• Bonus 1 : Friendlove (Joong & Nine)

    Bonus 1

    La matinée m’a semblé vraiment beaucoup trop longue, mais heureusement, il est l’heure du repas et je n’ai qu’une hâte, retrouver Prem, Pharm et surtout Nine. Il est parti avant moi ce matin et je n’ai pas eu l’occasion de l’embrasser et de le câliner avant son départ, car je n’ai pas réussi à me réveiller à temps. Aujourd’hui on se retrouve tous à sa faculté, alors à peine le professeur nous libère, que je fonce pour le rejoindre. Il me faut un bon quart d’heure pour rejoindre la cantine et il y a déjà un monde fou.

    Je soupire légèrement et observe les différentes tables, je sens quelques regards sur moi, mais je m’en fiche totalement. Je ne veux voir qu’un visage et qu’un sourire familier et quand enfin je croise son regard, je perds un peu mon sourire et mon regard s’assombrit légèrement. Un coup sur mon épaule me fait avancer d’un pas et je soupire en tournant la tête et en apercevant Prem qui vient de me rejoindre et observe la table où se tient mon petit ami.

    — Encore une admiratrice ? 

    Juste devant nous se trouve Nine assis seul à une table, il y a un plateau devant lui, mais je sais qu’il n’y touchera pas tant qu’on ne l’aura pas rejoint. J’ai beau lui dire qu’en faisant ça, il finit invariablement par manger froid, il ne veut pas manger sans nous. Devant lui se tient une fille, sûrement en première année,  et je n'ai même pas besoin d'entendre ce qu'elle dit pour deviner ce qui se passe à l'air gêné de mon petit ami. 

    — Il ne veut toujours pas en parler ? 

    Prem me pose la question, mais il connaît très bien la réponse. Nine et moi, on sort ensemble depuis deux ans mais, mis à part nos proches, personne n'est au courant pour nous. Moi, je voudrais le crier sur les toits, je voudrais aller le rejoindre, l'embrasser à pleine bouche et montrer à cette fille qu'elle ne doit rien espérer. 

    — Non, mais c'est de plus en plus dur de le cacher.

    Je sens la jalousie couler dans mes veines, je sais qu'il m'aime de tout son cœur. Cependant, devoir subir ce genre de scènes depuis deux ans est de plus en plus difficile à gérer pour moi.

    Je comprends ses raisons, Nine a toujours été du genre discret, il n'aime pas forcément être le centre de l'attention alors, annoncer officiellement sortir avec un homme le placerait directement sous les projecteurs. Et puis, même s'il dit que tout va bien, je sais qu'il ne veut rien dire parce qu'il a peur. Pas pour lui, mais pour moi. Depuis notre enlèvement par Krissada, il est terrorisé que quelque chose dans le genre puisse m'arriver.

    — Je pourrais essayer de lui parler. 

    La voix basse et douce de Fluke s'élève juste à côté de moi. Même si maintenant, il peut parler sans problème, il ne force jamais vraiment sur sa voix, comme s'il avait peur de l'abîmer. Je ne peux pas m'empêcher de passer la main dans les cheveux de celui que je considère déjà comme mon beau-frère en soupirant.

    — Tu peux essayer mais, tant qu'il n'arrivera pas à laisser ce qui s'est passé il y a deux ans derrière lui, on ne pourra pas vraiment avancer. Il fait encore des cauchemars à propos de ça. 

    Il ne vit pas dans la peur constante de ce que le monstre de Fluke a fait. Seulement, Nine a été abandonné par ses parents, il a passé la majorité de sa vie dans une grande maison froide.

    Alors quand il a trouvé sa vraie famille et qu'une partie s'est retrouvée en danger de mort et blessée. La peur de nous perdre, d'être seul à nouveau l'a submergé et plusieurs nuits par semaine, il finit en pleurs dans mes bras après avoir fait un rêve où l’on se fait tous tuer car il arrive trop tard et ne peut pas nous sauver. 

    — Oh !

