• Be There With Bells On (Love By Chance :Tin & Can)

    Be There With Bells On

    Can m’a toujours fait penser à un enfant, il a en lui cette naïveté, cette douceur et cette confiance que l’on a enfant et que souvent on perd en grandissant. Seulement lui, il est resté comme ça, protégeant ses amis à la vie, à la mort, il est prêt à tout pour ceux qu’il aime. Ma rencontre avec lui a changé ma vie et m’a sauvé, m’a aidé à redevenir un humain souriant et un peu plus concerné par les autres. On ne me changera pas totalement, je reste toujours le même, un peu hautain, froid et distant. Seulement lui, il réussit là où les autres ont échoué, il me fait sourire, c’est mon trésor, celui pour qui je suis prêt à me battre sans me poser de question.

    On sort ensemble depuis un an et j’ai bien compris que Can aime Noël. Son âme d’enfant est complètement happée par cette fête où les décorations attirent l’oeil, la musique est entêtante et l’occasion de faire plaisir aux autres flotte dans l’air. L’année dernière il s’était fâché quand je lui avait fait des cadeaux coûteux et en grosse quantité, je n’avais pas encore bien compris comment fonctionne mon petit ami à ce moment-là, mais cette année, je suis bien décidé à faire en sorte que ce soit le Noël parfait pour lui.

    La nuit est tombée et on se promène main dans la main dans l’une des nombreuses rues commerçantes, comme les autres elle est magnifiquement décorée et mon trésor ne sait plus où donner de la tête. On est le 21 décembre et je me suis promis de tout faire cette année pour lui faire profiter de l’ambiance festive. J’ai énormément de travail et je sais que je ne suis pas toujours suffisamment présent pour lui. Donc, même si je vais prendre beaucoup de retard, Can est plus important que tout pour moi. 

    — Tin regarde, la vitrine est animée.

    La voix de mon petit ami me sort de mes pensées et je souris quand il tire sur mon bras pour m'entraîner vers l’une des nombreuses vitrines présentes dans la rue. Ses yeux sont illuminés par des milliers d’étoiles alors qu’il regarde la scène se dérouler devant ses yeux encore et encore. 

    Je le prends dans mes bras, collant mon corps au sien, me fichant complètement du regard des autres et appréciant que Can ait réussi à en faire abstraction lui aussi. On profite simplement du moment en oubliant le reste. 

    — Tu aimes ?

    — Evidemment ! Merci de m’avoir amener Tin, je sais que tu n’as pas beaucoup de temps. 

    Il parle en respirant à peine, ses mots se précipitant dans sa bouche et je souris en coin. 

    — J’ai toujours du temps pour toi Cantaloupe.

    Je ne peux pas m’en empêcher, j’aime le taquiner, j’aime le voir soudain gêné et…  avoir du répondant. Je grimace quand son coude frappe mes côtes. 

    — Arrête de m’appeler comme ça, tu sais que je déteste ça. 

    Il ne se retourne pas, il me répond automatiquement, alors que cette phrase, il doit la répéter dix fois par jour et que je sais qu’au fond, il apprécie ce surnom quand il vient de moi. Je dépose un baiser sur sa nuque, ma manière de m’excuser, et je le serre un peu plus fort contre moi.

    — Can ? Quel serait le plus beau cadeau que je pourrais t’offrir ?

    Je sais que là je dois faire attention car, dès que l’on parle de cadeau, il se braque.

    — La neige, j’aimerais un matin sortir de l’appartement et découvrir qu’il neige ici, chez nous.

    Sa voix s'est soudain faite rêveuse, il faut dire que la majorité des Thailandais n’ont jamais touché de neige de leur vie. Moi je connais, je sais ce que c’est puisque j’ai vécu une partie de ma vie à l’étranger et… je n’aime pas la neige.

    — On pourrait…

    — Non ! Tu ne nous paiera pas de billet pour aller dans je ne sais quel pays où il y a de la neige. Tin… tu le sais, je n’aime pas que tu dépenses ton argent pour moi, je… j’aime ce qui est simple.

    Il s’est retourné dans mes bras pour me faire face, son visage ressemble à celui d’un petit chien boudeur et comme à chaque fois, il me fait craquer. Il me connaît bien cependant, car j’ai déjà oublié mon plan de voler avec lui vers le premier pays enneigé possible.

    — Très bien, pas de voyage surprise alors, mais rentrons, il commence à se faire tard.

