• Règle n°15

    Règle n°15
    Trouvez le Moyen de Contourner le Jeu du Bizuteur

     

    La journée de reconnaissance du département d'ingénierie industrielle eut lieu juste cinq jours après la fin de l'initiation.

    Les étudiants de première année n'avaient pas encore récupéré. Leurs gorges desséchées venaient juste de revenir à la normale après le boum et ils devaient se préparer à une nouvelle bataille. Mais même s'ils étaient fatigués, les premières années avaient traîné leurs corps fatigués jusqu'à l'événement.

    C'était parce que le jour de reconnaissance était aussi important que la cérémonie de remise de l'équipement du Gear. Elle était considérée comme plus brutale. La façon de gagner la reconnaissance variait chaque année, selon les bizuteurs qui leur concoctaient les épreuves. Il pouvait s'agir de courir autour du campus en chantant l'hymne de l'université ou de grimper sur un poteau glissant et huilé pour y attraper un drapeau qui se trouvait à cinq mètres du sol.

    Il n'était donc pas surprenant que les étudiants de première année qui s'étaient réveillés tôt fassent la queue au milieu du terrain à 7 heures du matin le samedi. Ils étaient anxieux, plus nerveux que lorsqu'ils attendaient les résultats d'admission, car ils attendaient l'annonce des bizuteurs concernant les épreuves.

    De nombreux étudiants téméraires de première année avaient essayé de se renseigner sur les épreuves auprès de leurs aînés, mais les étudiants plus âgés étaient restés muets. C'était un secret très bien gardé par les bizuteurs. Pourtant, ils avaient entendu quelque chose dont ils ne savaient pas si ça leur remontait le moral ou si cela empirait les choses.

    ... Ils avaient entendu que le rituel de reconnaissance de cette année serait l'un des plus difficiles !

    Kongpob, étant l'un des agents de renseignement et ayant affronté directement le chef bizuteur lors de la soirée barbecue, était certain que ce test de reconnaissance ne serait pas facile. Il pourrait avoir été le catalyseur de cette brutalité supplémentaire.

    Il savait... que la confiance qu'il avait montrée au chef des bizuteurs pour mériter leur place avait mis Arthit en colère. Ce qu'ils avaient eu ne pouvait pas être appelé une dispute mais cela avait laissé certaines questions en suspens.

    Il voulait qu'Arthit comprenne qu'il avait glissé ces mots non pas parce qu'il voulait encore le défier, mais parce qu'il voulait seulement montrer à Arthit ses efforts et ceux de ses amis. Ainsi, même si cela allait être difficile, il devait traverser cette bataille et prouver qu'ils avaient leur place dans la faculté d'ingénierie. Ils seraient les étudiants de première année acceptés et reconnus par tous dans le département.

    C'est pourquoi Kongpob était impatient de voir le chef bizuteur. Ses yeux étaient rivés sur celui qui menait la procession des troisièmes années sur le terrain avant de s'arrêter devant les rangs des étudiants de première année, l'air toujours aussi impitoyable. Puis, Arthit enchaîna avec son discours.

    —  Premières années, écoutez bien ! Aujourd'hui est votre grand jour. Vous allez nous prouver à tous que vous avez votre place dans ce département !

    Arthit balaya des yeux les étudiants de première année bien habillés sur le terrain. Ils semblaient être plus nombreux que précédemment. Donc, au moins, ils reconnaissaient l'importance de ce rituel. Mais le nombre n'affecterait pas la mission qu'il s'apprêtait à leur confier.

    —  Vous avez vu le drapeau de la classe sur la tribune ? !

    Tous les regards se tournèrent vers le drapeau pourpre qui portait l'insigne de l'engrenage d'ingénierie avec des lettres blanches épelant le nom du département en anglais. Il flottait au-dessus du sommet de la tribune en plâtre, où des tissus de cinq couleurs avaient été posés sur les marches qui descendaient jusqu'en bas.

    — Votre mission est de récupérer ce drapeau ! Je ne vais pas vous dire comment. Vous devrez utiliser ce que nous vous avons appris et vos capacités pour l'obtenir. Vous avez jusqu'à 19 heures aujourd'hui. Si vous ne l'obtenez pas, vous serez disqualifiés en tant qu'élèves ingénieurs !

