• Chapitre 10 : Le bonheur est là.

    Chapitre 10

    Dang ! Mon bol chaud de nouille de riz au boeuf cuit à l'étouffé était magnifiquement placé sur la table de la cafétéria. L’odeur me faisait  saliver, et j’étais satisfait du magasin de cette tante qui n’avait jamais eu mauvaise réputation (même si le temps qu’ils mettaient à faire un bol de nouille était égal au temps que mettait d’autres magasins pour en faire trois. Mais nous étions tous prêts à nous battre et faire la queue pour ce met ).

    Mes amis étaient déjà tous installés autour de la table car ça m’avait pris un peu plus de temps pour acheter mon bol. Je ne pouvait que m’installer en bord de table, près d’Ai’Fram et Ai’Mo. Pour être franc, je n’aimais pas beaucoup cette place car la climatisation avait l’air plus forte de ce côté là et me donnait mal au crâne.

    Une voix grave résonnait au moment où je poussais Ai’Frame pour lui prendre sa place.

    “Ai’Fuse ! Tu ne t’es pas entraîné la semaine dernière.” Oh, mais c’était celle d’Ai’Nine. Il mâchait avec beaucoup de plaisir des nuggets de poulet qui semblaient délicieux et avait presque du mal à me gronder pour mon absence à l'entraînement.

    On savait que se tenait le festival sportif en ce moment (c’était une tradition pour les 4 plus anciennes écoles de Thaïlande de s’affronter lors de matchs sportifs et c’était une des priorités du moment). Les entraînements s’étaient intensifiés que ce soit du côté des pom pom girls que du côté des athlètes. Pour préserver la fierté de nos aînés et de notre institution, il fallait donner le maximum ce jour là.

    Ai’ Nine était cette année, le vice président du club de Pom pom Girls de notre école, avec P’Mek qui en était le président. Je n’avais jamais vraiment contribué à cette équipe et ce depuis mes années de primaire. (Je me souvenais surtout que lors de nos premiers encouragements dans les gradins, plusieurs d’entre nous s’étaient fait engueulés pendant plusieurs jours et beaucoup suppliaient leur mère pour ne pas y retourner). Je pouvais lui dire que ça ne me concernait pas car je n’étais ni bon en sport, ni utile pour être un membre du comité ou pour tout autre chose à faire pour le club…

    “Je suis juste remplaçant, je veux m’entrainer”

    “C’est ton devoir. Tu ne te souviens pas de ton lancer de bâton ?” Vous ne vous trompez pas, je venais d’être trahi par ma bande de potes. J’avais été obligé d’attendre la composition de l’équipe. Et bien merci à eux ! (C’était tellement formidable ! J’essayais de trouver une faille pour me faire remplacer mais même avec ça je ne pouvais abandonner, merci les gars…) ! J’avais eu le malheur de soulever et de lancer le bâton du tambour major parce que je m’ennuyais et quelqu’un m’avait vu. J’avais refusé à cette époque et j’avais  demandé à être remplaçant. Mais je n’avais accepter qu’à contrecoeur.

    “Tout ce que tu as à faire, c’est de te tenir droit, de faire aller et venir un bâton entre tes mains habiles , c’est ça, non ? ” Ce gamin ne comprenait vraiment rien aux règles…

    “Je n’ai pas encore dit oui et pourquoi moi ?” J’étais très contrarié en prenant une cuillère de soupe.

    “Tu étais vraiment doué la dernière fois ! De toute façon, je m’en fous car j’ai déjà envoyé ton nom et demain après-midi, entraînement ! Et tu es un homme mort si tu ne viens pas ! ” Ai’Nine se mordit les lèvres de colère et se passait un doigt sur le cou pour allier le geste à la parole... J’étais mort si je ne venais pas demain… Un frisson de terreur irradiait ma colonne vertébrale et je ne pouvais que respecter cet ordre... 

    “Demain, mais oui, bien sûr. Tu es sûr de voir mon beau visage demain.” Je lui répondais rapidement avant qu’il ne fasse des histoires.

    Enfin, je serais sûrement libre demain si je n’avais pas de devoir… Je pouvais aussi contribuer à la réputation de l’école, ha ha.... (Hé, ne me regardez pas comme ça ! Je peux aussi faire des choses bien, moi ...)