    Il n’est pas réellement tard, mais j’ai surtout hâte qu’il découvre la suite de ma surprise, l’une parmi tant d’autres. Il hoche doucement la tête et me suit quand on retourne vers la voiture. Il est pensif et calme ce qui ne lui ressemble pas vraiment, mais quand je tourne la tête vers lui, je remarque qu’il est surtout occupé à regarder chaque décoration que l’on croise, à la fixer comme s’il n’allait plus jamais en revoir.

    Le trajet jusqu’à mon appartement est rapide et je suis heureux de vivre seul maintenant. J’aimerais bientôt pouvoir proposer à Can de vivre avec moi, mais je sais très bien, qu’il n’est pas encore prêt, alors je patiente, je le laisse finir ses études et grandir encore un peu avant d’envisager notre avenir, je ne veux surtout pas lui mettre la pression même si j’aimerais que ça arrive bientôt.

    Je m’arrête devant la porte d’entrée, mais je ne l’ouvre pas tout de suite, je me sens nerveux et il le sent car il me questionne rapidement avec sa manière un peu brusque. 

    — Il y a un problème ?

    Je me tourne pour le regarder et lui fait un petit sourire crispé.

    — J’ai… une surprise pour toi à l’intérieur. 

    Et ça ne loupe pas, il fronce instantanément les sourcils à la mention d’une surprise. 

    — S’il te plait, laisse moi te gâter, je te promets, j’ai été raisonnable.

    Il soupire avant de hocher la tête et je sens mon coeur bondir dans ma poitrine de le voir accepter si rapidement.

    — Passe devant, je te cache les yeux, d’accord ?

    Je me sens excité comme un enfant à mon tour quand je me place derrière son dos, et que je pose ma main sur ses yeux. Lentement, en faisant attention là où il met les pieds, je le guide dans l’appartement jusqu’au salon.

    Je reste un moment ébahi devant le travail que la gouvernante, que mon père m’a forcé à embaucher, a accompli. Je vais devoir la remercier chaleureusement, elle s’est surpassée. 

    — Qu’est-ce que tu fais Tin.

    Il s’impatiente, mais un instant, j’en ai presque oublié la raison de ce décor. Doucement j’enlève mes mains et je le laisse découvrir la pièce, le salon a été décoré pour ressembler à un salon occidental au moment des fêtes. Ma télé diffuse l’image d’une cheminée, au moment où il ouvre les yeux, une musique douce de Noël résonne autour de nous et la lumière tamisé lui permet de voir le sapin fièrement décoré posé près de la télé, des chaussettes qui pendent à nos deux noms et des guirlandes lumineuses qui font le tour de la pièce. C’est doux, c’est chaleureux, c’est…

    Ses lèvres viennent soudainement se poser contre les miennes alors qu’il me tient le col de ma chemise. Mes mains viennent se poser sur sa taille et je savoure la douceur du baiser qu’il m’offre. Il n’est pas tellement du genre à prendre les devants, alors je profite de l’instant avec plaisir. 

    — Tin, mais pourquoi ? 

    Ses yeux brillent, ses lèvres si douces sont étirées dans un large sourire et même s’il est lové dans mes bras, son regard ne trouve pas où se fixer, il observe chaque petit élément de la décoration présent dans la pièce.

    — Je sais combien tu aimes les décorations de Noël et comme tu vas rester là jusqu’au 25 décembre, je voulais que les décorations soient près de toi toute la journée. Et… j’ai acheté toutes les décorations d’occasion, pour éviter de trop dépenser.  

    Je sais que ça peut faire pingre dis comme ça surtout quand on sait combien ma famille est riche, mais c’est une manière pour moi de faire comprendre à Can que je le prend au sérieux quand il dit qu’il ne veut pas que je dépense mon argent pour lui.

    Il m’embrasse une nouvelle fois avant de quitter mes bras et d’aller faire un tour dans la pièce pour observer chaque détail. Je lui laisse le temps qu’il lui faut, pendant que discrètement ma gouvernante pose des chocolats chauds sur la table basse. Je lui fais un grand sourire et un signe de tête pour la remercier. Encore une chose que Can a changé chez moi, la manière dont je traite les gens qui travaillent pour moi.

    Je m’assois dans le canapé alors qu’il est en train d’observer le sapin, je pose ma main sous mon menton, le coude posé sur ma cuisse et je souris en coin, juste en le regardant. Son visage est lumineux quand il se retourne vers moi, son sourire monte jusqu’à ses yeux et comme chaque fois qu’il sourit de cette manière mon ventre se contracte d’envie tellement je le trouve désirable. J’ai juste le temps de le réceptionner quand il se jette littéralement dans mes bras. 

