• Chapitre 8

    Chapitre 8
    Mork

     ATCHOUM !!!

    Ce n'est pas moi. Loong éternue si fort que ça résonne dans toute la maison. Ar attrape un mouchoir en papier et le lui tend en se plaignant.

    "Couvre ta bouche pour la toux et les éternuements. Tu propages le rhume."

    Loong prend le mouchoir et s'y mouche vigoureusement.

    "Je suppose que j'ai attrapé le rhume de Mork."

    "Hé, je suis déjà guéri, Loong. Ne me blâme pas."

    Je m'empresse de clamer mon innocence. Ce jour-là, après avoir déposé le médecin, je suis rentré à la maison et j'ai préparé le thé instantané au gingembre avec de l'eau chaude. Et oui, tout s'est passé comme il l'avait dit. J'ai complètement récupéré avant d'avoir pu finir la boîte entière. Mon nez va très bien et ma gorge ne me gratte plus, sans avoir besoin de prendre des antibiotiques. Je n'aime pas prendre d'antibiotiques parce qu'ils font sentir mon urine.

    "Tu me l'avais déjà transmis avant d'être guéri."

    Loong continue de me montrer du doigt.

    "Oui, et tu as éternué très fort sans te couvrir la bouche, bon sang, tu vas me transmettre le rhume aussi."

    Ar se joint à la bagarre. Je pense que je ferais mieux de me précipiter à l'étage pour éviter d'être pris entre deux feux.

    "Hey, Mork, attends." Mais une voix m'arrête dans mon élan après seulement trois pas.

    "Ouais, Ar. Qui a-t-il ?"

    "Tu te souviens encore que nous avons, tous les deux, un rendez-vous de contrôle pour le diabète et la tension artérielle demain, n'est-ce pas ? Tu as pris un jour de congé au travail ?"

    Je hoche la tête. "Oui, je l'ai déjà dit à P'Fueang. Vous deux, n'oubliez pas de vous lever tôt, nous devrons faire la queue pour faire les tests sanguins. Même avec les feuillets de rendez-vous, nous devons nous dépêcher d'y arriver."

    "Je sais. Et toi, ne te couche pas tard ce soir. On doit se réveiller tôt."

    "Oui, monsieur."

    Mes deux oncles ressemblent à des âmes sœurs. Ils ont commencé à faire de l'hypertension l'un après l'autre, à un an d'intervalle. Et quand ils ont eu du diabète, ils ont commencé en même temps aussi. Je me demandais comment ils pouvaient être diabétiques, car aucun d'entre eux n'est obèse. Comme je vous l'ai dit, ces vieux hommes sont vigoureux et musclés. Mais le docteur a dit que cela venait de plusieurs facteurs.

    Avoir l'air en bonne santé ne veut pas dire que tu seras toujours robuste. Je dois aussi faire attention.

    Il est donc de mon devoir de les emmener tous les deux à leur contrôle de routine tous les deux ou trois mois. En fait, ils peuvent se débrouiller seuls, mais il est préférable que quelqu'un les accompagne en attendant les consultations, au cas où l'un d'eux aurait besoin d'aller aux toilettes ou de faire une prise de sang.

    Et ça, c'est ma responsabilité. De plus, l'hôpital où ils vont est le même que celui où travaille le docteur Tawan.

    Qui sait, peut-être que demain je pourrai le voir.

    Pendant que ma tête réfléchit, mes jambes m'amènent dans ma chambre et devant la table de chevet. Sur le dessus, j'aperçois la photo dans le cadre, une photo que j'ai prise avec Fern..... Je n'ai toujours pas pris le temps de la remplacer par autre chose.

    Au début, je l'ai simplement posé face contre table et j'ai pensé à remplacer la photo, car cela me faisait mal chaque fois que je voyais une photo du passé, lorsque nous étions encore ensemble. Je ne voulais pas avoir un rappel constant de la douleur de la perte de Fern.

    Je ne me souviens pas avoir remis le cadre dans sa position verticale. Peut-être que je l'ai automatiquement mis en place en faisant la poussière et en nettoyant ma propre chambre.

    Maintenant, je peux le regarder avec une émotion neutre. Je n'ai pas mal. Je ne ressens rien. Et comme je ne ressens rien, je n'ai pas encore remplacé ou jeté la photo. La photo de nous est donc toujours dans le cadre, pour me rappeler qu'à une époque de ma vie, elle était avec moi.

    Je saute dans mon lit et prends mon téléphone portable, pensant jouer à un jeu, mais je me souviens de la page de fans que le docteur Tawan a mentionné l'autre jour, la page où il y a ma photo.

    Heu, quel est le nom de la page ? ... Oh, c'est vrai ! Beaux Conducteurs, Partagez s'il vous plaît. Je ne devrais pas y jeter un coup d'œil ? Je suis curieux de voir ce qu'ils ont écrit sur moi. Je n'ai pas fait attention quand le docteur me l'a montré sur son téléphone et je n'ai rien lu.

