• Chapitre 14 : Powerless

    Chapitre 14

    Depuis que l’on s’est embrassé, j’ai du mal à rester loin de lui et quand on est ensemble, je prends sa main, je caresse sa nuque. Je ne peux pas m’en empêcher. Je le sais, mes gestes le rassurent, mais sentir sa peau sous mes doigts me rassure également. Je ne rêve pas, on est bien en train de vivre tout ça. Il va mieux, il s’ouvre doucement au monde et j’espère que bientôt, il pourra parler. J’arrive déjà à voir l’avenir qui nous attend ensemble et j’ai hâte de partager toutes ses choses avec lui. On est tous détendus, même si je sens que Fluke est un peu déboussolé, il faut dire que Krissada a raconté beaucoup de souvenirs de sa famille, mais on écoute tout de même Joong raconter tout un tas de bêtises, ce qui nous fait rire alors que régulièrement, je jette de petits coups d’oeil à l’homme que j’aime.

    — Oh ! Au fait, Fluke il y a une lettre pour toi. 

    Aussitôt je me tends, je ne comprends pas pourquoi je réagis comme ça à l’évocation d’un simple courrier, mais c’est peut-être aussi parce que je sens le jeune homme juste à côté de moi frémir brusquement. 

    — Elle était coincée dans la porte.

    Le silence tombe dans la cuisine alors que l’on observe tous l’enveloppe marron. Je me redresse lentement pour essayer de faire partir ma nervosité, jamais le facteur ne coincerai une lettre comme ça dans notre porte et surtout qui peut bien envoyer du courrier à Fluke. Seul mon oncle lui enverrait du courrier et il le préviendrait s’il le faisait.

    J’ai un mauvais pressentiment, je ne veux pas qu’il prenne l’enveloppe, je veux qu’il la jette, que l’on oublie l’incident. Je dois contracter tout mon corps pour ne pas la lui arracher des mains quand enfin il réussit à la prendre. Je prends une inspiration, je vais lui dire de ne pas l’ouvrir, mais ma mère prend la parole et me coupe dans mon élan. 

    — Tu as vu s’il y avait un expéditeur ? 

    Je lève les yeux et nos regards se croisent, je me rends alors compte qu’elle est assise droite sur sa chaise, elle est soucieuse et se mordille fortement la lèvre. Je la supplie du regard d’intervenir, de lui interdire de l’ouvrir, mais elle secoue doucement la tête. Elle a fait une promesse à Fluke, ne plus le considérer comme un enfant, le laisser prendre ses décisions. Alors, même si cela la stresse, elle le laisse faire.

    — Non, elle n’est pas cacheté non plus. 

    Je sens mon cœur bondir dans ma poitrine quand je pense que c’est un inconnu qui s’est approché de la maison, de toute évidence alors que l’on était en train de discuter dans la cuisine avec Krissada pour la coincer dans la porte. Je suis fixé sur Fluke qui, lui, fixe la lettre intensément. J’essaie d'attirer son attention, je pose ma main sur sa cuisse, la serre doucement, presque tendrement, mais il ne tourne pas la tête vers moi. Je comprends, il a un objectif, il veut savoir et rien ne le détournera de ça. J’aime son regard déterminé et sûr de lui, même si la peur y transparaît.

    Je lève les yeux et fais un rapide tour de table, ma mère ne quitte pas Fluke du regard, Joong est toujours assis sur le comptoir, le paquet de biscuits est posé à côté de lui et il fixe ses doigts. Prem a la tête posée contre celle de Boun, il n’est pas à l’aise et Boun lui caresse doucement le dos pour le rassurer, il reste alors Nine, qui semble impassible, il observe la scène en analysant absolument tout, je le reconnais bien là, il tient ça de son père qui est le chef de la police. Je repose doucement ma main sur sa nuque, je lui offre ainsi tout mon soutien, mais je ne peux pas m’en empêcher. 

    — Fluke… 

    Je ne dis que son nom, je n’arrive pas à en dire plus, mais au moins cette fois, il tourne la tête vers moi. Nos yeux se croisent enfin et on se sourit légèrement, on n’a pas besoin de parler pour se dire tout ce que l’on veut se dire. Il voit mon inquiétude pour lui, mon envie de le protéger et de le tenir loin de toute chose qui pourrait le faire souffrir. Lui me montre sa détermination, son besoin d’aller de l’avant et de ne plus fuir malgré la peur. Je lui fais un petit signe de tête et le laisse affronter seul ses démons.

