaines maintenant. 

    — On m'a proposé un travail dans cette ville, j'avais besoin d'un nouveau départ. Alors, pour moi, c'était la bonne occasion de le faire.

    Il y a encore deux jours, je pleurais en parlant de ça avec mon cousin et là, je suis calme, je réussis même à manger à nouveau et à savourer ce plat que cet inconnu m’a apporté.

    — Et tu penses que tu es vraiment frigide. 

    Je m'étouffe à moitié avec du riz alors qu'il revient sur ce sujet. Je n'ai franchement pas envie de parler de mon problème. C'est la raison de tous ces sextoys, mon cousin doit-être persuadé qu'avec un peu d'entraînement, je pourrais être comme tout le monde au lit. Ça part d'un bon sentiment, mais l'idée de le faire avec des objets en plastique ne m'attire pas du tout.

    — Je… je ne sais pas. Je.. j'ai très rarement des or… orgasmes. Et… je ne sais pas… je n'ai… pas forcément envie de le faire.

    Je bafouille, je rougis et j’enlève brusquement ma main de la sienne comme si elle m’avait brûlé, alors que je me livre sur un sujet privé et embarrassant. Lui me regarde de nouveau avec son petit sourire en coin, ses yeux me dévorent du regard et je ressens une petite contraction dans mon bas ventre. 

    — Tu veux que je te dise ? Je pense que ton ex était juste nul au lit et qu'il n'a jamais su éveiller ton corps.

    Je le regarde, bouche bée. Lentement, ses mots résonnent en moi. J’aimerais croire ce qu’il dit, penser que je ne suis pas la raison de l’échec de notre relation. En y réfléchissant bien, mon ex se contentait de préparer sa venue et il s’arrêtait dès qu’il avait joui, mais il a passé tellement de temps à me dire que c’était de ma faute que... 

    — Tu crois ?

    Il me regarde avec gourmandise en se mordant le bout du pouce et j'ai du mal à avaler ma salive tant il semble sensuel en faisant ce geste. Je ressens une bouffée de chaleur étrange dans mon bas ventre. 

    — Faire l'amour, ce n'est pas qu'une question de pénétration et d'orgasme. Je pourrais te le prouver si tu veux.

    J'ai les yeux ronds, il est en train de me proposer que l'on couche ensemble. Ce que je ne comprends pas, c'est qu'au lieu de le virer de chez moi manu militari, j'hésite, j’envisage l’idée et au final ce qui me fait hésiter, ce n’est pas vraiment qu’il soit un inconnu ou mon voisin. 

    — Mais… on ne sort pas ensemble.

    Il rit doucement avant de se pencher vers moi, de poser sa main sur ma joue et de caresser lentement ma bouche avec son pouce. 

    — Crois-moi, sortir ensemble n'est pas une obligation pour prendre du plaisir.

    Comment on en est arrivé là, de simples inconnus, à voisins, à… personnes qui vont coucher ensemble ? Mon cerveau semble avoir accepté, mais mon corps s'est figé, je suis incapable de parler, de bouger et je suis tellement obnubilé par son pouce qui caresse sans se lasser ma bouche que j'en oublie presque de respirer.

    — Tu me plais beaucoup Anson. Je ne peux pas l'expliquer, mais on pourrait passer la nuit ensemble. 

    Il est franc, il ne cherche pas à m'avoir sous de fausses déclarations. Il veut une nuit avec moi et contre toute attente, je suis prêt à lui offrir, à me prouver que tous les mots de mon ex n'étaient pas la vérité, mais juste destinés à me blesser. 

    — D'accord. 

    J'arrive enfin à dire un mot, son sourire devient plus lumineux alors que ses yeux s'enflamment quand je laisse son pouce glisser entre mes lèvres et que ma langue l'entoure, le suçant lentement. Il me laisse faire un moment, comme hypnotisé par mes gestes, puis il se lève brusquement prenant mon visage entre ses mains avant de déposer ses lèvres sur les miennes. 

    Le baiser est doux, suave et je me demande si on m'a déjà embrassé d'une manière aussi sensuelle auparavant. C'est la première et dernière fois que je pense au passé puisqu'ensuite, il fait tout pour me faire oublier mon propre prénom.

    — Viens. 