    “Ne te vante pas comme ça ! Sinon tu vas finir la tête dans les toilettes !” Ai’Nine avait dit ça avant de s’éloigner et de continuer à manger. Ai’mo en avait rajouté une couche en me disant que ça aurait sûrement très drôle de me voir tout mouiller. 

    je préférais savourer mon repas comme si de rien n'était, j’avais pris ma fourchette et piqué dans un morceau de porc Thaï au chili frit que je mangeais en une seul fois. Miam miam miam... Hum, hum... Délicieusement épicé juste comme j’aimais.

    “Hé ! C’était le meilleur morceau et je voulais le garder pour la fin !” s’était plaint Ai’Mo. Je n’entendais rien du tout, ça ressemblait à des oiseaux piaillaient tout autour… Bla… Bla… Bla...

    “Je peux m'asseoir là ?” était une question et une voix que je ne m’attendais pas à entendre … Même pas en rêve !

    L’attirant visage d’Ai’Tee était apparu d’on ne sait où, il avait posé ses nouilles de riz au boeuf et sa bouteille d’eau minérale sur la table sans attendre de réponse. Est ce qu’il demandait l’autorisation ou est ce qu’il avait décidé dès le départ de s’asseoir là ?

    “Qu’est ce que tu fais ? Où sont tes amis ? Pourquoi t’asseoir ici ?” Les bons élèves comme lui n’avaient pas forcément envie de venir s’asseoir avec des élèves comme nous. Nous avons été dans la même classe une fois, il y a 2 ans, et là, le voir sortir de nulle part pour se poser là, me laissait sans voix… Il n’avait pas peur des ragots ?

    “Ça m’ennuie d’être toujours avec les mêmes personnes. Je veux m’asseoir avec toi.” Il souriait largement et levait les sourcils deux fois. Ouais, il voulait s’asseoir, alors tu t'assois et tu arrêtes là... On était entre amis, pas besoin d’être embarrassé..

    “Oh, pourquoi tu veux t’asseoir avec Ai’Fuse ?” Ai’Frame avait saisi l’occasion de demander, après avoir terminé le dernier de ces légumes sautés, et avant que quelqu’un d’autre ne puisse le faire. C’était quoi cette question ? Mais qu’est ce qu’il cherchait à savoir avec cette question de merde ? Mais j’avais aussi envie de savoir...

    “Parce que…” Ce n’était pas la peine qu’il me regarde de cette façon là, ok Ai’Tee ? Je ressentais le poids de son regard sur mes épaules… C’était vraiment étrange..

    “Je veux ce mec” Ah-là ! On était mal barré !

    “Qu’est ce qui se passe ! Tu es en train de dire que tu cours après Fuse ?” réagit Ai’Frame à haute voix comme s’il était un haut parleur et tous mes amis autour de la table se levèrent pour venir au plus près de nous. J’avais l’impression d’être le soleil avec pleins de planètes autour. J’avais vraiment très chaud avec tout ce monde autour de moi et la climatisation ne me servait à rien !

    Il venait de dire qu’il me voulait et Ai’Frame en avait déduit qu’il parlait d’amour. Ce n’était peut-être qu’une plaisanterie, non ? Regardez moi Ai’Tee se marrer alors que mes amis l’entouraient pour en savoir plus et lui poser pleins de questions ! Mais c’était quoi son problème, sérieusement ?! Je devais rapidement tout nier ! 

    “Tee... Tu poursuis vraiment Fuse ?”

    “Mais ça n’a rien à voir, Ai’Top. De quelle poursuite tu parles ? Il ne fait que plaisanter !”

    “Tu préfère les hommes maintenant ?”

    “Hé, tu m’écoutes ?”

    “Mais de quoi vous parlez ? Ce que vient de dire Ai’Frame est vrai ? Tee, tu cours vraiment après mon ami ?”

    “C’est pas vrai ! Pas vrai du tout !” J’essayais de me faire remarquer en agitant les mains mais j’étais invisible pour mes amis qui avaient tous les yeux rivés sur le visage d’Ai’Tee. J’étais invisible ! Sérieux les gars ! Vraiment ! Maman ! Je ne savais pas comment les détourner d’Ai’Tee !