    Prem et Fluke s'exclame de la même manière et j'ai un petit sourire en coin malgré moi.

    — Je lui parlerai, je pourrai peut-être l'aider. 

    Je hoche doucement la tête, j'ai toute confiance en Fluke pour gérer ce genre de choses. Il a la douceur, la patience et toujours les bons mots pour aider les autres à surmonter leurs peurs et leurs traumatismes.

    — En attendant, je propose qu'on aille aider ton chéri à sortir de là … Je crois qu'elle va bientôt lui chanter une sérénade. 

    Prem est à moitié sérieux, mais je vois d'ici Nine commencer à jeter des regards gênés autour de lui. Il parle à la fille et je l'imagine très bien la repousser. Habituellement, elles comprennent rapidement et repartent tristes et déçues, mais elles n'insistent pas. Là par contre, je vois qu'elle ne semble pas vouloir lâcher l'affaire. 

    Et même si, aux yeux de tous, je ne suis que son meilleur ami, je n'hésite pas à aller au secours de mon petit ami. Je me laisse tomber à côté de lui et passe un peu possessivement mon bras autour de ses épaules. 

    — Mon meilleur ami fait encore des ravages dans le cœur des Nong ? 

    Il croise mon regard et il est mi-agacé mi-heureux de me voir. Il ouvre la bouche, sûrement pour râler, mais je pose mon index dessus pour l'empêcher de dire quoi que ce soit avant de me tourner vers la jeune femme qui est mignonne et semble plutôt gentille.

    — Je suis désolé Nong, mais mon meilleur ami ne peut pas te répondre favorablement. Son cœur est déjà pris et il brûle d'un amour inconditionnel pour cette personne belle, charmante, intelligente, drôle et.. ouffff.

    Je me prends un coup de coude sec dans les côtes et expire brusquement tout l'air dans mes poumons avant de rire doucement.

    — Mais Phi, je me suis renseignée, jamais personne n'a vu Nine avec une fille et je suis sûr que je…

    — Nong que cette fille existe ou pas ne change rien. Si une personne te dit non, insister ne la fera pas t'aimer. Tu vas juste la mettre mal à l'aise. Tu comprends ? 

    Je vous le disais, Fluke est vraiment très doué pour dire les choses. Sa voix calme interrompt la fille qui montre aussitôt une mine coupable, elle baisse la tête avant de faire un waii vers Nine. 

    — Désolée Phi Nine, je ne voulais pas. 

    Elle fait un Waii à chacun d'entre nous avant de partir rapidement rejoindre son groupe d'amis et disparaître de la cantine. Je soupire longuement alors que je sens les épaules de Nine se détendre sous mon bras et je ne peux pas m'empêcher de doucement masser sa nuque. Un geste tendre et qui pourrait être déplacé aux yeux des autres, mais comme je suis toujours comme ça avec lui, les gens ont fini par ne plus y faire attention.

    — Tout va bien ? 

    Je ravale ma jalousie, mon envie de montrer au monde entier que je suis bien plus que son ami et me préoccupe juste de son bien-être. Il lève enfin les yeux vers moi et me fait un petit sourire timide.

    — Je suis désolé que tu aies dû assister à ça… encore. 

    Je pense que c'est ça le pire. Voir la culpabilité dans ses yeux quand ce genre de choses arrive. Il sait qu'il me blesse, il voudrait empêcher ça, mais pour le moment il n'y arrive pas. Alors même si je me comporte souvent comme l'idiot de service, c'est à moi de me montrer fort et raisonnable dans ces moments-là pour l'apaiser et ne pas en rajouter.

    — Ne t'inquiète pas mon coeur, je comprends.

    Je me suis penché vers lui pour lui chuchoter ces quelques mots tendres à l'oreille. Je sursaute quand un plateau est déposé devant moi et je relève la tête pour voir Prem et Fluke s'installer avec les leurs. Je ne m'étais même pas rendu compte qu'ils s'étaient esquivés pour nous laisser parler seuls quelques minutes.

