— Good morrninggggg

La voix douce et lumineuse de Manaow était un bon moyen pour commencer une nouvelle journée. Pharm sourit en réponse à sa salutation jusqu’à ce que ses yeux se plissent. Il était à peine sept heures et quart maintenant. Ils étaient assis à une table en pierre sous un grand arbre devant leur faculté.

— Tu avais dit que tu avais fait quelque chose à manger ?

Dès qu’elle arriva, elle pleura immédiatement pour avoir quelque chose à manger. 

— Attends Team, il vient de dire qu’il arrivait.

Il arrêta la main de la jeune femme et la retira de la boite en plastique sur laquelle elle avait sauté et qui était posé sur la table. 

— Oye, j’ai faim. Team est lent. Team est trop lent. Ouch.

— De quoi tu te plains, qui est lent ?

Une feuille d’anglais frappa légèrement la tête de Manaow, mais elle fit comme si elle avait presque été poignardée au visage. 

— Hein tu es cruel de t’attaquer au corps délicat d’une jeune femme.

Elle se retourna et frappa Team sans hésiter. 

Hmmm ... Le bruit de leur querelle dérangeait la paisible matinée.

— Vous voulez manger ? demanda Pharm qui ouvrit le couvercle de la boîte qui était rempli de sandwichs moelleux au pain entier. Il y en a un avec du poulet et de l’avocat. Celui-ci est à la tomate et au thon. Mangez-en et vous aurez tout les deux de la force.

Les yeux de Manaow brillaient comme si la boîte à sandwich était étincelante. Elle jeta un coup d'œil vers son ami les yeux écarquillés. 

— Pharm, épouse-moi. Je te traiterai bien, soit juste une femme au foyer pour moi.

Elle tirait sur le bras de Pharm tout en lui faisant sa proposition.

— Tu vas laisser Pharm se déguiser en femme au foyer et tu joueras le mari, pas vrai ? taquina Team en attrapant le sandwich au poulet et à l’avocat. 

— Tellement vulgaire, déclara Manaow en secouant la tête.

— Ce n’est pas la vérité ? demanda Team avant de regarder dans l’autre direction.

Pharm ne put que se masser les tempes en écoutant l’absurde conversation de ses deux amis. 

— Dépêchez-vous et mangez ! Il ne nous reste qu’une demi-heure.

Manaow poussa un petit cri. Elle prit précipitamment son sandwich au thon et à la tomate et le mangea avec délice.

Dès que la nourriture entra dans leur bouche, ils se retrouvèrent tous les deux complètement silencieux. Pharm était assis les mains sous son menton, il les regardait en souriant. Il aimait voir les autres se régaler avec la nourriture qu’il avait fait. Ses sourcils se froncèrent quand il vit Team ouvrir son sac, prendre une bouteille de jus d’orange et la lui passer. La bouteille était encore très froide, il y avait de la condensation dessus. 

— Tu me l’as acheté ? Ça vient du café XX, non ?

Pharm avait une expression confuse, mais l'accepta avant de la secouer de gauche à droite pour la mélanger. Il l’ouvrit pour boire, le goût du jus d’orange était très doux, mais il s'étouffa dès qu’il entendit la phrase suivante.

— Non, Phi Dean te la donne.

— Keuf… Keuf… s’étouffa Pharm qui se dépêcha de prendre le mouchoir que lui tendait Manaow, il s’étouffa et toussa avant de plisser les yeux vers son ami. Ne plaisante pas.

Team haussa un sourcil. 

— Qui plaisante ? Je me suis arrêté au club ce matin et j’ai rencontré Phi Dean. Il m’a demandé de le donner au pâtissier et ça aussi.

Il lui tendit un petit post-it où avait été griffonné un mot. 

Merci - Dean

Le visage du jeune homme devint rouge. Plus ses amis le taquinaient du regard, plus il devenait gêné. Pharm mit le post-it dans son carnet avant de prendre un sandwich pour le manger en essayant de calmer son cœur battant.

Merci ?

Le post-it était de la même couleur que celui qu’il avait donné à Phi Dean l’autre jour.

