• 29ème Chaos

    29ème Chaos
    La vérité se dérobe

    Le soleil du matin a du mal à passer à travers les rideaux puisque je me suis réveillé vers six heures du matin et que je les ai fermés. Pourquoi est-ce que je parle de cela de toute façon ? Eh bien, je me suis réveillé un peu plus tôt, puis je me suis endormi pour me réveiller à nouveau à l'instant même. Je vérifie ma montre et je me rends compte qu'il est bien plus de neuf heures du matin, et pourtant personne d'autre n'est réveillé.

    Je lève la main avec la montre pour me frotter les yeux avant de la laisser tomber à l'endroit où elle se trouvait à l'origine. Phun dort encore sur mon bras et je ressens le besoin de le retirer car il est un peu endolori. Je ne peux pas m'empêcher de sourire quand je vois le visage endormi de Phun, qui est toujours collé contre moi. Il semble être très à l'aise.

    Je ne peux pas m'en empêcher. 

    Clac !

    — Ahhh...pourquoi tu me frappes ?! me crie-t-il dessus même si son visage est encore enfoui contre mon torse avant de reculer et de se frotter la tête, je trouve ça vraiment hilarant. Il est déjà 9h, tu vas dormir jusqu'au jour de notre départ ou quoi ?

    Phun a l'air d'être vraiment endormi. Ses yeux sont fermés alors qu'il écoute ce que j'ai à dire. Sa main essaie de trouver son téléphone près du lit, mais il n'y parvient pas. Je lui prête mon poignet pour qu'il puisse vérifier l'heure par lui-même. 

    — Il est... déjà. Neuf heures, répèté-je, juste au cas où les crottes de ses yeux lui bloqueraient la vue.

    Il fronce les sourcils et fixe la montre Diesel avant de saisir ma main et de l'utiliser comme oreiller en la plaçant contre sa joue. 

    — Réveille-moi à 10 heures.

    — Très bien, dors autant que tu veux, mais, je vais aller chercher quelque chose à manger.

    Peu importe, je ne vais pas le supplier. J'essaye de me lever et de lui retirer la main de sous sa joue, mais pour quelqu'un qui a sommeil, il est ridiculement fort.

    Il arrive à me ramener là où j'étais.

    — Nooon. Tu restes ici. On peut y aller à 10 heures.

    La voix étouffée de Phun me parle de derrière l'oreiller et de ma main.

    — T'es drôle, toi. J'ai faim.

    — Dormons.

    — Mangeons.

    — Dormons.

    — Je veux manger.

    — Dormir…

    Pourquoi ce connard est toujours aussi autoritaire ?! (et est-ce que je vais réussir à m'imposer dans une discussion un beau jour ?!) Je fronce les sourcils mais il a déjà refermé les yeux. En plus, il se moque aussi de moi en frottant son front contre moi. Donc en gros, tu es parfaitement réveillé, hein ? Je devrais vraiment te virer de ce lit !

    Je murmure des insultes pendant que j'utilise ma main libre pour saisir la télécommande de la télévision. Je me dis que je peux regarder quelque chose pour tuer le temps, mais alors mon pauvre estomac se met à grogner.

    Groar

    C'est tout simplement parfait. Cet estomac proteste plus que son propriétaire. Phun ouvre immédiatement les yeux. 

    — Tu es affamé ?

    — Ouais.

    Il lance un grand éclat de rire (je suis vraiment gêné) quand il m'entend répondre. (Je te le ferai payer une prochaine fois.) Il se lève enfin et s'étire.

    — Bien, allons manger. Laisse-moi prendre une douche rapide.

    Phun n'attend pas ma réponse. Il prend une serviette et se dirige vers la salle de bain. Mais qu'est-ce qui se passe bordel ? Enfoiré, tu t'es réveillé après moi mais tu vas juste te laver avant moi ?

    Je secoue la tête en signe de défaite face à son comportement odieux avant de passer d'un film hollywoodien aux dessins animés du matin sur la chaîne 9.

    — Hey, Noh ?

    Hein ? Quoi ? Pourquoi il sort la tête comme ça ? Je me retourne pour regarder le beau visage de Phun, bien qu'il y ait une expression sournoise dessus.

    — Putain, qu'est-ce que tu veux ?

    Il est clair que notre politesse est au même niveau. Ne faites pas attention à moi. Je suis constant quand il s'agit d'être grossier.

    Ce que je vois ensuite, c'est Phun qui me fait un doux sourire en faisant un geste de la main pour que je vienne dans la salle de bain. Comme d'habitude, je ne suis pas du tout d'humeur à me lever. Mais il insiste et il ne semble pas vouloir abandonner non plus, alors je décide de me lever et d'aller le voir avant qu'il n'ait la main endolorie.