    Après un dernier baiser, il me prend par la main, sûrement dans l'idée de m'emmener dans ma chambre, mais je me paralyse quand il attrape aussi le fameux sac opaque. Il se retourne quand il sent de la résistance avant de me sourire. Sa main se pose sur ma nuque et il me fait frémir en m'embrassant de nouveau. 

    — Anson, je veux que l'on passe une bonne nuit tous les deux. Je ne te forcerai pas à utiliser quoi que ce soit dans ce sac que tu ne voudrais pas, mais on a besoin de certaines choses.

    — D’accord. 

    C'est à mon tour de lui sourire un peu timidement avant de l'entraîner à travers mon appartement vers ma chambre. La gêne a repris ses droits et je me demande si j'ai eu raison d'accepter de faire l'amour avec lui. Un coup d'un soir me ressemble tellement peu que… mes pensées se court-circuitent quand ses lèvres se posent sur ma nuque et que ses bras entourent ma taille.

    — Ne réfléchis pas autant. Profite juste du moment. 

    Ses dents mordillent le lobe de mon oreille et je frissonne. Ne pas réfléchir, juste profiter, c’est une bonne idée. Cependant, je n'y arrive jamais totalement. 

    — Je vais t'aider. 

    Il s'éloigne et je me mordille la lèvre nerveusement quand il se met à fouiller dans le sac. Il se redresse avec un grand sourire en tenant un bandeau pour les yeux dans sa main.

    — Allonge-toi sur le lit, laisse-moi te bander les yeux et concentre-toi juste sur mes mains et ma bouche.

    Je ne réponds pas, je me contente de m'installer au milieu du lit en le fixant, la bouche entrouverte. Il s'agenouille au dessus de moi et avec des gestes délicats, il place le masque sur mes yeux, me plongeant dans le noir. Ma respiration accélère légèrement et je suis surpris de sentir si vite de l'excitation. Être privé de la vue exacerbe le reste et j'ai l'impression que ma peau réagit plus fortement à son toucher alors que ses doigts glissent le long de mon cou.

    Ses lèvres se posent sur ma jugulaire et je me tends en attendant plus. Il reste sage, il découvre mon corps par-dessus mes vêtements, il passe sur mes épaules, mes pectoraux, mon ventre, mes cuisses… il prend son temps, appuyant parfois plus sa caresse ou bien la rendant tellement légère que j'ai l'impression de le rêver.

    Quand il remonte vers moi, ses mains glissent sous mon t-shirt et je me cambre. Elles sont chaudes, elles glissent lentement sur ma peau, laissant un sillon brûlant qui me fait frissonner. Nos lèvres se retrouvent et enfin je sens tout son poids sur moi quand il s'installe entre mes cuisses.

    Nos langues se retrouvent et entament une bataille langoureuse. Il prend son temps, il savoure le moment et cherche à éveiller des sensations chez moi. Mon ventre se crispe, je me cambre pour accentuer son toucher et je laisse échapper un petit soupir. C'est agréable et je me surprends à venir chercher ses lèvres quand il s'éloigne de moi.

    On se frotte l'un contre l'autre, il me serre contre lui et je découvre sa gorge de la pointe de ma langue. Mes mains se placent sur ses reins et je remonte son t-shirt, ayant soif de découvrir la chaleur de sa peau.

    Je me découvre autant que je découvre son corps. L'excitation est présente, je me laisse complètement aller entre ses bras, mais alors que je cherche à retirer son t-shirt, à en découvrir plus, il se redresse, saisit mes mains et les maintient au-dessus de ma tête. 

    — Laisse-moi prendre soin de toi. Ne bouge plus tes mains. 

    Mon souffle se coupe, je n'ai jamais vécu ce genre de moment, c'est doux et érotique à la fois. Un instant, je veux lui désobéir, j'ai envie de le toucher encore un peu, mais je suis curieux de découvrir ce qu'il va faire alors, quand il lâche mes mains, je les laisse là où elles sont posées. Les yeux bandés, je suis complètement à sa merci.

    Mon t-shirt est complètement remonté, exposant mon torse étroit et que je ne trouve pas très attractif. Ses mains se posent sur ma peau nue, glissant lentement. Il souligne chaque muscle à peine dessiné, il pince mes tétons et je me cambre avant de soupirer très fort quand sa langue bouillante les lèche jusqu'à ce qu'ils pointent. 