    Changeant mon plan, j'ai éteint le jeu et ouvert mon Facebook... euh, après plusieurs mois.

    J'ai mon propre compte Facebook. Je vous le dis !  Tout le monde en a un de nos jours.

    Mais j'utilise le mien principalement pour les jeux. Je ne sais pas comment expliquer, mais pour moi, Facebook est comme une carte d'identité ; vous l'avez, vous la sortez parfois et l'utilisez, mais pas souvent. Oui, je suppose que c'est à peu près ça. Ils sont similaires.

    J'ai commencé à utiliser Facebook à cause de Fern...

    En tant que gars ordinaire, je ne me soucie pas de ce genre de choses, mais quand ma petite amie a voulu que je l'utilise aussi, j'ai dit oui. Pas parce que je suis obéissant, mais parce que je ne voulais pas continuer à entendre ses plaintes à long terme.

    Depuis ce moment-là, j'ai un compte Facebook qui n'a pratiquement pas été modifié, à l'exception de l'étiquette du statut de relation qui portait le nom de Fern.

    Maintenant, le statut de la relation est vide. Fern a retiré sa relation avec moi de son profil depuis longtemps. Mais mon propre statut est toujours "en relation", uniquement parce que je ne l'ai pas encore changé en "célibataire". De plus, mon fil d’actualité est vide. Je n'ai jamais rien écrit ni téléchargé. Je suis trop paresseux pour taper, et je n'aime pas prendre des photos. Il n'y avait que les photos que Fern prenait avec moi et sur lesquelles elle me taguait. Mais après notre rupture, elle les a toutes supprimées et mon fil d’actualité est redevenu vide.

    Honnêtement, elle n'avait pas besoin de faire ça.

    Ce n'est pas comme si effacer les photos pouvait aussi effacer le passé. Supprimer les photos d'un ex ne signifie pas que le nouveau deviendra le premier de toute façon. J'ai l'impression que les vieilles photos sont comme des souvenirs. Qui sait, un jour Fern voudra peut-être regarder les photos de ce restaurant de pot au feu au porc où nous avons mangé une fois, pour voir où il se trouve parce qu'elle a oublié l'endroit. Mais maintenant, elle ne peut rien vérifier, car elle a déjà supprimé les photos.

    Effacer est le choix que Fern a fait.

    Se souvenir est le choix que je fais.

    Après avoir regardé mon fil d'actualité, je tape les mots clés "Beaux Conducteurs, Partagez s'il vous plaît" dans la barre de recherche en haut, et la page s'affiche avec plusieurs photos.

    Je fais défiler vers le bas et trouve mes photos. Wow, elles sont si nettes. Je ne portais pas mon casque de sécurité sur celles-ci. Sur une photo, on me voit en train de parler à P'Fueang, sur la suivante, je ris (avec la bouche grande ouverte) et sur la suivante, je souris (eh, je suis beau, c'est vrai.) La dernière photo, c'est quand je baissais la tête pour boire le Pepsi du sac avec une paille. Il y a une légende sous ces photos.

    "Jeune et beau mototaxi des environs de Lower Phahon Road (Aussi, je ne vais pas vous donner plus d'indices les gars, je suis prem's sur ce coup, hi hi hi.) J'ai demandé autour de moi, et ils ont dit que son nom est Mork."

    (En lisant ça, j'ai la chair de poule !)

    Je n'ai aucune idée de qui a pris ces photos. Leur téléphone portable semble avoir un très bon appareil photo. Je ne suis pas sûr de la distance ou de l'angle sous lequel ils ont pris ces photos, mais clairement, je n'étais pas au courant. En fait, j'ai toujours été assez simple. Tout le monde dans la famille et aussi les vieux mototaxis de ma station disent tous que je suis simple et obtus. J'avais l'habitude de confondre les deux mots : simple et stupide. Quand les gens disaient que j'étais simple. Je pensais toujours qu'ils voulaient dire que j'étais stupide.

    "Non, pauvre fou. Simple et stupide, ce n'est pas pareil."

    A dit  P'Fueang quand je lui ai demandé si j'étais stupide.

    "Eh ? Si simple ne veut pas dire stupide, alors qu'est-ce que ça veut dire ?"

    "Simple, c'est... comme si tu étais simple. Mais stupide c'est comme si tu étais juste stupide."

    Pfff... Mec, répéter les mêmes mots ne m'aide pas à voir le tableau. Heureusement, sa petite amie, Mlle Ai, était assise à côté de lui et elle m’a expliqué.