    — T'as trouvé une sirène dans la baignoire ou quoi ?

    Je me plains à lui en traînant les pieds vers l'endroit où il se trouve. Je suis surpris quand il me tire vers lui et m'embrasse sur le nez. Putain de merde ! Il ne s'est même pas encore brossé les dents !

    — Bisou du matin, me dit-il avant de fermer la porte en la claquant.

    Espèce de fils de... hum hum. Mais je n'arrête pas de sourire. Hé hé hé.

    — Noh ! Phun ! Réveillez-vouuuuuus ! Allons manger ! Allons-y ! crient les filles dehors avant que je puisse m'éloigner de la porte de la salle de bain. 

    Elles ont un timing parfait, n'est-ce pas ? Je ne peux pas m'empêcher de ricaner quand j'entends la voix pétillante de Yuri si tôt le matin.

    — Comment ça va, les filles ? Pourquoi vous n'avez pas appelé pour nous réveiller si vous vous êtes levées tôt ?

    J'ouvre la porte pour voir Yuri et Aim toutes maquillées, alors que je suis encore en pyjama. (Un short de foot.) Yuri regarde mon visage avant de me sourire.

    — Tu es si adorable quand tu viens de te réveiller ! Tes paupières sont toutes lourdes et tes lèvres sont si pulpeuses et rouges !

    Attends, ce sont vraiment des compliments que tu fais à un mec ? 

    Je secoue rapidement la tête pour ne plus avoir l'air si endormi. Mais je ne sais pas comment je peux arranger la situation de mes lèvres. J'entends le bruit de Phun qui prend sa douche pendant un moment, puis il ouvre la porte et me tend une brosse à dents avec du dentifrice dessus.

    — Tu parles vraiment aux gens alors que tu ne t'es même pas encore brossé les dents ?

    Quoi ? J'étais censé utiliser le langage des signes ? Je me dis, mais j'accepte quand même la brosse à dents sans faire d'histoires.

    Les filles se distraient en regardant des dessins animés à la télé en attendant que Phun et moi soyons prêts pour aller prendre le petit déjeuner. Je suppose qu'il n'est pas vraiment approprié d'appeler ça un petit-déjeuner à cette heure-ci. Ma montre indique qu'il est presque 11 heures. 

    — Peut-être qu'on devrait attendre jusqu'à midi et juste aller déjeuner ? dis-je cela sans m'adresser à qui que ce soit en particulier.

    Phun tourne immédiatement la tête vers moi. 

    — Oh, tais-toi. C'est les grognements de ton estomac qui m'ont réveillé.

    — C'est vrai, Noh ?!

    Eh bien, celle-là elle est rapide pour comprendre. On parle d'être un duo Core 2. Vraiment, ces deux-là. Je ne vois pas non plus pourquoi il a dû m'humilier publiquement en mentionnant cela devant les filles.

     

    On mange tous les quatre au restaurant ridiculement cher de l'hôtel car on n’était pas d'humeur à embêter Phun pour qu'il nous conduise quelque part en voiture, le temps étant particulièrement chaud dehors. Je parie qu'Ohm me frapperait à la tête s'il avait lu cette partie. Il sait très bien que je ne suis pas du genre à être prévenant quand il s'agit de ce genre de choses. (Ouep, il m'aime beaucoup.) En tout cas, c'est Yuri qu'il faut battre sur ce point.

    — Phun… je veux un snack…

    Et la voilà. Je regarde la fille qui fait des petits bruits devant Phun alors qu'elle vient de terminer un énorme petit-déjeuner. Vous voyez ça ? Je vous ai dit qu'elle n'est pas gênée quand il s'agit de ce genre de choses. Haha.

    — Où tu vas exactement mettre ces snacks, Yu ? Tu n'en as pas acheté une tonne avant qu'on arrive ? lui demandé-je à la place de Phun parce que j'essaie d'être prévenant envers lui. 

    (En fait, je sais comment être attentionné.) Le soleil tape vraiment fort et la chaleur est insupportable. Cependant, Yuri me fait la tête avec ses joues gonflées.

    — Tout est fini…

    Elle me dit avant de saisir le bras de Phun pour pouvoir continuer à le supplier. (Hein ? C'est la petite amie de qui exactement ?)

    — S'il te plaît... Phun, j'ai vu un grand magasin en arrivant. Allons acheter des snacks ? Ce n'est pas comme si nous avions quelque chose à faire à l'hôtel cet après-midi de toute façon. S'il te plaît ?

    C'est drôle d'être le témoin de cette situation au lieu d'en être la victime. Tu vois ce que ça fait maintenant ? Hé hé.

    — On peut y aller. Aim, tu pourras marcher ?

