• Our Destinies Linked (Chimon & Nanon & Ohm)

    Our Destinies Linked

    Décembre 2016. Point de vue Chimon.

    J’aime le tenir dans mes bras, sentir la chaleur qui émane de son corps quand ses bras entourant mon cou m'empêchent de reculer. Nanon est mon meilleur ami depuis des années, on a dragué ensemble, on a fait une tonne de conneries tous les deux et j’ai passé plus de temps fourré chez lui plutôt que chez moi depuis notre rencontre. Pourtant, il y a plus de six mois, les choses ont radicalement changé entre nous.

    Je m’en souviens encore, c’était la saison des pluies, on ne pouvait pas réellement sortir comme on le faisait habituellement et on s’ennuyait à mourir dans sa chambre. On faisait une partie de cartes, au moins la millième depuis une heure quand soudain, il s’était penché vers moi, sans un mot, et m’avait embrassé.

    C’était un baiser timide, doux et vraiment pas assez long à mon goût, à peine s’était-il reculé que j’avais à mon tour capturer ses lèvres dans un baiser plus pressant et intense. C’est comme ça que l’on a commencé à sortir ensemble, sans grand discours, sans interminables questionnements, juste deux baisers échangés dans la chambre de Nanon par un jour de pluie.

    Depuis, chaque occasion est bonne pour s’embrasser, pour se toucher et puis un jour on a finit par faire l’amour pour la première fois, ça a été magique de me glisser en lui, de découvrir les prémices du plaisir dans ses bras et sentir son orgasme quand ses doigts ont griffé mon dos. Notre relation est belle, simple et naturelle et j’aurais voulu qu’elle dure toujours.

    — Chimon je suis vraiment désolée mon chéri, mais on n’a pas le choix. On doit quitter Bangkok, on a tout perdu et on n’a plus de quoi vivre. 

    Sa phrase résonne encore dans ma tête alors que je me rends tête basse au lycée. Ma mère m’a fait sa grande annonce ce matin, elle savait que je n’allais pas me réjouir, pas quand cela voulait dire quitter Nanon. Elle ne s’attendait sûrement pas à une réaction si violente puisque j’ai fait volé mon bol de soupe qui s’est écrasé contre le mur de la cuisine. 

    Comment peut-elle comprendre combien l’idée de partir me dévaste, aux yeux de tous Nanon est mon ami, pas l’amour de ma vie. Je ne peux pas leur dire, j’ai bien trop peur de leur réaction s’ils apprennent que leur fils unique est gay et puis, cela ne les empêcherait pas de partir à l’autre bout du pays pour retrouver mes grand-parents paternels qui vont nous héberger le temps que mon père se remette sur pieds.

    — Chimon attends-moi !

    Complètement perdu dans mes pensées, je suis passé devant Nanon sans même le voir et il me rattrape en s’accrochant à mon bras pour me faire m’arrêter. Son sourire qui m’accueille chaque matin et réchauffe mon cœur fond lentement quand il voit mon expression. 

    — Est-ce que tout va bien ?

    Comment je peux lui briser le cœur, lui annoncer comme ça que dans dix jours je ne ferai plus partie de sa vie. Ma gorge se serre à cette idée, je ne veux pas le perdre, ce qui était juste de la curiosité au début s’est transformé en de solides sentiments, je l’aime encore plus que je ne le pensais. 

    — Viens.

    J’attrape son poignet et sur un coup de tête je m’éloigne du lycée, on va louper les cours mais pour le moment c’est le cadet de mes soucis alors que je me dirige vers notre endroit secret.

    C’est une bâtisse abandonnée depuis des années, bon ce n’est pas si secret que ça puisque la majorité des lycéens viennent ici pour faire toutes sortes de bêtises, mais à cette heure-ci, il n’y aura personne. On s’assoit dans le canapé miteux qui sent la poussière et j’entrelace nos doigts, les fixant, trouvant une fois de plus qu’ils s’accordent à merveille.

    Je reste un long moment à fixer nos mains, je dois lui dire, mais j'ai peur car dans quelques minutes on va souffrir tous les deux. 

    — Je t'aime Nanon.—  

    Je soupire doucement, je veux qu'il garde en tête que mes sentiments ne sont pas remis en cause. Il est mon premier amour et ça ne changera jamais.

    — Je t'aime aussi.

    Je relève la tête et le regarde un instant, son visage est inquiet et j'aimerais le rassurer, mais tout ce que je peux faire, c'est me pencher vers lui et l'embrasser avec toute la tendresse dont je suis capable avec lui.

    — Chimon qu'est-ce qui se passe ? 

    Il m'interroge entre deux baisers, mais je ne veux pas lui répondre, pas maintenant, je veux le sentir contre moi, s'agripper à moi et ainsi repousser le moment où on se quittera.

    Je le pousse pour l'allonger sur le canapé et je m'installe au-dessus de lui, mes baisers s'intensifient et ne laissent aucun doute sur mon envie de le posséder. S'il suit un moment me répondant avec autant d'envie, il finit par me repousser en plaçant ses mains sur mes épaules et me regarde droit dans les yeux. 

    — Dis-moi...

    Je soupire et baisse la tête, battu, posant mon front contre son torse, je ne peux pas le forcer, je ne peux pas lui cacher, je dois juste faire face. 

    — Mon père a fait faillite. On... On ne peut plus rester à Bangkok. Ma famille déménage dans dix jours sur l'île de Koh Similan, chez mes grand-parents paternels.

    Je le dis d'une traite sans oser le regarder, rien que le nom de l'île lui fait comprendre que notre histoire sera difficile... Je pars à plus de 12 heures loin de lui. Il ne dit rien, mais quand j’ose relever la tête, je vois son regard voilé de tristesse, sa main se pose sur ma joue et ses lèvres se posent avec brusquerie sur les miennes.

    C’est un baiser passionné, désespéré et j’y réponds avec avidité. On fait l’amour sans penser au lendemain, on imprime le corps de l’autre dans nos mémoires et je crois que jamais on a pris autant de plaisir dans les bras l’un de l’autre.

    Je le tiens serré contre moi, sa tête repose contre ma poitrine et je caresse lentement son épaule. Le silence est retombé dans la petite pièce poussiéreuse. 

    — Chimon, je sais… que c’est la fin… mais pas tout de suite, pas maintenant.

    Je baisse la tête alors qu’il la lève vers moi, je fronce légèrement les sourcils et la caresse de ses doigts sur mon torse me fait frissonner. 

    — A quoi tu penses ?

    — Dix jours, je veux que l’on profite de ces moments-là à fond, que l’on ne pense pas à ton départ d’accord.

    J’ai un petit sourire tendre, comment je peux lui résister, comme je peux refuser de passer dix jours merveilleux en sa compagnie. Je l’attire contre moi et l’embrasse du bout des lèvres.

    — Dix jours, juste toi et moi. 

    On s’embrasse à nouveau, on scelle notre promesse, ne pas être triste, ne pas penser au lendemain, juste profiter de l’instant présent et de la présence de l’autre. 

    Ma mère a refusé que je dorme chez Nanon hier, je n’ai pas pu passer une dernière nuit dans ses bras, mais il m’a promis d’être là, alors même si ça fait dix minutes qu’elle me presse de monter en voiture pour pouvoir partir, je reste à côté de la voiture en fixant la rue, je tiens un petit paquet dans mes mains et je ne peux pas partir sans lui avoir offert.