De quoi Dean était reconnaissant.

Aujourd’hui, avec les filles de son club, ils se rendaient au supermarché pour acheter les provisions pour les collations. Les seuls membres masculins étaient lui et un senior de troisième année qui servait d’escort et aidait à porter les courses. Les mini-hamburgers n’étaient pas difficiles à faire, mais il fallait acheter beaucoup de sachets de petits pains, de viande, de fromage, d'œufs et de légumes frais. 

Quant à Pharm, il était chargé d’acheter les ingrédients pour les desserts thaïlandais. Il avait également ramené l’ingrédient secret de chez lui. Heureusement qu’il en avait acheté et gardé de côté, parce que cet ingrédient n’était pas vendu dans les grandes surfaces.

— Où sont les pois ? Où sont les haricots mungo écossés ?

Maintenant qu’il avait tous les autres ingrédients, il ne lui restait plus qu’à trouver les pois. Dès qu’il atteignit le rayon où ils auraient dû être, il était vide faisant perdre la face au jeune homme.

— Hey, ce n’est pas possible.

Il essaya de regarder autour de lui, il se baissa et se releva. Enfin, il trouva les haricots que le magasin avait placé sur l’étagère du haut. Le jeune homme fronça les sourcils car l’emplacement était trop haut pour que sa main puisse l’atteindre. Il se hissa sur la pointe des pieds puis sauta, mais il avait peur que le sachet de haricots ne tombe sur le sol et ne se déchire. 

— Et il n’y a pas d'employé en plus.

Il essaya une nouvelle fois de s’étirer, mais ça ne marcha pas.

— Hey, qu’est-ce qu’il manque d’autre ?

— On a déjà acheté les trousses de secours et les boissons alcoolisées sont strictement interdites.

Une voix très grave gronda son ami et ce qu’il tentait de sous-entendre. 

— Juste un peu, ne sois pas trop strict Dean.

— Manger, se saouler puis se noyer. Qui sera responsable ? Tu peux juste acheter des sodas et de l’eau.

La voix familière figea Pharm, il n’osa pas se retourner, bouger, ni même baisser la main qui se tendait vers le haut se retenant contre l’étagère. Il voulait devenir un ninja ou un caméléon pour disparaître et survivre. 

— C’est bon, l’eau est là-bas.

La voix de Phi Win s'éleva alors qu’il s’éloignait avec le chariot jusqu’à ce qu’il n’entende plus rien, il poussa un soupir de soulagement. Il resta immobile, les yeux fermés, attendant que son cœur se remette à battre normalement. Il se demanda pourquoi il avait retenu son souffle. Il n’aurait jamais pensé rencontrer Dean ici. Cependant, ce n’était pas étrange, car c’était le magasin le plus proche de l’université. Phi Dean et Phi Win devaient également acheter des affaires pour préparer le camp du lendemain. 

Après s’être calmé, il tendit à nouveau la main, il se mit sur la pointe des pieds. Dans peu de temps il arriverait… et…

Hmm 

Pharm cligna des yeux quand une grande main sortie de nulle part attrapa le sachet de haricots et le lui donna. Il se retourna, prêt à adresser un grand sourire de remerciement, mais son visage se retrouva collé sur un large torse.

— Oh, je suis désolé.

Est-ce que son nez était cassé ? Hmmm. Le jeune homme souffrait en silence et leva les yeux vers la personne. Soudain… son cerveau fut complètement vide. 

…

Phi Dean

…

Tout sembla se figer autour de lui, celui qui l’avait aidé sembla surpris aussi. Il ne pensait pas du tout que la silhouette qui essayait d’attraper un produit sur la pointe des pieds serait cette personne.

Pas un seul mot ne sortit alors que les yeux se fixaient, leur visage n’étaient séparés que par quelques centimètres. Si près qu’il pouvait sentir son souffle et la légère odeur de parfum de l’autre.

Beaucoup de sentiments se déversaient de nulle part.

Tu me manques...

Tu me manques...

Tu me manques...

Son cœur criait encore et encore.