    C'est vrai, j'oublie que Phun est un vrai gentleman. Il est beaucoup trop gentil pour son propre bien. Yuri se retourne pour se moquer de moi en affichant un sourire de victoire après avoir entendu sa réponse.

    — Je ne sais pas. J'ai envie de me reposer.

    Le sourire de Yuri s'efface après avoir entendu la réponse de la fille qui se tient à côté de Phun.

    — Oh…

    C'est à mon tour de me moquer d'elle en levant un sourcil. Haha, pas de snacks pour toi.

    — Mais c'est bon. Tu devrais y aller Yu. Je t'attends ici.

    Hum. Ça semble un peu étrange. Yu hoche rapidement la tête.

    — Alors je vais aller avec Phun ! Tu peux rester ici avec Noh. Noh, je sais que tu es trop paresseux pour y aller de toute façon, non ?

    Hein ? Euh...

    — Ok, c'est réglé ! L'addition s'il vous plaît !

    Yuri fait à nouveau sa Yuri, les gars. 

     

    Après ça, ces deux-là se rendent en ville, laissant Aim et moi dans la chambre. Je suis dans la chambre des filles pour lui tenir compagnie. Nous n'avons pas de conversion réelle, ce sont surtout des petites conversations. De toute façon, on regarde surtout la télévision. Je suis assis au bord du lit, la télécommande à la main, en train de zapper. En revanche, Aim est adossée à la tête du lit. À vrai dire, j'essaie délibérément de mettre un peu de distance entre nous deux.

    — Alors, ça fait combien de temps que tu sors avec Yuri ?

    Elle me pose soudain cette question et je suis pris au dépourvu. Ça fait combien de temps, au fait ?

    — Je ne suis... pas sûr.

    — Combien de mois ? Ça fait déjà un an ?

    J'essaie de me souvenir de notre première rencontre. Le concert au lycée était en juin. Quand Yuri a-t-elle commencé à dire aux gens que je suis son petit ami ? Honnêtement, je ne m'en souviens pas.

    — Ce n'est pas le cas, mais je me souviens pas exactement depuis combien de temps. Hé hé, réponds-je avec un rire gêné.

    Je ne me suis toujours pas retourné pour lui faire face, donc je n'ai aucune idée du genre d'expression qu'elle fait.

    — Tu es vraiment adorable. Yuri a tellement de chance.

    Hein ? Ça me fait bizarre de l'entendre. Néanmoins, j'ai encore besoin d'être fort et de tenir bon. 

    — Mon ami n'est pas assez beau pour toi ? Hahaha.

    A ce moment, je sens des mouvements sur le lit. C'est la même impression lorsque quelqu'un se dirige vers vous. 

    — C'est un autre genre de beauté. Toi, tu es du genre mignon.

    C'est un compliment ? Je n'en suis pas tout à fait sûr. Mais quand je me retourne, je vois qu'Aim se rapproche lentement de moi. Mon corps est figé. Je fais semblant de ne pas la remarquer en gardant mon attention sur la télévision. Un tas de pensées me traverse l'esprit. Les paroles de Golf sur la façon dont elle fait le premier pas me reviennent en tête, malgré la difficulté que j'ai eue à les oublier.

    Cependant, Aim ne se rapproche pas de moi. Elle se déplace simplement ici pour se lever du lit avant d'attraper un chouchou afin d'attacher ses longs cheveux. Elle se retourne et me fait un sourire. 

    — Tu savais que toutes les filles criaient à pleins poumons quand tu jouais dans notre école ? J'aimais ça aussi.

    Je pousse un soupir et lui fais un signe de tête en souriant. Franchement, si je vois le bon côté des choses, alors elle essaie simplement d'avoir une conversation avec moi. Ce n'est pas juste de ma part d'être aussi paranoïaque et d'avoir des préjugés contre elle. Son beau sourire me met en transe.

    — Si j'avais su que Phun était proche de toi, je t'aurais invité plus souvent.

    — Je ne pense pas que ça aurait été une bonne idée de toute façon, sinon j'aurais été la troisième roue du carrosse.

    — Certainement pas, tu es bien trop adorable. Hé, tu peux m'aider à mettre ce collier ? Je ne vois pas.

    Personnellement, je pense qu'elle va un peu trop loin en me disant à quel point je suis adorable. (Après tout, on préfère qu'on nous dise qu'on est beau.) Je me dis en m'approchant pour aider Aim à mettre son collier. Il ne me faut qu'une seconde pour le mettre. Mais ensuite, Aim se retourne rapidement quand j'ai fini sans me laisser une chance de reculer.

    — Merci.

    Maintenant, nos visages ne sont plus séparés que de quelques centimètres. Je suis surpris car je ne me suis pas préparé à cela. Sans compter que la femme devant moi sourit si tendrement, comme si tout cela ne la dérangeait pas du tout. Je ne sais pas si c'est moi qui dois reculer ou non.