    "Simple signifie pas vif, ou qui manque de perspicacité. On peut aussi dire obtus. En termes simples, cela signifie que ta réflexion n'est pas compliquée et que tu ne calcules pas trop les choses à l'avance. Ta vision du monde est simple et tu ne fais attention qu'aux choses évidentes qui se présentent à toi. Par exemple, que penserais-tu si des filles te fixaient ?" M'a-t-elle demandé.

    "Euh..." J'y ai réfléchi. "J'ai oublié de fermer ma fermeture éclair ou il y a quelque chose sur mon visage ?"

    Elle sourit. "Tu ne penses pas qu'ils te fixent parce que tu es beau ?"

    J'ai secoué la tête. "Pas du tout. Mlle Ai, qui le ferait ?"

    Et cela a fait rire Miss Ai et P'Fueang.

    "Très bien, Mork, c'est ce que nous appelons simple."

    Aujourd'hui, je n'ai toujours pas compris la différence entre simple et stupide, ni la distance qui les sépare, mais au moins je sais maintenant que les gens comme moi sont appelés simples, pas stupides. Et la raison pour laquelle je ne comprends pas les différences est probablement parce que je suis simple.

    Sous mes photos, il est indiqué le nombre de likes qu'elles ont obtenus de la part de centaines de personnes. La photo où j'ai fait le plus grand sourire en a plus de mille, et une tonne de commentaires. Je clique et je lis certains d'entre eux.

    "C'est quelle rue ? Je veux y aller et le lécher du lampadaire à l'autre bout."

    (Encore effrayant. Et quel genre de métaphore est de lécher du lampadaire à l'autre bout ? Je suis perdu.)

    "Pas très beau, mais charmant."

    (Merci.)

    " Ce type ! Celui-là, celui-là, celui-là ! J'étais son passager. (Et elle a tagué son amie.)"

    (Vraiment ? Quelle passagère était-ce ?)

    "Un vrai conducteur ? Pas juste un piège pour des photos mises en scène ?"

    (.....)

    Et bien d'autres choses encore que je suis trop paresseux de continuer à lire.

    J'aperçois un nom parmi ceux qui ont donné un like à ma photo. Tawan Tisawong, écrit avec l'alphabet anglais. Bon, vous serez peut-être un peu surpris, je sais lire l'anglais. Je vais vous dire, j'ai appris l'anglais jusqu'à ma troisième, avant d'abandonner et d'entrer dans un collège professionnel. Je peux épeler des mots de base.

    Revenons à Tawan Tisawong, si je prononce ce nom correctement, ce doit être le nom du Docteur Tawan (je me souviens du nom sur sa blouse.) C'est ça, je suppose ? Oh zut ! Il a aussi aimé ma photo ? Je vérifie mes quatre photos sur la page, et Tawan Tisawong a laissé un like sur chacune d'entre elles. Je tape donc sur son nom pour consulter son profil et satisfaire ma curiosité.

    Mon téléphone charge pendant un moment, et la page du profil de Tawan Tisawong apparaît. À la fin du chargement, je le reconnais instantanément. C'est vraiment le Facebook du docteur. Oh, wow, doc, tu as aimé mes photos, est-ce que tu ressens secrètement quelque chose ? Je pense et je ris intérieurement.

    Oh... Puisque je regarde déjà sa page, pourquoi ne pas fouiner et voir aussi ses publications ?

    Il semble que son fil d'actualité soit vide...... Presque aussi vide que le mien.

    À part les informations indiquant qu'il vit à Bangkok, il ne poste presque rien. Il y a environ six ou sept photos de lui que d'autres personnes ont prises, téléchargées et taguées. Toutes semblent provenir du Facebook de son ami. Ah, je me souviens de celui-là. Docteur Nadia, son meilleur ami. A part ça, il n'y a aucun texte et aucune photo qu'il a téléchargés, à part la photo de profil. On le voit dans sa blouse courte, adossé à un mur, avec un soupçon de sourire sur le visage.

    Je fais défiler vers le bas et regarde son statut relationnel. Célibataire...

    On dirait qu'il a été trop occupé pour se souvenir de changer de statut relationnel. Bon sang, doc, tu as déjà un joli cœur. Ne laisse pas ton statut sur "célibataire", l'autre personne pourrait le voir et commencer à bouder. Oh, attendez, son joli cœur est un garçon, peut-être qu'il ne s'inquiète pas autant pour ces petites choses que Fern le faisait. Ou peut-être qu'il est aussi occupé que le docteur, et que son fil d'actualité est tout aussi désert.

    Ma main survole le bouton qui dit "ajouter un ami".

    Hmm... Je devrais ?

    Je suis devenu ami avec lui. Mais quel degré d'amitié avons-nous l'un pour l'autre ? Notre niveau d'amitié est-il suffisant pour que je lui envoie une demande d'ami sur Facebook ? Ou me considère-t-il simplement comme son chauffeur habituel ? Un chauffeur de moto-taxi qui est juste un peu plus spécial que les autres ?