    Soudain, tout était exposé et aucune marche arrière n’était possible… C’était sûrement un mauvais présage. “Et bien… Je ne sais vraiment pas comment l’attraper...” Les sons et sifflements autour de la table s’amplifiaient de plus en plus en réaction à ce que venait d’avouer Ai’Tee. Les gars, vous ne m’aidez pas là, en frappant vos fourchettes sur la table de joie ! Ok ! Pensez un peu aux autres étudiants qui mangent ici !

    “Mais qu’est ce que tu racontes ?” Je frappais le genou d’Ai’Tee le regard noir... Je ne m’attendait pas du tout à ce que ce type l’admette, mais il riait toujours.

    “Et bien, je dis juste la vérité.”

    “Woooooooooooooooow !” Oh ! Mon Dieu, je ne savais pas par lequel commencer, mais je ne pouvais pas m’empêcher de tous les fixer le regard aussi noir que les ténèbres...

    “Alors Monsieur Thiratat, qu’est ce que vous aimez autant chez notre Monsieur Tanyawat ? Est-ce-que ce gamin est un coquin ?” Ai’Mo prenait sa cuillère pour un micro, la pointait vers Ai’Tee comme s’il était en pleine interview, un truc comme ça….

    Hé, mais attendez une minute ! Ai’Mo, va te faire foutre ! Je me sentais vraiment mal à l’aise.

    “Je ne sais pas trop, il est tellement mignon....” Euh, tu as vraiment répondu ça ? Je m’effondrais sur ma chaise de désespoir... Je ne savais comment réagir et mes efforts pour clarifier la situation étaient inutiles… Personne ne m’écoutait. 

    “OOOooooOOO OhhhhHH !” C’est fois tout le monde se prosternait comme lors d’un rituel. J’étais vaincu... Les nouilles que j’aimaient tant avaient perdu toute leur saveur et je n’avais plus faim du tout…

    “Hé ! Hé ! Hé !” Le professeur “bec de canard” arrivait dans la cafétéria pour vérifier si tout se passait bien.  “Les gars, retournez vite vous asseoir !”

    “Quoi ? Ne viens pas nous déranger,  j’ai envie de connaître toute l’histoire !”

    “Rapidement !” nous pressa Ai’Book, le groupe se sépara et tout le monde retourna s’asseoir dans le calme tandis que ceux qui avaient fini de manger se dirigeaient vers la sortie pour déposer leurs assiettes. Ah ! Aujourd’hui c’était vraiment le jeu du chat et de la souris avec ce professeur...

    “Je vais rester ici avec toi tous les jours, c’est très amusant.” Ai’Tee souriait en mangeant ses nouilles avec appétit. Achève moi tout de suite va, ma vie ne pourrait pas être pire !

    “Mais je n’en ai pas envie parce que mes amis ne te lâcheront pas et chercheront par tous les moyens à en savoir encore plus...” lui dis je tout doucement. Heureusement qu’Ai’Frame, Mo et Nine étaient partis acheter des collations et des boissons.

    “Je pense que c’est plutôt cool en fait et super marrant… Ha ha ha.”

    Je soupirais d’impuissance. Je ne savais vraiment pas comment le gérer... Je me penchais pour manger mes nouilles presque froides. Dépêche toi de les manger car elles vont perdre toute leur saveur si tu attends trop. Je glissais mes nouilles dans ma bouche avec du bouillon de boeuf.

    “Fuse, laisse moi venir chez toi après l’école.”

    “Ah, *kof kof, kof kof* Aller… *kof kof, kof kof* Pourquoi ?” Je m’étouffais presque de surprise avec le bouillon que j’étais sur le point d’avaler et les épices qui me brûlaient...Tee me regardait avec pitié, puis ouvrit sa bouteille d’eau avant de me la tendre. Je le fixais profondément en buvant de l’eau.

    “Tu veux encore venir ?”

    Ai’Tee haussa les sourcils, confus,et réfléchit un instant avant de répondre. 

    “Et bien, tu vois, ce matin ta soeur m’a dit qu’elle avait besoin d’aide… Pour faire une vidéo… À propos d’un masque facial ou quelque chose comme ça… Je n’ai pas vraiment tout compris.” 

    Ma chère grande soeur Fing, tu veux utiliser d’autres beaux jeunes hommes maintenant ? Pourquoi m’utiliser pour vendre tes produits pour la peau ? Je suis fatigué d’être ton frère...

