• Chapitre 16: The Thing I've Never Said - 1ère partie

    Chapitre 16 - 1ère partie

    Chapitre 16: The Thing I've Never Said - 1ère partie

    “Third, s’il te plait… ne me quitte pas.”

    “...”

    “Peux-tu, s’il te plaît, ne pas me quitter?” continue-t-il de dire d’une voix tremblante. Mais, de ce que j’ai vu, tu as fait ton choix. La douleur que l’on ressent en ce moment a indubitablement été causée par tes actions précédentes. Et pour arrêter cette douleur…

    “On devrait vraiment seulement être amis, Khai.” Peu importe le nombre de larmes de douleur qui sont tombées, je dois accepter la vérité.

    Ce n’est pas si mal de revenir à ce que l’on était avant. Au contraire, Khai sera libre de faire ce que veut son cœur, sans avoir à s’inquiéter de comment je me sens ou de ce que je peux supporter. Si notre amour commence par un malaise, il finira un jour de toute façon.

    “Non, non, je ne veux pas être ami avec toi. Je ne vais pas te laisser partir.” Il resserre tellement son étreinte que je peux à peine respirer. Mon mal de tête lancinant s’aggrave. C’est peut-être parce que j’ai beaucoup pleuré. Au final, je n’ai plus de force et je le laisse me tenir sans me battre.

    “Khai, je pense que tu devrais le ramener chez lui.” Je suis sur le point de tourner mon visage vers Bone, mais la grande main de Khai appuie ma tête contre son épaule. Il répond d’une voix basse.

    “Bien sûr, je vais le ramener chez lui. Toi et moi, on pourra parler plus tard.”

    “Ouais, je ne vais pas m’enfuir, crétin. J’ai été cogné pour rien.”

    “Tu as embrassé mon homme.”

    “Ton homme est aussi mon ami. Putain!”

    “Hey, les mecs, qu’est-ce que vous faites là?” Je reconnais la voix de Too, mais Khai ne me laisse aucune chance d’observer la situation. Sa main appuie fort sur mon dos, l’autre main appuie ma tête contre son épaule et la garde comme ça.

    La personne qui vient juste d’arriver se tait pendant un moment, puis il parle à nouveau d’une voix basse.

    “Khai… qu’est-ce que tu as fait à Third?”

    “Je vais m’en occuper.”

    “Je te demande ce que tu lui as fait.”

    “Ce ne sont pas tes affaires.”

    "Lâche-le. J’ai dit lâche-le, connard!” Mon corps se balance d’avant en arrière car ils me tirent, mais je finis quand même dans les bras d’un salaud comme Khai.

    “Je dois parler à Third. Je dois me réconcilier avec lui.”

    “Tu l’as fait pleurer.”

    “Putain, Too… Laisse-les se débrouiller. Emmène-moi voir un médecin d’abord… Je vais mourir.” J’entends mon meilleur ami grogner alors que j’essaye d’étouffer un sanglot dans l’étreinte de cet ami. Je sais que je ne suis pas dans mon état normal en ce moment, donc je ne peux pas lui parler ou me réconcilier avec lui pour l’instant.

    “Je ne veux pas te parler. Je veux rentrer chez moi,” je lui dis ce que je veux. Ce serait d’une grande aide si je pouvais sortir d’ici aussi vite que possible.

    “Alors, rentrons à la maison.” Khai ne me laisse pas m’y opposer. Il attrape mon poignet et me conduit à l’intérieur du pub. La faible lumière et la forte musique aggravent mon mal de tête. Quand il retourne à sa table, la chaleur sur mon visage s’intensifie et je dois faire une pause.

    “Je ne vais pas là-bas.” Cette fille est toujours assise là, et la vision de Khai et elle s’embrassant continue de se rejouer dans ma tête.

    Ça suffit. J’ai été suffisamment blessé.

    “Je vais récupérer mon portefeuille et mes clés. Tu peux attendre ici? Ne vas nulle part.” Je ne réponds pas, mais je ne pense pas avoir la force d’aller où que ce soit alors que la terre tourne comme ça.