    C’est le comble que notre départ coïncide avec le jour de Noël, on avait prévu de faire tellement de choses ce jour-là. Au final, c’est le jour où on va définitivement se quitter et je ne suis même pas sûr qu’il vienne. 

    — Chimon ! 

    Un cri lointain me fait relever la tête et je souris en le voyant au bout de la rue arriver en courant vers moi.

    Je n’hésite pas, je m’élance à mon tour et le rejoins, je me fiche de mes parents, je l’attrape au vol et le serre dans mes bras. 

    — J’ai cru que tu ne viendrais pas. 

    On s’accroche l’un à l’autre, je dois lutter contre les larmes parce que maintenant, on y est, on doit se dire adieu, peut-être pour toujours. 

    — Je suis désolé, j’ai été retardé. J’avais peur que tu sois parti. 

    On se recule pour pouvoir se regarder dans les yeux, ma main se pose dans les cheveux, je sais que notre étreinte doit être étrange pour mes parents, mais pour le moment je m’en fiche. Je ne veux pas le lâcher, je ne veux pas le quitter. 

    — Nanon, tu seras toujours mon premier amour. Je ne t’oublierai pas et… Si je peux revenir, je te promets de venir te retrouver tout de suite.

    Et je craque, je pose mes lèvres sur les siennes et lui offre un dernier baiser, un baiser d’adieu. Il se prolonge et mon cœur se serre quand il recule, il a les joues rouges et il me tend un petit paquet, ce qui me fait sourire.

    — J’espère que tu reviendras alors, en attendant c’est pour toi, pour que tu ne m’oublies pas. 

    Comment je pourrais l’oublier, jamais je ne pourrais le faire, je prends le paquet et lui montre le mien. On rigole, un peu gênés car c’est la première fois que l’on s’offre quelque chose.

    — Chimon, on doit vraiment partir maintenant. 

    La voix de ma mère nous ramène à la réalité. Je me tourne rapidement vers elle, elle se tient prêt de la voiture, elle a sûrement tout vu, mais elle ne dit rien. Je souris tristement avant de l’embrasser sur le front.

    — Ouvre-le plus tard. Ne sois pas trop triste et on pourra s’appeler d’accord, même si on ne se voit pas, on reste en contact. 

    Il hoche la tête, mais il ne me regarde pas et je sais pourquoi. Comme moi, il lutte contre les larmes. 

    — Je t’aime Nanon.

    — Je… je t’aime.

    Je le serre une dernière fois contre moi avant de faire brusquement demi-tour et de marcher droit vers la voiture. Je ne me retourne pas, si je le fais, alors je serai incapable de partir alors que je le sais, il se tient en pleurs au milieu de la rue. Je monte dans la voiture, claque la portière et laisse les larmes que j’ai retenu devant lui couler lentement.

     

    Décembre 2018. Point de vue Nanon.

    Voir Chimon partir a été un déchirement, je ne pouvais expliquer à personne pourquoi je me sentais si triste, parce qu’aux yeux de tous, il n’était pas mon premier amour, juste mon meilleur ami. J’ai ouvert son cadeau le lendemain de son départ, c’était un collier relativement simple, mais qui représente tout pour moi, alors il ne me quitte jamais.

    On est resté en contact au début, on s’est régulièrement appelé, on s’est souvent envoyé des messages, puis au fil des mois, nos conversations se sont espacées jusqu’à finalement s’arrêter. On a continué nos vies et on ne faisait plus vraiment partie de celle de l’autre, même si encore aujourd’hui, je n’arrive pas à l’oublier.

    Celui qui m’a permis de garder la tête hors de l’eau, c’est Ohm, je l’ai rencontré quelques mois après le départ de Chimon. il n’a pas pris sa place, mais on est devenu très proches l’un de l’autre et j’ai réussi à sourire pour de vrai à nouveau en sa compagnie. 

    Notre relation n’a pas coulé de source comme avec Chimon, on s’est tourné autour un long moment, il m’a dragué, il m’a courtisé avant que finalement, il réussisse à passer les barrières que j’ai érigé et capture mon coeur pour de bon. Si les débuts ont été difficiles, maintenant, je l'aime profondément, il est gentil, drôle et m’a permis de sortir un peu de ma coquille, d’être moins renfermé et sérieux. 

    Je me réveille difficilement, il faut dire que le bruit du cœur de Ohm contre mon oreille me détend bien trop pour que j’ai envie de bouger. Je pose mes lèvres sur son torse juste au-dessus de son téton et, à la manière dont son cœur s'emballe, je sais qu’il est réveillé. 

    — Tu es rentré tard hier ?

    On sort ensemble depuis quelques mois, on vit dans le même dortoir et j’aime me réveiller chaque matin collé contre lui, quand il entoure mon corps entre ses bras et c’est régulièrement que nous arrivons en retard en cours car on finit irrémédiablement par craquer et faire l’amour.

    — Il devait être deux heures du matin.

    Je me redresse pour pouvoir lui faire face et fais un  peu la moue, je sais qu’il m’aime, je ne doute pas de lui un instant, mais Ohm sort beaucoup. Contrairement à moi, il n’aime pas spécialement rester le soir à ne rien faire d’autre que réviser. Il est sociable, il aime sortir et être entouré de beaucoup de monde.

    — Reste avec moi ce soir et demain. 

    Il sort beaucoup en ce moment et même s’il ne s’en souvient pas, demain est une date difficile pour moi, je ne veux pas me retrouver seul. Généralement, il me suffit de lui demander ça pour qu'il fasse l’effort de moins sortir pendant quelque temps avant de recommencer. Il m'attire vers lui pour m'embrasser avant de soupirer.

    — Je dois aller à une soirée ce soir, j'ai promis d'être présent. Viens avec moi et dès demain je te promets de rester bien sagement à la maison avec toi. 

    J'ai un petit sourire en coin car même si j’aurais aimé l’avoir rien que pour moi dès ce soir, au moins demain, il sera près de moi, je dépose de petits baisers sur son épaule.

    — D'accord. 

    Je n'aime pas spécialement ces soirées-là, il boit, s'amuse et me présente à tous comme son colocataire et même si je sais qu'il ne pense pas à mal, à chaque fois ça me blesse. Je n’ai pas le besoin de m’afficher aux yeux de tout le monde, mais depuis que Chimon m’a embrassé sans hésiter devant ses parents, je ne ressens plus le besoin de me cacher, je suis fier de qui je suis et je n’ai pas honte de l’aimer.

    Ohm n'a pas encore passé ce cap, personne autour de lui ne sait qu'il est gay et aucune de nos disputes à ce sujet-là ne l'a fait changer d'avis. J’essaie d’être patient, de comprendre que c’est nouveau pour lui, puisque je suis celui qui lui a fait comprendre qui il était réellement, mais ce n’est pas toujours facile. Le seul indice sur notre relation qui pourrait mettre la puce à l’oreille pour quelqu’un d’observateur, ce sont les bagues que l’on porte tous les deux au pouce, qui symbolisent notre première année ensemble.