    “Quel est le problème, tu ne veux pas que je vienne chez toi ?” 

    Quand je le vis se renfermer, je niais rapidement, parce que j’avais peur que son cerveau ne se mette encore à bouillir et je ne voulais pas qu’il souffre comme la dernière fois... 

    “Non, je ne t’ai encore rien dit. Si tu veux venir, tu peux venir.” lui dis-je.

    Ai’Tee sourit, heureux de me taquiner !

    Je décidais de le taquinais à mon tour et lui dit “Hé hé, tu l’aimes bien ma soeur, pas vrai, hein ? Elle est jolie… Tu veux lui courir après ?”

    “Non ! C’est toi que je veux chasser ! Ha ha ha.”

    “Espèce de bâtard…” Je lui montrais mon majeur ! Les plaisanteries les plus courtes sont les meilleures… Je retournais à mon bol alors qu’il gloussait doucement.

    Il n’y avait rien de bizarre à ramener des amis à la maison...

    je n’étais jamais rentré aussi tard chez moi (je rentrais souvent sous les coup de 18 heures). Et ce qui était encore plus étrange, c’est que 2 personnes qui ne se fréquentaient pas plus que ça avant aient pu devenir aussi proches en si peu de temps. Je me contentais de suivre le mouvement au début et je me disais qu’il ne viendrait pas aussi souvent que ça chez moi mais nous allions une fois chez lui, une fois chez moi et même sa famille savait maintenant très bien qui j’étais. Il voulait rester une nuit de plus et j’avais faillit refuser mais finalement je le laissais passer la nuit chez moi.

    Mais le problème était que ma soeur qui était censée être là ce soir avait appelé pour me dire qu’elle rentrerait tard car elle avait décidé de sortir avec ses amis...

    Elle m’avait laissé des instructions sur la table pour la vidéo prévue pour le produit qu’elle voulait vendre en ligne avec Ai’Tee comme modèle. Il fallait que je filme, enregistre la vidéo, la télécharge et la mette en ligne.  Le produit et le modèle était là.

    “Fuse, c’est ça ?” me demanda Ai’Tee confus, tenant un boîte blanche recouverte de mots coréens.

    “Ouais, ça doit-être ça.” J’avais jeté un coup d'oeil puis étais retourné à mon IPhone pour jouer à Dead Trigger (jeu recommandé par Ai’Frame qui le trouvait amusant). Entendant les pas de Tee s’arrêter devant moi, je tapotais le canapé aux motifs de pastèque à côté  de moi. “Assieds toi.”

    Tee se posa docilement en tenant la boîte et en essayant de déchiffrer le coréen.

     “Mais qu’est ce que c’est… Tout est en coréen,  mais regarde l’emballage…” “On va utiliser ça comment Fuse ?”

    “Je ne sais pas, tu ne vois pas que je suis sur mon jeu, non ?!” Aïe ! Pourquoi il m’avait donner un coup de pied ? Je ne savais vraiment pas. Ai’Tee marmonnait en ramassant la note que ma soeur avait laissé et alla la lire tout seul.

    “Oh oh, elle dit de sortir de masque de l’emballage et de l’appliquer sur le visage pendant 10 à 15 minutes, et pas de besoin de le rincer… Hein… Pas besoin de se laver pour l’enlever ? Elle dit aussi qu’avant de retirer le masque il faut faire une vidéo pour la télécharger sur...Social… Cam. Qu’est ce que c’est Social Cam ?” Ai’Tee était perdu, comme un enfant qui ne comprenait pas un problème de math… Sérieux ?! Il ne connaissait pas cette application ?!  

    “C’est une application pour IPhone où tu peux enregistrer des vidéos et les partager avec tes amis.”

    “Quelles vidéos ?” Lui et ses interminables questions… Oye !

    “Porno” Je répondais franchement mais je ne m'attendais pas à ce qu’il soit aussi surpris.

    “Vraiment ?” Il était choqué qu’il hurla ! J’en ai posé mon iphone pour le regarder d’un air interrogateur et amusé…. Mon bébé Tee était peut être trop innocent.