    — Merci les gars. 

    Mon plateau fumant me donne l'eau à la bouche et je soupire quand je  vois celui de Nine qui doit être froid maintenant. 

    — Pourquoi tu n'as pas commencé à manger ?

    Il se mordille la lèvre en rougissant et il ne se rend même pas compte de la torture qu'il m'inflige en faisant ça. Là, tout de suite, j'ai juste envie de l'embrasser et je dois m'éclaircir la gorge et détourner le regard pour ne pas craquer. 

    — Tu le sais… j'aime manger avec toi. 

    Il déteste quand je le dis, mais mon petit ami est beaucoup trop mignon. Je lève les yeux vers Fluke et Prem qui nous observent avec un petit sourire entendu et ils ne m'aident pas vraiment à rester calme. Avec des gestes un peu brusques, j'échange nos assiettes pour qu'il mange un repas chaud. 

    — Joong, qu'est-ce que tu fais !

    Il tente de reprendre son assiette, mais je lui attrape la main et la serre doucement me penchant à nouveau vers lui.

    — Je ne veux pas que tu aies mal au ventre alors mange et… 

    Je jette un coup d'œil de haut en bas sur son corps qui m'attire toujours autant, avant de le regarder en haussant plusieurs fois un sourcil de manière suggestive. 

    — Tu pourras être mon repas chaud de ce soir.

    Aussitôt Fluke et Prem éclatent de rire, alors que Nine devient aussi rouge qu'une pivoine et me frappe à l'épaule avant de se mettre à manger sans plus dire un seul mot.

    La journée a été définitivement trop longue, alors quand je suis rentré à la maison, je me suis effondré sur le lit. Nine n'est pas encore rentré et j'espère qu'il ne tardera pas, car j'ai vraiment grandement envie de l'embrasser et de le serrer dans mes bras.

    Je ne me suis même pas rendu compte que je me suis assoupi et c'est quand un poids tombe sur moi que je me réveille. Le poids en question est le petit ami que j'attendais avec impatience et qui se montre étrangement câlin puisqu'il est totalement allongé sur moi, son visage caché dans mon cou et il ne bouge plus.

    Attention, je ne dis pas que Nine ne me fait jamais de câlins, mais c'est plutôt rare et c'est plus souvent moi qui suis demandeur. J'entoure sa taille de mes bras et je profite pendant un long moment, mais voyant qu'il ne bouge pas, je finis par rompre l'instant en ayant peur qu'il se soit passé quelque chose en mon absence. 

    — Tout va bien mon cœur ?

    Il se contente de hocher la tête contre mon cou et d'essayer de se rapprocher encore plus près de moi. 

    — Je suis désolé…

    Sa voix est étouffée car il n'a pas bougé pour parler, mais je le comprends très bien.

    —  Je ne veux pas te faire mal, mais si les gens te blessent parce que je t'aime, je ne supporterai pas de te voir encore…

    C'est trop dur d'entendre la peine et la peur dans sa voix. Je sais que Fluke a dû lui parler et peut-être lui faire prendre conscience de combien la situation était pénible pour moi. Je sais aussi que les choses doivent changer pour nous deux, mais je déteste le voir comme ça.  Alors sans attendre, je nous fais rouler pour me retrouver au-dessus de lui et je capture ses lèvres avec envie et passion, et quand je me redresse, j'aime voir ses pommettes rouges. 

    — Personne ne me fera de mal à cause de toi. Ce qui s'est passé il y a deux ans… ça ne recommencera pas, je te le promets. 

    Je dépose de petits baisers sur son visage jusqu'à ce qu'il commence à rire. 

    — Dis-toi que j'ai plus de chance de me faire taper dessus à cause de mes conneries que parce que je suis fou amoureux de toi.

    Il éclate de rire et c'est un son que j'aime particulièrement entendre. 

    — Et c'est censé me rassurer ? 