    — J’ai hâte d’être à ce soir alors… mais avant…

    Il nous fait basculer et se retrouve allongé entre mes cuisses. J’éclate de rire sous son regard malicieux qui se charge tout de suite d’une forte tension sexuelle quand il plonge pour dévorer mon cou. Ce matin encore, on va être en retard.

    Je regrette déjà d'avoir dit oui, il y a trop de monde, trop de bruit et malgré tous mes efforts, je reste invisible aux yeux des connaissances de Ohm. Je suis même sûr qu'à chaque fois qu'ils nous voient ensemble, ils pensent que Ohm a juste pitié de moi et que c'est pour ça qu'il m'emmène avec lui.

    J'aimerais pouvoir faire disparaître leur petit sourire supérieur en criant haut et fort que je suis son homme, qu'il m'aime plus que tout et ceci depuis plus d'un an maintenant. Mais je me tais, je me contente de les regarder tous lui tourner autour en sirotant mon verre.

    — Ohm ! Je.. 

    J'essaie d'attirer son attention, mais la musique est trop forte et j'ai même la désagréable impression qu'il a oublié ma présence. Je soupire et me dirige vers les toilettes du bar où se tient la soirée pour me rafraîchir. Je soupire de soulagement quand la musique se fait plus discrète maintenant.

    Je rentre dans les toilettes et me passe de l'eau sur le visage avant qu'un bruit étrange ne me fige sur place, un gémissement provient d'une des cabines fermées. Je fixe la cabine à travers le miroir et quand un coup fait vibrer la porte je me retiens difficilement de rire et je dois poser ma main sur ma bouche pour me faire le plus discret possible quand un bruit de claquement de peau rapide et puissant se fait entendre.

    Je sors rapidement des toilettes en prenant une grande inspiration, un grand sourire amusé sur le visage. Sourire qui se fane rapidement quand mon regard tombe sur un douloureux tableau et peut-être que j'aurais mieux fait de rester pour assister à l'apothéose du couple mystère.

    Ohm est appuyé les yeux fermés contre le mur, une jeune fille est dans ses bras, la bouche collée à son cou, elle est en train de lui faire un suçon. Mon estomac se retourne et je sens l'alcool remonter dans ma gorge, je me sens stupide, j’ai envie de disparaitre alors qu’un sentiment de trahison me sert la poitrine. Et ça ne disparaît pas, même quand il la repousse brusquement en rouvrant les yeux d’un air sombre. 

    — Qu'est ce que tu fais Nong ?

    — Phiiii... Tu es tout seul, je veux m’occuper de toi... Laisse-moi passer la nuit avec toi. 

    Je ne sais pas ce que je dois faire, d’un côté je suis curieux de voir ce que Ohm va répondre, d’un autre j’ai envie d’aller la repousser et de lui montrer qu’il est à moi et puis surtout, j’ai envie de fuir d’ici. Certes il l’a repoussé, mais la douleur de le trouver dans les bras d’une autre.

    — Qu'est ce qui te fait croire que je suis célibataire ? 

    Encore une fois, il ne dit pas clairement qu'il a quelqu'un dans sa vie, il cherche à noyer le poisson pour ne pas avoir à répondre aux questions par la suite. Et je sais pourquoi il y a toujours quelqu'un pour lui faire des avances et ne pas croire qu’il a quelqu’un dans sa vie.

    — Parce que tu ne nous as jamais présenté personne... A part l'autre là... le timide qui s'accroche à toi.

    Ma mâchoire se serre quand elle me décrit d’une voix moqueuse. C'est à ce moment aussi que Ohm lève les yeux et qu'il remarque ma présence.

    — Nanon !

    il se redresse et fait reculer la fille alors que ses yeux s'agrandissent, conscient que j'ai tout vu et entendu. Il ne me quitte plus des yeux alors que son amie continue à parler.

    — Oui c'est ça !! Si tu veux mon avis, tu devrais vraiment arrêter de l'amener, il est ennuyeux à mourir ce mec. Tellement différent de toi... 

    J'en ai assez entendu, entendre les autres me rabaisser est déjà dur, mais savoir qu'il ne prend même pas ma défense est encore pire.

    Je passe juste à côté d'eux sans plus les regarder, je sens le regard brûlant de Ohm sur ma nuque et j’entends juste que la jeune femme continue à parler inlassablement. Il m'appelle à plusieurs reprises mais je ne m'arrête pas, je quitte la fête et rentre chez nous à pied.

    J'ai pris une douche rapide et je me suis couché dans le deuxième lit de la chambre, celui que l'on n’utilise jamais car on dort ensemble. Je suis à peine allongé qu'il rentre essoufflé. 

    — Merde Nanon, je t'ai cherché partout. 

    Je ne lui réponds pas, je ne bouge pas, mais rapidement, il s'allonge près de moi, me prend dans ses bras et je me laisse faire. Je ferme les yeux et soupire doucement je suis fâché, je voudrais ne plus jamais vivre ce genre d'humiliation et qu'il soit honnête avec les autres à propos de nous.

    Seulement je l'aime, je veux croire qu'il fera des efforts pour être plus souvent avec moi et puis il a promis que demain il resterait avec moi, j'ai besoin de lui demain, malgré le temps qui passe, ça reste une date difficile pour moi, inconsciemment je referme ma main sur le collier que Chimon m'a offert alors que je m'endors doucement.

    Je regarde l'heure pour la centième fois au cours des dix dernières minutes et je comprends qu'il a oublié sa promesse. Ce matin, il s'est longuement excusé pour la veille, il m'a certifié que ça ne recommencerait pas et que j'étais tout ce qui comptait pour lui. Seulement, on est le 25 décembre, il est plus de 23h et Ohm n'est pas rentré.

    J'aime Ohm, je n'ai aucun doute là-dessus, mais on s'éloigne l'un de l'autre depuis quelques temps, on n’est plus aussi proches et il a besoin de liberté et d'amusement, ce que je ne peux pas lui offrir. La décision a été difficile à prendre, mais je sais que si je ne la prends pas, on finira par se détester et se déchirer.

    Maintenant, j'attends qu'il rentre pour ne pas fuir sans un mot et pour une fois tout ce que j'espère c'est qu'il rentrera bien après minuit car je ne veux pas perdre les deux hommes que j'aime à la même date.

    Je soupire quand la serrure m'indique qu'il rentre, je regarde l'heure et mon cœur se serre, il est 23h35. Je me lève quand il entre et aussitôt son regard tombe sur moi, je peux voir la culpabilité dans son regard, puis l'incompréhension quand il voit le sac à mes pieds. 

    — Nanon ? Qu'est-ce qui se passe ?

    Un instant, ma volonté vacille, l'envie de me lover dans ses bras et de continuer notre histoire se fait forte. C'est seulement quand mon regard tombe sur le suçon que la fille lui a fait hier que je me ressaisis, surtout quand je vois ses pommettes rouges, je sais qu’il a bu avant de rentrer et je ne peux empêcher le doute de se faire dans mon esprit. 

    — On doit arrêter de se voir un moment.

    — Qu’est ce que tu racontes ?

    Il ne comprend pas, il faut dire, lui et moi on ne s’est jamais vraiment disputé, on s’est toujours sentis bien ensemble, alors soudain me voir avec un sac de voyage, lui annonçant brutalement que je le quitte, ça doit lui faire tout drôle. Il panique soudain, s’approche de moi en quelques pas et saisit mes épaules fermement comme pour m’empêcher de m’éloigner de lui. 