    — Merci Tin.

    Il est assis sur mes genoux, à califourchon sur moi et il me serre aussi fort que possible dans ses bras.

    — De rien Can, je suis content que tu aimes.

    On reste un long moment comme ça, je caresse doucement son dos alors que son visage est enfoui contre mon cou. Je savoure l’instant, je ne me pose plus de question, je suis juste heureux de l’avoir près de moi. Il finit par descendre de mes genoux pour s'asseoir à côté de moi et la soirée se finit alors que l’on boit nos chocolats en parlant de tout et rien et en regardant le feu de cheminée.

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    J’ai pris ma journée aujourd’hui, c’est un fait assez rare, mais surtout, Can n’est pas au courant, il est parti ce matin pour l’université et moi je compte bien mettre en place ma deuxième surprise. Je veux lui faire un cadeau, quelque chose qui lui montre combien je l’aime et combien je tiens à lui. 

    Il aurait été facile d’entrer dans le premier magasin venu, d’acheter la première chose cher à porter de main et de lui offrir. Seulement, avec Can j’avais appris que la facilité n’est pas à faire, s’il se rend compte que le cadeau est coûteux, il va rentrer dans une colère noire et surement arrêter de m’adresser la parole pendant un long moment et clairement, je n’ai pas envie que ça se passe comme ça.

    Je veux qu’il soit comme hier, doux, tendre, heureux et n’ayant pas peur de me montrer ses sentiments. J’ai aimé la nuit que l’on a passé ensemble, il s’est collé à moi, me gardant dans ses bras et ne m’a pas lâcher un instant alors qu’un petit sourire s’est attardé sur ses lèvres.

    Heureusement, Pete a été de très bon conseil, au final, ce garçon un peu étrange et effacé est devenu mon ami le plus proche, celui en qui j’ai une totale confiance. Il est toujours présent, a de bon conseil et il m’a aidé à comprendre que le compte en banque ne détermine pas la valeur d’une personne. Même si on se voit beaucoup moins souvent qu’avant, il m’est précieux et il n’a pas hésité à me guider pour trouver le cadeau parfait pour Can.

    Faire un cadeau fait main, jamais je n’y aurais pensé, jamais je n’aurais pris le temps de le faire surtout. Mais pour mon trésor je suis prêt à tout pour le rendre heureux et le faire sourire. C’est la raison pour laquelle je suis maintenant assis devant la table basse, penché sur un tas d'objets qui devraient bientôt ressembler à un collier.

    J’observe les pierres en bois taillées, essayant de trouver comment les associer entre elles pour donner un beau résultat. Petit à petit je me prend au jeu, je ne suis pas vraiment doué pour les activités manuelles et je me coupe à plusieurs reprises en essayant de couper les lanières de cuir. Pourtant, j’apprécie vraiment de voir le collier prendre forme petit à petit entre mes doigts.

    Le collier est assez simple, il s’agit d’une longue lanière de cuir avec juste des embouts métalliques pour qu’il puisse l’accrocher facilement. Des perles en bois taillé de différents motifs, coloré dans les tons rouge et un pendentif. J’ai mis plusieurs heures à choisir ce pendentif dans le petit magasin. Je voulais qu’il puisse exprimer ce que Can représente pour moi, alors finalement quand je l’ai trouvé, ça m’a semblé être une évidence. C’est une ancre, elle est en métal, pas un métal précieux, pourtant, je la trouve vraiment très belle.

    J’espère que Can comprendra le symbole, qu’il saura qu’il est mon ancre dans ce monde, qu’il est celui qui m’a permis de me retrouver, de ne plus être seulement le fils de, mais d’être moi Tin. Je viens tout juste de finir de mettre le collier dans une petite boite rectangulaire quand la porte s’ouvre et mon coeur fait un bond dans ma poitrine.

    — Tin ! Tu es déjà rentré à la maison ? 

    Il est surpris de me trouver là dans le salon, alors qu’il est toujours le premier à rentrer et il doit ensuite attendre de longues heures avant que je rentre à mon tour.

    — Je voulais te surprendre. Comment s'est passé ta journée ? 

    Il vient s’échouer dans le canapé et pose sa tête contre mon épaule. Je prend sa main dans la mienne, laissant la petite boîte cachée contre ma cuisse. 

    — Tu veux que l’on sorte voir les décorations ?

