Chapitre 7 - 3ème partie

La mission visant à transformer mon ami en petit ami a commencé après que j’ai passé un accord avec mes deux autres amis proches. Le soir même, je me suis rendu chez la personne qui était dans mon esprit depuis plusieurs jours. Il dormait faiblement dans sa chambre. En le regardant à ce moment-là, l’envie de prendre soin de lui m’a saisi.

Je l’ai dragué comme un fou depuis le jour de l’audition jusqu’à maintenant, mais il n’a jamais semblé s’en soucier, même pas un peu. La distance qui nous sépare s’agrandit. D’habitude, nous restons ensemble, mais maintenant, si je me rapproche de lui, il s’éloigne. Too suggère que ma façon de flirter ne fonctionne peut-être pas avec Third.

Et donc, avant de recommencer à le draguer, je dois me changer.

“Tout d’abord, supprime tous les contacts des filles, en ne laissant que tes amis et seniors proches.” Nous avions prévu d’écrire notre article aujourd’hui dans ma chambre. Quand ces deux connards sont arrivés, ils m’ont ordonné d’allumer mon ordinateur portable et de rester là.

“Commençons par ton Facebook.” J’ai cliqué sur l’application avec la lettre ‘F’.

BAM! Près de cinq mille amis et dix mille followers.

“Enlève l’option suivre,” dit Bone, et je le fais avec obéissance.

“C’est fait.”

“Et puis, supprime les amis.” Ce n’est pas difficile à faire, bien sûr. J’efface mes amis comme un fou jusqu’à ce que...

“Cette fille a de gros nichons.” Quel gâchis. Ce n’est pas facile de trouver cette taille. Ils remplissaient mes mains. Mais je dois passer à autre chose si je veux repartir à zéro.

“Merde, mec. Ne l’efface pas tout de suite.” J’arrête ma main aux paroles de Too.

“Pourquoi?”

“Laisse-moi l’ajouter une seconde. Efface-la quand j’aurai fini.”

“Arrrrrrrrrrrrrrgh, connard.”

De presque cinq mille amis, maintenant je n’en ai qu’un peu plus d’une centaine. J’ai envie de pleurer. J’ai sangloté intérieurement pendant cinq minutes quand on m’a mis mon téléphone dans la main. Son écran affiche la liste des comptes que je suis sur Instagram. Eh bien...

“Désabonne-toi de tous les comptes.”

“Certaines d’entre elles ne portent même pas de vêtements. Quel gâchis.”

“Alors ne drague pas mon ami.”

“D’accord, je me désabonne. Tu vois? Je le fais si vite.” Je n’attends pas qu’ils le répètent et je me désabonne de ces comptes de toutes mes forces jusqu’à ce qu’il n’en reste plus que quelques-uns, qui sont ceux de mes amis.

Après avoir supprimé les chats sur LINE, je bloque les numéros des filles et je coupe tous contacts avec elles. Vous pouvez dire que j’ai complètement supprimé tout ce que je faisais dans ma vie quotidienne.

“Tu sais comment gérer ta vie à partir de maintenant, n’est-ce pas? Je vais t’aider de loin, mais tu dois t’aider toi aussi.”

“Je sais. Merci beaucoup.”

“Et à propos de ton habitude de coucher à droite à gauche, maintenant que tu ne peux plus baiser de filles, débrouille-toi tout seul.”

“On peut construire un monde magnifique avec nos mains,” je dis avec résignation, en levant mes mains tremblantes.

Il suffit de peu de choses pour être un playboy. Mon gros problème, c’est cette habitude de coucher à droite à gauche. Si je le faisais encore comme avant, Third me briserait certainement le cou, donc je dois trouver une solution à ce problème par moi-même.

“Prépare-toi à travailler sur l’article. Third vient de m’envoyer un texto, il est arrivé.”

“Ah oui? Qu’est-ce que je fais? Je dois me changer?”

“Qu’est-ce qui ne va pas chez toi? Sois juste normal.” Je me regarde. Je porte un débardeur blanc et un short, et je ne porte même pas de sous-vêtements.

Ça se balade, mais ça va. Je suis grand!

Toc, toc, toc.

On frappe à la porte. Je m’apprête à courir, mais Too m’arrête, me dit de reculer des yeux, puis il s’avance vers la porte, l’ouvre pour celui qui attend dehors.