    — Nanon, attends, attends, prends le temps de réfléchir. On s’aime, on est bien tous les deux, tu ne peux pas me quitter.

    — C’est justement parce que je t’aime que je pars. 

    Ma voix se serre et je lutte pour ne pas m’effondrer. Lui fronce les sourcils, complètement perdu, il ne comprend pas comment je peux le quitter tout en disant l’aimer. 

    — On ne recherche plus la même chose toi et moi. Tu veux sortir, t’amuser et profiter de la vie et moi… 

    Qu’est ce que je veux moi ? Je n’ai pas vraiment pris le temps d’y réfléchir et de le découvrir, je me suis complètement laissé submerger par notre histoire et même si je l’aime profondément, je dois m’éloigner. 

    — Je veux d’un homme qui ose me prendre dans ses bras devant ses amis et ne pas juste me faire passer pour son colocataire. J’ai besoin de passer avant tout le reste pour lui, qu’il rentre en sachant combien le 25 décembre est une date difficile pour moi.

    Ses yeux se brouillent quand il comprend ce que je lui reproche. Il baisse la tête, un air coupable sur le visage et il ne cherche pas à me contredire. On est arrivé à un moment de notre histoire où on ne veut plus les mêmes choses et où on n'a pas les mêmes besoins. Alors il vaut mieux en finir maintenant tant que l’on s’aime encore. Il m’attire brutalement contre lui et je peux sentir qu’il tremble, ce qui me brise le cœur. 

    — Je suis désolé Nanon, de ne pas être tout ça pour toi. J’aurais voulu l’être car je t’aime vraiment et j’espère qu’un jour on pourra se retrouver à nouveau.

    Je ferme les yeux, respire une dernière fois son odeur qui m’est maintenant si familière. 

    — Je l’espère aussi. 

    Je me recule un peu, je ne veux pas rester plus longtemps, maintenant on ne ferait que se faire du mal. J’ai trouvé un endroit où loger le temps de trouver un autre dortoir et mes amis m'attendent, eux connaissent notre vrai statut et ils vont m'épauler pour passer ce mauvais moment . 

    — Je viendrai bientôt chercher le reste de mes affaires.

    — Prends tout ton temps…

    Je le relâche alors, il est temps de refermer un pan de ma vie, de perdre encore l’homme que j’aime le jour de Noël. Lui ne me lâche pas tout de suite, ses mains se posent sur mes joues et il m’offre un dernier baiser, c’est doux, c’est tendre, mais c’est un baiser adieu et on le sait tous les deux.

    On se détache alors et en silence, je prends mon sac et je sors du dortoir qui a abrité notre amour pendant un an. J’ai l’impression que mon cœur s’assèche, est-ce que je suis condamné à laisser partir les hommes que j’aime ? Je me demande si je suis bien fait pour être aimé, peut-être que quelque chose cloche chez moi et que je suis condamné à rester seul pour toujours.

    Décembre 2019 : Point de vue Ohm.

    Je ne l’ai jamais revu, aussi étrange que cela puisse paraître, il a quitté ma vie après avoir été constamment à mes côtés et moi je suis parti en vrille. Après son départ, je me suis assagi, je n’allais plus en soirée et je bossais dur, j’ai fait le tri dans ma vie et j’ai tout fait pour montrer à Nanon que je pouvais être l’homme qu’il voulait. Que je pouvais prendre soin de lui, j’avais besoin qu’il revienne car ma vie semblait vide sans lui.

    Et puis trois semaines après notre séparation, je suis rentré après les cours dans la chambre et… toutes ses affaires avaient disparu, il était venu en mon absence, me laissant juste un mot pour m’expliquer qu’il avait trouvé où vivre et qu’il espérait que tout allait bien pour moi. Je n’ai eu aucune chance de le récupérer, il avait définitivement quitté ma vie.

    Après ça, j’ai oublié toutes mes bonnes résolutions, je suis sorti tous les soirs, j’ai fait la fête excessivement et buvant beaucoup trop pour oublier mon chagrin et j’ai bien trop souvent fini mes nuits dans les bras d’inconnus qui ne me satisfaisaient même pas. Aucun d’eux n’était Nanon et aucun d’eux n’arrivait à apporter l’équilibre dont j’avais besoin. J’ai vécu plus de quatre mois comme ça, une vie dissolue et sans aucun espoir d’un avenir heureux, jusqu’à ce qu’il arrive un soir dans ma vie et me redonne l’envie de m'équilibrer.

    Chimon est venu au bar où je passais le plus clair de mon temps, il venait d’être transféré à l’université, il cherchait à se faire de nouveaux amis et moi j’aimais avoir de nouveaux amis. On a parlé toute la nuit, je l’ai lourdement dragué, mais il s’est contenté de me faire un petit sourire en coin, énigmatique. 

    — Ohm, il faudra faire bien plus que me faire boire dans un bar miteux pour m’avoir dans ton lit.

    Il a réussi à capter mon attention en une phrase, à me donner envie de relever son défi. Au départ, je voulais juste coucher avec lui, l’utiliser une fois ou deux et ensuite passer à quelqu’un d’autre. Seulement avant que je ne comprenne comment, il a réussi à me capturer dans ses filets. J’aime son caractère, j’aime comment il me pousse chaque jour à me dépasser et à donner le meilleur de moi-même. 

    Il m’a poussé à me reprendre en main, avec lui j’ai découvert les plaisirs de rester juste à la maison en sa compagnie, de l’emmener en sortie juste lui et moi. On s’est embrassés pour la première fois à notre troisième rencard et j’ai eu la joie de découvrir son corps peu de temps après. Je suis rapidement devenu accro à son corps, au début je ne voulais aimer que ça, mais rapidement, je suis tombé amoureux de sa personnalité entière.

    Sortir avec Chimon était agréable, facile, mais ça me renvoie aussi en plein visage, tout ce que j’ai loupé dans mon histoire avec Nanon. Je sais maintenant combien j’ai dû lui faire du mal et je me sens encore plus coupable envers lui.

    D’ailleurs, je n’ai pas enlevé la bague qui me relie encore à lui, elle trône là sur mon pouce et à mon poignet se trouve un bracelet, Chimon et moi on en porte un chacun et on se les est offerts le jour où j’ai enfin osé dire à mes amis les plus proches que j’aime les hommes.

    Je pousse un grognement rauque, serrant son corps contre le mien, je le sens trembler sous moi et j’aime le dominer de cette manière. Il s’accroche à moi, encore pris dans les méandres de l’orgasme qui vient de le saisir, je l’embrasse à en perdre haleine. Faire l’amour avec Chimon est intense à chaque fois, entre nous, il n’est pas question de douceur et de tendresse, on est deux forces brutes qui s’affrontent, mais je ne peux pas imaginer les choses autrement, j’aime ce que l’on est actuellement.

    Je me laisse retomber à côté de lui et passe la main sur mon front pour repousser les mèches de cheveux collées par la transpiration. Je prends sa main, entrelace nos doigts et tourne la tête vers lui avec un petit sourire. 

    — Je pourrais te faire l’amour tous les jours si tu étais d’accord avec ça. 