    L'ordre était simple mais la tâche était difficile. Les mots du chef bizuteur ne révélaient rien. Ils avaient plus de dix heures pour récupérer le drapeau, il devait donc y avoir un piège, un plan caché. Même si ça les démangeait de demander, le bizuteur les avait déjà avertis de ne pas le faire. Les premières années devaient donc se taire et accepter leur sort, attendant le compte à rebours du chef bizuteur Arthit.

    — Si vous êtes prêts, vous pouvez commencer ! Premières années, venez saisir le drapeau !

    Après avoir terminé son discours, le chef des bizuteurs se recula, laissant une ouverture aux premières années pour s'emparer du drapeau. Les étudiants de première année se regardèrent avec perplexité. Ils ne pensaient pas que le chemin pour prendre le drapeau serait pavé de pétales de rose comme ça. Mais ils savaient que s'ils restaient hésitants et que personne ne s'avançait, toute la classe perdrait le drapeau.

    Un homme du premier rang fut propulsé en avant comme un commando. Il marchait d'un pas chancelant, en regardant le haut de la tribune. Mais dès qu'il posa un pied sur la première marche, Knot se glissa devant lui et lui bloqua le passage.

    — Qu'est-ce que tu fais, le nouveau ?

    L'étudiant sursauta, choqué, mais rassembla son courage pour répondre.

    — Je viens récupérer le drapeau.

    — Non, tu ne le prendras pas ! Descends, s'il te plaît !

    Le refus estomaqua le jeune homme, mais ce fut exactement comme beaucoup l'avaient imaginé. Les bizuteurs ne les laisseraient pas passer directement et prendre le drapeau facilement à moins qu'ils ne prouvent qu'ils le méritaient. Ce qu'ils voulaient savoir, c'était ce qu'il fallait faire.

    — Comment on est supposé récupérer le drapeau ?

    — C'est ton problème. Ce ne sont pas mes affaires !

     Ces mots dédaigneux donnèrent à tout ceux qui se trouvaient sur le terrain l'impression d'avoir reçu une claque sur la tête, réalisant à l'instant même que la lutte pour obtenir le drapeau de la classe serait rude.

    Une épreuve sans indice et sans consigne. Ils devaient aussi faire ce que les bizuteurs voulaient. Qui aurait pu accomplir cela ? La conquête du drapeau de la classe cette année pourrait être appelée par un ou deux mots...

    ...Putain de dure !

    Même Kongpob n'avait pas imaginé que ce serait comme ça. C'était plus compliqué que d'utiliser la force physique ou la matière grise pour s'emparer du drapeau. C'était être perdu et tâtonner dans le noir, sans lumière qui les mènerait au but.

    Même si cela semblait sans espoir, 200 têtes valaient mieux qu'une. Tous les élèves de première année décidèrent de faire un brainstorming pour trouver une solution. Ils s'assirent en cercle sur le terrain et entamèrent une discussion sérieuse menée par Tew, l'homme qui avait été poussé à l'avant un peu plus tôt. Il lança la première question.

    — Quelqu'un a une idée ?

    — Pas la moindre idée. Nous n'avons même pas un putain d'indice.

    La première question suscita une réplique véhémente de la part d'un homme joufflu portant un badge au nom de 'Oak'. Tout le monde acquiesça, comprenant pourquoi le gars était frustré. Les bizuteurs n'avaient rien expliqué. Les étudiants de première année pourraient tout aussi bien lire dans les pensées pour trouver la solution. Ils étudiaient l'ingénierie, pas la sorcellerie.

    — Peut-être que le chef des bizuteurs nous a déjà donné un indice. Pensez-y.

    May, une fille à lunettes, avait levé la main pour proposer une idée, voulant calmer ses camarades. Une fille aux cheveux courts, assise à côté d'elle, fit une observation.

    — Eh bien, je me demande à quoi servent ces tissus colorés sur l'escalier ?

    Cette question fit se retourner Kongpob pour regarder la tribune. Le bizuteur Knot était toujours là, gardant la première marche qui menait au drapeau. Derrière lui se trouvait une toile de fond jaune, suivie de la toile bleue sur la deuxième marche, puis de la verte, de la rose et de la rouge, jusqu'au drapeau pourpre du département au sommet.

    Au début, il avait pensé que c'était des décorations pour mettre en valeur le drapeau du département. Mais en vérité, ces cinq couleurs n'avaient rien à voir avec son département. Seul le pourpre était la couleur de la faculté. La façon dont les tissus étaient attachés aux escaliers ressemblait à...

    — Les niveaux dans un jeu.