    Il secoue la tête contre moi et je fronce les sourcils, d’habitude c’est lui qui me supplie d’aller nous promener alors je pensais que ça lui ferait plaisir. Je caresse doucement le dos de sa main avec mon pouce. 

    — Quelque chose ne va pas Can ?

    Il secoue la tête de nouveau et se colle un peu plus contre moi. 

    — Je veux profiter de t’avoir si tôt à la maison et puis tu m’as offert ses magnifiques décorations, je veux juste rester là et les regarder.

    Je sens ses lèvres se poser contre mon cou et je ferme les yeux en frémissant. J’aime quand il est entreprenant comme ça, quand il m’embrasse et me touche. Je tourne la tête et passe ma main sous son menton pour pouvoir capturer ses lèvres.

    Je le pousse lentement alors que ma langue glisse dans sa bouche à la rencontre de la sienne. Il se laisse tomber sur le canapé alors que ses mains se posent sur ma taille. Je le surplombe totalement et ma main cherche déjà à soulever sa chemise pour accéder à sa peau toute douce.

    Au moment où je bouge mes jambes pour être mieux installé, le bruit de quelque chose qui tombe fait que Can quitte mes lèvres soudain curieux. 

    — Qu’est-ce que c’est ? 

    Il me faut un moment pour comprendre ce qui vient de se passer. 

    Je me redresse légèrement quand Can se penche pour ramasser la boîte que j’ai fait tomber au sol. Je soupire profondément, moi qui voulait lui offrir à un moment romantique, je me suis planté en beauté. 

    — Un cadeau… pour toi.

    Il tient la petite boite dans les mains et aussitôt son visage s’assombrit. 

    — Tin…

    Ses joues se gonflent et je sais qu’il est en colère, il pense que j’ai encore trop dépensé pour lui et heureusement que je suis installé sur ses jambes, sans quoi il serait déjà debout prêt à partir en râlant. 

    — Can, ce n’est pas ce que tu crois…

    Je garde un petit sourire aux lèvres, même si mon regard est un peu inquiet. 

    — Je l’ai fait moi-même, je ne l’ai pas acheté tout fait. 

    Je l’aide à se rassoir correctement dans le canapé et me place à côté de lui, son regard est encore sombre et je vois bien qu’il ne me croit pas totalement. 

    — Regarde mes doigts, j’ai pas arrêté de me couper.

    Je lève mes mains devant lui et le laisse voir mes doigts où plusieurs pansements trônent fièrement. Can pose la boite sur ses genoux et saisit mes mains dans les siennes, il observe un instant avant de déposer un baiser sur chacune de mes blessures. 

    — Tu n’étais pas obligé de faire ça.

    Je souris en coin, il ne le montre pas toujours, mais je sais qu’il s’inquiète pour moi, il n’aime pas me voir souffrir et même si je peux lire de la curiosité dans son regard, il n’est pas content que je me sois blessé. 

    — Mais… ça me fait plaisir…

    Je ris doucement car revoici l’enfant qui savoure la période de noël, ses doigts effleurent la boîte et il se retient difficilement de l’ouvrir.

    — Ouvre la boîte, j’espère que… que tu aimeras. 

    Soudain, je doute, est-ce que le collier était un bon choix, j’aurais peut-être dû faire autre chose. C’est étrange, j’ai déjà fait des dizaines de cadeaux que ce soit à Can ou bien à d’autre proche, mais je n’ai jamais été aussi nerveux qu’à cet instant quand précautionneusement, il fait glisser le couvercle.

    Le silence s’éternise et j’avale difficilement ma salive, car il ne dit rien, il garde la tête obstinément baissé sur le collier. Je n’arrive pas à bien voir son expression, mais je me sens très con, je me suis bien planté, il déteste, c’était sur, comment moi, j’aurais pu réussir à faire quelque chose de bien de mes mains.

    — Ce n’est pas grave si tu n’aimes pas Can… C’est juste une babiole… 

    Je tente de le rassurer alors que moi je sens une boule grossir dans ma gorge et je cherche à récupérer la boite, je n’aurais qu’à la jeter, je trouverais autre chose pour lui faire plaisir. Seulement, il crispe ses doigts autour de la boîte, m’empêchant de la prendre et il lève les yeux vers moi. Mon estomac se tord délicieusement quand je comprends l’expression sur son visage.

    Ses yeux brillent, j’ai l’impression qu’il est sur le point de pleurer, un sourire est affiché sur son visage et l’amour qu’il ressent pour moi est diffusé par vague tout autour de nous. 