    N’obtenant aucune réponse de ma part, Khai retourne à sa table, prend ses affaires et parle à la personne assise là pendant un moment. Je détourne mon regard car il continue à regarder la fille qui travaille avec nous depuis peu. Je me déteste d’être inquiet même si j’ai essayé de ne pas y penser.

    Khai fait tout avec précipitation avant de quitter le grand groupe d’amis, mais il doit ensuite s’arrêter parce que cette fille lui prend le poignet.

    Je m’avance inconsciemment, pensant à toutes les choses que je pourrais dire. Ça pourrait être… C’est bon. Reste ici, je vais rentrer tout seul, ou… à demain, je vais demander à Too de me ramener à la maison…

    Je sais que c’est fou, mais je m’inquiète vraiment de choisir quoi dire. Avant même de m’en rendre compte, je me suis déjà rapproché de mon meilleur ami.

    “Khai, quel est le problème?” La question est pleine de doutes. Je prends une grande respiration et parle d’une voix rauque.

    “Khai, tu… restes…”

    “Lâche-moi, s’il te plait.” Mes paroles sont interrompues par le ton sévère de sa voix, puis il me tire vers l’avant, me faisant suivre ses longues enjambées hors du pub, allant directement au parking.

    Il pousse ma tête à l’intérieur de sa voiture avec sa grande main. Le silence plane dans l’air malgré la vitesse à laquelle la voiture accélère. Ça me fait tellement mal que j’ai l’estomac noué. J’ai beaucoup de questions en tête, mais je ne sais pas laquelle je devrais poser et je finis par rester silencieux à la place.

    J’étais un mec joyeux avant. J’ai toujours été joyeux jusqu’à ce que je tombe amoureux de Khai, et tout a changé.

    Je veux juste revenir aux choses telles qu’elles étaient, m’amuser avec mes amis, étudier dur et rire tous les jours. Mais aujourd’hui, je me rends compte que je suis allé trop loin, tellement que j’ai oublié comment rire parce que tout ce dont je me souviens maintenant, ce sont les larmes.

    Khai se dirige dans le parking souterrain de son immeuble. Je ne m’oppose pas à ce qu’il ne m’amène pas dans ma chambre. Après avoir coupé le moteur, il ouvre la portière de la voiture et m’aide à sortir. Il est clair maintenant je suis vraiment bourré. J’ai mal à la tête, et j’ai des vertiges. Une sensation de nausée me donne envie de vomir juste ici, mais je me retiens et je suis lentement les pas de la personne qui se trouve devant moi.

    “Khai, je…” veux vomir.

    C’est ce que j’ai l’intention de dire après que Khai ait essayé d’ouvrir la porte de sa chambre avec sa carte. Il se tourne vers moi et demande, inquiet.

    “Qu’est-ce qui ne va pas?”

    “Je…” Je me couvre immédiatement la bouche avec ma main avant de pouvoir finir ma phrase.

    “Woah, woah, attends une seconde.” Le monde entier devient soudain inconfortable. Retenir le vomi me donne envie de mourir. C’est aussi amer que si je sentais une merde.

    Khai me traîne dans son appartement. Le pire, c’est que la salle de bain se trouve dans sa chambre. Nous n’avons presque plus d’énergie avant même d’y arriver. Ma vue se trouble, mais je dois me traîner jusque là-bas.

    “Third, c’est la télé, ne vomis pas ici.”

    Il couvre rapidement ma bouche avec sa grande main, mais ma patience est à bout à cet instant et je lâche tout.

    En un clin d’œil, le vomi se répand à travers les doigts de Khai. Mes tremblements et ma vision floue me rendent incapable de dire quels meubles j’ai abîmés. La seule chose que je sais, c’est que la télé n’y survit pas.

    “Waaaah, oups!”

    “Third, c’est bon. Ce n’est pas grave.” En entendant les mots réconfortants de Khai, je me fous de tout et vomis encore. J’entends un bourdonnement dans mes oreilles. La puanteur du vomi est si accablante que j’ai envie de pleurer.

    J’essaye de secouer mon corps hors de l’étreinte de mon ami et de me rendre à la salle de bain tout seul. C’est ce que je pense que je vais faire, mais en réalité, je m’agite, je balance mes bras comme si j’essayais de trouver quelque chose à quoi me raccrocher, et à cette seconde, ma main trouve quelque chose.