    Mon bas ventre se contracte, mon sexe se dresse, dur et demandeur d'un peu d'attention. Charles ne semble pas décidé à me donner l’attention que je réclame, il est pour le moment trop occupé à mordiller la peau de mon flanc droit, déclenchant de longs frissons. Mes mains se posent sur sa nuque et il grogne doucement avant de les saisir pour les replacer au-dessus de ma tête. 

    — Je n'ai pas encore fini de te dévorer. Reste bien sage, tu veux bien ?

    Merde alors, sa voix basse et le ton qu'il emploie finissent par me rendre douloureusement dur et je veux qu'il me soulage.

    — Charles … plus… 

    Ma voix est suppliante et je soulève mon bassin pour chercher un éventuel soulagement grâce à lui. Je n'ai aucun mal à imaginer son petit sourire en coin alors qu'il m'observe me tortiller contre lui. Je gémis quand il attrape le lobe de mon oreille entre ses dents. 

    — Tes désirs sont des ordres.

    Ma respiration accélère, sa bouche suit un trajet plus rapide cette fois sur mon torse avant de finalement arriver à la ceinture de mon pantalon et il n'attend pas pour en saisir l'élastique et le descendre avec mon sous-vêtement. Je ne me sens même pas gêné d'être ainsi exposé, je veux juste qu'il continue de me toucher.

    Ses mains se posent sur mes cuisses et je les écarte, ne pas voir ses réactions est un peu perturbant, mais il réussit toujours à réduire mes pensées à zéro avec seulement quelques gestes. Son doigt se pose sur mon sexe et mes mains agrippent le drap pour les empêcher de bouger à nouveau. Il me caresse lentement, m'effleurant à peine, et j'ai l'impression que je vais devenir fou. Je m'étire, me cambre et cherche à le forcer à appuyer son geste. Même quand il rit doucement, je ne me stoppe pas, je veux juste qu'il me fasse ressentir toutes ces choses.

    Je grogne un peu quand il arrête et s'éloigne, et je ne peux pas m'empêcher de me tendre, mais un baiser sur le haut de ma cuisse me détend aussitôt. Les cuisses grand écartées, je frémis quand je reconnais le bruit d'un flacon que l'on ouvre. Mon cœur accélère car c'est souvent à ce moment-là que les choses se compliquent vraiment pour moi. Ce n'est jamais très agréable et cela me sort de mes moments intimes.

    — Détends-toi bébé, ne pense à rien d'autre que ce que tu ressens actuellement.

    Encore une fois, il semble tellement à l'écoute de mon corps qu'il comprend à chaque fois que je me mets à trop réfléchir. Il suçote alors l'intérieur de ma cuisse et mon bas ventre  chauffe. Je place mes mains sur ma bouche quand, sans attendre, il entoure mon membre de sa bouche. La sensation est divine et quand il le fait coulisser, j'ai l'impression que tout mon corps devient de la guimauve. Il prend son temps, faisant de lents va-et-vient. J'ai du mal à avaler ma salive alors que les sensations sont divines. 

    Je ne peux pas m'empêcher de frémir quand je sens ses doigts froids et humides se présenter à mon entrée. Malgré moi, je me crispe, me contracte en attendant qu'il force le passage. Une fois encore, il me surprend car il ne cherche pas à entrer, il se contente de tourner lentement autour sans lâcher mon sexe.

    Il me faut un moment pour me détendre. Il ne montre aucune impatience, au contraire, il s'applique sur la fellation qu'il est en train de me faire. Je gémis de plus en plus fort et je me surprends quand c'est moi qui fais un mouvement pour faire entrer son doigt en moi. Ce n'est ni désagréable, ni douloureux, l'intrusion me donne même envie de plus, qu'il me remplisse totalement. Je bouge des hanches pour lui faire comprendre.

    J'ai l'impression de perdre pied, il aspire mon sexe entre ses lèvres et son doigts cherche l'endroit magique. Il ne faut pas longtemps pour qu'il le trouve et je pousse un premier vrai cri de plaisir. Je me mords fortement la lèvre, lentement il rajoute un doigt, mais je suis bien trop obnubilé par ma bulle de plaisir qui grossit en moi pour ressentir de l'appréhension. Je suis juste focalisé sur moi et c'est une sensation étrange.