    — Ce n’est pas juste une babiole… c’est… c’est le plus beau cadeau que l’on m'ait jamais fait. 

    Il sort le collier et le tient précieusement entre ses doigts avant de me tourner le dos.

    — Aide-moi.

    Je commence à comprendre tout ce que Pete à tenter de m’expliquer au cours de ces derniers mois, de comment un rien peut rendre heureux une personne quand le cadeau vient du coeur. Je lui ai souvent ri au nez, en lui demandant comment une babiole coûtant seulement quelques Baht pouvait surpasser un cadeau en coûtant des milliers. Il avait eu un sourire énigmatique et ne m'avait pas répondu, maintenant je savais pourquoi. 

    Je ressens une chaleur agréable qui prend naissance dans mon ventre quand il laisse son doigt glisser sur la petite ancre comme si c’était l’objet le plus précieux au monde. J’accroche le collier autour de son cou et il se retourne aussitôt pour m’embrasser avec fougue. Son corps se colle de nouveau au mien et je me détends aussitôt.

    Il colle son front contre le mien et soupire. 

    — Tin, je n’ai rien pour toi… je me sens nul. 

    Non, je ne veux pas qu’il se sente mal, au contraire. Je prend alors son visage entre mes mains, lui caressant en douceur les joues de mes pouces. 

    — Can, je n’attends rien en retour mon trésor, je veux juste que tu sois heureux. Toi tu me rends heureux tous les jours et je ne demande rien de plus.

    Je capture ses lèvres, je savoure la douceur qu’il met dans son baiser et je soupire doucement quand sa langue vient en réclamer plus.

    La température monte de quelques degrés, le baiser est fougueux et même quand il vient s’asseoir à califourchon sur moi, il ne se rompt pas. Mes mains reprennent leur place, sous sa chemise et je les laisse découvrir une nouvelle fois son dos, je connais chaque courbe de son corps, mais je ne m’en lasse pas. Il se cambre quand je le chatouille un peu en passant mes paumes contres ses côtes. 

    Nos sexes se rencontrent et je le sens gémir contre ma bouche. J’ai un petit sourire en coin quand je me souviens qu’au début même un baiser le mettait mal à l’aise. Mes mains glissent pour commencer à déboutonner sa chemise et le seul instant où nos lèvres se quittent c’est quand il fait passer mon t-shirt par dessus ma tête. 

    Elles se retrouvent aussitôt, fougueuses, impatientes et Can est dans le même état alors qu’il bouge lentement au-dessus de moi, frottant nos intimités l’une contre l’autre. Je lui laisse le contrôle autant qu’il le veut, j’avais prévu beaucoup de réaction face à mon cadeau, mais faire l’amour sur le canapé du salon n’en faisait pas partie.

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    J’ai un grand sourire sur les lèvres, le jour est déjà levé, il est encore tôt et pourtant, je ne peux pas dormir. J’ai le torse collé contre le dos de Can, mon bras lui sert d’oreiller alors que ma main de libre est posée sur son ventre, je l’observe dormir le drap nous couvre jusqu’à la taille, on a dormi complètement nu et la seule chose qui habille mon homme c’est ce collier qu’il a refusé d’enlever. 

    Son cou et ses épaules sont parsemés de marques que je lui ai faites au cours de la nuit et je sais que j’en ai pas mal aussi. La nuit a été torride et cela ne fait pas longtemps qu’il s’est endormi et moi je n’arrive pas à trouver le sommeil. Ma main caresse doucement son ventre et je finis par embrasser chaques marques présentes sur son corps. 

    Je le sens qui s’agite dans son sommeil, je suis en train de le réveiller, mais je ne peux pas m’empêcher de continuer. J’aime son corps autant que j’aime sa personnalité. 

    — Tiiiiin… Laisse moi dormir… 

    J’ai un petit rire quand il se plaint sans même ouvrir les yeux, il se tourne pour venir se cacher contre moi, cherchant à être le plus proche possible de moi et une vague de chaleur me parcourt le corps. 

    Je le sers dans mes bras, dépose un baiser sur sa tempe et je le sens qui se rendort contre moi. 

    — Can… il faut te réveiller trésor. 

    Il grogne contre moi, je pense qu’il essaie même de dire des mots, mais il n’articule pas assez pour que je comprenne. 

    — Je veux t’emmener quelque part, mais il y a un peu de route. Alors lève toi. 

    J’ai trouvé un endroit qui va lui plaire, mais c’est en dehors de Bangkok.

    — Mais Tiiin… c’est samedi et on a fait ça toute la nuit.