Pharm ressentit une sensation de brûlure au bord de ses yeux. Des sentiments familiers estompés dans des souvenirs. Des sourires, des rires, des baisers, des étreintes, tout ce qui se trouvait dans son rêve formait… cet homme.

Il pensait à la mort, y réfléchissant au point de suffoquer. Il ne savait pas comment décrire ses sentiments en ce moment.

Dean regarda son visage pâle qui devenait maintenant rouge. Ses lèvres fines serrées, ses yeux clairs remplis de larmes. Et avant que son cerveau ne puisse y penser, sa grande main bougea lentement pour les essuyer. 

Juste au moment où leur peau se touchèrent, le corps des deux garçons tressaillit comme s’ils avaient été traversé par de l’électricité. Le sentiment qui était faible réapparut soudainement, comme si les chaînes d’une télévision sautaient.

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Phi, tu m'aimes ou pas ?

Je t’aime très fort.

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Le jeune homme secoua la tête avec confusion avant de prendre une profonde inspiration. Il essayait de supprimer l’envie de l’étreindre étroitement en lui disant je t’aime encore et encore. 

… Comment pourraient-ils faire ça alors… qu’ils ne se connaissaient même pas.

La gêne commença à s’installer, Pharm détourna les yeux pour cacher son inquiétude. Le jeune homme était confus. Que devait-il faire ? Il devait oublier ça ! Il ne s’était jamais senti aussi stupide avant !!

— Et bien…

Dean décida d’ouvrir la bouche en commençant une phrase.

— Dean, où t’es ? T’es mort ? Je ne peux pas transporter toute l’eau tout seul, cria le vice-président du club de natation. 

En plus, il poussait le chariot droit dans leur direction pour retrouver son ami. Dean et Pharm furent surpris. Le président du club se tourna vers la voix de son ami avant de se retourner à nouveau. La silhouette du jeune garçon s’éloigna avec rapidité, le laissant sidéré.

— Qu’est-ce que tu fais ? questionna  Win tout en attrapant l’épaule de son ami immobile. Qu’est-ce que tu cherches ? Dépêchons-nous et rentrons.

Celui qui les avait interrompus ne se doutait de rien. Dean serra les dents. Depuis qu’ils étaient amis, jamais il n'avait eu envie de le couper en mille morceaux et de les jeter dans la rivière Chao Phraya comme aujourd’hui.

— Bordel !!

Il avait enfin eu la chance de pouvoir parler avec ce garçon, mais maintenant tout avait disparu à cause de cet idiot. 

Win était confus, il se demandait ce qu’il avait pu faire de mal pour mettre son ami tellement en colère. Il aurait voulu lui demander la raison, mais le président ressemblait à un ours mangeant un nid de frelons, alors il garda la bouche fermée et sourit simplement. 

Avait-il marché sur une bombe ?

Pharm s’effondra dans une position accroupie devant sa voiture. Il avait le souffle court parce qu’il avait couru sans penser à sa vie. En prenant une profonde inspiration, il ouvrit la portière, jeta ses courses à l’arrière et décida d’attendre les autres ici.

— Hu …

Pharm tomba en avant et ses joues se transformèrent en ruisseau, il sanglota comme il ne l’avait pas fait depuis des années, depuis la mort de son père. 

— Phi Dean… Phi Dean, répétait-il d’une voix tremblante, encore et encore. Plus ils se croisaient, plus ils se rencontraient et plus il prenait conscience de la vérité.

L’amour… il aimait vraiment Dean. Le coup de foudre.

— Merde ! s’écria-t-il en frappant le volant de toutes ses forces pendant que l’autre main essuya les larmes sournoises. Pourquoi, pourquoi ?

Pourquoi leur première rencontre avait-elle eu lieu devant l’étagère des haricots mungo ? Merde !!

A six heures trente, les membres de première et deuxième année du club de natation étaient réunis sur le parking des bus du campus. On entendait le bruit chaotique des étudiants en train de ranger leurs affaires dans la soute.

— Le bus partira à sept heures, dépêchez-vous ne faites pas d’histoire, annonça le président du club de natation.