    — Charles… han… c'est… 

    Il alterne mouvements de ciseaux et mouvements plus profonds qui butent contre ma prostate et j'ai du mal à parler. L'extrémité de mon sexe touche le fond de sa gorge alors qu'il me suce de plus en plus fort. Mes pieds se crispent, mon dos se cambre et j'ai du mal à respirer. 

    — Je… 

    Je pose mes mains sur ses cheveux dans l'idée de l'arrêter avant que l'orgasme ne me fauche, mais il entre un troisième doigt et frappe ma prostate à chaque fois qu'il entre en moi. Je finis par perdre pied, mes doigts s'agrippent à ses cheveux et je jouis fortement.

    Mon corps se détend d'un coup, ma respiration est haletante et même avec les yeux bandés, j'ai l'impression de voir des étoiles. Il dépose des dizaines de baisers sur mon corps, remontant lentement vers moi. Il retire le bandeau avec délicatesse en me souriant alors que j'ai du mal à redescendre sur terre. Il embrasse mon front, mes pommettes et je réussis doucement à lui sourire. 

    — Tu es vraiment très beau. 

    Malgré moi, je me retrouve à rougir avant que je ne caresse doucement ses lèvres qui ont été si promptes à me donner du plaisir.

     — Ne dis pas de bêtises.

    Je pose mes mains sur ses joues avant de l'attirer vers moi pour l'embrasser. Ses bras passent autour de mes épaules et il me serre fort contre lui. Je me sens bien, jamais le sexe n'a été aussi bon et j'en veux davantage. Il m'a donné du plaisir, beaucoup de plaisir, mais lui, je peux le sentir, est toujours aussi dur contre moi.

    D'un coup de hanche, je nous fais basculer. Assis sur son bassin, mes mains sont de chaque côté de sa tête. Je l'embrasse passionnément avant de me redresser et de passer mon t-shirt par-dessus ma tête, me déshabillant totalement.

    Lui est toujours habillé et je compte bien y remédier. D'un geste un peu brusque, je remonte son t-shirt. Sans m'en rendre compte, je passe ma langue sur mes lèvres quand son torse musclé apparaît. 

    — Anson…

    — Chut…

    Je le fais taire en capturant ses lèvres. C'est lent, c'est sensuel et je prends plaisir à découvrir son corps, à le sentir se tendre et chercher mon contact selon les endroits que je touche. Je tremble un peu quand, comme lui plus tôt, je fais glisser ses habits, le déshabillant totalement.

    Je découvre son sexe imposant et je panique légèrement à l'idée qu'il compte rentrer en moi. Je suis assis sur ses cuisses, figé en fixant son membre dur. Il s'assoit soudainement, me prend dans ses bras et me rapproche de lui, en souriant en coin. 

    — Je te l'ai dit, ce n'est pas une question de pénétration. On n’est pas obligé…

    — J'en ai envie… c'est juste que… c'est la première fois que j'en ai autant envie. 

    Je l'interromps pour ne pas laisser mon cerveau étouffer mes désirs comme il sait si bien le faire habituellement. Il me fait un sourire qui commence à me plaire, celui qui creuse une légère fossette et qui monte jusqu'à ses yeux.

    — Si tu en as vraiment envie, alors tout va bien se passer. Aie confiance en ce que tu désires et en ton corps. 

    Ma main glisse entre nous et je saisis son pénis, le pressant légèrement avant de le coulisser lentement sans quitter son visage des yeux, curieux de voir le plaisir s'allumer dans son regard. 

    Ses mains saisissent mes fesses qu'il malaxe de plus en plus fermement, selon le rythme que je lui impose. Il grogne de plaisir et dépose régulièrement de petits baisers sur mes lèvres. Il me lâche un instant et je sens rapidement ses doigts revenir me préparer et cette fois, j'ai hâte de le sentir le faire. Petit à petit, l'excitation qui avait disparue après mon orgasme s'éveille à nouveau. C'est plus violent et plus impérieux que la première fois et quand ses doigts trouvent mon endroit magique, je le mords au cou sans réfléchir, laissant une marque sur sa peau.