    Il rougit alors violemment, ce qui me fait rire alors qu’il se cache soudain derrière ses mains quand il se rend compte de quoi il parle.

    — Qu’est-ce qu’on a fait toute la nuit ? 

    Je me penche pour embrasser son épaule alors que je le taquine. J’aime voir combien il reste mal à l’aise quand il s’agit de parler de notre vie sexuelle. 

    — Ai’ TIN ! 

    Il me frappe alors le torse avec son poing et je me laisse tomber sur le dos en soufflant, mine de rien, il a de la force et ne s’est pas du tout retenu. 

    — Arrête de me taquiner ? Je suis fatigué… j’ai mal partout, je veux encore dormir.

    Il n’a même pas ouvert les yeux et je pense qu’il pourrait être en train de se rendormir. Je soupire, avant de l’embrasser doucement. 

    — Très bien, dors encore un peu, je vais te préparer le petit déjeuner. 

    Il marmonne encore quelque chose puis redevient immobile. Je souris avant de quitter le lit, je rejoins rapidement la salle de bain pour une douche rapide.

    On a réussi à prendre la route près de deux heures plus tard, avec n’importe qui d’autre je me serais mis en colère, j’aurais perdu patience et finalement je serais parti sans lui. Là, j’ai pris le temps de lui préparer un petit déjeuner, je lui ai apporté au lit avant de le porter pour l’emmener dans la salle de bain où il a pris une longue douche en râlant sur le fait que plus jamais il ne me laissera lui faire l’amour et finalement on a réussi à quitter l’appartement et à monter dans la voiture.

    Le trajet est plutôt calme, Can a même fini par se rendormir, mais ça ne me dérange absolument pas, conduire tout en ayant sa présence à mes côtés me suffit amplement. 

    — Tu aurais dû me réveiller, ce n’est pas drôle de conduire quand quelqu’un dort à côté de toi.

    Il se réveille quand on est sur le point d'arriver. Il se frotte doucement les yeux pour chasser le sommeil et je souris en coin en le regardant faire. 

    — Tu étais fatigué, ne t’inquiète pas pour moi. 

    Il soupire avant de regarder le paysage qui défile autour de nous.

    — Tu ne vas pas me dire où on va n’est-ce pas ?

    Je lui jette un petit coup d’oeil avant d’éclater de rire quand je vois la petite moue qu’il fait. Pourtant, il ne se vexe pas, au contraire, son sourire s'agrandit, car je sais qu’il aime m’entendre rire, selon lui, je ne le fais pas encore assez souvent.

    On passe le reste du trajet à discuter de tout et de rien, à écouter de la musique et moi à l’observer, je le fais souvent, j’aime son enthousiasme, sa manière de voir les choses et de regarder le monde autour de lui. Finalement on arrive enfin dans une petite ville qui se situe dans la montagne de Khao Mokoju. Un couple d’étranger y a fait le pari fou de construire des chalets en bois typiquement occidentaux et de les louer. 

    Je me gare devant celui que j’ai loué pour la nuit, car ce couple offre une immersion dans le Noël occidental qui fait tant rêver mon petit ami.  Le chalet est énormément décoré, ils ont aussi organisé un marché de Noël et la plupart des habitants jouent le jeu, car le tourisme a explosé dans le coin, avec les années, cette ville est devenue la ville de Noël.

    — Comme je savais que tu refuserais que je t’emmène dans les Alpes, j’ai dû trouvé un endroit plus proche. 

    On descend de la voiture et Can n’a toujours pas réagi, il regarde la façade aux poutres apparentes très sérieusement avant de se tourner vers moi soudain inquiet. 

    — Pourquoi est-ce que tu fais tout ça ? Tu vas me quitter après ? Tu vas mourir ? Tu pars à l’étranger ? Tu…

    — Je t’aime

    Can et son imagination fertile, j’aurais dû me douter que tout ça finirait par lui faire se poser des questions, mais je suis toujours fasciné par sa capacité à  dramatiser les choses. Je m’approche de lui et l’attire à moi en tirant sur ses hanches.

    — Je veux juste te rendre heureux parce que je t’aime.

    — Je…

    Il ne s’attendait pas à cette déclaration, il est perdu un petit instant avant de poser ses mains sur mes épaules et il me répond timidement avant de me serrer dans ses bras. 

    — Je t’aime aussi. Merci pour tout ça.

    — Allons déposer nos bagages et ensuite on ira se promener, il y a plein de choses à voir. 