Une autre restriction que mes amis ont mise en place est que je dois rester à une distance appropriée de Third, au moins il ne se sentira pas mal à l’aise ou attaqué.

“Vous êtes arrivés tôt?” demande Third en uniforme universitaire, et nous hochons la tête, en regardant la silhouette élancée à la peau claire qui pose son ordinateur portable sur une table japonaise au sol.

“Bone et Too utilisent cette table. Va sur le lit,” lui dis-je d’une voix égale, en essayant de calmer mon cœur du mieux que je peux.

“Hum, mettons-nous au travail. On pourra partir tôt si on finit vite.”

“On n’a pas de répétition demain. Pourquoi veux-tu partir plus tôt?” je demande, curieux.

“Je ne veux pas rester trop longtemps dans la chambre de quelqu’un d’autre. Je veux retourner dans ma chambre.”

Il ne donne cette réponse que parce que c’est ma chambre, je suppose...

“Tu as faim?”

“J’ai mangé.”

“Ah bon? Dis-moi si tu as faim. J’irai t’acheter à manger.”

“Pas besoin. Mettons-nous au travail.” Il ne me donne pas la possibilité d’en dire plus, alors on commence à écrire nos articles avec de la musique. Quand il est 20 heures, Too et Bone répètent sans cesse à quel point ils ont faim et se portent volontaires pour aller acheter à manger. Et maintenant, la pièce est à nouveau remplie d’un silence de mort.

Third et moi échangeons des regards, aucun d’entre nous ne dit rien, alors je rassemble mon courage pour commencer à parler.

“J’ai vu la photo sur la page de la pièce de théâtre l’autre jour. N’est-ce pas drôle?”

“...” Il me regarde.

“La photo de toi en train de manger.” En fait, j’ai dit à l’administrateur de la poster avec cette légende. Elle a eu du succès puisqu’elle a été aimée par plus d’un millier de personnes. Third est le seul qui n’a pas eu de réaction du tout.

“Je ne pense pas que ce soit drôle. Alors... à propos de Praew, vous pouvez travailler ensemble?” Il change de sujet à l’improviste. Je déglutis, en cherchant une excuse.

“Bien sûr, on a rompu.”

“Je vois.”

“Pourquoi? Tu t’inquiètes pour moi?”

“En tant qu’ami, je suis inquiet.” Le mot ‘ami’ me transperce le cœur. C’est douloureux comme si mon cœur était poignardé à plusieurs reprises par un couteau invisible. C’est donc ce que tu as ressenti pendant tout ce temps où je n’ai cessé de souligner notre statut d’amis.

Nous continuons à travailler silencieusement sur les articles. Third a construit son mur si haut. Si je veux avoir une conversation avec lui, je dois bien réfléchir à ce que je vais lui dire. Mais quand j’y réfléchis avec mon cerveau, je ne pense pas que je devrais le dire, alors je me tourne vers le mur et je me concentre sur les devoirs.

20 heures est passé depuis longtemps et il est maintenant 21 heures, mais ces deux connards ne sont toujours pas revenus. Je ne sais pas s’ils se sont enfuis avec des seins. Je me tourne pour demander à Third s’il a faim, inquiet.

“Third, si tu…” Je n’ai pas fini ma phrase quand je vois celui dont je me préoccupe endormi sur le lit.

Je me lève de mon bureau et je marche, distraitement, vers le dormeur. Ne voulant pas le déranger, je n’ose pas faire de bruit ni agir de manière irréfléchie. Je le regarde simplement en silence.

“Maintenant que je te regarde comme ça, tu es plutôt mignon,” je marmonne, en tournant mes yeux vers ses lèvres roses qui sont comprimées et relâchées de temps en temps. Elles me rappellent notre baiser.

Ses yeux tristes sont maintenant fermés. Ses cils sont étonnamment longs et recourbés. Je n’ai jamais remarqué à quoi ressemblent ses sourcils et son nez. Je suis peut-être tellement habitué à le voir que je n’ai jamais regardé attentivement les détails.

Tu es tellement mignon!