Son ton indiquait clairement que son humeur n’était pas très bonne. Ses beaux yeux lançaient maintenant des éclairs. Partout où il regardait, cela brûlait, jusqu’à ce que celui qui était observé doive se dépêcher de se mettre hors de vue.

— Phi Win… qu’est-ce qui ne va pas avec lui, demanda discrètement Team au vice président qui semblait aveuglé comme une personne qui n’a pas assez dormi. 

— Je ne sais pas, c'est comme ça depuis hier. Je ne sais pas ce que j’ai fait, mais je me suis fait insulter. En plus, la nuit dernière il est resté dans ma chambre et je n’ai pas pu dormir, grommela Win.

— Mince, qu’est-ce que je vais faire avec ça ?

En tournant légèrement la tête, le senior pu voir qu’une autre personne se tenait derrière lui, les yeux écarquillés. 

— Oh, Nong Pharm.

Immédiatement, Win sourit gentiment. Il connaissait le jeune Nong parce que Team se vantait tous les jours de son ami. Team porta un sac de boîte de nourriture pour jeter un coup d'œil. 

— Pharm est venu livrer la nourriture que l’on a commandée. Où est-ce qu’on la met ?

— Attendez une minute, je vais demander à Dean.

Win eut une expression sinistre avant de se diriger vers son ami qui lui tournait le dos, mais la contraction au coin de sa bouche lui retourna presque le visage. Team sourit vivement, les yeux brillants. 

— Hey Phi, demande simplement à Pharm d’aller les donner lui-même à Phi Dean, dit-il en fourrant le sac de nourriture dans la main de son ami qui était bouche bée.

— Team !

Pharm, stupéfait, tenta de lui faire un regard mauvais, mais son meilleur ami s’en fichait et il le poussa vers le président du club.

Dean tenait un stylo pour marquer tous les points terminés. Les bagages des juniors étaient rangés. Il soupira avant de se masser les tempes, sans se rendre compte que quelqu’un se tenait debout derrière lui à regarder son dos.

— Euh… Phi Dean, les boîtes de collations, elles…

Une voix inconnue retentit, Dean se passa la main dans ses cheveux et se retourna vers la personne qu’il pensait être un de ses juniors. 

— Monte dans le bus…

Les mots se bloquèrent dans sa gorge et ses yeux vifs s’écarquillèrent comme s’il n’en croyait pas ses yeux. 

— Nong… Pharm.

La personne appelée prit une profonde inspiration alors que ses joues blanches commençaient à se colorer.

— Voilà Phi, les collations pour le bus numéro un.

Pharm lui remit deux grand sacs en plastique remplis de petites boîtes en carton.

— Ah merci.

L’expression féroce dans son regard disparut puis il tendit la main, mais ne prit pas les sacs alors que Pharm restait immobile. Les deux se regardèrent fixement pendant près d’une minute avant que Pharm ne parle le premier. 

— Hier, merci beaucoup de m’avoir aidé à attraper le sachet.

— Ce n’est rien… lui répondit brièvement Dean. 

Pas parce qu’il était mécontent, mais parce que même les gens comme Dean Ratthanon pouvaient être excités aussi.

— Et bien… je suis désolé de m’être enfui comme ça. C'est-à-dire…

Pharm tenta de s'excuser à la hâte. Hier, il avait été extrêmement irrespectueux alors même que son Phi avait essayé de l’aider à attraper des articles pour lui. 

Dean eut un léger sourire au coin de la bouche. Le jeune homme en face de lui tentait de s’expliquer avec la voix tremblante et le visage rouge. 

Dean ne put s'empêcher de prendre les sacs et de les tenir d’une main, alors que l’autre se posait sur les doux cheveux du junior, les caressant doucement. 

— C’est bon… dit-il avec une voix douce et chaude que les autres personnes n'auraient pas pu croire qu’il s’agissait de celle, brutale, du président du club de natation.

Quant aux personnes qui avaient été brûlées par son regard assassin, maintenant leur corps étaient complètement gelés. 

— Merde !!! Ai Dean ! On manque de temps, il est l’heure que le bus parte. Ne fais pas d’histoire.

