Duan Yijun resta temporairement sans voix face à cette émotion. Il était le remplaçant de quelqu'un et cette personne était aussi lui-même... ce genre de sentiment était assez étrange, il était à court de mots.

Bien que parfois il avait eu l'impression que le Grand Dieu était trop gentil avec lui et qu'il était un peu brusque, il n’avait pas trop réfléchi, il pensait juste naïvement que sa personnalité était vraiment gentille et accessible.

— Mais... mais je n'avais que 12 ans à l'époque... 

— Hehe, je sais. 

Cheng Yi se toucha la tête,

— En fait, je ne t'ai presque pas reconnu quand je t'ai revu. Mais quelle que soit ton apparence, tu es toujours aussi mignon et tu me fais toujours t'aimer. Ou devrais-je dire, tu me fais t'aimer encore plus.

Le visage de Duan Yijun devint si rouge qu'on aurait dit qu'il allait saigner à cause de cela. Il ne s'attendait pas à ce que cet homme ait de tels sentiments envers lui.

En fait, d'après ce que Moyi disait, il ne se souvenait pas de lui. Mais à cette époque, Cheng Yi était un grand frère qu'il espérait avoir mais qu'il ne pouvait que regarder de loin. Cheng Yi était le supérieur de son père, et Duan Yijun jouait juste un peu par hasard en sa compagnie. Duan Yijun se souvenait qu'il y avait quelqu'un comme ça dans la compagnie mais il n'avait jamais osé l'approcher.

De plus, Cheng Yi ne lui avait jamais rien dit et ils ne s'étaient rencontrés qu'une ou deux fois.

Duan Yijun se souvenait encore de la fois où Cheng Yi lui avait souri. Ce sourire était très doux et chaleureux, il avait fait battre son cœur de façon erratique pendant longtemps. Et grâce à ce sourire, il avait commencé à réaliser qu'il pourrait aimer les hommes.

Ils ne savaient pas que leur temps se chevaucherait à nouveau et qu'ils se retrouveraient. Quant à Cheng Yi, il était devenu plus mature et possédait le tempérament d'un homme, Duan Yijun ne reconnaissait presque pas le grand frère de cette époque.

— Hehe, tu te souviens de moi maintenant ? demanda Cheng Yi en lui massant doucement la tête.

Duan Yijun hocha légèrement la tête, ne sachant pas quoi dire. À ce moment, il se rendit compte d'un problème, c'était le métier de Cheng Yi ! Les éléments qu'il avait vus sur l'ordinateur de Cheng Yi et le plan de jeu qu'il lui avait laissé voir... soudain, il comprit tout...

— Alors, le jeu Tales of Demons and Immortals ... a été conçu par toi ?

— Oui.

Cheng Yi fit un signe de tête. Duan Yijun était complètement abasourdi, il se trouvait qu'il avait, sans le savoir, rencontré le développeur du jeu ... !

— Ça, le nom ...

— Hehe, il y a un sens caché dedans...

Duan Yijun sentit son cuir chevelu s'engourdir... pas étonnant que leur surnom paraisse si fortuit, c'était en fait prémédité.

Moyi... Xian Mo…(1)

— Depuis, j'ai changé mon surnom en Moyi car j'ai toujours... cherché mon Xian-er.

Tout à coup, le cœur et le nez de Duan Yijun se crispèrent. Pendant un instant, il ne sut pas comment répondre parce qu'il n'avait jamais éprouvé un tel sentiment, celui d'être resté dans le cœur de quelqu'un depuis si longtemps.

— Merci. 

Duan Yijun serra soudainement cette personne dans ses bras. Ses yeux étaient un peu chauds, il avait une sorte de sentiment indescriptible en lui.

— Idiot, qu'y a-t-il à remercier ? Même si tu veux me remercier, tu devrais te servir de toi-même pour le faire, donne-moi ta vie entière.

En entendant cela, Duan Yijun ne put s'empêcher de rire et plaça sa tête sur la poitrine de l'homme. 

— Tout d'un coup, je me sens très chanceux.

— Moi aussi.

Les deux personnes restèrent blotties l'une contre l'autre pendant un moment, puis commencèrent à s'embrasser. Duan Yijun regarda fixement leur désir qui s'enflammait et qui était beaucoup plus intense que lors de leur précédente séance, il ne put s'empêcher de toucher la canne de Cheng Yi.

En caressant cette chose bombée, il devint encore plus excité.

— Chéri...

Cheng Yi sentit son corps se ramollir à force d'être appelé par cette voix tendre, il renversa Duan Yijun sous son corps.

— À mon retour, je compte modifier à nouveau le jeu ‘Tales of Demons and Immortals’.

Duan Yijun était confus, il ne comprenait pas ce que Cheng Yi voulait modifier car le jeu était déjà assez bon. À ce moment, Cheng Yi l'embrassa à nouveau.

— Sois un bon garçon, appelle-moi encore Chéri.

— Chéri...

— En, ma femme est si obéissante. Ce soir, je vais te faire mourir.

-------------------------------

Bien que les deux personnes aient établi leur relation, elles n'avaient pas oublié que Cheng Yi était en fait en voyage d'affaires ici à la ville F, de sorte que le moment venu, il devrait repartir.

Même si Duan Yijun était réticent, il savait aussi qu'il n'y avait pas d'autre solution.

Cheng Yi avait son travail à faire alors qu'il devait lui-même poursuivre ses études.

Mais tous deux venaient de se mettre ensemble et actuellement, c'était leur plus beau moment, il ne pouvait pas s'empêcher de penser qu'il voulait le serrer fort chaque minute de chaque jour.

Ces deux jours furent également le moment le plus agréable pour Duan Yijun. Afin de l'accompagner, Cheng Yi avait retardé son retour de deux jours, tous les deux avaient bien joué.

Plus tard, Duan Yijun s'étonna que Zhou Yang ne vienne plus l'importuner. Cependant, Duan Yijun était feignant pour penser à la raison ; sans Zhou Yang pour le déranger, il se sentait naturellement heureux.

Lorsque Cheng Yi dût rentrer, Duan Yijun se sentit vraiment mal de le quitter à l'aéroport. Souriant, Cheng Yi le prit dans ses bras et s'inclina pour embrasser ses lèvres. 

— Qu'y a-t-il, tu ne peux pas supporter de me laisser partir ?

— Toi... quand reviendras-tu ? C'est... attends, mon examen d'entrée à l'université l'année prochaine, je choisirai ta ville pour poursuivre mes études.

Cheng Yi sourit sans refuser ses mots, mais Duan Yijun, toujours frustré, baissa la tête et sembla encore peu heureux.

— Mais il faut attendre longtemps...

— Tu ne peux vraiment pas attendre si longtemps ? 

Cheng Yi le regarda avec un sourire, puis lui tapota le nez. En regardant l'expression détendue de Cheng Yi, Duan Yijun se sentit un peu contrarié. Se pourrait-il qu'il ne lui manque pas ?

Cheng Yi aussi savait ce qu'il pensait en le regardant marmonner dans un souffle, mais à la fin il ne dit toujours pas de mots doux.

Il profita du fait qu'il n'y avait pas beaucoup de monde et embrassa Duan Yijun avant de dire. 

— Il faut que je prenne l'avion maintenant. Tu dois prendre soin de toi, n'étudie pas trop. Rappelle-toi de te connecter au jeu quand tu rentreras.