    C'est une question difficile. Quand j'étais enfant, si quelqu'un disait que nous étions amis, cela voulait dire que nous jouions ensemble, que nous faisions des farces ensemble, que nous allions à des endroits ensemble et que nous pouvions dormir chez l'autre.

    Mais maintenant, en tant qu'adulte, j'ai l'impression que nous utilisons le mot "ami" dans un sens bien différent de celui de l'enfance. J'ai entendu dire qu'il y a des amis qui "couchent" ensemble (si vous voyez ce que je veux dire.) Peut-on appeler cela un "ami" ? Il y a aussi des amis de tchat et des amis qui "parlent juste" (et je n'ai aucune idée de la différence avec les amis de tchat).

    Ou est-ce que c'est comme le "soyons amis" que Fern m'a dit quand elle est partie pour un autre gars ? Maintenant, nous nous parlons à peine et je ne connais rien de sa vie. Elle ne fait pas non plus attention à l'évolution de la mienne. Est-ce encore un autre type d'ami ?

    Donc, je n'ai aucune idée du niveau d'amitié entre le Docteur Tawan et moi. Et ai-je le droit d'appuyer sur ce bouton pour ajouter un ami ? Je le fixe, en pesant le pour et le contre. Ok, mec. Laisse tomber. Oublie-le. N'appuie pas sur le bouton.

    Ce n'est pas comme si j'utilisais mon Facebook assez souvent de toute façon. Mon identifiant Facebook ne sert qu'à m'inscrire à des jeux. Que j'ajoute ou non le docteur Tawan à ma liste d'amis n'affecte pas notre amitié dans la vie réelle.

    Après avoir fermé ma page Facebook, je joue à un jeu mobile pendant un moment avant de m'endormir dessus. Mais je me souviens que pendant un moment avant de sombrer dans le sommeil, je me suis senti quelque peu heureux que le docteur Tawan ait aimé mes photos. Il faudra que je le taquine à ce sujet un jour.

    ………….

    Il est cinq heures. Cinq heures du matin, bien sûr. Pas cinq heures de l'après-midi.

    Pourtant, la file d'attente pour le prélèvement sanguin est déjà extrêmement longue...

    Les visites à l'hôpital sont comme une sorte de compétition. Nous avons les bordereaux de rendez-vous qui indiquent le créneau horaire estimé. Mais il y a tellement de choses à faire avant de pouvoir voir le médecin, surtout pour les patients diabétiques comme mon oncle et mon oncle cadet. Ils doivent d'abord faire une prise de sang. Et la file d'attente pour le prélèvement sanguin est distincte, elle fonctionne sur un système différent avec son propre numéro de file d'attente. Je pensais que nous étions en avance, mais la file d'attente est déjà très longue.

    Je me retourne et dis à mes oncles. "Plus que trente avant votre tour."

    Loong hoche la tête. "Mieux que la dernière fois, c'était cinquante-huit."

    Ar acquiesce. Nous nous dirigeons tous les trois vers la fin de la file et, en chemin, nous passons par hasard devant une boîte de dons pour le financement de l'hôpital. Ar sort un billet de 100 et le met dans la boîte.

    "Nous venons ici pour recevoir des traitements et des médicaments gratuits. Nous devrions parfois soutenir l'hôpital, afin qu'il puisse continuer à être notre espoir. Lorsque nous visitons un temple, nous faisons des dons pour leurs factures d'eau et d'électricité. L'hôpital nous sauve la vie, alors nous devrions l'aider aussi."

    Je souris..... Ar a toujours été gentil. Il fait passer les autres avant lui. Je jette un coup d'œil à mon propre oncle et je vois un sourire au coin de ses lèvres. C'est peut-être pour ça qu'il aime Ar... La "gentillesse".

    Quand je suis avec des gens gentils, j'ai l'impression d'être dans un endroit frais et parfumé. Je me sens bien et j'ai envie de dormir, sans jamais vouloir partir. Je pense que pour que deux personnes sortent ensemble, il ne faut pas seulement de l'amour, mais aussi autre chose. Et pour ces deux-là, ce quelque chose est peut-être la gentillesse d'Ar.


    Cela me rappelle l'époque où j'étais avec Fern. Bien qu'elle ne soit pas aussi gentille que Ar, elle n'est pas égoïste (ok, ne comptons pas la fois où elle m'a trompé, c'était une seule fois) et nous sommes restés ensemble pendant un bon moment. Oh.... ou c'était moi qui était gentil et ça nous a fait tenir ensemble ? ... Fern disait souvent que j'étais quelqu'un de gentil.