    Il gémit, autant de douleur que de plaisir, et à cette constatation, mon sexe finit de se dresser à nouveau. L'impatience me tord le ventre et je jette un coup d'œil autour de nous et souris quand je trouve le petit paquet carré gentiment posé à côté du tube de lubrifiant. Je le prends d'une main tremblante et essaie de l'ouvrir le plus rapidement possible, mais ses doigts qui continuent d'aller et venir en moi m'aident difficilement dans ma tâche.

    Après ce qui me semble une éternité, j'arrive enfin à derouler la protection sur son sexe. Je retrouve ses lèvres, nos langues bataillent aussitôt l'une contre l'autre alors qu'en douceur, il retire ses doigts et m'aide, en me tenant par la taille, à me placer au-dessus de lui. Malgré sa longue préparation, je me sens étiré de manière désagréable quand son gland écarte mes chairs. 

    Ce n'est pas douloureux cependant, ça ne me donne pas envie de tout arrêter,  je ne pleure pas alors qu'il s'enfonce en moi. Au contraire, j'apprécie de m'unir à lui, de sentir que je l'épouse parfaitement et quand je me retrouve totalement assis sur lui, je ressens un sentiment de puissance inédit. Je ne fais qu'un avec cet homme et j'aime ça,  je veux continuer,  je veux le mener à l'extase et le sentir s'abandonner complètement à moi.

    — C'est bon. 

    Je murmure suavement en cachant mon visage au creux de son cou en enroulant mes bras autour de ses épaules. Il rit doucement et m'enserre dans son étreinte chaleureuse avant de déposer un baiser sur ma tempe.

    — Terriblement bon. 

    C'est à mon tour de sourire quand, au lieu de se moquer de moi, il confirme aimer ça lui aussi. C'est sur ces mots que je soulève mes hanches avant de me laisser retomber, m'empalant sur lui dans un gémissement qui me surprend. Je continue ces va-et-vient, le plaisir est fort et, la tête appuyée sur son épaule, j'ai du mal à respirer. Pourquoi le sexe ne m'a jamais semblé aussi bon qu'aujourd'hui ? Je n'arrive pas à trouver la réponse. En fait, je n'arrive même plus à réfléchir. Je ne pense qu'à une chose, comment avoir encore plus de plaisir.

    Fatigué malgré son aide, j'ai les cuisses qui tremblent et je ralentis. C'est à son tour de renverser la situation et, d'un coup de hanche, il réussit à reprendre le dessus tout en restant profondément enfoncé en moi.

    — Accroche-toi bien bébé, je vais te faire voir des étoiles.

    Je rougis mais, je n'ai pas le temps de répondre qu'il m'impose un rythme fou qui me fait perdre la tête, et plus encore quand il remonte mes genoux sur ses avant bras, faisant entrer son sexe plus profondément en moi. Je subis volontiers le rythme fou qu'il m'impose, mes mains solidement accrochées à ses avant-bras, et je me découvre capable de créer des sons que je pensais impossible à produire?

    Je crie même son prénom à plusieurs reprises, le suppliant de me mener à nouveau à l'orgasme. Mon corps tremble de la tête aux pieds et je finis par exploser quand il susurre mon prénom dans un coup de rein puissant qui le fait également jouir. Un instant, ma respiration se bloque quand j'éjacule sur mon ventre. Je pense que je vais mourir, puis le monde reprend sa course quand il me serre contre lui en tremblant tout aussi fort que moi.

    On reste un long moment dans les bras l'un de l'autre, savourant l'orgasme dévastateur que l'on désirait tant. Mes jambes sont enroulées autour de sa taille, mes mains jouent dans ses cheveux, alors que lui embrasse ma peau de centaines de baisers. Je bougonne presque quand il se redresse. Il est terriblement sexy, les cheveux en bataille, la peau de son cou marquée par mes soins. Malgré ce que je viens de vivre, je le trouve très excitant à cet instant.

    C'est comme si cet inconnu avait su trouver l'interrupteur qui m'eveillerait sexuellement alors que mes anciens amants avaient été incapable de juste l'effleurer. 

    — Merci.

    Il me sourit avant de m'offrir un baiser à couper le souffle puis de se retirer lentement.

    — Tu n'as pas à me remercier. Je savais que tu n'étais pas tout ce qu'il a dit. Tu as une lueur dans les yeux tellement sensuelle bébé. 