    Je l’aime, terriblement, mais notre relation est charnelle avant tout, il y a une passion dévorante entre nous que l’on maîtrise mal et on sait pertinemment tous les deux que si on n’arrive pas à trouver un élément pour équilibrer notre couple alors on finira par se brûler les ailes.

    — Je te l’ai dit, tu pourras me faire l’amour tous les jours, le jour où tu me laisseras te dominer. 

    Je grimace fortement avant de souffler d’agacement. Le voilà, le point noir de notre relation, Chimon a toujours été le top dans ses histoires et avant de se trouver dans un lit avec moi, il n’avait jamais imaginé être celui qui reçoit. Et s’il aime se laisser dominer avec moi, il voudrait de temps en temps pouvoir reprendre ce rôle qui lui plait tout autant. Il veut me dominer, me faire l’amour et clairement, moi, je n’ai absolument pas envie.

    — Ne commence pas avec ça, je t’en prie. 

    Je m’assoie au bord du lit, complètement nu, je ne sais pas pourquoi l’idée de me faire pénétrer par Chimon me rebute autant. Je n’ai pas peur de la douleur, je sais que Chimon se montrerait doux et attentif à moi. Je sais que ça ne ferait pas de moi un sous-homme, pourtant l’idée me donne des frissons désagréables. Je sais que si j’arrivais à lui expliquer pourquoi, malgré tout mon amour pour lui, je ne peux pas lui donner cette première fois, il comprendrait. Je n’y arrive pas, je n’ai pas les mots et ça finit souvent en dispute.

    — Pourquoi c’est si compliqué pour toi de m’offrir cette petite chose ? Tu me le fais depuis des mois et je vais bien il me semble, non ?

    Le ton monte, notre couple est bancal, on le sait tous les deux, on s’aime, nos relations sexuelles sont exceptionnelles, mais voilà, on est deux personnes aimant avoir le contrôle. On a un caractère bien trempé et pas notre langue dans notre poche, alors, nos disputes sont aussi régulières que nos parties de jambes en l’air. 

    — Arrête de faire comme si te la prendre était une torture. Tu hurles de plaisir à chaque fois que je te prends, il me semble. Tu me quémandes même de te la mettre, mais moi je mange pas de ce pain-là, tu as compris maintenant. 

    Merde ! Je suis allé trop loin, je m’en rends compte tout de suite quand son regard s’assombrit de la sorte. Il se lève brusquement du lit et commence à récupérer ses affaires sans me dire le moindre mot, il ne me regarde même plus. 

    — Chimon mon coeur, je suis désolé…

    Je me lève aussitôt pour le rejoindre, je me glisse dans son dos et le serre contre moi. Il s’immobilise, les bras ballants, la tête basse et le corps tendu. 

    — J’aime quand tu me fais l’amour Ohm, tu… tu sais exactement quoi faire pour me faire du bien. Seulement… j’aime aussi être à cette place, j’ai envie de temps en temps de pouvoir te faire vibrer comme tu le fais avec moi.

    Je pose ma tête contre son épaule et je soupire, je comprends son point de vue, je l’accepte aussi, seulement, c’est impossible pour moi de faire ce qu’il veut. Rien que l’imaginer me met mal à l’aise. Est-ce que je serais capable de faire cet effort pour lui ? J’embrasse sa peau encore nu et je soupire en fermant les yeux. Je sais que j’ai merdé, jamais je ne lui ai parlé de la sorte, comme si son corps n’est pour moi qu’un jouet, un passe temps et qu’il n’y a que ça qui compte pour moi. Je veux apaiser les choses, même si j’ai l’impression que tout vient de basculer.  

    — Je veux bien essayer un jour, mais laisse-moi du temps pour m’y préparer d’accord ?

    Il se détend petit à petit alors que je continue à embrasser sa nuque et ses épaules et finalement il murmure. 

    — D’accord. 

    Est-ce qu’il sait déjà que jamais je ne le laisserai faire ? Sûrement. Est-ce que, comme moi, il se rend compte que malgré les sentiments que l’on a l’un pour l’autre, notre couple vient d’en prendre un coup ? Il y a de fortes chances. 

    Sans le lâcher, je l’entraine dans la salle de bain. Dès que le jet d’eau chaude touche notre peau, on échange un baiser langoureux, on se caresse, on s’embrasse et même si l’on vient à peine de faire l’amour, il ne faut pas longtemps pour que je me glisse de nouveau en lui, le maintenant entre mon corps chaud et le mur glacé. 

    On fait l’amour un long moment, on s’accroche l’un à l’autre, alors que la jouissance monte petit à petit, ayant cette fois-ci un fort goût d’adieu. Et quand je jouis en lui mordant l’épaule, je ne veux surtout pas penser que l’on est le 25 décembre, que bientôt, il ne fera plus partie de ma vie, car une fois de plus, j’ai fait fuir l’homme que j’aime.

     

    25 Décembre 2020.

    Les garçons ne se sont pas revus au cours des mois et des années qui suivirent chacune de leurs séparations. Ils ont continué d'avancer dans la vie, mais aucun d'eux n'a réussi à oublier les autres et ils sont restés célibataires. Sans le savoir, leur vie est similaire, banale et ils leur manquent un petit quelque chose pour pouvoir dire qu’ils sont pleinement heureux.

    Ils étudient dans la même université, mais dans des facultés différentes et aussi étonnant que cela puisse paraître, ils ne se sont jamais croisés. Au moment de leur stage en entreprise, sans même imaginer que ce soit possible, ils ont tous les trois postulés pour la même entreprise qui les a engagés dans trois services différents.

    Cela fait un mois qu’ils ont commencé leur stage, ils travaillent dur et ils n’ont aucune idée de la présence des autres dans les locaux. Pourtant, ce matin tout va changer pour eux, leur vie va se retrouver bouleversée au moment même où les ordres de leurs supérieurs hiérarchiques, les mènent au même moment dans la même pièce.

    — Chimon, rends-toi dans la salle des archives, il faut déposer ce dossier et retrouver celui de l’affaire en cours pour le service juridique.

    — Nanon, prends cette pile de dossier et va rapidement en salle des archives pour les ranger.

    — Ohm, le chef a fait archiver le mauvais dossier et hurle parce que l'on est des incapabables. Cours en salle des archives le retrouver.

    Ohm est le premier à entrer dans la salle, il fait claquer la porte contre le mur et ne voit pas le panneau accroché à la poignée osciller dangereusement, celui-ci explique qu'il ne faut pas laisser la porte se refermer sous peine de rester bloquer à l’intérieur de la salle. Il s'enfonce tout de suite parmi les rayonnages juste en face de lui pour trouver son précieux dossier.

    Chimon arrive peu de temps après, le nez plongé dans son téléphone, un casque sur les oreilles, le dossier coincé sous son bras. Il ne voit pas le panneau s'accrocher au classeur et finir par tomber à même le sol dans un petit chuintement inaudible. Il se dirige aussitôt vers la gauche et part à la recherche du carton où entreposer le dossier avant de chercher l’autre.

    Nanon arrive en bon dernier, il pousse devant lui un lourd chariot croulant sous les dossiers. Il ne voit pas le panneau sur le sol et roule dessus, l'abimant un peu plus. Il observe un instant l'immense pièce plongée dans la pénombre et soupire quand il comprend qu'il va en avoir pour des heures à terminer cette tâche. Il sursaute quand la porte claque derrière lui, mais il n'y fait pas vraiment attention, il part tout de suite sur la droite pour commencer au plus vite.