    Le silence devient pesant quand il sort une feuille et une photo, il ne s’intéresse pas à cette dernière et préfère se focaliser sur la lettre. J’ai envie de lui arracher des mains, de l’empêcher de lire et plus encore quand son teint se fait plus blafard, que ses yeux s’écarquillent d’effroi et que des larmes pointent au coin de ses yeux. Il a du mal à respirer et j’ai l’impression qu’il ne sent même plus notre présence près de lui. 

    — Fluke ne regarde pas… 

    Joong voit la lettre tomber et tente de l’empêcher de regarder l’image, vu sa tête, la lettre n’était pas pour prendre des nouvelles et on se doute tous que la photo n’est pas faite pour le faire aller mieux. Cependant, je récupère la lettre avant toute chose, je dois la lire, je dois savoir pour pouvoir l’aider au mieux.

    Je suis quelqu’un de fort, je ne m’effondre pas facilement, d’ailleurs depuis la mort de notre père, je suis naturellement devenu le pilier de ma mère et mon frère. Seulement, les lignes m'atteignent, me donnent la nausée et je sens mes yeux me piquer. J’ai l’impression que je pourrais m’effondrer à tout moment. C’est un bruit sourd et soudain qui me fait revenir à la réalité. Fluke est debout, son visage est plus blanc qu’un fantôme, il continue de fixer la photo et soudain je m’en veux de ne pas lui avoir prêté plus d’attention. Je le vois dans ses yeux, il n’est plus avec nous, je ne sais pas ce qu’il est en train de revivre, mais quand il commence à reculer, je me lève doucement de ma chaise. 

    — Fluke ?

    Du coin de l'œil, je me rends compte que je ne suis pas le seul à m’être mis debout. 

    — Maman, qu’est-ce qui lui arrive ? 

    Je ne me tourne pas vers elle, je ne quitte pas l’homme que j’aime des yeux et je m’approche doucement de lui, je ne veux pas l’effrayer.

    — Je ne sais pas, il semble plongé dans ses souvenirs… 

    Elle est aussi perplexe que moi et la tension est tellement lourde dans la cuisine que c’en est presque difficile de respirer.

    — C’est peut-être comme un somnambule non ? On devrait le conduire dans sa chambre, pour éviter qu’il ne se blesse. 

    Joong essaie d’aider et je vois bien que la situation le stresse comme nous, il se ronge les ongles, chose qu’il n’avait plus fait depuis des années. 

    — Ohm, ta présence le calme, peut-être que si tu le prends dans tes bras, il s’apaisera pour reprendre contact avec la réalité ? 

    Chacun y va de son petit commentaire, on est tous concernés par le bien-être de Fluke, je l’aime, mais ma mère, mon frère et nos amis ont tous une grande affection pour lui et comme moi, ils veulent juste qu’il soit heureux et en paix.

    — Fluke… c’est moi.

    Lentement, je m’approche de celui qui semble figé, son visage n’exprime que la terreur pure et s’il ne reculait pas lentement, je pourrais croire qu’il est paralysé. 

    — Tu m’entends ? 

    De toute évidence non, il ne m'entend pas, il est coupé du monde, mais moi, j’ai besoin de lui parler d’une voix basse et douce. 

    — Je vais te prendre dans mes bras, tu es d’accord ? 

    Il ne me faut pas longtemps pour le rejoindre et au lieu de le prendre directement dans mes bras et de le coller contre moi, je lui signale ma présence en posant ma main sur son bras. Si je m’attendais à une réaction, ce n’était clairement pas celle-ci. Il s’immobilise aussitôt que ma main touche sa peau, son visage se transforme et je ne sais pas s’il est possible d’exprimer plus que de la terreur, mais à cet instant son visage est complètement déformé. Au lieu de se détendre, son corps se contracte violemment, un étrange son sort de sa gorge et chacun de nous frissonne.

    Je ne me suis jamais réellement méfié de lui, il est petit, malingre et ne semble pas très musclé, mais l'adrénaline qui coule dans ses veines décuple sa force et quand, sans même se rendre compte de ce qu’il fait, il me pousse, je me retrouve rapidement au sol et le craquement de ma main gauche que j’ai placée en arrière pour me rattraper se fait nettement entendre. J’ai l’impression d’avoir un animal sauvage face à moi, acculé et dangereux qui veut juste trouver un endroit où il se sentira en sécurité. Je ne ressens pas la douleur sur le moment, je ne pense qu’à une chose: aider Fluke qui essaie de se sauver.