    Je frissonne quand il m'appelle par ce petit surnom et je me permets de le reluquer sans aucune honte alors qu'il se débarrasse de sa protection et la jette dans la poubelle de la salle de bain. Il me regarde avec un petit sourire en coin depuis la porte. 

    — Viens prendre une douche avec moi. 

    Je lui souris en grand, appuyé sur mes coudes. Je reste encore un petit instant à le dévorer du regard, avant de me lever sans hésitation pour le rejoindre.

     

    La lumière me réveille le lendemain, j'ai oublié de fermer les rideaux, mais je suis bien incapable de bouger. Premièrement, je n'ai pas assez dormi et deuxièmement, je suis trop bien installé, au chaud au creux de ses bras. Il a dormi avec moi. Après notre douche, on s'est couché, mais au milieu de la nuit, on a refait l'amour pendant un long moment. Tellement à mon écoute, il m'a refait jouir deux fois, chose que je pensais totalement impossible.

    Je ne veux pas le comparer à mon ex, mais je comprends maintenant que je n'ai jamais été le problème. C'est lui qui était un égoïste, il ne voulait que son plaisir et moi je n'étais qu'un jouet à ses yeux. Il me serre soudain plus fort dans ses bras alors que sa voix à moitié endormie s’élève. 

    — Tu recommences à trop réfléchir.

    — Comment tu arrives à le savoir ? 

    Je me retourne entre ses bras pour lui faire face, vraiment curieux de comprendre comment il fait pour s'en rendre compte. Il me sourit en gardant un air mystérieux avant d'éclater de rire. Il me relâche, s’éloigne de moi et s’étire aussi fort que possible en soupirant. 

    — Tout ton corps se tend quand tu le fais.

    Je fais la moue et je m'assois dans le lit en baillant. J’ai un petit rire à cause de sa réponse et je me frotte les cheveux en reprenant petit à petit mon sérieux. Le réveil est plutôt agréable, mais il faut que je revienne à la réalité. 

    — Charles, je sais que c'était juste une nuit, mais…

    — Anson, cette nuit a été très agréable. Je sais que tu ne veux pas d’une histoire, mais je n’en veux pas vraiment non plus, tu sais. 

    Il se redresse et me caresse doucement le bas des reins avant de lentement remonter le long de ma colonne vertébrale déclenchant un long frisson dans tout mon corps.

    — Mais si tu veux… que l’on se voit de temps en temps, pour discuter ou… passer la nuit ensemble, ça me plairait. Je serai juste ton voisin avec affinité.

    Moi qui pensais qu’il fallait obligatoirement des sentiments pour coucher avec quelqu’un, je me rends compte que je ne pouvais pas avoir plus tort. Cet inconnu s’est montré bien plus prévenant et à mon écoute que l’homme qui partageait ma vie depuis des années. Je me mordille la lèvre inférieure, l’idée de partager d’autres nuits comme celle-ci, qu’il réussisse encore à me faire oublier jusqu’à mon prénom quand il s'enfonce en moi encore et encore est grisante

    — Tu es d'accord avec ça ? 

    Un sex-friend, jamais je n’aurais imaginé en avoir un. Pourtant, maintenant, je ressens de l’excitation d’avoir une personne qui serait là pour me satisfaire, une relation sans attache, sans pression, mais avec beaucoup de plaisir.

    — Laisse-moi te prouver combien je suis d'accord avec ça. 

    J'éclate de rire, chose qui ne m'était plus arrivée depuis longtemps. Il pose sa main sur mon épaule et me fait basculer sur le lit avant de se positionner au-dessus de moi. Nos lèvres se retrouvent rapidement et entament un ballet passionné alors qu'il fait glisser le caleçon que j'ai enfilé dans la nuit pour accéder à mon sexe.



  • Commentaires

    5
    Mercredi 6 Juillet 2022 à 11:04

    Coucou ! Merci beaucoup pour cette super histoire ! Je les avais adorées dans History 4 ! On retrouve très bien leurs personnalités ! 

    • Voir les réponses
    4
    Dimanche 26 Juin 2022 à 23:01

     

    Que dire de cette première lettre de l'alphabet... A comme Attrayant, vous savez bien manier les mots ;0)

    Merci pour ce 1er chapitre de l'alphabet.

    • Voir les réponses
    3
    Vendredi 24 Décembre 2021 à 17:50

    merci

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