    Malgré la présence des trois hommes, la pièce reste étonnement silencieuse. Aucun des trois n'a conscience de ne pas être seul et essaie d'accomplir sa tâche rapidement. Une fois de plus c'est Ohm qui y arrive en premier, il pousse un petit cri de triomphe qui fait sursauter Nanon. Ce dernier se raidit, regarde autour de lui nerveusement avant de pouffer en trouvant sa réaction exagérée. Avec la musique à plein volume dans ses oreilles, Chimon n'entend rien et continue son travail de recherche.

    Ohm se précipite vers la porte, le bon dossier à la main, il n'aura pas à subir les foudres de son chef, pas bon à grand chose à part faire porter le chapeau aux autres pour ses erreurs. Il abaisse la poignée, tire sur la porte et.. 

    — Qu'est ce que...

    Il essaie encore plusieurs fois, le bruit résonnant dans toute la pièce. 

    — Merde, mais ouvre-toi...

    — Est ce que tout va bien ? 

    Il se fige quand une voix qu'il reconnaît entre mille s'élève derrière lui. Il essaie de calculer rapidement depuis combien de temps il ne l'a pas vu et il a presque envie de rire. Aujourd'hui, cela fait deux ans pile qu'il l'a quitté.

    Il se retourne lentement, son dossier oublié pend négligemment aux bouts de ses doigts avant de s'écraser au sol. 

    — Nanon ? 

    Il n'a absolument pas changé et le cœur d’Ohm bondit dans sa poitrine en même temps que celui de son vis à vis.

    Nanon ne pensait pas le revoir un jour, pourtant, il ne se passe pas une journée sans qu'il ne pense à lui, à son sourire, à sa tendresse et ses blagues qui le faisaient toujours rire. Il avale difficilement sa salive car il sait tout de suite sans avoir à se poser de questions qu'il aime toujours l'homme en face de lui. 

    — Qu'est-ce que tu fais là ? 

    Sa voix est un mince filet, on l'entend à peine alors qu'il a juste envie de s'avancer et de le prendre dans ses bras. Il se retient, il ne sait plus rien de lui maintenant, il ne voudrait pas s’exposer au risque que Ohm ait définitivement tourné la page.

    — Je fais ma période de stage ici. Toi aussi ? 

    Ohm répond avec sa voix habituelle, celle qui donne l'impression à Nanon qu'il chante alors que lui se retrouve muet et se contente de hocher la tête. 

    — Tu vas bien ? 

    Instinctivement, il sait qu'il ne parle pas de sa santé, mais de sa vie en général. Alors, une fois de plus, il hoche la tête, même s’il aimerait pouvoir lui dire que tout n’est pas parfait, parce que Ohm n’est plus près de lui.

    Ohm sourit en coin en voyant la réaction de son ex petit ami. Son cœur continue de faire des saltos et finalement il ne peut pas s'en empêcher, il s'approche de lui et sans réfléchir son pouce se pose sur sa joue et essuie une trace de poussière tout en murmurant. 

    — Tu m'as manqué Nanon.

    — Tu m'as manqué aussi.

    Un petit sourire apparaît sur ses lèvres quand il entend le murmure de la réponse. L’espoir est présent en force dans son cœur, il veut croire que Nanon ressent encore quelque chose pour lui, que tout n’est pas perdu définitivement et que peut-être ils pourraient se donner une deuxième chance. Il pense à tout ça, mais le nom de Chimon résonne tout aussi fort dans sa tête que celui de Nanon.

    — J'ai attendu que tu reviennes et... 

    Il se rend compte maintenant combien l'absence de Nanon lui a fait du mal, il veut faire un geste vers lui, lui prendre la main et le supplier de refaire partie de sa vie, mais il n'en a pas l'occasion car un bruit les fait sursauter.

    Tous deux tournent la tête pour comprendre ce qui vient de les interrompre et leurs yeux s'agrandissent en même temps. Chimon les regarde l’un et l’autre alternativement, il a l’impression de rêver alors que les deux hommes qu’il aime le plus au monde se trouvent en face de lui. Il essaie de comprendre pourquoi il ressent une vive émotion venant d’eux alors qu’ils parlaient à voix basse juste avant.

    — Chimon ! 

    La voix de Nanon brise le silence qui s’est installé, il y a de la joie dans sa voix, joie de retrouver son ami d’enfance, joie de retrouver son premier amour, joie d’être en présence des deux personnes les plus importantes de sa vie. Il se précipite sans même se rendre compte de ce qu’il vient de faire et en un instant, il entoure le cou de son ami et le serre dans ses bras de toutes ses forces. 

    — Tu m’as manqué.

    Chimon est paralysé, il ne pensait plus jamais les revoir, mais quand Nanon se jette à son cou, il l’entoure instinctivement de ses bras. Il sent le corps chaud de son ancien amant et alors il sait, il sait qu’il l’aime toujours, qu’il ne l’a jamais oublié et qu’il veut le retrouver. Puis quand il lève les yeux vers Ohm qui les regarde la bouche entrouverte sans comprendre, il sait autre chose. Il veut qu’il vienne les rejoindre, qu’il les entoure de ses bras forts et alors se retrouver au meilleur endroit possible, dans leurs bras à tous les deux.

    — Vous vous connaissez ? 

    Malheureusement, la voix de Ohm se fait légèrement froide alors qu’il voit les deux hommes collés l’un à l’autre, il n’est pas vraiment jaloux, mais il ne comprend pas ce qui se passe et cela l’empêche de réfléchir correctement. Il est heureux de les voir ici tous les deux, mais quelque chose l’empêche d’avancer vers eux.

    Nanon ne bouge pas, son visage collé contre le cou de son premier amour, il respire son parfum et ne semble plus du tout conscient de la réalité. Chimon soupire en voyant le regard sombre de Ohm. 

    — Bien sûr que je le connais, au lycée, il a été mon premier petit ami. 

    Il voit la réaction de son ex amant, il voit son regard se fixer sur sa main qui caresse lentement le dos du plus jeune. Il s'attend à de la jalousie, à une explosion, mais un instant, Chimon a l'impression de lire de la résignation dans son regard.

    — Vous vous connaissez aussi tous les deux ? 

    Nanon a quitté sa cachette pour les questionner mais en les observant, il sent un long frisson lui parcourir la colonne vertébrale. Finalement, il n’a pas besoin de réponse, la tension sexuelle qui passe entre les deux est forte et il est évident qu’ils se connaissaient et n'ont pas fait de concours de tricot quand ils étaient ensemble.

    — Alors en fait… On est tous sortis avec l’ex de l’autre. 

    Ohm pose ses mains sur sa taille alors qu’il en arrive à cette conclusion avec un étrange petit sourire sur les lèvres. Les trois jeunes hommes qui se fixent, se redécouvrent, se questionnent sur ce qu’ils ressentent les uns pour les autres. Une chose est sûre, ils ont besoin de parler de tout ça et…

    La porte s’ouvre à la volée les faisant sursauter et aussitôt Ohm s’incline quand son chef de service entre dans la pièce. Nanon et Chimon se décollent l’un de l’autre, en essayant de ne rien laisser paraître, mais heureusement, l’homme est focalisé sur leur ami et ne prête pas attention à eux. 