    CRASH!!!

    Une lampe de chevet.

    “Attends, Third, ne bouge pas.”

    Shick!

    “Ouuuuch!” Je rugis fort. Putain, j’ai été trop lent. Mes deux pieds ont marché droit sur des éclats de verre. Ma vision commençait à devenir plus claire, mais maintenant elle se brouille à nouveau. Je ne sais pas d’où viennent mes larmes. Tout ce que je sais, c’est que ça fait si mal que j’arrive à peine à rester debout.

    C’est quoi ce bordel aujourd’hui? Est-ce que je rêve? Si c’est le cas, alors, que je me réveille tout de suite.

    Le temps ne me permettra pas de garder la tête dans les nuages aussi longtemps. Khai met son bras sous mes genoux et me porte jusqu’à la salle de bain. Il me laisse m’asseoir sur le bord de la baignoire, sort et revient avec une trousse de premiers secours à la main.

    “C’est bon, ça ne va bientôt plus faire mal.” La personne en face de moi pousse une bassine remplie d’eau vers mes pieds blessés après avoir tâtonné pendant un moment. “Ça va faire un peu mal, un tesson est coincé dans ta peau.”

    Je reste silencieux, comme avant, regardant la personne à genoux devant moi soigner mes plaies en silence. L’odeur du sang me donne le vertige. Khai trempe mes pieds dans l’eau, les nettoyant avec précaution.

    “Ça fait mal?” demande-t-il.

    “J’ai embrassé Bone, et je ne le regrette pas,” dis-je, les larmes coulant sur mon visage. Si je pouvais revenir en arrière, je ferais toujours la même chose pour montrer à tout le monde que je ne suis le jouet de personne.

    J’ai toujours la liberté de choisir et de faire quoi que ce soit. Je n’ai pas à me soucier ou à attendre Khai parce qu’il ne s’est jamais soucié de moi, pas même un peu.

    “Mais je regrette de l’avoir embrassée.” Tu veux parler de cette junior? Si tu le regrettes, pourquoi l’avoir fait en premier lieu? Si je n’avais pas été là, je lui aurais quand même donné une chance de faire ses preuves, comme un idiot. C’est tellement injuste pour moi.

    J’ai décidé que l’on devrait juste être amis.

    “...!” Je ne veux plus être blessé continuellement par la même chose. Nous devrions au moins passer à autre chose une fois dans notre vie.

    “Tu ne peux pas arrêter d’être un playboy.”

    “Nous sommes allés trop loin pour être seulement amis.”

    “Pourquoi tu te forces? Tu ne te sens pas frustré d’avoir à essayer de m’aimer alors qu’en fait tu veux être libre et vivre ta vie comme avant? Voilà, je te donne une chance.”

    “Je ne veux pas vivre comme avant. Je te veux toi.”

    Je regarde la personne agenouillée sur le sol et me frotte les yeux pour le voir plus clairement.

    “Khai…” Je chuchote son nom.

    “S’il te plaît, donne-moi une chance.” Les mains qui nettoient mes plaies tremblent. Khai a le regard baissé, n’osant pas me regarder dans les yeux. L’eau devient rouge à cause du sang qui sort de mes plaies mais vous savez quoi? Malgré cela, je ne ressens pas du tout la douleur de mes blessures.

    “Non… je ne suis pas d’accord.” J’ai tellement pleuré que mes larmes ont séché et qu’il ne m’en reste plus pour pleurer demain. Je suis fatigué de tout donner à quelqu’un alors que cette personne ne l’apprécie pas du tout.

    Depuis que je suis tombé amoureux d’un ami de ma bande, j’ai tout essayé dans l’espoir que Khai change d’avis et me regarde, mais tout s’est effondré juste parce que quelqu’un d’autre est entré dans nos vies. Comment puis-je dire que je suis d’accord?

    “J’ai assez souffert de savoir que tu ne t’es jamais soucié de moi, que je ne suis personne pour toi. Ça m’a fait mal que tu aies agi comme si je n’étais pas important, même si tu avais dit que tu m’aimais. Pourquoi as-tu fait cela?” Ma tête est pleine de pourquoi, mais je n’ai pas de bonne réponse, à part ‘Arrête d’attendre’, qui vient de mes sentiments profonds.