    J'ai été perdu dans mes pensées pendant un moment, et les deux oncles ont déjà fini de faire prélever leurs échantillons de sang. Quelle rapidité ! Je me demande si l'infirmière de la salle de prélèvement n'est pas en fait Dongfang Bubai* , qui jette dix aiguilles volantes à la fois et prélève les échantillons de sang en un clin d'œil. Tadaa ! La collecte de sang pour les trente patients est terminée si rapidement. C'est une super compétence.

    "Hey. Mork, va acheter quelque chose pour ton Ar."

    "Je suppose que nous ferions mieux d'attendre jusqu'à ce que nous puissions aller prendre le petit déjeuner ensemble." Je ne suis pas d'accord.

    "La cafétéria n'ouvrira pas avant un peu plus de six heures. Trouve un peu de lait ou un petit encas pour qu'il puisse tenir jusqu'au petit-déjeuner. Si on attend la cafétéria, il risque de s'évanouir. Il mange toujours à l'heure."

    La dernière phrase de Loong m'a fait me demander s'il l'a dit avec inquiétude ou par moquerie.

    Je suis en train d'ouvrir la bouche pour demander ce que je dois acheter quand quelqu'un me tape sur l'épaule. Je me retourne pour jeter un coup d'œil.

    "Oh....doc." C'est Tawan. Il porte une blouse courte qui m'est familière. Mais ses cheveux sont tout ébouriffés et ses yeux ont l'air fatigués.

    "Wow, doc, tu travailles si tôt." Je regarde ses cheveux hérissés qui partent dans tous les sens.

    Il secoue la tête. "Non, je n'ai pas encore dormi. J'étais de garde la nuit dernière."

    "Tu n'as pas dormi ? Depuis quand ?" Je suis curieux.

    "Euh... Toute la nuit. J'ai pris mon service à 16 heures, hier, et j'ai fait le Serng, jusqu'à maintenant."

    "Serng ?" Je ne suis pas sûr d'avoir mal compris. Pourquoi et comment un médecin a-t-il quelque chose à voir avec le Serng ?

    Tawan rit. "Désolé, désolé. Serng est notre expression utilisée pour désigner un devoir brutalement épuisant, parce que nous sommes tellement occupés à faire les choses aussi vite que la musique bat dans le Serng."

    "Et si ton service est super très extrêmement chargé ? Comment vous appelez ça, doc ?" Je lui demande en plaisantant, avec une dose de finesse.

    "Le Serng est si rapide que le bocal se casse et que le poisson fermenté vole partout ?" Il rit en retour.

    "Et qu'est-ce que tu fais ici, Mork ?" Demande-t-il.

    "Oh mince ! J'ai oublié. Doc, ce sont mes oncles. Voici Loong Cheep, et voici Ar Dej." Je fais un geste vers mes deux oncles qui regardent tous deux le docteur Tawan.

    "Loong. Ar, voici le docteur Tawan. C'est... euh... mon ami." J'hésite à prononcer ce mot parce que c'est gênant et que j'ai peur que le docteur me jette un regard et me dise qu'il ne considèrerait jamais un mototaxi comme un ami.

    "Enchanté de faire votre connaissance. Je m'appelle Tawan. Je suis l'ami de Mork."

    Tawan salue humblement et poliment mes deux oncles. "Tu les as emmenés ici pour un contrôle de routine ? Vous avez fait une prise de sang ?"

    "Ouais. Contrôle du diabète et de la tension artérielle. La prise de sang est déjà faite."

    Je réponds en faisant un signe de tête vers les boules de coton plaquées sur leurs bras pour comprimer la plaie et arrêter le saignement. "Et combien de temps avant la fin de ton service ?" Je regarde l'heure, il est maintenant six heures moins le quart.

    "Jusqu'à huit heures. Ensuite, je vais me doucher et commencer à examiner d'autres patients."

    "Mince ! Pas question. Et qu'en est-il de ton sommeil et quand ?" Je suis sincèrement choqué. Il ne se repose pas du tout ? Il sort de son service et va directement dans la salle d'examen. Comment peut-il tenir le coup ?

    "Ce soir. Oh, attends, ce soir j'ai une autre garde. Un ami a demandé un échange de créneaux horaires. Donc je prends deux créneaux d'affilée."

    En plus des cheveux sauvages et des yeux fatigués, Tawan a aussi l'air incohérent.

    "Tu vas vraiment bien, doc ?"

    Mince, je n'aurais pas dû demander ça. S'il dit qu'il ne va pas bien, quelle aide je peux lui apporter ?

    "Non, mais je ne peux pas arrêter de travailler. Comme tu peux le voir, il y a tellement de patients. Si je ne reste pas, ma part de responsabilité va retomber sur les épaules d'un autre médecin. Que ça aille ou non, je dois continuer à travailler, car la maladie n'a pas de jour de repos."