    J'ai plongé ma tête dans son cou et je m'efforce de laisser une marque bien visible dessus, comme ça au moins les filles sauront qu'il y a bien quelqu'un.

    —  Joong, qu'est-ce que tu fais !?

    Il me repousse, mais c'est trop tard, le suçon est bien visible.

    — Je commence à prendre mon repas chaud et je m'assure que toutes les filles de l’université sachent que tu n'es plus disponible. 

    Et sans attendre je replonge sur sa peau et même s'il me traite d'idiot en me frappant l'épaule, bien vite, il soupire en me maintenant contre lui, se laissant aller sous mes baiser et mes caresses.

    Ma main glisse sous son t-shirt et caresse sa peau que je connais par coeur, mais dont je suis fou et je retrouve ses lèvres avec plaisir. Nos langues jouent l’une contre l’autre et j’ai envie de le dévorer, de le goûter et de l’entendre gémir de plaisir grâce à moi. Je pourrais passer mes journées au lit avec lui, savourer sa présence à mes côtés est tout ce dont j’ai besoin. 

    — JOONG ARCHEN !

    On se fige quand la voix de ma mère s’élève dans la maison, on se regarde tous les deux un instant et il fronce les sourcils. 

    — Qu’est-ce que tu as encore fait ?

    Ça c’est une bonne question, entendre ma mère hurler mon prénom à travers la maison est relativement habituel depuis que je suis tout petit. Je ne vais pas mentir, il y a toujours une excellente raison pour que ma mère le fasse.

    — J’en ai pas la moindre idée.

    Je suis toujours allongé sur lui, pas vraiment stressé par la situation, même si lui gigote pour tenter de me repousser sans y arriver. 

    — Je n’ai pas le souvenir d’avoir fait quoi que ce soit ces derniers temps. 

    Ma réflexion est coupée au même instant quand ma mère ouvre la porte de la chambre. Elle crie beaucoup, mais je sais qu’elle n’est que rarement en colère, d’ailleurs, même si elle essaie de garder un regard impassible, je peux voir que ses lèvres tremblent alors qu’elle essaie de s’empêcher de rire.

    Elle n’est même plus choquée de nous trouver dans cette position, elle n’est pas bête et sait très bien que l’on est un couple très amoureux. 

    — Pourquoi… je viens de trouver un test de grossesse positif dans la salle de bain. 

    Je me mords la lèvre pour ne pas rire alors que je me souviens de pourquoi j’ai fait ça. Je m'assois dans le lit en tournant le dos à Nine pour faire face à ma mère avec un sourire lumineux.

    — Comme toujours, tu penses que dès qu’il y a quelque chose de bizarre dans cette maison c’est de ma faute.

    Nine pose sa tête sur mon épaule et pouffe de rire alors que ma mère reste très sérieuse en me fixant en haussant un sourcil. 

    — Bon d’accord c’est moi, mais c’est pour que tu puisses réaliser ton rêve d’annoncer au monde entier que tu vas être grand-mère.

    Ma voix tremble à cause du rire que je retiens en terminant ma phrase. J’aime vraiment ma mère et j’aime tout autant la taquiner alors, quand je l’ai entendu discuter avec Wanchana du fait que ce qui la rendait le plus triste dans le fait que Ohm et moi aimions les hommes, c’est que jamais nous pourrions lui annoncer la grossesse de notre moitié...

    — Mais…

     Elle me regarde avant de lever le test de grossesse. 

    — C’est à qui ?

    Je peux voir qu’elle pose la question, tout en ayant peur de la réponse que je vais lui donner.

    — La chienne du voisin… tu penses qu’on devrait lui annoncer qu’il va être grand-père ?

    Je suis vraiment sérieux et je m’imagine déjà faire une fête pour annoncer la bonne nouvelle. A ce moment-là, Nine et ma mère éclatent de rire et je suis vraiment heureux de pouvoir leur apporter un peu de joie et de bonne humeur. 

    — Joong, tu sais que les tests de grossesse ne fonctionnent pas sur les animaux ? 