    “Tu es un buffle*, ce n’est pas vrai !  Qui enregistrerait du porno et laisserait les autres le voir ?!.” [*En thaïlande quand on parle d’une personne lente,naïve ou idiote, on l’appelle Ai’Kwaai/Buffle

    “Oye, tu oses vraiment te moquer de moi ?!” Je recevais un joli coup dur et douloureux sur le front ! Je devrais déjà arrêter de chercher les ennuis...

    “Arrête de jouer et lève ton visage ici.” Je sentais un masque doré se poser sur ma peau.

    “Noooon, je joue encore, donne moi juste une seconde.” J’étais sur le point de tirer sur les dix derniers zombies, puis huit de plus … Merde…  J’étais attaqué.

    “Dépêche toi et lève la tête, j’ai déjà sorti le masque.” Je levais la tête sans quitter mon jeu des yeux pour me concentrer à changer mes armes à feu. 

    L’effet glacé du masque m’avait surpris que je manquais le zombie caché derrière moi pour m’attaquer... Meeeerde ! Il me manquait 2 zombies de plus pour obtenir la clef et passer la barrière...“Je suis mort ! Je ne joue plus.” Je jetais l’Iphone sur le lit pendant que Tee finissait de me poser le masque. Il était tellement délicat que je ne sentais rien. 

    “Merde, Je ne peux pas perdre. Hé c’est à ton tour, ferme les yeux” Je voulais revenir sur mon jeu perdu et accuser Tee mais je regardais le design de l’emballage de l’autre masque avec une femme en habit traditionnel comme dans Dae Jang Geum et décidais de le mettre sur Tee qui se reposait les yeux fermés.

    Un liquide épais coulait lentement du masque, une idée de blague me venait à l’esprit… Hé… Hé… Hé... Tee était toujours aussi beau même les yeux fermés. 

    Ce bâtard, il verrait dans un instant. Je roulais le masque souple dans ma main, comme un pinceau, puis je traçais lentement une moustache sur son visage, hé hé hé hé. Il ressemblait à un charmant et magnifique Capitaine Jack Sparrow comme ça.

    “Qu’est ce que tu fais ? Pourquoi tu ne le poses pas ?” me demandait-il les yeux toujours fermés.

    “Je le fais comme ça, ok, juste une seconde.” Je souriais, il me croyait vraiment, Tee était toujours allongé. Je profitais de ce moment pour lui dessiner des sourcils supplémentaires... Ah, ah, ah, ah… Il avait vraiment fière allure avec ces beaux sourcils brillants, cette jolie barbe et ce point sur le front.... Je riais intérieurement, prenais mon iphone pour le prendre en photo…  Je ne pouvais garder ce chef d’oeuvre pour moi, je devais le poster et le taguer sur Facebook. La photo obtiendrait probablement plus de 1000 like.

    *Clic-Clac* Oups ! J’avais oublié d’éteindre le son du déclencheur. Ai’Tee avait immédiatement ouvert les yeux et saisit ma main. J’essayais de me retenir de rire sinon mon masque allait se froisser.

    “Fuse, espèce d’idiot ! Tu veux encore me piéger ?” Il me criait dessus et essayait de me prendre le téléphone que je cachais derrière mon dos tout en reculant pour me mettre hors de sa portée.

    Nous nous cherchions jusqu’à ce que Tee me fonce dessus, me bouscule avec son corps d’athlète pour me renverser sur le canapé et s’installer à califourchon sur moi et me bloquer.... Ouch, ma colonne vertébrale était brisée.

    “Tu es trop lourd, relève toi !”

    “Je ne serais qu’un imbécile si je te laissais partir !” Il souriait satisfait et ne voulait pas que je m’échappe. Je me sentais oppressé d’être sous lui... “Fuse, je dois peut être te donner une petite leçon pour ce que tu viens de me faire, non ?” Qu’est ce qu’il voulait me faire ? Il avait une expression bien particulière sur le visage et il me faisait peur... 

    “Lâche moi maintenant ! Va mettre ton masque déjà !” Je commençais à me sentir mal à l’aise et à m’énerver, et son visage, même recouvert de taches d’or, n’enlevait rien à sa magnifique beauté. Il se rapprochait lentement de moi, je sentais son souffle chaud sur mon visage… Nos nez et nos lèvres se touchaient presque...

    “Tu… Qu’est ce… Que tu fais ?”