    Étrange. A première vue, cela ressemble à une simple plainte. Mais je peux sentir la "gentillesse" dans le message de Tawan. Parfois, la gentillesse ne se manifeste pas par la douceur, un toucher doux, des mots charmants ou des yeux attentifs.

    Parfois, la "bonté" se manifeste par un sentiment de "désintéressement", comme ce que fait le docteur Tawan. Je peux sentir l'air frais et parfumé de la bonté qui émane de ce petit médecin à l'allure incohérente et aux cheveux hérissés qui se tient devant moi.

    "Et où vas-tu ?" Il demande.

    "Oh... Je vais dans une épicerie de quartier pour trouver des snacks pour Ar. "

    "Ah, je suis sur le point d'aller prendre un café. Tu veux qu'on y aille ensemble ? Je vais te montrer le chemin." Il se porte volontaire, alors j'acquiesce.

    "Assure-toi de prendre du lait normal pour lui. Sans sucre."

    Loong me le rappelle avant de partir. Je tourne la tête et lui fais un signe, puis je suis le docteur Tawan le long du couloir faiblement éclairé qui serpente à l'intérieur du bâtiment de l'hôpital. Le soleil se lève, si bien que les plafonniers automatiques se sont éteints à certains endroits. Mais la lumière du soleil à l'horizon est encore trop faible, ce qui rend le lieu sombre. Pas étonnant que certaines personnes aient peur des fantômes dans les hôpitaux.

    "Les hôpitaux sont un peu... effrayants."

    J'entame une conversation pour me débarrasser du calme fantomatique qui règne autour de nous.

    "Tu as l'impression que c'est effrayant juste parce que tu n'es pas familier avec l'endroit, non ? Comme quand tu m'as aidé à aller au dortoir."

    Tawan me regarde avec un sourire. Le sourire, cependant, ne peut pas atténuer l'épuisement évident sur son visage.

    Je secoue la tête. "Non, doc. Ce n'est pas la question. Écoute, c'est vraiment effrayant. Il y a beaucoup de coins sombres, partout. C'est déjà presque l'aube, et c'est toujours aussi sinistre."

    "Yep, tout ça parce que c'est pas familier." Il me regarde en haussant les épaules. "Imagine que ce soit ta propre maison, quand tu te réveilles au milieu de la nuit pour aller aux toilettes, tu te sentirais effrayé ?"

    J'essaie de réfléchir avant de répondre. "Non, doc." Je secoue la tête pour répondre.

    "Pourquoi ça ? C'est sombre aussi, n'est-ce pas ? En plein milieu de la nuit. "

    "Parce que c'est ma maison, doc." En disant ça, je commence à ne plus savoir si je le pense vraiment. Ça ressemble plus à une réponse automatique. Mais je n'ai vraiment pas peur du noir à l'intérieur de ma maison.

    Tawan acquiesce.

    "C'est exact. Parce que c'est ta maison. Tu es habitué à l'obscurité et aux moindres recoins de la maison, alors ça ne te fait pas peur. Mais ici, c'est un hôpital, un endroit que tu ne connais pas bien. Tu ne sais pas ce qu'il y a dans le noir, donc tu penses que c'est effrayant."

    "La peur vient de l'imagination, Mork." Il s'arrête brièvement de marcher pour croiser mon regard. "Quand il fait sombre et qu'on ne peut pas voir, nos pensées s'accrochent à n'importe quelle imagination que nous associons à l'obscurité. Alors qu'en réalité, il n'y a rien sous l'obscurité. Mais nous avons peur parce que l'imagination la manipule."

    "Oh... vraiment ?" J'acquiesce avant de demander. "Alors, doc, tu n'as pas peur des fantômes de l'hôpital ?"

    Il secoue la tête. "Je n'ai pas peur des fantômes dans l'hôpital. J'en connais chaque recoin. Et même s'il y a vraiment des fantômes, je pense que je n'aurai pas peur non plus."

    "Eh, pourquoi ça ?" Je suppose qu'on apprend aux étudiants en médecine à ne pas craindre les fantômes.

    "Pourquoi ? Eh bien, les fantômes dans un hôpital sont probablement les fantômes des patients. Ils n'essaieront pas de hanter les médecins." Tawan me donne une réponse amusante à la place.

    "Heyyyy, c'est quoi cette raison, doc ?" Je rigole. Est-il en train de faire une blague ?

    "Mon genre de raison. Si j'y crois, les fantômes y croiront aussi. Ne discute pas avec moi. Je suis un docteur."

    "Ok, ok, doc. Je ne discuterai pas, alors. Hahaha !"

    Nous arrivons à la supérette et je le regarde prendre une grande tasse et se diriger vers le distributeur de glace, avant de remplir sa tasse de glace. Il opte ensuite pour un mélange moitié café, moitié Ovomaltine. "Je l'aime bien comme ça, l'Ovomaltine sent bon."