    Ma mère brise mes rêves de famille unie pour le voisin tout en continuant de rire avant de se calmer petit à petit. Elle nous regarde alors en retrouvant son sérieux. 

    — Les garçons, vous le savez… je vous aime tel que vous êtes et cette histoire de grossesse, ce n’est pas grave, pas vrai ?

    L'inquiétude se peint sur son visage et je n'aime pas la voir comme ça, ma mère est resplendissante quand elle sourit et qu'elle rit et je veux toujours la voir comme ça. Sans hésiter, je me lève et la prends dans mes bras. 

    — Bien sûr qu'on le sait. Je voulais juste te taquiner. Je t'aime, maman. 

    Je lui embrasse le sommet de la tête et elle me tapote doucement le dos.

    — Ne vous couchez pas trop tard les garçons.

    Elle nous fait un dernier sourire avant de quitter la chambre en regardant le test et en marmonnant, ce qui me fait rire encore plus. 

    — Tu es vraiment impossible.

    Nine me réprimande légèrement mais au fond, je sais qu’il a raison. Même si ce n’est jamais méchant, je me demande si parfois je n’épuise pas ma mère et mon entourage avec mes bêtises. Je me retourne alors vers lui et monte le rejoindre dans le lit, le surplombant à nouveau.

    — Mais c’est pour ça que tu m’aimes autant pas vrai ?

    Il éclate de rire et ne cherche pas à me détromper. Nos lèvres se retrouvent et ensuite on ne prend plus vraiment le temps de parler, j’obtiens enfin mon repas chaud et je prends vraiment mon temps pour le savourer.

    — Joong ?

    — Hum ! 

    J’étais en train de m’endormir en le tenant dans mes bras quand sa voix un peu hésitante me fait entrouvrir les yeux. On est nu l’un contre l’autre sous la couverture, il me tourne le dos et je suis collé contre lui, le maintenant dans mes bras. Je dépose un baiser sur son épaule pour lui montrer que je l’écoute et je souris en coin en le sentant frissonner.

    — Je veux essayer, de… de ne pas juste être ton ami aux yeux des autres.

    Il n’est pas sûr de lui, il hésite un peu sur les mots, mais mon sourire s’agrandit. Je sais que demain, il n’annoncera pas notre histoire au monde entier, mais il ne compte plus non plus se cacher et c’est tout ce dont j’avais besoin d’entendre.

    — Tu n’es pas obligé de te forcer, moi je veux juste que tu sois heureux.

    C’est bien là le truc, c’est que même si je brûle de pouvoir lui tenir la main et l’embrasser quand bon me semble, je refuse qu’il ne se sente pas bien, alors je ne le forcerai jamais à faire quoi que ce soit s’il devait mal le vivre. Il se retourne lentement dans mes bras avant de m’embrasser tendrement.

    — Je veux être courageux et puis, si quelqu’un te fait du mal, je serai là pour te protéger.

    Est-ce qu’il a conscience de combien je peux l’aimer quand il me fait ce genre de déclaration. Mes mains se posent sur le creux de ses reins et je caresse lentement sa peau douce.

    — Je ne crains rien si tu es à côté de moi Nine. 

    Je l’attire dans une douce étreinte, sa tête se pose sur mon torse, nos jambes s’emmêlent et j’embrasse son front alors que l’on finit par s’endormir dans cette position.

    Nine n’a pas annoncé son amour pour moi au monde entier comme je m’y attendais, mais depuis une semaine, sa manière de se conduire avec moi en public est différente. Il se montre plus affectueux et câlin et j’adore quand il me prend dans ses bras alors que l’on fait la queue pour manger, quand il me caresse doucement les cheveux après avoir placé ma tête sur ses genoux alors que l’on révise. 

    Ce sont de petites attentions et de petits gestes qui montrent aux autres que nous sommes bien plus que des meilleurs amis et j’ai déjà eu des retours des rumeurs qui commencent à courir sur nous. Je m’inquiète un petit peu de savoir si ces bruits de couloirs ne vont pas le rendre mal à l’aise, mais au contraire, plus les gens en parlent et plus j’ai l’impression qu’il rayonne.