J’avais un ami mignon à mes côtés, mais je ne l’ai jamais remarqué. Pourquoi ai-je perdu mon énergie à chercher quelqu’un d’autre pendant si longtemps? Plus j’y pense, plus je ne peux m’empêcher de rapprocher mon visage pour le regarder. Nous sommes si proches que je peux sentir son souffle régulier. Je veux...

Une pensée cochonne surgit dans mon esprit. Meeeeeeerde, comment je peux guérir de mon habitude de coucher à droite à gauche? J’ai la gaule rien qu’en regardant son visage. Je n’ai jamais été comme ça avec lui avant. Maintenant que j’ai des sentiments pour lui, ma trique surgit comme une poupée à bascule.

Et je porte un short en ce moment. Ça dépasse tellement que ça le déchire presque. Je le couvre de ma main et j’essaie de m’éloigner, mais ça se retourne contre moi quand le gars endormi ouvre les yeux.

“Khai…”

“Hein? Qu’est-ce que tu as dit? Je fais de l'exercice.” Je saute du lit à la vitesse de la lumière, je m’allonge face contre terre et je fais des pompes pour me débarrasser de mes pensées cochonnes.

Attendez un peu, je me tape le sol.

“Qu’est-ce qui ne va pas chez toi? Pourquoi tu fais de l’exercice maintenant?” Il se lève lentement et demande, somnolent. Il est tellement pénible. Pourquoi il continue à me regarder? Il va voir ma bite en érection.

“Je veux rester en forme. Je dois me muscler.”

“Il y a une salle de gym dans cet immeuble.”

“Le faire ici permet de gagner du temps. Je reviens tout de suite,” je dis et je me dépêche d’aller à la salle de bain. Construire un monde magnifique avec mes mains semble être le moyen le plus facile pour l’instant. Mais n’oublions pas que Third est dans ma chambre. Il sera choqué si je fais des bruits bizarres.

Que puis-je faire alors?

Je me tourne vers le comptoir du lavabo, en regardant un tas de crèmes pour le visage, un déodorant et des flacons de parfums. Pour tuer mon envie, je dois peut-être me concentrer sur quelque chose et arrêter de penser à des trucs sexuels.

La première chose que je prends, c’est du parfum. Je le retourne pour lire le logo et je le repose là où il était. C’est ça! La façon de tuer mon envie est de tourner patiemment mes produits de beauté pour faire apparaître les logos à l’avant. Putain! Je transpire comme un fou.

Le temps passe, mais ça ne marche toujours pas. Je passe sous la pomme de douche, je l’allume très fort, au maximum, et je commence la cérémonie avec mes cinq doigts. Putain de merde! Rien n’a marché et maintenant je suis mouillé.

Je sors de la salle de bains avec une serviette, comme si je venais de prendre une douche. Too et Bone sont revenus, alors je leur parle pour tuer l’ennui. Mais Third se lève et va directement à la salle de bain.

Pas une minute ne s’est écoulée que la personne dans la salle de bain hurle. Third s’approche de la porte, le regard noir. Ces deux Extrêmes et moi échangeons des regards confus.

“Khai.”

“Qu’est-ce qu’il y a?” Je suis sûr que je n’ai laissé aucune preuve, donc je ne m’inquiète pas pour ça.

“Tes poils pubiens sont partout sur le sol. Va les nettoyer.”

PUUUUUUUUUUTAIN!!

“Qu’est-ce que tu as fait dans la salle de bain?” demande Bone, clairement sur mon dos.

“C’est pas tes affaires. Il y en a beaucoup par terre parce que ça tombe souvent.”

“Pas parce que tu l’as frotté trop fort?”

“Vous allez arrêter de dire des trucs cochons? Va les nettoyer maintenant, je ne peux pas pisser comme ça.” La voix de Third arrête toutes mes pensées lascives. Je me dépêche d’aller aux toilettes.

Normalement, nous sommes assez ouverts à ce sujet, mais maintenant, je ne sais pas pourquoi je suis comme une petite adolescente qui se sent timide chaque fois que quelqu’un sait qu’elle s’est touchée.

“Khai.” Je m’arrête devant lui.

“Quoi?”

“Baisse la voix la prochaine fois que tu te branleras. Je n’arrivais pas à me concentrer.”

“O... Ok.”

PUUUUUUUTAIN! PUUUUUUUUTAIN! Tuez-moi, putain, tuez-moi!