    La voix qui exprima la pensée de Kongpob vint d'un ami proche assis à côté de lui. M avait levé la main et offert son point de vue de joueur. Il l'avait compris dès le premier coup d'oeil et commença à l'expliquer à d'autres amis.

    —  Regardez, les tissus attachés aux étoiles représentent chaque niveau que nous devons passer. Il y a cinq couleurs. Ça veut dire que les bizuteurs ont préparé cinq niveaux que nous devons franchir. Mais comment ? Je n'en ai pas la moindre idée.

    Les mots de M avaient allumé une petite flamme d'espoir chez les premières années. Le problème était de savoir quels étaient ces cinq niveaux et par où ils devaient commencer.

    Kongpob fronçait les sourcils, tendu, tout comme ses amis, tandis que les rouages de leur tête travaillaient pour trouver la réponse. Il se concentrait sur les mots du chef bizuteur.

    ... Arthit voulait-il garder l'information pour lui ? Ou quelque chose avait-il échappé à l'esprit de Kongpob ?

    'Vous allez avoir besoin de ce que nous vous avons appris et utiliser vos capacités pour obtenir le drapeau.'

    Tout ce que les bizuteurs leur avaient appris. Quelle était cette chose que les troisièmes années répétaient toujours dans chaque session de bizutage ? Il n'y avait qu'une seule réponse,

    "SOTUS"

    Le marmonnement de Kongpob était encore assez fort pour que M, assis à côté de lui, l'entende.

    — Qu'est-ce que tu as dit ?

    — Ça pourrait être à propos de SOTUS. C'est ce que les bizuteurs nous ont appris,dit-il, incertain.

    Mais les mots illuminèrent les yeux de M comme s'il venait de trouver la pièce manquante d'un puzzle.

    — C'est vrai. Si c'était SOTUS, ça serait logique. Les cinq toiles sur la tribune sont les cinq lettres que nous devons traverser.

    M tapa les épaules de son ami comme un homme heureux qui venait de résoudre le mystère et leva les mains pour tout expliquer aux autres camarades. Il n'y avait aucune garantie qu'ils aient raison, mais ils préféraient tenter leur chance. C'était mieux que de perdre du temps, alors les élèves de première année commencèrent leur quête avec la première lettre sur la première marche.

    'Séniorité : respectez vos aînés.'

    — Alors qu'est-ce qu'on fait pour y arriver ? Vous voulez qu'on respecte tous les aînés ?

    Demanda bruyamment quelqu'un depuis l'une des rangées.

    Le geste le plus simple pour respecter les aînés était d'effectuer un waï. Les élèves de première année avaient été forcés de présenter leurs respects à tous les aînés qu'ils croisaient, car c'était un signe de bonnes manières et de traditions. Mais que les deux cents élèves de première année présentent leurs respects aux bizuteurs un par un serait bizarre et ne les aiderait pas à passer le premier niveau. Il devait y avoir autre chose qui démontrait leur respect envers les aînés...

    — Plus âgés que les troisièmes années, il y a les quatrièmes années. Vous vous rappelez comment ils ont été intimidés quand les 4ème années sont arrivées ?

    Oak se leva, les faisant se souvenir de l'incident où les bizuteurs de quatrième année avaient ordonné aux troisième année de se punir dans la salle d'activités. S'ils venaient à nouveau aider, il y aurait peut-être un moyen pour eux d'obtenir le drapeau. Le sommet de la chaîne alimentaire dans le département était être la quatrième année.

    — Qui a les numéros des quatrièmes années ? Faites venir le délégué de classe. Appelons les secondes et les troisièmes années, aussi. Appelez-les tous ici !

    Du brouhaha se fit entendre alors que les étudiants de première année cherchaient les numéros. N'importe quelle autre année du moment qu'elle était supérieure à celle des étudiants de première année.

    La chasse aux délégués de classe commença lorsque chaque étudiant de première année appela son mentor de code. Ils demandaient aux mentors de venir sur le terrain et la plupart  étaient rembarrés. Il n'était que 8 heures du matin, un samedi matin. Les participants avaient dû se rendre en moto jusqu'aux dortoirs des mentors et les avaient supplié. Certains étaient revenus avec les élèves plus âgés, comme un service de livraison, tandis que d'autres aînés passaient pour assister à la saisie du drapeau.