    — FLUKE !

    Je me redresse sans attendre, sans penser à rien d’autre que le rattraper et l’empêcher de quitter la maison, tant que l’on n’en sait pas plus, ce n’est pas une bonne idée d’aller courir dans la rue dans cet état. Je le rattrape alors qu’il est déjà en train d’ouvrir la porte et le hurlement qui sort de sa bouche quand je pose ma main sur son épaule me glace le sang et je sais qu’il va me hanter pendant un moment, mais cela semble aussi faire sortir les autres habitants de leur transe. Je ne réfléchis plus, je le ceinture et le colle contre moi. 

    — Ohm attention !

    Prem tente de me prévenir, mais c’est trop tard, Fluke rue et nous fait basculer tous les deux avant de finalement jeter sa tête en arrière et je sens la douleur dans ma bouche avant de comprendre qu’il vient de me donner un coup de tête. Je suis sonné mais je ne le lâche pas, au contraire, je le resserre plus fort dans mon étreinte ignorant le fait qu’il est en train de s’acharner sur mon avant bras avec ses ongles pour me faire lâcher.

    — Ohm, peut-être que la douleur lui ferait reprendre ses esprits, tu pourrais le gifler. 

    Je regarde Nine et pour un peu je lui aurais grogné après, je sais que ce qu’il dit a du sens, mais je ne peux pas supporter l’idée de frapper Fluke. 

    — Ok alors… parle lui, sans t’arrêter, essaie de l’apaiser.

    Je le regarde un instant, grimaçant soudain alors qu’il vient d’enfoncer ses ongles profondément dans ma chair. 

    — Ok… 

    Je raffermis ma prise sur lui, ma main se pose doucement sur sa joue et je la caresse lentement, essayant de me détendre au maximum pour lui apporter le plus de sérénité possible, ce qui n’est pas vraiment facile quand on a un diable de tasmanie dans les bras qui fait tout pour vous échapper. 

    — Fluke mon coeur… 

    Je n’ai jamais utilisé de petit surnom quand je lui parle, mais là ça vient tout seul, je veux me montrer doux et tendre alors que je lui parle au creux de l’oreille.  Il ne réagit pas cependant, je soupire, mais ne rends pas les armes tout de suite alors que je sens les autres s’éloigner pour nous laisser un peu de tranquillité. 

    — Fluke… Calme toi… Fluke… C’est moi… 

    Il se fige soudainement alors que je passe doucement ma main dans ses cheveux et je prends ça pour un premier pas. Il continue de se débattre, mais j’ai l’impression que c’est moins intense.

    — Souviens toi… sur la plage. Tu étais bien, tu étais heureux et en sécurité parce que nous étions tous là autour de toi. 

    Je ne sais pas s’il m’entends réellement, sa poitrine se soulève tellement rapidement, je sais qu’il hyperventile et qu’il risque de finir par s’évanouir, mais pour le moment, je veux juste qu’il se calme alors je continue de lui parler et de lui caresser les cheveux et le visage. 

    — C’était notre premier baiser aussi, tu t’en souviens… dans ma voiture, le meilleur moment de la journée. 

    Ses mains s’immobilisent lentement sur mon avant-bras sanguinolant, son corps cherche toujours à s’échapper, régulièrement il essaie de se défaire de mon étreinte, mais c’est beaucoup moins violent maintenant. 

    — Tu es en sécurité… je t’en prie… reviens vers moi. 

    Ma voix me fait défaut et elle se casse, elle est tremblante et il ne me faut pas longtemps pour me rendre compte que des larmes coulent le long de mes joues. A cet instant, ma mère me rejoint, elle a des gestes lents et elle dépose un linge frais et humide sur le visage de Fluke, avant de me regarder et me faire un petit sourire d’encouragement. Fluke réagit au froid, il frémit et cesse enfin de se débattre, son corps se ramollit alors qu’il prend une profonde inspiration qui dénoue en partie le nœud que j’ai dans la gorge.