    “Peux-tu m’oublier? Peux-tu oublier tout ce qu’il s’est passé, Third?”

    “Si je ne peux pas oublier, alors je vais juste m’en souvenir.”

    “...”

    “Me souvenir à quel point j’ai eu mal. Me souvenir à quel point tu m’as blessé. Si je me souviens de tout ça, je serai peut-être capable d’arrêter de penser à toi un jour.”

    “Third…”

    “Avant, je me débrouillais très bien tout seul. Ma vie a changé quand je t’ai rencontré. Si tu pars un jour, ma vie redeviendra comme avant. Je ne perdrai rien, je redeviendrai simplement comme j’étais avant.”

    Je ne promets pas que je serai plus heureux si Khai n’est pas mon amoureux, mais si je me sens blessé aujourd’hui avec lui à mes côtés, il est inutile de le retenir.

    J’ai juste appris que… quand on a traversé beaucoup de choses, il n’est pas facile de voir l’amour comme une belle chose, comme avant…

    Je deviens soudainement philosophique quand je suis triste. J’essuie négligemment mes larmes avec une manche qui pue le vomi. Khai se concentre sur le nettoyage de mes pieds comme pour s’isoler du monde. Il se peut qu’il pense et accepte ce que je viens de dire.

    “Khai, je pense…”

    “Enlève ton t-shirt.” m’ordonne-t-il d’une voix égale en levant les yeux, le visage rougissant.

    “Qu’est-ce que tu as dit?”

    “Je vais te laver, puis nous soignerons les blessures à l’extérieur.”

    “Je peux m’en occuper. Tu peux y aller.”

    Je gaspille ma salive en le disant parce qu’il ne m’écoute pas du tout. Je suis triste, je veux le sortir de ma vie, mais ce connard agit avec nonchalance, en essayant de tout refouler même s’il sait que les choses ne seront plus jamais les mêmes.

    “Khai, laisse-moi seul.” Mon t-shirt est enlevé, suivi par mon pantalon. Mon ivresse a complètement disparu, mais je ne peux toujours pas me battre contre sa force.

    “Sais-tu que je pourrais le faire maintenant?”

    “...”

    “Je pourrais te faire des choses cochonnes, mais je ne le ferai pas parce que j’ai peur de te perdre.”

    “Alors pourquoi tu l’as embrassée? N’est-ce pas toi qui t’es infligé cela?!” Khai ne dit rien, ne se cherchant pas d’excuse. Il essaye de détourner mon attention en utilisant toute sa force pour enlever mes vêtements. Cela me fait savoir que ce qu’il s’est passé était intentionnel.

    Je suis trainé du bord de la baignoire à la douche. L’eau froide éclabousse mon corps, me faisant frissonner. Il prend le shampoing et le gel douche et les frotte sur mon corps en les mélangeant. Le sang rouge coule dans l’eau sur le sol. Je regarde en bas et m’arrête.

    Ça ne vient pas de mes pieds.

    “Khai, tes pieds…”

    “Ouais, ça fait trop mal, alors peux-tu, s’il te plaît, rester tranquille?”

    "Quand?"

    “Quand je suis entré en courant pour te porter. Les deux pieds,” dit-il nonchalamment, mais, à en juger par le sang qui coule encore dans l’eau, je peux dire que ça doit être une entaille profonde. J’ai oublié à quel point je voulais l’exploser ou à quel point j’étais en colère contre lui. Je reste immobile, le laissant me nettoyer et m’habiller comme si j’étais une poupée.

    Avant même de m’en rendre compte, je suis allongé sur son lit et je colle mes pieds pour qu’il soigne mes blessures.

    “As-tu soigné tes blessures?”

    “Es-tu inquiet pour moi?”

    “Non.”

    “Sais-tu que tu as vomi sur la télé? L’écran est dégueulasse.” J’ai même vomi à travers ses doigts. Je n’ai vraiment pas pu me retenir. J’étais triste, nauséeux et étourdi. Mais maintenant que j’ai pris une douche, je me ressaisis peu à peu.