    Je hoche la tête. "J'aime aussi, doc. Je suis juste surpris que vous buviez aussi du café du 7-Eleven. Je pensais que les médecins préféraient le meilleur café provenant de cafés de luxe."

    Tawan trouve ma remarque amusante et sourit. "Tu sais quoi, le café du 7-Eleven est le meilleur ami du médecin, car la caféine est très forte. Quand j'ai besoin d'un maximum de rafraîchissement et de réveil, le café du 7-Eleven est la réponse. Il donne le meilleur coup de fouet."

    "Pour moi, il n'y a rien qui puisse être meilleur."

    Il s'approche et s'arrête juste à côté de moi devant une étagère remplie de rangées de bouteilles et de cartons de lait, où je scrute les étiquettes pour trouver du lait sans sucre.

    "Je pense qu'il n'y a qu'une chose la plus appropriée à ce moment précis. Pour un matin après une garde aussi épuisante, la chose la plus appropriée pour moi est cette tasse de café." Il boit rapidement deux gorgées avant de remplir à nouveau son café.

    Whoa... c'est une première !

    Je pensais que cette pratique n'était populaire que parmi nous, les chauffeurs de mototaxi qui vivent au jour le jour de leur salaire et qui dépendent aussi du café du 7-Eleven. En fait, même les médecins le font aussi. Après avoir connu Tawan, je commence à voir les médecins sous un jour nouveau et avec plus de recul. J'ai l'impression qu'il n'est qu'une personne ordinaire comme moi.

    Ah..... le voilà ! Du lait sans sucre.

    J'ouvre le réfrigérateur pour prendre deux bouteilles de lait non sucré, je vérifie l'étiquette pour m'assurer qu'il n'y a pas de sucre et je vérifie la date de péremption. Après cela, je me dirige vers la caisse et commande deux brioches à la vapeur fourrées à la pâte de haricots noirs, en demandant également à ce qu'elles soient réchauffées. Je suppose que c'est suffisant pour Loong et Ar. Nous pourrons aller à la cafétéria plus tard, une fois que nous aurons obtenu la place dans la file d'attente.

    "Tu prends ça pour tes oncles ? Et pour toi ? Tu ne manges pas ?"

    Tawan pointe du doigt mon sac de nourriture tout en prenant une grande gorgée de son café à la paille.

    "Ha, nah, doc. Je n'ai pas faim. Je vais juste aller réserver la file d'attente pour la salle d'examen et ensuite manger à la cafétéria." Je réponds en le regardant avec un sourire. "J'espère que nous pourrons voir le docteur aussi rapidement qu'il est écrit sur les bordereaux de rendez-vous."

    Il acquiesce et prend une nouvelle gorgée en silence.

    "Avant, je m'énervais quand Loong et Ar devaient s'asseoir et attendre très longtemps pour voir le médecin. Parfois, les bordereaux indiquaient que l'examen commençait à huit heures, mais le médecin n'apparaissait qu'après neuf heures, ce qui perturbait l'horaire de passage de tout le monde."

    "Tu as dit avant... Et maintenant ? Ça ne te contrarie plus ?" Tawan demande.

    Je le regarde. Ses yeux fatigués semblent un peu plus vifs (ce doit être à cause du café) mais ses cheveux sont toujours ébouriffés. Il y a cette envie inhabituelle en moi qui fait que ma main se lève d'elle-même comme pour lisser ses cheveux. Mais je me contente d'y penser et j'empêche ma main de bouger, me permettant seulement de sourire et de répondre.

    "Je sais maintenant que tu as été très occupé, que tu n'as pas dormi, même à quatre ou cinq heures du matin, et que tu as couru partout avec des cheveux ébouriffés. Je n'ose pas me mettre en colère. Peut-être que lorsque les médecins sont en retard dans les salles d'examen, c'est parce qu'ils sont en train de sauver la vie de quelqu'un ailleurs. Si nous pouvons attendre, nous attendrons. Il y a si peu de médecins, nous devrions les traiter avec égards."

    En terminant, je siffle une fois.

    "N'est-ce pas ? Surtout quand on est si petit et qu'on n'a pas dormi. J'ai de la peine pour toi et je ne peux pas me fâcher."

    Il me sourit. "Merci de comprendre les médecins."

    J'acquiesce. "Merci à toi de m'avoir fait comprendre."

    À ce moment-là, quand nos yeux se croisent, c'est comme si le temps s'était arrêté. Je ne peux pas sentir la présence des autres personnes qui déambulent dans le magasin. C'est comme si le monde entier devant moi n'avait que cette paire d'yeux, les yeux de Tawan. C'est comme si tous les autres sons étaient coupés, et qu'il n'y avait que la conversation entre nous deux.

    "Cinquante-huit bahts. Monsieur."