    — Mais enfin Nong, qu’est-ce que tu fiches, il ne faut pas deux heures pour trouver un dossier.

    — Désolé, on était enfermé. 

    Ohm s’excuse rapidement avant de se baisser pour ramasser le dossier qui lui avait échappé des mains à cause de la surprise. Il ne peut pas s’empêcher de jeter de fréquents coups d'œil aux deux hommes qui attendent silencieusement. 

    — Dépêche-toi de revenir alors et la prochaine fois, faites attention à cette porte, la poignée est cassée. 

    Le supérieur de Ohm repart sans attendre et le silence retombe, les garçons voudraient se dire tant de choses, mais le temps manque.

    — Chimon, Nanon, ce soir chez moi… je n’ai pas déménagé. 

    Il leur fait un petit sourire chacun, il a beaucoup à leur dire et il ne veut plus les laisser s’éloigner de lui. Après un petit signe de tête, il sort de la pièce, bientôt suivi des deux autres.

    Le reste de la journée a été étrange pour chacun d’eux, perdus dans leurs pensées, ils ne pouvaient retirer le visage de ceux qui ont été importants pour eux. Leurs histoires se sont terminées depuis longtemps, mais les sentiments sont toujours là, peut-être même plus forts qu’auparavant et la chose qui les trouble le plus, qui les rend moins attentifs dans leur travail, c’est que quand ils essaient de déterminer celui qu’ils aiment le plus, c’est une tâche impossible pour eux.

     

    25 Décembre 2020, le soir.

    Ohm tourne en rond dans sa chambre comme un lion en cage, il ne peut pas s’empêcher de regarder l’heure encore et encore. Il les a invité sur un coup de tête, parce que ce moment dans la salle des archives a été bien trop court et qu’ils n’ont pas eu le temps de parler. Il est nerveux, parce qu’une dée folle qui lui a traversé la tête toute la journée et elle est aussi tentante qu’effrayante. Il veut voir les deux hommes arriver, il veut s’excuser pour avoir été un con avec eux et s’il le faut les supplier de le reprendre, oui tous les deux, car il ne s’imagine pas sans la douceur de Nanon et la fougue de Chimon.

    Nanon hésite, ça fait au moins dix minutes qu’il est devant cette porte, deux ans qu’il n’est pas venu ici et jamais il n’aurait pensé qu’il y reviendrait un jour. Il lève le poing pour toquer, le cœur battant dans sa poitrine, il est nerveux et rabaisse la main sans avoir frappé le bois de la porte. Est-ce que c’est une bonne idée de venir ici, de retrouver les deux amants qu’il n’a jamais oubliés et si… il frémit en imaginant Chimon et Ohm s’avouer leur amour et le laisser de côté, il ne veut pas que ça arrive… il veut être avec eux, il veut qu’ils l’aiment tous les deux autant que lui les aime.

    Chimon a longuement hésité à venir, pourtant, quand il se gare devant la résidence, il sait qu’il a fait le bon choix, revoir Nanon et Ohm lui a donné l’impression de respirer librement pour la première fois depuis très longtemps, son coeur qui est en berne depuis plusieurs mois s’est mis à faire des cabrioles quand le corps chaud de Nanon s’est collé contre le sien et que le regard brûlant de Ohm s’est posé sur lui. Il sort de sa voiture en se demandant s’ils sont déjà tous les deux dans la chambre et son imagination s’enflamme, l’idée de les voir dans les bras l’un de l’autre ne le dérange pas, pas tant qu’il peut les rejoindre.

    Il ne pense pas trouver Nanon en train de fixer nerveusement la porte, il se mordille la lèvre et il se surprend à sourire en retrouvant le lycéen dont il était tombé amoureux quatre ans plus tôt. Il ne résiste pas, il pose sa main fraîche sur la nuque brûlante de celui qui hésite à toquer. 

    — Qu’est ce qui t’arrive ?

    Nanon se tourne vers celui qui vient de le surprendre, mais il se détend aussitôt en observant le regard tendre qu’il pose sur lui. 

    — Je… j’ai un peu peur. 

    Il ne peut pas en dire plus, il n’ose pas expliquer qu’il a peur que Nanon et Ohm ne veuillent pas de lui, il a bien vu les regards intenses qu’ils ont échangés tous les deux et il a peur d’être de trop dans cette histoire. Car lui n’a jamais ressenti cette passion dévorante avec aucun des deux.

    La main sur sa nuque se fait plus ferme et il soupire car il ne peut pas le cacher, le toucher de Chimon lui a terriblement manqué. Ses yeux se ferment et il ne pense pas à reculer quand une paire de lèvres se pose sur sa tempe. 

    — Tu n’as pas à t’inquiéter, tout va bien se passer. Je ne te laisse plus t’éloigner maintenant.

    La porte s’ouvre soudainement, les faisant revenir à la réalité quand Ohm se plante devant eux avec un petit sourire soulagé. 

    — Vous êtes venus. 

    Sans attendre, il saisit leurs mains pour les faire entrer tous les deux dans la chambre, qui n’a pas du tout changé dans les souvenirs des deux garçons. C’est étrange pour tous les trois de se retrouver dans cette pièce qui a abrité certains de leurs amours, mais aucun d’eux ne voudrait être ailleurs.

    — Je suis désolé…

    Ohm prend soudain la parole, il baisse la tête sans oser les regarder, il sait que, s’ils ont fuit tous les deux, c’est de sa faute à lui et il veut leur faire comprendre qu’il l’a compris et qu’il fera tout pour ne plus être le Ohm du passé. 

    — Je sais que j’ai merdé avec vous deux et je suis vraiment désolé. J’ai pris… nos relations pour acquises, je pensais que vous seriez à mes côtés malgré tout ce que je pouvais faire et j’ai eu tort.

    Il est surpris quand quelque chose le percute, puis il se rend compte que c’est Nanon qui vient de se jeter dans ses bras, il souffle de soulagement et entoure ses bras autour de lui, il lève les yeux vers le troisième qui n’a pas bougé, mais qui le regarde avec tendresse. Il reste comme ça un long moment, aucun d’eux ne parle, mais ils n’en n’ont pas besoin, leurs yeux et leurs gestes parlent pour eux. 

    — Je connais Nanon depuis le lycée, on est sortis ensemble plusieurs mois, c’est mon premier amour, celui avec qui j’ai découvert beaucoup de mes premières fois. On ne s’est pas quitté parce qu’on ne s’aimait plus, mais… parce que j’ai dû suivre ma famille et… je ne l’ai jamais oublié.

    Les deux autres le regardent alors qu’il se livre sans détour, Nanon a le cœur qui bat à tout rompre quand il voit Chimon soulever la manche de son pull, laissant apparaître un bracelet, celui que Nanon lui a offert le jour où ils se sont quittés.

    — Je ne t’ai pas oublié non plus. 

    Celui qui n’avait toujours pas quitté les bras de Ohm était au bord des larmes, il pensait que Chimon avait tourné la page, qu’il avait trouvé quelqu’un d’autre et ne pensait plus du tout à lui. Alors savoir qu’il porte toujours son cadeau lui fait chaud au cœur et c’est avec des mains tremblantes qu’il sort le collier de sous sa chemise pour lui prouver que lui aussi l’a gardé près de lui tout au long des années.