    “Je vais la nettoyer. Je vais aussi m’occuper de la lampe.”

    “Je vais le faire, alors repose-toi. Je veux juste… que tout soit pareil demain.”

    “Bien sûr, ça le sera. C’est bien d’être à nouveau amis.”

    “Tu ne comprends pas.”

    Il y a quelque chose que l’on ne peut jamais éviter dans la vie. Ça s’appelle ‘changement’. Parfois, nous changeons et trouvons le bonheur, mais parfois, le changement nous fait mal et nous devons l’accepter.

    Tôt ou tard, nous devons tous changer.

    “Je comprends, Khai, mais parfois tu ne me comprends pas. Je t’aime depuis deux ans, mais peux-tu voir que je suis toujours le seul à me sentir blessé?”

    “Comment sais-tu que je ne me sens pas blessé? Je ne suis pas différent de toi.” Il a fini de soigner mes blessures. Il attrape une serviette et va dans la salle de bain même si nous n’avons pas mis les choses au clair. Rattrapé par l’épuisement, je ne peux plus réfléchir raisonnablement et je ferme les yeux.

    Je n’ai aucune idée de ce qu’il se passera demain. Je sais seulement que, au fond, je continuerai à me préoccuper de lui. Quelle galère.

    Je ne sais pas combien de temps j’ai dormi, mais la lumière dans la pièce a été éteinte. Le matelas s’affaisse alors que quelqu’un se faufile dans le lit. Il touche légèrement mon bras, la fraîcheur de sa main me faisant me retourner, mais je finis quand même par être attiré dans ses bras.

    L’étreinte se resserre lentement, jusqu’à ce que je ne puisse plus respirer.En réponse, je grogne d’une voix étouffée.

    “Khai, hm.” Il presse ses lèvres froides contre mon cou et enfonce ses dents acérées dans ma peau, me faisant inconsciemment gémir. Je dors, qu’est-ce que tu fais?

    “Où Bone t’a-t-il embrassé?”

    “...” Je ne réponds pas.

    Il commence à embrasser et mordre mon cou. Celui-ci sera probablement couvert de bleus à cause de ça. J’essaye de frapper la personne au-dessus de moi avec mes genoux de toutes mes forces, mais il ne bouge pas. Il me tient même encore plus étroitement au point que mes os se brisent presque, puis il se redresse pour mordre mes lèvres vraiment fort.

    “Je l’ai vu t’embrasser sur la bouche,” dit Khai et il introduit sa langue comme s’il voulait aspirer mon âme. Le peu de conscience que j’ai s’envole dès qu’il m’embrasse brutalement. Je me tortille, sentant les battements dans ma poitrine. Ça continue comme ça pendant plusieurs minutes. Quand il me laisse reprendre ma respiration, je m’en prends immédiatement à lui.

    “Et alors quoi si Bone m’a embrassé? C’est moi qui devrait te demander qui tu as embrassé. Tu devrais me demander si tu me dégoûtes.”

    “Je ne te dégoûte pas vraiment.”

    “Tu es tellement imbu de toi-même.”

    “Je ne te laisserai pas partir, même si je te dégoûte, parce que je t’aime.”

    “Comment peux-tu dire ces mots si facilement?”

    “Parce que je t’aime.”

    Dans l’obscurité de la nuit, je ne peux même pas voir l’expression de la personne qui me tient dans ses bras. Je ne remarque que sa voix tremblante. Chaque fois que j’entends les mots ‘Je t’aime’, son étreinte se resserre, enfouissant lentement mon visage dans sa large poitrine jusqu’à ce que nous nous ayons presque fusionnés.

    “Je ne te laisserai pas partir, Third. Je te serrerais dans mes bras pour toujours si je le pouvais.”

    “Peu importe à quel point je me sens mal à l’aise?”

    “Ouais.”

    Nous nous taisons, testant les sentiments de l’autre. Au bout d’un moment, je décide de dire quelque chose.

    “Tu veux le faire?”

    “Faire quoi?”

    “Coucher ensemble.”

    “...”