    Je l’embrasse rapidement avant de reprendre le sac où j’ai rassemblé toutes nos affaires et je le guide vers le chalet. On prend un moment pour le visiter et Can est égal à lui-même car il va jusqu’à sauter sur le lit quand on découvre notre chambre.

    L’après midi est passé beaucoup trop vite, on l’a passé sur le marché de Noël et Can a tenu à discuter avec tous les marchands présents, mais aussi à leur acheter un petit quelque chose à chaque fois. Je suis heureux de voir que pour un temps, il a oublié le fait qu’il ne veut pas que je le gâte, car il me laisse tout lui offrir. 

    On rentre au chalet, les bras chargés de paquet, enfin moi j’ai les bras chargés de paquet pendant que Can grignote les friandises que l’on a achetées.

    — Tin… finalement, c’est pas désagréable quand tu m’offres des choses, mais je ne veux pas que tu penses que j’en profite tu sais.

    Il m’a fallu du temps pour comprendre pourquoi il était si réticent à me laisser dépenser de l’argent pour lui. Et puis j’ai compris que les nombreux dramas qu’il a regardés avec sa mère et sa soeur, lui ont donné une certaines images des gens riches et qu’il a réellement peur que je le considère comme un profiteur. 

    Je souris en coin en rééquilibrant les sacs que je tiens pendant qu’on arrive devant le chalet, on marche tranquillement sans se presser et j’aime profiter de ses petits moments rien qu’à nous.. 

    — Je n’ai jamais pensé ça Can, je sais que tu m’aimes pour moi et pas pour mon argent. Je veux juste pouvoir te faire des cadeaux de temps en temps. Je sais que tu préfères des cadeaux qui ne coûtent pas trop cher. Et si jamais tu veux me rembourser, je n’ai rien contre les bisous et les câlins. Juste ne pense plus que je dépense de l’argent pour t’acheter, je le fais juste parce que je t’aime et je veux te voir heureux.

    — Alors je te laisserais me faire des cadeaux, seulement des pas trop cher, comme mon collier 

    Je le vois poser sa main sur l’ancre sans même y penser alors qu’il se mordille la lèvre inférieure avant de sourire en coin.

    — Du coup, il va falloir que je t’embrasse beaucoup  et que je te fasse beaucoup de câlin ce soir.

    Je sens une bouffée de chaleur me monter le long du corps alors qu’il me saisit le coude et me tire brusquement pour rejoindre notre chalet, son regard brille d’une manière indécente et c’est presque s’il ne me fait pas courir.

    — Dépêche-toi, je suis pressé de commencer à te rembourser. 

    Mon coeur tambourine dans ma poitrine et je me demande si finalement, il ne va pas finir par me tuer.

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    On est de nouveau couché dans le lit dans les bras l’un de l’autre, sauf que cette fois on est tous les deux réveillés même s’il est encore tôt. La nuit a été encore plus intense que la précédente si c’est possible et j’ai encore le souffle court alors que l’orgasme nous laisse tous les deux sur un petit nuage de volupté. 

    On n'avait jamais autant fait l’amour en si peu de temps et j’ai l’impression que ce Noël que je lui ai organisé est en train de faire tomber les dernières barrières qui existaient dans notre couple. Je trace lentement des cercles sur son ventre, les yeux dans le vague et je me sens bien. 

    Je suis fatigué et je pense qu’il ne faudrait pas grand-chose pour que je m’endorme dans ses bras, mais je sais que ce n’est pas possible maintenant. Il reste une dernière surprise, le clou du spectacle et j’espère vraiment qu'il va aimer, même s’il risque de comprendre que cette fois-ci j’ai dépensé une véritable fortune pour lui. 

    Je le sers un peu plus dans mes bras, j’embrasse sa mâchoire puis sa joue et comme à chaque fois je m’inquiète de sa condition physique. Surtout après cette nuit, je n’ai pas été des plus doux, surtout juste là où je l’ai pris brutalement, mais ses cris de plaisirs ont été comme une drogue, j’en voulais encore plus, encore plus fort. 

    — Comment tu te sens ? 

    Il s’étire un peu, il teste les muscles de son corps avant de grimacer un peu quand il bouge les hanches. 

    — Je suis un peu endolorie, mais ça va, je… je me suis rarement senti aussi bien que maintenant. 

    Il rougit un peu et je ris doucement, moi aussi je ne me suis jamais senti aussi bien que maintenant. J’ai l’impression de vivre un rêve depuis quelques jours et même si je sais que bientôt il faudra retourner  à la réalité, pour le moment, je profite à fond de nos moments à tous les deux.