    — Quand j’ai rencontré Nanon, il était tout le temps triste et la seule chose qu’il m’a dite, c’est qu’il avait dû dire au revoir à son meilleur ami. Je n’aimais pas le voir comme ça et je me suis donné pour mission de le faire sourire à nouveau, je voulais juste le voir sourire. Et puis… je suis tombé amoureux et je le suis toujours.

    C’est la voix tremblante que Ohm se déclare, lentement, il saisit la main qui tenait encore le collier, son cœur ayant fait un bond quand il a vu la bague qui orne encore son pouce. Lentement, il pose ses lèvres dessus avant de montrer à Nanon et Chimon son pouce qui porte une bague similaire. 

    Nanon est aux anges, il a du mal à croire que les deux hommes viennent de se déclarer à lui, ses sentiments sont partagés et… son visage s’assombrit soudain, la peur passe dans son regard. Ils ne vont pas lui demander de choisir maintenant, il ne pourra jamais choisir, il les aime tous les deux, il les veut tous les deux. Il quitte l’étreinte de Ohm et baisse la tête, il a envie de pleurer et ne veut surtout pas leur montrer. 

    — Je ne peux pas, c’est impossible…

    Il sent le regard des deux hommes dans la pièce et il déglutit difficilement, avant de se mettre à se tortiller les doigts nerveusement. Il sait qu’il doit leur expliquer, qu’il n’a pas le choix, mais il sent la tension monter en lui et c’est seulement quand une main rassurante se pose sur son épaule qu’il trouve le courage de continuer. 

    — Je ne peux pas choisir entre vous deux.

    Son souffle se coupe alors que Chimon et Ohm ressentent soudain une intense vague de soulagement. Ils se regardent tous les deux avec un sourire tendre avant de s’avancer, vers celui qui n’a toujours pas eu le courage de lever la tête. Nanon se trouve soudain pris entre deux corps chauds et il rougit brutalement. 

    — Il n’est pas question de choisir mon coeur.

    Le souffle chaud de Ohm s'écrase contre son oreille, le faisant frémir alors qu’une fois de plus, les lèvres de Chimon se posent sur sa tempe. 

    — Je n’ai pas oublié Chimon, je ne veux pas choisir non plus.

    Les yeux toujours baissés, Nanon aperçoit que ses deux amours se tiennent la main, leur doigts sont entrelacés, leurs manches légèrement relevées, laissent découvrir un bracelet identique à chacun. Il retrouve rapidement le sourire avant de relever les yeux pour regarder les deux hommes qui le serrent étroitement entre eux et il comprend qu’il est là où ils devaient être, il a besoin de la tendresse de Chimon et de l’énergie de Ohm, les deux hommes se complètent à merveille pour lui. 

    — Nanon, ce ne sera pas facile, mais, tu veux bien de nous. Tu es prêt à essayer avec nous deux ? 

    La voix de Chimon est douce, tendre, mais suppliante, il ne veut pas les laisser s'échapper, pas quand il est sûr que les deux hommes sont ses âmes soeurs, qu’ils sont faits pour être tous les trois ensemble, car il ne s’est jamais senti aussi complet que depuis qu’il tient Nanon dans ses bras et que Ohm les entoure dans son étreinte chaleureuse.

    Ohm est nerveux, il attend silencieusement, s’accrochant à eux, bien décidé à ne pas laisser partir les deux hommes de sa vie, les seuls qui ont réussi à faire de lui l’homme qu’il est aujourd’hui. Il n’y a pas un mot, pas un bruit, mais juste Nanon qui décide de leur montrer qu’il est d’accord. Il se penche vers Ohm et pose ses lèvres contre les siennes sans hésiter une seconde, un baiser doux, sincère et tendre. Un instant, il a peur que Chimon ne le prenne mal de ne pas avoir été embrassé en premier, il se tend sans cesser d’embrasser Ohm qui vient de glisser sa langue contre la sienne. Cette peur ne dure pas très longtemps, pas quand Chimon pose ses lèvres contre la nuque de Nanon et plonge ses doigts dans les cheveux de Ohm. 

    Le baiser se rompt en douceur, leurs lèvres se retrouvent à plusieurs reprises avant que Nanon, les yeux à moitié voilés par le désir, ne se tourne vers Chimon, quatre ans que leurs lèvres ne se sont pas rencontrées et pourtant, quand elles se retrouvent à nouveau, c’est comme si elles ne s’étaient jamais quitté. Elles bougent l’une contre l’autre, se redécouvrent, laissant les deux hommes fébriles quand leurs langues se remettent à danser ensemble. 

    Ohm est hypnotisé par le spectacle, il n’est pas jaloux, au contraire, il sent sa poitrine se gonfler d’amour, leur baiser est beau, excitant et il sait déjà qu’il ne pourra jamais se lasser de ses moments. Il caresse doucement le dos de ses partenaires, jusqu’à ce que leurs bouches se décollent. Il n’attend pas alors pour fondre sur les lèvres à peine libérer de Chimon, leur baiser est moins doux, plus brut et passionné, il leur ressemble alors que leur langues bataillent l’une contre l’autre sous le regard de Nanon, coincé entre les deux et qui timidement, dépose un baiser sur la joue de chacun les faisant gémir à cause de la sensualité de l’instant.

    Le souffle leur manque rapidement et quand leurs bouches retrouvent leur liberté, ils s’enlacent étroitement, Nanon coincé entre les deux s'agrippent à eux, comme s’il avait peur que soudain, ils disparaissent, il a un sourire aux lèvres et sait que maintenant, il est complet. 

    — Je vous aime. 

    Sa voix est douce, c’est presque un murmure, mais les garçons l’entendent parfaitement, leur cœur bondissent dans leur poitrine en simultané et ils se serrent un peu plus les uns contre les autres pour un câlin qui ne semble pas vouloir avoir de fin. 

    — Je vous aime.

    — Je vous aime. 

    Les voix s’élèvent, confirmant le ressenti des uns et des autres et ils s’apaisent, le chemin ne fait que commencer pour eux, ils se sont quittés un soir de Noël et pourtant, leur vrai histoire débute aussi ce soir-là. Le chemin sera long et difficile mais, ils ont confiance, à trois, ils en sont capables.



  • Commentaires

    6
    Mercredi 29 Juin 2022 à 12:40

    Olala !!! Que dire ... Les couples à 3, je n'y suis pas du tout habitué, après il est vrai que s'est trois là, beaucoup de personne les imagines ensemble dans un drama. Au départ, j'étais septique à le lire, car je ne voyais pas comment cela pouvait fonctionner et surtout, tournée dans une fin heureuse. Est bien BRAVO, défit réussit, non seulement, j'ai adoré, mais en plus, j'ai retrouvé l'idée que je me fais de s'est 3 acteurs dans la vie ! Merci beaucoup pour cette histoire, qui m'a fait, je l'avoue beaucoup réfléchir !

    5
    Samedi 19 Décembre 2020 à 14:51

    Je trouve ça mignon. 

    Ça change un peu. XD

    Merci pour cet OS très sympathique.

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    4
    Vendredi 18 Décembre 2020 à 10:31

    OMGGGGGGG!!! (❤ ω ❤) je suis fan!!!! 

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