    “Je sais que tu veux essayer. Je vais te laisser le faire sans contrepartie comme ça tu sauras si tu aimes ça ou pas. Je vais te donner une chance de le faire et de décider si tu vas m’aimer ou me quitter.” L’amour de Khai est dirigé par le sexe, et ça sera toujours comme ça, que ce soit maintenant ou à l’avenir.

    “Non, je ne pense pas à toi uniquement comme une personne avec laquelle je peux satisfaire mes besoins sexuels.”

    “Mais tu fais toujours ça.”

    “Pas avec toi.”

    “Khai, et si je te dis que je ne t’aime pas vraiment? Que je veux juste gagner? Tu seras en colère contre moi?”

    “Non, parce que ce n’est pas réellement ce que tu penses.”

    “Tu agis comme si tu me connaissais très bien.”

    “Tu me connais aussi par cœur. Nous sommes vraiment allés trop loin pour être seulement amis.” Je rigole en entendant cette phrase. Nous pouvons redevenir amis malgré le chemin parcouru, ne sais-tu pas ça?

    Il a appris à prendre, sans jamais penser une seule fois à perdre quelque chose. C’est juste un gamin possessif.

    “Je ne sais pas pour les autres choses, mais le Third que je connais est la personne qui m’aime.”

    “Hum, tu as raison,” je marmonne. Ce que je suis, que ce soit dans le passé ou le présent, c’est la personne qui aime toujours Khai. Je pourrais être capable de l’oublier ou avoir un nouvel amour inconnu à l’avenir, mais en ce moment, je n’ai toujours que lui.

    “Et je t’aime aussi,” dit-il encore une fois de sa voix profonde. Je secoue la tête.

    “Non. Le Khai que je connais ne m’aime pas.”

    “...”

    Khai n’aime que lui.

    ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

    Une nouvelle journée a commencé, mais je peux toujours sentir le poids des bras lourds de quelqu’un tenant mon corps. Les vertiges n’ont pas disparu mais ils se sont atténués. J’ouvre lentement les yeux et les ajuste jusqu’à ce que je voie le plafond blanc et propre.

    Une grande silhouette dors à côté de moi. Sa grande main est collée à ma taille comme de la glue. J’essaye de bouger aussi silencieusement que possible pour ne pas le réveiller, mais mes efforts sont vains car Khai ouvre immédiatement les yeux après ça.

    “Tu es réveillé?” C’est la première salutation d’un nouveau jour. Je roule mes yeux et acquiesce en réponse.

    Tu vas faire comme si rien n’avait changé, pas vrai? Même si rien n’a l’air pareil dans mon cœur.

    “Tu as faim? Je vais réchauffer du congee pour toi.”

    “Pas la peine. Je vais prendre une douche et rentrer chez moi.”

    “Tu peux te reposer ici.”

    “Eh bien, peut-être pas. Je vais appeler Too et lui dire de venir me chercher.”

    “Je peux te ramener.”

    “Surtout pas, tu dois te reposer un peu plus. Oh! Laisse-moi t’emprunter des vêtements, je te les rendrai plus tard,” dis-je rapidement et je clos le sujet en sortant du lit et en allant tout droit à la salle de bain.

    Les blessures sur mes pieds me font toujours un peu mal, alors c’est difficile de marcher. Mais puisque je ne veux pas être avec lui plus longtemps, je me force à me doucher et remets les vêtements que j’avais la nuit dernière. Et mes propres vêtements? Ils sont pleins de taches de vomi, un vrai bordel.

    “Third, prends du congee avant de partir.”

    Une agréable odeur atteint mes narines. Je regarde la petite table, voyant un bol de congee et un verre d’eau dessus, et celui qui a préparé ça me fait un large sourire.

    “Non. Too devrait être bientôt là.”

    “Dis-lui de venir ici. Tu n’as pas pris ton petit déjeuner.”

    "Je veux partir, Khai. Alors, plus tard.” Après avoir dit ça, je prends mon téléphone, mets mes chaussures et sors immédiatement de l’appartement. Je me sens un peu coupable d’agir comme ça, mais c’est pour le mieux, et bientôt, le temps nous guérira tous les deux.