    “Hé hé, tu veux vraiment le savoir ?” C’était la première fois que la voix de quelqu’un était aussi proche de moi… Je fermais les yeux, je n’avais pas peur qu’il me peigne le visage mais plutôt peur d’être écrasé sous son corps musclé

    “Non... Non, laisse moi partir, bâtard.”

    “Pas moyen, je veux te donner une leçon… C’est…” Il s’arrêta soudain de rire. Et d’un coup, alors qu’il me serrait soudainement dans ses bras et enfouissait sa tête dans mon cou, je m’arrêtais de respirer...  “... de te serrer fort dans mes bras comme tu ne l’as jamais été”

    J’ouvrais brusquement les yeux, les faisant cligner avant de rire comme un idiot. “J’ai été surpris, je pensais que tu allais me faire quelque chose.” Je me détendais mais m’apercevais qu’il me serrait toujours dans ses bras.

    “Tu es un Pangolin ou quoi ? Pas de muscle.” me souffla-t-il, sa voix étouffée me chatouillant le cou. Je lui tapais les fesses mais ça le faisait éclater de rire, je ne frappais pas assez fort...“Est ce que tu veux te battre avec moi ?” Tout en disant ça je savais très bien que je ne gagnerais pas la bataille, Tee avait un corps d’athlète... 

    “Pas de combat, juste un calin, ok ?”

    “Si tu veux !? Mais tu me serres tellement fort que je vais me consumer de chaleur, mon corps est brûlant.” 

    Tee releva légèrement sa tête....

    Je commençais à me sentir nerveux, tremblant quand nose joues se frôlèrent et que nos regards se soudèrent l’un à l’autre... Ses yeux de saphir me fixaient et une chaleur inexplicable envahissait mon corps entier…(ou c’était juste qu’il me serrait toujours dans ses bras… Oui ça devait être ça...)

    “Lâche moi…” murmurais-je doucement en essayant de me libérer, mais ça ne fonctionnait pas.

    “Fuse ?”

    “Qu’est ce que tu fais ?”

    “...Après tout ce temps passé ensemble, je me sens bien avec toi, et même si ce n’est que pour un temps limité...” Tee souriait, si charmant, et je ne pus m’empêcher de le regarder fixement pendant un instant. “... Mais tu sais ? Je suis heureux...” Ces simples mots m’avaient fait réaliser ce que je ressentais vraiment et qui était vraiment dans mon coeur. Je ne disais rien mais lui souriais...

    Et si vous me demandiez ce que je ressentais maintenant, à l’instant présent...

    Je ressentais la même chose avec Tee.

    Le voir sourire, rire, s’énerver, malheureux ou heureux quand il me taquinait. Apprendre à reconnaître le son de sa voix qui m’était devenue plus que familière ou la chaleur de son corps qui me rendait incapable de lui résister. Toutes ces émotions et ses sentiments étaient nés en quelques jours. Tee m’aidait à remplir les vides que je ressentais.

    Sa présence m’apportait de nombreuses émotions.Je ne savais pas vraiment ce qu’était ce sentiment mais je me sentais heureux avec Tee à mes côtés.

    “Fuse ?”

    Je le regardais, lui qui me serrait si fort. Sa voix profonde prononçait mon prénom avec tant de douceur que je me perdais. “Qu… Qu’est ce que c’est… encore ?”

    Aucune réponse de Tee juste son sourire et son visage qui se rapprochait de plus en plus, si près que je fermais les yeux… Nos rythmes cardiaque battaient à l’unisson et nous n’arrivions pas à nous éloigner l’un de l’autre. l

    “Les enfants, Sis’ est déjà rentrée à la maison. Vous avez déjà téléchargé la vidéo ?

    En entendant les pas de ma soeur dans les escaliers, nous nous sommes redressés tout de suite, en panique complète…

    “Euh… pas encore Sis’. Juste une seconde.” Je haletais, qu’est ce qui venait de se passer ? On était sur le point de…

    “Oh, je vais prendre une douche et on mettra le masque ensemble.”

    “Ok”

    On avait répondu en même temps et on avait rigolé. Nous nous sommes tous les deux allongés le dos sur le lit, regardant le plafond. Nos deux mains s’entrelacèrent étroitement. La paume de Tee était encore chaude, comme à chaque fois que je la touchais.

    Je ne voulais plus le lâcher.

     

    Chapitre 10 : Le bonheur est là.


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