    Finalement, ils avaient trouvé la personne clé, le président de la classe " P'Deer ", celui-là même qui avait été le chef des bizuteurs en son temps et qui avait puni les bizuteurs de troisième année. En quittant sa voiture, il était toujours déconcerté. Mais après avoir entendu les explications des étudiants de première année, il laissa échapper un rire, comprenant enfin ce qui se passait. Il ajouta même que la mission de cette année était très difficile.

    Quand tout le monde fut là, il était temps de montrer comment les nouveaux comprenaient le mot " séniorité ". Un wai n'aurait pas suffi. Après une longue discussion et après avoir demandé conseil aux élèves plus âgés, ils avaient compris que "rendre hommage aux anciens" signifiait "respecter" ceux qui avaient plus d'expérience et être "humble" envers eux pour gagner leur acceptation. Les élèves de première année décidèrent donc de demander simultanément la permission.

    — Pouvons-nous être vos frères et soeurs, Phi ?

    — Bien sûr. Je n'ai aucune objection. Qu'en disent les autres ?

    Deer hocha la tête en souriant légèrement. Le délégué de classe, les deuxièmes années et les troisièmes années étaient tous d'accord. Deer cria de façon taquine à l'homme qui montait la garde dans les escaliers.

    — Toi, le bizuteur là-haut, vas-tu les laisser passer ?

    Le bizuteur Knot garda un visage neutre et sans réaction. Quelqu'un incita Tew à remonter là-haut pour demander.

    — Puis-je aller jusqu’au drapeau, mon frère ?

    Tout le monde sur le terrain retenait son souffle, avec l'impression que son cœur pouvait s'arrêter de battre à tout moment, surtout Kongpob qui avait proposé cette idée. Ils avaient déjà perdu plus d'une heure. S'ils se trompaient, ils devraient recommencer. Ils espéraient donc qu'ils avaient interprété correctement les paroles du bizuteur en chef.

    Kongpob fixait la scène, tendu. Tout était calme, comme si le temps s'était arrêté. Le bizuteur Knot se mit à bouger, laissant le passage avec un mot sec.

    —  Tu peux ! 

    Au terme de cette permission, les élèves de première année crièrent d'excitation, heureux d'avoir franchi le premier niveau. Kongpob et M se tapèrent la main avec un grand sourire. Bien qu'ils n'aient pas encore le drapeau, au moins ils étaient sur la bonne voie, encouragés de pouvoir passer à l'étape suivante.

    Sur la deuxième marche, arriva un nouveau bizuteur qui attendait de remplacer Knot avec pour mission la deuxième lettre du mot SOTUS.

    ‘Ordre : suivre les règles et les ordres.’

    Les étudiants de première année étaient déjà en uniforme, conformément aux règles. Mais il fallait quelque chose de plus pour que les bizuteurs les acceptent. Ce quelque chose devait être ce que les bizuteurs soulignaient toujours dans chaque session de bizutage - ce pour quoi ils avaient été punis et entraînés de nombreuses fois...

    — Former les rangs.

    La conclusion fit pâlir beaucoup d'étudiants de première année. Mais ils étaient tous d'accord pour dire que c'était le moyen le plus facile et le plus rapide, car ils devaient encore franchir les autres niveaux avant 19 heures.

    Les nouveaux commencèrent donc à former les lignes, à donner des ordres et à le faire aussi rapidement et proprement que possible. Les hommes restaient au bout des rangs pour s'occuper des femmes. Celles qui ne pouvaient pas continuer étaient autorisées à se reposer. Elles s'étaient mises à courir et à tomber encore et encore en demandant la permission au bizuteur. Il était presque midi lorsqu'ils entendirent le son providentiel "vous pouvez passer".

    Les acclamations bruyantes et hurlantes se mêlèrent à l'épuisement. Les jeunes gens boitillèrent un par un pour prendre le déjeuner fourni par l'équipe d'assistance médicale près du terrain - une simple boîte de riz. Assis en cercle, ils discutaient de la prochaine mission.

    — La troisième lettre 'Tradition : respecter les traditions'. Mais de quoi s'agit-il ? Nous ne savons pas quel genre de traditions ce département a.

    Kongpob entendit M demander en grignotant le riz frit. Il était à bout de nerfs car lui aussi était en première année. Donc, ceux qui savaient étaient ceux qui étaient déjà venus ici auparavant. Ils se tournèrent à nouveau vers P'Deer, qui observait le rituel depuis le début de la matinée. Mais la réponse fut négative.

    — Nous n'avons pas de traditions.