    — Il va falloir qu’on se lève tu pourras marcher ?

    Je ne me prend pas forcément pour un dieu du sexe, mais cette nuit a été intense, tout comme celle d’avant et même s’il va bien, j’ai peur qu’il ne veuille pas me dire qu’il a mal pour ne pas gacher le moment, alors forcément je m’inquiète, parce que, c’est un peu de ma faute s’il est courbaturé comme ça.

    — Si ta surprise est un trek dans la montagne, alors ça risque d’être un problème, mais si c’est juste se promener en ville, alors, ça ira.

    Il rougit encore plus alors qu’il parle des conséquences de nos deux nuits d’amour passionnées. 

    — On ira pas très loin, je te le promet.

    Je l’embrasse tendrement pendant un long moment avant de finalement me lever et le prendre par la main pour qu’il me suive. On s’habille rapidement et quand on sort dans le salon, aussitôt, je pose mes mains sur ses yeux. Les rideaux sont tirés et il ne peut pas voir dehors, mais on n'est jamais trop prudent.

    — Laisse-moi te guider.

    Il râle un peu pour la forme, mais se laisse complètement faire. Doucement je l’entraine vers la porte d’entrée, que j’ouvre et je souris quand je vois le résultat. Je fais quelques pas sur le perron et je le sens sursauter contre moi. 

    — Tin ? Pourquoi on est dehors alors qu’il pleut ?

    Il sursaute de nouveau quand une autre goutte froide lui tombe sur le bras suivi d’une multitude d'autres. Je me penche vers son oreille alors que je le colle un peu plus à moi.

    — Ce n’est pas de la pluie trésor, je me souviens de ton rêve, de ce que tu souhaitais avoir pour Noël et...  

    Je lève alors la main pour le laisser voir autour de nous. Tout le perron, la cour avant et ma voiture sont recouverts d’une épaisse couche de neige. Plusieurs canons à neige stratégiquement placés autour de nous font tomber de la neige en continu, donnant l’impression qu’il neige pour de vrai. 

    Can reste un moment paralysé par ce qu’il voit, il a du mal à réaliser et puis soudain il éclate de rire. L’enfant qu’il peut être, l’homme immature dont je suis tombé amoureux réapparaît alors qu’il se met à essayer d’attraper les flocons avec ses mains d’abord, puis avec sa langue. Je reste immobile, stoïque, les mains dans les poches à le regarder s’amuser et ça me suffit pour faire mon bonheur. Seulement, c’est mal connaître Can, puisqu’il arrive près de moi, tirant sur mon bras.

    — Viens jouer avec moi, viens. 

    Je résiste un peu, je n’ai pas l’habitude de me laisser aller comme ça, de juste m’amuser. Pourtant, son regard suppliant et son sourire jusqu'aux oreilles finissent par avoir raison de moi. Je le laisse m'entraîner vers le centre de la cour.

    — Merci Tin. C’est le plus beau Noël de tous les temps. 

    Sa manière de me remercier est un peu particulière, puisqu’il me lance alors une poignée de neige qui atterrit froidement dans mon cou. Je me crispe un instant avant de finalement me laisser complètement aller, je ramasse de la neige à mon tour pour lui envoyer, au bout de quelques secondes, je lui cours après, dérapant régulièrement pour tenter de le rattraper, je me laisse rire, profiter et savourer de l’instant, comme si j’étais moi-même redevenu un enfant. Je sais que je n’ai pas besoin de dépenser de l’argent pour le rendre heureux, pourtant, je serais prêt à donner toute ma fortune, juste pour le rendre heureux. 


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  • Commentaires

    5
    Lundi 20 Juin 2022 à 02:06

    Coucou ! Magnifique histoire, on retrouve bien le caractère des deux protagonistes et je trouve que cette histoire, sans drame est juste parfait ! Ils en ont tellement vécu avant, que la douceur leurs convient parfaitement ! Merci beaucoup ! 

    4
    Jeudi 25 Février 2021 à 15:57

    troppppppp mimi c 'est complètement sa, c'est complètement eux ^^

    3
    Mardi 22 Décembre 2020 à 21:21
    Oh, merci. C’est trop adorable. Ça reflète tellement leur personnage dans love by chance 1 et 2, mais sans les problèmes et le négatif cette fois-ci. Je les adore trop.
    2
    Mardi 22 Décembre 2020 à 14:46

    J'ai bien aimé. Ils sont mignons comme tout.

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