    Il faut du temps, mais il s’apaise, je n’arrive pas à le quitter des yeux et c’est presque un silence tranquille et calme qui nous entoure, j’entends les garçons discuter dans la cuisine et je finis par soupirer doucement en me demandant comment les choses ont pu déraper à ce point en seulement quelques minutes. Son visage se détend et j’ai un petit sourire en coin quand je vois ses paupières se crisper, je sais qu’il est là, qu’il n’ose juste pas faire face. 

    — Fluke, ouvre les yeux, tout va bien, je suis là.

     Il lui faut quelques secondes avant d’oser les ouvrir, mais enfin je peux admirer ses yeux, je suis soulagé quand je remarque que son regard n’est plus vide, il est de nouveau là, avec nous et pour le moment ça me suffit simplement. Il semble étonné de se retrouver au sol dans mes bras et dans l’entrée, il regarde partout autour de lui avant de finalement lever la tête vers moi, il s’est totalement détendu, il est perdu et je peux voir son regard se focaliser sur mes lèvres, j’imagine qu’elles doivent être amochées et qu’il ne comprend pas. Je continue de sourire, oubliant la douleur qui pulse dans mes lèvres et dépose un baiser léger sur son front.

    — Ohm, il est revenu… La crise est passée.

     Ma mère annonce ce fait à haute voix, je peux entendre le soulagement dans sa voix qui est encore un peu plus aiguë que la normale. Je sais qu’elle le dit aussi pour les garçons qui se trouvent dans la pièce d’à côté et j’entends leur petit cri de soulagement avant d’entendre Boun parler avec Prem, même si je ne comprends pas les propos, je sais qu’il rassure son petit-ami qui a toujours été le plus sensible de la bande.  C’est à cet instant que j’entends le premier sanglot et je me reconcentre sur lui, sur l’être brisé dans mes bras qui semble enfin s’être souvenu de ce qui s’est passé.  

    — Emmène-le dans le salon, je vais chercher la trousse de premier soin.

    J’embrasse sa tempe encore une fois, comme si mes baisers pouvaient faire disparaître sa peur, sa peine et sa douleur. Je me relève lentement, sans le lâcher et en grimaçant à cause des douleurs causées par les blessures qu’il m’a infligé, mais je ne me plains pas. Je le porte contre moi, sa tête repose contre mon épaule et j’ai l’impression qu’il est complètement vidé de son énergie. Je ne le lâche pas une seconde alors que je m’installe dans le canapé, je ne parle pas et il n’essaie pas d’en savoir plus, on se contente d’être l’un contre l’autre, je le serre dans mes bras et j’arrive même à avoir un petit sourire tendre quand sa main libre se pose sur mon cou pour caresser ma peau, l’autre est encore serrée en poing autour de la photo et il ne semble même pas en être conscient.

    — Tenez, je vous apporte un peu d’eau sucrée, ça aide pour… ça aide…

    C’est rare de voir Nine perdre le contrôle de sa voix, pourtant, alors qu’il apporte un plateau avec deux grands verres dessus, sa voix se casse et il ne finit même pas son explication. Je lui fais un petit signe de tête alors qu’il nous observe un instant avant de repartir vers la cuisine sans dire un mot de plus. Je me penche, le gardant lové dans mes bras et prends un des deux verres. 

    — Bois un peu, ça va te faire du bien. 

    Je l’aide, je lui tiens le verre alors qu’en trois gorgées il boit plus de la moitié du verre avant de grimacer doucement. Je rigole un peu en le trouvant mignon avant de boire à mon tour et comprendre pourquoi il a grimacé ainsi, ce n’est pas de l’eau sucrée, c’est du sucre à l’eau. Pourtant, il avait quand même raison, ça me fait du bien, ça me donne un petit coup de fouet et quand je reporte mon attention sur Fluke, je suis heureux de voir deux petites taches roses sur son visage blême.

    Ma mère revient à ce moment-là, elle semble aller un peu mieux aussi, mais au vu de son col mouillé, je présume qu’elle a pris le temps de se rafraîchir le visage pour se ressaisir et pouvoir nous aider au mieux. 

    — Fluke mon chéri. Tu veux bien… desserrer ton poing ?

    Elle s’assoit sur la table en face de nous, elle parle avec une infinie douceur au jeune homme qui semble perdu avant qu’il ne regarde sa main. Je le sens trembler contre moi et soupire doucement avant de caresser ses cheveux. 

    — Quoi qu’il y ait sur cette photo, ça ne peut plus te faire de mal. Respire et détends-toi, regarde-moi.