    — Tes lèvres sont si rouges... je peux les toucher ?

    Aim sourit alors qu'elle se penche pour toucher mes lèvres du bout du doigt. Je fixe ses yeux audacieux. En tout cas, je ne veux pas de ça.

    — Tu veux aller te promener sur la plage ?

    Je détourne mon visage avant de l'inviter à aller ailleurs. Je pense que ce ne serait pas une bonne idée de continuer à être seuls ensemble comme ça. Malheureusement, elle est plus maligne que moi en répondant.

    — Je ne pense pas. J'ai encore mal à la cheville.

    Le sourire sur son visage semble appartenir à quelqu'un qui a toutes les cartes en main. Les lèvres pulpeuses et roses de Aim continuent d'avancer. 

    — Yuri prend sans doute son temps pour choisir les collations. Ils ne reviendront pas avant un moment.

    — Oui…

     J'ai la tête qui tourne. Les images de la vidéo continuent de défiler dans ma tête encore et encore. Je commence à avoir des vertiges.

     

    Jusqu'à ce que je vois Aim enlever son t-shirt blanc. Je reviens à la réalité, qui est beaucoup plus nette que la vidéo de Golf. Je suis stupéfait. Je n'arrive pas à croire que cela se passe réellement.

    Ce que je vois devant moi, c'est la petite amie de mon ami qui ne porte rien d'autre qu'une lingerie en dentelle blanche et un collier.

    — Aim, qu'est-ce que tu fais... ?

    Ce n'est pas une question. C'est moi qui essaie de rappeler à la femme devant moi qu'elle ne devrait pas faire quelque chose comme ça. Cependant, tout ce qu'elle me donne en retour, c'est un sourire railleur.

    — Si ça ne te gêne pas, j'aimerais que nous nous retrouvions tous les deux plus souvent seuls.

    Son corps mince se rapproche tellement du mien que nous nous touchons. Elle me prend la main et la place sur son dos, là où son soutien-gorge s'accroche.

    — Est-ce qu'on peut... ?

    Je sais pertinemment que ce n'est pas un test comme avec Yuri. Je suis un mec. Je ne peux pas nier que cette expérience risquée et excitante me met en appétit. Son merveilleux parfum envahit mes sens alors qu'elle presse son corps léger et lisse contre le mien. Tout me fait savoir ce qu'elle a à offrir. Toutes ces choses sont au-delà de la capacité d'une personne à contrôler sa faim et son désir.

    Aim effleure ses lèvres contre mon cou puis jusqu'à mon oreille. En même temps, elle passe ses mains sous mon tee-shirt et les fait courir sauvagement sur ma poitrine.

    Mon corps cesse de répondre à mes ordres. Je ne peux qu'entendre Aim murmurer à mon oreille à quel point elle me veut, encore et encore, comme si elle me lançait un sort. Un sort qui semble aussi faire son effet, puisque je commence à faire glisser mes paumes chaudes sur son dos. Finalement, j'arrive aux crochets du soutien-gorge...

    C'est la copine de mon ami !

    Cet ami est Phun !

    Et Phun est quelqu'un qui est plus qu'un ami pour moi !

    — Aim !

    Je refuse de laisser quoi que ce soit d'autre affecter ma conscience. Mon cri fort la fait un peu tressaillir, mais elle n'arrête pas son rentre dedans pour autant.

    — Mais tu es déjà dans l'ambiance.

    — Aim, s'il te plaît !

    Je la repousse brusquement aussi loin que mon bras me le permet. Je ne voulais pas faire ça parce que je vois à son expression que je lui fais mal. Mais c'est la seule façon pour moi de m'arrêter.

    Je prends une grande respiration avant de saisir une serviette et de l'enrouler autour d'elle.

    — Je serai dans la chambre d'à côté. Si tu as besoin de quelque chose, n'hésite pas à venir toquer. Tu devrais te reposer, lui dis-je, parce que je ne veux pas crier ou l'engueuler. 

    Je m'assure que je suis bien habillé avant de quitter la pièce.

    Pour être honnête, je n'avais rien à lui dire.

    La seule personne à laquelle je pense, c'est Phun.

    Parce que ce que Golf m'a dit était vrai. 


    Notes
    1/ Il s’agit d’un processeur de la marque Intel


  • Commentaires

    2
    Dimanche 1er Août 2021 à 17:46

    Purée c'est pas possible Aim est vraiment une SA***E

    1
    Vendredi 24 Juillet 2020 à 22:53

    Je n'ai qu'un mot à dire à l'issue de ce chapitre : "Bravo, mon Noh ! T'es le plus fort !"

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