    — Pas même une seule ? demanda gentiment 'Maprang', la plus belle fille de la classe, essayant de soutirer une réponse à l'aîné. Deer dut réfléchir davantage avant de donner une réponse hésitante.

    — Eh bien, je ne suis pas sûr que ce soit pertinent. Mais si on parle de quelque chose qu'on fait toujours, il va y avoir un match de football des anciens élèves le soir du Nouvel An. Après le match, on nettoie et on va à une fête ensemble.

    Les étudiants de première année échangèrent un regard. Un match de football était à exclure, pour l'instant, tout comme la fête. Il ne restait donc plus qu'à faire le ménage. Mais pour cent étudiants de première année, nettoyer juste autour du stade serait trop facile. Nettoyons le campus.

    Par conséquent, ils passèrent tout l'après-midi à ramasser les ordures après avoir divisé les zones du campus et nettoyé les lieux. Ils ne savaient pas s'ils avaient bien choisi cette tradition, mais elle était utile pour leur institution. C'est peut-être pour cette raison que le bizuteur, qui était une femme sympathique, leur donna facilement le "laissez-passer" malgré le temps que cela avait pris.

    Quand ils regardèrent l'horloge, il était presque 4 heures. Passer le quatrième niveau allait être plus urgent. Ils y arrivèrent : 'L'unité : être un et uni'. Rien ne pouvait mieux le démontrer que de chanter les hymnes.

    ...Tambours prêts, cordes vocales prêtes. Mais surtout, ils devaient être unis.

    Les étudiants de première année mirent tout ce qu'ils avaient dans leur chanson : l'hymne du département, l'hymne de la faculté, l'hymne de l'université, ainsi que toutes les chansons récréatives qu'ils avaient apprises et répétées. Ils dansaient et chantaient fort, ils étaient déchaînés, tandis que les étudiants plus âgés des autres départements se pressaient pour les regarder et les soutenir moralement.

    Lorsque la lumière diminua dans la soirée et que l'hymne universitaire commença à faiblir, ils furent alors autorisés à passer au niveau supérieur. Les étudiants de première année n'avaient presque plus de force car ils travaillaient dur depuis le matin. Il y avait un dernier niveau à franchir.

    ‘L'esprit de générosité’.

    Et l'homme qui montait la garde avec le pouvoir de décision dans les mains n'était autre que le chef bizuteur Arthit. Se levant, il se tenait sur le chemin qui menait au drapeau pourpre flottant. Il leur restait une heure pour gagner.

    — Que diable allons-nous faire ? C'est le plus dur. Je ne vais pas courir autour du terrain, bon sang non. Je n'ai plus de force.

    Kongpob se posa à côté de M qui était déjà grognon, la voix rauque à force de beugler les hymnes. Il reconnut que lui aussi n'avait plus beaucoup d'énergie. S'ils devaient prouver leur esprit en faisant les tours de piste, ils n'y arriveraient pas. Et le temps pressait.

    Beaucoup d'entre eux avaient l'air stressé, ne sachant pas comment franchir la dernière barrière qui était la plus difficile.

    Kongpob lança son regard vers quelqu'un sur la tribune. Le chef des bizuteurs se tenait debout, les bras derrière le dos, en position de repos, attendant.

    Son expression était déterminée et son regard était aussi intense que possible, comme quand Kongpob l'avait observé lorsqu'il avait fait des tours de piste sous la pluie.

    Tout à coup, quelque chose lui traversa l'esprit. Kongpob essaya de saisir l'idée, son cerveau réfléchissant, puis il appela ses amis.

    — Les gars, s'il vous plaît, écoutez !

    Tous les regards étaient tournés vers le roi de la classe qui se tenait debout au milieu du cercle.

    ...Même s'il n'en était pas totalement certain, c'était peut-être le seul moyen de passer Arthit et de gagner le drapeau de la classe.

    Kongpob prit une grande inspiration, les yeux fixés sur le chef bizuteur sur les marches, et prit la parole.

    —  J'ai un plan...



  • Commentaires

    3
    Mardi 11 Avril 2023 à 20:21

    La fameuse épreuve….

     

    2
    Jeudi 12 Janvier 2023 à 08:47

    Eh eh malin le petit Kongpob... il fera toujours tout pour gagner l'estime de Arthit.

    Merci pour ce nouveau chapitre !

    1
    Mercredi 11 Janvier 2023 à 20:04

    Merci pour ce nouveau chapitre ;D

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