    Jusqu'à ce que le caissier répète la même chose, bien sûr. Et alors nous sommes libérés du sort.

    "Uh.... oui, d'accord."

    Je sors un billet pour payer, et prends ma monnaie.

    "Oh et... quand est le rendez-vous de tes oncles ?  C'est quel médecin?" demande Tawan. 

    Je lui tends les bordereaux de rendez-vous au lieu de répondre.  Il les prend, ses yeux parcourent brièvement le texte avant de se tourner vers moi.

    "Je vais m'occuper de ça, pour que vous puissiez tous rentrer chez vous plus rapidement. Attendez au même endroit, je reviens tout de suite."

    Puis, il commence à courir dans la direction opposée.

    ……………

    "Oh, hey Mork. Où est passé ce docteur ?"

    Loong me demande quand je lui tends le sac contenant les brioches à la vapeur et les bouteilles de lait.

    "Ah, je ne savais pas que tu avais un ami médecin. Il a l'air bien et semble être professionnel."

    Ar commente avant que je puisse répondre à Loong.

    "Il a dit qu'il ferait quelque chose pour la file d'attente pour les examens. On attend ici et il va revenir."


    Je m'assois sur un siège à côté de mes oncles, puis je laisse mes yeux errer sans but parmi les passants.

    "Oh, mec. Ne pas profiter de cette chance de pouvoir se reposer après être resté debout pour la garde toute la nuit, mais choisir de nous aider à faire la queue à la place, ce satané docteur." Quand je pense à Tawan, ma bouche marmonne involontairement à son sujet également. Je ne peux pas m'empêcher de m'inquiéter pour lui, vous savez.

    "Mork.... tu vas bien ? Pourquoi tu ronchonnes ?"

    Ar me jette un regard étrange.

    "C'est le doc. Il est resté debout toute la nuit pour une garde, vous avez vu ses yeux fatigués et ses cheveux en désordre. Il vient d'avoir un peu de temps libre, mais au lieu de faire une sieste, il s'est porté volontaire pour s'occuper des bordereaux de rendez-vous et sécuriser nos créneaux d'attente." Je secoue la tête. "Il ne prend pas bien soin de lui, ce satané docteur."

    " Uh-huh. Mais comment l'as-tu connu ?" Loong demande.

    " Eh bien, Tawan était ce passager dont j'ai parlé une fois. Celui qui a un petit ami."

    " Ahhh !" Les deux s'exclament et hochent la tête simultanément.

    "Et comment êtes-vous devenus amis ?"

    "Bah, c'est une très longue histoire, Loong. Je te la raconterai plus tard."

    Je me détourne, n'étant pas d'humeur à leur dire quoi que ce soit. Mes yeux sont fixés dans la direction où Tawan s'est enfui plus tôt. Quand va-t-il revenir ?

    "Je me demande où il s'est enfui pour s'occuper de la file d'attente pour nous, et à quelle distance c'est. J'espère qu'il ne va pas tomber ou trébucher, car il a l'air tellement désorienté et endormi."

    Hmm... Ou peut-être que je devrais courir après lui et vérifier. Je n'aurais pas dû le laisser partir seul. S'il tombe, qui va l'aider à se relever ?

    "'Mork." Loong me tape sur l'épaule. "Tu vas... bien ? Tu es dans les nuages."

    Je lui lance un regard du coin de l'œil. "Ah, toi aussi ? Pourquoi me poses-tu la même question que Ar ? Qu'est-ce qu'il y a ?"

    "Tu agis bizarrement." Il commente.

    "Comment ça ?" Je me demande ce qui ne va pas avec Loong et Ar. Ils sont étrangement ennuyeux. Arrêtez, je suis occupé à m'inquiéter pour le petit docteur.

    "Parce que tu agis comme moi... quand j'ai commencé à avoir des sentiments pour Dej."



    Dongfang Bubai : Personnage fictif d'un roman chinois de Jin Yong.  Les armes principales de Dongfang Bubai sont des aiguilles volantes.


    ** Serng : Un type de danses du nord-est de la Thaïlande, généralement accompagnées d'une musique au tempo rapide. Dans certaines variantes, les danseurs l'exécutent en utilisant un objet domestique, tandis que la chorégraphie imite la routine quotidienne ou les actions impliquant l'objet.



  • Commentaires

    3
    Samedi 5 Mars 2022 à 07:08

    Merci beaucoup  ça  devient de plus en plus intéressant  vivement  la suite bon week-end 

    2
    Mercredi 2 Mars 2022 à 20:11

    vivement la suite

    1
    Mercredi 23 Février 2022 à 20:55
    Le Loong m'a enlevé les mots de la bouche à la fin, ça y est, Mork commence à avoir des sentiments pour Tawan ^^ C'est trop mignon. Merci pr ce chapitre, j'ai déjà hâte de lire le prochain ;D Bises
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