    Enfin, tout le monde ne semble pas être au courant, c’est ce que je me dis quand, en arrivant au réfectoire de la faculté de Nine, j’assiste à la même scène que la semaine dernière, avec la même fille et je ne peux pas m’empêcher de soupirer alors que ma mâchoire se contracte. 

    — On peut dire qu’elle est têtue.

    — Elle doit être aveugle aussi et sourde.

    Prem et Fluke commentent ce qu’ils ont sous les yeux et je soupire en même temps qu’eux. Une fois encore je voudrais m’approcher de Nine et montrer à cette jeune femme que c’est avec moi qu’il sort. Cependant, hors de question de brusquer les choses pour Nine. Ce dernier lève d’ailleurs le regard et nos yeux se croisent. Il me sourit tendrement et son visage montre une détermination qui fait accélérer mon coeur comme celui-ci attend la suite avec impatience.

    Il se lève brusquement, faisant sursauter la jeune femme devant lui et aussi il attire l’attention des tables autour de lui. 

    — Je suis désolé Nong, mais encore une fois, je ne suis pas libre. Je sors depuis deux ans avec une personne merveilleuse, belle, charmante, intelligente et drôle.

    Il parle suffisamment fort pour qu’on l’entende et je me sens rougir tout en étant flatté qu’il reprenne mes mots de la semaine dernière pour me décrire. Le silence se fait petit à petit alors que de nombreux regards curieux nous entourent. Nine prend une profonde inspiration avant de contourner la table et de s’avancer droit vers moi. Je peux entendre les chuchotements sur son passage, mais je suis bien trop concentré sur lui pour m’en préoccuper et quand ses lèvres se posent sur les miennes, le monde extérieur disparaît. 

    On s’embrasse pour la première fois en public et j’ai l’impression que c’est un rêve. Ses douces lèvres bougent contre les miennes et mon cœur est sur le point d’exploser. Je prends conscience du bruit ambiant autour de nous quand nos lèvres se quittent et que je reprends pied dans la réalité. Ce n’est pas un rêve, on est bien là, au milieu de l’université, et il vient de révéler notre histoire à tout le monde. Il y a de nombreux sifflements et cris d’encouragement alors que plusieurs personnes applaudissent, mais je ne les regarde pas, je me perds dans les yeux de mon petit ami qui est rouge, mais qui sourit au point que ses yeux en sont presque fermés.

    — Je t’aime Nine.

    — Je t’aime aussi. Désolé d’avoir autant tardé. 

    Je secoue doucement la tête, caressant nos nez au passage. Je ne veux pas qu’il s’excuse, pas alors qu’il vient de faire la chose la plus courageuse et surtout la plus belle déclaration d’amour qu’il pouvait me faire.

    — Tu n’as pas tardé, tu es pile à l’heure mon coeur.

    Il rigole en posant nos fronts l’un contre l’autre et je ferme un instant les yeux pour savourer le moment.

    — Joong ? Je crois qu’il va falloir que tu me donnes encore ton plat ce midi, je crois que mon assiette va encore être froide.

    Je le serre plus fort contre moi avant de rire et de l’embrasser.

    — Tout ce que tu veux, pour toujours.

    Nine a toujours été le centre de ma vie, que ce soit en tant qu’ami ou en tant que petit-ami. Je ne vois pas ma vie sans lui et aujourd’hui je suis heureux de savoir que l’on pourra continuer à construire notre histoire sans avoir à nous cacher et qu’enfin Nine lâche prise de ses peurs du passé pour se tourner avec moi vers l’avenir. 



  • Commentaires

    1
    Jeudi 29 Juillet 2021 à 19:44

    Super Nine a enfin trouvé le courage de le dire HAUT et FORT.... je suis contente pour eux deux

     

    Merci pour ce bonus N°4

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