Win tenait sa chance de reprendre les paroles du président contre lui. Il se tenait là, en train de le regarder parler avec son Nong. Les yeux de Dean étaient tellement brillants qu’il en était terrifié. 

— Ouais !! répondit Dean d’un ton dur.

Pas sourd, Pharm entendit la voix de Phi Dean maudire Phi Win du bout des lèvres, très irrité jusqu’à ce que Win éclate de rire. Dean retira sa main des cheveux doux, le cœur lourd. 

— J’y vais en premier.

— Euh, Phi Dean.

Pharm attrapa l’ourlet de la chemise de Dean avant de la relâcher tout aussi rapidement, comme si c’était chaud. Lorsque Phi Dean haussa un sourcils en le regardant confus, Pharm pensa immédiatement aux paroles de son meilleur ami. 

Tu as peur, mais tu ne peux pas reculer. Si tu as une chance, tu dois attaquer !

Pharm prit une grande inspiration et se réconforta. Courage Pharm ! Team t’a déjà offert une opportunité !

— Cette boîte est la tienne.

Pharm tendit une boîte en carton à la personne qui avait l’air confus.

— Il y a ton nom écrit dessus, ne prends pas la mauvaise boîte.

Il retint son souffle avant de la déposer dans la grande main de Dean puis il se retourna sans attendre de réponse.

Quand le bus démarra, le président expliqua à nouveau le travail des seniors présents avant de distribuer les collations. L’excitation des membres du club se fit rapidement entendre quand ils les ouvrirent  et découvrirent les deux mini-hamburgers de la taille d’un poing d’enfant avec un petit pic en bois planté au milieu. Le pain moelleux était encore chaud, le fromage jaune fondant et les légumes croquants. En plus, la viande était épaisse, tendre et dégageait une odeur alléchante.

— Hey, un dessert thaï ! dit soudain quelqu'un en riant.

— Les hamburgers sont délicieux. La viande est juteuse.

— Le dessert est délicieux, très parfumé. Où peut-on les acheter ?

Pendant que tout le monde savourait sa nourriture. Dean était assis seul sur le siège avant. A côté de lui se trouvait une mallette et la trousse de secours. Il venait de raccrocher après avoir pris des nouvelles du bus numéro deux. Sa grande main se tendit pour attraper sa boîte de collations. Il eut un léger sourire en voyant l’écriture manuscrite sur le couvercle.

En ouvrant la boite, il vit les mini-hamburgers, mais aussi les coupelles en papier côte à côte qui contenaient les desserts que tout le monde connaissait bien. 

Khanom Luk Chup…

Dean prit une pièce et la leva devant ses yeux. Trois petites étoiles s’y trouvaient. De nos jours, de bon Khanom Luk Chup étaient très difficiles à trouver dans les magasins. Il la glissa dans sa bouche, le goût explosa. Son visage qui était toujours tendu se détendit.  Peu à peu, l’image floue de ses rêves se précisa.

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Phi ouvre la bouche allez…

… Est-ce parfumé ? L'arôme est comme de la gelée.

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— Pourquoi le tien a une forme d’étoile ?

La voix du sorcier qui était encore capable de faire sans faute son devoir s’éleva. Win quitta le siège arrière en louchant vers la boîte de son ami en se demandant pourquoi il y avait son nom écrit dessus. 

— Il y a trois étoiles ! C’est de la triche.

— Comment je pourrais tricher ? lui demanda Dean avec incrédulité. 

— Et bien, on a eu deux desserts chacun, avec une forme typique de poivron. Il n’y avait pas de Khanom Luk Chup Dao, protesta le vice président devant cette injustice avant de tendre la main pour tenter d’arracher les douceurs de la boîte. 

Dean s’empressa de refermer immédiatement le couvercle quand son ami fit semblant de lui voler une étoile et le gronda.

— Assieds-toi.

Il l’avertit sévèrement, mais pas de manière aussi irritée qu’avant. Win rit doucement et retourna à contrecœur sur son siège. Il se demandait si le sucre ajouté à son sang le rendait de bonne humeur.