    Quand j’arrive en bas, Too m’attend déjà dans sa voiture. Avant que Khai ne puisse me rattraper, je monte rapidement dans la voiture  et dis à Too de partir vite d’ici. On reste silencieux pendant un moment. Le son d’une chanson post-rock remplit l’air, allégeant un peu l’atmosphère, mais ça ne peut quand même pas arrêter la curiosité de la personne à côté de moi.

    “As-tu arrangé les choses avec lui? A en juger par ton apparence, les choses sont probablement pires.”

    “Comment va Bone?” Je change de sujet parce que je ne veux pas répondre à sa question.

    “Il est dans un sale état, qu’est-ce que tu crois? Ce voyou n’arrêtait pas de pleurnicher quand je l’ai emmené à l’hôpital.”

    “Dis-lui que je suis désolé.”

    “Pourquoi tu l’as embrassé? Pour te venger de Khai?”

    “...” Silence. Mon cœur me fait mal à chaque fois que j’entends le nom de Khai.

    “J’ai passé un coup de fil pour demander ce qu’il s’était passé au pub hier soir.”

    “Je ne veux pas l’entendre.”

    “Chingching est celle qui a attaqué Khai. Je ne veux pas que vous vous disputiez pour cette petite affaire.”

    “Une petite affaire? Je les ai vu écraser les lèvres l’un de l’autre de mes propres yeux.”

    “Ils ont dit que tout s’était passé très vite. Chingching est montée sur Khai et a écrasé ses lèvres à l’improviste. Pas d’intro, pas d’avertissement. Qui aurait pu le prévoir? Tu as juste eu la malchance de voir ce qu’il s’est passé.”

    “Alors, pourquoi n’a-t-il pas utilisé cette raison comme excuse?”

    “Est-ce que tu l’aurais cru s’il te l’avait dit? Personne ne veut croire un connard comme lui.”

    “C’est vrai, ses actions sont évidentes.” Je me souviens que depuis que cette junior fait partie de l’équipe du son, j’ai commencé à remarquer le comportement étrange de Khai. Ils s’envoyaient des messages, elle apparaissait de nulle part, et ils étaient inutilement proches. Beaucoup de choses m’ont empêché de penser positivement.

    “Qu’est-ce que tu vas faire maintenant?” Too me regarde et redirige ses yeux vers la route.

    “Je vais l’oublier. On devrait probablement être seulement amis.”

    “Quelle honte. Vous deux êtes allé si loin, mais maintenant tu fais marche arrière.”

    “C’est mieux que de vivre dans la douleur.”

    “Tu ne vas pas lui laisser une chance?”

    “Je lui en ai donné une, et il l’a ruinée, alors ça devrait être terminé maintenant.”

    “Je me sens mal pour Khai.”

    “Sens-toi mal pour moi, mec.”

    “Haaaaaaah, pourquoi aimer quelqu’un est si épuisant? C’est mieux de n’aimer personne, comme moi.”

    “Si je pouvais choisir, je n’aimerais personne.”

    La voiture roule à toute allure sur une route très fréquentée. Je repense à la première fois où j’ai rencontré Khai et je me pose une question: Qui serait capable de s’empêcher de tomber amoureux de quelqu’un? Mais si on peut tomber amoureux, on devrait aussi pouvoir se dire de s’arrêter.

     

    Chapitre 16: The Thing I've Never Said - 1ère partie


  • Commentaires

    4
    Mercredi 7 Avril 2021 à 23:15

    Alors là je me sens vraiment triste pour Khaicrycry

    ce chapitre est......je n'ai pas les mots......

     

    merci beaucoup pour la traduction

    3
    Samedi 6 Mars 2021 à 18:59

    en lisant ce chap me suis dit que j'aurai préféré qu'il adapte ce chap dans son intégrité et pas le mettre a leur sauce.
    il est plus brutal et un poil plus sombre ça aurait été bien.
    bien que j'aime ce qu'ils ont fait^^ 

    je te remercie de traduire ce superbe roman et de nous le faire profité :)

    à la prochaine ;)

     

    2
    Jeudi 4 Mars 2021 à 12:44

    Hello ! on approche bientôt de la fin et je pourrai le commencer !

    Merci beaucoup !

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