     Il lève les yeux et on se fixe, une fois encore on n’a pas besoin de mots pour communiquer, tout transparaît dans son regard et le mien se fait tendre pour le rassurer. 

    — Joong, vient avec un bol s’il te plait.

    Il ne faut que quelques secondes pour que mon petit frère à l’air très sérieux n’entre dans le salon en tendant le bol. La photo en boule est légèrement salie par le sang qui a coulé dessus. 

    — Pose ça à côté de la lettre, on ne sait jamais il pourrait y avoir… des preuves. Et ne touchez plus à rien d’accord. 

    Il acquiesce sans un bruit et repart. 

    — Je suis désolé Fluke, ça va piquer un peu. 

    On baisse tous les deux le regard et on voit sa paume striée de petites coupures qu’il s’est infligées à cause du papier dur de la photo. Fluke fait quelques petits bruits de douleur, mais ne bouge absolument pas, au point que je me demande s’il ne s’est pas endormi contre moi. Quand je le regarde plus attentivement cela dit, je me rends compte que j’ai tout faux, il est fixé sur un point : mon avant bras et ma main gauche, mon petit doigt et l’annulaire on viré au bleu noir alors que mon avant-bras est en charpie à cause des nombreuses griffures qu’il y a dessus, on pourrait croire que j’ai mis mon bras dans une boite en présence d’un chat fou.

    Le chat fou qui est contre moi sait très bien qu’il en est responsable et je peux voir la culpabilité se peindre sur son visage. 

    — Fluke. Ce n’est rien, je ne t’en veux pas et je sais que tu ne voulais pas me blesser, d’accord ? Alors ne réfléchis pas trop. 

    Il hoche lentement la tête, mais il observe chaque geste de ma mère quand elle commence à me soigner, ça fait un mal de chien, pourtant, je fais tout pour ne pas le montrer, je sais que si je montre combien j’ai envie de pleurer quand elle me bande la main, alors Fluke régressera totalement. Je dois être fort, je suis son pilier et je ne dois pas flancher, pas maintenant alors qu’il a besoin de moi comme jamais.

    — Voilà, dans quelques jours il n’y paraîtra plus, Ohm, je pense que tes doigts ne sont pas cassés, mais si ça ne va pas, on ira chez le médecin d’accord ? Je vous laisse vous reposer, mais… je dois prévenir la police et il faudra tout leur raconter, d’accord. 

    On hoche tous les deux la tête et je soupire longuement. La main de Fluke se pose sur mon avant bras bandé et je le serre plus fort contre moi.

    — Je vais bien, ne t’inquiète pas. 

    Je pose ma main sur sa joue avant de le regarder droit dans les yeux.

    — Mais toi, comment te sens-tu ?

     Je lui lance un regard qui veut lui dire, ne t’avise pas de me mentir, je saurai si tu le fais. Il soupire avant de hausser les épaules, son regard me faisant comprendre qu’il ne sait pas trop comment se situer par rapport à tout ça, il va avoir besoin de temps pour mettre de l’ordre dans ses idées. Il porte alors la main à sa gorge, il semble gêné par quelque chose et je comprends rapidement. 

    — Tu as hurlé… vraiment très fort, c’est pour ça que tu dois avoir mal. 

    Ses yeux s’écarquillent à cause de la surprise, une fois encore sa voix est sortie, mais une fois encore, il ne s’en est pas rendu compte. 

    — Fluke, repose-toi un peu d’accord ? On aura tout le temps d’en reparler. 

    Je me penche dans l’idée de poser mes lèvres sur son front, mais il bouge la tête et ce sont ses lèvres que les miennes rencontrent. Il soupire et ferme les yeux alors que pendant un moment, on ne fait rien d’autre que s'embrasser avec douceur et amour comme pour éloigner le mauvais sort. 



  • Commentaires

    3
    Dimanche 27 Juin 2021 à 20:49

    Ohm s'est bien blessé en essayant de protéger Fluke de lui-même....


    j'ai hâte de découvrir la suite

    2
    Lundi 1er Mars 2021 à 16:06

    ho lala trop bien  *___* 
    superbe chap !!!!
    un grand merci et bonne continuation pour la suite!!!!!

    à la prochaine

    1
    Samedi 27 Février 2021 à 20:08

    Merci pour cette fanfiction happy Fighting

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